« T'inquiète, il sera pas là. » Et il y a plutôt intérêt. Quand on s'invite chez les gens sans leur demander la permission, il vaut mieux que les personnes en question ne soient pas présentes. Ce soir, Spencer et Murphy entre sans avoir reçu le carton d'invitation. Elles sont là pour la plus grande fête de l'année, une fête tellement privée qu'elles sont les seules présentes. Dans l'immeuble, on n'entend pas un chat.

Devant la porte, Murphy rassemble ses cheveux. Crocheter les portes, elle a fait ça toute sa vie. Quand on est habituée à se faire virer des endroits où on n'est pas supposé être, on apprend à se débrouiller autrement. Trouver des cachettes dans les annexes, dans les appartements privés, dans les chambres d'hôtels... tout cela, Murphy sait le faire. Tristement peut-être, mais c'est un talent dont elle ne cesse de se vanter aussitôt enivrée. Ce soir, elle ne tourne pas à la boisson mais à la poudre blanche. Avant de retrouver Spencer, c'est de neige dont elle s'est enduit le museau, persuadée que cela lui donnerait un peu de courage. Langue tirée contre le tissu de sa cagoule, elle enfonce ses outils dans la serrure de la porte. Dans ce quartier pourri, les verrous cèdent un peu trop facilement. « T'as fait ta liste de course ? » qu'elle lance à Spencer, un sourire dans la voix. Murphy a fait la sienne. Elle a déjà le portefeuille de Seth, qu'elle n'a jamais rendu à l'emmerdeur de première. Cette fois-ci, c'est tout l'électronique qu'elle vise. Chez Rory, elle n'oserait jamais rien prendre. Et puis, depuis que Megan l'a virée de chez elle, elle n'a plus rien à piquer à Damon. Il faut bien se fournir quelque part quand on consomme au train auquel Murphy a l'habitude de consommer.

La serrure cède enfin au bout de quelques minutes. Un petit coup d'épaule achève d'ouvrir les portes du Paradis. Ce n'est donc pas la première fois que Murphy force une porte, mais c'est bien la première fois qu'elle va aussi loin dans l'outrage. Un regard victorieux à Spencer plus tard, la jeune femme s'engouffre dans l'appartement, sac en bandoulière accroché au dos. Spencer, c'est la folle-dingue assez ambitieuse pour tenter le coup aux côtés de Murphy. Seth ne fera rien contre qui que ce soit, d'abord parce qu'il ne saura jamais qui a forcé l'appartement dans lequel il vit désormais. Et puis, Murphy l'a déjà vu en garde-à-vue, ce qui souligne bien qu'il n'est lui-même pas tout blanc. Oui, Seth est la cible parfaite et cela, les deux jeunes femmes l'ont bien compris. « Il a une copine maintenant ou j'ai pas bien compris, mais j'ai pas son portefeuille à elle. » Avec un peu de chance, elle y aura laissé quelques liasses.

@spencer blackwell
@seth moriarty
@eleonora parker (parce qu'on cambriole votre appart' quand même )

pick a fake i.d.
Spencer Blackwell & @Murphy Rowe    

« T'inquiète, il sera pas là. » elle est pas vraiment inquiète pour ça. Au pire il fera quoi ? Il sera surpris et le temps qu’il réalise ce qui est en train d’arriver, les deux cambrioleuses auront déjà pris la poudre d’escampette. « Vu ce qu’il fume il court pas assez vite de toute façon. » et c’est un peu du foutage de gueule dans la mesure où Spencer a aussi les poumons défoncés par la nicotine et les autres saloperies qu’elle ingère depuis trop longtemps. Seulement voilà, elle a toujours la rage du coup foireux de la dernière fois et elle va clairement pas se laisser attraper. En cas d’urgence, elle est prête à courir aussi loin et aussi longtemps qu’il le faudra, parce qu’il est hors de question de laisser à Seth le plaisir de les choper ici.

Nerveusement, Spencer regarde par-dessus son épaule au cas où. A prioris il n’y a pas grand monde dans le bâtiment, mais c’est une habitude dont elle ne peut se défaire. « T'as fait ta liste de course ? » « Ouaip. » toujours dans un coin de sa tête, ce genre de choses. Tous les chargeurs d'appareils électroniques, si lesdits appareils sont assez petits ils partent aussi. Les médocs, c'est important aussi. Si il a des foutus jeux vidéos, ça part toujours bien. Le mieux serait encore de trouver du cash, bien sûr. « J’espère qu’il a un ordi portable. » ce qui est bien avec Spencer, c’est que ses vengeances sont toujours nuancées. Jamais dans l’excès. Il lui fait foirer un date avec de l’argent à la clé ? Très bien. Il aura plus qu’à se racheter un laptop.

