Je conçois qu’elle affiche pas son look de rockeuse au boulot. Ça pourrait faire peur aux clients. Son style passe-partout est plus adapté. C’est pas parce qu’elle bosse dans le domaine du sexe qu’elle doit jouer les allumeuses. Ce serait un coup à ce que les mecs la prennent pour une fille facile. Et quand je vois comment elle s’est faite emmerder ce soir, il est préférable qu’elle s’habille de façon sobre. Ça reste triste quand même. A notre époque, on est encore juger via nos tenues. Heureusement que je m’en fous. Je m’amuse des jugements. J’aime provoquer. J’aime surtout mettre ce que je veux. J’estime que personne d’autre que moi a le droit de me dicter quoi porter. Je dirai même que plus ça dérange et que plus ça me motive. « Moi je suis en mode rockeuse tout le temps ! » Je lui lance un clin d’œil. D’un côté, c’est mon métier. Après, je pourrai rentrer dans le moule de la société en public. Je le ferai si je portais un masque. Je suis fidèle à ma personnalité en toutes circonstances. Jupe, bas résilles, bottines, débardeur, font partie de mon quotidien depuis mon adolescence. Et même si j’admets qu’un pantalon peut être sexy sur une femme, jamais j’en mets. Pourtant, croyez bien que je sais parfaitement à quel point ce vêtement est capable de mouler et de mettre en valeur un fessier. Mon interlocutrice en est le parfait exemple. Et oui, j’avoue que je viens pas dans ce sexshop uniquement pour la qualité des produits vendus. La gérante joue également un rôle dans mes venues. Elle est clairement mignonne la blondinette. Et je commence à l’imaginer tout de cuir vêtue. Pour sûr, ça ferait bizarre. Elle est trop timide pour baigner dans le bdsm. Après, je jugerai pas sans la connaître. J’ignore comment elle est dans l’intimité. Si ça se trouve, c’est une véritable tigresse. « Na ! Je suis classique dans mes ébats. Mais je dis pas non à une petite fessée de temps en temps. » Je ris doucement. J’apprécie autant en donner qu’en recevoir. Tant que ça reste un jeu et nullement fait pour blesser. Je suis pas pour les rapports de force dans le sexe bien que je confesse avoir tendance à diriger les choses. Mais sans rien imposer. Je m’assure toujours du consentement de ma partenaire. Je m’amuse malgré de la situation en sortant le titre de Maîtresse. L’ambiance est détendue. Je suis persuadée que propriétaire des lieux saura que je déconne. Si elle en doute, mes rictus et rires devraient l'en convaincre. C’est ça d’avoir un humour ravageur. En tous cas, ça marche. J’obtiens son prénom. Et elle me charrie à nouveau. Elle a réellement pris la confiance. Je vais pas m’en plaindre. Surtout qu’elle dit la vérité. Je suis un ange que de nom. « Pff… Tu dis ça parce t’es jalouse ! » Je fais mine de bouder. Bras croisés sur le torse, visage fermé, je suis crédible. Je le suis trois secondes avant d’exploser de rire. « Bon ok, je suis peut-être plus diablesse qu’ange. Mais je suis une gentille diablesse ! Pour preuve, je mords pas ! » Je me rapproche d’elle. Mes commissures s’étirent par vice. A sa hauteur, je me penche vers son oreille. « Sauf si on me le demande... », que je lui murmure sensuellement. Voilà probablement de quoi la refaire rougir comme une tomate. Je me recule, fière de mon action. « Toi par contre, tu ressembles à un ange tombé du ciel. » Je suis sincère. Avec ses traits du visage fins, sa silhouette élégante, sa douceur, elle parait venir tout droit du Paradis. Enfin, je dis ça mais je crois pas à tout ça. Je la flatte juste histoire de la faire rougir une énième fois. Et de la draguer un peu, je l’admets.
