Pendant longtemps Amaya avait craint que ce jour n’arrive, c’était d’ailleurs une des raisons qui avaient fait qu’elle ne voulait pas reprendre le sexshop à la base. Si jusqu’à présent l’idée de transformer le magasin en boutique geek comme elle l’avait voulu dès le départ ne lui avait pas parcouru l’esprit, actuellement elle avait un grand regret. En plus de ça il n’y avait personne d’autres dans la boutique, elle était seule aujourd’hui, c’était la fin de journée et elle avait dit à sa salariée de rentrer chez elle et qu’elle allait faire la fermeture seule. Sauf qu’elle ne s’attendait pas à avoir un gars vraiment vraiment bizarre rentrer la dernière heure. Elle était tranquillement à l’ordi de la caisse quand il était venu l’accoster. Dès le début elle avait l’impression d’avoir senti une mauvaise aura, mais Amaya était du genre à laisser une chance aux gens dans les cas. Si au début cela avait commencé normalement avec des renseignements sur certains produits, petit à petit les questions étaient devenues de plus en plus précisent sur certain point. Si ce genre de questions mettait toujours un peu mal à l’aise Amaya et la faisait rougir, elle essayait toujours de rester le plus professionnel possible car les gens n’avaient pas à souffrir de son inexpérience. Sauf que là les questions devenaient de plus en plus bizarres avec des sous-entendus très explicite et Amaya ne savait pas quoi faire. Elle n’était vraiment pas bonne pour lever la voix sur les gens et encore plus pour se faire entendre. Franchement elle ne savait pas comment sa famille avait pu imaginer à l’époque qu’elle était faite pour rejoindre le cabinet d’avocats familial. Petit à petit il lui faisait des remarques en mode « vous pouvez me montrer comme ça marche » en pointant un dildo avant de rigoler en disant qu’il faisait une blague ou autre pseudo blague qui mettaient vraiment Amaya très mal. Elle n’était pas trop du genre à s’inquiéter qu’il lui arrive quelque chose mais pour le coup, la blonde avait de plus en plus peur. De stress elle n’arrêtait pas de jouer avec ses lunettes et elle avait l’impression que l’homme prenait ça pour une réponse positive à son rentre dedans. Elle commençait à se demander si elle n’allait pas envoyer un SOS à quelqu’un sur son téléphone portable mais à qui ? A part Prim il n’y avait personne qui savait qu’elle était gérante d’un sexshop, elle se voyait mal envoyer un message en mode « coucou j’ai besoin de ton aide j’ai un client bizarre dans mon magasin, tu peux venir m’aider ? Au fait petit détail c’est un sexshop, je t’expliquerais plus tard ». Sinon il y’avait les gens de son association mais après ce que certain avait vécue, elle ne voulait pas leur rappeler des mauvais souvenirs.
- S’il vous plait monsieur, est ce que vous avez fait votre choix ? Le magasin va bientôt fermer, si vous hésitez encore, je peux vous proposer de revenir un autre jour.
En espérant qu’il comprendrait le message quitte à revenir un autre jour où elle ne serait pas seule et cela serait plus facile de le gérer. Nerveusement Amaya commençait vraiment à bouger son corps d’avant en arrière de peur. Elle n’avait même pas entendu que quelqu’un d’autre était rentré dans la boutique entre temps.
- Oh vraiment ? Sinon on pourrait aller dans un bar à côté pour continuer notre conversation ou bien… Elle ne savait pas ce que la fin de phrase sous entendait mais il était certain qu’elle ne voulait pas le découvrir.
J’ai pas beaucoup de sujets tabous. En fait, à y regarder de plus près, je sais pas si j’en ai un. J’ai peur de parler de rien. De mort ? Ça fait partie de la vie. J’ai conscience que j’y passerai un jour. Il existe pas d’élixir d’immortalité. Et même si ça existait, j’aurai pas envie de vivre éternellement. En tous cas pas de cette façon. J’ai espoir de le faire un peu via ma musique. Je serai ravie de savoir que les Blondies Angels sont encore écoutées et appréciées après ma fin. Je serai plus là pour le voir. Le sexe ? Laissez-moi rire ! Je crois que j’en cause quasiment tous les jours. Que ce soit pour raconter mon aventure de la veille à Lora ou pour lancer une de mes nombreuses blagues pourries. Je suis très à l’aise sur ce domaine. D’ailleurs, j’ai aucun problème à assumer ma sexualité libérée. Je suis connue comme une femme à femmes. Je sais pas me contenter d’une seule. C’est pas de ma faute s’il en a des tonnes de belles. Puis je serai un monstre de leurs refuser la compagnie d’une star qui est en plus un excellent coup. Je déconne hein ! Enfin, aucune de mes amantes ne s’est jamais plainte de mes compétences lubriques. Je tiens pas à me reposer sur mes lauriers non plus. Si j’ai de l’expérience et du talent, j’ai pas envie de tomber dans une routine. Ça me tuerait. Dans cette optique, je passe par fortitude valley en cet fin d’aprem. Je passe faire un crochet dans mon sexshop favori. J’y trouve de tout ! Et si internet me propose plus d’articles, la toile possède pas une jolie gérante blonde. Oui, je perds pas le nord. J’avoue que cette femme me motive à me rendre dans sa boutique. Et comme je vous vois venir, non, je n’ai jamais couché avec. Dans l’absolu, l’idée me déplairait pas. J’ai jamais tenté ma chance en vrai. Étonnant n’est-ce pas ? Je préfère les petites jeunes. Oh la phrase tendancieuse ! Oubliez. En vrai, j’ai pas d’explication. Je m’assagis. La bonne blague. Rentrant dans le magasin, j’aperçois la propriétaire des lieux en pleine discussion avec un client. Elle me remarque pas. Tant pis. Dans mes bottines basses noires, je martèle mes talons au sol. Ma carcasse revêtue de noir, d’une jupe courte en cuir et d’un top à fines brides au décolleté sympathique sans être indécent se dirige vers le rayon des godes. Au passage, je mate les nouveautés côté dvd lesbiens. Rien me tape dans l’œil.
