| (Amelyn #64) ► A CHANGE IS GONNA COME |
| | (#)Dim 30 Jan 2022 - 20:20 | |
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A CHANGE IS GONNA COME
Au plus l’heure de rentrer chez nous a approché, au plus j’ai été mitigé entre l’empressement et l’inquiétude. Le ballet des infirmières qui entrent et qui ressortent à toutes heures du jour ou de la soirée pour vérifier le poids et la température de notre bébé ou s’assurer que les constantes de ma partenaire étaient stables m’a profondément épuisé, voire agacé. Une part de moi aspire donc à ce que nous retrouvions notre confort au sein du loft et que notre poupon découvre en clair-obscur son futur chez elle. Une autre, en revanche, se tracasse que le lieu-dit ne soit pas assez sécurisé, qu’elle ait peur faute au changement d’environnement ou que Rae et moi ne tombions pas d’accord sur ce qu’elle dormira, les premières nuits, directement dans sa chambre ou auprès de nous, dans la suite parentale, là où pourrait trôner son berceau. Et si nous ne tombions pas d’accord ? Et si nous ne rencontrions pas les mêmes besoins ? Et si je n’avais pas été assez efficace lorsque j’ai protégé les coins de table avec des morceaux de caoutchouc ou les prises à l’aide de barricades prévues à cet effet ? Est-ce vraiment grave puisqu’elle ne marche pas encore ? Est-ce qu’elle ne risque pas pour autant de faire choir son relax du divan ou de la table où nous la déposerions pour qu’elle prenne de la hauteur en gigotant pour assouvir son instinct curieux ? Toutes ces questions me turlupinent alors que je remballe nos valises, soigneusement, veillant à ne pas mélanger le linge sale du propre et en repliant avec précaution les vêtements et grenouillères neuves de Micah. J’y pense sans les aborder parce que j’ai la gorge nouée par l’angoisse. Je babille autour de bêtises et ne m’intéresse qu’à l’état d’esprit de ma dulcinée. «Comment tu te sens ? Pressée de rentrer ? » me suis-je enquis en direction de la salle de bain où elle termine de se préparer. «Pas de stress ? » Du même genre que le mien ? Celui qui s’étend jusqu’à la possibilité que sans l’aide des infirmières nous soyons démunis face aux pleurs de notre poupon ? Comment saura-t-on si elle a mangé à sa faim, notre petite ? «Je suis pas mécontent de partir, mais…» Ma phrase est restée en suspens, sous-entend autant le tracas que l’éventualité de sortir de notre bulle trop tôt. La maternité en était une et, peut-être est-ce un peu de tout cela à la fois. C’est la conclusion que je tire dès lors que tout est prêt, la gamine chaudement habillée et, par conséquent, prête à nous suivre vers cette demeure où Rae et moi nous aimons, nous disputons, plaisantons, alimentons la flamme dont elle est née. C’est l’hypothèse qui me poursuit dans le couloir tandis que le personnel médical nous souhaite bonne chance - pourquoi ? En aurons-nous besoin ? - et que nous rejoignons la voiture après avoir emprunté l’ascenseur et traversé la rotonde et le parking. «On a bien vérifié qu’on avait rien oublié ? » Trois fois, au minimum. J’ai fait ce trajet pour charger la voiture un nombre incalculable de fois. Aussi, le moteur a-t-il vrombi et nous avons suivi l’itinéraire jusqu’à l’entrepôt fraîchement réhabilité. A mesure que nous approchons, mon coeur s’emballe à la faveur de mon angoisse. En poussant la porte, elle est à son comble et je suis incapable de le dissimuler. «Rae…» ai-je lancé en déposant les valises dans le hall, mes yeux rivés vers notre splendide poupée qui pleurniche. «Je crois qu’elle a faim. Je vais aller réchauffer le biberon et j’en profiterai pour stériliser les autres. Tu préfères qu’on les prépare à l’avance et qu’on les conserve au frigo ou qu’on les fasse au fur et à mesure ? » Si j’ai négligé d’interroger la sage-femme sur ce qui convient ou non - mon polaroïd m’a occupé tel un gosse qui a reçu un nouveau jouet - je suis convaincu que Raelyn n’a pas commis cette erreur. «Tu veux lui donner ? Je m’en occupe ? Qu’est-ce que tu préfères ? » Es-tu fatiguée ? As-tu besoin de te reposer ? Es-tu pressée, maintenant que nous touchons à nouveau terre, de téléphoner au Club pour rameuter les troupes et leur rappeler que tu es là, en forme et prête à reprendre les rênes de ta calèche ? Je ne m’y opposerais pas. J’ai pris le temps de me montrer autant au casino que dans les sous-sols. Ceci étant, j’aurais bien besoin d’une petite heure pour faire un saut dans un magasin de bricolage. Je suis persuadé d’avoir fait preuve d’une incurie qui me sautera à la gorge, m’attrapera au collet, me fera regretter d’avoir manqué de prudence. «En fait, je ne sais pas trop par où commencer pour ne rien te cacher.» Les draps sont propres, une femme d’ouvrage a récuré l’appartement, la nurserie est prête, il y a une table à langer dans presque toutes les pièces du loft. D’où me vient-elle cette sensation d’avoir raté un coche ? D’être resté sur le quai à regarder le train partir sans moi ? «Je suis un peu perdu.» Le jour où j’ai rencontré Sofia, tout était installé et je me demande, doucement, si mon sentiment de nager dans l’incompétence n’est pas la conséquence de ce que les premiers mois de mon aînée se sont déroulés sans moi. Sauf que je n’ai pas envie d’en parler. Je n’ai pas envie de ressasser ses confidences : je les ai déjà expliquées. «Peut-être qu’on pourrait commencer par lui présenter les lieux.» L’idée m’a semblé intéressante et, me chargeant à nouveau des bagages, je me suis enfoncé dans notre demeure fastueuse. J’ai commencé par la cuisine - j’ai du lait à chauffer - mais je ne me suis pas contenté de la décrire de ma voix familière pour ma jeune enfant. Non. je l’ai analysée. J’ai repéré tout ce qui pourrait amener du danger. «D’ici une petite demi-heure, je vais passer au magasin de bricolage… J’ai oublié deux ou trois trucs.» ai-je annoncé a mi-voix autant pour ma partenaire que pour moi.
A l’heure annoncée, je me suis exécuté et je suis revenu les bras chargés de mousse et autres babioles avec un seul objectif : transformer cette maison en forteresse de mousse.
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| | | ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34325 POINTS : 3130 TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois. DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : indianred. RPs EN COURS :
(07) chad #3 › spencer #14 › miles #1 (2005) › danaë #4 (2018) › maxwell #7 › miles #2 › cecilia #2
(ua) maxwell #6 (jurassique)
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.
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amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8 › 9 › 10 › 11 › 12 › 13 › 14 › 15 › 16 › 17 › 18 › 19 › 20 › 21 › 22 › 23 › 24 › 25 › 26 › 27 › 28 › 29 › 30 › 31 › 32 › 33 › 34 › 35 › 36 › 37 › 38 › 39 › 40 › 41 › 42 › 43 › 44 › 45 › 46 › 47 › 48 › 49 › 50 › 51 › 52 › 53 › 54 › 55 › 56 › 57 › 58 › 59 › 60 › 61 › 62 › 63 › 64 › 65 › 66 › 67 › 68 › 69 › 70 › 71 › 72 › 73 › 74 › 75 › 76 › 77 › 78 › 79 › 80 › 81 › 82 › 83 › 84 › 85 › 86 › 87 › 88 › 89 › 90 › 91 › 92 › 93 › 94 › 95 › 96 › the end. AVATAR : Lady Gaga CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles) DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall) PSEUDO : stairsjumper INSCRIT LE : 21/02/2019 | (#)Mar 1 Fév 2022 - 9:59 | |
| A change is gonna come Raelyn Blackwell & @Amos Taylor
A l’hôpital, j’ai rangé mes effets personnels avec bien plus de sérénité que Amos qui, entre deux allers-retours, vérifiait systématiquement qu’il n’avait rien oublié dans la chambre. Si je suis si détachée, c’est qu’à mes yeux la plupart de nos affaires - à part nos cadeaux respectifs - sont matériels, et je tiens la chose la plus importante dans mes bras. Alors qu’il préparait nos valises ou qu’il rangeait les cadeaux de sa famille, je l’ai rassuré tantôt d’une caresse de mes doigts glacés dans le cou, tantôt en l’aidant à ralentir la cadence d’un baiser contre ses lèvres ou en l’attirant contre moi. Il est angoissé et c’est communicatif. Je le devine dès que je pose les yeux sur lui, je le sens dès que je le tiens dans mes bras ou que j’enroule mes doigts autour du sien, et je tente de ne pas me laisser contaminer. Micah va bien. Micah est un nourrisson qui répond aux différentes normes pour son âge - c’est bien l’unique fois que je prends ça comme un compliment ou, encore plus exceptionnel, comme une bénédiction - et je n’ai pas besoin d’infirmière pour savoir quand elle a besoin que je la tienne dans mes bras ou lorsqu’elle a besoin de ceux de son père. C’est ce que je répète à ce dernier à plusieurs reprises, dans mes tentatives de l’apaiser. Il sait ce qu’il fait. Il n’a pas connu les premières semaines de vie de Sofia certes, mais il a déjà été père et connaît le rôle qu’il joue à nouveau. Moi, je m’inquiète déjà pour l’avenir. Je me demande comment protéger ma fille, notre fille, de l’univers dangereux dans lequel nous évoluons son père et moi. Je ne suis pas assez naïve pour espérer que, en posant les yeux sur elle, mes ennemies voient autre chose qu’une faiblesse ou un moyen de pression. J’ignore si certains connaissent déjà son existence. Ce que je sais, c’est que personne ne touchera un seul cheveux de sa tête s’il me reste une goutte de sang dans le corps. Tant que je serai en vie, j’ai bien l’intention de constituer un rempart entre elle et le monde entier, entre elle et mon monde entier. Je pense sécurisation du loft, mais d’une façon bien différente d’Amos. Je ne réfléchis pas à ses petits doigts qu’elle pourrait mettre dans une prise ni aux angles de nos meubles hors de prix. Je pense système de surveillance à distance, je pense alarme et détecteurs de mouvement, je pense voiture aux vitres teintées et détecteur de mensonge pour l’éventuelle nourrice que nous pourrions envisager d’embaucher pour nous accompagner dans les premiers mois de développement de Micah.
Je pense à tout ça pendant le trajet, en jetant régulièrement des coups d'œil à l’arrière de la voiture - elle est solidement attachée dans son porte bébé - et à travers le pare-brise arrière. Lorsque nous nous garons, je la détache pour la prendre dans mes bras avec comme seule obsession, la faire rentrer à l’intérieur et à l’abri des regards si bien que, lorsqu’elle commence à pleurnicher, je m’en rends à peine compte. « Rae… Je crois qu’elle a faim. Je vais aller réchauffer le biberon et j’en profiterai pour stériliser les autres. Tu préfères qu’on les prépare à l’avance et qu’on les conserve au frigo ou qu’on les fasse au fur et à mesure ? » Je baisse les yeux vers notre fille et son père ne se trompe pas : la bercer doucement ne change rien, elle semble avoir faim. « Je… Au fur et à mesure. Avec de l’eau froide, et laisse couler quelques secondes avant de remplir le biberon. » Je dépose le seul sac léger qu’Amos a bien voulu me laisser porter avant de porter ma fille au niveau de mon visage, pour lui confier que son père va s’occuper de son biberon. « Tu veux lui donner ? Je m’en occupe ? Qu’est-ce que tu préfères ? » - « Tu peux le faire. » Il en a envie et, au-delà de ça, je le soupçonne d’en avoir besoin. La nourrir, c’est construire son lien avec elle et il rayonne dès qu’elle se trouve dans ses bras. « En fait, je ne sais pas trop par où commencer pour ne rien te cacher. Je suis un peu perdu. » Je le suis aussi, pour des raisons et des angoisses différentes, mais je lui adresse un sourire et je le rassure. « Commence par le biberon. Et laisse les sacs dans l’entrée, ça peut attendre. » Elle se moque que le loft soit bien rangé pour l’instant. « Peut-être qu’on pourrait commencer par lui présenter les lieux. » Je hoche la tête doucement, avant de suivre Amos jusqu’à la cuisine, ma fille qui pleure toujours dans mes bras. Dieu que je me sens impuissante dans ces moments-là. Pour être honnête, Micah n’écoute son père que lorsqu’il la prend dans ses bras pour lui coller une tétine dans la bouche. Là, le silence devient religieux et je me laisse tomber sur le canapé le plus proche, tout en les observant avec tendresse du coin de l'œil. Il se moque bien qu’elle ne comprenne pas un traître mot de ce qu’il lui explique. Il parle de chaque détail insignifiant avec une minutie d’horloger, et moi il parvient à me faire rire. « D’ici une petite demi-heure, je vais passer au magasin de bricolage… J’ai oublié deux ou trois trucs. » - « Je suis sûre qu’il ne manque rien. » Je réponds entre deux rires, tout en sachant qu’il ne m’écoutera guère. Notre domicile - ou en tout cas les pièces dans lesquelles elle sera vouée à évoluer - ressemble à une forteresse de mousse alors qu’elle ne crapahutera pas avant de longs mois. Si je laisse Amos faire en me contentant de quelques plaisanteries, c’est parce que je sais qu’il s’agit là du moyen de combattre ses angoisses.