Honnêtement si Amaya était un peu gênée par le rentre dedans de Regan, il y’avait un côté qu’elle aimait bien chez la jeune femme. Elle avait l’air de transpirer la liberté et dire qu’elle en avait rien à faire aux gens qui émettaient un avis négatif sur elle. Une qualité qu’Amaya rêvait d’avoir mais dont sa timidité l’empêchait d’assumer ou d’en avoir rien à faire de l’avis des gens. La blonde avait l’air d’avoir son style à elle assez rockeuse et de l’assumer totalement.
- Je vois ça, c’est classe ça te va bien.
Elle lui sourit car c’était quelque chose qu’elle pensait réellement sans avoir d’arrières pensées derrière son compliment. Puis elles continuèrent de discuter et elle voyait bien Regan tentait de continuer à la faire rougir. Elle avait vraiment l’air de prendre un malin plaisir à le faire. Cependant elle essayait de ne pas se démonter et de tenter de lui répondre. Elle était assez fière de sa repartie quand elle tenta de la faire rougir en parlant de BDSM. Sa réponse en retour la fit doucement rire quand elle précisa qu’elle aimait bien les fessées de temps à autre.
- Il en faut pour tous les gouts.
Amaya avait rapidement apprit à ne pas juger un livre en fonction de sa couverture. Entre ceux dont le look et le paraitre laissait croire qu’ils étaient hyper à l’aise au niveau de leur sexualité et qui pouvaient avoir des kinks particuliers alors que pas du tout. Et ceux dont elle pensait être très soft et calme et qui au final avait l’air d’être une toute autre personne au lit. Elle avait eu même le droit à des demandes un peu spéciales de gens qui avaient des onlyfans ou qui vendaient des trucs étranges pour arrondir les fins de mois. La blonde tentait toujours du mieux qu’elle pouvait de ne pas juger mais des fois c’était vraiment étrange même pour elle. Elle relativisait en se disant qu’ils ne faisaient de mal à personne et que ça les rendait heureux mais elle ne pouvait pas s’empêcher de parfois se sentir dans un monde qui n’était pas du tout le sien. Il faut dire que par contre plus la discussion avance avec Regan plus elle se sent à l’aise et se permet même de la charrier sans culpabiliser. Au contraire elle s’amuse bien et sa mine boudeuse lui fait décrocher un nouveau sourire.
- Non je pense l’être un peu plus que toi.
Elle voit très bien que la blonde n’est pas sérieuse et son rire en suivant ne fait que le confirmer. Par contre elle n’obtenue pas de réponse par rapport à sa question. Juste une pirouette de la jeune femme pour la faire rougir sur le fait qu’elle pouvait mordre. Mais elle commençait à avoir l’habitude de ce genre de phrase du coup il lui faudrait faire preuve d’un peu plus d’imagination pour l’avoir.
- Ca te va mieux d’être diablesse, je pense qu’être un ange ça t’ennuierai vite.
Elle lui sourit mais finit par rougir fasse à son compliment. Cela met un peu Amaya mal à l’aise car elle n’a pas l’habitude même si en soit la phrase est l’une des moins originales au niveau drague.
- Hum… Sinon tu ne m’as jamais répondu à ma question. Blondies Angels ?