Je suis toute amusée devant les produits. J’attrape un modèle d’exposition noté « nouveauté ». Sa texture m’amuse. En moins de deux secondes, ma décision est prise : je vais l’acheter. Je retourne à l’entrée pour régler mon achat. J’arrive au moment où la proprio signifie au gus qu’il est temps qu’il se décide. A sa réplique, je comprends qu’il se fout de ses marchandises. C’est elle qu’il veut. Tous les mêmes. En guise de réponse, la blondinette recule. Ok, elle est pas bien là. Il faut dire que ce type est plutôt impressionnant. A mon avis, il est pas loin des deux mètres de haut. J’en ai vu d’autres. Je m’approche du duo. Je pose ma main sur son épaule et le force à se retourner pour me faire face. « Ou bien t’arrêtes de faire ton gros lourd et tu te casses. Va donc draguer de la midinette dans ton bar pourri et fous-lui la paix. », complète-je sa phrase. L’établissement qu’il évoque est naze. L’ambiance est nulle. Son café est dégueulasse. C’est un repère à losers. Mes yeux plantés dans les siens, on se toise. Mon visage est fermé. « T'es qui, blondie ?! » Oh un dur. Avec en prime une utilisation de surnom. Je suis tombée sur un spécimen rare. Le genre blaireau haut de gamme. J’en suis ravie. Je suis contente d’avoir de l’adversité. Recadrer un mec et lui rappeler qui est le sexe faible est l’un de mes sports favoris. Surtout quand il se croit au sommet. Sa chute en est que plus fracassante. Je plains d'avance son égo. « Potentiellement ton pire cauchemar, connard. » Oups ! L'insulte est partie toute seule. Mes lèvres s’étirent. J’aime alimenter le suspense. Ça les oblige à cogiter. Exercice extrêmement difficile pour eux. « Là tu te dis sûrement que tu ferais qu’une bouchée de ma personne. Avant que tu fasses une connerie, oublie-pas que tes bourses sont à portée de mes genoux… » Il respire fortement. Il rumine. Il est pas habitué à ce qu’on lui tienne tête. Sa carrure lui offre probablement des soumissions faciles. Pas de bol pour lui, je me fous de sa silhouette. « Et tu dis rien ?! Mes potes avaient raison, t’es qu’une putain de coincée ! » Il se venge sur sa cible. Sans doute l’objet d’un pari stupide. Il se sauve, me bousculant en chemin et en claquant la porte à sa sortie. Je reporte mon attention sur la commerçante et pose mon article sur le comptoir. « T’en vois souvent des cas comme lui ? » Je crains déjà connaître la réponse. Les hommes sont pas réputés pour leur intelligence. La lumière s'allume pas souvent dans leur cerveau. Quand ils possèdent l'éclairage.
(c) DΛNDELION
Dernière édition par Regan Kelly le Ven 4 Fév 2022 - 22:13, édité 1 fois
Amaya ne savait vraiment pas comment elle allait se sortir de cette histoire, l’homme se faisait de plus en plus pressant et la peur dans son ventre ne faisait qu’augmenter. Surtout que la blonde n’avait jamais réellement su comment se défendre, elle avait une peur bleue du conflit et elle ne savait pas dire non. Et elle savait que dans cette situation, elle devait dire non et engager très probablement un conflit. La blonde avait beau tenter de le repousser de la manière la plus gentille possible, il insistait. Peut-être qu’elle aurait dû écouter son père qui lui avait toujours dit d’avoir un spray aux poivres dans ses affaires au cas où. Bon il n’aurait surement pas imaginé que la seule fois qu’elle sente le besoin d’en utiliser potentiellement un, soit dans le magasin qu’elle avait promis de fermer. La jeune femme commença à prier que quelqu’un rentre dans le magasin et lui vienne en aide mais franchement vu l’heure et le peu de clientèle aujourd’hui, elle n’y croyait pas un instant. Cependant sa bonne étoile devait être bien en alerte aujourd’hui car son souhait se réalisa peu de temps après la proposition qui lui fit le plus flipper. Pour Amaya elle arriva presque comme un ange gardien sautant à son secours, la demoiselle avait presque des larmes aux yeux de savoir qu’une personne était rentré dans la boutique et qu’elle avait eu le courage de venir l’aider. Elle écouta l’altercation entre les deux personnes hochant positivement à chaque propos de son héroïne du jour. Amaya n’était pas trop pour la violence habituellement mais le coup dans les bourses lui aurait peut-être fait du bien s’il continuait à penser seulement avec et pas entendre ce qu’on lui disait. Puis il se retourna de nouveau vers avec un regard hyper méchant au visage qui fit déglutir Amaya sentant qu’elle allait passer un mauvaise moment. Bon la phrase qui lui sortit était moins pire qu’elle l’avait imaginé et surtout ce n’était pas la première fois qu’elle l’avait entendu, même si habituellement le contexte était différent. Elle le regarda partir sans rien et poussa un énorme soupir de soulagement en posant la main sur sa poitrine, sentant la pression retomber d’un coup. Son regard revint sur sa cliente super héroine quand celle-ci reprit la parole.
- De temps en temps mais généralement, ils abandonnent au premier non. C’est la première fois que j’en ai eu un aussi insistant. Je suis désolée que tu ais du assister à ça.
Ses yeux était presque larmoyant tellement le stress venait enfin de retomber ainsi que les émotions qu’elle avait dû garder en elle, le temps de cette agression. Franchement il n’y avait pas à dire mais la solidarité féminine était vraiment belle.
- Mais vraiment merci beaucoup de m’avoir aidé. Je ne savais vraiment plus quoi faire, il ne voulait pas partir, peu importe ce que je lui disais. Je crois que le fait que ce soit un sex-shop lui a fait croire, qu’il pouvait me demander tout et n’importe quoi et que j’allais dire oui….
Sa personnalité n’allait tellement pas avec le genre de boutique qu’elle gérait. Elle était persuadée qu’à chaque fois que quelqu’un apprenait le style de magasin qu’elle avait personne ne comprenait. Pour beaucoup elle passait pour une énorme coincée car oui le sexe ne l’intéressait pas du tout et qu’elle utilisait juste ça en excuse car elle ne trouvait personne. Amaya regarda l’article et le mit directement dans une poche en lui faisant un petit sourire.
- Je te l’offre, c’est la moindre des choses pour avoir été ma sauveuse du jour.
On dit que les hommes viennent de Mars et les femmes de Venus. Un truc qui illustre le pourquoi du comment les hommes et les femmes se comprennent difficilement. Des foutaises si vous voulez mon avis. Les hommes sont juste trop cons. Il y a rien de compliquer à comprendre que non c’est non. Quand une femme dit non, ça veut pas dire peut-être ou oui. Ça veut dire non, point barre. Alors évidemment, je peux comprendre que ce type ait été frustré. Elle est mignonne la blonde. C’est pas étonnant qu’elle l’ait intéressé. Je suis persuadée qu’il est pas le premier à tenter sa chance avec elle. Il sera pas le dernier non plus. En soi ça me dérange pas. Elle est majeure et est libre de faire ce qu’elle veut. Ça me dérange plus quand la notion de consentement est zappée. Alors je suis intervenue. J’ai pas pensé que le gars pouvait être armé. J’ai agi d’instinct. Ça aurait pu mal tourner. Au moins en venir aux mains. Par chance, il faisait partie de ses branleurs trouillards qui se sauvent dès qu’on affiche un minimum de répondant. A moins qu’il ne tenait à son-service trois-pièces. Je m’en fous. Je vais me creuser les neurones pour son cas. J’ai mieux à faire. Je m’inquiète de l’état de sa victime. Elle semble un peu sous le choc. « Y a une première fois à tout ! » Je ris légèrement. Ok, cette blague était naze. Il faudrait que j’apprenne à mon humour foireux à se la fermer par moment. « Le sois pas ! T’es pas responsable de l’attitude de ce blaireau. » Il est l’unique fautif de cette affaire. C’est toujours le cas de toute façon. En plus il pourra pas se réfugier dans l’excuse bidon de sa tenue excitante. Elle porte rien de sexy. On les connaît les arnaqueurs du dimanche qui cherchent à justifier leur comportement déplorable derrière Elle portait une jupe courte ou Son décolleté était tellement prononcé. On s’habille comme ça parce que ça nous plait. Et car j’aime provoquer d’un point de vue personnel. En aucun cas je le fais pour attiser la libido de mâles en manque ni pour passer pour un bout de viande sur pattes.
