(Leto&Ethan) I believe that everyone else my age is an adult whereas I am merely in disguise
Olivia Welch
les bonnes intentions
ÂGE : 36 ans (06.11.1988) SURNOM : Liv, Livvie, Welch au travail (elle déteste entendre son nom de famille claquer ainsi au travers des urgences) STATUT : Mère célibataire de jumeaux de 7 ans, Lizzie et Lenny. Famille d'accueil pour Paul, un ado un peu paumé mais qui s'est plutôt bien adapté à leur vie de famille. Visiblement loin des jolies histoires et des rêves de bonheur. MÉTIER : Infirmière puéricultrice, postée aux urgences de l'hôpital Saint-Vincent LOGEMENT : Logan City, #503 Daisy Hill Road, une petite maison toute simple, qui suffit amplement à leur famille POSTS : 8785 POINTS : 1190
TW IN RP : Absence d'un père, famille d'accueil et violences familiales, grossesse, milieu hospitalier GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : Olivia a longtemps été fumeuse - à se cacher dans les recoins du ranch pour ne pas se faire attraper par un de ses parents ≈ Elle a appris la langue des signes australiennes, ce qui l'aide énormément à son travail. ≈ Elle a failli se noyer quand elle était enfant et est toujours traumatisée par les grandes étendues d'eau. ≈ Elle ne cuisine pas très bien, mais connaît tous les restaurants de son quartier.CODE COULEUR : Répand de la douceur en #CC33CC RPs EN COURS :
Isyliv ∆ When you can't look on the bright side I will sit with you in the dark
Leto avait mis du temps à comprendre pourquoi Maria insistait autant pour qu'elle voit Ethan. Il était adulte, elle était sensée travailler sur le développement des enfants - plus spécifiquement ceux placés sous surveillance des services sociaux. Et entre sa thèse, ses recherches à la bibliothèque universitaire et son travail, elle avait déjà du mal à avoir une vie extérieure et des loisirs, sans devoir se rajouter des entretiens avec un inconnu. Et tout ça, c'était sans compter les imprévus gigantesques, comme son appartement qui venait de prendre feu, la laissant gérer rendez-vous avec l'assurance et passage d'artisans pour les devis. Elle avait littéralement la tête pleine, et plus besoin de vacances au bout du monde que de rajouter Ethan à son emploi du temps.
Mais Maria, bienveillante et insistante Maria, avait continué de lui proposer le projet. Elle lui avait expliqué brièvement ce que Ethan pouvait apporter, lui disant juste qu'il avait été abusé dans son enfance et qu'il lui dirait le reste lui-même. Leto était d'accord sur le fond, croiser le chemin d'un adulte passé par les épreuves que traversaient les enfants qu'elle suivait ne pouvait qu'être intéressant.
Elle avait donc accepté de rencontrer Ethan dans son bureau au sein des services sociaux. Quoi que bureau était un terme généreux, pour le placard à balai qu'elle partageait avec Ariel. Deux mètres carrés à tout cassé, dans lequel étaient entassé deux petits bureaux, des chaises pliantes et des montagnes de dossiers. Plus les objets de transition pour aider les enfants à parler ou les faire se sentir à l'aise quand ils venaient les voir. Leto priait depuis ses débuts dans le service pour un passage à l'informatique, histoire de se débarrasser des papiers volants qui se trouvaient un peu partout. Mais comme la plupart des agents étaient âgés et réticents à changer de support, elle devait comme tout le monde remplir de la paperasse puis passer dix ans à la chercher dans les monticules quand elle en avait besoin.
Heureusement, Ariel était déjà rentrée chez elle, ce qui laissait un peu plus d'espace à Leto pour accueillir Ethan. Et ce n'était pas du luxe, vu l'endroit tout exigu. Au moins, une fois la porte fermée, ils seraient en toute intimité, et personne ne les entendrait discuter. Un léger coup à la porte lui fit relever la tête.
« Entrez et installez-vous... Où vous pouvez, je pense qu'on ne peut pas dire autrement » dit-elle, souriant nerveusement. « Je vous offre quelque chose à boire ? »
Ariel et elle n'avaient pas grand, mais elles s'étaient cotisées pour une petite machine servant thé, café et chocolat chaud, ainsi qu'un service de tasses Pixar qui faisaient son petit effet sur les petits - et un peu sur les grands.
code by belle âme
I have to get out of this place but instead I'm at peace with staying (grow into love ; half moon run)
Ethan était stressé. On ne pouvait pas dire autrement ce qu’il se passait chez lui. Toute sa vie, il avait tenté d’enlever les images qui le hantaient dans sa tête. Et à présent, il allait devoir en parler. Enfin, d’après ce que son psy lui avait dit, c’était une gentille femme. C’est d’ailleurs pour cela qu’il avait accepté après avoir longuement hésité. Certes, il allait devoir se souvenir de quelque chose de traumatisant mais cela allait peut-être aider d’autres personnes. D’autres enfants. Qui, eux, sont vraiment encore des enfants et non, un jeune adulte qui a déjà dépassé le quart du siècle. A la vieillesse fait si mal.