Tous les goûts sont dans la nature. Ce proverbe est valable pour tous les sujets. Y compris le sexe. J’irai jamais juger quelqu’un sur sa sexualité. Chacun est libre de pratiquer ce qu’il veut tant que le consentement de chaque participant.e est là. J’impose jamais rien dans mes ébats même si la plupart de mes conquêtes sont éphémères et que je les revois jamais. J’en oublie pas de les respecter. Et même si je cache pas que parfois l’acte est sauvage et peu glamour, tout se fait avec l’accord de ma partenaire. Le but est toujours de prendre du plaisir. Et me concernant, surtout d’en donner. Je conçois pas un rapport sexuel sans offrir un orgasme à ma binôme. Je suis pas un égoïste de mec qui pense juste à se vider et basta. Si j’admets être une diablesse, je suis pas une connasse. Enfin, peut-être dans la bouche de certains à la vue de mon caractère affirmé. Peu m’importe de ce qu’on pense de moi. Les opinions des gens me passent par-dessus la jambe. Je vais pas jouer l’hypocrite pour me faire bien voir. Je perdrai les personnes qui m’apprécient pour ce que je suis. Plutôt crever que renier mon naturel. Et tant pis si ça fait fuir cette blondinette. J’ai pas vraiment pas peur à ce niveau. Elle aurait coupé court à notre échange si je la dérangeais. Elle a préféré entrer dans mon jeu. Au final, c’est peut-être elle qui cherche à me draguer. Sa technique serait subtile mais c’est pas impossible. Ou je prends mes désirs pour la réalité. Probablement. « Moi je pense que tu caches bien ton jeu. » J’affiche un rictus malicieux. Elle est propriétaire d’un sexshop, je peux pas croire qu’elle est réellement aussi timide. Cette apparence angélique est sûrement une façade bien que j’admette volontiers qu’elle retranscrit une partie de son caractère. Il est évident qu’elle n’est pas une pure diablesse. Le cas échéant, elle aurait recadré le type lourd sans mon intervention. « Oh tu sais, je trouverai de quoi m’occuper pour pas m’ennuyer… » Ce sont pas les idées qui me manquent. Je serai un ange rebelle, insolent et défiant l’autorité. En fait, je serai comme je suis actuellement dans ma version humaine. Et l’ennui fait pas partie de mon vocabulaire. Quiconque me côtoie ou m’a côtoyée confirmeraient mes propos. D’ailleurs, la plupart des gens croisés me questionnent sur la raison du nom de mon groupe. Mes musiciennes sont pas vraiment plus angéliques que moi. Emily à la rigueur. Et encore, il faut le dire vite tant elle est peste la batteuse. Amaya ramène le sujet sur le tapis. Trop concentrée à la faire rougir, j’ai plus pensé à m’amuser qu’à lui répondre. « Le nom de mon groupe de musique. » Je décide de pas expliquer le pourquoi ce nom. Je le ferai si elle me le demande. En attendant, je garde l’anecdote dans ma tête et sors le téléphone de ma poche. « T’as jamais entendu ça ?! » Pianotant l’écran, j’ouvre YouTube. Après une rapide recherche, je tombe sur le clip de notre premier tube. Je suis toujours impressionnée par le nombre de vues. Je lance la vidéo. Je monte le son à fond. L’intro démarre sur un solo de guitare de Lora. La basse et la batterie entre dans la danse. Je secoue ma tête et tape du pied au sol. Je rentre dans l’ambiance. Et d’un coup, une voix puissante résonne. Ma voix. Mais en chantant, elle diffère de ma voix parlée. Pas sûr que la donzelle la reconnaisse. Alors pour l’aider, je me mets à chanter devant elle. Je pousse pas trop pour ne pas me casser une corde vocale. Cependant, suffisamment pour réveiller ses tympans.
Si Regan avait réussi à faire beaucoup rougir Amaya, elle avait aussi fini par beaucoup l’amuser. Surtout quand elle lui disait de manière assurée qu’elle devait bien cacher son jeu. C’était un commentaire qu’elle avait déjà eu et qui la faisait sourire intérieurement. Quand les gens apprenaient son métier généralement tout de suite leur vision d’elle changeait. Comme si d’un coup elle était une personne très fan de sexe, qui s’y connaissait bien et qui devait maitriser plein de sujet et de techniques pour faire plaisir à ses partenaires. Et c’était là le piège c’est que son apparence n’avait rien de trompeuse bien au contraire. Elle avait toujours été plus que naturel, les gens avait trop confiance en elle pour croire qu’elle était si bonne actrice à se donner des airs timides et autres alors que pas du tout. Elle avait dû faire beaucoup de recherches pour reprendre le sexshop et elle en faisait encore. Qui pourrait la croire si elle disait encore qu’elle était vierge et qu’elle se trouvait sur le Spectrum de l’asexualité ? Pas grand monde. Elle était certaine que les gens avaient une attente d’elle sur comment sa vie sexuelle était alors que pas du tout. Déjà que les gens avaient parfois du mal à comprendre comment cela se faisait qu’elle n’avait jamais rien fait à plus de 30 ans et que le pire ça ne lui faisait ni chaud ni froid de ne pas avoir partagé les draps de quelqu’un. Elle n’avait pas spécialement de manque ou d’envie. Elle n’était pas dégoutée par l’acte ou in intéressée mais elle s’en passait juste très bien.