Je l’écoute évacuer la pression. Elle a dû flipper. C’est compréhensible. On sait jamais sur qui on tombe. Et vu sa carrure, j’aurai pas donné cher de sa peau face au colosse. Colosse aux pieds d’argile à en voir comment il s’est barré dès mon intervention. Mais, elle pouvait pas le savoir. Puis elle a pas mon caractère. Sinon, elle se serait sortie de ce pétrin seule. Elle a l’air douce et délicate. « Dégaine la baffe la prochaine fois ! Ou le fameux coup de genou dans les bourses, succès garanti ! » Je parle en connaissance de cause. J’ai déjà eu recours à ces techniques. Je me suis attirée des ennuis parfois mais je me suis achetée la paix. Ça en valait la peine et j’hésiterai pas à y recourir de nouvelles fois au besoin. « Tu devrais interdire ta boutique aux mecs. Tu serais plus emmerdée comme ça. » Et elle perdait une grosse partie de sa clientèle je suppose. Mon idée est pas si bonne que ça. Puis je dois avouer qu’il existe également des femmes reloues. J’ai beau détesté les hommes, je peux pas leur filer le monopole de la lourdeur. Ils en possèdent facilement 95% quand même. Voire 99%. Pour pas dire 99,9%. Je la vois ranger mon article. Je commence à fouiller dans mon sac à main pour le régler. Et voilà qu’elle me l’offre. Un sourire se dessine sur mon visage. « Je vais venir te sauver la mise plus souvent alors. » Je lui envoie un clin d’œil. J’espère sincèrement qu’elle n’aura plus à faire face à ce genre de situation gênante. Je serai pas toujours là pour l’aider. Je récupère le cabas et le fourre dans mon sac à main. « Il est bien ce produit au fait ? Tu l’as déjà utilisé ? Tu me conseillerais quoi pour prendre du plaisir entre femmes ? » Autant profiter de ses compétences de gérante pendant qu’elle est disponible. Elle risque pas de se faire entendre par des oreilles curieuses indiscrètes. Il y a que nous deux dans son magasin.
Ce moment avait vraiment été trop stressant pour le petit cœur d’Amaya, il allait surement lui falloir le reste de la journée pour s’en remettre et calmer ses émotions. Elle détestait le sentiment de peur et d’impuissance qu’elle avait senti pendant ces quelques instants. Pourtant à part être insistant, il n’avait pas eu de geste déplacé mais le fait de la voir continuer alors qu’elle disait lui avait fait avoir des scénarios peu reluisant dans sa tête. Heureusement que la jeune femme était venue à sa rescousse, malgré le fait qu’elle sentait toujours son cœur battre à tout allure, un sentiment de tranquillité c’était installée en elle, se disant qu’elle ne craignait plus rien pour le moment.
- Oui malheureusement mais celle-là, j’aurais aimé l’éviter.
Elle aurait préféré de continuer à être dans son monde de bisounours où tout le monde était gentil quand il venait dans son magasin. Certes elle avait déjà eu des clients compliqués mais jamais qui lui avait des faits des frayeurs pareil. Elle s’excusa tout de même car même si la blonde avait raison et qu’Amaya n’y était pour rien, elle aurait dû être capable de mieux gérer la situation au lieu de se laisser marcher dessus par cet idiot.
- Je sais mais j’aurais dû avoir plus de reparti…
Comme elle, mais Amaya n’avait jamais réussi à réellement s’imposer. Franchement c’était un miracle qu’elle arrive à être patronne et que ses employés l’écoutent car vraiment elle n’était pas née pour être une leader contrairement au reste de sa famille. Amaya explosa de rire et retrouva le sourire quand elle lui parla de baffer la future personne qui lui prendrait la tête comme ça. Elle s’imagina la scène d’un air dramatique comme dans les séries et les dessins animés. La jeune femme avait vraiment foi en elle pour croire qu’elle serait capable de faire un geste pareil, cela se voyait qu’elle ne la connaissait pas.
- Je suis certaine que ça serait très efficace mais je ne pense pas que j’oserais. Sinon il va peut-être falloir que j’investisse dans la bombe au poivre.
Sa famille lui avait déjà dit de s’en acheter une car pour eux, elle n’habitait pas dans un quartier tranquille. Mais Amaya avait toujours refusé car elle ne pensait pas qu’on l’attaquerait. Mais cette altercation remettait un peu ses pensées en questions et la possibilité de s’en procurer une. Son autre proposition la faisait sourire, un sex-shop que pour les femmes ça seraient assez original comme concept, elle se demandait même si cela existait.
- J’aime bien l’idée mais je pense que je perdrais une bonne partie de mon chiffre d’affaire.
Elle se gratta la tête car la gente masculine représentait la plus grosse partie de ses ventes, alors si elle les interdisait, elle pouvait être certaine de mettre la clé sous la porte. Et puis de toute façon ce n’était pas un seul geste déplacé d’un homme qui voulait dire qu’ils étaient tous pareil. Reconnaissante Amaya offrit à sa sauveuse l’article qu’elle était venue acheter, c’était la moindre des choses à ses yeux. Le commentaire ainsi que le clin d’œil fit rougir la demoiselle qui remit par réflexe ses lunettes en place.
- Je ne voudrais pas passer mon temps à te déranger.
Amaya se maudit car cela n’avait ni queue ni tête son commentaire. Heureusement que la conversation se dirigea vers la réelle venue de la blonde. Les deux dernières questions firent apparaitre de nouveau du rose sur les joues d’Amaya surtout son avis sur le produit. Si elle avait pris l’habitude de conseiller les gens à ce sujet. Quand on lui demandait son avis personnel, elle ne pouvait pas s’empêcher d’être gênée car elle n’utilisait rien de son magasin.
