Elle était comme tétanisée. Elle ne pouvait plus bouger un muscle. Heureusement qu'elle avait trouvé un banc et qu'elle était assise. Sans quoi, il aurait pu lui arriver quelques bricoles. Comme tomber à la renverse. Se faire mal. Pour sûr. Ce qui avait pu la mettre dans un tel état ? Ca s'était produit il y avait un peu moins d'une vingtaine de minutes. Jessy était en train de se promener tranquillement. Les mains dans le dos, elle marchait. Elle profitait de ses dernières heures de liberté. Bientôt, elle allait reprendre le travail. C'était la rentrée. Ou presque. Est-ce qu'elle avait hâte ? Un peu. Quand même. Jessy aimait bien son boulot. Mais il y avait des fois où elle se disait qu'elle aurait pu faire un autre job. Quelque chose en rapport avec l'art toujours, ça ne changerait pas. Travailler au musée. Ou à la galerie d'art. L'un ou l'autre, ça pouvait être sympathique mine de rien. Elle y avait réfléchi. Mais pas tant que cela à dire vrai. Elle devait se laisser un peu de temps. Pour réfléchiir à tout cela justement. Enfin, passons. Jessy s'était installée sur un banc. Elle profitait quelque peu du soleil. Ca ne lui faisait pas de mal. C'est là qu'elle entendit un gros chien se mettre à aboyer. Rien de bien grave, en quelque sorte, vous me direz. Mais cela lui rappela son agression. Parce qu'elle avait entendu le même genre d'aboiement peu de temps avant son agression. Alors, ça l'avait fait flipper. Et pas qu'un peu. Alors, elle était restée comme ... comme muette. Elle tremblait comme une feuille. Heureusement qu'elle était assise parce que ses jambes auraient fini par se dérober sous elle et elle aurait fini par terre. Elle pensait en avoir terminé avec tout cela. Elle pensait que c'était fini. Que ça ne pourrait plus la perturber. Surtout que ça faisait quelques mois maintenant. Mais non. C'était toujours dans un coin de sa tête. Et elle y pensait encore. Même si elle voulait faire croire que c'était fini. Ca ne l'était pas.
Elle tremblait comme une feuille. Elle était en sécurité pourtant. Elle ne risquait rien dans les parages. Ce n'était pas comme si ... Et bien, comme si elle allait se faire à nouveau agresser. Mais parfois, la peur nous faisait faire des choses complètement irraisonnées. Comme rester assise, sur ce banc. Elle fermait les yeux de temps à autre. Elle tentait de se calmer. Mais c'était loin d'être évident à dire vrai. Elle avait la trouille. Elle tremblait. Elle avait fini par reprendre son souffle et basculer quelque peu sa tête en arrière. Mais elle n'était pas restée de la sorte bien longtemps. Jessy s'était penchée vers l'avant à nouveau. Peut-être qu'elle aurait besoin de faire une thérapie après tout. Elle n'arrêtait pas de dire à Henry ou à Justin qu'elle allait bien. Mais ce n'était pas le cas au final. Quelque peu baissée vers l'avant, elle avait passé une main dans ses cheveux, tentant de retrouver son calme. Mais c'était loin d'être évident. Très loin d'être évident. Elle était en stress. Y'avait pas à dire. Oh, elle allait sans doute finir par se calmer. Du moins, elle finirait par le faire à un moment ou à un autre. Ca finirait par aller mieux. Parce qu'elle ne pouvait pas se permettre pour autant de rester assis sur ce banc pendant des lustres et des lustres. Non, faudrait qu'elle rentre à la maison à un moment ou à un autre. Mais ça ne serait pas pour tout de suite. Jessy porta la main à ses cheveux une nouvelle fois. Elle sursauta carrément quand Enzo se pointa devant elle, tel un diable, ou presque, sortant de sa boîte. Ouais, il venait de lui foutre la trouille, et pas qu'un peu. "La vache ! Tu ... j'ai frôlé la crise cardiaque !" Elle en avait presque perdu ses mots à dire vrai. Est-ce que voir Enzo allait lui permettre de ... Et bien, de reprendre ses esprits ? Peut-être. Mais elle n'était pas certaine. Parce qu'il allait forcément lui demander ce qui avait pu la foutre dans cet état. Et lui dire qu'elle était malade. Non, ça ne fonctionnerait pas vraiment. Pas du tout même. Elle passa une de ses mains dans ses cheveux. Encore. Ouais, elle avait tendance à le faire assez souvent quand ... quand c'était pas la grande forme. Oui, une sorte de toc. C'était même pas une sorte. C'en était un. "J'ai ... j'ai entendu un truc ... qui m'a rappelé un truc pas super à dire vrai ..." Elle secoua la tête. Franchement, elle n'avait pas réellement envie d'en parler. Mais elle commençait à connaître Enzo. Et elle savait qu'il allait la presser comme un citron jusqu'à ce qu'elle finisse par lâcher l'affaire.