Je récupère Micah lorsque son père nous laisse et, à l’instant même où il quitte le loft, je suis terrifiée. A la clinique, il était toujours là à quelques rares exceptions pendant lesquelles j’étais malgré tout entourée. Là, seule avec ma fille dans les bras et chez nous, je suis heurtée par une réalisation : elle est dépendante de moi et de ce que je fais. Aujourd’hui, tous mes actes peuvent se répercuter sur elle et le rythme des battements de mon cœur s’accélère. Je l’observe comme une chose fragile et, prise de la peur irrationnelle de lui faire du mal, je monte à l’étage pour la déposer dans son lit. Evidemment, je reste à côté d’elle, mais je ne fais que la caresser du bout des doigts, comme par peur de la briser. Dieu qu’il me terrifie, ce petit être de trois kilos à peine. Elle me renvoie à mon incompétence et mon manque d’expérience. J’attrape sa petite main dans la mienne et, lorsque j’entends son père, je la lâche et quitte sa chambre de poupon pour le retrouver à l’étage inférieur, masquant tant bien que mal mon agitation. « Elle s’est endormie presque immédiatement après que tu sois parti. » Il a les bras chargés, et je me demande ce qu’il a encore inventé comme amélioration à notre intérieur. « Rassure moi, on est d’accord qu’elle va pas marcher ou faire ne serait-ce que ramper avant des mois ? Ou je somnolais pendant que tu m’expliquais le contraire. » Je le houspille avec un sourire sur les lèvres. Je comprends néanmoins ce qu’il est en train de faire : reprendre le contrôle pour se rassurer. Moi, je l’ai fait au moyen du babyphone dernier cri et doté d’une caméra que j’ai allumé avant de quitter la chambre. Je lui tends l’exemple voué à nous suivre partout dans la maison, tout en sachant qu’il s’émerveillera sur l’image de sa fille qui dort, même par écrans interposés. « En tout cas, ça ça marche bien. »
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| | | | (#)Mar 1 Fév 2022 - 17:46 | |
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A CHANGE IS GONNA COME
Une fois rentrés au loft, le plus difficile n'est pas de préparer un biberon, de réchauffer le lait, d’en faire couler une goutte sur mon poignet pour en vérifier la température et de récupérer Micah d’entre les bras de sa mère embrassée sur un même temps. Ce n’est pas non plus de tenir mon bébé tout contre mon torse, pour le nourrir. L'incoercible, c’est ce déploiement d’amour qui me chahute, me renverse, me bouscule comme un ouragan. Bien sûr, c’est normal d’aimer sa progéniture. Ce qui l’est moins, c’est lorsque ce sentiment prend tant de place qu’il en découle de l’angoisse et, plus malsain encore, des envies de boire. Je n’ai jamais été très doué pour gérer les émotions aussi envahissantes. En général, je les noie dans un verre pour ne pas fuir mes responsabilités - jamais - ou je m’enlise dans les sables mouvants de l’obsession. La nouvelle ? La sécurité de mon poupon. Je ne supporterais pas qu’il lui arrive malheur et je pressens déjà qu’une toux, un hoquet, des pleurs trop appuyés ou autres maux d’enfant réveilleront en moi les monstres d’anxiété et de culpabilité tapie sous le lit de mon cœur. Plus je détaille l’appartement, plus j’y vois du danger. Il est partout alors que le loft est une forteresse et que l’adresse demeure toujours un secret d’état. Je suis effrayé à l’idée de mettre un pied dehors avec ma gamine dans son berceau. Chaque moteur vrombissant fera bondir mon cœur dans ma poitrine. Chaque piéton s’approchant d’elle sera un écueil potentiel. Une oeillade dans sa direction pour nous chanter un compliment sur sa beauté - elle est indéniable - crissera à mes oreilles faute à ma possessivité. Je me soupçonne capable de croiser Mitchell ou Lou à chaque carrefour, dans chaque ruelle ou sur les trottoirs en face du nôtre. Je me convaincrai de les avoir reconnus aux abords du casino ou que l’éventuelle nounou que souhaitera engager Raelyn - je ne suis pas dupe, la conversation tombera - sera une envoyée de nos ennemis. A quel moment vais-je lâcher prise pour me vider un whisky afin de maintenir un équilibre cohérent entre le raisonnable et son contraire ? Je détaille la bouche ronde de mon enfant, ses yeux mi-clos tant elle prend plaisir à boire, ses pommettes hautes et rouges, son nez arrondi, ses cheveux blonds et je retombe sous le charme de cette merveille à travers laquelle je retrouve les traits de sa mère. Comment ne pas être tétanisé ? Comment ne pas l’avouer en utilisant un autre mot moins gênant tel que : je suis perdu ? Visiter l’appartement ne me soignera pas de mes phobies qui enflent déjà. Je brosse la cuisine du regard et j’ai déjà des palpitations. Je dresse à voix haute la liste du matériel qui manquera pour que jamais cette petite ne se blesse dans nos murs. Je l’explique à l’affamée et j’arrache un rire à la jeune maman. «Ne te moque pas de moi.» ai-je lancé, l’air badin, marchant de long en large dans la pièce. «Je n’en ai pas pour longtemps en plus.»ai-je conclu en déposant le biberon sur le plan de travail. J’ai attendu que la nature fasse son travail et, confiant notre princesse à Raelyn, j’ai attrapé ma veste, mon portefeuille et j’ai affronté le monde extérieur qui a des allures de jungle birmane ou de savanes. Acheter de façon presque compulsive dans un magasin de bricolage n’est qu’un pis aller, un empêcheur de tourner en rond tandis que mon reflet, dans la vitrine d’un café, me happe. J’ai sous les yeux un étranger, un type au regard cerné, non pas du noir de la fatigue - quoique je le sois - mais bouffé par son addiction parce qu’un gars, dans le café, s’enfile une pinte de bière. Je ne suis plus concentré que sur ce gars qui a tout le loisir de se remplir l’estomac, de s’abîmer le foie, de se bouffer les intestins. Mes sacs ? Il ne m’intéresse plus qu’en partie. D’instinct, j’ai posé ma main sur la poignée et j’ai hésité à entrer. J’ai dépensé une énergie folle pour ne pas céder et je ne suis pas convaincu que la vibration de mon téléphone dans ma poche ne m’a pas sauvé de la bêtise. Le démarcheur, qui ne m’intéresse pas, m’a remis en route et j’ai cheminé jusqu’au loft un peu plus serein. Je ne prétendrais pas que mes démons ne murmurent plus à mes oreilles, mais il fait si calme dans le loft qu’ils se sont faits plus discrets, beaucoup trop. J’ai hélé Raelyn, sans trop hausser le ton de crainte de troubler la sieste de Micah et elle est descendue quatre à quatre pour me rejoindre. J’ai immédiatement cherché mon bébé des yeux. « Bien, très bien.» Mais a-t-elle branché le babyphone ? Evidemment. Poser la question serait inutile et peut-être même vexant. «Elle est dans sa chambre ? » Cette interrogation-là, je me l’autorise. Je n’ai pas envie qu’elle soit loin de nous, pas cette nuit, pas la première. «Si elle se réveille, elle va se sentir seule et perdue.» Il manque des pièces au puzzle qu’est le cheminement de ma pensée, mais je suis convaincu qu’elle fera le lien entre le début et la fin. «Et non, elle ne va pas crapahuter là tout de suite, mais ça ne prévient pas quand ça commence.» Le temps s’écoule si vite. Un jour, ils sont minuscules et, en un souffle, ils partent pour l’université. Bien sûr, j’exagère et, bien entendu, je suis consciente qu’elle plaisante, qu’elle me taquine pour essayer de me détendre. Elle tente de me soulager de mes angoisses avant qu’elle ne me dévore tout entier. Pour m’y aider, elle me dévoile le bijou de technologie qui nous permet de voir la petite dormir paisiblement dans son lit cage. Au moins m’a-t-elle permis de rire enfin depuis notre retour. De mon sac, j’ai sorti un appareil identique. «J’ai fait un détour. Il était en vitrine. Je savais plus ce qu’on avait reçu et, j’ai même pris ça. Une plaque de fer a glissé sous l’enfant. S’il cessait de respirer durant la nuit, si les capteurs ne percevaient plus le moindre mouvement, nous serions avertis par un “bip” sonore. «Je ne sais pas si je suis prêt à ce qu’elle dorme dans sa chambre toute seule ce soir. Je sais que sur internet, on dit qu’il faut les mettre dans leur chambre tout de suite ou aussi tôt que possible, mais ça ne vient pas à un jour, si ?.» Je pourrais l’imposer. Je pourrais exiger en tant que père que c’est à mes yeux prématurés de nous séparer d’elle après ces nuits à l’hôpital dans la même pièce. Je considère néanmoins que je négligerais alors son rôle de mère et je m’abstiens. Je cherche à ouvrir le dialogue, à parler de mes besoins ou, en tout cas, de celui-là, dès lors qu’un mauvais pressentiment m’alerte. Je ne jurerais pas que je me tiendrai à l’écart d’une bouteille encore bien longtemps si mon J’ai uniquement besoin d’en parler avec elle, que nous puissions trancher, que je puisse apaiser les maux qui m’agitent déjà alors que j’ai l’impression qu’ils sont insurmontables, que je vais lutter en vain contre des moulins à vent tel un Don Quichotte sur sa Rossinante. «Et, j’ai reçu des appels, déjà. Mes frères voudraient la voir. On les reçoit où ? » Quand ?
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| | | ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34325 POINTS : 3130 TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois. DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : indianred. RPs EN COURS :
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amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8 › 9 › 10 › 11 › 12 › 13 › 14 › 15 › 16 › 17 › 18 › 19 › 20 › 21 › 22 › 23 › 24 › 25 › 26 › 27 › 28 › 29 › 30 › 31 › 32 › 33 › 34 › 35 › 36 › 37 › 38 › 39 › 40 › 41 › 42 › 43 › 44 › 45 › 46 › 47 › 48 › 49 › 50 › 51 › 52 › 53 › 54 › 55 › 56 › 57 › 58 › 59 › 60 › 61 › 62 › 63 › 64 › 65 › 66 › 67 › 68 › 69 › 70 › 71 › 72 › 73 › 74 › 75 › 76 › 77 › 78 › 79 › 80 › 81 › 82 › 83 › 84 › 85 › 86 › 87 › 88 › 89 › 90 › 91 › 92 › 93 › 94 › 95 › 96 › the end. AVATAR : Lady Gaga CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles) DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall) PSEUDO : stairsjumper INSCRIT LE : 21/02/2019 | (#)Mer 2 Fév 2022 - 20:01 | |
| A change is gonna come Raelyn Blackwell & @Amos Taylor
« Ne te moque pas de moi. Je n’en ai pas pour longtemps en plus. » Non, mais il reviendra les bras chargés de choses dont nous n’avons pas réellement besoin, ou en tout cas j’en suis persuadée. Je ne dis pourtant rien de plus : j’ai conscience qu’il s’agit de sa façon à lui de gérer l’angoisse d’avoir un nouveau-né à la maison quand, la mienne consiste à imaginer comment faire du loft une forteresse pour protéger notre fille du monde extérieur. Entre ces quatre murs, je n’ai pas peur pour elle et je ne saurais l’expliquer. Je n’ai pas peur pour elle ou de mal m’y prendre tant que son père est là mais, dès que je me retrouve seule, je réalise qu’elle me terrorise, cette petite fille que je tiens dans mes bras. Elle me terrorise puisque je réalise qu’elle dépend pour l’instant entièrement de moi - et que ce sera le cas pendant des années - et que le moindre faux pas pourrait lui faire du mal. La déposer dans son lit, c’est aussi un moyen d’arriver à nouveau à respirer puisqu’elle y est à l’abri d’une chute ou d’un faux mouvement de ma part. Le dos contre le matelas de son lit bébé, elle tente d’observer ce qui passe dans son champ de vision mais, dès lors que je lui tend un doigt pour qu’elle l’attrape, dès lors que je reste assez proche pour qu’elle entende ma voix, détecte ma présence et me trouve de ses yeux bleus, elle s’endort rapidement. Moi, je la regarde dormir de la même façon que son père m’observe parfois pendant des heures et je ne suis interrompue que lorsque j’entends ce dernier rentrer de ses courses rapides. Je referme la porte doucement derrière moi, prenant soin d’emporter le jumeau du babyphone dernier cri placé à côté du berceau de notre fille, avant de descendre deux par deux les marches qui mènent au rez-de-chaussée, soulagée de ne plus être seule avec Micah.
« Bien, très bien. » Mais ? Amos semble avoir quelque chose à ajouter, quelque chose à demander et je l’encourage d’un regard. « Elle est dans sa chambre ? » Je hoche la tête. « Si elle se réveille, elle va se sentir seule et perdue. » - « Si elle se réveille, on le saura et sera là en moins de temps qu’il en faut pour le dire. » Je brandis le babyphone que je n’ai pas oublié d’emmener, pour rassurer Amos et pour me rassurer moi-même, à vrai dire. Et s’il avait raison ? Si ma fille, en ouvrant les yeux, avait l’impression que ses parents l’ont abandonnée ? Je ne veux pas qu’elle ressente ce genre de chose, pas même une seconde. Mais n’exagère-t-il pas ? J’ai du mal à être sûre de ce que je crois et ce que je veux. J’hésite l’espace d’une seconde ou deux, et ça se voit tout de suite. « Et non, elle ne va pas crapahuter là tout de suite, mais ça ne prévient pas quand ça commence. » - « Je crois qu’on a encore quelques mois, non ? » Un sourire amusé - mais plus aussi assuré - sur les lèvres, j’entoure sa taille de mes bras pour déposer mon menton contre son torse. « J’ai fait un détour. Il était en vitrine. Je savais plus ce qu’on avait reçu et, j’ai même pris ça. » Je laisse échapper un rire, avant d’attraper la boîte en carton qui contient un objet en tout point semblable à celui que je tiens dans mes mains. « C’est au cas où il tombe en panne, c’est ça ? » Si je me moque, ce n’est que gentiment. Le fait est qu’Amos est touchant dans ce rôle que je ne lui connaissais pas. L’autre objet qu’il sort de son sac me laisse perplexe de lui et je me détache pour attraper le carton dans mes mains et lire ce qui y est écrit. « Un détecteur de mouvement ? » Je fronce les sourcils avant de l’interroger du regard. « C’est sur toi que je devrais l’utiliser. Pour être certaine que tu te faufileras pas hors du lit toutes les nuits pour aller la voir elle plutôt que moi. » Je joue les jalouses sans fondement aucun pour l’instant. Ce qui deviendra réellement problématique - je l’ignore encore - n’est pour l’instant qu’une blague. Je crois que, moi aussi, pour ce soir, je serai soulagée de la savoir près de moi. « Je ne sais pas si je suis prêt à ce qu’elle dorme dans sa chambre toute seule ce soir. Je sais que sur internet, on dit qu’il faut les mettre dans leur chambre tout de suite ou aussi tôt que possible, mais ça ne vient pas à un jour, si ? » - « Non, on est pas à un jour. » Je dépose boîtes en carton et objets de technologie contre le mur, avant d’attraper la main de mon complice. « Viens là. » Je l’attire vers le canapé, sur lequel je m'assois en tailleur.« Et j’ai reçu des appels, déjà. Mes frères voudraient la voir. On les reçoit où ? » La question est pertinente. Je n’ai personne d’assez proche dans mon entourage pour émettre la même requête - Ariane peut-être, et qui sait, un jour, Spencer ? - mais je sais que Micah trouvera en ses oncles un vrai soutien et, par conséquent, je souhaite qu’elle passe du temps en leur compagnie, moi aussi. Mais comment le faire sans les mettre en danger, et notre fille par la même occasion ? Nous vivons une vie dangereuse. Entre les mains de n’importe qui, notre adresse peut devenir une vraie arme, et un levier de chantage et de menace sur les gens que nous aimons. Ce que je crains, c’est que certains ne tentent de faire du mal à Micah une fois que la nouvelle de son existence se sera répandue. Lou, Mitchell, et tant d’autres donneraient cher pour avoir en leur possession l’information de l’endroit où la débusquer. Parmi mes ennemis, certains n'hésiteront pas à faire du mal à ce qu’ils soupçonnent de détenir un sésame pour le loft. « Je ne sais pas. » C’est le cas et, parfois, il vaut mieux l’admettre. Le bâteau ? Un second appartement, plus modeste, que nous pourrions acquérir pour les apparences et pour tromper nos ennemis ? L’idée n’est pas idiote. « Où tu aimerais les recevoir ? » Sourcils froncés, je suis en profonde réflexion. « Il y a toujours le catamaran. Ou peut-être qu’on pourrait louer un appartement au centre ville pour ça ? Ça permettrait en plus de brouiller les pistes. » Je réfléchis à voix haute plus que je n’impose quoi que ce soit et, si Amos a une idée que je n’ai pas eue, je suis toute disposée à l’écouter. « Ce que je sais c’est que, s’ils savent pour ici, ça nous met en danger. » Tous les trois. Nous, et notre petite fille à présent. « Mais pas que. Ça les met eux aussi en danger. » Je frissonne. L’idée même que mes némésis débusquent ma petite famille au sein de ce havre de paix que représente le loft me fait trembler l’échine. « Tu avais une idée ? »
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| | | | (#)Ven 4 Fév 2022 - 15:37 | |
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A CHANGE IS GONNA COME
Comment ne pas être amusé par cette transmission de pensées ou, pour être honnête, ce doute raisonnable ou non ? J’étais en partie convaincu que nous possédions déjà un babyphone, qu’il avait été l’un de nos premiers achats. Devant la porte de la boutique, j’ai été habité l’affreuse sensation de l'oubli, celle qui poursuit les voyageurs au moment de préparer sa valise pour le départ et de la refaire au moment de rentrer chez soi. J’ai tenté de me souvenir de sa couleur, de sa marque, de ses caractéristiques : rien ne m’est vu. Aussi, me suis-je laissé aller à cette dépense superflue, y ajoutant la plaque à détecteur de mouvement. Bien sûr, par fierté, j’aurais pu prétendre que j’ai juste été un peu bête comme tout père naïf, que la vendeuse m’a séduite avec des arguments qui allument tous les gyrophares de la panique dans notre esprit en évoquant des mots comme apnées, mort subite, vomissement dans la nuit jusqu’à l’étouffement. Or, je l’ai à peine écoutée. Entre la caméra du premier bijou et les avantages du second sur mes angoisses ataviques - intervenir rapidement, ne pas arriver trop tard pour sauver mon poupon, trop tard… toujours trop tard… - j’ai sorti ma carte sans rechigner. Pis encore, j’ai porté le masque de la satisfaction jusqu’à ce que je croise mon image dans une vitrine, mais n’est-ce pas une autre histoire ? Est-il utile de la raconter puisque je me suis convaincu qu’une nuit, voire deux, avec le berceau de ma gamine dans notre chambre conjugale suffira à soigner l’anxiété dont découle l’addiction. Ce ne sont que des foutaises, mais j’y crois. J’y crois alors que je ris à gorge déployée avant de m’accorder quelques secondes contemplatives sur l’écran qu’elle me tend. « Moins de temps qu’il n’en faut pour nous le dire, mais ce sera toujours trop long, elle l’aura pensé et aura eu peur.» J’affiche cet air grave qui n’est en réalité qu’une façade derrière laquelle se cache la plaisanterie. J’ai ajouté, l’index levé, un «AH !» qui sous-entend : “tu ne t’y attendais pas à celle-là.” «Hé ouais, normalement, on a encore le temps avant qu’elle ait envie de ramper partout, de marcher à quatre pattes et de se redresser. Mais, on est jamais trop vigilant.» Prudence est mère de sûreté. Elle justifie la plaque “détecteur de mouvement à glisser sous le matelas”. Je trouve même une utilité supplémentaire à notre doublon. «C’est grand, ici. On pourra en avoir chacun un si tu es dans la salle de bain et moi dans mon bureau…» L’espace d’un instant, bref, effrayant, je nous ai imaginés privés de nos moments de tel partage d’une telle intimité que je les chéris, et mon coeur a raté un battement. Dès lors, j’ai provoqué le déraillement du train de la conversation, incapable de m’amuser de son trait d’esprit plutôt réussi, mais qui respire la possibilité d’une île. Exigerait-elle de moi, là, sur le champ, la promesse que je ne quitterai pas la chambre en douce pour m’assurer que notre enfant respire encore que je ne m’y risquerait pas. Un “Oui” pourrait s’assimiler à un mensonge. Un “Non” en aurait tout autant l’allure. «Ni à une deuxième, d’ailleurs…» ai-je toutefois renchéri avec ce soulagement propre à celui qui peut conclure par un sourire tandis qu’elle me guide, main dans la main, vers le canapé.
