| dancing in the moonlight. (JENSON&FRANCES) |
| | (#)Sam 20 Nov 2021 - 16:42 | |
| Un petit message. Il a suffit d’un seul petit message pour qu’une soirée sans garde à l’hôpital se transforme en petite soirée avec un ami. Frances a deux jours sans devoir aller sauver des vies. D’ordinaire il aurait trouvé cela énervant, mais pas cette fois. Disons qu’il a beaucoup de travail à rattraper. Notamment des papiers à remplir pour finaliser enfin son installation à Brisbane, son changement de compte bancaire pour transférer ses économies vers une banque australienne, et il doit aussi adhérer à une nouvelle assurance maladie ; en tant que médecin il sait que c’est important d’être couvert en cas de problème. On n’est jamais trop prudent. Enfin, tout cela pour dire qu’avec le printemps qui arrive et des températures très agréables, le chirurgien se retrouve en slip sur sa terrasse à devoir remplir cette fichue paperasse tandis que Mirage s’amuse sur les fauteuils extérieurs. Une cigarette au coin des lèvres et une bière posée sur la table, il tente tant bien que mal de ne pas tout envoyer valser puisqu’il a toujours détesté tout ça. Une véritable plaie quand il doit remplir ses feuilles d’impôts. Ça a toujours une tâche ingrate qui ne lui a jamais plu. Et il a encore le ménage après. Ce n’est pas… en réalité ça ne lui dérange pas tellement pour le coup. Il met de la musique dans son appartement – souvent à fond les ballons – et se déhanche en passant l’aspirateur et la serpillière. Un très bon danseur, il suffit de le voir commencer à bouger son corps pour s’en rendre compte. Et dire que ses parents n’avaient pas compris qu’il… enfin bref, c’est du stéréotype pure souche et il n’est pas de ceux qui aiment les véhiculer. Alors que les minutes passent, les lignes défilent et il termine enfin, en n’ayant pas de migraine pour une fois, une grande première. Et alors qu’il met tout cela dans une enveloppe pour envoyer les multiples formulaires, les contrats et les inscriptions diverses et variées quand il ira au travail dans deux jours.
Dans tous les cas, ce qui est positif c’est que la discussion qu’il devait avoir avec Jake a eu lieu il y a trois jours. Bien qu’il ne sache pas sur quel pied danser avec lui, ce qu’il sait, c’est que l’abcès a été crevé. Plus besoin de s’inquiéter, de raser les murs pour ne pas le croiser. L’ancien couple n’aura plus besoin de faire semblant. Il faudra du temps pour qu’ils se comportement normalement l’un avec l’autre. Enfin, peut-être qu’ils n’en arriveront jamais là après tout. Frances ne sait pas ce qu’il doit ressentir, et il n’a pas envie de se poser de questions, advienne que pourra dit l’expression. Maintenant il a besoin de se concentrer sur lui-même, parce qu’il se rend compte qu’il s’est beaucoup trop négligé ces dernières années. Il a besoin de se rattraper, il a besoin de se comprendre pour pouvoir avancer convenablement. C’est pour cela que dès la réception du message de Jenson il n’a pas hésité à le rappeler afin de confirmer ça avec lui de vive voix. – Viens à la maison ce soir, ce sera plus commode. Ramène ce dont tu as envie. J’ai déjà un peu de tout. Je t’envoie mon adresse par SMS. Et au pire on sortira si on en a envie. Il raccroche rapidement avant de se mettre enfin au ménage puisqu’il doit commencer à ranger tout son bazar. Enfin, c’est vite dit, disons qu’il y a des poils de chat un peu partout et parfois un peu de poussière sur des meubles qu’il n’a pas encore touché. Pour commencer, il met donc en route ses enceintes et y connecte son téléphone pour lancer sa playlist spéciale séance de décrassage de son appartement. C’est pour cela qu’il chante en dansant sur du Queen ou encore même du Earth, Wind & Fire tout en passant l’aspirateur dans un premier temps. La scène paraît épique puisqu’il n’est toujours habillé que de son slip à rayures.
Alors que sa séance est terminée, il file dans sa baignoire pour se mettre un bain bouillant à couler. Avec supplément extra mousse. Beaucoup de mousse. Beaucoup beaucoup de mousse. C’est un fada avec ça. Un véritable enfant, ça fait remonter des souvenirs de quand il était enfant et c’est plutôt très bénéfique pour lui. De quoi se délasser pour se laver. Et le tout, toujours en musique. On ne change pas une équipe qui gagne après tout. Lavé, il s’habille rapidement avec un jock-strap, un pantalon de jogging et un débardeur noir. C’est comme ça qu’il se retrouve donc à sortir de quoi faire une pizza. Sa pâte ne sera pas maison, mais la garniture sera choisie par le chirurgien. C’est donc une napolitaine qu’il va faire, donc tomate, mozzarella, basilic et le tout sur une base tomate. Il n’y aura plus qu’à l’enfourner quand ils auront besoin de manger ou faim plus tard dans la soirée. Dans tous les cas, l’heure tourne puisqu’il devrait arriver d’ici peu, c’est pour ça que Frances retourne ensuite dans la salle de bain pour se coiffer rapidement. Pas la peine d’être pimpant non plus, il ne s’agit que Jenson et en prime ils ne sortiront probablement pas. Il fait le strict minimum et ce sera bien suffisant.
@Jenson Hawkins
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| | | | (#)Dim 21 Nov 2021 - 11:46 | |
| C’en est trop. Un nouvel appel d’Aurora auquel il n’a pas répondu, et elle lui laisse un nouveau message. ‘Jenson, on avait rendez-vous avec l’institutrice de Sasha, aujourd’hui. J’ai encore perdu la face parce que tu ne te pointes pas ! C’EST TON FILS ! Ca devrait primer sur tout le reste. Rappelle-moi.’ Il n’a pas oublié. Il a été coincé à l’hôpital, une urgence sur laquelle il a passé plusieurs heures. Trop longues heures qui font qu’évidemment, le rendez-vous était terminé depuis longtemps. Mais il ne peut plus lui servir cette excuse, elle ne l’accepte plus. Un chirurgien à l’hôpital, n’a pas un emploi du temps fixe. Il ne peut pas juste se libérer quand ça lui chante. Et c’était la raison pour laquelle il n’avait pas demandé la garde de Sasha, parce qu’il savait qu’il ne pourrait pas lui accorder le temps qu’il méritait. Fatigué, il n’a pas la force de la rappeler et ignore son message alors qu’il rentre chez lui sur les rotules après une nuit de garde. Il se laisse tomber sur son lit vulgairement, sans même manger, sans prendre la peine de ranger quoi que ce soit. Ni sa sacoche, ni ses clés, ni son téléphone. Son corps entier s’appuie sur le matelas et il sombre dans un sommeil lourd, si bien que le téléphone qui sonne sans s’arrêter dans le salon lui semble à des années-lumière. Sasha est un gentil garçon, mais depuis l’année dernière, il est un peu turbulent à l’école et ses notes sont en chute libre. Jenson a rejeté la faute sur son beau-père évidemment, à trop vouloir acheter l’amour du gosse, il ne s’intéresse pas à ce qui est important. Mais Aurora dirait que Jenson met trop de pression à son fils quand il s’agit des devoirs, elle fait donc généralement en sorte qu’il n’ait pas à s’en occuper quand il voit son fils un weekend sur deux. Trop de choses dans leur relation ne fonctionnent pas. Le divorce a eu beau avoir été prononcé à l’amiable, Jenson n’avait jamais été d’accord. Mais évidemment l’échec de son mariage avait été évident, et comment faire confiance et chercher à recoller les morceaux après un adultère ? Sa vie avait été un long fleuve tranquille, contrôlée de bout en bout, il avait atteint tous ses objectifs lui qui rêvait d’intégrer l’armée et devenir médecin, il y était parvenu. Mais, il n’avait jamais pris en compte les états d’âme de sa famille, inquiète d’une part, et lésée parce qu’il s’impliquait trop dans son travail, et ses choix avaient une grande part dans l’échec de son mariage. Ce qui était frustrant pour lui, c’était que rien n’était voulu, les deux vies n’étaient juste pas vraiment compatibles. Quand il ouvre les yeux dans sa chambre, le lit pas défait, il grogne, s’étire et se rend dans la douche italienne attenante à sa chambre, et une fois sorti, le docteur se s’habille, pour aller courir. Avant ça, il consulte son téléphone, et réalise qu’il a encore d’autres messages de son ex-femme, et elle semble vraiment en colère. Mais il ne lui répondra pas. Il n’en peut plus. Quoi qu’il fasse, il y aura toujours un reproche qui se pointera. Rien n’est suffisant. Sasha aussi lui a envoyé un message avec ‘maman demande’ et il réalise qu’il a besoin de couper avec ses problèmes. A l’aube de ses trente-huit ans, il a besoin de faire le vide, et peut-être de trouver le temps de faire ce qu’il ne fait pas d’habitude. Savoir couper avec le travail, penser à lui et non aux autres. Une personne traverse son esprit. Il lui semble que le chef de la chirurgie générale ne bosse pas aujourd’hui. Il envoie donc un SMS à Frances, lui signifiant qu’il a besoin de s’aérer l’esprit, de mettre sa vie en pause. Ce dernier le rappelle et l’invite à venir chez lui le soir-même. Jenson accepte sans plus de cérémonie, et part courir sur la plage. Quand il revient, il prend une nouvelle douche, et entreprend d’appeler son ex-femme pour se justifier. Mauvaise idée. Ils se prennent la tête, et quand il raccroche, il est encore plus agacé que la veille. Ils ne vont pas y arriver. Il quitte à nouveau la maison, passant acheter des bouteilles de vin et des pâtisseries pour sa soirée avec Frances. L’heure tourne et ça n’est pas plus mal. Il a envie de tout oublier, de ne plus penser à quoi que ce soit ce soir, entre le boulot et la famille. Tout ça n’existe momentanément plus. Retrouvant l’adresse que Frances lui a envoyée, il réalise qu’il s’agit du quartier des affaires et il hésite sur la voiture qu’il prendra pour s’y rendre. Il opte pour sa Lamborghini Huracan qu’il n’a pas conduite depuis un moment et arrive peu de temps après. Simplement vêtu d’un t-shirt blanc près du corps et un jean, il se présente devant le n°88 accompagné de ses bouteilles de vin dans une main, et de sa boite de pâtisseries dans l’autre. L’objectif de ce soir est d’oublié qu’il est adulte et qu’il a toujours été irréprochable et pas forcément le plus fêtard de sa génération. La porte s’ouvre et dévoile son ami britannique, et il lui sourit en laissant entendre : « Tu sais que t’es le sauveur d’un chirurgien en détresse ? Ou du moins qui a besoin de déstresser ! » Il lève les bras pour lui montrer qu’il n’est pas venu les mains vides, et il est déterminé à bien profiter de ses achats. Quant à l’odeur qui rejoint ses narines, il demande : « Tu as fait une pizza ? » Les saveurs italiennes se font ressentir. |
| | | | (#)Dim 21 Nov 2021 - 13:15 | |
| Ces derniers temps, Frances sait que son collègue et ami n’a pas les idées très claires ces derniers temps. Son mariage est une catastrophe, du moins, il l’était. Son divorce n’est guère mieux. Ils n’en parlent pas, les deux hommes ne discutent jamais de tout cela, mais ils savent. Ça n’a jamais été facile de mettre des mots sur les relations pour eux deux, un point qu’ils ont en commun, parmi tant d’autres. Ils négligent trop leurs relations, ils se négligent eux-mêmes et leurs vies personnelles à cause de leur passion commune pour la chirurgie, pour leur travail. Ce n’est pas une bonne chose, mais c’est ainsi qu’ils fonctionnent, et même si cela ne plaît pas aux autres. C’est la vie qu’ils ont choisie, et il n’y en a pas d’autres possibles à leurs yeux. Frances sait que c’est pour cela que Jenson a besoin de le voir, il est donc heureux de pouvoir l’accueillir pour l’aider à se sentir mieux. D’autant plus qu’il aimerait bien pouvoir s’amuser et oublier lui aussi. Les mots avec Jake ont été parfois violents, parfois étranges. C’est viscéral ce besoin qu’il peut avoir, celui de pouvoir oublier, de ne pas continuer à penser à tout cela. Il ne veut plus l’avoir dans sa vie, mais pourtant il a décidé de le rejoindre dans cette ville, bien que ça n’était pas son envie ni besoin primaire. Il choisissait simplement de venir là pour s’éloigner des autres Ramirèz, mais également parce qu’un meilleur contrat garantit une meilleure fiche de paie et donc un meilleur train de vie.
