Time flies by in the yellow and green, stick around and you'll see what I mean, there's a mountaintop that I'm dreaming of, if you need me you know where I'll be : I'll be riding shotgun underneath the hot sun, feeling like a someone (someone) I'll be riding shotgun underneath the hot sun feeling like a someone.
☆☆ « Un vrai gâchis … »C’était en effet un assez bon résumé de la situation. Une situation que Vittorio s’était bien entendu assuré de présenter sous un jour favorable à son propre égard, oubliant sans vergogne de mentionner les détails qui auraient pu viser à excuser – en partie – les actions de Gaïa et le rôle qu’elle avait joué dans cette dégringolade. Reste que ce qui était fait était fait … Et si l’italien avait décidé de refaire une place dans sa vie à la journaliste, ce n’était pas seulement au prix de son égo mais aussi à celui de la réparation qu’il n’obtiendrait jamais pour le tort qui lui avait été causé.
« Così vanno le cose. » Ainsi allaient les choses, et balayant la conversation d’un signe de la main Vittorio s’était évité le fait de ruminer trop longtemps à ce sujet, au risque de ne pas avoir su s’en délester totalement d’ici à retrouver sa compatriote le soir venu.
Des pardons qui succédaient aux erreurs de parcours menaient parfois les meilleures secondes chances, et à ce jeu-là Lisbeth ne pourrait certainement pas le contredire, elle que les aléas de la vie avaient d’abord séparés de sa moitié avant de les remettre sur le même bout de chemin, et de leur donner l’occasion d’en tracer un nouveau en créant (littéralement) un nouvel être humain, subtil mélange des qualités et des défauts de ses deux géniteurs
« J'assumerai rien du tout, puisque le côté Gremlin viendra sûrement de moi ! » s’en était d’ailleurs fendue la jeune femme à ce sujet, ce qui avait au moins le mérite d’annoncer la couleur … Et de prouver, s’il fallait encore en douter, que sa mauvaise foi n’arrivait pas à la cheville de celle dont l’italien aurait fait preuve si leurs rôles avaient été inversés. Sur le sujet des enfants ils ne seraient jamais sur la même longueur d’onde … sur celui du mariage, cela méritait d’être discuté, quand bien même Vitto y accordait une importance tellement sacrée qu’il doutait de pouvoir en être digne. D’ici là, il se contenterait d’une place de choix à celui de son amie, laquelle avait assuré
« C'était prévu, ne t'en fais pas. » histoire qu’il n’ait plus l’occasion d’en douter.
A bavarder, ils en auraient presque oublié où ils se trouvaient, malgré le verre de vin posé sur la nappe blanche et le brouhaha ambiant. Fort heureusement leurs plats n’avaient pas tardé à arriver, et pour l’italien était venu le moment de vérité : bonne ou mauvaise surprise, l’enjeu n’étant rien de moins pour le restaurant que de rattraper le fait de servir l’intégralité de ses plats dans des bols comme s’il ne s’agissait pas déjà en soi d’une insulte à la cuisine italienne. Et la vérité ? Ce n’était pas mauvais. C’en était même bon, au grand damne de Vittorio qui se réjouissait presque de pouvoir piquer un scandale.
« C'est déjà ça ! » s’en était en tout cas contenté l’australienne, ajoutant aussitôt
« Je suis jamais déçue, en tout cas ... » aant d’attaquer sans plus attendre son propre bol de risotto.
« N’empêche … quelqu’un devrait leur parler de l’existence des assiettes. » Oh, quoi ? Il ne pouvait pas s’en empêcher, il devait quand même avoir quelque chose à redire, juste pour le principe, et quand bien même cela ne l’avait pas empêché d’attaquer son plat pour de bon, car sa faim faisait moins la fine bouche que sa mauvaise tête.
« Tu vois, c'est tellement bon que j'en oublie la môme. » Et en réalité … Lui aussi, à tel point que son ouïe allergique à tout être humain de moins d’un mètre cinquante ne s’était même pas offusquée du début de chouinement dont Riley avait momentanément eu envie de leur faire part.
« Promis, je te dénoncerai pas aux services sociaux, tu peux finir ton assiette. » Enfin, son bol.
Et en parlant de repas :
« Au fait, que dirais-tu de venir dîner à la maison, un de ces soirs ? Peut-être ... avec Gaïa ? » Si l’idée de dîner avec Lisbeth ne lui déplaisait pas, celle de dîner avec le fiancé de cette dernière le laissait relativement de marbre quand bien même il pouvait consentir à faire les efforts nécessaires si cela suffisait à faire plaisir à la jeune femme. La perspective d’un dîner à quatre portait pour sa part la symbolique de deux couples faisant “des trucs de couples”, et sans mettre le doigt dessus l’italien pouvait sentir la panique lui nouer l’estomac à l’idée que Gaïa et lui en soient finalement au même stade que Lisbeth et Jaylen – loin de la relation sans étiquette dans laquelle il se complaisait en faisant mine de ne pas voir les signaux envoyés par la journaliste pour un peu plus d’engagement de sa part.
« Hmhm, pourquoi pas … Je lui en parlerai. » avait-il alors simplement répondu, du bout des lèvres, et l’attention miraculeusement happée par le risotto face auquel il faisait la fine bouche encore quelques secondes auparavant.
« Je meurs de faim. » Et le poisson, quant à lui, mourrait mille fois d’être noyé de la sorte.