C’est sa position de “discussion”. Dès lors, aussitôt après avoir recueilli un peu de son affection - J’ai gardé ses doigts enlacées aux miens, j’ai sorti les moutons enragés de leur bétaillère, tous ces petits soucis qui me poursuivent depuis que nous avons fermé la porte principale de l’hôpital, ces tracas qui, sur l’heure, gomment un peu de la tentation qui m’a surpris devant ce bar. Je n’ai pas envie de parler de cet instant de faiblesse de peur qu’il se matérialise une fois de plus. Je l’enfouis au plus profond de moi pour converser autour de mes frères, de mes quelques amis qui me harcèlent pour rencontrer le joyau. «Moi non plus. Au moins, on est sur la longueur d’onde.» Je tente le trait d’esprit, mais je suis bel et bien ennuyé et rassuré qu’elle réfléchisse tout de même à la question. Je le lis dans ses yeux. Je le distingue dans le vert de ses yeux mi-clos et ses lèvres pincées. Pour peu, je serais capable de recoudre le tissu de ses pensées. Elles concernent toutes notre sécurité et, désormais, celles de Micah : elles sont donc identiques aux miennes. La différence, c’est qu’elle propose des solutions. « J’y avais pensé, mais le bateau n’est pas un lieu sûr. Tout le monde sait où il est. Pour ne rien te cacher, j’envisage de le vendre, pour être autre, un plus à l’écart de Brisbane.» Imaginer m’en séparer m’arrache un soupir, mais c’est le fruit d’une mûre réflexion, le fruit de la raison. «Par contre, l’idée d’un appartement en ville n’est pas mauvaise. Je dirais même qu’elle est très bonne.» Il ne serait pas seulement utile pour organiser des rendez-vous familiaux. Il pourrait s’agir d’une adresse, une vraie, celle que l’on pourrait renseigner sur nos papiers, là où on attirerait la police (si elle s’intéressait à nous), nos ennemis, les contrôleurs du flic peut-être. S’il nous arrivait de l’occuper - pour un repas de famille, par exemple - rien ne nous empêche de fiabiliser l’entrée par Callum, quelques agents du casino, des caméras installées devant notre porte et dans le sas dans lequel nous ne pouvons pénétrer que grâce à un mot de passe. L’immeuble pourrait même être géré par un réceptionniste qui surveille les entrées et les sorties. Je suis séduit par la proposition. En revanche, il y a un hic : le temps. Il ne joue pas en notre faveur. Il faut trouver rapidement quelque chose de crédible et, jusqu’à preuve du contraire, je nous vois mal enchaîner les visites avec une nouveau-né d’à peine quelques jours dans sa poussette. «Non ! Je n’en avais pas spécialement.» Mon esprit est trop souvent embrumé par des tourments plus égoïstes. «Mais j’aime bien ce que tu proposes. Je dirais même que c’est parfait, sauf que ça peut pas se mettre en place en trois jours.» Même pour quelqu’un comme Raelyn, habituée à obtenir ce qui lui chante quand ça lui chante, ça ressemble à un exploit. «A moins d’un miracle, je vois pas comment on peut s’y prendre pour le décorer, donner l’impression qu’on y vit. On peut le louer meublé, mais vu le nombre de critères…. Je ne vois même pas comment on pourrait s’y prendre pour les visites..» A moins que l’on fasse appel à un agent immobilier ? Le plus compétent ? Déléguer, ce n’est pas dans nos habitudes, on ne se le cachera pas. «Ou se répartir les visites, quand tu seras en état. Je peux essayer de gagner une petite semaine, mais je pourrai pas faire mieux… sauf si on envisage d’organiser une “petite” fête en petits comités avec mes frères, parrain ou autre…» Nous choisirons sur le volet qui nous souhaiterions inviter. «Un repas sans prétention, dans un restaurant dont on ferait privatiser la salle.» Hors de question, pour l’instant, de rassembler tout le monde au casino. « On gagnera du temps et mettre en place ton idée géniale.» Elle l’est tant que je lui dérobe un baiser qui jure en silence qu’elle est un véritable génie. « Qu’est-ce que tu en penses ?»
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| | | ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34325 POINTS : 3130 TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois. DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : indianred. RPs EN COURS :
(07) chad #3 › spencer #14 › miles #1 (2005) › danaë #4 (2018) › maxwell #7 › miles #2 › cecilia #2
(ua) maxwell #6 (jurassique)
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.
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amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8 › 9 › 10 › 11 › 12 › 13 › 14 › 15 › 16 › 17 › 18 › 19 › 20 › 21 › 22 › 23 › 24 › 25 › 26 › 27 › 28 › 29 › 30 › 31 › 32 › 33 › 34 › 35 › 36 › 37 › 38 › 39 › 40 › 41 › 42 › 43 › 44 › 45 › 46 › 47 › 48 › 49 › 50 › 51 › 52 › 53 › 54 › 55 › 56 › 57 › 58 › 59 › 60 › 61 › 62 › 63 › 64 › 65 › 66 › 67 › 68 › 69 › 70 › 71 › 72 › 73 › 74 › 75 › 76 › 77 › 78 › 79 › 80 › 81 › 82 › 83 › 84 › 85 › 86 › 87 › 88 › 89 › 90 › 91 › 92 › 93 › 94 › 95 › 96 › the end. AVATAR : Lady Gaga CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles) DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall) PSEUDO : stairsjumper INSCRIT LE : 21/02/2019 | (#)Ven 4 Fév 2022 - 21:33 | |
| A change is gonna come Raelyn Blackwell & @Amos Taylor
« Moins de temps qu’il n’en faut pour nous le dire, mais ce sera toujours trop long, elle l’aura pensé et aura eu peur. Ah ! » Amos fait le fanfaron pour cacher une véritable angoisse, une qui nous faudra régler puisque je n’aspire pas à dormir avec ma fille jusqu’à ce que son père juge qu’elle a atteint un âge suffisant pour être mise dans sa chambre : je le connaîs assez pour savoir que, le concernant, il arriverait à trouver des excuses jusqu’à sa majorité. Pour l’arrêter et, avec humour, j’attrape son index dans le mien et je lui adresse un sourire amusé. Micah n’est qu’un bébé. Je n’ai aucune connaissance en la matière, mais je suppose que son petit cœur peut encaisser quelques secondes, une minute peut-être dans une chambre qu’elle devra de toute façon bien apprendre à connaître. « Il faudrait bien qu’elle se familiarise avec la pièce. » Elle y passera du temps. Quoi qu’il en soit, je n’insiste pas puisque, pour les premières nuits, je ne suis pas contre garder Micah dans la même pièce que nous. Après six nuits entières à l’hôpital, j’ai du mal à envisager une coupure nette. « Et ouais, normalement, on a encore le temps avant qu’elle ait envie de ramper partout, de marcher à quatre pattes et de se redresser. Mais, on est jamais trop vigilant. » Si, là, en l'occurrence, il l’est beaucoup trop mais il l’est d’une façon qui attendrit même mon cœur de pierre. Alors, je laisse échapper un rire amusé, caresse sa joue des mes doigts, et rends les armes de bon gré. « C’est grand, ici. On pourra en avoir chacun un si tu es dans la salle de bain et moi dans mon bureau… » - « Hum hum. » Je réalise à peine la place qu’elle prend à présent dans notre quotidien et qu’elle prendra dorénavant pendant des mois et des années. Je ressens déjà pour notre fille un amour maternel profond, mais je ressens un pincement au cœur à l’idée de laisser derrière nous cet équilibre à deux que nous avions réussi à trouver, mon compagnon et moi. « Ni à une deuxième, d’ailleurs… » - « On en reparlera demain matin… » Parce que j’ai envie d’être dans ses bras, juste avec lui. Parce que j’ai besoin de dormir aussi, mes traits sont tirés et quiconque qui prétendrait que j’ai bonne mine serait un menteur. Depuis l’accouchement, je n’ai dormi que de façon entrecoupée par les pleurs de ma fille et je n’ai pas souvenir d’avoir jamais été si exténuée. Mais on en reparlera demain puisque, pour l’instant, je me dis juste qu’il s’agit d’un cap à passer et que, comme moi, le père de ma fille le passera naturellement. Nous avons juste besoin d’une nuit. De deux, peut-être, mais guère plus.
Si je l’entraîne sur le canapé, c’est d’ailleurs autant pour discuter à cœur ouvert que parce que mes jambes me portent à peine. Je m’enroule sur moi même, mes genoux enlacé dans mes mains et appuyée entièrement contre le dossier du canapé. Amos invite le reste du monde dans la conversation et c’est plus fort que moi : je me sens submergée d’obligations dont je ne veux pas, ou pas tout de suite. Micah est née il y a quelques jours à peine et nous n’avons guère profité d’elle chez nous, dans ce nid que nous avons besoin d’aménager pour trois. J’ai besoin de temps, j’ai besoin d’intimité et j’ai besoin d’exclusivité. C’était son cas également, avant tout ça. Qu’est-il en train d’arriver ? « Moi non plus. Au moins, on est sur la longueur d’onde. » Je pousse un soupir de soulagement en réalisant au moins qu’il n’est pas en train de tenter de me convaincre d’ouvrir les portes du loft. Je l’aime rien qu’à nous. « J’y avais pensé, mais le bateau n’est pas un lieu sûr. Tout le monde sait où il est. Pour ne rien te cacher, j’envisage de le vendre, pour être autre, un plus à l’écart de Brisbane. » - « Non… » L’interjection n’est pas un ordre : c’est presque une supplique. « Ne le vend pas. » Rien que de l’évoquer me fait mal au cœur. Le bâteau représente tant d’étape de notre couple que je suis horrifiée. Ma part rationnelle comprend les raisons qui le poussent à l’évoquer, mais la part affective ne peut s’y résoudre. Je préfère encore le savoir à quai, entretenu pour rien et ne pas l’utiliser, que d’envisager de vendre le théâtre de notre amour. Pour chaque problème, j’ai une solution : pourquoi le vendre pour en acquérir un autre quand l’argent n’est pas un problème ? « Par contre, l’idée d’un appartement en ville n’est pas mauvaise. Je dirais même qu’elle est très bonne. » Un sourire illumine mon visage fatiguée et je hoche la tête. L’appartement, en plus d’être un endroit où accueillir nos rares proches, pourrait nous être utile pour les quelques démarches administratives que nous devons faire et que nous aurons à faire en ce qui concerne Micah. Au moins ainsi, notre vrai logement restera toujours secret. « Non ! Je n’en avais pas spécialement. Mais j’aime bien ce que tu proposes. Je dirais même que c’est parfait, sauf que ça peut pas se mettre en place en trois jours. » - « On peut acheter ou trouver à louer un appartement en trois jours… » Amos ne m’écoute pas et, déjà, la part la plus volubile de sa personnalité s’active : il réfléchit, un peu trop peut-être, et il ne voit que des problèmes là où je n’envisage rien de bien compliqué.
« A moins d’un miracle, je vois pas comment on peut s’y prendre pour le décorer, donner l’impression qu’on y vit. On peut le louer meublé, mais vu le nombre de critères…. Je ne vois même pas comment on pourrait s’y prendre pour les visites… » Il continue et je le connais trop pour le couper : je le laisse terminer avant de le reprendre avec douceur. « Ou se répartir les visites, quand tu seras en état. Je peux essayer de gagner une petite semaine, mais je pourrai pas faire mieux… Sauf si on envisage d’organiser une “petite” fête en petits comités avec mes frères, parrain ou autre… » Je fronce les sourcils puisque, ça, nous n’en avions jamais parlé. Je fronce les sourcils parce que j’entends je ne pourrai pas faire mieux et je me sens pieds et poings liés alors qu’il n’a jamais été question que cette enfant vienne avec des contraintes. Elle est à nous. Les gens la verront quand on l’aura décidé et je sens prise au piège. « Un repas sans prétention, dans un restaurant dont on ferait privatiser la salle. On gagnera du temps et mettre en place ton idée géniale. Qu’est-ce que tu en penses ? » Pour ne pas le brusquer - je suis fatiguée et je n’ai pas envie de me disputer, pas alors que je ne suis toujours pas complètement sortie de cet état léthargique et de béatitude qui suit la rencontre de son enfant - je réfléchis aux mots à employer. « J’en pense que tu t'inquiètes pour rien. Il est question d’un appartement vitrine, on peut le trouver en quelques jours. Il n’a même pas besoin de remplir un trop grand nombre de critères si ce n’est posséder deux chambres et donner un minimum l’impression d’être habité. Pour les meubles, on peut payer des gens pour ça. » Peut-être déteste-t-il ma tendance à répondre à tout problème grâce à l’argent, mais dans le cas présent nous n’avons pas d’énergie à dépenser nous même à courir les magasins d’ameublement et nous coller aux casses-têtes que représentent parfois les notices de montage. « Et je ne suis pas contre l’idée d’organiser un repas mais… Un restaurant ? Avec Micah ? Elle a à peine six jours… » Et elle ne tient pas éveillée plus d’une heure. Lui faire subir ce genre de chose est-il nécessaire ? « Et je n’aime pas ce que tu sous-entends… » Je plisse les lèvres, j’y mets toute la douceur possible mais je suis honnête : je l’ai toujours été et je sais qu’il aime cette facette de ma personnalité. « Quand tu dis que tu peux gagner une semaine. J’ai l’impression qu’on doit quelque chose à des tas de gens et qu’elle ne nous appartient déjà plus. » J’ai l’impression que, parce que j’ai donné naissance à un enfant, il y a maintenant tout un tas de normes auxquelles je dois me soumettre et adhérer. « Je veux pas faire les choses parce que c’est ce qu’on attend de moi. Parce que c’est ce qu’on attend de nous. Et je veux pas ressentir la pression de les faire tout de suite, maintenant, parce que c’est qu’ils attendent. » Ne peut-il simplement pas dire à ses frères que nous avons besoin de temps en famille, celle qui nous créons, et que nous organiserons quelque chose lorsque tout le monde sera prêt ? Doucement, je tends mes doigts vers lui pour caresser son bras. « Et j’ai besoin de prendre le temps de n’être que trois. » J’en ai besoin parce que, aussi merveilleux que soit le sentiment d’être sa mère, la venue au monde de Micah a été une expérience douloureuse et en partie traumatisante. J’ai besoin de trouver un équilibre avec elle, et de retrouver un équilibre à deux en la prenant en compte.
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| | | | (#)Dim 6 Fév 2022 - 11:53 | |
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A CHANGE IS GONNA COME
Mon index levé vers le ciel, je me défends déjà d’arguments pour que notre bébé ne dorme pas dans sa chambre trop tôt pour mon coeur de père. Il n’est pas prêt à ce qu’elle soit seule dans une grande pièce qui lui est inconnue et, moi qui ai pourtant fouillé internet pour trouver les réponses à mes questions les plus angoissantes autour de la grossesse, je me garde de recueillir l’avis d’un quelconque psychologue ayant écrit un article sur la question. Je vivrais mal qu’elle conseille ce type d’émancipation trop rapidement à mon goût. J’ai besoin de me fier à mon instinct, moi aussi. Mais, fonctionne-t-il correctement ou est-il parasité par mes traumas ? Si j’en crois le geste de Raelyn qui, pleine de conviction, attrape mon doigt de sa main délicate et un peu froide - preuve de sa fatigue -, bien qu’il m’amuse et m’arrache un sourire, je pressens qu’au terme du combat, je ne gagnerai que quelques jours. Deux ? Trois ? Cinq, peut-être. Pas assez pour former une semaine. Je me prépare donc en me raisonnant puisqu’en mon for intérieur, je sais qu’elle aura raison, la mère de Micah. Je sais qu’il n’est pas question de surprotégé cette gamine : c’est une promesse qui nous lie par un désir commun dont les motivations sont différentes. Hors de question pour Rae que son enfant soit autrement qu’indépendante. Quant à moi, je refuse qu’elle soit faible et fragile, émotionnellement, à l’image de mon aînée. Abdiquer sera une nécessité. En attendant, j’essaie de soigner tous mes vices - ma peur et mon addiction - à l’aide d’un babyphone dernier cri, d’une détecteur de mouvement, de cache-prise, de mousse pour chaque coin de table où autre endroit dangereux du loft. Je soulage mon anxiété en trouvant une utilité à notre double achat. «Quoi ? ça veut dire quoi “hum hum” ? Tu ne trouves pas que c’est une bonne idée ? » Certes, ma complice et moi avons une tendance à la vie en autarcie. Nous aimons évoluer dans le même espace, mais nous ne sommes pas siamois. Chacun vaque régulièrement à ses occupations de façon régulière, ici comme au casino. «Demain matin. D’accord. Pour cette nuit, je monterai le berceau.» Il est destiné au rez-de-chaussée, ce moïse exigu en rotin tressé et habillé d’un tissu duveteux dont j’ignore le nom. Son étroitesse le rend rassurant et rien que de l’imagine dans un lit immense, barré par des planches de bois - on parle de lit-cage dans le milieu - je souffre déjà de palpitations. M’asseoir est une bonne idée finalement. Le canapé réceptionne mon poids et celui de toutes ces emmerdes qui me travaillent, des plus insensées aux plus légitimes.