Après donc avoir terminé la préparation de sa pizza, l’interphone en bas de l’immeuble sonne, marquant donc l’arrivée de son ami. C’est donc maintenant que va commencer leur petite sauterie entre eux. Il file pour aller lui ouvrir les portes et c’est avec un sourire immense sur le visage qu’il l’accueille chez lui, dans son luxueux appartement. – Tu sais que t’es le sauveur d’un chirurgien en détresse ? Ou du moins qui a besoin de déstresser ! – Je le sais ouais, qu’il dit en se marrant et en se décalant pour le laisser entrer. Jenson lui montre les achats qu’il a faits, plusieurs bouteilles de vin ainsi qu’un carton contenant de toute évidence des pâtisseries diverses. Là, c’est carrément le pied. Frances a toujours été beaucoup plus sucré que salé. Enfin, ça dépend des moments. Là, il veut du sucre. – Tu as fait une pizza ? – Bingo, j’ai fait une napolitaine. Autant le dire, Frances n’est pas un cordon bleu. Généralement ce qu’il fait à cuisiner c’est ignoble. Il réussit les pâtes, le riz, et les choses simples. Une pizza c’est dans ses cordes cependant. Ce n’est pas le plus compliqué, ce qu’il faut, c’est éviter de mettre des mélanges étranges pour la garniture. – Pose ce que tu as acheté sur la table dans le salon, et mets toi à l’aise. C’est la première fois que Jenson vient dans l’appartement de Frances, la plupart du temps, ils se retrouvent soit dans un bar à côté de l’hôpital, soit dans l’hôpital même. Leur relation a beau être très amicale, c’est probablement la première fois qu’ils se voient dans un tel contexte. Presque aussi intimiste. Le chirurgien général s’approche maintenant du placard dans lequel se trouvent les verres, il en sort donc deux et s’approche du réfrigérateur pour en sortir sa carafe d’eau. Autant ne pas mettre la charrue avant les bœufs. – Je t’avoue que tu me sauves aussi de toute la paperasse. J’en pouvais plus. Il aurait bien fallu qu’il le fasse, alors même si il a terminé, il sait qu’il y en aura encore. Quand il n’y en a plus, il y en a toujours. Il sait qu’il va devoir en faire à l’hôpital pour les comptes rendus informatisés. Une véritable plaie, mais il a signé pour devenir le chef de la chirurgie générale, alors il doit en assumer les conséquences. L’Espagnol s’approche de la télévision pour mettre en marche son enceinte qui était éteinte depuis son bain pour remettre de la musique, des couleurs éclectiques, mais c’est ce qu’il aime, la variété, la différence. – Bon, à quoi dois-je ta venue ? Enfin, si tu en as besoin d’en parler, n’hésite pas. Oui, ils se voient en dehors de l’hôpital. Alors autant essayer d’en parler ensemble de ce qu’ils ont traversé. De toute façon, Jenson doit avoir entendu parler du coup d’éclat de Frances face à Jake dans les couloirs de l’hôpital. Donc ils vont avoir des choses à se raconter l’un l’autre. Enfin, s’il le veut bien. Il remplit les deux verres d’eau et en tend un à son collègue. C’est donc avec cela qu’ils vont commencer, de l’eau. Frances a soif, et il n’a pas envie de commencer aussi fort qu’avec de l’alcool. – Viens, j’te fais visiter. Le chirurgien l’entraîne donc dans son appartement et lui montre toutes les pièces différentes, la salle de bain, les trois chambres et il l’entraîne désormais sur la terrasse où il fait encore assez chaud pour être dehors. Et c’est exactement à ce moment là que Mirage en profite pour sortir le petit bout de sa truffe et venir se frotter aux jambes de Jenson. – Chérie, laisse le tranquille, qu’il dit en attrapant la petite chatte pour la prendre dans ses bras et lui faire des petites caresses. Je te présente Mirage, mon p’tit bébé. Elle ronronne si fort que son collègue doit l’entendre, doit savoir que c’est une petite bouille d’amour. D’autant plus qu’elle est vraiment splendide, aussi douce que belle. C’est la prunelle de ses yeux. Frances a adopté son chat quand il a débarqué à Brisbane, il ne voulait pas rester seul et il a donc foulé les murs d’un refuge dans lequel un abruti a abandonné un chat du Bengale. Quelle honte.
@Jenson Hawkins
- Spoiler:
Si tu veux avoir des images de l'appartement et de Mirage, je t'envoie sur mon moodboard.
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| | | | (#)Dim 21 Nov 2021 - 20:21 | |
| Jenson n’a jamais été très expansif sur ses sentiments. Se confier n’est pas difficile, mais il ne conçoit pas cette forme de communication comme utile. Il a toujours fait front seul. Il a été élevé comme ça et puis dans l’armée, on ne se plaint pas des aléas, on se bat. Même un médecin applique ces principes, sinon comment demander aux soldats d’oublier la douleur quand on opère sans anesthésie ? Il a cette faculté à s’abandonner dans son travail pour oublier le reste, c’est une chance, mais plus les années passent et plus il a l’impression que ses forces s’amenuisent. Frances lui fait penser à lui, parce que tous deux ne sont pas très bavards sur leurs vies personnelles, et redoublent de perfectionnisme dans le travail. C’est d’ailleurs ce qui avait fait qu’ils s’étaient si bien entendus lors de leur rencontre. Il est plus facile pour Jenson de trainer avec quelqu’un du milieu qui peut saisir qu’un médecin se doit d’être altruiste et ne peut pas penser à lui car il a la vie des autres entre ses mains. Ca ne veut pas dire que ces hommes et ces femmes ne tiennent pas à leurs familles. Malheureusement il a toujours peiné à le faire comprendre aux siens. Il ignorait que Frances vivait une situation compliquée également, il n’avait pas abordé la question, mais en tout cas, venir ici pour s’aérer l’esprit pouvait également s’appliquer à son hôte. Ce dernier le laisse entrer, et il ne peut s’empêcher de se dire que le quartier parait bien agréable en soirée, bien qu’il ne troquerait sa villa au bord de l’eau pour rien au monde. Après son divorce, il n’avait pas tenu à la revendre, il avait donc racheté la part d’Aurora.
Frances semble ravi de le voir et enchanté de son initiative. Si Jenson n’est pas du tout branché pâtisseries d’ordinaire, lui qui raffole des mangues, il a décidé que ce soir, il se laissait aller. Pizza, pâtisseries, vin, autant prévoir une longue séance de sport le lendemain. Il savait déjà qu’il rendrait visite à la salle que détient son ami Chad. L’odeur alléchante lui rappelle un séjour italien où il avait emmené son ex-femme, il y a cela une éternité, et Frances lui confirme qu’il s’agit bien du met le plus populaire de Naples. « Parfait, t’as deviné que c’était ma préférée ? » Ce n’est pas le cas, il n’est pas difficile, mais il s’en amuse en tout cas. L’intérêt est de ne pas penser à ce qui le tracasse. L’appartement du chirurgien est très lumineux, décoré avec soin, et les yeux de Jenson parcourent les lieux, alors qu’il se déchausse, ayant déposé ses paquets sur la table. Une habitude de surfeur à Byron Bay, ils aiment sentir le sol sous leurs pieds. « Merci, comment tu vas ? » Demande-t-il par politesse mais aussi pour engager la conversation plutôt sur son ami que sur lui. Son collègue admet qu’il a été bien occupé avec des formalités administratives, alors qu’il s’agite pour récupérer des verres et de l’eau, et Jenson ne peut s’empêcher de sourire et de plaisanter : « Tu comprends pourquoi je ne serais jamais chef de service, c’est trop contraignant ! » On ne lui avait d’ailleurs pas proposé, avant que le docteur Kendall Dawson ait le poste. Mais ça l’arrangeait bien. Frances lance la musique, et le blond doit bien admettre que c’est relaxant, alors que chez lui, il s’aperçoit qu’il n’a pas le réflexe, toujours en train de lire quelque chose, il n’aime pas la distraction dans ces moments. Seule musique qu’il écoute de temps à autres, c’est le son des doigts de son fils sur le piano qui progresse au fur et à mesure. Son ami lui demande ce qui l’amène, et il hausse vulgairement les épaules alors qu’il se tient debout non loin du canapé. « Le conflit travail-famille ? Enfin famille… ce qu’il en reste. » Il grimace, peu sûr qu’il est judicieux de parler de sa famille maintenant, et des SMS que lui envoie sa femme, ou de la dispute qui s’en est suivie. « Je sais pas trop s’il y a quelque chose à dire, je peux pas être à deux endroits à la fois. Si quelqu’un doit être opérer d’urgence, tu ne peux pas tout laisser tomber pour une réunion parents-professeur, t’es d’accord ? » Il a besoin de se conforter Jenson, parce qu’il ne comprend pas l’acharnement. C’est lui qui a été trompé, lui qui a dû accepter une rupture et de voir femme et enfant prendre le large, et qui aujourd’hui doit accepter de voir son fils préférer son beau-père tout ça parce qu’il n'a pas été présent pour sauver des vies. Il soupire, déjà ennuyé à l’idée de se plaindre, parce que ça ne lui ressemble pas. « Je crois que si on veut une vie de famille, il faut épouser quelqu’un dans le milieu médical. » Quoique. A ce qu’il a entendu, il y avait eu une altercation, impliquant Frances et un infirmier, mais il n’avait pas cherché à savoir. D’une part parce que les rumeurs déformaient la plupart du temps les faits, d’autre part, parce que ça ne le regardait que si Frances voulait se confier à ce sujet. Il accepte le verre d’eau que lui tend son ami et il hoche la tête alors qu’il l’invite à visiter les lieux. « Avec plaisir ! » Lui emboitant le pas, et l’ensemble est très sympathique. Le natif de Byron Bay est conquis par la vue qu’offre la terrasse, et il reste un instant à regarder l’horizon, jusqu’à sentir une petite boule de poils se frotter à ses jambes, et la robe du chat est tellement atypique, qu’il a d’abord l’impression de voir un bébé léopard. Ramirèz se saisit du chat et le lui présente. « Oh tu l’as depuis longtemps ? » Demande Hawkins, alors qu’il se rend compte qu’ils font tous pareils, pour combler la solitude, ils prennent des animaux. A la base, il avait acheté un chien pour Sasha, mais Sasha est si peu présent, qu’il s’agit au final du sien. Buvant son verre d’eau d’une traite, il demande par curiosité : « T’as eu un coup de cœur pour cet appartement que tu as acheté si grand, ou c’est pour pouvoir loger ta famille quand ils viennent ? » Elle peut être intrusive la question, mais au fond, Jenson vit dans une maison qui pourrait accueillir une grande famille, tout ça parce qu’il n’a pas voulu s’en séparer après le divorce, alors il en sait quelque chose de la vie de célibataire dans une immense baraque.