- Je ne sais pas sur quoi tu penses que je le cache mais je peux te dire que tu as totalement faux.
Elle rigola et la regarda en souriant parce qu’elle savait très bien à quoi elle faisait allusion. Et si pendant longtemps elle avait eu honte d’elle et ne pas se sentir normale pour ne pas avoir les mêmes pulsions que les autres, aujourd’hui elle s’en fichait. Et si Regan ne la croyait pas c’était son problème pas le siens.
- Je n’en doute pas un instant.
Elle sourit de nouveau avant de revenir sur un point qui l’interrogeait. Le nom « Blondies Angels » qui à son avis ne sortait pas comme ça par hasard. Lorsqu’elle lui dit que c’était le nom de son groupe de musique Amaya fit un petit « o » avec sa bouche. Comme ça elle avait un groupe de musique, la classe ! Elle avait l’impression de ne rencontrer que des musiciens en ce moment entre elle et Asher. Cela l’intriguée au plus haut point car elle ne connaissait pas du tout et maintenant elle voulait savoir qu’est ce qu’elle chantait.
- Wow tu as un groupe de musique ! Trop bien !
A son avis, elle devait chanter du rock car depuis le début de leur discussion elle dégageait une âme de rockeuse mais elle ne voulait pas faire de préjugés. Elle secoua la tête quand elle sortit son téléphone pour dire que non elle ne connaissait pas et s’approcha d’elle pour regarder la vidéo. Elle sourit en la voyant immédiatement rentrer dans l’ambiance de la chanson. Elle avait l’air d’être un électron libre c’était tellement rafraichissant à voir. Lorsqu’il commença à avoir de la partie chantée, Regan se mit à chanter en même temps et elle la regarda de manière impressionnée. Elle chantait vraiment bien et la chanson était vraiment cool.
- J’adore c’est vraiment cool ! Je ne savais pas que c’était une star qui était venue à mon secours. Il va falloir que j’écoute plus de vos chansons, j’aime beaucoup.
Moi avoir faux ? Elle est bien bonne celle-là ! J’ai toujours raison. Et quand j’ai tort, je vous renvoie au fait que j’ai toujours raison. En vrai, j’ai conscience de pas toujours avoir raison. Personne a la science infuse. Mais il m’est impossible de la croire sage en bossant dans le domaine du sexe. Je pressens qu’elle la joue coincée pour pas envoyer un quelconque signal à sa clientèle. Surtout envers les mecs, si stupides qu’ils seraient capables de prendre un joli sourire comme une invitation pour une partie de jambes en l’air. Je lui en veux pas de conserver le mystère. Après tout, on se connaît pas. Il y a pas de véritable climat de confiance instauré entre nous. Peut-être un jour, qui sait ? J’ignore comment évoluera notre relation. De cliente et commerçante, elle pourrait tourner en amitié. En tous cas, on a début de feeling intéressant, mais il est trop tôt pour envisager cette possibilité. Y a encore trop de paramètres à prendre en compte. Elle marque des points en appréciant mon boulot. Enfin, je m’emballe pas non plus. Tant qu’elle a pas entendu ma musique, rien me dit qu’elle aime mon style. Le metal reste un genre particulier. Voilà pourquoi je la soumets au test en live. Téléphone en main, vidéo lancée, je scrute la moindre de ses réactions. Un corps ment jamais contrairement aux paroles. Et en voir son sourire malgré le volume élevé et les rythmes rock, je sais déjà qu’elle apprécie. Je lui offre une version live. La mélodie me transforme en démone. Ma passion coule dans mes veines. Il me manque que la scène et un micro pour être à fond. La regardant, je joins ma gestuelle à mon chant. Je pousse jusqu’au premier refrain, lui démontrant toute la panoplie de mes cordes