Outre ma paranoïa de père surprotecteur, il est deux soucis que j’ai concédé au rang des priorités = le bateau et le besoin de mes proches de rencontrer Micah. Pour le moment, chacun s’est contenté d’un appel, voire deux, et des quelques photos du nourrisson que j’ai partagées avec eux. Sauf que je ne suis pas dupe. Ces derniers , qu’ils soient de ma famille de sang ou de confiance, se montreront bientôt plus insistants. Mais où les recevoir ? Le loft est voué à nous servir de bunker, d’où sa façade extérieure qui a conservé son allure industrielle. Quant au catamaran, son emplacement n’est un secret pour personne, d’où l’éventualité non désirée de m’en séparer. Rae s'y oppose fermement avant même que je n’ai terminé cette phrase et j’ai esquissé un sourire touché : elle y tient autant qu’à moi parce qu’il a été le théâtre de décisions et d’instants capitaux qui ont forgés notre couple dans de l’acier trempé. «Un jour où l’autre, quelqu’un y mettra le feu. Si je le vends pas, je dois le déplacer et trouver un emplacement, c’est loin d’être une sinécure.» Les places sont chères parce qu'elles sont rares et si nous ne manquons pas de liquidité, on ne peut résoudre le problème de l’offre trop faible par rapport à la demande. «Je vais voir ce que je peux faire.» ai-je néanmoins ajouté, mi-soulagé mi-assommé par ce nouveau défi et cette inconnue : “Quand vais-je me démonter si le manque d’alcool me souffle à l’oreille que je ne suis bon à rien sans lui : il m’a taillé.” Parfois, j’envie ma compagne pour cette assurance qui transpire par tous les portes de sa peau. Elle est jumelée à sa détermination et elle en devient redoutable. Moi, sans mon pote William Lawson ou autre patronyme pour désigner le whisky, je ne suis nanti que d’une qualité sur les deux. Dès lors, je tourne en bouche. J’aliment un monologue tissé des hics et de ses solutions. A terme, elle tranche ma complice et, comme de coutume, je m’y fie comme ma mère à ses Évangiles. «Trois jours. Avec la petite et toi qui, ne te vexe pas, mais ne respires pas une forme olympique, tu envisages de déléguer à un agent immobilier ?» De suite, je verse moins dans le pessimisme. J’y crois et je m’allège d’un soupir. «D’accord. Je suppose que tu as des contacts. Tu te sens la force de m’en occuper ?» J’avoue, ça m’arrangerait. Négocier avec des représentants commerciaux pour le casino, c’est une chose. Du reste, je ne respire pas l’aisance une fois que je quitte ma zone de confort. Ceci étant, je ne lui imposerai rien : c’est elle qui a mis au monde un enfant, pas moi.
Maintenant qu’il me semble que chaque brèche a été colmatée, je me penche vers ma dulcinée dans l’espoir de la ramener contre moi, mais elle n’a pas changé de position, Rae. Elle est toujours assise en tailleur, l’air préoccupé par la possibilité d’un repas à l’extérieur avec notre progéniture. «Ce n’était qu’une idée en l’air. J’énumérais ce qui était possible, je n’ai pas dit que c’était un impératif.» Mon regard noirci, je me rembrunis un peu, mais je promets d’éviter tout accrochage aujourd’hui, ce qui me paraît compromis au vu de la suite de son harangue. «Je ne sous-entend rien, j’énonce des faits. On ne doit rien à ceux qui ne font pas partie de mon cercle, mais Liam, Taylor, Kelly, Liv… je ne peux pas les tenir à l’écart de l’événement indéfiniment. » Mon débit de paroles est lent, le volume de ma voix mesuré, j’ouïs toutefois le chant que muse ma frustration. « Leur accorder une heure de notre temps à tous les trois n’est pas nous déposséder de la petite. Ils sont concernés, ce sont leur oncle, le tante, des gens qui ont envie de faire partie de leur vie…» Pour conserver cette fausse sérénité, je récupère la main de ma complice délicatement posée, jusqu’ici, sur son genou. «Ce n’est pas pour les autres que je t’ai parlé de visite…» D’appartement ou même de restaurant, ce qui était, je lui accorde, une proposition idiote. «C’est pour moi et aussi pour elle. Je ne peux pas balayer tout le monde parce que, comme toi, j’aimerais qu’on reste tous les trois, ici, tout le temps.» ai-je ponctué ensuite en me demandant où me situer. De quel côté dois-je pencher ? Insister, serait-ce comme un désaveu par rapport à ses besoins à elle ? Renoncer, est-ce un sacrifice de ma part ? L’envie d’un verre me surprend de nouveau par réflexe : il m’aidait bien à démêler le vrai du faux. « Mais si tu n’es pas prête à recevoir qui que ce soit, on fera comme tu voudras.» Je tire cette conclusion puisque, comme Raelyn, je suis épuisé par cette semaine à l’hôpital. Je n’ai pas l’énergie pour me lancer dans un réquisitoire en faveur de mon opinion. Je capitule avec dans la gorge un arrière-goût amer, même si je ne fuis pas. Au contraire, je la tire contre moi pour nous allonger tous les deux dans le divan, priant pour que nous tombions endormis le temps d’une heure ou deux : ne sommes-nous pas voués à calquer nos horaires sur ceux de la petite en matière de sommeil ? |
| | | ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34325 POINTS : 3130 TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois. DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : indianred. RPs EN COURS :
(07) chad #3 › spencer #14 › miles #1 (2005) › danaë #4 (2018) › maxwell #7 › miles #2 › cecilia #2
(ua) maxwell #6 (jurassique)
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.
RPs EN ATTENTE : aisling #3
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amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8 › 9 › 10 › 11 › 12 › 13 › 14 › 15 › 16 › 17 › 18 › 19 › 20 › 21 › 22 › 23 › 24 › 25 › 26 › 27 › 28 › 29 › 30 › 31 › 32 › 33 › 34 › 35 › 36 › 37 › 38 › 39 › 40 › 41 › 42 › 43 › 44 › 45 › 46 › 47 › 48 › 49 › 50 › 51 › 52 › 53 › 54 › 55 › 56 › 57 › 58 › 59 › 60 › 61 › 62 › 63 › 64 › 65 › 66 › 67 › 68 › 69 › 70 › 71 › 72 › 73 › 74 › 75 › 76 › 77 › 78 › 79 › 80 › 81 › 82 › 83 › 84 › 85 › 86 › 87 › 88 › 89 › 90 › 91 › 92 › 93 › 94 › 95 › 96 › the end. AVATAR : Lady Gaga CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles) DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall) PSEUDO : stairsjumper INSCRIT LE : 21/02/2019 | (#)Lun 7 Fév 2022 - 19:02 | |
| A change is gonna come Raelyn Blackwell & @Amos Taylor
« Demain matin. D’accord. Pour cette nuit, je monterai le berceau. » Je hoche la tête doucement, avec le sentiment coupable d’être moi aussi soulagée de ne pas perdre Micah des yeux cette nuit, pas alors qu’il s’agit de la première à notre domicile. Du reste, pour l’instant elle dort, autant ne pas la réveiller puisque, de toute façon, babyphone en main, nous serons prêts à aller la rassurer à l’instant où elle se réveillera. Plus qu’elle, je pressens que c’est Amos qui devra s’habituer à l’idée de la laisser sortir de son champ de vision quelques minutes, quelques heures, puisque l’idée qu’elle soit constamment dans la même pièce que l’un d’entre nous me semble incongrue : elle a besoin de dormir loin du bruit et nous, nous devons pouvoir nous retrouver sans nous soucier de parler en chuchotant à longueur de journée. Je crois que je deviendrais folle, le cas contraire.
Sur le canapé, Amos parle de vendre le catamaran et mon cœur se serre d’un coup sec sans que je ne l’ai nullement anticipé. Il ne peut pas y penser sérieusement. Pas alors que, comme moi, il se souvient que le catamaran a été le premier terrain de jeu de notre amour, celui de nos réconciliations tantôt brûlantes tantôt tendres, du manque de l’autre et de ma guérison pendant laquelle nous avons retrouvé notre chemin l’un vers l’autre, prouvant ainsi de façon définitive que l’idée d’être séparée nous était plus intolérable que celle de pardonner mes frasques pour lui, ses mensonges pour moi. « Un jour où l’autre, quelqu’un y mettra le feu. Si je le vends pas, je dois le déplacer et trouver un emplacement, c’est loin d’être une sinécure. » J’entends toutes ses raisons, et je les comprends tout autant. Bien sûr, elles sont rationnelles, elles ont du sens et la conclusion semble logique. Sauf que l’affect m’empêche d’abonder dans son sens et que rien que de penser à nous séparer de ce bien, j’en ai mal à la tête. Je frotte mes yeux, mon front, à la recherche d’une solution. Je me moque de combien ça doit nous couter. Peut-être détesterait-il cette réponse-là, peut-être a-t-il du mal à gérer ma façon de tout solutionner par l’argent, mais le fait est que c’est celle qui me vient à l’esprit. Je ne suis pourtant pas matérialiste. De mon ancien loft, je n’ai gardé que le contenu de mon dressing. Mais le bateau reste un symbole que je ne suis pas prête à voir tomber. Que je ne veux jamais voir tomber. « Je vais voir ce que je peux faire. » Je hoche la tête, doucement, avant de rouvrir les yeux. « Merci. Je me moque de ce que ça prendra, tu sais. De l’argent, le laisser à cale ou bien le repeindre entièrement pour qu’il ait l’air parfaitement différent. Mais le catamaran, c’est… » Je n’ai pas les mots pour exprimer le fond de ma pensée. Nous ? On ne peut nous résumer à un bateau, ce serait trop réducteur. Un symbole ? L’image n’est pas assez forte. De toute façon, je n’ai pas besoin de terminer ma phrase pour savoir qu’Amos me comprend. Cela ne peut qu’être le cas.
« Trois jours. Avec la petite et toi qui, ne te vexe pas, mais ne respires pas une forme olympique, tu envisages de déléguer à un agent immobilier ? » - « Tu m’as déjà fait de plus beaux compliments. Mais je ne me vexe pas. » J’esquisse un sourire amusé. J’ai croisé mon reflet avant de quitter l’hôpital et tout à l’heure, après avoir couché Micah. Je sais que mes traits sont tirés et que je respire la fatigue. « Pourquoi pas ? Il n’a même pas besoin de nous plaire plus que ça, cet appartement. » Pas comme celui-là, dont je n’aurais laissé le choix à personne au monde. « D’accord. Je suppose que tu as des contacts. Tu te sens la force de m’en occuper ? » - « Je peux passer quelques coups de fil pour donner nos critères et notre budget. » Passer quelques coups de fils, dans mon langage, cela revient souvent à faire de la chose une obsession tant que le problème n’est pas résolu, mais j’ai besoin d’occuper mon esprit à autre chose qu’observer les murs de ma chambre d’hôpital.
« Ce n’était qu’une idée en l’air. J’énumérais ce qui était possible, je n’ai pas dit que c’était un impératif. » - « Et je n’ai pas dit qu’elle était mauvaise. Mais c’est un peu tôt pour elle non ? Elle risque de fatiguer sans qu’on ait profité du repas ? » Et je n’ai pas envie de faire subir ça à notre fille qui n’est qu’un nourrisson, encore moins pour une rencontre dont elle ne gardera aucun souvenir. Du reste, je me confie sur l’impression que son discours me donne et les angoisses qu’il fait naître chez moi avec douceur, je suis autant fatiguée que réticente à me disputer avec lui. « Je ne sous-entend rien, j’énonce des faits. On ne doit rien à ceux qui ne font pas partie de mon cercle, mais Liam, Chad, Kelly, Liv… Je ne peux pas les tenir à l’écart de l’événement indéfiniment. » - « On ne doit rien à ceux qui ne font pas partie de ton cercle mais à eux, on leur doit quelque chose ? » Moi rien. Et nous avons trop dit que nous formons une équipe unie contre le reste du monde pour que j’avale facilement qu’avoir donné la vie vient avec l’obligation d’aller à l’encontre de qui je suis et de ce dont j’ai envie. Je n’ai jamais tenté d’être un obstacle aux relations d’Amos, et parce que je ne l’ai jamais été il sait qu’il n’est pas tant question de si que de quand, et de la forme qui me brusque à cause de ce qu’elle sous-entend. C’est le fond que je tente de creuser. Ce que je cherche à comprendre, c’est si ce qu’il attend de moi a changé d’un coup de baguette magique sans que je ne sois au courant ou ai donné mon accord. « Leur accorder une heure de notre temps à tous les quatre n’est pas nous déposséder de la petite. Ils sont concernés, ce sont ses oncle, sa tante, des gens qui ont envie de faire partie de leur vie… » Moi, je ne veux personne dans la vie de ma fille, mais je sais que c’est excessif. Je tente de faire le tri entre ce que ma possessivité me souffle - c’est à récuser sans même en parler - et ce que j’estime être légitime. Le besoin d’entendre que nous ne devons rien à personne et que nous avancerons à notre rythme lui, l’est à mon sens. « Ce n’est pas pour les autres que je t’ai parlé de visite… C’est pour moi et aussi pour elle. Je ne peux pas balayer tout le monde parce que, comme toi, j’aimerais qu’on reste tous les trois, ici, tout le temps. » Bien sûr que si qu’on le peut. Quand avons-nous signé pour remettre à d'autres notre libre arbitre ? Si, comme moi, il a besoin de quelques jours loin de toute agitation, qu’est ce qui nous en empêche ? Que je sache, ces gens-là n'ont pas porté notre enfant neuf mois et ces gens-là ne se lèveront pas toutes les nuits quand elle pleurera. « Mais si tu n’es pas prête à recevoir qui que ce soit, on fera comme tu voudras. » Il m’attire contre lui et je me laisse faire sans opposer la moindre résistance. Au contraire, lorsqu’il caresse ma peau et mes cheveux, je ferme les yeux un instant, avant de les rouvrir pour ne pas laisser la conversation se terminer - la faute à la fatigue - d’une façon qui me donne l’impression qu’il cède contre son gré, sans être convaincu que ce que je dis, ce que je demande, cela n’a rien d’excessif. « Je n’ai jamais dit que j’y étais opposée. Et je crois que tu me connais assez pour savoir que, si tu en as besoin, ça se fera. » Le contraire serait insultant. Je n’ai dit mot quand sa mère est venue nous rendre visite moins de quarante huit heure après l’accouchement et j’ai fait front avec lui toutes les autres fois ou elle a craché sur notre couple, sur notre famille. « Je veux juste pas considérer qu’on doit quoi que ce soit à quiconque d’autre que nous. » Il est la seule personne envers laquelle j’ai des devoirs, parce que je l’ai décidé, parce que je suis tombée amoureuse de lui et que j’ai décidé de lui appartenir. Le reste du monde peut aller se faire foutre. « On le fera si t’en as besoin. Si elle en a besoin. Mais s’il te plait, quand on sera tous les deux prêts. » Parce qu’il sait aussi que je le serai. Lui ai-je déjà fait miroiter quelque chose juste pour le satisfaire sans avoir l’intention de tenir parole ?
« Je suis épuisée. » Je ne suis pas sûre d’avoir besoin de le lui préciser, alors que j’ai déjà fermé et rouvert les yeux plusieurs fois en l’espace de cinq minutes, alanguie contre lui. « C’est grave si je m’endors sur toi ? » Je le rouvre juste pour plonger mon regard rieur dans le sien, alors que ma main s’enroule dans ses cheveux.
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| | | | (#)Jeu 10 Fév 2022 - 13:11 | |
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A CHANGE IS GONNA COME
Je me suis préparé à la possibilité d’être convoqué par la police pour qu’un agent m’annonce m’annonce, l’air désolé, que le catamaran aura brûlé dans un incendie criminel. Peut-être le foyer aura-t-il causé des dommages aux navires voisins dont les occupants, surpris par les flammes, auront été emportés par les gaz dégagés ou brûlés vifs. Je m’y attends depuis que Strange, deuxième du nom et sa colère m’ont chopé sur le catamaran dans le but de tabasser ou d’exprimer sa peine et son inquiétude pour cette amie qu’il aura trahie durant quinze ans et qui est aujourd’hui la mère de ma petite fille. Le vendre me chatouille depuis un moment. Le décider m’a moi-aussi désolé. Normalement, peut-être devrais-je insister pour que Raelyn ne pense pas avec le cœur, mais plutôt avec son cerveau. Le mien n’y étant pas non plus, j’abdique. Je réfléchis à d’autres solutions. Je réfléchis quelle patte il serait bon de graisser pour qu’il soit déplacé, plus loin, dans une Marina dans la ville côtière la plus à proximité de Brisbane. «Je sais…» “Je sais ce qu’il représente pour toi.” «Je ressens la même chose.» ai-je affirmé, tête basse, jouant avec mes doigts, moins par pudeur que par impuissance. Je ne suis pas certain de trouver les appuis pour sauver le symbole de l’évolution de notre histoire, raison pour laquelle je ne lui promets rien d’autre que d’essayer, pas de réussir cette prouesse de négociation. Un long soupir m’échappe. Il trahit mon désarroi - nous n’avons pas encore abordé le fond de ce qui me préoccupe - et ma fatigue post-hospitalisation. C’est ma complice qui a donné la vie, je ne me permettrais pas de comparer mon épuisement au sien. Toujours est-il que mes nuits et mes journées n’ont pas été de tout repos. L’idée de nous trouver un appartement de fumée, en plus des premiers jours seuls au loft avec Micah, cumulé au problème du bateau et de mes proches insistants, curieux, pressés de rencontrer le nourrisson me paraît insurmontable. Ma dulcinée est toutefois une force de la nature. Nous avons jugé cette location comme étant la meilleure option - il crédibilisera notre couverture - et elle est prête à contacter une agence immobilière. Je lui ai proposé à moitié pour la blague et l’autre avec sérieux que si le bien pouvait nous plaire, j’en serais ravi : «On n’a jamais trop de terrain de jeu.» ai-je ponctué par un sourire plus détendu. Nous avons, ensemble, extirpé une épine de nos pieds… du moins l’ai-je cru avant qu’elle sous-entende que c’était la mienne, pas la sienne.