- C’est un de nos produits phare en ce moment, on a eu de très bon retour à ce sujet que ce soit au niveau du plaisir donné, de la prise en main et de ses sensations. A mon avis tu ne vas regretter. Elle esquiva la question demandant son avis. Sinon pour ce qui est du plaisir entre femmes, tout dépend ce que tu préfères et que tu recherches car on a des tenues, des objets pour stimuler le plaisir ou encore des strap-on et autres dildo…
Elle a dû mal à s’en remettre la blondinette. Pour moi, c’est déjà de l’histoire ancienne. Je perds pas de temps avec ce genre de conneries. Je vais pas ressasser à chaque fois qu’un mec agit stupidement. Je passerai mes journées et mes nuits à le faire. Ça va plus vite de se concentrer quand ils font preuve d’intelligence. Beaucoup plus vite. « T’as essayé d’être diplomate. C’est tout à ton honneur ! Ça demande un sacré caractère ! » Une sacrée patience surtout. Je l’admire pour ça. J’en ai jamais eu. Je suis rapidement agacée. Et ma diplomatie vire souvent aux insultes et cris. Gueuler fait pas forcément avancer les choses ou se régler des problèmes. Au moins, ça me défoule et évacue ma frustration. Je suis faite ainsi. Sans ma grande gueule, je suis plus Regan Kelly. J’ai une réputation à tenir. Même si je suis pas reconnue juste pour ça. Je suis quand même célèbre aussi pour ma musique. Et pour quelques prises de bec mémorable dans des émissions. Il faut pas croire qu’un plateau de télé ou un studio de radio me canalisent. Je me fous de sortir mes crocs acérés en public. J’ai jamais dégainé la bombe au poivre par contre. Juste des mots et parfois des baffes. « Ou dans un garde du corps ! » Je ris. J’imagine une paire de gros bras surveiller la gérante. Avec sa taille de crevette, elle aurait l’air minuscule. D’un côté, je doute qu’on l’emmerde avec un tel gus proche d’elle. Personne n’a envie de se frotter à une armoire à glace. Sauf une personne maso. Et dans ce cas, je lui conseillerai d’aller plutôt faire un tour dans le rayon bdsm de la boutique. Il pourrait se faire tout autant du mal et même du plaisir. « Mais tu gagnerais en tranquillité ! » Je lui lance un clin d’œil. Je lui démontre encore une fois l’étendue de ma répartie. Je suis apte à démontrer chacun de ses arguments en faveur de la gent masculine. En plus, je doute vraiment qu’elle représente une si grosse partie de sa clientèle. Je pense plutôt que les femmes sont majoritaires. Elles y viennent acheter des sextoys pour se satisfaire en solitaire tellement les mecs sont nuls. Le jour où ils arrêteront de penser à fourrer des trous bêtement et écouteront les besoins de la femme, alors là on aura fait une belle avancée. Je mise plus sur le fait que les poules aient des dents avant. « Ça me dérangeait pas… » Un rictus espiègle se dessine sur mes lèvres. Pour une beauté pareille, je suis prête à endosser un costume de sauveuse tous les jours. Surtout si j’ai l’occasion de revoir ses joues teintées de rose. Elle me fait sourire avec ses airs coincés. Sauf qu’elle bosse dans un sexshop. Elle en est même la propriétaire. Je doute fortement qu’elle soit timide. A mon avis, elle cache bien son jeu la coquine. Je suis à des années-lumière de la penser vierge. J’insiste pas sur sa non réponse concernant son utilisation personnelle du gode. Elle a le droit à de la pudeur. Surtout qu’on se connaît pas. Tout le monde est pas disposé à discuter de sa sexualité comme de la météo. « Si je regrette, je viendrai demander son remboursement ! » J’éclate de rire. Je suis pas certaine que le magasin soit adepte du satisfait ou remboursé. De toute, je l’ai acquis gratuitement. C’est en ça que je me marre comme une baleine. « Je suis pas trop déguisement et jeux de rôle. Je préfère rapidement mettre mes amantes à poil ! Mais attention, j’aime admirer la belle lingerie ! » Je suis pas une sauvage Ça peut m’arriver de l’être. Je suis pas très romantique non plus. Mes ébats sont souvent fougueux, rock’n roll, à mon image. Le tout toujours dans le respect de ma partenaire. Condition primordiale. « T’aimes la lingerie, toi ? » Mon regard se fait un brin mutin. Est-ce que je la drague ? Disons que je la dragouille. C’est juste pour apprendre à la connaître un peu plus et la détendre à la suite de son altercation. « Quelle est ta matière préférée ? » Et je parle pas à l’école. J’attends d’elle une matière style le coton, le latex, la dentelle. J’ai pas précisé. Vue ce que je dégage comme malice, je suppose qu’elle a compris.
L’expérience avait été déplaisante mais il fallait qu’Amaya s’en remmette, elle n’était juste pas habituée à ce genre de comportement. Elle n’avait pas l’habitude qu’on la drague et encore moins que la personne soit si insistante au point de l’insulter car elle n’allait pas dans le sens qu’elle voulait. C’était une petite frayeur que la blonde avait eu et elle serait reconnaissante un moment que Regan l’ai aidé à se débarrasser de lui. L’autre blonde avait l’air d’en imposer et avoir du caractère, des critères qu’Amaya jalousait un peu parfois car dans des situations comme aujourd’hui cela lui aurait été clairement utile. Mais bon les commentaires de l’autre jeune femme ont le don de la faire sourire et de dédramatiser un peu ce qui venait de se passer, aidant Amaya à se calmer petit à petit. Un petit sourire reconnaissant se dessina sur ses lèvres face aux compliments de la jeune femme.
- Merci, on peut voir les choses comme ça. Mais au moins maintenant il est partit et je pense qu’il ne remettra pas les pieds ici de sitôt.
Enfin elle l’espérait surtout, que sa nouvelle cliente/sauveuse, est réussi à lui faire comprendre qu’il n’avait plus sa place dans cette boutique. Peut-être qu’elle devrait faire comme dans les films en mettant la tête des gens interdit dans son magasin mais elle trouverait ça un peu trop dénonciateur et finirait par culpabiliser du geste. Un nouveau rire s’échappa de ses lèvres en imaginant un garde du corps à l’entrée du magasin. Ca attirerait les regards vers son magasin c’est certain mais elle savait aussi que beaucoup de sa clientèle n’oserait plus rentrer.
- Ca donnera peut-être l’illusion que c’est un magasin de luxe et les gens rentreront par curiosité.
Un peu comme nespresso qui vendait leur capsule de café comme si c’était du caviar, elle n’avait jamais compris pourquoi le magasin était aussi chic. Elle avait toujours l’impression de rentrer dans une bijouterie de luxe alors qu’elle voulait juste le liquide qui la réveillait le matin et lui faisait tenir ses longues journées. L’idée du sexshop juste pour femmes était sympa aussi mais malheureusement pas très rentable, les hommes restaient en majorité sa clientèle.
- C’est sûr.
Mais bon elle avait encore foi dans la gente masculine pour que cette altercation n’arrive pas tous les jours non plus. Mais le rouge finit par venir sur ses joues quand elle eut l’impression que Regan la draguait. Elle ne savait jamais où se mettre quand ça arrivait, surtout qu’elle n’était pas habituée et puis la blonde était très jolie à ses yeux. Et il s’intensifia un petit peu quand Regan lui dit que ça ne la dérangerait pas de venir. Elle ne savait plus trop où se mettre et quoi répondre en retour, elle se racla la gorge.