- Spoiler:
Merci pour le moodboard, ça a été très utile! J'y vivrais bien dans son appart moi!
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| | | | (#)Dim 21 Nov 2021 - 22:24 | |
| Avant la visite de l’appartement, Jenson commence à parler des raisons de sa visite, de son envie de passer du temps autrement qu’à l’hôpital, que dans le travail et toujours la chirurgie. Les conflits familiaux. Il ne connaît que trop bien. Toute sa vie n’est qu’un vaste conflit avec sa famille. Sauf que pour le blond, il s’agit surtout de conflits avec son ex femme. Ça, il ne connaît pas par contre. Il lui demande également s’il comprend que son métier de chirurgien lui prend beaucoup de temps. Ce à quoi, il n’y a qu’une réponse : sauver des vies demande du temps ; c’est ce qu’il lui répond en lui affirmant que bien évidemment, on ne peut pas le lui reprocher, que ce n’est pas une bonne chose. Les personnes ne vivant pas cela ne peuvent le comprendre. Pour ceux qui deviennent chirurgien, c’est inscrit dans leurs veines, dans leur code génétique presque. La chirurgie est une véritable drogue. C’est pour cela qu’il parle du fait que pour avoir une vie de famille épanouie, il vaut mieux être avec quelqu’un qui soit dans le milieu médical. Ce à quoi il ne répond pas cette fois. Il ne sait pas. Il était avec un infirmier, et ça n’était pas ce qu’il espérait puisque ça s’est mal fini. Commence ensuite la fameuse visite avant de revenir dans le grand salon, la pièce à vivre de l’appartement et de terminer sur la terrasse, ce pourquoi Frances a réellement craqué quand il a acheté. La vue sur Brisbane est vraiment splendide et il se sent plutôt libre, proche des nuages qu’il regarde quand il commence à avoir un peu le cafard. C’est à ce moment que la petite fripouille de Mirage fait son entrée pour être présentée. Chose que son maître fait rapidement, vraiment heureux de pouvoir parler de sa prunelle, de son bébé. L’un des rares êtres vivants qui lui apporte réellement de l’affection. – Oh tu l’as depuis longtemps ? – Euh, ça doit faire depuis le mois de juin si j’dis pas de bêtise. Oui, il n’a pas voulu rester tout seul dans cet appartement au début. Il a traversé la moitié du globe pour venir vivre ici, il était pratiquement seul, alors Mirage a été sa thérapie, sa bouée de sauvetage quand il se sentait trop isolé. – T’as eu un coup de cœur pour cet appartement que tu as acheté si grand, ou c’est pour pouvoir loger ta famille quand ils viennent ? Le chirurgien général ne sait pas trop s’il doit répondre le plus honnêtement possible. Après tout, c’est son petit jardin secret. Non, cette expression ne correspond définitivement pas à ce qu’il ressent, c’est trop positif alors qu’il exècre sa famille désormais, enfin du moins, ses parents et leurs partisans chrétiens à la con. Pourtant, il se dit que lui l’a bien fait, qu’il lui a dit ce qui n’allait pas. Ils se connaissent depuis si longtemps que ça paraît idiot d’avoir des doutes quant à s’ouvrir à l’autre. Frances sait qu’il peut faire confiance à Jenson, alors pourquoi cette crainte d’en parler ? Probablement à cause de cet endoctrinement qu’il a subit quand il était plus jeune comme le dirait sa foutue psychologue à Ipswich. – J’ai pas vu ma famille depuis longtemps. Enfin mes parents en tout cas, j’ai définitivement coupé les ponts avec eux. Alors je dirais que j’ai eu un coup de cœur, ouais, j’ai craqué pour la terrasse et la salle de bain qui déchirent. Ouais, c’est sûrement pour ça. En fait il ne saurait dire. C’est un tout, d’autant qu’un appartement au dernier étage, c’est rare et ça ne traîne pas, alors il a immédiatement dit oui à l’agent immobilier pour signer le contrat, il n’a même pas discuté le prix, ce qui a grandement accéléré les papiers. – Pour revenir sur l’histoire du couple médical, j’ai donné, ça n’a pas marché. T’es au courant de ce qui passé, tout le monde l’est à l’hôpital. Mon couple ne fonctionnait pas. Enfin, faut dire que j’fonctionnais pas moi-même. Il faut dire que Frances se cachait beaucoup à l’époque. Si désormais il s’accepte comme étant « différent » des autres, ce n’était pas à le cas avant, Jenson a connu les deux périodes de sa vie, il est plus à même de comprendre ce qu’il veut dire. Avant, le chirurgien général cachait son homosexualité, maintenant il l’affirme bien plus et c’est ce qu’a vu le traumatologue. Ils en ont parlé un petit peu par téléphone, sans pour autant que ça devienne un sujet important. Jenson savait que c’était compliqué, mais il n’a jamais eu le fin mot. Il commence alors à s’asseoir sur la banquette de la terrasse et s’installe en tailleur, comme à son habitude avant de prendre une cigarette de son paquet de l’allumer. Oui, vilaine manie quand il sait qu’il va boire un coup ou quand il est entrain de faire quelque chose qui l’ennuie. C’est mal, il en est bien conscient, mais que voulez-vous. Les mauvaises habitudes ont la peau dure. – J’risque de poser la question qui fâche, mais il le vit bien Sacha ? Oui, le principal dans l’histoire, c’est quand même que le gamin ne soit pas le cul entre deux chaises. C’est toujours compliqué les divorces pour les parents, mais ça l’est encore plus pour les enfants. Il a vu beaucoup de couple se briser et des enfants qui sont tiraillés entre leur deux parents, et il sait que ce n’est pas drôle. Ça fait très longtemps que les deux chirurgiens n’ont pas eu de véritable discussion. Souvent ils plaisantent à l’hôpital, ils travaillent ensemble, mais ils ne prennent pas le temps de parler de sujets plus personnels comme ils ont pu le faire à de rares occasions par le passé. – Il doit bien avoir grandi depuis la dernière fois que tu me l’as montré en photo. Il avait quoi, six ans ? Oui, ça remonte à loin. Ils se sont parlés entre temps, mais ce n’était pas pareil, enfin, il n’en sait rien. Peut-être qu’il a oublié ce qui s’est passé entre. Frances a tendance à sélectionner les éléments qu’il doit retenir, et la plupart du temps, ça concerne la chirurgie, le reste est redirigé ailleurs, enfin, sûrement. Il n’est pas spécialiste des neurones après tout, lui son truc ce sont les tripes et le système rénal.
@Jenson Hawkins
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| | | | (#)Lun 22 Nov 2021 - 21:43 | |
| Jenson fait des raccourcis qu’il ne devrait pas faire. Toute situation est différente. Avant son divorce, il n’aurait pas tenu de tels propos, parce qu’il considérait que sa vie était idéale. Il était amoureux de sa femme, ravi d’avoir un petit garçon et s’épanouissait dans la vie. Ce n’est que lorsqu’il avait encaissé un drame qu’il avait réalisé que les choses n’allaient pas aussi bien que ce qu’il le pensait au départ. En effet, face à la mort de son meilleur ami, Jenson avait été incapable de se reposer sur sa femme et elle l’avait mal vécu au point de détruire indéfiniment le lien qui les unissait par son adultère. S’il admettait ses torts dans l’affaire, il n’aurait jamais cru que ça le blesse autant. Ca l’avait atteint au plus profond de son être, parce qu’il lui vouait un amour indéfectible mais qu’il n’avait pas su entretenir à ses yeux. Et parfois, se retrouver seul dans leur grande maison, pesait lourd sur sa conscience. Passer le moins de temps possible dans son habitat était devenu un mécanisme de défense, de protection, pour qu’il continue d’avancer sans se soucier de ses états d’âme. Le traumatologue soupçonnait son ami de faire un peu la même chose en comblant sa solitude par l’adoption d’un animal de compagnie. Mais quelque part, c’était un super geste, car il permettait à un être vivant d’avoir une vie agréable. « Tu l’as récupérée dans un refuge ? En tout cas, elle vit sa meilleure vie ici ! » Qu’il s’enchante alors qu’il est attendri par la bouille du chat. Elle est ici depuis juin, alors Jenson s’imagine qu’elle n’a pas encore un an. Elle est encore jeune. Et puis contrairement au traumatologue, Ramirèz n’est pas un natif de l’Australie, et il a tout quitté pour venir s’installer ici, autant dire que la solitude devait lui peser beaucoup plus qu’à n’importe qui, alors il considère qu’il s’agit d’une bonne chose. D’autant plus quand ce dernier lui explique qu’il ne parle plus à sa famille. Ca ne doit pas être facile. Aussi, Jenson ne peut que s’excuser. « Oh je suis désolé. Les relations familiales c’est toujours compliqué… En effet, t’as fait un bon choix ! » Jenson n’avait jamais eu de tensions avec sa famille, et ils vivaient à deux heures de route, donc au moindre problème, il prenait sa voiture et se rendait à Byron Bay dans leur petite maison entourée de verdure, non loin des meilleurs spots pour surfeurs. Les seules tensions qu’il avait expérimentées, concernaient sa belle-famille – du moins ex-belle-famille – au moment du divorce, soutenant forcément Aurora. Hawkins laisse le choix à Frances de s’exprimer ou non sur ce qui le tracasse, parce qu’il sait qu’il n’aimerait pas qu’on lui force la main. Les deux hommes se sont toujours entendu à merveille parce qu’il y avait justement ce respect mutuel de l’autre. Frances déclare que finalement avoir une relation dans le même milieu que soi n’aide pas non plus à rendre le couple plus solide, et le blond grimace, affichant une petite moue, réalisant que oui, son échec n’était pas lié au boulot de son ex-femme, mais bien à cause du temps passé loin de l’autre. « C’est vrai. Moi j’ai eu de la chance avec Aurora au départ, elle était patiente, mais à force quand tu passes plus de temps hors de chez toi qu’avec ta femme et ton fils, forcément, ça dysfonctionne. » Il a soudainement le cafard. Ca le bouleverse mine de rien de se dire que depuis la mort de Jy dans ses bras, tout est parti en live, rien n’a tenu, tout s’est effondré comme un vulgaire château de cartes. Frances se confie, et Jenson l’écoute patiemment, sans le lâcher du regard. Il a de la peine pour lui, parce qu’il a presque la conviction que tout le monde a apprécie de le voir se donner en spectacle. Jenson n’y avait pas pris part, il était occupé avec des patients, il avait juste été mis au parfum par les autres membres de l’hôpital, alors il essaie de rassurer son ami à ce sujet. « Et concernant ton histoire, je ne me base que sur ce que tu m’en dis. Les rumeurs à l’hôpital, je n’en ai que faire. Mais quelque part, je comprends que tu aies voulu te protéger, mais tu n’as pas à te renier. » Il n’y avait aucune honte à avoir à être gay, au même titre que tout autre trait qui faisait la personne qu’il était. Il est plutôt fier de son ami parce qu’il le voit tenir bon, remonter la pente, et c’est tout ce qu’il souhaite, qu’au bout de son ascension, il y ait le bonheur. Alors que Frances s’installe sur le canapé à l’extérieur, Jenson l’y rejoint, s’installant confortablement. Au contraire de Frances, il n’a jamais touché à une cigarette, pas même dans l’armée, un vice auquel il a échappé par la mort de son grand-père qui l’avait suffisamment marqué pour que jamais il ne s’y mette. Il prend une profonde inspiration avant d’attaquer le sujet le plus complexe pour lui. Son fils. Sans même s’en rendre compte, il s’agite un peu, contrarié, grimaçant, faisant la moue, hésitant. Et puis il finit par ouvrir la bouche. « Sasha me reproche la moindre chose. La plupart du temps, il essaie d’éviter les weekends chez moi. Mais mon ex-femme l’incite à venir pour m’aider à renouer avec lui. Mais il m’en veut. Et je le comprends. Ca doit être difficile pour lui parce qu’on ne partage pas grand-chose. Et pourtant j’ai envie… mais lui il ne voit que les moments manqués. » Il le lui rabâche sans arrêt qu’il n’était pas là pour tel ou tel événement, et il ne peut changer le passé malheureusement. « Je t’avoue que c’est ce qui me pèse le plus… Il a dit qu’il aurait aimé que son beau-père soit son père. Je ne lui en veux pas, mais bon, le type me vole ma femme et maintenant mon fils. » Et ça l’énerve. Il aurait envie de lui en coller une belle, l’anéantir pour qu’il comprenne ce que ça fait de voir son cœur être piétiné, mais ces accès de violence n’existent que dans sa tête. Jenson n’est pas violent, il a le cœur sur la main, et s’il avait un jour la vie de cet homme entre ses mains, il lui porterait secours, le contraire n’était pas envisageable. Il soupire, pris par une tristesse décuplée par les jours qui ont précédé sa venue ici. « Oui, il a aujourd’hui neuf ans. Il fêtera ses dix ans en février. » Il hoche la tête et sort son téléphone pour lui montrer la photo la plus récente de Sasha. Il en est fier de son petit bonhomme, même si la réciproque n’est pas vérifiée. « J’aimerais lui faire comprendre que je voudrais passer du temps avec lui, lui apprendre à surfer, trouver des points communs, mais il s’y refuse. Son excuse à chaque proposition c’est : ‘je l’ai déjà fait avec mon beau-père’. Et par contre si j’ai le malheur de manquer quelque chose qu’il ne m’a même pas proposé, il me le fait payer tout de suite. » Ca le désole, et il accuse le coup, broyant du noir. S’ébouriffant les cheveux pour se reprendre, il esquisse un petit sourire et se relève. « Désolé… Je veux pas plomber l'ambiance... On ouvre le vin ? J’ai besoin d’un remontant. » C’est presque un besoin vital, il veut oublier.