Je ne saurais expliquer par quel émoi j’ai été percuté au moment de sa révélation. Rae se sent oppressée par le désir de mes amis et de mes frères. Que dois-je comprendre ? Que j’en demande trop ? J’aime qu’elle ne soit pas conventionnelle, ma compagne. Ceci étant, chaque événement, heureux ou malheureux, est bardé de son lot de conséquences et d’obligations. J’ai beau lui expliquer que ce repas était le fruit d’une réflexion menée à l’oral, mais c’est vain. Elle ne semble pas l’entendre. Je ne jurerais pas qu’elle m’écoute d’ailleurs. Au contraire, elle saisirait l’étendue des enjeux : l’équilibre de ma relation avec les miens. «Oui. Sans doute que c’est trop tôt, même si elle pourrait très bien s’endormir dans sa poussette sans être gênée par le bruit. J’ai dit : privatiser la salle aussi. Et, de toute façon, ce n’est plus à l’ordre du jour. On a une parade en plus. » “Vient-en aux faits, à ce qui te travaille, t’agace, te bouleverserait peut-être.” Je l’écoute religieusement. Mon silence est solennel. Dans ma tête, mille théories se bousculent : s’agit-il d’exclusivité ? De jalousie maternelle ? D’un rejet total de la norme ? Cette hypothèse-là, elle ne m’étonne pas. C’est ce qui m’a plu aussi chez Raelyn et je ne crache jamais dans la soupe que je bois. La déduction qui ne m’enchante pas, c’est ce rapport à la reconnaissance, à ce qui ressemble pour elle à un devoir derrière lequel se cacherait une dette quelconque. Or, il n’est pas question d’elle et des autres, mais de moi. Exclusivement de moi et de mes obligations, celles liées à ce que j’ai été avant que ma partenaire ne me sauve de moi-même. «Toi, non. Moi, oui.» Ils m’ont vu tomber. Ils étaient là lorsque j’ai baissé les âmes et perdu toute combativité. Certains ont essayé de me relever malgré ma résistance à relever la tête, à me relever tout court quand la vie m’a mis à genoux. Je les ai tour à tour repoussés, méprisés et nombreux sont ceux qui m’ont fui. L’acharnement de ceux qui se sont accrochés, qui m’ont tenu fermement par la main pour empêcher la noyade, je refuse de leur manquer de respect en les gardant à l’écart de mon renouveau. Ils y ont contribué. Ils ont été un soutien sans faille. Ils ont participé à faire de moi celui qui a tapé dans l'œil de ma compagne. «Les garder à l’écart de ce qui constitue mon bonheur aujourd’hui, c’est leur cracher au visage alors qu’ils ont fait énormément pour moi. C’est ruiné tous les efforts que mes frères et moi avons fait pour essayer de recréer les relations saines que nous partagions étant enfant. Sans eux, tu ne m’aurais même pas regardé, Rae. J’étais une épave. En fait, je ne serais même pas venu jusqu’à toi et on n’en serait pas là. Alors, non, toi tu ne leur dois rien, mais je le répète, moi ? Oui ! » Est-ce un argument valable pour lui imposer des rencontres qu’elle ne souhaite pas ? Tout dépend de son sens de la compromission et ne dépend-elle pas de la force de notre équipe ? Le penser, c’est douter de ce que nous sommes et je l’interdis, me l’interdis. Je ne peux remettre l’authenticité de notre association à chaque fois que nous ne tombons pas d’accord. Ainsi ai-je coupé court à cette discussion au terme de quelques arguments supplémentaires. Suis-je frustré ? Evidemment. Je renvoie la faute sur l’éreintement et l’agitation de ces dernières semaines et sur l’anxiété dont la source est le changement à venir dans notre quotidien. Je ne me gêne donc pas pour la ramener contre moi, l’allonger sur moi et de la serrer dans mes bras tandis qu’elle cache sa frimousse dans mon cou et que mon menton repose sur le haut de son crâne. Je suis de suite frappé par l'abattement. Quand sera-t-elle prête, ma future épouse ? Sera-t-il trop tard pour les miens ? M’en voudront-ils ? Vais-je être obligé de leur présenter des excuses ? Mes paupières se ferment et s’ouvrent alors que je lutte contre le sommeil. «Moi aussi.» ai-je d’ailleurs admis sans plus commenter la conversation qui nous oppose. «Et, non ! Pas du tout.» Je me suis installé plus confortablement encore et, si une heure s’est écoulée avant que Micah ne pleure - elle nous a mis sur pied instantanément - elle nous aura fait du bien… au moins, en ce qui me concerne, physiquement. des bribes de notre discussion me poursuivent de secondes en minutes, d’heures en journée. Au plus le temps défile, au plus ma frustration se transforme en contrariété, en amertume, en envie de boire. Je combats cependant. Je guerroie contre moi, contre mon addiction qui me murmure que j’y verrais plus clair avec un verre.
∞∞∞∞∞ J’ignore combien de jours se sont écoulés entre le moment où, me persuadant que nous avons trouvé un rythme de croisière acceptable, je me suis arrêté au casino plus de deux heures pour y recueillir la compta, prendre le pouls et la température générale au sein des équipes. J’y suis passé en début de soirée et, Raelyn, m’a confié Micah pour se substituer à moi au sein de notre entreprise, pour des raisons identiques aux miennes, mais au niveau du Club. Quelques soirs, c’est moi qui descends dans les sous-sols au sujet de la contrebande des armes. On m’y salue avec respect. Les hommes me regardent peu ou cherchent à gagner mes faveurs. Les figures féminines - elles sont rares - ne me regardent jamais droit dans les yeux. Seules les Moineaux osent m’adresser la parole ou m'adressent un signe de tête. Un soir, à force de ruminer mes irritations, je suis tombé dans ce que j'appellerais un guet-apens, un piège tendu par mon addiction, ce fin limier a flairé mes ennuis, mes tracas. Il n’a provoqué aucune embellie en moi. A l’inverse, il a assombri le soleil que Micah fait briller dans notre vie. Il a noirci le tableau au point que, interpelé par un client habituel du casino m’invitant à boire un verre d’une bouteille de champagne griffée. Louchant sur la bouteille qu’il agite sous mon nez, entraîné par le bras qu’il enroule autour de mes épaules, je suis pris d’une hésitation folle. Est-il vrai qu’un verre pour ruiner des mois d’abstinence ? Est-ce que siroter un peu de bulle me fera replonger ? Un ! Juste un. Je m’arrêterai à ça, je me le jure. Quelle hérésie. Drogue, alcool, jeu, c’est du pareil au même. J’en ai bu deux, trois, quatre. J’en ai recommandé une autre pour le patron. J’ai joué une main ou l’autre à une table de poker avant de rentrer. Je ne suis pas ivre, mais avant de quitter les lieux, j’ai été pris d’une honte profonde, d’un sentiment d’échec qui m’a collé à la peau parce que j’ai conclu mon erreur par un whisky… un whisky que je regrette d’avoir avalé cul-sec. Celui-là, il ne passera pas inaperçu et, quoique je ne titube pas, ma tête me tourne tout de même dès lors que j’ai poussé la porte de l’appartement. Je n’ai pas osé ouvrir la bouche de crainte que ma voix trahisse que je vogue entre “je suis juste un peu éméché, ça n’arrivera plus” et le “je suis en état d’ébriété, car je ne tiens plus comme hier, et je me bats pour le cacher”. Je n’ose même pas approcher ma fille. Je me dirige d’un pas décidé - trop pour être naturel, c’est l’objet de ma quête pour sauvegarder les apparences - vers la cuisine, ouvre le frigo et engouffre un morceau de pizza pour donner le change et parce que me remplir l’estomac épongera ce que j’ai bu.
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| | | ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34325 POINTS : 3130 TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois. DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : indianred. RPs EN COURS :
(07) chad #3 › spencer #14 › miles #1 (2005) › danaë #4 (2018) › maxwell #7 › miles #2 › cecilia #2
(ua) maxwell #6 (jurassique)
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.
RPs EN ATTENTE : aisling #3
RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens
amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8 › 9 › 10 › 11 › 12 › 13 › 14 › 15 › 16 › 17 › 18 › 19 › 20 › 21 › 22 › 23 › 24 › 25 › 26 › 27 › 28 › 29 › 30 › 31 › 32 › 33 › 34 › 35 › 36 › 37 › 38 › 39 › 40 › 41 › 42 › 43 › 44 › 45 › 46 › 47 › 48 › 49 › 50 › 51 › 52 › 53 › 54 › 55 › 56 › 57 › 58 › 59 › 60 › 61 › 62 › 63 › 64 › 65 › 66 › 67 › 68 › 69 › 70 › 71 › 72 › 73 › 74 › 75 › 76 › 77 › 78 › 79 › 80 › 81 › 82 › 83 › 84 › 85 › 86 › 87 › 88 › 89 › 90 › 91 › 92 › 93 › 94 › 95 › 96 › the end. AVATAR : Lady Gaga CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles) DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall) PSEUDO : stairsjumper INSCRIT LE : 21/02/2019 | (#)Sam 12 Fév 2022 - 13:44 | |
| A change is gonna come Raelyn Blackwell & @Amos Taylor
A cause d’une simple formulation, je me sens bousculée alors que, jusqu’à présent, j’ai fait preuve d’abnégation en ce qui concerne ses proches. N’ai-je supporté les nombreuses remarques insultantes de sa mère ? N’ai-je pas fait fi de ma fierté, pour lui, n’ai-je pas fait le trajet jusqu’à chez lui pour annoncer ma grossesse aux siens au cours d’un déjeuner qui ne pouvait que mal tourner ? Pourquoi, alors que j’exprime mon besoin de temps, ne se met-il pas à ma place l’espace d’un instant ? Ai-je trop minimisé l’impact de l’attitude de sa mère, au point qu’il ne voit même plus mes efforts comme de l’abnégation mais comme la normalité ? J’ai l’impression d’être toujours poussée hors de ma zone de confort un peu plus loin et si, habituellement je me sens confortable à chaque pas, cette fois je viens d’accoucher et j’ai envie - non, j’ai besoin - de m’écouter moi. J’ai besoin qu’il comprenne que, aujourd’hui, respecter ses obligations envers les autres est moins important que de respecter celles qu’il a envers moi. Que c’est moins important que de nous accorder du temps à deux et à trois, pour nous lier à notre enfant, pour trouver des habitudes qui nous conviennent à tous les deux et nous permette de trouver un équilibre entre notre inquiétude permanente pour notre fille et notre besoin de nous retrouver à deux, pour notre couple. Suis-je égoïste de penser que, dans le cas présent, mes besoins sont censés prédominer sur le fait de devoir rendre des comptes ou se préoccuper de qui que ce soit d’autre que nous ? Est-ce égocentrique de considérer qu’à six jours à peine de mon accouchement, je suis censée être sa priorité, pas le reste de son monde ?
« Toi, non. Moi, oui. » Et ce qu’il me doit à moi, n’est-ce pas plus important ? Je l’observe en silence, peu désireuse d’envenimer le débat, lasse de devoir me justifier pour qu’il comprenne mon point de vue, fatiguée par toute l’agitation de ces derniers jours. « Les garder à l’écart de ce qui constitue mon bonheur aujourd’hui, c’est leur cracher au visage alors qu’ils ont fait énormément pour moi. C’est ruiner tous les efforts que mes frères et moi avons fait pour essayer de recréer les relations saines que nous partagions étant enfant. Sans eux, tu ne m’aurais même pas regardé, Rae. J’étais une épave. En fait, je ne serais même pas venu jusqu’à toi et on n’en serait pas là. Alors, non, toi tu ne leur dois rien, mais je le répète, moi ? Oui ! » Je ferme les yeux quelques secondes, je masse ma tempe droite gauche d’une main et ma nuque de l’autre. « Notre fille est née il y a six jours. J’ai accouché il y a six jours. » Et ses parents nous ont rendu visite moins de quarante huit heures après ça. Mon corps est épuisé et, depuis, j’apprends à devenir une mère alors que je ne m’y étais jamais préparée. Je suis bouleversée par tout ce que je ressens et angoissée par chaque variation de respiration de Micah. « Alors je te demande pas de tenir qui que ce soit à l’écart. » Qu’il le pense et le formule, c’est insultant. « Mais je crois pas que de te demander de faire les choses à mon rythme, ce soit déraisonnable. » Je n’ai pas non plus l’impression de lui demander de cracher au visage des ces gens auprès desquels il se considère endetté. J’ai plus l’impression de lui demander de ne pas cracher sur mes besoins, mes sentiments et mes angoisses. Je ne veux pas me sentir ensevelie par les obligations alors que notre fille vient de naître et que nous avons quitté l’hôpital aujourd’hui. Je veux profiter d’elle, de mon compagnon et de notre nouvelle complicité sans émotions contradictoires qui se mêle à tout ça.
Il m’attire contre lui et j’abandonne avec amertume. La frustration, elle ne vient pas de se réponse - il abdique, il consent à faire les choses quand je serai prête, mais de ce que je ressens qui émane de lui. Il est amer, il fait un pas dans ma direction avec amertume et frustration là où j’aurais voulu qu’il se mette à ma place et comprenne. Là où j’aurais voulu qu’il me prenne dans ses bras, qu’il me rassure, qu’il me rappelle que c’est moi qui importe à ses yeux et comment je me sens : pas ce que penseront ou ressentiront les autres. « Moi aussi. Et, non ! Pas du tout. » Je ferme les yeux. Je me dis que ce n’est pas grave, que chacun doit simplement prendre le temps de se mettre à la place de l’autre et que, demain ou d’ici quelques heures, nous crèverons l’abcès avec douceur. Mais le son des pleurs de notre fille nous réveille alors que nous avons dormi à peine une heure. De mon côté, j’aurais eu besoin de quelques heures de plus. Je suis tirée d’un sommeil profond et Amos réagi le premier et se lève au premier bruit, comme monté sur ressort. Moi, je le suis avec une minute de retard et alors qu’il change notre fille, je lui sert d’assistante pleine de bonne volonté, mais qui manque toutefois un peu d’énergie.
❈❈❈❈
C’est le bruit de la clé dans la serrure, ou celui du frigo qu’on ouvre - je ne sais pas trop bien. Il me faut quelques secondes pour comprendre que, veillant ma fille qui pleurait sans raison - elle était nourrie, changée et je l’ai tenue dans mes bras pendant une éternité - je me suis endormie assise sur un fauteuil à côté de son berceau. Micah dort à poings fermés et mon dos est douloureux : je me demande où est la justice, dans tout ça. Je m’étire en me levant et, sans regarder l’heure, je m’aventure sur le palier, puis au premier étage où je trouve Amos en train de réchauffer une part de pizza de la veille. Je me frotte les yeux et, une seconde plus tard, je suis à son niveau. « Quelle heure il est ? » Le son de ma voix me surprend moi-même : il montre que je me réveille à peine. Doucement, je m’avance à son niveau et j’entoure mes bras autour de sa taille. Je ne suis pas assez ensuquée pour ne pas remarquer que ses vêtements et son haleine sentent l’alcool. Surprise, je fronce les sourcils avant de reculer légèrement la tête. Son regard penaud est une confession dont je n’avais pas besoin : je suis prête à mettre ma main à couper qu’il a bu du scotch. Doucement, j’enroule un bras autour de son cou : je n’ai pas l’intention de le disputer ou de lui reprocher quoi que ce soit. Le faire maintenant serait contre productif et, de toute façon, je suis plus préoccupée pour sa santé que en colère. Je ne suis pas Sarah : ma seule raison de le pousser dans la voie de la sobriété, ce sont les pronostics pessimistes des médecins. « Micah dort. Depuis au moins une heure et demie je crois. » Je le lui annonce avec douceur et un sourire sur les lèvres. « Tu veux monter l’imiter ? » Doucement, je caresse ses lèvres du bout du pouce, avant de me hisser sur la pointe des pieds pour y déposer un baiser. Ma main glisse dans la sienne et, si je me tais, mon regard lui souffle ce n’est pas grave, ne t’en fais pas. Je l’entraine à l’étage et, lorsque je m’endors, c’est mon corps contre le sien, son dos contre mon torse, mes bras passés autour de lui.