Murphy avait pas exagéré ses compétences en crochetage. Agile de ses doigts, le verrou ne tarde pas à lâcher l’affaire et la porte s’ouvre. Leur regard des deux complices se croise et la blonde dessine un sourire en coin satisfait. (Caché sous une cagoule qui gratte, mais c’est une autre histoire.) Cette alliance de circonstance va lui apporter plus que quelques dollars, y aura aussi la satisfaction personnelle de se venger de Seth, même s’il ne saura jamais d’où ça vient. Ca lui apprendra à se croire plus malin. Les deux jeunes femmes entrent dans l’appartement et Spencer referme la porte derrière. « Il a une copine maintenant ou j'ai pas bien compris, mais j'ai pas son portefeuille à elle. » « Sérieux ? La pauvre. Faut qu'on trouve ça alors. » parce qu’elle est bien placée pour savoir, Spencer. Faut vraiment le supporter, le Moriarty en plus. Si physiquement il est pas mal, son caractère de merde en fait pas un bon compagnon. Ou alors, c’était juste propre à leur couple à l’époque. Si ça se trouve, ils se complètent et s’entendent bien avec sa nouvelle meuf. Toujours est-il qu’elles sont là pour récupérer des trucs de valeur. Blackwell doute qu’elles dénichent des milliers de dollars de biens, mais tout est bon à prendre, surtout maintenant qu’elles sont sur place.

Les voilà dedans, prêtes à mal faire et à déposséder Seth et sa copine de quelques objets dont ils pourront se passer. Pas le temps de traîner, il faut agir vite sans pour autant se précipiter. Ne pas attirer l’attention des potentiels voisins, et surtout éviter la casse inutile (sauf si c’est un objet clairement identifié comme appartenant à Seth et sans aucune valeur monétaire.) L’endroit n’est pas grand, c’est même plutôt pathétique. Elle a vu des squats avec de meilleures allures, Spencer et espérer un ordinateur là-dedans, c’est sans doute un peu ambitieux. Néanmoins, elles ne sont pas à l'abri d’une bonne surprise. Elle commence par les tiroirs d’un meuble proche de l’entrée. C’est un foutoir sans nom. « Il pourrait au moins faire l'effort de ranger. » qu'elle râle en farfouillant. C'est que ça facilite pas les recherches tout ça. Elle doute trouver des trucs incroyables dans l'entrée, le plus intéressant sera au niveau de la pièce de vie, mais ça évitera les aller-retours inutiles.

faites vos jeux:
win: oh bah tiens, un bracelet. Ca ressemble à de l’argent mais c’est sans doute du toc. Si elle en tire une dizaine de dollars au pawn shop, ça sera déjà ça.
so close: dans le fin fond du tiroir, elle met la main sur deux boîtes de médicaments (genre codéine avec un nom pour l'ordonnance) à moitié vide, rien de bien incroyable mais elle est pas là pour faire la fine bouche.
fail: il est d’une tristesse sans nom, ce tiroir. Rien d’intéressant à signaler ici.

« Vu ce qu’il fume il court pas assez vite de toute façon. » « Ouais. On dirait un pingouin qu'essaie de courir. » Elle l'imite devant la porte, les bras ballants. Il manquerait presque un filet de bave pour que la représentation soit juste. Il est incroyable Seth, surtout quand il fait cette tête là. Ou est-ce celle là ? Murphy s'échine à essayer de l'imiter pour amuser sa comparse, mais reporte bien vite son attention sur la serrure de la porte. Le Saint Graal. La porte ne s'ouvrira pas toute seule.