vocales. Puis j’arrête mon show, et range mon portable dans mon sac à main. « C’est à mon image. » J’éclate de rire. Je suis vraiment cool. C’est véridique, hein ! Il faut juste pas m’emmerder. Et surtout pas me croiser au volant. Sinon, je m’estime cool, vivant sans me prendre la tête. Je fais pas partie de ses stars qui prennent le melon et pètent plus haut que leur cul. Je suis quelqu’un de facilement accessible qui se sert jamais de son statut pour obtenir des privilèges. Sauf de temps en temps, par jeu, quand je drague, me servant de ma célébrité pour attendrir mes proies. « T’aimes vraiment ou tu dis ça pour me faire plaisir ? » Je doute pas de sa sincérité. Sa bouille respire l’honnêteté. Je la taquine pour tenter de la mettre dans l’embarras et revoir ses joues se colorer d’un sexy rouge. « Si t’aimes tant que ça, je te conseille de venir nous voir en concert. » C’est clairement là que le groupe s’exprime le mieux. Surtout moi d’ailleurs. Je suis transcendée face au public. Je me donne davantage devant nos fans, terminant toujours rincée à la fin de nos prestations. Fatiguée mais heureuse de la joie offerte. « Je peux même te faire parvenir une place si ça te tente. On fait un concert au Astor Theatre à la fin du mois, ça te tente ? » Je lui souris. C’est dans deux semaines, ça lui laisse le temps de s’organiser. Si elle a déjà un truc de prévu, ça lui laisse le temps d’annuler si elle le souhaite. « Je peux même te fournir un accès aux backstage après. Comme ça tu pourras croiser les autres membres du groupe. » J’oublie pas pas être seule. Sans mes musiciennes, les Blondies Angels existent pas. Et bien que ce soient des chieuses, je vais pas privatiser la présence de cette femme.
Jusqu’à présent la conversation avait surtout tourné autour de la lingerie et Regan qui tentait de la faire rougir tout en essayant de découvrir le mystère de comment Amaya pouvait être dans la vie un peu plus privée. Elles finirent par avoir une conversation un peu plus légère en faisait connaissance. A vrai dire la blonde à lunette se sentait d’un coup beaucoup plus à l’aise et elle était aussi curieuse d’en savoir un peu plus sur sa sauveuse. Elles avaient un bon feeling, elle ne savait pas si elle l’a reverrait un jour mais elle sentait qu’elles pourraient faire de bonnes amies, si Regan cherchait un peu moins à savoir sa vie sexuelle. En tout cas Amaya se retrouva admirative quand elle lui expliqua qu’elle était chanteuse d’un groupe de musique. Ca attira énormément la curiosité de la blonde qui regarda avec grand plaisir la vidéo qu’elle lui montra. Elle rigola à son commentaire car oui elle dégageait vraiment une image de fille cool et pas prise de tête. Elle eut le plaisir de l’entendre chanter en même temps ce qui lui plut encore plus. La jeune femme était une adepte du karaoké mais vraiment elle ne chantait pas aussi bien loin de là. Elle s’en sortait pour ne pas casser les oreilles mais elle était loin d’être une professionnelle. Quand la vidéo se termina elle ne manqua pas de la complimenter ayant vraiment aimé le morceau qu’elle venait d’écouter. Elle secoua la tête quand elle lui demanda si elle disait ça pour lui faire plaisir.
- Non vraiment j’aime beaucoup ! C’est vraiment le style de musique que j’écoute.
Elle réfléchit au fait de la voir en concert, effectivement cela pourrait être une bonne idée. Entre le fait d’aller voir Asher et maintenant la chanteuse cela allait lui faire quelques sorties. Et ce n’était pas plus mal car quitte à devoir lâcher son ordinateur, c’était exactement le genre de sortie qui lui plaisait.