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| | | | (#)Mar 23 Nov 2021 - 12:47 | |
| Frances sait qu’il n’aurait peut-être pas dû poser la question, il sait que c’est délicat et que cela va mettre Jenson dans l’embarras. Mais il sait également que parler de ses problèmes aide à pouvoir le solutionner, aide à ne plus se sentir seul face à eux. Combien même il a détesté ses séances avec sa psychologue il y a cinq ans, il sait que ça lui a été d’une importance crucial pour se reconstruire, enfin pour commencer à poser les bases solides d’une vie qu’il désire ardemment atteindre désormais. Le divorce entre Jenson et sa femme a créé un fossé béant dans son existence, et cela se renforce encore plus par la distance que son fils met avec lui, mais il va bien falloir trouver une parade à ce phénomène qui semble lui peser. Peu importe comment, il faudra qu’il trouve la solution. – Sasha me reproche la moindre chose. La plupart du temps, il essaie d’éviter les weekends chez moi. Mais mon ex-femme l’incite à venir pour m’aider à renouer avec lui. Mais il m’en veut. Et je le comprends. Ça doit être difficile pour lui parce qu’on ne partage pas grand-chose. Et pourtant j’ai envie… mais lui il ne voit que les moments manqués. Il voit très bien ce qui se passe. Sasha a besoin de la présence de son père, mais la chirurgie lui prend trop de son temps pour qu’il puisse être là tout le temps. Il ne comprend pas encore, mais cela viendra, il arrivera quand il sera grand à saisir pourquoi son père n’est pas toujours là, c’est un fait. Un enfant est égoïste, il ne pense qu’à lui, et ils ont tous été ainsi plus jeunes, ainsi va le monde. – Je t’avoue que c’est ce qui me pèse le plus… Il a dit qu’il aurait aimé que son beau-père soit son père. Je ne lui en veux pas, mais bon, le type me vole ma femme et maintenant mon fils. – Je ne pense pas qu’il veuille te voler ton fils. Laisse du temps à Sasha, il comprendra plus tard pourquoi tu n’es pas toujours là. Un enfant c’est égoïste, et je pense qu’il essaie de te le faire comprendre à sa manière. Et pour tenter de désamorcer cette discussion qui semble mettre Jenson dans tous ses états, Frances tente de lui faire parler de son fils d’une autre manière, en montrant sa fierté pour lui, en tentant de voir à quel point il l’aime. Il lui parle du fait qu’il a dû bien changer depuis le temps, ce à quoi Jenson répond avec un petit soupir. – Oui, il a aujourd’hui neuf ans. Il fêtera ses dix ans en février, il sort alors son téléphone pour lui montrer une photo récente. – Tu sais, je reste persuadé qu’il t’aime. Il veut juste t’en faire baver parce que t’es pas assez là pour lui, mais il ne sait pas encore à quel point ce que tu fais est important, plus vieux, il sera fier. Il voudrait ajouter « je l’espère » à la fin de sa phrase, mais ce ne serait pas lui rendre service. Frances en presque persuadé, mais il y a quand même une variable à prendre en compte : la psyché humaine est complexe à saisir. – J’aimerais lui faire comprendre que je voudrais passer du temps avec lui, lui apprendre à surfer, trouver des points communs, mais il s’y refuse. Son excuse à chaque proposition c’est : ‘je l’ai déjà fait avec mon beau-père’. Et par contre si j’ai le malheur de manquer quelque chose qu’il ne m’a même pas proposé, il me le fait payer tout de suite. En effet, le mécanisme de Sasha est d’en faire baver à son paternel pour qu’il comprenne qu’il veut qu’il soit beaucoup plus présent. C’est typique. Enfin, Frances n’est pas psychologue, mais c’est ce qu’il constate en entendant son ami parler. Il ne se range pas du côté de Jenson, loin de là, parce que avoir un enfant c’est aussi passer du temps avec, l’éduquer, être présent. Sauf qu’il comprend également que le métier de chirurgien nécessite de sacrifier du temps personnel, toujours. Le chirurgien général comprend que la situation est close à partir du moment où il voit son collègue et ami s’ébouriffer les cheveux et que son regard devient beaucoup trop morne pour continuer une telle discussion. Il n’insistera pas. – Désolé… Je veux pas plomber l'ambiance... On ouvre le vin ? J’ai besoin d’un remontant. Frances se met à sourire, il écrase sa cigarette dans le cendrier avant de rentrer dans l’appartement et d’aller chercher une des bouteilles de vin qui a été ramenée, deux verres à pieds ainsi qu’un tire-bouchon. Une fois de retour sur la terrasse, il s’installe et commence à déboucher ce magnifique rouge qui a été ramené. Un bon choix de cru d’ailleurs. – Si t’as besoin, je suis là, n’oublie juste pas ça. L’Espagnol commence alors à remplir les deux verres et en tend un à Jenson avec un petit sourire compatissant au coin des lèvres. Il aurait imaginé d’autre boisson que du vin, mais autant commencer avec de bonnes saveurs plutôt que de s’anesthésier le palais et les papilles. – A nos retrouvailles ? qu’il demande en voulant trinquant avec lui. Frances est plus que ravi d’avoir retrouvé certains de ses amis à Brisbane. Il a rencontré Jenson et Kendall il y a bien longtemps lors de conférences chirurgicales et il ne s’attendait pas à les voir au St Vincent’s, sa surprise n’en a été que plus grande. D’autant plus que les deux hommes ont beaucoup de point en commun et qu’ils parlaient beaucoup par mails et par messages quand ils le pouvaient. – Je suis vraiment content de te revoir ici, moi qui pensais que les seuls collègues que j’allais avoir étaient des vieux croûtons qui opèrent de manière archaïque, mon ex ou des coincés du cul. Il rit doucement, tente de dérider l’atmosphère pour oublier les discussions qui fâchent. Il boit alors une gorgée de son vin et laisse aérer son palais quelques secondes après pour en apprécier les saveurs. Vraiment pas mal du tout. – Je reviens, j’vais chercher quelques trucs à grignoter. Frances repose alors son verre sur la table basse à côté pour se lever et retourner à la cuisine. Il ouvre quelques placards, récupère des chips et des croustillants au fromage avant de filer rejoindre Jenson. – Tiens, il y a deux jours, j’ai dû engueuler Winston, un des internes qui veut devenir chirurgien traumato. C’est sympa de me refiler les mauvaises tâches parce que je suis le bleu de l’hôpital. J’ai vachement apprécié. Il se met à sourire. En fait il a adoré ça, cela lui a permis d’asseoir un peu son autoritaire qui aurait pu être contestée par certains internes ou résidents, il a donc cadré les choses. Prendre un futur chirurgien en exemple pour que les autres suivent le droit chemin. D’autant plus que Jenson sait très bien que Frances adore pousser des gueulantes, ça a déjà été le cas lors de quelques conférences ou certains osaient parler mal à l’Espagnol. Il a le sang chaud, il a ce besoin de crier un peu, de montrer qu’il est là. C’est un homme explosif, qui vit les choses, qui les ressent. D’autant plus qu’il dit cela, mais que ce n’est pas Jenson qui a dû l’envoyer vers lui, ça doit être Kendall. – Par contre faudra que tu viennes voir au service de générale, on a une femme qui a été perforée à l’abdomen, on a été obligé de la mettre en soin intensif avec un pansement qui couvre son ventre encore ouvert, on peut pas terminer l’opération parce qu’elle était trop faible. Demain après-midi, je dois voir son état, tu seras avec moi ? Ce serait bien, l’avis d’un véritable traumatologue ne sera pas de trop. Il était un peu dépassé à vrai dire, et ce n’est pas un interne qui aurait pu réellement l’aider, d’autant plus que Winston était lui même complètement à la ramasse. En même temps, ce n’était pas de son ressort, mais malgré tout, il était là et a bien fait son travail. Ce sera un bon chirurgien s’il arrêtait de se mettre dans des situations pas possibles.