Spencer a fait sa liste de course. Murphy aussi. Littéralement. Sur un post it caché à Rory, elle a écrit tout un déroulé très précis des évènement ainsi qu'une liste de souhaits non exhaustive. Bien sûr, avec un peu de chance, des éléments atterriront peut-être sur sa wishlist. « J’espère qu’il a un ordi portable. » « J’espère qu’il a une gourmette en or massif qu'il met pas. » Bon, il faut savoir rêver. Si Seth a ce genre d'objet, il l'a déjà certainement vendu pour s'acheter des cigarettes ou de quoi payer une sortie de garde-à-vue un jour où il en aurait besoin. Mais Murphy ne démord pas. Elle la veut, sa gourmette. Le portefeuille n'était pas très plein, la dernière fois. Il y a cependant des tas de gens qui ne se baladent que sans liquide... ou qui sont juste pauvres. Mais qui dit nouvel appartement dit nouveaux fonds, n'est-ce pas ? Et si ce n'est pas lui, peut-être sa copine aura-t-elle de quoi payer Murphy qui vient de s'offrir le stage de l'année ? Spencer et elle sont les seules maîtres à bord, des maîtres de stage absolument compétentes.

D'ailleurs, la première tâche - check - de la liste est réalisée sans difficulté. Le verrou cède comme si Murphy lui avait chuchoté un mot de passe secret. « Sérieux ? La pauvre. Faut qu'on trouve ça alors. » Murphy ne peut qu'acquiescer, sûre de pouvoir faire des miracles. « Ca et sa boîte à bijoux. Pas celle dans laquelle elle range les fausses bagues, hein. » Non, celle qui, comme toutes les autres dans tous les foyers respectables, cache les bijoux de famille. Murphy en a une toute petite à laquelle elle ne touche jamais, même les jours de grande galère. Une gourmette ayant soit disant appartenue à sa mère, des bibelots en or... Rien qui vaille beaucoup, mais certainement de quoi se payer quelques grammes de poudre. Pourtant, elle n'a jamais pensé à les revendre ou à les échanger. Comme quoi, tout arrive.  

Les deux acolytes ne sont pas très organisées, pour un premier coup. Les voilà rendues à fouiller la même pièce. « Il pourrait au moins faire l'effort de ranger. » « C'est un mec. » Les stéréotypes ont la vie dure, mais Seth les confirme tous. « T'achèteras quoi avec l'argent ? » Elles ont peut-être déjà eu cette discussion mais Murphy n'en a aucun souvenir. La dernière fois, elles avaient fumé trop d'herbe pour avoir les idées claires. C'est pourtant très consciente de son environnement que Murphy se dirige vers la bibliothèque, certaine d'y faire de précieuses trouvailles.

win: bingo, l'ordinateur portable est posé à côté de la bibliothèque, sur un joli guéridon. qui a un guéridon en 2021 ?
so close: quelques bibelots et une jolie peinture au mur. elle est signée, elle vaudra peut-être de l'or... ou des clous.
fail: en se dirigeant vers la bibliothèque, Murphy se prend les pieds dans un fil de chargement. l'ordinateur éclate au sol et Murphy s'étale avec lui. en plus du bruit du tonnerre, leur butin ne vaut maintenant plus grand chose. range ton appart' Seth, merde.

pick a fake i.d.
Spencer Blackwell & @Murphy Rowe    

« Ouais. On dirait un pingouin qu'essaie de courir. » l’imitation de Murphy est on point, y a pas à dire. Y a une carrière d’imitatrice à tenter là. Faudra sérieusement y songer si les cambriolages tournent court en tout cas. Mais y a pas de raison que ça se passe mal, c’est pas comme si c’était un endroit hyper surveillé avec un système d’alarme fonctionnel et sophistiqué. Non, c’est un coup facile, pour rigoler. Même pour elles qui ne sont pas tout à fait clean et en capacité d’élaborer un plan complexe. Elles ont tout de même assez d’esprit pour avoir retrouvé l’adresse et être arrivées jusqu’ici, ça promet de belles choses si un jour elles remettent le couvert avec l’esprit clair. Dans tous les cas, faut avouer que le petit rush d’adrénaline est bienvenu. Preuve en est que c’est simple comme tout pour Murphy d’ouvrir et de les faire rentrer. Personne n’entend rien et tout le monde s’en fout probablement. Au pire, les voisins seront juste contents de pas avoir été ciblés. « J’espère qu’il a une gourmette en or massif qu'il met pas. » ah, ça serait effectivement intéressant. Mais s’il a jamais eu un objet pareil, il l’aura sûrement déjà vendu. Personne de sensé laisse traîner un bijou pareil après tout. Surtout pas dans un taudis comme ça. « S’il en a une, ça sera sûrement un truc qu’il aura volé. » qu’elle ricane, tout de suite de mauvaise foi. Tant qu’elle peut mettre un petit tâcle au passage, elle ne va pas se gêner. « Du coup ça serait le karma. » et ça sera bien fait pour sa gueule. Comme si Spencer avait besoin de l’excuse du karma pour faire chier le Moriarty. Elle va pas non plus se gêner à le délester du moindre truc potentiellement de valeur qu’elle trouvera, et tant pis si ça appartient à sa meuf. Elle avait qu’à mieux choisir ses fréquentations aussi, ça peut que mal se finir si elle reste dans le sillage d’un sale type pareil. « Ca et sa boîte à bijoux. Pas celle dans laquelle elle range les fausses bagues, hein. » « Les trucs qu’elle lui cache. » pour pas qu’il les lui pique, sûrement. « C'est un mec. » la blonde ricane en continuant à fouiller son tiroir décidément bien trop vide de tout intérêt. Elle souffle du nez, frustrée et repère l’ordinateur que sa comparse a également vu. Parfait, au moins un truc qui vaudra plus que quelques dizaines de dollars. « T'achèteras quoi avec l'argent ? » des doses, quoi d’autre. « De quoi bouffer pour la semaine. » c’est aussi une bonne idée, un peu plus sage que la première. Reste à réussir à tenir la résolution. « Et si y a assez, j’aimerai vraiment bien un nouveau téléphone. » parce que l’ancien commence à sérieusement faire la gueule. Elle a pas besoin du modèle dernier cri, juste un truc fonctionnel. « Toi tu veux quoi ? » qu’elle demande en allant dans la petite salle de bain. « On devrait carrément aller bouffer un truc après. » ou même le faire sur place et vider leur frigo.