En marchant au lieu de rendez-vous, à savoir le bureau de cette chercheuse, Ethan transpirait un peu. Il se plissa les cheveux, les vêtements ; avala sa salive difficilement mais continua de marcher. Il avait voulu faire le trajet à pied afin de décompresser et de penser clairement. Il ne savait pas pourquoi il été si angoissé. Ce n’était pas la première fois qu’il allait parler de son traumatisme à quelqu’un. A moins que cela soit le résultat de regards bizarres qu’il avait reçu de la part de plusieurs personnes dans le domaine médicale. Alors pourquoi pas d’une personne qui en soit n’en ai pas. Du moins, elle était chercheuse alors si. Et elle était dans la recherche des neurosciences des enfants traumatisés. Du coup, si on additionnait tout, la jeune femme devrait ne pas lui rire au nez.
Ethan souffla un dernier coup et après rentra dans le bâtiment. Il trouva vite fait l’endroit où il devait aller et s’y dirigea. Son ventre se serrait mais il n’était plus question de partir. Il devait aller jusqu’au bout. Le blond arriva enfin devant la porte. Le nom de la chercheuse était écrit dessus. Leto Sinclair. Il toqua. Ethan entendit une voix lui demandant d’entrer alors, c’est ce qu’il fit. La pièce était plus petite qu’il aurait pu penser mais cela le rassura presque. Peu de monde pour entendre son histoire. L’anglais s’installa comme demandé après un faible « bonjour ». Il tourna la tête à la demande de boisson.
- Je veux bien de... de l’eau.
Il était nerveux. Ironique, pas sa première fois et tout aussi angoissé. Et un peu d’eau allait l’aider. Il espérait.
- Je suis venu car mon psy m’a dit que vous aviez peut-être besoin de moi.
Regardez-le. 26 ans et toujours aussi stressé face à une femme qui devait peut-être être dans le même état et surtout, pas plus vieille que lui. Ethan lui sourit avant d’essayer de se camoufler dans sa tasse d’eau. A l’effigie de Cars. Mignon comme tout.
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ÂGE : 36 ans (06.11.1988) SURNOM : Liv, Livvie, Welch au travail (elle déteste entendre son nom de famille claquer ainsi au travers des urgences) STATUT : Mère célibataire de jumeaux de 7 ans, Lizzie et Lenny. Famille d'accueil pour Paul, un ado un peu paumé mais qui s'est plutôt bien adapté à leur vie de famille. Visiblement loin des jolies histoires et des rêves de bonheur. MÉTIER : Infirmière puéricultrice, postée aux urgences de l'hôpital Saint-Vincent LOGEMENT : Logan City, #503 Daisy Hill Road, une petite maison toute simple, qui suffit amplement à leur famille POSTS : 8785 POINTS : 1190
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Si Leto était un peu nerveuse de recevoir Ethan - de cette nervosité normale, quand on se demandait si on allait s'entendre avec la personne et si la discussion allait bien se passer -, lui semblait presque paniqué. L'idée de revivre une partie traumatisante de sa vie ne devait pas aider, même si elle allait essayer de faire de son mieux pour que tout se passe le mieux possible. (Elle ne pouvait s'empêcher de se demander si les adultes réagissaient comme les enfants, ou si elle allait devoir trouver de nouvelles stratégies pour établir un lien de confiance.)
Elle lui servit le verre d'eau demandé dans une tasse Cars, se disant que ce dessin animé saurait peut-être lui parler. Et elle se fit elle-même un café dans la tasse des Nouveaux Héros qui était sa préférée. Elle en buvait assez pour que l'odeur chaude lui soit rassurante et l'aide à se mettre en place, focalisée sur son nouveau but.
« Votre expérience en tant qu'enfant puis dans le suivi que vous avez eu depuis le début de votre prise en charge par les services sociaux peut effectivement nous aider à améliorer notre prise en charge » reprit-elle doucement, prenant soin d'expliquer vraiment l'objectif de leur entrevue. « Malgré tout, je sais qu'on est des inconnus l'un pour l'autre, et je comprendrais qu'il vous faille du temps avant d'aborder les points les plus difficiles. On peut également faire des pauses dès que vous en aurez besoin. »
Elle trouvait important de rappeler ce point. Même si elle savait que c'était aussi à elle de faire attention à l'état de son interlocuteur pour parfois forcer la pause. Certains étaient prêts à tout dire une fois lancer, mais la panique ou les pleurs pouvaient rendre leur discours inintelligible - et donc inutilisable, malheureusement.