- C’est gentil…
Elle ne savait pas quoi dire de plus car elle était incapable de flirter heureusement que la conversation divagua car le petit sourire en coin de l’autre femme la perturbait un peu. Elle rigola sur le fait qu’elle viendrait se faire rembourser si jamais. Elle avait compris sa blague sur le fait qu’elle lui avait offert. Puis Amaya fut de nouveau un peu mal à l’aise quand la blonde lui demanda ce qu’elle pensait du produit, elle essaya d’agir de manière la plus professionnelle possible même lorsqu’elle lui expliqua ses préférences. Après tout elle n’était pas la première et les gens lui parler de leur relation sexuelle ne l’étonnait plus tant qu’ils ne lui demandaient pas son expérience.
- Je vois dans ce cas on a pas mal de lingerie, je peux te montrer si tu veux.
Elle s’éloigna du comptoir pour se rapprocher de la jeune femme qui la prit à court en lui demandant de nouveaux ses préférences mais cette fois-ci elle ne flancha pas, elle réussit à garder un minimum de dignité.
- Euh oui c’est toujours agréable à regarder…. Je préfère la dentelle. Et toi ?
Je suis pas aussi convaincue que la gérante. Elle sous-estime la stupidité masculine. Pour nous, après ce qu’il s’est passé, il est évident qu’il est pas le bienvenu dans l’établissement. Je serai pas étonné qu’il y remette les pieds en dehors de ma présence. Les mâles sont tenaces et ont un niveau de connerie élevé. J’espère me tromper et que celui-là fait partie de la minorité capable de connecter ses neurones. Mais rien est moins sûr. Je pourrai pas faire le piquet devant le sexshop à la façon d’un videur de boite de nuit. J’ai déjà un boulot. Par contre, je peux passer pendant mon temps libre prendre de ses nouvelles. Ça, c’est totalement dans mes cordes. Puis j’en profiterai pour faire tourner son commerce par la même occasion. On a jamais trop de sextoys. Les fabricants l’ont bien compris à leur manière de sortir des nouveautés tous les quatre matins. Et comme je suis faible, et que j’aime le sexe, je tombe dans leur filet commercial. « Gentillesse est mon deuxième prénom. » Je lui lance un clin d’œil. La vérité est pas vraiment de cet avis. Je m’estime pas méchante non plus. J’ai juste du caractère. Ce qui est une qualité à mes yeux.
Elle aussi elle est gentille. Trop sans doute pour exercer son métier. Il faut un minimum de poigne pour gérer son entreprise. Et vu comment elle a failli se faire bouffer par le blaireau qui j’ai chassé, c’est pas son fort. Elle a sûrement d’autres compétences développées dans la gestion. Sinon, elle aurait déjà coulé. Ça m’amuse de la voir rougir. Pour bosser dans la luxure, je la pensais moins coincée. Ou c’est juste qu’on est en public et qu’on se connaît pas. Si ça se trouve, c’est une véritable dévergondée au lit en privé. « Tu vends de la lingerie ?! » J’arque un sourcil. A mes yeux, la lingerie s’achète dans ce type de magasin. Je parle de vraie lingerie et pas de pseudo corset de Domina. Enfin, curieuse, j’hoche la tête positivement. J’ai envie de voir ses produits. Je cherche à la connaître un peu plus au passage. Elle se décompose pas à ma question. Elle prend doucement la confiance. Après, je vais pas la manger. Si elle me le propose, je refuserai pas non plus. Elle est mignonne la blondinette. Je me fais pas trop d’illusions. Si elle m’apprécie pour l’avoir aidée, j’ai pas l’impression qu’elle m’apprécie à ce point.
J’attends qu’elle me rejoigne avant de lui répondre. Je la scrute en détail pendant qu’elle se déplace. Elle est mieux gaulée que ce que je croyais. Mais je m’égare là. « La dentelle c’est cool. Surtout quand elle est noire. » Dans mon accoutrement, il est pas compliqué de deviner que le noir est ma couleur préférée. Et j’emmerde quiconque affirme que c’est pas une couleur. De toute, je suis pas vraiment sous-vêtements. Je porte rarement de soutif déjà. Je suis pas fan de cet objet de torture qui comprime ma poitrine. Mes seins font leur vie dans mes hauts. Et tant pis si ça permet de distinguer mes tétons lors de mes concerts. Je vais pas m’imposer une brassière pour de la pudeur. Ça fait partie de mon package de rockeuse rebelle. En vrai, c’est simplement mon état d’esprit. Je suis la propriétaire jusqu’au rayon convoité. Il y a en effet quelques choix. Principalement des trucs affriolants, pas spécialement pour être porté au quotidien. J’attrape un ensemble blanc avec un porte-jarretelles. « Je suis sûre que ça t’irait comme un gant ! » Je m’attends d’avance à voir ses pommettes rosées virer au rouge. Ce que je peux être peste. C’est pas de ma faute si le rouge aux joues la rend si sexy.
Discutant un peu avec la blonde, Amaya sentait le stress de son altercation s’envoler au loin. Même si la jeune femme la déstabilisait un petit peu, cela avait au moins le don de lui changer les idées. C’était la première fois qu’elle voyait la jeune femme dans le magasin et quelque chose lui disait que ça ne serait surement pas la dernière. Elle lui rendit un sourire lorsqu’elle lui dit que gentillesse était son deuxième prénom. Amaya avait beau être assez facile à duper bizarrement avec ce clin d’œil en plus, elle n’y croyait pas du tout. Elle essayait bien trop de la faire rougir pour ça et le pire c’est que ça fonctionnait. Vraiment la demoiselle n’était pas habituée à ce qu’on lui fasse un peu de rentre dedans du coup le rose sur ses joues arrivait rapidement. Mais elle ne se laissa pas démonter, après tout c’était la patronne de ce magasin. Quand elle lui parla de lingerie, elle profita de la question pour retomber sur ses pattes et lui montrer ses articles dans son magasin. Amaya repassa en mode vendeuse et essaya de se mettre la barrière qu’elle tentait d’avoir à chaque fois pour rougir le moins possible.
- Oui j’en vends ! Pourquoi je n’en vendrais pas ? Ça reste un objet de fantasme. Après ce n’est pas de la lingerie de tous les jours mais plus pour une occasion spéciale.
Et puis ce n’était pas de la plus grande qualité non plus même si Amaya faisait attention. Elle voulait le meilleur mais elle n’irait pas à investir et revendre de la lingerie aussi cher que celle de victoria secret. Lorsque Regan lui demanda son avis, elle répondit sans sourciller. Ce n’était pas la première à lui poser la question, il était plus simple pour elle de répondre à ça que le type de sex toys qu’elle préférait. Elle mentirait d’ailleurs si elle n’en avait pas déjà ramené chez elle pour pouvoir faire certains de ses cosplays. Elle sourit à la réponse de la jeune femme et lui sortit quelques modèles noires différents rendant certaines parties du corps plus visible que d’autres.