- Oui bonne idée !
Il faudrait qu’elle se souvienne du nom du groupe pour voir les dates à laquelle elles passaient dans le coin. Enfin elle se rendit compte qu’elle n’allait pas vraiment avoir besoin de faire des recherches car la blonde lui proposa de lui donner une place pour la fin du mois si elle voulait. Et la Spellman ne se fit pas prier si en plus de ça elle avait une place offerte, comment pouvait elle refuser la proposition.
- Oh oui ça me tente vraiment ! A la fin du mois tu dis ? Il faudra que tu me donnes le jour comme ça je ferai en sorte d’être là.
Elle trouverait bien un moyen d’échanger la soirée avec un de ses employés si cela tombait un jour où elle était du soir. Et si jamais elle avait un turc de prévu avec sa guilde sur un jeu, elle les préviendrait qu’elle avait un concert ce soir-là. Elle avait de la chance car aucun évènement geek n’était prévu car là ça n’aurait pas été négociable. Ses yeux s’illuminèrent quand elle lui proposa même un accès un backstage. Elle se sentait trop vip avec cette proposition.
- Vraiment ?! Ça serait trop bien ça me tente trop ! Tu es vraiment trop gentille ! Vous êtes un groupe que de femmes c’est ça ?
A son apparence, jamais je l’aurai pas cru écouter du metal. Elle fait trop sage pour ce genre de musique jugée sauvage. Alors qu’en vrai, c’est un style parmi les autres. C’est pas par qu’on aime le metal qu’on adore le noir, les tatouages, les piercings, qu’on porte les cheveux longs, qu’on est rebelle, et qu’on s’enfile des bières à tour de bras. Ça arrive mais faut pas être si réducteur. J’ai déjà croisé une fan à la fin d’un concert vêtue d’une robe rose avec un nœud dans ses cheveux. Bon ok, j’admets que c’est arrivé qu’une fois. Ça fera peut-être deux fois avec Amaya. Si elle vient, je suppose qu’elle aura un look similaire à celui qu’elle affiche actuellement. Et si elle porte rien dans ses cheveux, elle est loin du style vestimentaire de la plupart de mes groupies. Je vais pas m’en plaindre. Au moins, elle sera elle-même et cherchera pas à se donner un genre pour se faire bien voir de ma personne. Ça la rendra pas inintéressante. Au contraire. Je l’invite pas uniquement par générosité. J’ai envie de la revoir dans un autre contexte la donzelle. Jusqu’ici, on s’est toujours croisées dans sa boutique. Ça lui permettra de découvrir mon monde. Et qui sait, peut-être qu’on se découvrira plus intimement par la suite ? Ou je m’emballe et mets la charrue avant les bœufs. C’est plutôt ça. « C’est le vendredi soir. » D’habitude, nos shows sont le samedi. Là, c’était pas possible, les Wallabies jouent. Et il est hors de question que je rate le match. Encore moins à domicile. L’ambiance du stade est beaucoup trop entrainante. En plus, je devrai avoir l’occasion de rencontrer certains joueurs. J’espère à l’avance pour eux qu’ils auront gagnés. Sinon, ils vont se faire incendier. Même en cas de victoire, il y a des têtes qui vont prendre tarif. Je ferai pas de cadeaux à ceux qu’ont été nuls. « Gentille est mon deuxième prénom. » J’éclate de rire dans la foulée. J’ai conscience que non. Enfin, je suis pas méchante non plus. Disons que j’ai mon caractère et que j’hésite pas à l’exprimer. Mais dans le fond, je suis juste quelqu’un de franc qui manque de tact. « Yep ! J’ai trois musiciennes avec moi : une guitariste, une bassiste, et une batteuse. Je te préviens à l’avance que notre batteuse est brune. Tu auras évidemment le droit de la charrier à ce niveau. » Je lui lance un clin d’œil. Pauvre Emily. Elle est habituée. Entre Lora et moi, elle est souvent taquinée à ce sujet. Cependant, attention, quiconque autre se permet de le faire et on la défend bec et ongles. J’autorise la blondinette à le faire, pensant qu’elle n’osera jamais. Peut-être à tort. Elle m’a tellement surprise qu’elle est potentiellement capable de laisser de côté sa timidité pour se lâcher un peu. Je serai fixée dans deux semaines, le rendez-vous étant pris. Je ressors le téléphone de ma poche. J’ouvre une application bloc-notes. « J’ai besoin de ton adresse perso pour t’envoyer la place. Sauf si tu veux que je te l’envoie directement au sexshop ? » C’est elle qui voit. Je ne vais pas gérer personnellement ce courrier. Quoi que. Je pourrai ainsi glisser un petit mot bonus. « Une suffira ou tu veux venir avec un ami ? Ou ton petit ami même ! » Je perds pas le nord. Je me renseigne sur sa disponibilité. Qu’elle soit en couple ou non change rien à ma proposition. Je reviendrai pas dessus. Puis si elle l’est, je suis pas jalouse.