faites vos jeux:
win: ça c’est intéressant mais ça partira pas à la vente; glissés entre deux tuyaux derrière le lavabo, des boîtes de médocs. Xanax, oxycodone ou padéryl, un joli mélange qui ravi son coeur de petite toxicomane. Visiblement la meuf de Seth est pas la plus clean qui soit.
so close: un rasoir électrique rangé dans l’armoire à pharmacie. Allez hop, ça part dans le sac. Si ça vaut pas grand chose, ça se troque toujours contre quelques clopes.
fail: ah le joli canard oublié dans la douche, ça la fait marrer et elle fait tomber le verre qui sert aux brosses à dents. Forcément, ça éclate sur le carrelage en plein de petits débris.

Entrer dans l'appartement, c'était presque trop facile. Maintenant, le fouiller, c'est un autre paire de manches. Il y a dans ce logement tant de bazar - bon, pas tant que ça, mais aux yeux de Murphy c'est déjà beaucoup - que le retourner sera probablement plus compliqué que prévu. Si Spencer n'est pas très chanceuse, Murphy, elle, a un meilleur karma. Elle pouffe presque pour moquer sa camarade qui ne récolte que des broutilles tandis qu'elle tombe sur un ordinateur flambant neuf... ou du moins, de première jeunesse. Que s'achèteront-elles avec tout cet argent ? Murphy doit encore se décider, mais elle jettera certainement son dévolu sur cette magnifique robe vue en vitrine la semaine dernière ainsi que sur un peu de poudre, pour changer. « De quoi bouffer pour la semaine. » « Pas bête. T'es en galère ? » De quoi manger, Murphy n'en manque pas. A force de voler dans le frigidaire de Megan et Damon, elle gagnera certainement des tas de kilos en trop. Qu'importe, elle n'a pas besoin de ce soucier de ce problème. Spencer, elle, ne peut pas se concentrer sur sa propre consommation récréative et c'est bien dommage. Que dirait Megan si elle découvrait que sa sœur fait rentrer de la cocaïne sous son toit ? « Et si y a assez, j’aimerai vraiment bien un nouveau téléphone. » Murphy jette un coup d'œil à l'ordinateur, leur meilleur prise so far. Satisfaite, elle opine du chef. « Y'aura assez. On l'aura, cette gourmette cachée. » Un clin d'oeil plus tard et la voilà qui se remet à fourrager d'un air concentré.  