- J’ai quelques modèles en dentelles noires si tu veux, regarde si ça t’intéresse.
Elle ne connaissait pas du tout ces goûts donc elle lui en montra plusieurs. Un petit rire embarrassé échappa de ses lèvres lorsqu’elle lui montra l’ensemble blanc. Elle ne l’avait pas vu venir et encore une fois Regan réussit à la désarçonner. Elle se mordit l’intérieur de la lèvre en souriant de manière un peu gêné.
- Je te laisse ton imagination deviner lui-même. Mais le blanc n’est pas vraiment ma couleur. Et toi c’est quoi plutôt ton style ?
Quand je décide d’acheter de la lingerie, je pense clairement pas à me rendre dans un sexshop. Je me rends bêtement dans un magasin spécialisé. Cet établissement, je le réserve pour mes envies d’accessoires érotiques voire de porno à mater. Je suis peut-être vieux jeu à préférer les boutiques physiques plutôt que celles en ligne. J’aime voir ce que j’achète. Sur le net, les images peuvent être trompeuses. Puis, j’apprécie toucher également. La texture est importante. Si elle me rebute, ça le fera pas pour prendre du plaisir. Enfin, mon dernier argument consiste en la possibilité de rencontrer des gens. Vous pouvez pas nier que la blondinette est plus agréable qu’un écran d’ordinateur. Si vous le faites, allez vous faire soigner ! « C’est pas faux ! » C’est clairement un objet de fantasme. Parfois plus qu’un corps dénudé quand c’est bien porté et adapté à la morphologie de la personne. Au fait, petit aparté, elle vient de faire preuve de répartie ou j’ai rêvé ? C’est bien ce que je pensais. Elle apprend vite. Ou elle l’a pas fait exprès. Dans tous les cas, ça m’amuse. Une femme est plus intéressante quand elle a du répondant. Du moins de mon point de vue. Celles qui se contentent de jouer les suiveuses m’ennuient vite. T’as le droit d’avoir un avis différent du mien et de de le donner. Même si je suis un dragon sur pattes, j’irai pas te cracher du feu à la gueule pour ça. Mon opinion est pas la meilleure du monde. Mais j’en ai une. Même quand on me la demande pas. Je suis la spécialiste pour mettre mon grain de sel dans les affaires des autres. Surtout celles des mecs qui ont tendance à dire de la merde. Surtout quand ils causent de la gent féminine. Ils jouent les experts les coqs alors que 90% savent pas comment la faire jouir.
Dans le rayon dédié, la propriétaire parait dans son élément. Elle dégage bien plus d’assurance que lorsque je lui ai posé des questions sur le gode. Elle prend même l’initiative de me montrer des modèles. Peut-être qu’elle tente une vente additionnelle. J’y crois pas vraiment. Je la sens pas commerciale dans son attitude. Je regarde ce qu’elle a en dentelle noire. C’est sympa mais sans plus. J’ai pas le coup de cœur. Par contre, je l’ai pour cet ensemble blanc avec un porte-jarretelles. Je m’empresse de la taquiner à ce sujet. Une fois de plus, je la sens gênée et ses joues rosissent. Je range l’article et la détaille. Avec ses cheveux dorés, je l’imagine bien en noir. Ou dans du rouge vif, la couleur de la passion. Je garde ça pour moi. Je choisis de rebondir sur ses derniers mots. La perche est trop grosse pour pas la saisir. Et encore lui dégainer mon humour douteux. « Les blondes pas trop grandes avec des airs timides. » Oui, je la décris. Comment ça elle parlait pas de mon style de femmes ? Aurai-je mal interprété sa question ? Oops ! Je me retiens de rire. Un rictus espiègle se glisse sur mes lèvres. Je vais finir par la rendre chèvre à force. Au final, je ris. J’ai pas réussi à rester sérieuse. « A ton avis ? » En maligne dragon que je suis, je me recule pour qu’elle puisse mieux me reluquer. Je fais plus singe que dragon là je l’avoue. Mon look est facilement identifiable. Vêtue d’une jupe courte en cuir noir, d’un top noir à fines brides au décolleté sympathique sans être indécent, de bas résilles noirs et de bottines basses noires, mon look transpire mon côté rock et rebelle. Il affiche mon amour du noir également. Je résumerai mon style en chic et classe. A ma manière.
Amaya tenta d’expliquer à Regan pourquoi est-ce qu’elle vendait de sous-vêtements aussi dans son magasin. Elle comprenait totalement l’étonnement de la jeune femme car clairement avant de reprendre le magasin, elle n’y aurait pas pensé non plus mais au final c’était logique. Et puis ce n’était pas tout à faire le genre de lingerie que l’ont trouvé dans les magasins normaux. Il y’avait juste un large choix de sous-vêtements sexy ici. Elle en profita même pour faire preuve d’un peu de reparti assez fière d’elle, espérant au passage surprendre la jeune femme. Elle lui montra quelques modèles qu’elle avait pour lui montrer les différents types. Peut-être que cela éveillerait une envie d’acheter un autre produits mais pour le coup, elle était plus dans la discussion que dans la vente pure et dure. Des fois Amaya se disait que vraiment elle n’était pas très bonne dans son métier mais bon est ce qu’elle n’était pas en train de fidéliser la clientèle là ? Toujours est-il que la blonde ne perdait pas le nord et une occasion pour la faire rougir. Lorsqu’elle lui montra l’ensemble blanc, elle fut de nouveau un peu gêné mais beaucoup moins que pour son avis sur les godes. Il fallait qu’elle arrête de lui tendre des perches car à chaque fois elle tombait dans son piège et le pire c’est qu’elle essayait de ne pas rougir pour ne pas lui donner satisfaction mais elle n’y arrivait pas. Evidemment que Regan parlait d’elle en faisait la description, car dans les apparences c’est le portrait qu’elle dégageait enfin surtout dans ce magasin car sinon elle n’était pas spécialement timide.
- Aux airs timides je ne connais pas.
Elle se donna un air plus assuré et elle tenta de rentrer dans son jeu. Elle prit le temps de l’examiner de la tête aux pieds et fit mine de réfléchir. Ce n’était pas spécialement compliquée à vrai dire elle avait totalement un look de rockeuse et à vrai dire c’était un look qui lui plaisait totalement. Mais ça elle ne lui dirait pas du tout au contraire. Elle se dit qu’il était temps que la roue tourne un peu et qu’elle ne lui donne pas ce qu’elle voulait.
- Je suis certaine que tu aimes les trucs à froufrous rose et autres couleurs pastelles. Avec plein de dentelles et de satin. Oui tout à fait ton style bien colorés, kitch et romantique.
Elle fit son maximum pour être sérieuse avant de rire à son tour parce que c’était trop dur pour elle et puis elle n’avait pas envie de la jeune femme pense que c’était réellement son avis à son sujet.