Micah ne nous offre guère plus de deux heure de répit. Ses pleurs me réveillent dans un sursaut, et, pour épargner Amos qui doit déjà souffrir de et regretter ses choix de la veille, je m’extirpe hors du lit pour attraper mon poupon dans les bras. Je quitte la chambre, descends à l’étage avec Micah dans les bras et, après l’avoir nourrie, je m’allonge sur le sofa, ma fille dans les bras. Elle pleure encore et, frustrée de ne pas être capable de la calmer, je ne remonte pas à l’étage. Je la garde contre moi, coincée entre mon corps et le dos du canapé, jusqu’à ce qu’elle s’endorme, et moi avec.
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| | | | (#)Lun 14 Fév 2022 - 0:15 | |
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A CHANGE IS GONNA COME
J’aurais souhaité que sa bouille s’illumine du reflet de la compréhension, qu’elle conclut tous mes aveux d’un : “je comprends, on le fera”, mais il n’est jamais venu ce sourire compatissant rempli d’empathique qu’elle me réserve habituellement. Ses soupirs et ses regards trahissent qu’elle entend, mais qu’elle n’est pas concernée par mon besoin d’offrir à mes proches qu’ils n’ont plus de raisons de s’inquiéter pour moi. Je ressens cette nécessité de clamer haut et fort mon bonheur afin d’adoucir ces choix qu’ils ne comprennent pas - le casino (certains s’étonnent que je possédais autant de liquidité) et, pour les quelques initiés mis au courant - Olivia et Callum - d’avoir ouvert les sous-sols du bâtiment pour couvrir les activités illégales de Raelyn, d’y avoir pris part en fomentant un stratagème pour blanchir l’argent rapporté par les méfaits de l’organisation criminelle, le noyer dans la comptabilité du casino afin que chacun puisse profiter du fruit de son labeur en toute impunité. Toutefois, je respecte que Raelyn ne puisse s’intégrer derrière ces raisons qui n’incombent qu’à moi puisqu’elle a raison : elle a vécu une expérience traumatisante il y a à peine six jours. Notre enfant dépend de nous et aussi de ce fichu sort qui m’aura été rarement clément. Depuis la naissance de Micah, je ne dorme pas. Je veille comme un chat perpétuellement aux aguets. Je garde un œil ouvert sur mon poupon et je glisse régulièrement ma main sur son petit torse pour m’assurer qu’elle respire encore. Je gaspille de longues heures que je pourrais consacrer à un repos bien mérité pour surveiller que l’enfant ne bleuïsse pas faute d'une apnée qui pourrait lui être fatale. Je rêve que la mort subite du nourrisson ne nous l'arrache pas sans préavis et je sors ensuite de mon sommeil en sueur, agité de tremblements et avec une envie d’éteindre ces émotions dans de l’alcool. Au fond, je saisis l’étendue de la demande Raelyn. Serait-ce moins buté - ou serais-je toujours celui qui discute avec un verre de whisky à la main, que j’aurais été plus raisonnable et moins égoïste. Et n’est-ce pas ce qui me tracasse alors que j’abdique ? Que je capitule sans argumenter sur la requête de ma complice ? Elle me réclame du temps, et elle en aura. Je suis mal à l’aise parce que j’ignore comment l’expliquer à mes frères - Zach mis à part - et à mes frères d’armes qu’il leur faudra attendre avant de rencontrer la nouvelle Taylor. Je ne sais comment m’y prendre parce que la notion de temps est vague et incontrôlable. Je saurais prédire les heure et jour où Raelyn se sentira prête à recevoir du monde dans cet appartement de façade qui aura tout d’un mensonge. Alors, que leur répondre s’il me retourne la question du “quand” ? La vérité ? Que Raelyn est fatiguée, qu’elle a besoin de repos, de se retaper et, en tant que couple, d’apprivoiser la vie à trois ? C’est acceptable, mais il n’y a pas de date repère pour alléger le poids de leur curiosité. C’est tout ce à quoi je pense alors que je coupe court à notre échange en tirant ma dulcinée contre moi. Bien sûr, mon attitude certifie d’une certaine amertume que je suis incapable de cacher. Elle respire dans ce «Non ! ce n’est pas déraisonnable.» auquel je n’ajoute rien, pas même un : “mais n’oublie pas” qui suggérerait que je n’en reste pas moins pressé par mes proches. A quoi bon ? Je l’ai exprimée et elle n’est pas idiote, Rae. Elle veille à penser à elle, à respecter son corps qui se remet à peine de son accouchement. Moi, j’ai simplement peur qu’elle s’enferme dans les travers de sa possessivité envers notre enfant, travers qui nous est commun mais contre lequel j’essaie de lutter, sans doute parce que j’ai assisté en spectateur au miracle de la vie, que la douleur et l’inconfort de Rae cette nuit du 26 décembre, je l’ai devinée sans la vivre physiquement. N’est-ce pas là une raison suffisante pour éviter d’ajouter une dose de pression sur ses épaules en renchérissant d’un “traîne pas trop quand même” ? Je pense que la remarque serait déplacée. Aussi, je m’enferme dans le silence que je ne brise que pour l’inviter à s’endormir, là, contre moi, là où je suis en mesure d’embrasser son front ou de porter sa main jusqu’à mes lèvres.
D’après l’horloge, Micha ne nous a accordés qu’une petite heure d’un repos bien mérité pour Raelyn et d’un beaucoup profond pour moi. A peine avait-elle poussé son premier cri que je déplaçais sa maman avec délicatesse pour relever. Debout sur mes deux jambes et suivi de près par Raelyn, j’ai grimpé quatre à quatre les escaliers pour rejoindre notre petite fille dans sa chambre. J’ai peur d’avoir réagi trop tard, qu’elle se soit sentie seule trop longtemps à son goût puisqu’elle n’a pas la notion du temps dans son univers tapissé d’instinct. En la prenant dans mes bras, je l’ai bercée et je lui ai chuchoté à l’oreille que tout allait bien, qu’on était pas loin, qu’on ne le sera jamais. Je le lui ai psalmodié jusqu’à ce qu’elle se calme et que je puisse la changer sans que son agitation n’entrave le bon déroulement de l’entreprise. Rae est déjà avec nous. Je ne l’ai devancée que de quelques pas. Elle m’observe, nous observe et moi, couche-culottes et lingettes de liniment à la main - (rien de toxique pour ma merveille), je lui ai adressé un sourire. «Tu devrais aller dormir. Je m’en occupe, tu sais. Il faut qu’un de nous se retape vraiment si on veut tenir le coup et moi, je n’ai pas envie de dormir.» Et pour cause, dès demain, il faudra montrer au minimum ma bouille au casino et, Raelyn, sera forcée d’en faire de même. Pas de repos d’accouchement pour les indépendants. L’affaire doit continuer à tourner et pour éviter la démotivation des employés du casino et une mutinerie au sein du Club, il faut convaincre tout un chacun que Micah ne modifie en rien nos objectifs ou nos ambitions pour chacune des entreprise abritée par l’Octopus.«Laisse-moi juste le temps de déplacer le berceau dans notre chambre.» Pour ce faire, je lui ai tendu le bambin propre comme un sou neuf. «Ensuite, va dormir, je m’occupe du reste et on te rejoindra dès qu’elle sera prête à dormir plus de 5 heures d'affilée.» ai-je promis en encourageant Raelyn dont les yeux verts sont cernés du mauve de l’épuisement de plusieurs baises : le front, les paupières, le bouton du nez, ses lèvres.
∞∞∞∞∞ Quand je pénètre dans l’appartement, il est silencieux. L'obscurité recouvre de son manteau le rez-de-chaussée. Pourtant, quoique je veille à me faire discret pour ne perturber aucun membre de ma famille, tant pour sa tranquillité que pour garder ma frasque du soir secrète, je déploie une énergie folle pour maîtriser ma démarche, pour garder le contrôle sur mes gestes, sur mon attitude en général. J’essaie de donner le change pour me préparer a être le plus naturel possible lorsque je grimperai à l’étage pour demander pardon à mon bébé et rejoindre sa mère dans son lit, penaud, mais sans trop avoir l’air d’y toucher, comme si la grossesse et l’accouchement jumelés l’avaient privée de la moitié de ses neurones. C’est idiot, mais j’y consacre tant de volonté que j’en sursaute lorsque la voix de la précitée me surprend dans la cuisine. «Je ne sais pas. L’heure de dormir… Désolé de t’avoir réveillée.» Est- ce bien étonnant ? Elle a le sommeil léger d’une mère et je suis resté absent longtemps si j’en crois les chiffres de l’horloge de la cuisine. Je la distingue, mais je suis incapable de les lire : le monde tourne un peu. Je jurerais que les aiguilles se déplacent sur le cadran plus vite qu’à l’habitude ou qu’elle vacille… à moins que ça ne soit moi, évidemment. Mon cinéma ne tiendra pas longtemps la route même si le timbre de ma voix est égal. J’empeste le whisky pur malt hors de prix puisque je n’ai pas réussi à me contenter des quelques verres de champagne partagés avec l’un de nos plus fidèles clients. Dès que ma dulcinée m’a serré dans ses bras, j’ai su que j’étais démasqué. Certes, elle n’a pas changé d’attitude. Selon son reflet - je l’aperçois depuis la vitre du micro-onde - ses traits ne sont pas tirés d’agacement et ses pupilles ne noircissent pas à cause de la déception. Toutefois, j’ai baissé les yeux et la tête, trouvant un attrait particulier pour mes chaussures. Je suis mal à l’aise à cause de ma sortie de route. Mes pensées se bousculent et traitent toutes de la honte pour déboucher ensuite sur les regrets. J’en suis perclus et je ne peux que hausser les épaules alors qu’effectivement, mon lit m’appelle. «J’aurais voulu aller l’embrasser avant…» Autrement dit, “rentrer plus tôt”, mais c’est plus difficile à avouer. J’y viendrai somme toute plus tard. Sur l’heure, j’engouffre mon morceau de pizza avant la fin de la minuterie et après avoir recueilli le baiser que Rae m’offre sans réticence, sans exprimer la moindre forme de dégoût. Au contraire, elle me tire derrière elle, me guide et je ne proteste ni quand elle m’aide à me déshabiller - quoique je ne sois pas ivre au point d’être inapte à me dévêtir seul - et à ramener sur nos corps la couette «J’avais pas prévu de rentrer si tard.» Moins encore dans cet état… Je lui aurais bien demandé pardon, mais la chaleur de son corps contre le mien, la fatigue liée à l’alcool - effet indésirable né d’une abstinence non négligeable - et mon soulagement que Rae n’ait pas hurlé, crié ou exprimé sa frustration, j’ai rapidement fermé les yeux. J’ai sombré dans les méandres de rêves oubliés dès les petites heures de la matinée, ma nuque coincée dans le cou de cette femme indulgente qui m’aime, tel que je suis… cette femme qui rêve à mon abstinence non parce que l’alcoolisme est un défaut notoire à ses yeux, mais parce qu’elle me veut auprès d’elle en pleine santé et que les médecins ont affirmés que mon addiction n’était pas compatible avec ses désirs.
Je me suis levé tard. Beaucoup trop tard pour assurer mon rôle de père. Tous mes remords m’ont aussitôt rattrapé. Elles ne m’ont accordé aucun répit. Elles m’ont privé de cette seconde nécessaire à notre cerveau de se remettre, celle durant laquelle on oublie tout, y compris, y compris qui l’on est. Elle a disparu alors que j’ai dévalé les escaliers quatre à quatre jusqu’à la cuisine, puis au salon, le pas ralenti par le silence que perturbe la respiration lourde de Raelyn. Elle s’est endormie dans le Sofa. Pourquoi ? C’est un mystère. Ce qui l’est moins, c’est de trouver son poupon bien à l’abri du danger, le dos contre le dossier du fauteuil et le corps arqué de sa mère pour faire barrage, pour la préserver de toute chute. Le tableau est si touchant que j’avance en catimini pour récupérer le polaroïd que Raelyn m’a offert - il n’est jamais bien loin - et j’ai tiré le portrait des deux femmes qui font battre mon cœur d’un amour infini. Vraisemblement, Micah ne dort pas, elle. Elle gigote, regarde autour d’elle pour n'apercevoir que des formes un peu floues. Le plus précautionneusement du monde, j’ai récupéré le nourrisson à laquelle j’ai chuchoté quelques mots doux à son oreille. Je lui ai préparé son biberon et je suis remonté avec elle, non pour dormir, mais pour accorder à sa maman tout le loisir de le faire. Je lui ai donné le bain. J’ai stimulé ses sens à l’aide des jouets pour nouveaux-nés qui nous ont été offerts ou que nous avons acheté. Elle découvre les textures, les formes… Ce moment partagé rien qu’avec Micah m’a fait du bien bien que j’ai été heureux de retrouver sa maman Dieu seul sait quand dans la journée. «Tu azs déjà l’air plus reposée.» ai-je admis avec sincérité. «Elle est lavée, habillée, elle a déjà eu ses trois biberons et là, on jouait un peu, avant la sieste. Je voulais pas la mettre au lit avant que tu ne te réveilles.» J’ai souri à ma complice, me levant pour lui rendre son enfant et l’embrasser au passage. «Je devrais rester ici, ce soir. C’est toi qui devrais aller au club et au casino. Je vais rester avec la petite. Je crois que ça peut nous faire du bien, à tous les deux.» ai-je soutenu sans avoir peur qu’elle comprenne que c’est pour nous que je lui soumets cette proposition. Rae, elle doit voir autre chose. Moi, je dois éviter toute rencontre avec un verre, quel qu'il soit.
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| | | ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34325 POINTS : 3130 TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois. DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : indianred. RPs EN COURS :
(07) chad #3 › spencer #14 › miles #1 (2005) › danaë #4 (2018) › maxwell #7 › miles #2 › cecilia #2
(ua) maxwell #6 (jurassique)
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.
RPs EN ATTENTE : aisling #3
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amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8 › 9 › 10 › 11 › 12 › 13 › 14 › 15 › 16 › 17 › 18 › 19 › 20 › 21 › 22 › 23 › 24 › 25 › 26 › 27 › 28 › 29 › 30 › 31 › 32 › 33 › 34 › 35 › 36 › 37 › 38 › 39 › 40 › 41 › 42 › 43 › 44 › 45 › 46 › 47 › 48 › 49 › 50 › 51 › 52 › 53 › 54 › 55 › 56 › 57 › 58 › 59 › 60 › 61 › 62 › 63 › 64 › 65 › 66 › 67 › 68 › 69 › 70 › 71 › 72 › 73 › 74 › 75 › 76 › 77 › 78 › 79 › 80 › 81 › 82 › 83 › 84 › 85 › 86 › 87 › 88 › 89 › 90 › 91 › 92 › 93 › 94 › 95 › 96 › the end. AVATAR : Lady Gaga CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles) DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall) PSEUDO : stairsjumper INSCRIT LE : 21/02/2019 | (#)Lun 14 Fév 2022 - 20:09 | |
| A change is gonna come Raelyn Blackwell & @Amos Taylor
Son aveu - celui qui dit que m’a demande n’est pas déraisonnable - je l'accueille d’un hochement de tête, en même temps que le constat qu’il abdique frustré. Si ce dernier me dérange, je lui suis reconnaissante de ne pas s’être emporté - il aurait provoqué une dispute dont nous ne voulons ni l’un ni l’autre - et de m’avoir attirée contre lui en passant un bras dans mon dos. Ses lèvres qui se posent sur mon front sont l’assentiment dont j’avais besoin pour fermer les yeux et je sombre dans un sommeil certes superficiel mais qui me fait néanmoins du bien. Il est trop court et j’ignore si ce sont les pleurs de Micah qui me réveillent ou bien Amos qui me repousse doucement pour s’extirper du canapé. Le fait est que je mets quelques secondes de plus que lui à émerger, et une poignée supplémentaire encore pour me sortir de ma torpeur et le rejoindre à l’étage. « Tu devrais aller dormir. Je m’en occupe, tu sais. Il faut qu’un de nous se retape vraiment si on veut tenir le coup et moi, je n’ai pas envie de dormir.» » - « Les cernes sous tes yeux disent le contraire. » Mais je sais qu'elles sont peut-être autant le résultat de la privation d’alcool que du manque de sommeil. Il souffre des deux, mon compagnon. « Mais je vais pas négocier et prendre le risque que tu changes d’avis. » Parce que je ne me suis que rarement sentie aussi peu moi aussi ralentie, la faute à la fatigue, et que je n’envisage rien d’autre que de dormir toute l’après-midi et toute la nuit. « Laisse-moi juste le temps de déplacer le berceau dans notre chambre. » Je frotte mes yeux et je hoche la tête, avant de récupérer notre fille dans mes bras. Elle sent le propre et, instinctivement, je dépose mes lèvres sur son front. « Ensuite, va dormir, je m’occupe du reste et on te rejoindra dès qu’elle sera prête à dormir plus de 5 heures d'affilée. » Je glisse une main derrière sa nuque pour le retenir contre moi et prolonger le baiser qu’il dépose sur mes lèvres et ne le libère que lorsque ma fille, d’un chouinement bref, nous rappelle sa présence.