« Toi tu veux quoi ? » « Une super robe. Elle est trop belle, elle met bien en valeur mes atouts. » Pas besoin d'être indirecte avec Spencer. Murphy sent qu'elle comprendrait ses activités illégales de vol de cartes bleues. Quand on est habituée à se débrouiller seule depuis tout ce temps, on trouve toujours des combines pour se nourrir... et pour avoir de quoi s'amuser à côté. Un rail ou deux sous le coude, c'est tout ce que Murphy attend de cette sortir dominicale chez Seth. « Et puis de quoi me faire des réserves de coco, mais pas trop quand même. J'pense que ma sœur fouille mes affaires. » Bingo, quelques billets traînent dans l'entrée. « On devrait carrément aller bouffer un truc après. » Murphy approuve d'un rire en empochant la mise. « J'ai de quoi payer le repas et- »

Et soudain, la sonnette. Murphy se fige, pas certaine que le bruit vienne d'à côté ou pour leur pomme. Penchée en arrière, elle fait signe à Spencer de ne plus faire un bruit. Ce n'est pas juste de la petite infraction, là. C'est la prison, qu'elles risquent ? Probablement. C'est quand même autre chose que les petites garde-à-vue vécues par la brune.

win: c'est pour l'appartement d'à côté, ouf. l'isolation sonore est merdique, putain.
so close: ok, c'est pour leur pomme. et maintenant, faire les morte. les intrus partiront peut-être.
nullos rouge: murphy a la bonne idée de répondre "oui?" tout haut, grillant leur présence dans l'appartement. il va falloir aller ouvrir... et improviser.

T'es tellement imbibé par l'alcool que tu te souviens plus si t'as oublié tes clés ou si Leo t'en a jamais donné. C'est sûrement sa faute - mieux vaut que ce soit la sienne que la tienne. Quand t'arrives en bas de l'immeuble, tu t'souviens même pas de ton numéro d'appartement. Tu appuies sur n'importe lequel, abuse même en appuyant sur plus d'un numéro sans jamais appuyer sur le bon. Y'a quand même quelqu'un qui a assez pitié de toi pour t'ouvrir. C'est sur que d'avoir maintenue le bouton très très longtemps a aidé ta cause. Tu détestes cet appartement qui demande beaucoup trop d'efforts pour s'y rendre. C'est pas humain de vivre au deuxième étage. Ta cheville te fait encore un mal de chien - comme chaque partie de ton corps à vrai dire. T'as une sale gueule, et c'est encore pire quand t'enlèves ton tee-shirt. Les hématomes sont entrain de tourné au violet-jaune. De toute beauté! T'as déjà gober tes deux semaines d'anti-douleur en trois jours. C'était pas l'idée du siècle. Paraît que tu peux en retrouver des meilleurs sur le marché noire. Dommage que t'es pas la thune pour en acheter.  Ce que tu fais maintenant ? Tu bois comme un trou jusqu'à ce que les douleurs s'atténuent. Jusque là, ça s'passe très bien. T'es plutôt doué là-dedans. Des années d'expérience. Pas d'argent pour les médocs, mais tu trouves toujours le moyen d'en avoir pour de l'alcool. Alcoolique ? Pffff, juste un peu.

Tu laisses ta tête retomber lourdement contre la porte de l'appartement avant de cogner contre la porte beaucoup trop lentement. T'entends une voix de l'intérieur sans pouvoir dire ce qu'elle vient de dire et encore moins qui c'est. Franchement, ce serait une voix de mec que t'aurais même pas fait la différence avec celle de ta coloc. « Leooooo. » Les voisins sont ravis de ta voix inégal de mec bourré qui parle beaucoup trop fort pour une heure aussi tardive. De toute façon, tu sais bien que plus t'es désagréable, plus elle t'ouvrira la porte rapidement. Elle ne voudra pas de problèmes avec ses voisins. Elle a une conscience qui lui permet d'avoir encore un toit sur la tête. Tu devrais apprendre à faire pareil, au lieu de te demander où est-ce que tu iras dormir quand Leo te mettra à la porte. La rue, c'est pas si cool. Faire semblant d'aller faire du camping avec son petit frère non plus, se faire faire la morale par Maisie pour avoir droit a son canapé encore moins. Mais tu sais déjà que ce n'est qu'une question de temps avant que ça arrive. C'est toujours comme ça que ça se termine. Qui veut d'un aussi mauvais payeur comme colocataire ? Quoi que ca doit pas courir les rues les personnes qui arrivent à la supporter elle, la preuve, même toi, tu la trouve insupportable. Surtout si elle t'ouvre pas la porte dans les cinq prochaines secondes. « Ouvre cette porte….fais pas chier. » que tu insistes même si t'as sûrement pas l'air très convaincant. Franchement, tu t'ouvrirais même pas la porte toi-même. Encore heureux que tu saches comment entrer par la fenêtre des chiottes si elle veut pas ouvrir…

Et on sonne à la porte.