Ca n'allait pas. Ca n'allait clairement pas. Ce chien, entendre ses aboiements ... oui, ça l'avait terrorisée. Elle tremblait encore comme une feuille. Et que Enzo l'ait interrompue, comme ça, ça n'avait pas arrangé réellement les choses. Elle avait son coeur qui battait la chamade. Elle n'irait pas jusqu'à dire qu'elle dirait qu'elle avait son coeur qui allait sortir de sa poitrine. Mais presque. Elle était stressée. Et elle avait besoin de se calmer, même si c'était loin d'être évident et qu'elle avait la trouille que ça recommence à nouveau. Elle était en sécurité. Elle ne risquait rien. Mais elle ne pouvait pas s'empêcher d'avoir peur. Il faisait jour. Contrairement à la dernière fois. Elle était dans le parc. Contrairement à la dernière fois. Elle était toute seule, par contre. Enfin, plus maintenant, parce que Enzo était à ses côtés et qu'il pouvait ... Et bien, qu'il pouvait la défendre. Mais parfois, la peur ... Et bien, la peur nous faisait faire des choses complètement stupides. Ou on avait des réactions dingues. Et là, oui, Jessy avait une réaction complètement folle. Elle aurait dû prendre ses jambes en courant, dès qu'elle avait écouté le chien. Et elle aurait dû s'en aller. Ca lui aurait attiré moins d'ennuis. Parce que Enzo ... Parce qu'il allait lui poser tout un tas de questions. Parce qu'il allait forcément l'engueuler de lui avoir caché ce qu'elle avait pu vivre. Ouais, elle allait se prendre une brasse. Son frangin aussi lui avait passé une brasse. Enfin, il s'était terriblement inquiété à son sujet et aurait préféré que Jessy lui en parle plus tôt. Ouais, mais bon, comme ils étaient en froid par sa faute, elle n'avait rien dit. Et maintenant ... Maintenant, elle allait en devoir en parler aussi à Enzo. Parce qu'il n'allait pas lâcher l'affaire. Elle n'était pas dupe. Elle était certaine qu'il n'allait pas arrêter de lui poser des questions, et ce jusqu'à ... Et bien ... ce qu'elle finisse par lui dire. Alors, elle avait commencé à en parler. Sans donner les détails. Juste dire que ... Et bien, dire qu'en fait, ça lui rappelait un truc. "Et bien ... je ..." Elle passa une main dans ses cheveux. "Tu te souviens ... quand je t'ai dit ... que j'avais pas pu venir au sport parce que ... j'étais malade ..." Oui, bon, elle était pas vraiment malade. Mais elle n'avait pas vraiment menti non plus. Parce qu'elle ne se sentait pas bien. Du tout. A cause de son agression. "En fait ... je ..." Elle jouait avec ses doigts. Elle le faisait souvent quand elle était stressée. Avant, elle passait des mèches de ses cheveux autour de ses doigts. Mais comme elle avait coupé ses cheveux après ça ... "En fait, si j'suis pas venue ... c'est que je faisais l'aller et retour directement entre chez moi et le collège. Parce que ..." Elle prit une lente inspiration. C'était pas facile à lui avouer. Et elle sentait déjà sur elle son regard désapprobateur qui lui ferait comprendre qu'elle aurait dû lui en parler plus tôt. Bien plus tôt. "En fait ... j'ai été ... agressée. Et j'avais plus envie de sortir de chez moi, hormis pour aller au travail." Voilà, c'était dit. Qu'est-ce qu'il allait lui dire ? Qu'allait-il penser de tout cela ? Est-ce qu'il allait lui faire les gros yeux ? L'engueuler ? La prendre dans ses bras ?