@Jenson Hawkins
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| | | | (#)Mar 23 Nov 2021 - 15:42 | |
| Jenson sait qu’en venant chez son ami en lui disant qu’il a besoin de s’aérer l’esprit, il n’échappera pas à un interrogatoire certain. Et il sait que ça part d’un bon sentiment. Il ne veut que l’aider à y voir plus clair. Et si le traumatologue n’a pas l’habitude de se plaindre, préférant tout garder pour lui, il est arrivé à un point de non-retour, et a besoin de se confier. C’est d’ailleurs plus rassurant de parler à quelqu’un qui comprend le sacrifice qu’il fait depuis toujours en choisissant de devenir médecin. C’était une vocation pour le bien commun, pas pour lui. Et Jenson voulait croire que sans l’acharnement du karma et de la vie, qui lui avait fait tout perdre pour se raccrocher davantage à son travail et ne pas sombrer, il aurait probablement été capable de tenir bon. Aujourd’hui, il ne jurait que par le travail, ne voulant plus entendre parler de sentiments, encore moins de rencontrer quelqu’un d’autre. Son divorce avait été un échec cuisant, et son fils, de par son attitude détestable, le lui rappelait à chaque seconde. Se plonger dans ses opérations et dans le soutien de ses patients, c’était pour lui un moyen de se rappeler qu’il n’était pas une si mauvaise personne, car il allait finir par le penser à force de subir les provocations incessantes de sa petite tête blonde. Jenson manque de maturité sur le terrain de la paternité, parce qu’il se focalise sur les dires et ne voit pas ce qui se cache derrière les piques de son jeune garçon. Frances lui apporte ainsi un regard nouveau en essayant de lui faire comprendre que l’enfant use de subterfuges pour s’exprimer à sa manière, comme le fait maladroitement le père également. Jenson grommelle quand son ami suggère que le beau-père ne fait peut-être qu’essayer de former une bonne entente entre tous. La jalousie s’exprime évidemment. Cet homme partage les draps de celle qu’il a tant aimée, cet homme arrive à faire rire son fils, à partager des moments exceptionnels avec lui, tandis que lui se retrouve sur un radeau au milieu de l’océan sans rames. « En attendant, il fait tout ce que j’aurais voulu faire avec mon fils. Il prend mon rôle. » Et ça ne lui plait pas. C’est là qu’il réalise qu’il a été absent. C’est dans ces moments qu’il comprend que son fils à son retour, s’attendait à ce qu’il revienne les bras chargés de cadeaux alors qu’il revenait l’esprit toujours plus abimé par les blessures et les pertes de camarades. Il ne partait pas en voyage d’affaires, mais bien à la guerre, ou du moins dans des contrées où les ravages des conflits mondiaux avaient laissé les habitants face à une crise sans égale. « Ca fait deux ans que ça dure tu sais… » Qu’il soupire. Le temps, il le laisse à Sasha, il ne lui en veut pas, et il voudrait même qu’il formule vraiment ce qu’il ressentait, plutôt que de s’opposer à tous les efforts de son père, mais ce n’est pas lui qui décide. Et Jenson, accablé par l’émotion sans qu’il ne le réalise, se met à se confier comme jamais il ne l’avait fait auparavant. « J’avais juste besoin de temps pour me remettre de la mort de Jy. J’ai serré mon meilleur ami criblé de balles dans mes bras jusqu’à son dernier souffle, mais parce que je n’en ai pas parlé, j’ai tout perdu. » Il avait voulu s’isoler, se remettre d’aplomb tout seul, sauf que cela demandait bien plus de temps que n’importe quelle autre épreuve qu’il ait eu à vivre, et ça avait été trop dur à supporter pour sa famille, ils l’avaient vécu comme un abandon, un affront, alors qu’il souhaitait simplement ne pas être vulnérable, être un pilier plutôt que quelqu’un à secourir. « Je suis pas un surhomme, j’ai vu des choses que je ne souhaite à personne, et je ne crois pas avoir demandé la lune, juste un peu de soutien, mais je n’avais pas réalisé que de l’autre côté du miroir, Aurora percevait mes absences comme un manque d’investissement, ou d’amour. Et Sasha évidemment, il ressent la même chose que sa mère. » Parce qu’il avait dû vivre ou remarquer les moments où sa mère avait craqué face à l’absence de l’être aimé, injoignable la plupart du temps, ou trop heureux de partager des moments dans des villages entouré d’enfants à tenter de leur apporter un coup de main sanitaire. C’était louable, mais il s’occupait plus des autres que de sa famille. Alors qu’il se lève comme pour prendre l’air alors qu’il est déjà dehors, il se nourrit de l’extérieur, observant la vue en silence, son ami parti chercher la boisson dont il a tant besoin alors qu’il ne s’est jamais réfugié dans l’alcool. Si Jenson a une addiction, elle ne concerne que son travail, et il considère que celle-ci n’est pas la plus nocive. Ramirèz revient, deux verres à la main, et Jenson fait de nouveau quelques pas pour venir s’asseoir sur le canapé, secouant la tête, un peu honteux de s’être plaint de la sorte. « J’apprécie, vraiment. Tu sais que c’est la même chose pour moi. » Il est reconnaissant. Il a toujours été bien entouré. Ses amis possèdent de belles valeurs, et il n’a pas vraiment subi de coups bas de la part de l’un ou l’autre. Seule sa famille dysfonctionne, à son grand dam. En tout cas, c’est un plaisir de retrouver le chirurgien Ramirèz à Brisbane, lui qu’il ne croisait d’habitude que lors de congrès. Trinquant, il ajoute dans un sourire : « Et à ta nouvelle vie australienne ! » Parce qu’elle peut être un renouveau pour lui, et Brisbane peut faire office de paradis sur terre. Garder contact toutes ces années avec lui aura été utile. Les Australiens ont besoin de chirurgiens talentueux comme son ami. Ils se laissent aller à quelques anecdotes, tandis que Jenson a déjà fini son verre, à peine l’a-t-il porté aux lèvres. St Vincent a particulièrement rajeuni ses effectifs, il est vrai, mais ce n’est pour déplaire à personne. « Je t’avoue que j’avais peur de ça aussi, mais bon j’ai opéré tellement d’années avec les moyens du bord que je serais peut-être assimilé à un vieux aussi. Quoi que… Dawson vient du même milieu que moi ! » Même s’ils se chamaillaient depuis toujours, souvent en désaccord, elle n’en restait pas moins une grande chirurgienne, et s’opposer à elle ne servait qu’à les sublimer tous les deux en fin de compte. Ca ne devait pas être évident pour Frances de croiser son ex tous les jours. Il ne voulait pas remuer le couteau dans la plaie pour l’instant, alors il s’abstint de poser la question, mais il était admiratif de la force de caractère de l’homme. Ce dernier se lève pour aller chercher de quoi accompagner le vin, et tandis qu’il s’absente, Jenson se ressert tout en réajustant le liquide bordeaux dans le verre de son ami également. Le traumatologue se met à rire de bon cœur alors que Frances lui parle de Winston, un interne que Hawkins considère comme le moins doué qu’il ait eu à superviser. Manque de chance pour lui, le jeune homme veut devenir traumatologue. « Tu veux pas le récupérer à temps plein ? Sinon je le refile à la chef de service, il est hors de question que je m’en occupe, il a deux pieds à la place des mains ! » Il se moque gentiment, car il est davantage piquant lorsqu’il s’adresse au dit-Winston. Puis, il lui adresse un clin d’œil en l’incitant à malmener le gamin. « Titille-le un peu, ça lui fera du bien ! » C’est comme ça qu’on apprend. A la guerre comme à la guerre. D’apprendre que le gamin a fait un stage avec le chef de service de la chirurgie générale l’enchante, ça veut dire que pour une fois, Kendall a entendu ses complaintes. Winston n’était même pas capable de faire la différence entre un radius et un cubitus. Bon il exagérait un peu. Il se reconcentre et s’empêche de boire momentanément son verre alors que l’Espagnol lui explique un cas complexe. Focalisé sur les dires de Frances, il l’interroge : « Perforée par quoi ? Je pense qu’il va falloir courir le risque car même avec un pansement, elle ne va pas regagner en énergie. J’imagine qu’aucun organe vital n’a été touché ? » Il a besoin de voir la patiente pour juger, mais si elle était faible au moment où ils auraient dû l’opérer, ça ne dit rien qui aille. Toutefois, Jenson fait partie de ceux habitués à travailler dans l’urgence extrême, et parfois même sans le matériel adéquat. Il est donc d’avis de prendre une décision dès la première heure demain, selon les constantes de la personne, et l’état de ses blessures. « On va faire tout ce qu’on peut pour la sauver. » Il le lui garantit, parce que le docteur Hawkins s’implique toujours, et en travaillant main dans la main, il est persuadé qu’ils peuvent secourir cette pauvre femme.
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| | | | (#)Mar 23 Nov 2021 - 17:25 | |
| La situation familiale de Jenson n’est pas du tout enviable. Qui voudrait d’un sac de nœud comme celui qu’il vit actuellement ? Chacun porte ses valises émotionnelles passées, Frances en est un exemple même. Mais ce que vit son collègue traumatologue, ce n’est pas facile du tout. Entre son ex femme et son fils, il doit avoir beaucoup sur les épaules. C’est pour cela qu’il lui affirme haut et fort qu’il sera présent s’il le veut, s’il en a besoin. Frances n’est pas très doué avec les émotions, ça n’a jamais été le cas, il fait de son mieux pour être présent pour les autres quand il estime que c’est nécessaire. Il fait donc dériver la conversation sur la seule chose qui les anime réellement tous les deux : la chirurgie. Se plaindre de Winston, voilà un sujet qui va les motiver à rire un peu plutôt que de se morfondre sur leurs lourds passés familiaux. Jenson lui enjoint de se montrer un peu plus pointilleux avec lui, et ça Frances n’a pas attendu pour le faire il y a deux jours. Cette opération qu’ils ont fait ensemble, c’était plutôt intense, et maintenant la patiente est dans un état plus que critique et personne n’ose reprendre par peur de la perdre. Les signes vitaux ne sont toujours pas bons, mais ce n’est pas étonnant. Les chirurgiens généraux qui sont de garde en ce moment le tiennent au courant de la moindre avancée, du moindre changement, et c’est pour cela qu’il en parle à Jenson, il pourra lui apporter un regard nouveau, il aurait peut-être dû le faire depuis le début en réalité. – Perforée par quoi ? Je pense qu’il va falloir courir le risque car même avec un pansement, elle ne va pas regagner en énergie. J’imagine qu’aucun organe vital n’a été touché ? – Elle a eu un accident de moto, elle s’est emplafonnée sur des débris de métal et on a dû gérer une éviscération. Pour le moment on n’a fait une splénectomie et une dérivation intestinale. Winston pensait à une greffe, mais le soucis c’est que c’est pas envisageable vu les dégâts. On a été obligé de la laisser comme ça, elle a fait un arrêt et il a été compliqué de la récupérer. Oui, voilà le compte rendu de l’opération dans l’état actuel des choses. Frances déteste échouer, et il a l’impression que ça va être le cas ; il n’a perdu qu’un seul patient depuis qu’il est arrivé au St Vincent’s. Et chaque échec c’est une tâche de plus dans son âme. Il en a perdu beaucoup en plus de dix ans de métier, sauf qu’il a eu de belles réussites également : son essai clinique, des patients dans des états critiques sauvés. Son curriculum vitae est bien garni et c’est tout ce que voulait l’hôpital de Brisbane, un brillant chirurgien pour qu’il puisse dorer un peu plus leur blason. – On va faire tout ce qu’on peut pour la sauver. – Je te remercie Jen, c’était violent sur place. Donc demain, ils vont changer sa vie, ils vont faire des miracles tous les deux. Après tout, ils sont doués, et l’approche d’un ancien médecin militaire sera plus que bénéfique, il aura une vision différente et n’agira pas comme un chirurgien qui n’est habitué que des blocs opératoires. Il est content d’être entouré de très bons médecins, d’amis et d’amis en devenir ; il pense notamment à Kendall et à Lyzianna qui sont deux très bonnes chirurgiennes avec qui il apprécie de travailler. D’autant plus que cela lui permet d’éviter d’être seul trop longtemps.