- Je sais pas pourquoi mais ton côté un peu rock me fait dire que tu aimes le noir et quand il y’a un peu de cuir.
Elle lui fit un clin d’œil avant de réfléchir, habituellement elle était plus du style à prendre la distance avec ses clients. Mais peut-être que le peu de fierté qu’elle avait en elle voulait se manifester et prouver qu’elle n’était pas une petite chose fragile et qu’elle méritait sa place dans le magasin. Amaya se mit à essayer de faire comme Regan au niveau de la reparti ne sachant pas du tout si elle s’en sortait ou pas.
Plus le temps passe et plus je me demande ce qu’elle fait là. La blonde a pas l’air à sa place avec sa timidité dans ce sexshop même si le rouge aux joues lui va à merveille. Et en plus, elle est pas une simple vendeuse, elle en est la propriétaire. A tous les coups, c’est une fausse coincée totalement dévergondée dans l’intimité. Le genre à qui on donnerait le bon Dieu sans confession qui cache sûrement bien son jeu. Un démon déguisé en ange quand moi je suis un plutôt un ange déguisé en démon. Ou pas. Typiquement mon genre de femme dans tous les cas. Ouais ok, quasiment toute femme est mon genre de femme. Mon argument tient pas la route. Je la taquine plus par amusement que par drague. Après, dans l’absolu, si je décroche un ticket, j’irai pas m’en plaindre non plus je le nierai pas. Je doute être son genre de femme. J’ignore même si elle est branchée femme ! Par contre, je découvre qu’elle est branchée jeu. Loin de se laisser déstabiliser par mon look et mon assurance, la voilà qui me charrie. Un large sourire étire mes lèvres face à sa répartie. « Comment t’as deviné ?! Promets- moi de garder ça pour toi, j’ai une réputation à tenir ! » La rockeuse rebelle misandre dans du rose casserait mon image. Mon rire se joint rapidement au sien. Le mien, plus sonore, couvre ses douces notes. Je me calme en l’entendant dévoiler son réel avis. Mon sourire se mue en rictus. Mon torse se bombe par fierté. Dans ces moment-là, je réagis comme un branleur de mec. Mais avouez que ça fait plaisir de se faire flatter son égo. Surtout pas une aussi belle femme. « Bien vu ! Et ça te plait ? » Ben quoi ? Je me renseigne c’est tout. Puis on parle de mon style pas de ma personne. Quoi que je le sous-entends dans ma question.
Je me referai pas ! Elle, elle me plait. Davantage en découvrant sa personnalité. Elle se montre plus affirmée qu’elle y parait. A moins qu’elle se sente à l’aise en ma compagnie et que je sois une privilégiée. D’ailleurs, je le suis déjà. J’ai eu l’honneur de me faire offrir un article. C’était peut-être un signe ? Ou mon esprit se fait des idées et prends des raccourcis pour pas changer. Sa question ressemble à un test. Je l’entends de cette façon. Je me rapproche d’elle. Lentement, je fais le tour de sa silhouette. Je l’inspecte sous toutes les coutures sans aucune gêne. Mon regard s’attarde quelques instants sur sa chute de reins lors de mon passage dans son dos. Pas mal du tout. Je reviens lui faire face, mes commissures affichant un faciès amusé. « Je t’imagine aimer les robes. Des robes longues qui mettent en valeur tes jambes. Légèrement cintrées au niveau de la poitrine pour laisser deviner l’arrondi de tes seins sans trop en dévoiler. Quant à la couleur, du rouge. Un rouge vif, bien voyant pour avoir l’air d’une reine. » J’ai été sérieuse dans mon opinion. Pour une fois, j’ai pas sorti de connerie. Le fait est assez rare pour être souligné. Mais mon humour est jamais très loin. Regan Kelly sans son humour foireux, c’est comme cette femme sans le rouge à ses pommettes. Il manquerait un truc. « Peut-être bien aussi tu aimes le noir et le cuir aussi… Si ça se trouve, quand tu bosses pas ici, t'es une Domina de donjon ! » Je me mets à rire telle une baleine dans la seconde. J’ai pas fait semblant dans ma connerie. Je veux bien admettre qu’elle cache son jeu mais là ce serait énorme. Pourtant, elle serait sexy dans une combinaison en latex et une cravache dans les mains. Je pourrais être tentée de lui demander de me mettre la fessée.
Si Regan avait réussi à faire rougir plus d’une fois Amaya depuis le début de leur discussion, au fur et à mesure la blonde était devenue plus à l’aise et avait fini par laissé un peu tomber sa garde. Habituellement elle essayait toujours de rester professionnelle mais peut-être que le fait que l’autre femme l’ait sauvé avait cassé cette barrière. Du coup elle se retrouvait à la taquiner et rentrer totalement dans son jeu. Lorsqu’elle lui demanda qu’est ce qui était à son avis son style. Elle la charia en disant ce qui à son avis était tout le contraire de la vérité. Cela eu l’air d’amuser la jeune femme qui rigola avec elle, au moins elle avait l’air d’avoir un sens de l’humour. De toute façon elle avait l’impression qu’elle ne lui vendrait rien aujourd’hui et puis il n’y avait pas d’autres clients dans le coin.
- C’est le métier ça ! On devine immédiatement. Ne t’inquiète pas ton secret sera bien gardé. Elle lui fit un sourire avant de répondre sérieusement à sa question car il était clair qu’elle n’avait pas du tout l’air du genre à porter de rose et encore moins de froufrous. Evidemment que la blonde lui demanda si ça lui plaisait. Elle aurait du s’y attendre vu qu’elle avait l’air de flirter avec elle depuis le début. Elle admirait les gens qui avaient cette capacité à le faire, de son côté elle ne savait pas s’y prendre et de toute façon ce genre de chose lui passait au-dessus.
- On est là pour trouver ce qui te plait toi non ?
Elle lui fit un sourire car elle ne voulait pas lui faire passer un mauvais message. Mais sa curiosité était éveillée, Amaya était curieuse de voir ce que la jeune femme imaginait être son style. Alors qu’elle écouta la réponse à sa question un rire s’échappa des lèvres de la jeune femme. Quand elle s’habillait pour le travail, elle faisait un peu plus attention à ses tenues mais Regan ne pouvait pas s’imaginer à quel point elle avait faux sur son style. Elle calma son rire et la regarda en souriant.
- Tu décris ce que mes parents aimeraient que je porte mais pas du tout.
Avec ses tatouages geeks sur l’avant-bras et le cou et ses jeans, baskets. Amaya était loin d’être le genre à porter les tenues hyper féminines bien au contraire. Elle était plus souvent en jean, t-shirt avec des converse ou des vans. Bien loin du look très féminin que la jeune femme imaginait. Elle rigola de nouveau quand la blonde lui dit qu’elle était peut-être dominatrice à ses heures perdues. Déjà qu’elle avait du mal à garder une tête stoïque quand elle avait des demandes un peu trop spécifiques alors là Amaya passerait encore plus son temps à rougir.