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« Je ne sais pas. L’heure de dormir… Désolé de t’avoir réveillée. » Mon regard cherche le sien pour confirmer une théorie, pour connaître l’étendue des dégâts et pour le ramener un peu à moi, aussi. Il jette un coup d'œil à l’horloge et je suis son regard, avant de hausser les épaules. « C’est pas grave. Je vais me rendormir rapidement. » Parce que j’ai beau reprendre petit à petit le cours de ma vie, j’ai beau avoir montré à nouveau ma frimousse au Club, notre fille ne nous a pas octroyé le luxe d’une nuit complète depuis sa naissance. « J’aurais voulu aller l’embrasser avant… » - « Je suis presque sûre qu’elle a pas la notion du temps qui passe, tu sais. » Notre fille dort profondément à l’étage, mais c’est pour lui que je chuchote, parce que je suis presque certaine qu’il a besoin de douceur pour le ramener à moi.
Docile, il me suit à l’étage et, une fois en haut, alors qu’il se laisse tomber assis sur le lit, je l’aide à passer son t-shirt au-dessus de sa tête, debout face à lui. Ses doigts caressent mes cuisses et alors qu’il me glisse une confession, je laisse mes mains se poser sur ses épaules. « J’avais pas prévu de rentrer si tard. » Mon regard dans le sien, je porte ma main à son visage pour caresser sa joue, et je laisse un soupir m’échapper. « Je sais. » Il a flanché, je n’ai pas besoin de posséder le don d’ubiquité ou d’être capable de lire dans ses pensées pour imaginer le déroulé de la soirée : il a été tenté, il a trébuché et toute notion de temps - ou de sobriété, pour ce que ça vaut - lui a échappée. « On en parlera demain. » J’embrasse ses lèvres, avant de me glisser sous les draps, tout contre lui.
Demain arrive plus vite que prévu pour moi qui ouvre les yeux pour assister au nouveau concert de Micah. Si je descends à l’étage, c’est en espérant qu’Amos pourra fermer les yeux quelques heures de plus parce que la journée qui s’annonce sera déjà assez compliquée comme ça pour lui et, égoïstement, parce que je veux aborder la conversation qui s’annonce dans les meilleures conditions possibles. Ma fille, elle, ne semble pas disposée à se rendormir rapidement. Assise sur le canapé, j’essaye tout. Je lui parle doucement, je caresse le bout de son nez et je la tiens contre moi en la berçant. Les nerfs à fleur de peau, je la supplie d’arrêter ou de me donner un indice sur ce qui l’indispose. Je me sens démunie, impuissante et frustrée de ne pas réussir à la calmer. « Tu crois que ton père sera aussi grognon que toi, demain matin ? » Je m’allonge, je l’installe en sécurité entre moi et le dossier du canapé, sur son dos. J’attrape sa petite main dans la mienne et, au terme d’une heure qui me semble être un supplice, elle se calme et finit par s’endormir. Moi, je n’ai même pas la force de remonter, et surtout bien trop peur de la réveiller.
Lorsque j’ouvre les yeux, il me faut quelques secondes pour réaliser où je suis mais, dès que mes souvenirs me reviennent, mon cœur rate un battement. Où est ma fille ? Et si, dans mon sommeil, je l’avais écrasée ou faite tomber ? Je me redresse, ramène mes cheveux en arrière et regarde autour de moi. Ce n’est que le son de la voix d’Amos, à l’étage, qui me rassure. Si sa fille avait disparu, il serait déjà en train de retourner tout Brisbane. Je les trouve tous les deux sur le lit conjugal qu’il a pris la peine de refaire. Ma gamine, comme à son habitude, n’a d’yeux que pour son père. « Tu as déjà l’air plus reposée. » Un sourire tendre étire mes lèvres et je frotte mes yeux, avant de passer ma main dans mes cheveux. « Je me sens comme une épave. » Rien qu’une bonne douche chaude peut arranger : mes muscles du dos sont froissés d’avoir dormi dans une mauvaise position. « Elle est lavée, habillée, elle a déjà eu ses trois biberons et là, on jouait un peu, avant la sieste. Je voulais pas la mettre au lit avant que tu ne te réveilles. » Amos se redresse et je tends naturellement les bras dans sa direction, pour attraper Micah et déposer mes lèvres sur son crâne. « Je devrais rester ici, ce soir. C’est toi qui devrais aller au club et au casino. Je vais rester avec la petite. Je crois que ça peut nous faire du bien, à tous les deux. » Je relève les yeux vers lui, un air sérieux sur le visage, avant de hocher la tête doucement. Doucement, je dépose ma fille dans son berceau et lorsqu’elle attrape mon doigt dans le sien, j’esquisse un sourire amusé. Je ne me libère pas tout de suite, je me tourne d’abord vers Amos. « Je vais me doucher, me brosser les dents ; faire en sorte d’avoir l’impression de ressembler à quelque chose. » Et après, on discutera. Il le sait, mes yeux le lui disent. « Tu nous prépares deux cafés ? Je te rejoins. » Je m’éloigne finalement de ma fille et je caresse le flanc de son père, avant de disparaître dans la salle de bain.
Lorsque je le rejoins en bas, je me sens déjà un peu plus fraîche. Mes cheveux, à peine essoré, tombent dans mon dos et je n’ai pris la peine d’enfiler qu’une tenue de sport, j’ai encore quelques heures devant moi avant l’ouverture de l’Octopus. Mon café à la main, j’ouvre en grand la porte de la loggia pour m’installer en tailleur sur le canapé de jardin. « Comment tu te sens ? » Lui aussi doit avoir l’impression d’être une épave. Je sais ce que c’est, de rechuter, de céder. « Je vais pas te demander combien de verres t’as bu. » Ni pourquoi : je le sais. Le sevrage n’a rien d’un long fleuve tranquille. « Mais je ferai pas comme si c’était pas grave. » Parce qu’il se fout en l’air, et que j’ai beau me foutre des conventions et des normes, je l’aime trop pour le laisser faire. Malgré tout, je m’exprime avec fermeté, mais douceur. « J’irai au casino ce soir. » Au cas où mon hochement de tête n’était pas assez expressif. « Mais toi, tu dois aller aux AA. Ou autre chose, je m’en fous tant que tu fais quelque chose. » Pas ce soir, mais il ne peut plus repousser. « Je sais que tu veux croire que tu peux tout gérer tout seul. » Parce que je connais mon complice, et je sais qu’il n’aime pas admettre qu’il a besoin d’aide. « Mais je crois pas que ce soit possible. Et je peux et veux pas te perdre. »
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| | | | (#)Ven 18 Fév 2022 - 12:43 | |
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A CHANGE IS GONNA COME
Déplacer le berceau de notre chambre vers celle de Micah m’a serré le coeur, mais je n’ai pas discuté. J’ai obéi sans protester parce que le poids des arguments de ma compagne pèse plus lourd que les miens dans la balance. Elle pense avec la raison. Elle songe à nous, à notre intimité, à ce que nous puissions nous retrouver lorsqu’elle sera rétablie de son accouchement. Elle pense à notre couple en se fiant au rationnel quand je n’argue que des raisons propres aux sentiments d’un père traumatisé par une perte précédente et qui ne réfléchit qu’avec ses tripes et non pas avec son cerveau. Ainsi ai-je capitulé, le vague à l’âme, le cœur mal à l’aise, mais certains que nous prenons la bonne décision. Nous en sommes encore à diviser les temps de sommeil de Micah - ils sont courts - pour nous reposer à tour de rôle. Raelyn et moi portons des valises énormes sous nos yeux. Elle peut les camoufler, ma dulcinée. Moi, elles sont visibles pour tout à chacun et, peut-être, à moins que je ne me cherche des excuses, est-ce par leur faute qu’un vieil habitué m’alpague, deux verres à la main et une bouteille dans l’autre, alors que je m’apprêtais à quitter le casino. Peut-être est-ce à cause de la fatigue que j’ai cédé à l’appel du remontant étant donné les promesses que me souffle à l’oreille mon addiction. Elle jurait que je me sentirais mieux, plus en forme, que je retrouverais ma place dans ce monde quand je peine à la trouver. Je ne sais plus tout à fait qui je suis lorsque je suis sobre et quoique ce soit dommage d’avoir cédé après de nombreux jours d’abstinence, quoique je sois pris de honte dès le troisième verre, je m’enfonce dans mon travers. Evidemment, je combats vaillamment pour ne pas tomber dans l’excès. En cela, je crois y parvenir puisqu’en rentrant chez moi, j’ai réussi à maîtriser ma démarche pour ne pas chanceler. Je n’ai pas été forcé de m’appuyer contre le mur pour me diriger vers la cuisine pour me réchauffer un morceau de pizza. Je me suis surpris à contrôler mes faits et gestes tandis que Raelyn m’ait rejoint. D’emblée, je lui présente des excuses pour avoir troublé sa nuit, mais je lui demande aussi pardon, sans le prononcer, d’être dans cet état. L’opprobre est un poison aussi violent que le whisky quand ses effets s’estompent peu à peu. La tête basse, je m’en veux d’autant plus que j’ai perdu une occasion d’embrasser ma fille avant qu’elle n’entame sa courte nuit et je doute d’être capable de me lever - de l’entendre - lorsqu’elle réclamera un biberon et de l’affection. «Je ne crois pas non plus, mais…» ai-je remarqué, penaud, convaincu que ma complice choisit ses assertions dans l’unique but d’adoucir les conséquences de mon méfait sur mon moral. Qu’à cela ne tienne, je ne renchéris pas. J’avale mon morceau de pizza et je me laisse guider dans la chambre, là où Rae m’aide à me dévêtir et à m’allonger. Elle s’installe à mes côtés et, dans son regard, je ne lis aucun reproche. Pas de pitié, non plus. Pas même de la compassion pour ma faiblesse. Elle semble la comprendre et je l’en remercie d’un baiser au goût ambré de whisky. «Demain, oui.» lui ai-je assuré en la serrant dans mes bras, le coeur empli de reconnaissance, d’amour qui n’en finit pas d’enfler et d’un respect infini.
∞∞∞∞∞ J’ai décuvé sans que nul ne vienne perturber mon sommeil. Il était de plomb, si bien qu’au-delà du mal de crâne propre à la gueule de bois, je m’éveille plus ragaillardi que le matin précédent et aussi inquiet d’être seul dans mon lit. D’emblée, je m’autorise un détour par la chambre de Micah tout aussi vide que l’étage avant de descendre au rez-de-chaussée. J’ai trouvé les prunelles de mes yeux toutes deux allongées dans le divan, l’une profondément endormie et l’autre, sage comme image, les yeux grands ouverts sur le monde qu’elle souhaiterait apercevoir. Elle tend les bras dans ma direction, mais je ne résiste pas à l’appel de la photo. J’emprisonne ce moment délicieux de complicité entre une mère et son enfant avant de récupérer, avec délicatesse pour ne pas déranger la belle endormie, et j’ai attrapé mon rôle de papa à bras-le-corps. Les pupilles plantées dans celles de ma fille - toujours bleu océan - je me demande comment je n’ai pas trouvé la force de dire non, la veille, à mon tentateur. Rae et Micah sont des motivations plus que suffisantes. Quel sort m’a-t-on lancé pour que, la veille, je les oublie ? De nouveau perclus par les regrets, je remplis mon rôle de manière exemplaire. Je vais jusqu’à demander pardon à mon bébé. Je la berce en lui expliquant ô combien je les aime, sa mère et elle. D’ici quelques mois, elle me sourira, Micha. En attendant, elle me dévisage de ses yeux immenses qui me dévisagent. «On te le dira souvent, mais tu ressembles à ta maman. C’est une chance, tu sais. Elle est magnifique, maman.» Oserais-je que je m’approcherais du divan pour qu’elle constate cette vérité d’elle-même. Pour ce qu’elle distingue de nos traits, je ne m’y aventure pas de crainte que l’enfant ne babille et ne titille les instincts maternels de Raelyn. J’opte donc pour une autre option : je nous isole, mon poupon et moi, dans la chambre. Le lit est couvert de jouets au même titre que Micah est choyée de mon affection. Je joue avec ses doigts. J’embrasse son front, ses mains et ses minuscules petits pieds. Je compte ses orteils et m’émerveille à voix haute de sa beauté quand ma partenaire nous a surpris. «Le divan. Tu aurais mieux dormi dans ton lit. Tu aurais dû m'envoyer au divan, ça ne m’aurait pas posé de problème.» ai-je commencé pour ensuite lister les soins apportés à notre bijou. Il est plus unique que du diamant, plus précieux que tout l’or du monde. Il mérite mes efforts pour gravir la montagne qu’est mon addiction, tout aussi haute et infranchissable me paraît-elle. Ma première décision pour avancer dans la bonne direction, c’est de ne plus me montrer au casino durant quelques jours. Aussi, ai-je proposé à Rae de se substituer à moi… ça ne pourra pas lui faire de mal de changer de décor. A force, la déco du loft la dégoûtera. Quant à moi, je suis soulagé par ce qu’elle acquiesce. «D’abord, un baiser.» ai-je suggéré en attrapant le poignet de ma douce contournant le lit pour se diriger vers la salle de bain. «Et deux cafés, bien chaud tout de suite après.» Aussitôt annoncé, aussitôt en cuisine, Micah dans mes bras tandis que coule les boissons chaudes.
D’où me vient-elle cette étrange anxiété dans le fond de mon estomac ? Ai-je trouvé Raelyn un rien plus froide que la veille ? Est-ce le fruit de mon imagination ? Suis-je simplement conscient que la conversation que je lui dois tombera d’ici quelques minutes ? Est-ce la cloche qui annonce les reproches que j’entends résonner dans mon crâne un peu endolori ? Force est d’admettre que j’appréhende le pas de Rae dans l’escalier. Ce dernier a gonflé la baudruche qui, d’emblée, remplit l’espace dans mon estomac. Embarrassé, je lui ai confié notre petite fille - j’en ai bien profité durant toute la matinée - et tel un serveur d’un café prestigieux, j’ai annoncé les cafés. « Bien. J’ai bu beaucoup d’eau. Pris un cachet. J’ai déjà dans des états bien plus graves que ça.» ai-je avoué sans mensonge, un maigre sourire étirant mes lèvres. «Je n’ai pas bu tant que ça, je suis juste moins habitué.» Je l’ajoute malgré qu’elle ait précisé que le décompte ne l’intéressait pas. Je n’y ai répondu que pour moi, pour me soulager d’un poids. «Et je sais pourquoi ça l’est.» C’est grave parce que ma santé en dépend, si bien qu’une vague de gratitude m’étreint tandis qu’elle confirme qu’elle prendra ma place au casino. «Je vais pas essayer de te faire croire que je te le demande pour toi. Si tu ne te sens pas la force, je comprendrai. » En revanche, saisira-t-elle que les AA, ce n’est pas pour tout de suite ? «J’ai tenu longtemps, sans eux, je suis certain que je peux le faire.» Cette erreur balaie-t-elle tous les bons grains que j’ai semés ? A-t-elle tout fauché ? N’en reste-t-il plus rien ? «M’occuper de la petite m’a rappelé pourquoi j’ai fait une connerie hier. Je ne veux pas croire que je peux tout gérer tout seul, j’ai besoin d’essayer, tu comprends ? Ce n’est pas par fierté, c’est parce que… je ne vois pas ce qu’une réunion où je vais expliquer pourquoi je craque et quelles sont mes motivations me guériront. Même si c’est vrai que je ne m’explique pas ce qu’il s’est passé hier, j’ai besoin de… » De quoi ? De me prouver que je ne suis pas un bon à rien ? J’ai bu une gorgée de mon café pour noyer dans son bocal le poisson de mes incertitudes. «Une chance encore. Si je n’y arrive pas, alors, j’irai. Aux AA ou ailleurs.» ai-je juré, de l’honnêteté dans le regard, de la plainte dans la voix, de l’envie aussi, celle qu’elle me fasse confiance, qu’elle m’aide à prendre confiance en moi également.
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| | | ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34325 POINTS : 3130 TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois. DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : indianred. RPs EN COURS :
(07) chad #3 › spencer #14 › miles #1 (2005) › danaë #4 (2018) › maxwell #7 › miles #2 › cecilia #2
(ua) maxwell #6 (jurassique)
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.
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amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8 › 9 › 10 › 11 › 12 › 13 › 14 › 15 › 16 › 17 › 18 › 19 › 20 › 21 › 22 › 23 › 24 › 25 › 26 › 27 › 28 › 29 › 30 › 31 › 32 › 33 › 34 › 35 › 36 › 37 › 38 › 39 › 40 › 41 › 42 › 43 › 44 › 45 › 46 › 47 › 48 › 49 › 50 › 51 › 52 › 53 › 54 › 55 › 56 › 57 › 58 › 59 › 60 › 61 › 62 › 63 › 64 › 65 › 66 › 67 › 68 › 69 › 70 › 71 › 72 › 73 › 74 › 75 › 76 › 77 › 78 › 79 › 80 › 81 › 82 › 83 › 84 › 85 › 86 › 87 › 88 › 89 › 90 › 91 › 92 › 93 › 94 › 95 › 96 › the end. AVATAR : Lady Gaga CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles) DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall) PSEUDO : stairsjumper INSCRIT LE : 21/02/2019 | (#)Ven 18 Fév 2022 - 19:48 | |
| A change is gonna come Raelyn Blackwell & @Amos Taylor
Je ne devine pas que ce que je ressens en ouvrant les yeux et en réalisant que je suis seule sur le canapé, Amos l’a vécu quelques heures auparavant en se réveillant seul à l’étage. Le cas échéant, cela m’aurait amusée et fait sourire. Heureusement pour mon coeur de jeune mère, j’entends le son lointain de la voix d’Amos à l’étage, trop faible pour que je comprenne la teneur de ses phrases, mais pas assez pour que je ne sache pas qu’il s’adresse à notre fille. Il s’est réveillé et levé avant moi et je me demande comment il se sent. Moi, après des heures à ne pas réussir à endormir ma fille, j’avais besoin de pouvoir fermer les yeux un peu plus longtemps. J’ai certes le dos endoloris d’avoir dormi dans une mauvaise position, mais je ne me sens plus sur le point de laisser un bâillement m’échapper à chaque instant.