Le point positif de son arrivée à l’hôpital, c’est qu’il s’est libéré d’un point émotionnel qui lui pesait depuis maintenant plus de cinq ans. Quand il a parlé avec Jake, il a compris qu’il pouvait enfin vivre sa vie correctement, comme il l’entend sans être bloqué dans un passé qu’il n’aimait pas. Frances ne sait pas ce qu’il doit faire, ni ce qu’il va faire en fait. Tout ce qu’il sait, c’est qu’enfin il va avancer, peu importe dans quelle direction. Il ne lui reste plus qu’à tracer sa propre route. Il reprend donc son verre et continue à boire de ce très bon vin que Jenson a ramené pour cette fameuse soirée qu’ils vont passer ensemble apparemment. De toute façon cela leur fera apparemment du bien à tous les deux puisqu’ils semblent tous les deux hantés par quelque chose de bien tenace : le poids des actes passés. – Tu veux qu’on fasse quoi ce soir ? J’ai quelques jeux auxquels on peut jouer à deux sur la console si tu veux. Oui, il lui arrive de jouer aux jeux vidéos, ce n’est pas un gros joueur étant donné qu’il n’a pas le temps, mais ça lui arrive de le faire de temps en temps, ce qu’il aime ce sont les RPG comme les Assassin’s Creed ou encore les Fallout, enfin bref, disons que ça fait depuis qu’il a repris le travail qu’il n’a pas posé les mains sur sa manette. Il faut dire qu’il n’a pas eu le temps, mais que ça lui a permis de briser le quotidien quand il devait attendre pour reprendre la chirurgie, et ce depuis le mois de mai jusqu’au début de novembre. – J’ai des jeux de combat en art martial en co-op si tu veux ou alors on peut se mettre sur la tronche si t’as envie. Comme tu veux, ou alors on peut se mater un bon vieux film sur Netflix. Ouais, très original, mais Frances n’est pas un grand causeur, enfin disons que pour faire la conversation c’est toujours un bordel sans nom, ses seuls sujets de discussions c’est la chirurgie et peut-être qu’il serait grand temps d’avoir d’autres occupations. Il faudrait qu’il se remette au sport, surtout à la danse qu’il n’aurait jamais dû arrêter. Tiens, un truc à ajouter sur sa To Do List. Il était bon, même très bon ; c’était quelque chose qui le faisait vibrer quand il était en école de médecine, et les choses étant ce qu’elles sont, il n’a plus pris le temps de se déhancher quand il a été titularisé. Il termine son verre qui lui semble a été rempli en douce d’ailleurs. Les hostilités sont lancées apparemment vu que Jenson a l’intention de se mettre une murge, se trompe-t-il ?
@Jenson Hawkins
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| | | | (#)Mer 24 Nov 2021 - 14:38 | |
| Frances et Jenson font partie de ces hommes qui ont pris pour habitude de ne pas se confier, de faire face, et d’imposer le silence à tout le monde parce que c’est comme ça qu’ils gèrent. Un chirurgien est habitué à mettre ses émotions de côté, à ne pas les laisser gagner du terrain pour pouvoir rester en contrôle. Jenson l’a toujours fait admirablement, mais cela a fini par léser sa famille. S’il se sait incapable de changer du tout au tout et c’est aussi parce qu’il a besoin de ça pour être performant dans son métier, il sait que de garder tous ces tracas pour lui, finira par l’anéantir. Trouver du réconfort dans les choses qu’on maitrise c’est une chose, mais parfois, il faut aussi lâcher prise pour pouvoir accepter sa situation et remonter la pente. Parler à Frances, même de chirurgie, c’est déjà un bon début. Lui qui passe ses soirées seul avec le chien qu’il a offert à Sasha, s’ouvre un peu plus désormais, même s’il est loin de vouloir le faire à outrance concernant sa vie privée, parler de son domaine de prédilection en revanche, et toujours un plaisir. Il se creuse les méninges, même s’il n’émet que des hypothèses pour l’instant. Parce qu’il a toujours eu envie d’aider les uns et les autres, et que cette pauvre femme est mal en point. Quand Frances lui apporte des précisions, il grimace, parce qu’il est évident que son cas est des plus critiques. C’est un miracle qu’elle soit encore en vie. L’ablation de la rate signifie également que ses défenses vont s’amoindrir, et le temps ne joue donc pas en leur faveur. Administrer des antibiotiques pendant l’opération ne sera pas forcément utile. « Ok donc ça veut dire que son système immunitaire ne va pas nous aider. » Reconnait-il même s’il est vraiment impressionné du travail qui a déjà été effectué. « Elle a tenu durant toutes ces interventions, c’est plutôt bon signe. On verra demain, mais si elle a fait un arrêt cardiaque, alors il faudra peut-être qu’on ait recours à une perfusion cérébrale sélective, pour maintenir l’irrigation du cerveau mais couper la circulation ailleurs pour éviter l’hémorragie, mais… y a des risques que ça ne marche pas. » Il ne connaissait pas l’étendue des dégâts, et s’il fallait en plus masser le cœur pendant qu’ils travaillaient sur les débris, cela allait se révéler être un pari contre le temps et il n’était pas sûr de remporter la course. « Et il faudra être rapides. » Autant dire qu’il ne connait pas l’issue, mais il n’est pas familier avec le cas de la patiente. Il le saurait le lendemain. Et parfois, les chirurgiens ont une illumination qui les mène à la réussite. Ce n’est pas le cas de Winston qui est encore en apprentissage et heureusement car il ne sait pas de quoi il parle. Une greffe ça se prépare, ça demande des garanties que cette dame ne peut visiblement pas donner. Son ami le remercie et lui avoue que c’était le chaos sur les lieux de l’accident, et Jenson veut bien le croire parce qu’il a vécu des scènes d’horreur, et de plus nombreuses fois qu’il voudrait le dire. « Je connais ça. D’ailleurs, Winston la première fois qu’il a été sur le terrain avec moi, il a dégobillé tout ce qu’il savait. » Lui s’était préparé à être témoin de scènes de guerre, tandis que le pauvre interne lui devait croire que leur travail se limitait au bloc opératoire. En tout cas Jenson se disait déjà qu’il allait probablement devoir agir comme s’il était encore au front. Et peut-être même que l’avis de Dawson serait le bienvenu dans une telle affaire.
Il se réjouit presque de se rendre au travail dès demain pour en découdre. C’était ça le paradoxe du chirurgien, de savoir que la vie des patients étaient entre leurs mains rendait le succès encore plus grisant et le challenge excitant. Mais la chute en cas d’échec était toute aussi raide. Et afin de garantir le succès des opérations, un chirurgien devait avoir l’esprit libre de toute contrariété. Ce n’était pas le cas de Hawkins qui souffrait de sa séparation deux ans après parce que la relation à son fils ne s’améliorait pas. Incapable de savoir quoi faire pour se remettre à l’endroit, il avait conclu que le seul moyen était de noyer ses états d’âme dans le vin. Et voilà qu’il se resservait déjà un troisième verre, finissant presque la bouteille. Frances lui proposait de jouer à la console et Jenson était curieux de savoir si son ami s’adonnait à l’activité la plus vogue chez les hommes célibataires. « Tu joues encore aux jeux vidéo ? Je crois que le seul jeu auquel j’ai joué c’était Mario Party ou un truc comme ça avec Sasha et Aurora et ça remonte à 2017 je crois… » Lui n’y trouvait pas forcément son compte, même si à l’époque avec son fils et sa femme, ils avaient vraiment bien ri et passé un bon moment. Des bons moments trop rares pour sa femme, et le voilà encore en train de broyer du noir et de lâcher : « Ca me manque, putain ! » Pas les jeux vidéo, mais juste ces instants magiques à trois, comme une vraie famille. Tout ça était terminé désormais, du moins pour lui, car il se doutait bien que ces instants là existaient chez sa femme et son compagnon. Alors que Frances lui énumère les types de jeux, Jenson repense à des vieux jeux comme Street Fighter, et il se dit qu’il a pris un sacré coup de vieux quand on voit ce que la technologie est capable de faire désormais. Beau joueur, le grand blond considère qu’il est plus sympa de faire de la compétition plutôt que de jouer ensemble. « On peut commencer par se mettre sur la tronche et après regarder un film ? » De toute façon, à l’allure où il consomme l’alcool, il ne pense pas se souvenir du film qu’ils choisiraient. Il se lève d’ailleurs pour ouvrir une nouvelle bouteille en lançant : « Il est vraiment pas mauvais ce vin, je suis fier de mon choix. » Il se fiche bien d’aller au-delà de la dose recommandée, il est là pour oublier. Une musique assez entrainante vient de se lancer sur l’enceinte de Ramirèz et si Jenson n’a aucune idée du titre de cette chanson probablement latine tant elle est entrainante, il ne peut s’empêcher de faire un commentaire en se déhanchant dans un rire : « Si y avait eu une telle musique à mon mariage, j’aurais enflammé le dance-floor ! » Faux. Il était loin d’être un formidable danseur, il avait d’ailleurs pris des cours de valse pour son mariage afin de ne pas avoir l’air ridicule. Ca aurait ruiné la soirée. « Toi t’as une tête à danser comme un Dieu grec ! Enfin… Espagnol. Britannique ? Bref pas comme un Australien quoi ! » Et il rit encore. Il n’a pas assez bu pour perdre la raison, mais les verres commencent à faire leur petit effet.
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| | | | (#)Mer 24 Nov 2021 - 19:42 | |
| Jenson réagit toujours de façon cohérente quand il y a un cas, quand il y a un patient qui a besoin de son aide. Sa façon de penser est cohérente, instinctive et surtout ordonnée pour qu’il n’y ait pas la moindre surprise possible. C’est pour cette raison que Frances demande son aide afin d’avoir un regard nouveau, de savoir quelle direction suivre. Il est à court de solutions pour ce cas qui le perturbe énormément. Néanmoins, parler uniquement de chirurgie n’est pas une bonne idée pour oublier ce quotidien qui leur pèse tous les deux. C’est pour cela qu’il a rapidement abandonné le sujet pour parler de ce qu’ils vont faire durant la soirée. Déjà première chose : on ne parle pas de leurs familles ; deuxième chose : on ne parle pas de chirurgie ; troisième chose : on picole pour oublier ses problèmes. Un bon programme somme toute. Il parle de jeux vidéos pour lui proposer une activité en particulier. C’est une bonne idée après tout, mais il ne sait pas vraiment si cela correspondra aux goûts de Jenson. En réalité, il n’a jamais été très doué pour la causette, pour faire des activités avec les autres, ou du moins pour les proposer. Aucune imagination dans sa vie personnelle ; il a commencé à perdre petit à petit sa part de créativité depuis qu’il a fait son premier essai clinique, et surtout depuis que sa relation avec Jake s’est stoppée. – Tu joues encore aux jeux vidéo ? Je crois que le seul jeu auquel j’ai joué c’était Mario Party ou un truc comme ça avec Sasha et Aurora et ça remonte à 2017 je crois… Oui, ça remonte un peu, à peu près quatre ans. Et peut-être que c’était une mauvaise idée après tout puisque cela fait remonter des souvenirs mélancoliques à Jenson. Enfin, après tout, tout pourra lui rappeler de mauvaises choses, il faut réussir à se détacher de tout ça. – Ça me manque, putain ! Voilà, c’est exactement ce qu’il disait. Il faut échapper au poids du passé pour réussir à se construire de nouveaux souvenirs. C’est dommage qu’il n’y ait pas un bouton reset pour tout remettre à zéro, ou alors de ne pas pouvoir mettre en arrière plan, garder en tête mais ne plus en souffrir. C’est pour cette raison que Frances commence à énumérer les types jeux qu’il possède, à ne pas renchérir sur le passé. – On peut commencer par se mettre sur la tronche et après regarder un film ? – T’as envie qu’on se foute sur la gueule ? J’aime ça, c’est très coquin. Le chirurgien général plaisante bien évidemment, et il boit une nouvelle gorgée de la bouteille de vin afin de faire passer la pilule plus efficacement. D’ailleurs, Jenson en profite pour se lever et aller dans la cuisine, Frances le poursuit en prenant les deux verres dans ses mains. – Il est vraiment pas mauvais ce vin, je suis fier de mon choix. – Ouais, j’suis d’accord, l’est pas dégueulasse. Il tend donc les deux coupes pour qu’ils puissent se servir à nouveau. Les hostilités sont lancées apparemment, Jenson commence fort et ses intentions sont claires : il veut se mettre la tête à l’envers.