Et oui les apparences pouvaient parfois être trompeuse, Amaya en était le parfait exemple. De base elle n’avait pas trop le look des personnes dont imaginé être la gérante d’un sexshop. Et elle savait qu’elle n’avait pas le look typîque de la métaleuse surtout au travail. Surement par habitude d’avoir travaillé dans un cabinet d’avocats, elle faisait toujours plus attention à ses vêtements. Enfin son look vestimentaire ne changeait pas du tout au tout mais il était beaucoup plus décontracté quand elle était hors du magasin. Aussi étonnant que cela puisse paraitre, elle aimait le métal et aimait beaucoup ce que Regan lui avait montré. Surement après son départ elle irait en écouter d’autres pour voir car elle avait réussi à attiser sa curiosité. L’invitation n’était absolument pas tombée dans l’oreille d’une sourde. Evidemment que ça l’intéressait et elle ferait tout pour ne pas le rater. Lorsqu’elle lui dit que c’était un vendredi, Amaya réfléchit avec la date elle pourrait facilement faire les emplois du temps pour adapter correctement sa disponibilité.
- Ok et bien je me réserverai le vendredi de libre.
Elle lui sourit avant de rire lorsqu’elle lui dit que gentille était son deuxième prénom. Elle sentit l’ironie dans ce commentaire et pour l’instant elle trouvait que c’était plutôt vrai. Après tout Regan l’avait aidé à se débarasser d’un lourd et maintenant elle voulait lui offrir une place de concert avec accès vip, c’était assez généreux de sa part ! Elle la questionne un peu sur son groupe et elle rigole au fait que la batteuse ne soit pas blonde et qu’elle lui donne l’autorisation de lui faire la remarque.
- Comment c’est possible ça ! C’est qu’elle doit être talentueuse alors, si elle a le droit de rester brune.
Amaya réfléchit quand elle lui demanda de lui donner son adresse perso pour le concert, la jeune femme n’était pas trop à l’aise à l’idée de lui donner. Certes ça n’avait pas l’air d’être la première fois qu’elle venait et elle l’avait aidé. Mais Amaya avait beau être très innocente, elle n’en restait pas moins sur ses gardes, elle avait écouté bien trop de podcasts de crimes pour donner son adresse à une personne qui restait quand même inconnue.
- Tu peux l’envoyer ici, c’est moi qui récupère le courrier de toute façon.
Même si elle avait un bras droit qui lui avait appris toutes les ficelles, elle était celle qui gérait toute la partie administrative du magasin. L’autre question l’amusa aussi, est ce que Regan flirtait avec elle ? Ou c’était vraiment une question innocente ? Amaya avait toujours du mal à deviner et pour elle c’était toujours la deuxième option.
- Une suffira ! Et non je ne suis avec personne.
Elle lui sourit et un autre client rentra dans le magasin regardant partout comme si il voulait de l’aide. Amaya savait que c’était son signal et elle donna à Regan son sac.
- En tout cas merci beaucoup pour tout ! On se revoit vite, passe une bonne journée Regan.