Est-ce la fin de l'aventure pour les deux jeunes femmes qui ne sont là que depuis quelques minutes ? Probablement. La mine contrite, Murphy lance des regards à la porte et à Spencer. Elle retire sa cagoule pour mieux respirer. A la porte, ça tambourine. Et la voix derrière n'a pas l'air décidée à partir. « Leooooo. » Seth. C'est Seth qui, la voix ivre, tape contre la seule issue que connaissent les deux cambrioleuses. Ni une ni deux, Murphy lance un nouveau regard à sa camarade et s'avance vers le judas. Derrière, elle peut voir Seth au visage déformé et à l'allure chancelante. Le pauvre gars s'est probablement battu - encore. « Ouvre cette porte… fais pas chier. » Et là, Murphy fait un truc vraiment stupide. « Ouiiii ? » Mais elle a un plan, un vrai. A Spencer, elle lance une nouvelle œillade en secouant la tête de droite à gauche. Epaules haussées, elle enlève complètement sa cagoule et se dirige vers sa comparse. « Ecoute, on va faire un truc. Tu prends mon sac avec le pc, j'essaie de gagner du temps et tu te planques. Je l'éloigne dans la cuisine, tu te casses. Ok ? » Sans attendre le consentement de la jeune femme, Murphy lui lègue son sac et ses précieuses trouvailles. Elle a confiance en Spencer, elle sait que cette dernière ne la trahira pas. « On se rejoint plus tard. Il se rendra compte de rien, il est trop con pour ça. » Et Murphy est la meilleure menteuse d'Australie.

Ni une ni deux, Murphy s'approche de la porte et y accroche la chaînette pour empêcher Seth de passer. « Qu'est que tu fous ici ? » qu'elle lance au jeune homme, sourcils froncés. « T'as quoi au visage ? » Appuyée contre l'embrasure de la porte, elle met en pratique ses années de théâtre et tout ce qu'elle a appris sur le tas. Si avec ça elle ne décroche pas un Oscar... « Leo est pas là, elle devrait rentrer bientôt, on va sortir. » Pas trop de détails. Murphy cramait les mensonges de son père quand il rajoutait trop de détails. A force de le côtoyer, elle a peut-être pris certaines de ses habitudes. Mais cela, Seth ne le sait pas. Tout ce qu'il doit savoir, c'est que Leo ne rentrera pas tout de suite et qu'elle ne voudrait pas qu'elle laisse entrer Seth. Un tour qui devrait permettre à Spencer de trouver la cachette idéale, et pourquoi pas quelques trucs à rajouter à la pêche du jour.

pick a fake i.d.
Spencer Blackwell & @Murphy Rowe & @Seth Moriarty    

« Pas bête. T'es en galère ? » « Dépend des jours. » qu’elle avoue sans trop se mouiller. Bien sûr qu’elle est en galère, moins depuis qu’elle a un toit sur la tête, mais tout de même. « Y'aura assez. On l'aura, cette gourmette cachée. » et c’est franchement tout ce qu’elle peut espérer. Regardez les, à faire la conversation comme si de rien n’était et qu’elles n’étaient absolument pas en train de commettre un délit. Ou un crime. Elle connaît pas tellement la limite entre les deux (elle l’apprendra si elles se font pincer, en revanche.) « Une super robe. Elle est trop belle, elle met bien en valeur mes atouts. » Spencer ricane en récupérant le rasoir électrique et en terminant sa fouille de la salle de bain. Décidément, ils ont encore moins d’affaires qu’elle c’est terrible. « Et puis de quoi me faire des réserves de coco, mais pas trop quand même. J'pense que ma sœur fouille mes affaires. » « Pas cool ça. Faudrait que tu trouves une planque où elle pensera pas à regarder. » elle détesterait savoir que Raelyn fasse la même chose. Mais quelque chose lui dit que c’est pas son genre. Et puis elle a l’air de pas mal s’en foutre, de ce que s’injecte Spencer quotidiennement tant qu’elle s’amuse pas à crever dans l’appart qu’on lui a prêté. Un truc en moins à surveiller, faut croire.