C’est à ce moment que les origines latines de Frances se décident à faire leur apparition. Une musique ultra clichée, mais qu’il ne peut s’empêcher d’écouter. Il s’agit de Livin’ La Vida Loca de Ricky Martin. Alors, oui, la grande majorité des paroles est en Anglais, mais le rythme, les origines, l’ensemble sonne hispanique pour le chirurgien, alors il se moque de l’avis des autres. Sauf qu’il ne s’attendait pas à voir le déhancher de Jenson qui semble tout sauf être à l’aise quand il s’agit de danser ou ne serait-ce que bouger son derrière en rythme en fait. – Si y avait eu une telle musique à mon mariage, j’aurais enflammé le dance-floor ! dit-il en riant franchement. L’Espagnol quant à lui se met à sourire en secouant la tête tout en se servant à nouveau du vin dans les deux verres. Ouais, il n’est pas mauvais du tout, bien que ça ne soit pas qu’avec ça qu’ils finiront ivres. Une nouvelle gorgée, peut-être un peu trop grosse d’ailleurs, il pique le palais et l’arrière goût qui arrive le soulage instantanément. Parfait. – Toi t’as une tête à danser comme un Dieu grec ! Enfin… Espagnol. Britannique ? Bref pas comme un Australien quoi ! Cette fois, il se met à rire parce qu’il n’a pas tord, mais il ne le dira pas, pas de suite, un peu de secret bon sang. C’est pour cette raison qu’il lui adresse un petit sourire en coin avec un clin d’œil entendu avant de boire encore une gorgée de son vin. – J’te rappelle que je suis Britannique mais que ma famille vient d’Espagne. D’autant plus qu’il le sait, ça ils en ont déjà parlé ensemble. Ils n’ont pas parlé de tous les aspects de leur vie, mais leurs origines ils les connaissent. Peut-être qu’il l’a juste oublié. Enfin, de toute façon ce n’est pas le plus grave et il ne le prend absolument pas mal. – Et mes talents de danseur ne regardent que moi, je te f’rai dire. Bien évidemment il bat des cils de façon exagérée avant de retourner sur la terrasse en bougeant son bassin de façon ondulatoire avec son verre de vin à la maison. Là, il se positionne face à la rambarde, face au vide et regarde au loin pour distinguer certains bâtiments de la ville. Cet endroit est un renouveau pour lui, et cette vue qu’il peut avoir face à lui chaque jour est un bonheur, bien qu’il ne sache pas encore quel avenir lui réservera cette belle Brisbane qui est lourdement chargée en souvenir pour lui. Il l’aime autant qu’il la déteste et cette nouvelle espérance est thérapeutique pour lui. – Par contre, si tu veux j’peux te mettre ta pâté sur Just Dance. On peut même se faire des parties avec un enjeu alcoolisé. Il lui propose ça puisqu’il voulait du défi, puisqu’il veut se mesurer à Frances. Ce dernier est d’ailleurs toujours face à la ville, ne regarde pas son ami, mais continue à boire son verre de vin. Jenson veut picoler, alors ils vont picoler ; mais ce qu’il faut savoir, c’est que l’Espagnol est un puits sans fond.
@Jenson Hawkins
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| | | | (#)Jeu 25 Nov 2021 - 11:44 | |
| Jenson n’a pas franchement envie de se plaindre, encore moins de tout ramener à ses échecs, mais il traverse une phase, où il ne contrôle plus vraiment ce qui lui traverse l’esprit. Il est vraiment au plus bas, sans qu’il ne le souhaite, lui qui a toujours fait face. Et ça ne doit pas être très agréable pour Frances de supporter les états d’âme du blond qui se promet d’y mettre un peu plus du sien. L’alcool aidera, il en est persuadé. D’autant plus qu’il n’est pas un grand fêtard, ni un grand consommateur, Hawkins. Il mène une existence plutôt loin des addictions du siècle. Il mange sainement et ne s’autorise que peu d’écarts. Il pensait qu’en étant en contrôle de ses propres agissements, sa vie serait sans embuche et il a vite réalisé que cela ne se vérifiait pas et qu’il était normal de faire face à des remous. On ne pouvait s’attendre à ce que la vie soit un long fleuve tranquille, elle était plutôt aussi vive que l’océan dont les vagues parfois entrainent tout sur leur passage. Et pour ainsi dire, il ne peut pas dire qu’il est malheureux au point de ne plus avancer dans la vie, mais des choses lui pèsent sur la conscience et le ramènent inévitablement aux points négatifs. Frances s’en aperçoit inévitablement, et Jenson grimace, conscient que même un événement positif s’est transformé en un moment morose. Il se doit de changer ça. Il soupire et se déteste, s’excusant de ce fait. « Désolé, je suis naze. » Il sait que son ami ne lui en tiendra pas rigueur car s’il avait été dans la même situation, Jenson aurait compris et aurait cherché à trouver une solution. C’est comme ça qu’ils fonctionnent tous les deux, ils se soutiennent et s’ils n’ont pas toujours les bons mots, ils ne baissent pas les bras. Il fait usage de la plaisanterie, et visiblement, ça fonctionne, puisque le blond se met à sourire et il ironise sur sa personnalité. « Comme tu peux le voir, je suis un mec violent. » Il est bien loin de l’être. Bien que militaire, Jenson ne peut pas dire qu’il avait été une personne qui ne sait garder son sang-froid. Plutôt dans le don de soi que l’écrasement des autres, si bien qu’il précise, alors que Frances sait que c’est marqué sur son visage, Jenson est le genre de garçon qu’on verra dans une bagarre que si un membre de son cercle familial ou amical est en danger. « Ou pas. » Il veut picoler, et il se lève, prenant les devants, mais Frances le suit de près, aussi conquis que lui par le vin. « J’en reprendrais pour alimenter ma cave personnelle. » Il plaisante, il dit ça sur un air pompeux comme s’il y connaissait un rayon sur les vins, alors que sa cave personnelle n’est qu’une petite cave artificielle semblable à un mini frigo et qu’il n’a pas grand-chose dedans. Tout est une question de parcimonie. Du moins pas ce soir. La musique émanant jusqu’à ses oreilles lui fait s’imaginer des choses qui sont loin d’être possibles compte tenu de son manque de talent évident pour la danse. Il aurait plus tendance à être doué avec un instrument – cela dit peut-être pas autant que son fils. Frances le corrige quant à ses origines, et il fronce les sourcils en le pointant du doigt, comme pour appuyer ses propos. « Exactement ce que j’ai dit ! Et un jour tu seras en plus Australien ! Le vrai melting-pot ! » Et lui se considère Australien pure souche, bien que sa famille, comme nombreux des habitants de ce pays sont probablement issus de bagnards ou de premières familles de migrants européens. Il boit un nouveau verre Jenson et alors que Frances s’échappe sur la terrasse en dansant : « Et moi visiblement ! » Affime-t-il avant de le rejoindre – sans danser – jusque sur la terrasse, chantonnant les paroles de la chanson. Il observe la ville toute illuminée devant eux, et voilà qu’une proposition émane des lèvres de son ami, et Hawkins n’a jamais été aussi enjoué : « Ca c’est une excellente idée ! J’espère que tu as de l’alcool, parce que je pense que je vais perdre souvent. Explique-moi juste comment on y joue pour être sûr de pas avoir un gros désavantage ! » Bien sûr, il n’y a jamais joué, mais au moins, il ne pourra l’associer à des souvenirs qui le tracassent, et pourra enfin se laisser aller, pour pouvoir enfin profiter de la soirée. Si jamais Frances n’avait pas suffisamment d’alcool, il était prêt à descendre dans une superette pour faire une razzia. « Alors c’est quoi le défi, c’est celui qui perd qui boit ? » Frances allait finir par être sobre. |
| | | | (#)Jeu 25 Nov 2021 - 16:44 | |
| L’ambiguïté sur les origines de Frances est compréhensible. Beaucoup estiment qu’il est Mexicain ou encore Espagnol, mais ont du mal à se décider quand ils entendent son accent britannique très prononcé avec quelques touches hispaniques à cause de sa famille qui a gardé ses origines latines. Il sait bien que il ne peut pas en vouloir, mais il ne peut s’empêcher d’être parfois agacé par les confusions qui peuvent exister. On a toujours estimé qu’il devait être ceci ou cela et ça ne lui plaît absolument pas. Il ne dit rien, mais ça le perturbe parfois. C’est comme estimer qu’un Pakistanais est un Indien tout ça à cause de son apparence ; ça ne passe pas. Il n’a rien dit, il ne veut pas faire d’esclandre et en plus il sait que ce n’est pas pour être malpoli de la part de son ami Jenson. Il passe donc à un autre sujet et parle alors d’un autre jeu auxquels ils pourraient jouer tous les deux durant la soirée qui s’annonce très explosive. Ils parlent de danse, ils se lancent des piques, et s’envoient des fleurs, enfin, pas trop non plus. – Ça c’est une excellente idée ! J’espère que tu as de l’alcool, parce que je pense que je vais perdre souvent. Explique-moi juste comment on y joue pour être sûr de pas avoir un gros désavantage ! Les règles sont simples, on doit garder la manette en main pour danser en rythme avec la musique tout en suivant les pas qui s’affichent à l’écran. On peut vite oublier le fait de ne bouger que les mains, ça ne fonctionnera pas du tout, d’autant plus que Frances est assez exigent avec tout cela. Il s’apprête à les lui expliquer, quand l’autre lui coupe instantanément la parole. – Alors c’est quoi le défi, c’est celui qui perd qui boit ? Il se met à rire tout en buvant une nouvelle gorgée de vin et en se retournant vers Jenson, l’air mutin au bord des lèvres. Il n’est pas vraiment patient et c’est plutôt amusant à voir. D’autant plus qu’en chirurgie c’est vraiment un avantage décisif, car l’impatience peut montrer une nouvelle voie, mais cela peut être à double tranchant. Sauf que le voilà encore à repenser à nouveau à la chirurgie, ce qui n’est pas très étonnant puisqu’il ne vit que pour cela. – Je te propose le défi suivant : celui qui perd à chaque chanson boit un ou deux shooters d’alcool. Après, il faudrait peut-être qu’il lui explique comment jouer, mais disons qu’il faut le vivre pour mieux le comprendre, c’est la meilleure manière de saisir les règles de ce jeu, bien que ça ne soit pas si compliqué que ça. – En gros tu dois suivre les mouvements du jeu affichés à l’écran en tenant ta manette. Ouais, j’sais dis comme ça c’est peut-être pas tout, mais tu verras bien. Ça ira, t’en fais pas. Il rit doucement en venant chercher quelques petits gâteaux apéritifs à se mettre sous la dent puisqu’il commence à avoir faim. Frances n’a pas beaucoup mangé à midi et cela lui sera peut-être fatal pour le reste de la soirée s’ils commencent à faire des jeux d’alcools.
Il rentre à nouveau à l’intérieur – beaucoup d’allers-retours – pour aller dans son placard secret dans lequel il planque ses bouteilles ainsi que ses verres. Ce n’est pas vraiment un secret, disons qu’il ressemble à tous les autres, mais… ne cherchez pas à comprendre, la psyché de Frances est très dure à appréhender. Il en sort alors de la tequila mexicaine qu’il affectionne plus que les autres, elle ne vient pas de chez lui, mais ça lui rappelle la maison de ses arrières grands parents en Espagne, un endroit qu’il aime plus que tout. Enfin, qu’il aimait avant d’être renié par tous. Il prend aussi deux shooters qu’il positionne sur le comptoir à côté de l’évier. – On va faire ça avec de la tequila ! La boisson la plus hispanique qui soit ! Il le regarde en lui montrant la bouteille avant de la poser à côté des verres. Mais pour le moment, ils vont finir le vin et peut-être manger avant, ce sera le mieux à faire. Autant ne pas se détruire les papilles avant de manger. Il a pris un peu de temps à faire sa pizza, autant ne pas la gâcher. Mais blague à part, il y a plus hispanique que la tequila, et il le sait très bien. – Par contre, j’pense que le mieux serait de commencer après manger. C’est à ce moment qu’il voit la petite queue tachetée de Mirage se réfugier dans une des chambres d’ami, elle est un peu farouche avec les inconnus, mais peut-être que le son de la musique est trop fort pour ses pauvres petites oreilles.