Je rejoins ma famille à l’étage et, plutôt que de les interrompre tout de suite, je reste accoudée dans l’embrasure de la porte un instant, observant Amos tenter de jouer avec Micah qui, pour l’instant, sans savoir réellement attraper un objet mis à sa portée, agite frénétiquement ses bras - quand elle ne dort pas, ce qu’elle fait le plus clair de son temps. Amos lui parle, lui sourit, l’embrasse et caresse son petit torse. Moi, je m’émerveille devant un spectacle auquel je ne pensais autrefois jamais assister. Je ne les interromps que lorsque je suis rassasiée, en m’avançant dans la pièce et en m’asseyant sur le lit, près d’eau. « Le divan. Tu aurais mieux dormi dans ton lit. Tu aurais dû m'envoyer au divan, ça ne m’aurait pas posé de problème. » - « Je me suis endormie sans m’en rendre compte. Je pensais la nourrir et remonter, mais elle n’arrêtait pas de pleurer. » Doucement, je caresse le torse de ma fille du bout des doigts. « J’avais plus la force de remonter quand elle s’est calmée. » J’ai sombré en ayant la présence d’esprit de prémunir Micah d’une chute en me plaçant entre elle et le vide, bien qu’elle soit pour l’instant incapable de se retourner. Comme pour me provoquer, notre fille semble cligner des yeux, signe annonciateur de fatigue. « Petite terreur. » Je caresse sa joue, avant de la prendre dans mes bras pour la coucher dans sa chambre. Avant de la laisser dans son berceau, je respire son odeur et j’embrasse son front. J’éteins la lumière, avant de retrouver Amos dans notre chambre, celle que nous avons regagnée après plusieurs nuits à dormir avec notre bébé. « D’abord, un baiser. » Je le lui offre bien volontiers. La chaleur de sa peau me manque, c’est une surprise pour personne. « Et deux cafés, bien chaud tout de suite après. » Je m’échappe avec une promesse : parler de ce qui s’est passé la veille quand nous serons tous les deux bien réveillés.
Avec Amos, je n’ai plus besoin de chercher comment aborder un sujet ou de marcher sur des œufs. Sous la douche, je me demande tout de même comment hier, il en est arrivé à boire au point de rentrer, non pas ivre mort, mais tout de même manifestement alcoolisé. Je me demande ce qui l’a fait basculer, s’il le sait ou s’il l’ignore. Je me demande si d’une façon ou d’une autre, Micah et moi sommes coupables de cette rechutes, si c’est d’être loin de nous qu’il n’a pas supporté ou, au contraire, l’idée de devoir dire au revoir à ses démons pour nous. Moi, je ne l'attends de lui que parce que la boisson met sa santé en danger et que je le tuerai de mes propres mains s’il me laissait seule. Alors, quand je le retrouve au rez-de-chaussée, je n’aborde pas la conversation qui s’impose sur le ton du reproche. Je le fais avec douceur mais gravité, puisque nous sommes des adultes conscients des conséquences de nos actes. « Bien. J’ai bu beaucoup d’eau. Pris un cachet. J’ai déjà dans des états bien plus graves que ça. » Je sais et, quelle que soit la ”gravité” des scènes auxquelles j’ai assisté, je ne l’ai jamais jugé. Je n’ai pas l’intention de commencer aujourd’hui. « Je n’ai pas bu tant que ça, je suis juste moins habitué. » - « Je sais. » Il s’installe à côté de moi sous le soleil de la loggia, et je pose ma tête sur son épaule brièvement avant de me redresser pour capter son regard. « Et je sais pourquoi ça l’est. » Je hoche la tête et, puisque l’idée de le materner ne me traverse même pas l’esprit, je ne m’appesantis pas sur sa santé et les avertissements des médecins. « Je vais pas essayer de te faire croire que je te le demande pour toi. Si tu ne te sens pas la force, je comprendrai. » - « Ça ira. Je vais bien. » Et je vais devenir folle moi aussi, si je ne vois que les quatre murs de cet appartement. « J’aime passer des moments privilégiés avec elle. Mais je vais pas nier que ça me fera du bien, de sortir. » Et de renouer avec cette vie qui est la mienne. « Et les équipes ont besoin de me voir, aussi. » Et lui, d’être loin de toute tentation pour panser ses plaies, je ne l’ajoute pas mais nous le savons tous les deux. « J’ai tenu longtemps, sans eux, je suis certain que je peux le faire. M’occuper de la petite m’a rappelé pourquoi j’ai fait une connerie hier. Je ne veux pas croire que je peux tout gérer tout seul, j’ai besoin d’essayer, tu comprends ? Ce n’est pas par fierté, c’est parce que… Je ne vois pas ce qu’une réunion où je vais expliquer pourquoi je craque et quelles sont mes motivations me guériront. Même si c’est vrai que je ne m’explique pas ce qu’il s’est passé hier, j’ai besoin de… » Il a besoin d’être au pied du mur. Je le pense, mais je ne l’exprime pas, il ne m’appartient pas de le faire. « Une chance encore. Si je n’y arrive pas, alors, j’irai. Aux AA ou ailleurs. » Doucement, je hoche la tête. « Tu te souviens, quand je t’ai dit que si tu n’arrêtais pas, je ferais de ta vie un enfer ? » J’esquisse un sourire amusé, avant de glisser ma main dans la sienne. Plus sérieuse, je reprends. « Je te forcerai pas à aller là bas. Ce serait hypocrite parce que je sais que ça n’aurait jamais marché pour moi. » Parce que j’étais prête à mentir et manipuler tant j’étais sous l’emprise de la poudre. « Mais je crois aussi que tu gardes beaucoup de choses en toi. Et l’idée que tu ne te confies qu’à moi, rien qu’à moi et toujours qu’à moi est tentante mais… » Mais même ma possessivité possède ses limites, et celles-ci se dessinent là où j’ai la sensation que sa santé et sa vie sont en péril. « Mais peut-être que tu as réellement besoin de parler à quelqu’un d’extérieur. Quelqu’un qui ne te connaît pas. » Peut-être a-t-il besoin d’être conseillé par plus qualifié que moi, sûrement. Je dépose un baiser sur ses lèvres, m’attarde un instant front contre front, avant de reculer légèrement. « Une chance. » Après, je veux qu’il me promette d’essayer. Quoi, je m’en moque, juste quelque chose.
Doucement, je m’appuie contre lui et le laisse passer un bras autour de mes épaules. « Tu sais pourquoi tu as bu, hier ? A quel moment tu as flanché ? » Je peux entendre que l’idée de devenir à nouveau père est effrayante. Moi-même hier soir, alors que ma gamine pleurait, j’étais terrifiée. « Elle a pleuré à plein poumons cette nuit. Pendant un moment qui m’a semblé durer des heures. Je savais pas pourquoi, je me suis jamais sentie aussi impuissante et démunie de ma vie. » Je me confesse autant pour partager ce sentiment avec lui que pour faire écho avec la suite. « Si je m’étais écoutée, j’aurais vidé une bouteille de scotch. » Et si moi, rien ne m’en empêche dans l’absolu, c’est hors de question quand je m’occupe de Micah. « C’est ça aussi, pour toi ? Tu te sens dépassé ? » Parce que moi, ça m’arrive. Je l’aime de tout mon cœur, comme une lionne mais, parfois, je me demande à quoi je pensais lorsque je me suis convaincue que j’étais capable d’être une bonne mère pour mon bébé.
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Dernière édition par Raelyn Blackwell le Sam 19 Fév 2022 - 14:25, édité 1 fois |
| | | | (#)Ven 18 Fév 2022 - 20:59 | |
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A CHANGE IS GONNA COME
En bon père de famille, j’aurais volontiers inversé les rôles au cours de cette nuit. Mais, l’ai-je été, ce type bien sous tout rapport qui prend les bonnes décisions, au bon moment, non pas pour lui, mais pour les siens ? Non ! Je n’essaie pas de me mentir alors que Rae avoue qu’elle se sent courbaturée. Je ne tente pas non plus de me persuader que je fugue le casino ce soir pour le bien de ma dulcinée. Je ne suis pas en train de la supplier de se substituer à moi comme un patron lui vendrait un avantage négligeable - une bagatelle - comme un pont d’or. Je suis honnête envers elle et envers moi parce que notre enfant est là, juste sous nos yeux, à battre des mains et des pieds et qu’endormir sa mère à l’aide de fadaises serait plus malsain encore que ma récente incartade. «Tu sais, c’est bon signe qu’elle pleure quand elle est avec toi.» ai-je lancé avec une sincérité qui respire l’envie. Je ne jalouse pas ma future épouse. Je ne suis pas un monstre d’égoïsme et, a priori, ce n’est pas étonnant que Micah choisisse sa mère pour épancher ses angoisses. Rae est plus rassurante que je ne le serai jamais parce qu’elle a confiance en elle, qu’elle ne mène pas une guerre difficile et épuisante contre elle-même. Elle représente déjà aux yeux de notre poupon la figure forte de notre famille et moi, j’en crève. Je crève de ne pas être à la hauteur. Je souffre d’avoir aggravé mon cas par une rechute. Que valent ces instants privilégiés avec ma gosse s’ils sont teintés d’autant de mots d’excuses que de compliments ? Que peuvent-ils apporter à notre poupon si sa confiance en moi est déjà limitée faute à ce que je dégage en colère, en noirceur, en détresse, en paranoïa ? Les choses doivent changer. Je dois amorcer un virage à 180 degrés en matière de stratégie. Au contraire, je me collerai seul sur le front l’étiquette du canard boiteux, du père imparfait qu’a connu et reconnu Sofia à travers son silence, du papa gâteau qui s’en fait trop, avec lequel on joue, mais qu’on ne peut prendre au sérieux parce qu’il n’est jamais pleinement lui-même ou qu’il en est certain. Oui. Il faut que ça change… rapidement. Il faut que je trouve des solutions qui n’accentueront pas cette impression d’être un pauvre type alors qu’elle fait comme une seconde peau depuis des lustres et qu’elle m’apparaît comme indécollable depuis la naissance de Micah. Faut-il être faible pour ne pas gérer le “non” ou une frustration ? Embrassant le front de mon enfant avant que Rae ne la conduise dans sa chambre, je me dicte de nouvelles promesses. Or, dès qu’elle sort de ma vue périphérique, je me laisse tomber dans le lit, les bras refermés sur mes yeux. L’allégorie est belle : je ne veux plus voir. Elle ne mène toutefois nulle part, nulle part si ce n’est les terres du déni, ce qui ne sera pas du goût de Raelyn. Je ne suis pas stupide : douche et café sont signe de gravité. Ouvrir la loggia quelques secondes après être descendue est la preuve que mon intuition n’est pas morte noyée dans le whisky de la veille. Sa position sur le sofa d’extérieur n’est une confirmation supplémentaire qui m’arrache un soupir, un dans lequel je puise le courage de ne pas me ferme telle une huître dès qu’elle ouvrira la bouche en brandissant le drapeau de la mauvaise foi comme un pirate repentant hisserait en haut du mât un drapeau blanc en guise de récemption.
Mon café à la main, je suis prêt à tout endurer : reproches, critiques ou autres réjouissances d’un même genre. J’y suis habitué. Je sais fermer les écoutilles pour ne pas les entendre à défaut de les empêcher de me blesser. Ceci étant, ma promise adopte une manœuvre plus efficace. Dans un premier temps, elle s’inquiète pour ma santé, ce qui lui vaut un stricte compte-rendu de ma gestion de cette crise. Dans un second, elle m’a rassuré sur ce qu’elle n’éprouve pas sa visite au casino et au club comme un sacrifice, mais comme une opportunité de mettre le nez dehors. Mes épaules en sont d’emblée déchargées d’un poids pesant et j’opine du chef, conquis par l’idée de vivre une soirée avec mon enfant dans l’intimité. Peut-être pourrais-je gagner sa foi. En dernier lieu, Rae suppose qu’un coup de main extérieur ne me ferait pas de tort et le bât blesse évidemment. Je ne veux pas d’aide, pas encore. J’ai trop à me prouver. C’est toute mon estime de moi que je joue au tapis au cours de cette après-midi. Je dénie donc d’un signe de tête et, insistant, plaintif et tout à la fois convaincant, je réclame une seconde chance. Je ne l’exige pas, je la demande. Je prie ma compagne de ne pas me condamner d’incapable trop tôt, de ne pas être déçue, pas maintenant, jamais, parce que j’essaie : j’y mets tout mon corps. «Oui, je me souviens et je sais que tu plaisantais pas, mais pas encore.» ai-je hasardé sans être penaud : je respire la conviction. « Je n’aime pas parler de moi. Avec toi, c’est pas pareil. On a travaillé pour en arriver là. Je n’ai pas besoin de plus. Pourquoi je donnerais à quelqu’un d’autre…» Au pluriel ou au singulier, d’ailleurs. «Ce que tu as galéré à obtenir de moi ?» A mon sens, je frôlerais l’hypocrisie vis-à-vis d’elle, de nous, de notre couple représente à mes yeux. «Ce que je ne te dis pas et que je garde pour moi, c’est pas destiné à sortir de là où je le range.» conclus-je en buvant une gorgée de mon café chaud. Jusqu’alors adossé contre le dossier du fauteuil extérieur, je me redresse, dépose la tasse sur la table et pose mes coudes sur mes genoux pour capter toute son attention. « Je note, tu sais. Je note tout ça, mais c’est trop tôt.» Les conséquences seraient assimilables à un échec supplémentaire et j’ai besoin de tout, sauf d’un nouvel émoi de cet acabit-là.
Je me sens plus aise avec mon bras enroulé autour des épaules de ma douce et son corps appuyé contre le mien. Elle change de position et j’en déduis que j’ai été entendu. Que la conversation qui s’ensuit est une invitation à la confidence. Je n’ai rien contre. Le problème, c’est que je peine à déterminer quelles sont les causes de ma sortie de route. «J’en sais rien. Je vois plein…et pas assez à la fois. Je cherche pourtant.» Je me suis figuré qu’être empêché de présenter ma fille à mes proches m’a coûté. J’ai déduis que le mauvais apôtre avait simplement usé du bon argument - celui qu’on ne refuse pas - en prétextant qu’il souhaitait fêter l’heureux événement dans ma vie. En réalité, rien n’est vrai, hormis peut-être que je m’en veux d’avoir été assez égoïste pour proposer d’organiser des rendez-vous pour lesquelles Raelyn n’était pas prête. Et, encore, je ne le jurerais pas sur ma vie ou sur ce que j’ai de plus cher. «J’allais rentrer. J’ai croisé le fondateur de la société Anderson. Tu sais, le type un peu rondouillard qui vient tous les soirs et qui a un sacré penchant pour Noreen.» L’une des pousseuses à la consommation du Casino. «Il a commandé une bouteille de champagne en l’honneur de Micah. J’ai d’abord refusé. Il a insisté, a joué au mec qui était offensé et j’ai accepté un verre. A partir de là, c’était terminé. J’ai perdu le contrôle. » Je confesse mon crime à regret, avec honte, mais je ne baisse pas le regard cette fois. Il se perd plutôt dans l’immensité des pupilles de Raelyn qui, à son tour, dénude son coeur. «Ce sont des pleurs de décharge. C’est sa façon d’extérioriser tout ce qu’elle a vu de nouveau dans sa journée. Tout est nouveau pour elle et c’est source de stress. Elle l’extériorise. Les bébés font ça avec la personne en qui elle a confiance. C’est plutôt bon signe en réalité, même si je comprends que tu te sentes impuissante. Je ne sais pas comment je m’y prendrais pour la rassurer.» Un aveu de plus, quoique je garde au chevet de ma peine que je la jalouse un rien. «Moi, ce qui me dépasse, c’est tout ce que je n’arrive plus à contrôler. C’est cette peur permanente qu’il lui arrive quelque chose, de ne pas pouvoir vérifier qu’elle respire bien aussi souvent que je voudrais. La caméra, le détecteur de mouvement, c’est pas suffisant. Je suis terrorisé à l’idée qu’on me l’enlève et de pas m’y prendre correctement pour qu’elle soit en sécurité, tout le temps.» Cette fois, mon soupir est aussi bruyant qu’un tambour de guerre, un tambour qui battrait la mesure de mon cœur battant d’anxiété.
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| | | | | | | | (Amelyn #64) ► A CHANGE IS GONNA COME |
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