« J'ai de quoi payer le repas et- » et elles se figent alors que ça sonne. Putain, forcément faut que quelqu’un vienne faire chier maintenant. C’est qui, le putain de facteur ? Il est trop tard pour ça. « Leooooo. » « Putain c’est pas vrai. » qu’elle souffle entre ses dents. C’est pas possible, il devait absolument revenir pile à ce moment-là ? « Ouvre cette porte….fais pas chier. » elle arque un sourcil sous sa cagoule. Quoi, il a pas de clés ? C’est con ça. Et une sacrée aubaine pour elles. Si elles la jouent fine, il va juste repartir. « Ouiiii ? » la blonde écarquille grand les yeux et croise le regard de sa comparse qui ne se démonte pourtant pas. Après un haussement d’épaule, la brune vire sa cagoule et s’approche pour lui tendre son sac de butin. « Ecoute, on va faire un truc. Tu prends mon sac avec le pc, j'essaie de gagner du temps et tu te planques. Je l'éloigne dans la cuisine, tu te casses. Ok ? » « Tu fous quoi- » mais elle n’a pas le temps de râler ou de même la dissuader que déjà, elle se dirige vers la porte. C’est qu’elle est vraiment sérieuse en plus. « On se rejoint plus tard. Il se rendra compte de rien, il est trop con pour ça. » elle plisse le nez et secoue la tête en allant chercher une planque. Elle vise la seule chambre de l’endroit et s’y engouffre en laissant la porte entrouverte, histoire de pouvoir jeter un oeil à la scène et se barrer de là dès que l’opportunité se présentera.

« Qu'est que tu fous ici ? T'as quoi au visage ? » ah. Elle rigole intérieurement en l’imaginant s’être fait casser la gueule. Bien fait. D’une oreille elle écoute et du regard, elle parcourt la chambre. « Leo est pas là, elle devrait rentrer bientôt, on va sortir. » Alors qu’elle entend vaguement les bruits de conversation, elle repère à côté du lit tout un tas de fils branchés à une multiprise. Probablement les chargeurs de téléphone et le transfo de l’ordi désormais dans son sac. En silence, elle va les récupérer et range ça avec leur maigre butin de la soirée. Après un bref coup d’oeil dans la table de chevet, (quelques pièces esseulées, des bijoux sûrement en toc, un paquet de clopes et une boîte de préservatifs, pas ouf mais elle prend tout de même), elle retourne se planter à côté de la porte, prête à bouger quand ça sera le bon moment.

Tu continues de frapper et de sonner en alternance. Elle en met du temps. À force de la harceler, elle va finir par ouvrir parce qu'elle en a marre de toi. Ça ne devrait pas trop tarder. Question énervée les autres, t'es plutôt doué. La porte finit par s'ouvrir, mais juste un petit peu. Tu peux voir la chaînette qui retient la porte de s'ouvrir plus que quelques centimètres. Putain elle joue avec tes nerfa. C'est quoi son problème ? C'est aujourd'hui qu'elle te met à la porte ? T'as encore rien fait. « Qu'est que tu fous ici ? T'as quoi au visage ? » L'information met quelques minutes à se rendre à ton cerveau engourdis, mais tu finis par comprendre qui c'est de l'autre côté. Ha, ha, ha, très très drôle, Murphy. C'est quoi cette connerie ? Tu te frottes les yeux convaincu d'être devant un mirage. Qu'est-ce que cette connasse fait chez toi ? C'que t'as au visage ? Même chose que la dernière fois en taule, mais différent agresseur. Et celui-là à laisser plus de dommage que l'autre, autant dans l'estime que physiquement. « Toi s'tu fous ici ? Tu cherches d'la compagnie pour la nuit ? » À deux doigts de lui dire qu'elle a frappé à la bonne porte sauf que, oh wait, c'est toi qui frappe et elle qui est à l'intérieur. Encore heureux pour elle, t'arrives pas vraiment à réfléchir convenablement. « Leo est pas là, elle devrait rentrer bientôt, on va sortir. » Qui ça on ? Elle et Leo ? Qu'elles fassent ce qu'elles veulent, qu'est-ce que ça peut te foutre ? Mais pourquoi ça te surprend pas que ces deux là se connaissent ?

