May ne le sait peut-être pas, mais elle regonfle l’égo de Jenson, mine de rien. Ce dernier était bien trop focalisé sur ses échecs récents et son incapacité à retrouver un semblant de relation avec son fils, qu’il ne voyait pas que finalement, il n’y avait rien de dramatique, parce que tout le monde fait des erreurs. Il n’est pas parfait le blond, mais perfectionniste. Ca c’est un fait. Et ça le tracasse de se savoir imparfait, mais de sans arrêt chercher à atteindre la perfection. Il sait que ce n’est pas possible, et c’est peut-être ce constat qui le bride dans sa vie de tous les jours. S’il acceptait les erreurs faites et qu’il les nommait comme May a pu le faire avec sa fille, les choses pourraient se dérouler autrement, être plus saines. En tout cas, ça lui fait du bien au chirurgien de savoir qu’on a toujours une image positive de celui qu’il est. Depuis la mort de Jy, il est en quête de sens, de son identité perdue et si au fond c’était le moment de tirer un trait sur le passé et de faire table rase, recommencer à zéro ? Ce qu’il éprouve pour Halston ne le mènera nulle part, elle en aime un autre, plus jeune, plus fun que lui probablement, alors que May s’intéresse à lui, semble apprécier sa personnalité trop pointilleuse dont le cerveau tourne à mille à l’heure même lorsqu’il devrait s’éviter de le faire. Il se demande si ça lui arrive à elle aussi, de se poser des questions existentielles dans les pires moments. Il pourrait le découvrir plus vite que ce qu’il ne le pense. En tout cas, il semblerait que cela les fasse bien rire de commencer par évoquer leurs défauts plutôt que de se mettre en valeur. Jenson dirait que c’était un bon moyen de savoir à qui on a à faire, car il est rare qu’on se fasse mousser sur ses défauts, bien qu’on puisse aussi les diminuer ou s’en inventer. De voir rire May, ça l’enchante sans qu’il ne le voie venir. Elle a un rire agréable à ses oreilles, et jusqu’à présent, elle ne lui avait pas laissé l’occasion de le percevoir. Elle se déride et ça détend le chirurgien habitué à se lancer dans les blagues les plus ridicules qui soient. Il note en revanche que la susceptibilité puisse être incompatible avec ses taquineries, et cherche à rebondir sur ses dires : « Ne rien oublier est une qualité, c’est pas donné à tout le monde d’avoir une mémoire d’éléphant ! » Un atout qu’il pouvait se targuer d’avoir également, et c’est ce qui faisait de lui un bon médecin. Mais à la l’entente de ses défauts, il tient à détendre l’atmosphère. « Charmant. Avec des défauts pareils, tu dois avoir la côte ! » Bien sûr, il ne fait aucune remarque désobligeante, son sourire malicieux le démontre bien, mais ça lui permet aussi de tester sa susceptibilité.

Peut-être d’ailleurs qu’il le teste un peu trop sans s’en rendre compte, puisque May semble piquée au vif lorsqu’il lui propose de courir ensemble et qu’il insinue qu’elle ne puisse pas suivre le rythme. Il ne veut pas être prétentieux l’ex-médecin militaire, mais son corps a été mis à rude épreuve et il continue de l’entretenir bien qu’il ait quitté l’armée et il fait régulièrement de bons résultats sur des courses organisées ici ou ailleurs. C’est pourquoi il considère qu’il est possible qu’elle ne tienne pas sa cadence, d’autant plus qu’un homme surentrainé aura toujours un avantage physiologique sur son homologue féminin. Il rit de bon cœur à la pique envoyée par May et rétorque immédiatement : « Je serais le premier à admettre ma défaite, mais challenge accepté. » Il était beau joueur, et puis de toute façon si elle venait à se mettre dans le rouge, il était médecin, elle était donc hors de danger dans tous les cas. Ca lui permettrait de se sociabiliser comme le disaient ses potes et de passer véritablement à autre chose depuis Aurora, qui sait ? « Je suis pressé de voir ça, alors que dis-tu de demain matin à sept heures ? » Le dimanche n’était pas sacré chez lui. Il se réveillait tôt quoi qu’il arrive.

Alors qu’ils sortent avec leur commande, May s’empresse de prendre les devants pour s’imposer guide et ça amuse le médecin qui la met au défi : « Je connais bien le coin donc j’espère que tu as des anecdotes inédites à me raconter ! » Trop curieux l’homme, il se nourrit de connaissances et s’il ne maitrise pas tous les sujets, il apprécie tout ce qu’il peut apprendre. Mais il la suit sans broncher, ravi de son enthousiasme. Ca lui rappelait presque les belles années avec Aurora. Ils trouvent un banc peu de temps après, où ils s’installent paisiblement alors que la chaleur du soleil réchauffe leurs visages comme leurs cœurs. Il regarde May alors qu’elle se délecte de ce moment et il la trouve vraiment belle. Déballant le tout, May l’invite à goûter son plat et il lui tend le sien pour qu’elle en fasse de même. « Toi d’abord, sait-on jamais si tu tentes de m’empoisonner ! » Il plaisante, parce qu’il n’a trouvé que ça comme barrière pour s’éviter d’être trop vulnérable, lui qui se trouve rouillé, plus dans le ‘game’ comme dirait son fils. May pose une question qui découle de la vue qui s’offre à eux, et là encore Jenson se plait à plaisanter : « Evidemment que je sais, j’ai été entrainé par Kelly Slater ! » Des conneries, évidemment, et il rit en plein démenti : « Ok, je l’ai jamais rencontré, mais par contre oui je surfe, depuis tout petit. Je suis sûr que ça reviendra si tu t’y remets. C’est comme le vélo, ça s’oublie pas. » Il se réjouit, parce qu’elle le surprend de façon positive, il découvre de nombreux points communs. « Ca fait une autre journée à planifier. Je vais finir par t’accorder tout mon temps libre. » Et il ne se rend même pas compte que ça peut sonner comme une promesse d’avenir.