@Jenson Hawkins
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| | | | (#)Ven 26 Nov 2021 - 13:24 | |
| Jenson n’est pas du style à mettre les gens dans des quelconques cases. Il ne traite personne différemment. C’est probablement par déformation professionnelle, mais sa famille vous indiquera le contraire. Pour lui, toute personne mérite qu’on lui accorde de l’attention, peu importe d’où elle vient, son passé, ses convictions. L’humanité se porterait mieux si on s’attachait moins à catégoriser. C’est pour ça qu’il aime rendre service, tendre la main aux plus démunis. S’il a des restes d’un plat chez lui et qu’il sait qu’il n’aura pas le temps de le manger, il s’empresse d’aller de donner à un sans-abri dans la rue, parce qu’il sait qu’un tout petit rien peut faire le bonheur d’une autre personne. C’est un peu ce qu’il perçoit chez Frances ce soir, l’homme en l’invitant et en lui changeant les idées, lui permet de se sentir mieux, même si ça ne vaut que pour quelques heures, ça valait le coup. Il apprécie, et il est ravi de se dire que Ramirèz ne sera plus derrière un écran à lui raconter les événements de sa vie, mais qu’à un court trajet en voiture, et c’est appréciable.
Conscient de son handicap en danse, Jenson se dit que ça n’est pas important, car il sait que ces jeux ne prennent généralement pas en compte le talent des uns et des autres. Un tennisman perdrait sur le jeu de tennis sur la Wii car il ne faut pas être technique mais juste frapper au moment où la console l’exige et le lift et le chop n’ont aucun effet ici. Alors même s’il va se rendre ridicule, il sait que ça ne tue pas, et qu’il va surtout passer la soirée à rire, et c’est exactement ce dont il a besoin. Ca fait maintenant quelques temps qu’il n’a pas passé ce genre de soirée agréable. Alors autant changer ça. Le côté fun de Frances est parfait pour ce faire. Le chirurgien se fiche bien de gagner ou perdre, ce qui l’intéresse c’est l’aspect divertissant et l’oubli au travers de l’alcool. Frances établit les règles du jeu, et Hawkins acquiesce avant d’ajouter sa pierre à l’édifice. « Ca me semble équitable. Un shot si le score est serré, deux s’il est large ? » Ca permettrait de boire moins sur la fin, à moins que l’alcool prenant possession de ses faits et gestes, il serait incapable de s’améliorer, mais le temps le dirait. Aux explications que son ami lui fournit, il laisse échapper un rire, ayant une pensée peu recommandable, digne d’un adolescent qui vient embrumer son esprit. « Suivre les mouvements quand tu tiens ta manette… Ok… Pourquoi ça sonne bizarre ? » Il ricane avant de lui aussi prendre un met présent sur la table, histoire de retarder les effets de l’alcool un temps soit peu. Frances ne cesse d’aller et venir, tel l’hôte exceptionnel qu’il est et Jenson reste un instant dehors à regarder la vue avant de rentrer pour s’assurer que le chirurgien n’ait pas besoin de son aide. C’est là qu’il lui propose de la tequila pour leur jeu improvisé sur la console. Il a presque honte d’annoncer la confidence qu’il s’apprête à lui faire. « Ok, tu me crois si je te dis que j’en ai jamais bu ? » C’est là qu’on réalise que Jenson a mené une vie paisible trop prenante pour passer ses soirées dans les bars. Mais malgré tout, il se réjouit de pouvoir découvrir quelque chose de nouveau, même s’il ne s’agit que d’un simple goût supplémentaire. L’hôte lui propose de remettre leur divertissement à plus tard, suggérant qu’il serait plus raisonnable de boire le ventre plein, mais en même temps, il se demande si se déhancher avec une pizza sur l’estomac était une bonne idée, mais Jenson ne laisse pas le temps à son esprit de raisonner, et lance plus qu’enjoué : « C’est vrai, faut déguster ta pizza ! » Après tout, elle était là pour ça. Aussi, ils ne trainent pas à passer à table, Jenson continue de déguster le vin comme s’il s’agissait d’un simple verre d’eau. Le repas est délicieux, et l’ancien militaire ne tarie pas d’éloges sur ce dernier : « Tu as d’autres talents que la chirurgie à ce que je vois ! C’était vraiment très bon. T’es prêt à en découdre ? » Il se lève, rassemblant les assiettes pour les déposer dans le lave-vaisselle et déjà désinhibé, il fait mine de s’échauffer en se dandinant. « Moi je suis prêt à te mettre ta raclée ! Ou à boire beaucoup, en fait ! » Il rit, c’est déjà signe qu’il commence à lâcher prise. C’est ce qu’il veut. Jenson s’ébouriffe les cheveux se donnant presque un style négligé. Il a hâte de commencer à jouer, comme s’il faisait un retour en arrière, en enfance, ou tout était bien moins compliqué. Il considère d’ailleurs que Frances pourrait bénéficier de cette soirée, tout autant que lui, histoire d’oublier les tracas de la vie.
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| | | | (#)Ven 26 Nov 2021 - 19:38 | |
| Jenson commence les blagues de mauvais goûts, et l’Espagnol a été plutôt surpris par cela puisqu’il ne s’imaginait pas voir un jour son collègue de façon aussi… délurée. Le terme est peut-être même un peu trop un euphémisme étant donné que le blond est toujours tiré à quatre épingles et surtout obnubilé par le travail. Frances n’est pas mieux, mais disons qu’il y a aussi parfois ce besoin de sortir de ses gonds. Il a sorti la tequila un petit défi pour les deux hommes puisque c’est plutôt fort et que cela risque donc de rapidement les achever en terme d’alcoolémie. – Ok, tu me crois si je te dis que j’en ai jamais bu ? – Tu te moques de moi ? Il espère que ce n’est pas vrai, mais vu le regard de Jenson, il ne peut que se dire que c’est pourtant bel et bien la vérité. Ne jamais avoir bu de tequila alors qu’il approche de la quarantaine. C’est… enfin bref, il ne va pas le juger, on peut pas avoir tout essayé, c’est impossible. Dans tous les cas, il lui propose d’attendre d’avoir mangé pour ne pas être complètement saouls tous les deux et surtout pour bien profiter du goût de la pizza qu’il a faite maison. – C’est vrai, faut déguster ta pizza ! Voilà donc pourquoi les deux s’activent alors pour mettre le four en route et continuer de boire un peu de vin. Une fois tout prêt, ils passent alors à table en se positionnant sur la terrasse pour profiter du beau temps tant qu’ils le peuvent encore. On ne sait jamais avec la météo, elle est très fluctuante et les prévisions ne restent que des prévisions. – Tu as d’autres talents que la chirurgie à ce que je vois ! C’était vraiment très bon. T’es prêt à en découdre div> – Ça suffit la lèche oui ? il lui tire la langue avant d’ajouter : Mais merci quand même. Mais il est d’accord, sans se la raconter, sa pizza est plutôt bonne, sauf que ce n’est pas très compliqué d’en faire, il est vrai. D’autant plus qu’il n’a pas fait la pâte lui-même, mais il n’avait pas le temps, puisqu’il devait faire ses papiers et que son collègue l’a prévenu un peu trop tard. Enfin bref, de toute façon ça n’est pas grave, ça ne rend pas tout cela dégoûtant. Ils débarrassent alors la table en mettant les assiettes et les couverts dans le lave-vaisselle, un bonheur d’en avoir un, cela évite d’avoir à tout faire à la main, d’autant plus qu’il déteste devoir le faire, même pour une casserole. Lorsque Frances se relève et regarde Jenson, ce dernier se dandine des fesses pour tenter de s’échauffer avant leur partie de jeux vidéos. Et pour la première fois, il remarque qu’au final son collègue est vraiment plutôt joli garçon. Dommage qu’il soit totalement hors d’atteinte. – Moi je suis prêt à te mettre ta raclée ! Ou à boire beaucoup, en fait ! Là cette fois-ci, le chirurgien général se met à rire avant de demander un petit coup de main à Jenson pour déplacer la table basse, elle serait gênante pour se mettre à danser, voire peut-être même dangereuse. Il va donc attraper la bouteille ainsi que les deux verres pour les approcher de la table basse mise à une nouvelle place et poser le tout dessus. – Tiens, pour que je sois à ton niveau, je vais prendre de l’avance. Il se moque, il dit tout cela pour rire mais par contre il se serre vraiment un premier shooter pour se l’enfiler d’un coup. Il lâche un léger soupir d’extase avant d’allumer la console de jeux et de sortir deux manettes. Il en donne un Jenson avant de lui attraper le poignet. – Je t’accroche ça, hors de question que tu la lances dans ma télévision ou par la fenêtre sans faire exprès. La version du jeu est celle de 2021, alors la liste de musiques est contemporaine mais allie également plusieurs autres chansons qui sont plus anciennes. En fait il ne saurait pas trop quoi choisir, d’autant plus qu’il en connaît la plupart, et qu’il a déjà dansé sur quelques unes, alors il reste là, comme une quiche. – En vrai, je te laisse choisir la musique, vas-y, à toi l’honneur. Pas de tricherie possible, c’est bien. Au moins, son ami ne pourra pas lui en vouloir si jamais il perd. C’est du génie. Comme toujours avec lui de toute façon. Et si vous vous demandez, ses chevilles vont très bien. Alors que la musique se met en route, et que les premières indications à l’écran apparaissent les deux chirurgiens se mettent alors à danser, enfin, l’un d’eux se met à danser et l’autre tente, ce qui s’apparente plus à gesticuler. Frances voudrait bien rire, mais il a une réputation à tenir bon dieu. Il ne peut pas se permettre de laisser le blondinet gagner à sa place alors qu’il a une pseudo réputation pour le moment non méritée à tenir. Frances ne réussit pas tous les mouvements, il en loupe quelques uns, mais la plupart sont bien réalisés, surtout ceux en or qui rapportent plus de points. Une fois que les notes sont arrêtées, c’est en effet l’Espagnol qui a gagné, le score est écrasant malheureusement, il en aurait de la peine pour Jenson. En fait, non. – Allez, tu bois tes deux shoots comme tu as voulu le faire. Ouais, il l’a dit, il le fait. Et il lui fait signe de lui en servir un aussi, peut-être pour l’accompagner et éviter un décalage entre eux. Rien de plus agaçant quand cela arrive. Il lui fait une petite moue triste pour le faire rire avant de lui envoyer un petit bisou de loin. – Sois pas déçu, cette chanson je la connais par cœur, je la fais souvent. Et j’étais danseur pendant un temps, alors tu vas souvent perdre, je te plains. Tiens, pour le beau jeu, a chaque fois que tu perds j’en bois un avec toi. Autant révéler le pot aux roses, car oui, les chances de Jenson pour gagner sont vraiment très maigres et vont s’amenuiser au fur et à mesure puisqu’il va boire de plus en plus. Et c’est bien connu, l’alcool désinhibe mais n’améliore absolument pas les talents de danseurs, même si l’on croit le contraire, mais c’est l’alcool ça. @Jenson Hawkins
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| | | | | | | | dancing in the moonlight. (JENSON&FRANCES) |
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