- Je mentirais si je disais que je n’étais pas propriétaire d’une veste en cuir et de pas mal de t-shirt noir mais non désolée mon entrée dans le monde des dominatrices n’est pas encore arrivée.
Elle botte en touche. Elle est sans doute aussi coincée qu’elle en a l’air. Ou elle a eu peur que je lui saute dessus. Ce que je peux comprendre en soi. Les gens, surtout les mecs hein, ont vite fait de faire des raccourcis. Plaire à quelqu’un est pas la garantie de la mettre dans son lit. Et jamais je forcerai les choses. Jamais. Elle a pas voulu jouer sur ce terrain. Je peux pas lui en vouloir. Ça évite aussi l’ambiguïté. Là, il est clair que j’obtiendrai pas de ticket avec elle. Est-ce que je vais la bouder pour autant ? Ce serait mal me connaître. Je vais continuer de la taquiner avec mon humour foireux quitte à passer pour une lourdingue. Je peux pas renier ma nature. « J’ai déjà trouvé ce qui me plait… » Je la fixe en affichant un sourire mutin. Là, elle pourrait vraiment prendre peur. Lora y lirait un désir charnel. Ici, je fais que m’amuser. C’est pas de ma faute si le rouge va si bien à ses joues ! Avant qu’un réel malaise s’installe, je lève mon bras tenant le sac et le sextoy qu’elle m’a offert.
Le sous-entendu dissipé, je décris son style imaginé. Je tombe de haut avec sa réponse. Elle serait moins sage que ses apparences laissent paraître. J’en suis pas vraiment étonnée. On bosse pas dans un sexshop par hasard. Tout comme je fais pas du rock par hasard. En tous cas, je l’ai toujours vu dans des tenues classiques. En même temps, je l’ai croisée qu’ici. Au boulot, c’est logique qu’elle reste bcbg pour la clientèle. « Une vraie rockeuse dans le fond ! » Je pouffe légèrement. Une veste en cuir et du noir, deux clichés des amateurs de ce genre de musique. Comme s’il fallait un look particulier pour apprécier du son. J’ai déjà rencontré des fans portant des robes colorées, sans piercing ni tatouage, façon fille innocente. Et pourtant, j’ai le souvenir d’une nuit agitée avec une soi-disante innocente. Elle avait le vice dans la peau et le sang. Pas au point d’agir en totale dominatrice mais j’ai reçu quelques fessées malgré tout. « Pas encore ? Donc tu l’envisages ? » Un rictus malicieux étire mes lèvres. Il faut pas me tendre des perches pareilles. Sinon je les attrape et tire dessus sur toutes leurs longueurs.
Je ris de plus belle. Clairement, je la vois pas dans ce rôle. Je la pense pas soumise non plus. Du moins pas totalement soumise si c’est le cas. Derrière ses airs angéliques, elle semble avoir son petit caractère. Preuve en est de son changement d’attitude depuis mon intervention et maintenant. Au début, elle se laisser faire sans broncher, se contenant de rougir telle une ado face à son crush. Désormais elle réplique à mes taquineries et se permet même de me rendre la monnaie de ma pièce. « Avant que tu demandes à ce que je t’appelle maîtresse Blondie, je dois t’appeler comment ? Moi, c’est Regan mais tu peux m’appeler maîtresse des Blondies Angels. » Je me retiens de rire. Et ça requiert de gros efforts ! Il serait temps de se présenter. Bien que je le fasse d’une manière non conventionnelle. Si elle connaît pas le groupe, elle comprendra pas ma référence. Elle parait pas m’avoir reconnue. En tous cas, elle a rien évoqué à ce sujet. Ce qui est cool en soi. Ça signifie qu’elle a agi de façon naturelle et non car elle était en présence d’une célébrité.
Amaya secoua de nouveau la tête amusée face à ce sous-entendu, elle n’avait pas l’air bien méchante. De toute façon vu sa réaction avec l’homme de tout à l’heure, elle ne doutait pas un instant qu’elle n’insisterait pas si jamais elle lui disait d’arrêter. A part qu’elle soit plus du style à être faite ce que je dis mais pas ce que je fais et là elle serait définitivement déçue de la jeune femme. Pour le moment elle avait une haute d’estime d’elle vu son sauvetage, ça serait bête de tout casser ainsi. Elles continuèrent de discuter et de faire connaissance jusqu’à qu’Amaya explose de rire face à la description que Regan faisait d’elle. Vraiment si elle savait qu’elle passait plus de temps en kigurumi chez elle ou à être en t-shirt ou sweat. Avec le travail, Amaya faisait souvent attention à ce qu’elle portait, un réflexe lié à son éducation. Alors qu’au final, elle pourrait venir comme elle le voulait que cela ne dérangerait pas grand monde. Surement aussi car elle était la gérante alors elle évitait les t-shirt pokemon ou de son groupe préféré.
- Exactement gérante d’un magasin le jour et rockeuse la nuit.
Elle rigola doucement, amusée par la situation. Puis elle rigola de nouveau au fait que la blonde ne rata vraiment pas n’importe quel commentaire pour tendre une perche. Amaya ne se rendait pas compte que tant de ses propos pouvaient donner l’impression qu’il y’avait un sous-entendu derrière. Elle n’avait rien contre les gens adeptes de BDSM mais vraiment ce n’était pas son truc du tout, cela ne l’avait jamais attiré. Comme beaucoup elle avait vu ce kink d’une mauvaise manière et en avait appris plus avec cette boutique mais ça ne restait vraiment pas quelque chose qui l’attirait.
- Pourquoi tu es intéressée ?
Après tout elle ne la connaissait pas alors peut-être que c’était quelque chose que la jeune femme aimait bien. Mais vu la suite, elle se douta que non car elle utilisait à nouveau beaucoup d’humour amusant encore et toujours Amaya. Elle ne savait pas Regan était déjà venu ou pas car il n’y avait pas qu’elle dans le magasin mais en tout cas, elle préférait avoir des clients comme elle, c’était beaucoup plus fun. Et même si elle s’amusait à beaucoup trop tenter de la faire rougir, Amaya arrivait petit à petit à se détendre autour d’elle.
- Et bien Maitresse des Blondies Angels moi c’est Amaya. Puis elle mis sa tête sur le côté. Par contre Blondies Angels me semble assez spécifique, c’est un surnom que tu essayes d’avoir ? Parce qu’à mon avis tu n’as rien d’un ange.
Elle la regarda amusé, Amaya ne l’avait pas du tout reconnu et ne connaissait pas son groupe de musique. Elle n’avait aucune idée du fait qu’elle était depuis tout à l’heure en train de discuter avec une célébrité, pour elle il s’agissait juste de la femme qui l’avait sauvé d’un gros lourd et dont elle était très reconnaissante. Et puis dans sa tête cela ne lui viendrait pas du tout à l’idée de rencontrer une personne un minimum connue ici à part peut-être dans le milieu X.
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