Lui dire ce qu'elle pouvait avoir sur le coeur n'était pas une mince affaire. Parce que ça allait peut-être tout changer entre elle et lui. Et elle n'aimait pas que les choses changent. Avec Henry, elle avait l'impression que cet incident avait fini par les rapprocher. Parce qu'ils s'étaient éloignés, au départ, à cause d'elle. Et ne pas savoir qu'elle avait été agressée, ça lui avait fait quelque chose, mine de rien. Elle l'avait vu dans son regard. Déçu, mais très inquiet pour elle. Il n'en avait rien dit pour autant. Parce qu'il avait beaucoup plus de problèmes avec Emily qu'avec elle. Emily revenait de la guerre. Elle était très perturbée et il était normal que Henry se préoccupe bien plus d'elle que de Jessy. Et elle ne lui en voulait aucunement d'ailleurs. Et c'était peut-être pas plus mal que ... et bien, que Enzo soit autant pénible et qu'il cherche à en savoir plus. La faire parler, c'était pas simple. Parce qu'elle était toujours en train de dire que ça allait. Qu'il n'y avait aps de quoi s'inquiéter. Et que son frère n'avait pas besoin de la surveiller ou bien de s'inquiéter. Mais au fond, ne pas en parler, ça lui faisait plus de mal qu'autre chose. Alors, que Enzo soit pénible, c'était pas plus mal. Non. En tout cas, quand Jessy avait fini par lui dire, le policier n'avait pas bronché. Il n'avait pas pipé un mot. Est-ce qu'il était déçu qu'elle n'ait rien dit avant ? Est-ce qu'il était déçu qu'elle avait préféré se taire ? De ne lui en parler que parce qu'elle le devait, et non parce qu'elle le voulait ? Tout un tas de questions surgirent dans la tête de la jeune femme, se demandant ce qu'il pouvait bien penser, là, tout de suite. Oh, elle aurait aimé pouvoir lire dans les pensées. Au moins, elle saurait. Elle saurait ce qu'il avait dans la tête. Ce silence de mort était pesant. Qu'il lui parle bon sang ! Qu'il l'engueule au pire ! Mais qu'il lui dise quelque chose. Parce qu'elle n'aimait pas ... Elle n'aimait clairement pas le fait qu'il ne disait rien. Oh que non. C'était dur. Finalement, il brisa le silence, lui demandant ce qu'il avait pu lui faire. Son ton était froid. D'aussi loin qu'elle se souvienne, c'était la première fois qu'elle l'entendait parler de la sorte. "Il a pas eu le temps ... d'aller aussi loin qu'il l'aurait voulu." Elle avait eu de la chance sur ce coup là. Sacrément de la chance à dire vrai. "J'm'en suis sortie avec quelques bleus et une grosse frayeur. Et sans l'intervention d'un bon samaritain qui s'est pris quelques coups, je ..." Elle se racla la gorge. "J'te fais pas un dessin sur ce qui aurait pu se passer." Est-ce qu'elle était soulagée de lui en avoir parlé ? Difficile de dire. Difficile. Jessy attendait surtout le verdict. De savoir ce qu'il en pensait. Parce qu'il n'avait pas dit grand chose pour le moment. Est-ce qu'il était tel un volcan, prêt à exploser ? Peut-être.