May était transparente sur les défauts qu’on pouvait lui attribuer. Elle ne dressait pas un très beau tableau d’elle, mais elle savait bien que Jenson n’allait pas s’arrêter à ces quelques adjectifs. Elle pourrait tout autant en donner des plus valorisants. Elle avait ses défauts mais elle avait aussi ses qualités, quoi qu’on en dise. May n’était pas cette horrible sorcière qu’on pouvait décrire. Elle était quelqu’un d’aussi loyale, très intelligente, avec un humour pince sans rire qui pouvait trouver bon public, elle était déterminée, pouvait se montrer attendrissante, savait reconnaitre les qualités des autres également hormis quand elle faisait preuve de mauvaise foi. « Ne rien oublier est une qualité, c’est pas donné à tout le monde d’avoir une mémoire d’éléphant ! » enfin, la mémoire d’éléphant exclu quand même toute responsabilité familial, mais c’est un autre sujet. « Charmant. Avec des défauts pareils, tu dois avoir la côte ! » la blonde retient un rire mais ses lèvres s’étirent. « C’est pas pour rien que je suis célibataire à mon âge ! » oh, elle prend toute sa part de responsabilité à présent, May. Elle sait bien que souvent, la liste des reproches qu’on lui fait pour faire tomber une relation à l’eau est légitime et qu’elle n’est pas toujours tendre avec ses victimes. C’est qu’elle s’est souvent montré très, trop exigeante et que ses attentes ne correspondaient pas à la réalité, trop matérialiste aussi, elle avait tendance à ne pas accorder d’importance aux bonnes choses. Attirée par l’argent, le luxe, les diplômes et les situations trop stables, à en oublier le côté humain des relations. Lawrence en avait fait les frais. La réalité était aussi que depuis sa rupture avec Norman, elle avait eu du mal à vraiment savoir ce qu’elle voulait et apprécier les gens pour ce qu’ils étaient. Elle était loin d’être elle-même, se réfugiant derrière une apparence froide et un bouclier dur à percer. Chose qu’elle comprenait depuis quelques temps et qu’elle essayait de corriger petit à petit. Avec Jenson, il y avait déjà un pas de fais, elle était moins sur la réserve, si si… vraiment.
La Andrews faisait démonstration de sa susceptibilité quand il s’agissait de mettre à l’épreuve ses capacités phyisique. Bien qu’elle savait très bien qu’elle n’était plus aussi endurante qu’avant et qu’elle ne pratiquait plus autant, mais qu’il parte vainqueur lui donnait un petit gout de challenge qu’elle avait envie de dépasser.  « Je serais le premier à admettre ma défaite, mais challenge accepté. Je suis pressé de voir ça, alors que dis-tu de demain matin à sept heures ? » aussi vite ? Aussi tôt ? La blonde fu prise par surprise mais ne pouvait pas faire machine arrière. « Très bien ! demain… sept heures, tu passes me prendre ? » elle en profiterait pour prendre son numéro et lui envoyer son adresse par message… échange de bons procédés.
Une fois sur la plage, il était temps de pouvoir enfin dévorer ces pates qui les narguaient depuis quelques longues minutes. May se lança alors en première, pour montrer que non, elle n’allait pas empoisonner Jenson. « J’ai aucun intérêt à vouloir me débarrassera de toi. » qu’il en comprenne ce qu’il veule tant qu’il le prenait plutôt comme un compliment et une invitation à vraiment se revoir plutôt que d’espérer que ce soit la dernière fois qu’ils ne se croisent. Voyant un surfeur plus loin, la blonde s’interroge sur les compétences de Jenson à tenir sur une planche. « Evidemment que je sais, j’ai été entrainé par Kelly Slater ! » aucune idée de qui il parle. Elle n’était pas pour autant une grande connaisseuse des champions de surf.  « Ok, je l’ai jamais rencontré, mais par contre oui je surfe, depuis tout petit. Je suis sûr que ça reviendra si tu t’y remets. C’est comme le vélo, ça s’oublie pas. Ca fait une autre journée à planifier. Je vais finir par t’accorder tout mon temps libre. » la blonde se pinça les lèvres et se surpris même à rougir sous les yeux du grand blond. « J’suis prête à supporter ça. » fit elle en acceptant la proposition…