« J'm'en fou d'vos trucs de lesbiennes. » Deux filles qui n'ont jamais partagé tes draps, c'est forcément des lesbiennes. « Mais laisse-moi entrer putain, j'ai mal. » que tu ajoutes en laissant ta tête s'appuyer contre la porte. La carte de la pitié ? Clairement. Pourtant, tu joues une carte que tu sais déjà qui ne fonctionnera pas sur elle. C'est quand même pas tout à fait faux que de juste être planté là debout comme un con, t'avais mal partout. Comme si une voiture t'était passé dessus. « J'patarge mon dernier joint avec toi si tu m'laisse entrer. » Bah voilà que ton cerveau se réveille un peu. L'offre du joint est sûrement plus alléchante que celle de soulager tes douleurs en te laissant aller mourir tout seul dans ton lit. Bon, c'est pas vrai qu'il te reste qu'un seul joint. Tu ne vas certainement pas vider ta maigre réserve pour elle. Tu fouilles dans tes poches conscient qu'elle ne te fait sûrement pas confiance, et avec raison. Tu ressors ta main dès que tu sens le joint se coincer entre tes doigts et bien sûr y'en a deux autres qui tombent au sol. Ah, merde. Bon, si tu te penches pour les ramasser, tu ne vas jamais te relever. Très bien, aussi bien abandonner l'idée de les retrouver tout de suite. Par contre, si elle veut te les voler, comme la parfaite voleuse qu'elle est, encore faut-il qu'elle ouvre la porte. Son bras ne se rend pas jusque là sans ouvrir.

Elle est à deux doigts de le jeter de son propre appartement, ce qui serait tout de même cocasse. Et un brin humiliant. L'idée fait saliver Murphy qui repousse doucement la porte alors qu'elle entrevoit Seth. Spencer n'a pas eu l'air d'approuver son idée, mais qu'importe. Elle s'exécute en faisant tourner ses méninges à plein régime, le ridicule ne tue pas. Répondre "oui?" au propriétaire d'un appartement qu'on est en train de fouiller, ça ajoute quand même un peu de piquant à la scène, qui n'était pas assez chouette au goût de la brune. Bon, avouons-le, elle n'avait tout simplement pas pensé aux conséquences de son malheureux geste. « Toi s'tu fous ici ? Tu cherches d'la compagnie pour la nuit ? » « Je comprends rien quand tu parles, Seth. » Son haleine pue l'alcool - et autre chose; l'herbe ? - et elle déteste ça, Murphy. La voilà qui recule tout en maintenant la porte entrouverte, juste par précautions. « J'm'en fou d'vos trucs de lesbiennes. » La jeune femme fronce les sourcils et hausse les épaules, abandonnant l'idée d'essayer de comprendre les mots qui sortent de la bouche de son interlocuteur. Décidément, elle ne pige pas grand chose à ce qu'il baragouine. Haha. Lesbienne. Bara-gouine.

« Mais laisse-moi entrer putain, j'ai mal. » Elle lève les yeux au ciel et soupire. Au départ résolue à ne pas le laisser entrer, ses bonnes intentions se font sentir lorsqu'elle entrouvre un peu plus la porte d'entrée. « J'patarge mon dernier joint avec toi si tu m'laisse entrer. » Le voilà qui fouille dans ses poches de la plus pathétique des manières. Elle soupire d'impatience mais ses yeux brillent alors que deux joints tombent des poches du jeune homme. « Ok, ok, je t'ouvre. » Facilement corruptible, cette Murphy. De toute façon, Spencer doit s'être cachée depuis le temps.

La brune attrape le bras de Seth et l'emmène avec elle à travers l'entrée, refermant derrière lui après avoir ramassé les joints qu'elle fourre dans ses poches. Au passage, elle s'assure de garder le grip sur le bras de Seth. Elle ne le lâchera plus. En priant fort pour que Spencer ne soit pas planquée dans la salle de bain, Murphy y emmène son otage. « Fais pas d'histoires. Je vais prendre soin de toi. » Mais certainement pas de la manière dont il rêve, quoique le fantasme des infirmières a encore la vie dure. D'un geste, elle s'enferme avec lui et l'assoit sur le bord de la baignoire. « Bouge pas. » Comme si elle connaissait déjà les lieux - tiens donc - Murphy attrape du désinfectant et applique un coton sur la tempe de Seth. « Garde tes yeux fermés. » qu'elle marmonne d'une voix douce. « Comment tu t'es fait ça encore ? » Attrapant la main de Seth, elle l'invite à maintenir la pression sur sa tempe. D'une autre main, elle allume un joint qu'elle cale entre les lèvres du supplicié. « Respire, c'est bon pour ce que t'as. » Et Spencer, dans tout ça ? Murphy prie simplement tous les dieux en qui elle se met subitement à croire pour qu'il n'arrive rien à s camarade. Si elle peut fuir dans l'intervalle, c'est tant mieux.