Elle n'osait pas trop relever les yeux en direction d'Enzo. Parce que d'une certaine manière, elle avait peur. Peur de se prendre la pire engueulade au monde. Peur qu'il ne soit pas véritablement tendre avec elle parce qu'elle lui avait caché des choses. En même temps, et bien ... Elle ne connaissait pas tout de sa vie. Elle ne savait pas tous les détails de la vie d'Enzo. Alors, il était plutôt normal que lui-même ne sache pas tout de la vie de Jessy. Surtout qu'à cette période là ... Ils se croisaient, de temps à autre, à la salle de sport, mais elle n'aurait pas pu dire qu'ils étaient de bons amis. Leur relation avait évolué avec le temps. Ils avaient passé un peu de temps ensemble, et ce ailleurs qu'à la salle de sport. Elle avait partagé sa passion avec lui. Ils avaient même été au festival ensemble et elle avait fini par apprendre qu'il avait une fille. Alors oui, ils n'étaient peut-être pas ce qu'on pourrait qualifier des meilleurs amis au monde. Mais ils se découvraient. Ils apprenaient à se connaître. Ni plus. Ni moins. Et quand Jessy avait eu son agression, ils étaient très loin de tout cela. Enzo n'était qu'une connaissance. Qu'une personne avec qui elle pouvait faire du sport de temps à autre sans forcément tout connaître de lui. Les choses avaient changé. Évolué. "Je sais que j'ai eu de la chance. C'est ce que tout le monde me dit." Elle avait penché la tête sur le côté. "Enfin, les rares personnes qui sont au courant." Ce qui se résumait à très peu de personnes. Les flics qui avaient enquêté, Ethan parce qu'il était là bas quand elle avait porté plainte. Justin, parce qu'elle avait pas pu garder ça pour elle. Son frangin. Et Enzo. Ouais, ça se comptait sur les doigts d'une main. Et elle n'avait franchement pas envie de mettre plus de personnes au courant. Non, c'était bien suffisant à dire vrai. Pourquoi elle n'avait rien dit ? "Et bien ... je ... On s'connaissait pas vraiment à l'époque. On s'croisait de temps à autre et c'était tout." Elle baissa quelque peu la tête. "Je sais maintenant que ... bah, c'est plus pareil. On n'est plus vraiment des inconnus. Et j'ai voulu t'en parler à une ou deux reprises. Mais j'ai rien dit." Pourquoi ? Pour éviter, éventuellement, qu'il s'en mêle. A quoi ça aurait servi ? Peut-être qu'il aurait pu enquêter. Mais c'était pas vraiment son domaine d'expertise à dire vrai. Enfin, maintenant, il savait. Elle espérait juste qu'il n'allait pas l'engueuler à mort parce qu'elle n'avait rien dit.
Jessy n'avait rien dit. Elle avait préféré rester muette. Parce que ... Parce qu'elle ne connaissait pas bien Enzo à l'époque. Ils se croisaient, de temps à autre. A la salle de sport. Ils échangeaient quelques hochement de la tête. Quelques bonjour ici ou là. Et c'était bien tout. A l'époque, ils ne prévoyaient pas de se côtoyer en dehors de la salle de sport. Et puis, finalement, ça avait changé. Ca avait évolué entre eux. Et oui, elle pouvait dire, maintenant, que Enzo était son ami. Elle aurait voulu lui en parler bien plus tôt. Mais qu'est-ce que ça aurait changé ? Pas grand chose. Ce qui s'était passé, c'était moche, c'était un fait. Mais c'était derrière elle maintenant. Enfin, pas totalement. Parce qu'elle avait encore peur de tomber sur son agresseur. Elle espérait qu'il soit loin, très loin. Mais elle ne pouvait pas en être certaine pour autant, et ce bien malheureusement à dire vrai. Oui, ça la chagrinait encore. Jessy aimerait tant pouvoir balayer tout cela d'un revers de la main. Mais ça ne fonctionnait pas comme ça, bien malheureusement. En tout cas, elle pensait que Enzo allait l'engueuler. Sur le fait qu'elle n'avait rien dit. Mais non. Il était resté calme. Oh, elle se doutait qu'intérieurement, il devait être en colère. Qu'elle n'ait rien dit. Mais il ne semblait pas lui en tenir rigueur. Jessy avait eu un léger sourire. Au moins, il n'était pas en colère contre elle. Au moins, il ne lui en voulait pas. "On s'imagine pas surtout que ça peut tomber sur soi." Ouais. Elle avait eu peur. Très peur. Et c'était pas fini. Elle n'en faisait pas des cauchemars toutes les nuits. Mais ça la terrifiait encore de temps à autre. Enzo s'était redressé et il lui tendait la main. Il voulait l'emmener ailleurs. Elle savait pas où. Mais ils n'allaient pas non plus rester sur ce banc. Enfin, c'était elle qui était sur ce banc. Puisque lui était resté en face d'elle, dans une position sans doute pas très confortable mais bon. Elle se pinça les lèvres, ne sachant pas si c'était une bonne idée ou pas. Et puis, ça pouvait pas lui faire de mal à dire vrai, non ? "D'accord." Elle avait eu un léger hochement de la tête et elle avait pris sa main, se redressant quelque peu. "Tu veux m'emmener où ?"
Est-ce qu'elle s'en sentait mieux de lui en avoir parlé ? A dire vrai, Jessy ne savait pas trop. Non. Elle avait l'impression que c'était du pareil au même. Que ça n'allait pas mieux. Mais d'une certaine manière, elle était quand même soulagée. Soulagée de lui en avoir parlé. Parce qu'elle se doutait, qu'un jour ou l'autre, il aurait fini par le savoir. Et sans doute qu'il aurait râlé qu'elle ne lui en ait pas parlé avant, qu'elle lui ait caché la vérité. Oui, elle n'avait rien dit. Par peur ... peur de ce qu'il aurait pu penser. Mais qu'importe, maintenant, c'était dit. Maintenant, Enzo savait. Et elle n'aurait plus besoin de lui cacher la vérité. Elle n'aurait plus besoin de faire attention à ce qu'elle pouvait dire lorsqu'elle était en sa compagnie. Parce que oui, quand elle était avec lui, Jessy faisait toujours attention à ce qu'elle disait. Maintenant, elle ne se serait plus sur le qui-vive. Elle ne penserait plus aux mots qu'elle devait dire, ou ne pas dire. Elle pourrait dire tout ce qui pouvait lui passer par la tête, si on pouvait dire cela ainsi. Alors, elle s'était levée. Elle avait pris la main d'Enzo qu'il lui tendait. Elle voulait savoir où il voulait l'emmener. Il lui laissait le choix. Salon de thé. Coffee shop. C'était du pareil au même. Ils seraient au chaud. Enfin, en même temps, hein, il faisait pas bien froid. "C'est pareil ... Mais le coffee shop est plus proche je crois." avait-elle dit dans un hochement de la tête. "Alors, va pour le coffee shop." Parce que le salon de thé était plus loin. Faudrait prendre le bus. Ou alors, marcher un peu plus longuement. Et elle ne savait pas si elle tiendrait sur ses jambes aussi longtemps. Ca serait difficile. Enzo avait gardé sa main dans la sienne. On aurait presque pu dire un couple. Sauf qu'ils n'en étaient pas un. "Merci ..." Sans doute qu'il devait se demander pourquoi elle le remerciait. "Merci de ne pas m'avoir hurlé dessus parce que je n'en t'ai pas parlé avant."
Ils n'allaient pas rester là, dehors. Non. Enzo avait une bonne idée. Une très bonne idée. Le coffee shop. Ou le salon de thé. Jessy pouvait choisir. Honnêtement, le plus proche lui irait mieux. Bien mieux. Elle n'était pas certaine qu'elle arriverait à atteindre le salon de thé. Sans plus attendre, ils s'étaient mis en route. Enzo était tout proche d'elle. Sans doute cherchait-il à ... et bien, à la rassurer. N'écoutant plus les aboiements du chien, Jessy allait un peu mieux. Mais elle n'irait pas jusqu'à dire qu'elle était en grande forme. Non. Elle avait encore les gens en coton, si on peut dire cela ainsi. Et elle ne pourrait sans doute pas marcher durant des heures et des heures si elle devait le faire. Oh que non. Elle avait fini par le remercier, également. Sur le fait qu'il n'avait rien dit. Qu'il ne l'avait pas engueulé. Ca comptait beaucoup pour elle. Elle n'aurait sans doute pas supporté de ... qu'il l'engueule. Oh que non. Elle était déjà à bout de nerfs et se faire enguirlander n'aurait pas arrangé les choses. Du tout. Sans doute qu'elle aurait fondu en larmes d'ailleurs. "Tout te dire ... je sais pas ... J'vais pas non plus te parler de tous mes problèmes." Elle secoua la tête. Surtout si ça concernait les hommes. Déjà que son frère n'était pas au courant de tout, lui non plus, elle allait éviter. "Mais oui ... Je penserais à toi ... pour certains de mes problèmes." Si jamais elle se retrouvait dans une situation de ce genre à nouveau. Après une petite marche, ils s'étaient retrouvés au coffee shop. Ils étaient rentrés à l'intérieur. Jessy avait enlevé sa veste et elle avait fini par s'installer, tranquillement, dans un fauteuil. Est-ce qu'elle se sentait mieux ? Un peu. Oh, c'était un peu mieux, oui. De là à dire qu'elle avait retrouvé tous ses esprits, on en était encore loin. Mais oui, c'était mieux. "J'sais pas toi ... mais j'prendrais bien un chocolat chaud." Ouais, ça lui ferait du bien.