« On peut commencer par se présenter ? » proposa-t-elle gentiment.
Un sujet neutre, éloigné de ce qui les amenait ici aujourd'hui. Et elle avait remarqué que les enfants se sentaient souvent mieux en sachant à qui ils avaient affaire.
« Je m'appelle Leto, j'ai vingt-sept ans. Je suis étudiante-chercheuse en neurosciences, et je m'intéresse particulièrement au développement des enfants qui vivent des situations difficiles. »
Elle sourit gentiment à Ethan, lui faisant comprendre qu'elle le laissait se présenter à son tour. Elle le laissait choisir les éléments qu'il voulait utiliser pour se définir, curieuse de savoir pour quoi il opterait.
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Ethan était devant le bâtiment ou se trouvait son futur entretien, rendez-vous ? Il ne savait même pas comment l’appeler. Il aurait une carte de visite, qu’il l’aurait regardé. Mais ce ne fut pas le cas. Du coup, après avoir avalé, difficilement, sa salive, le blond entra dans le bâtiment. La marche jusqu’au bureau était tout aussi difficile, tout en étant tout à fait rapide. Avant même qu’il ne comprenne quoique ce soit, il était devant la porte, le nom de la dame affiché devant lui. Il avala encore une fois sa salive comme pour se donner du courage et toqua à la porte.
La jeune femme devant lui, lui était au premier abord sympathique. Elle ne semblait pas être comme beaucoup de personnes, très stricte, pincée tout comme ses lèvres et sec dans ses paroles. Non, pour le coup, la dame devant lui avait l’air d’être une sympathique personne. D’ailleurs, elle semblait avoir quasiment le même âge que lui ce qu’il le rassura tout en le troublant. Normalement, il parle avec un vieux monsieur. Mais après tout, ce vieux monsieur était resté en Angleterre et vu la difficulté à trouver quelqu’un que ne lui rit pas au visage lorsqu’il évoque son problème, il s’était abstenu en Australie. Ce qui n’est pas vraiment appréciable, sa dernière crise de panique en était la preuve. Pourtant, ce n’était pas le moment.
Ethan prit la tasse qu’on lui avait proposé et qu’il avait demandé d’être composée d’eau. Il but doucement tout en écoutant la jeune femme sur pourquoi elle s’intéressait à lui. Au moins, elle lui expliquait ce qu’elle voulait ce qui était bien. De plus, la brune semblait vraiment comprendre que l’anglais n’était pas prêt à tout déballer d’un seul coup. Surtout à une inconnue. Son cœur battait. De base, normalement, l’âge de la jeune femme et sa tasse d’eau l’ayant aidé. Cependant, lorsque le moment de rappel sur pourquoi il était là, arriva ; le cœur d’Ethan repartit jouer la samba dans sa poitrine.
Heureusement pour lui, la jeune femme, Leto de son prénom se présenta en premier. Cela rassura vraiment le blond. Cela prouvait, pour lui, que la femme était très sérieuse dans ce qu’elle voulait. Puis, elle lui sourit, lui montrant que c’était à son tour. Après une gorgée, Ethan se lança.
- Je m’appelle Ethan. Je suis tout juste diplômé d’une formation de couturier. J’ai 26ans et, je suis anglais. De base.
Le blond se tut ce qui causa un petit blanc. Il ne savait pas ce que Leto voulait vraiment comme information. Peut-être toute sa vie. Ou du moins, son traumatisme, ce qui causa un raté dans le battement de son cœur. Mais pour le moment, elle s’était trompée sur quelque chose.
- Par contre, je suis désolé mais vous vous trompez. Je n’ai jamais été suivi par les services sociaux. Du moins, enfant. Encore moins maintenant que je suis adulte. Ou jeune adulte. Et c’est encore dur de le faire maintenant.
Cela aurait pu être étonnant que les services sociaux n’interagissent pas sur son cas. Mais bon, pour cela, il aurait dû en parler. Ce qu’il n’avait jamais fait. Jusqu’à sa majorité. Puis le secret professionnel était venu s’ajouter. Ce qui l’avait rassuré car, à aucun moment, il ne voulait que ses parents sachent ce qu’il s’était passé. Jamais. Ce qui était peut-être un frein dans sa guérison étant donné qu’il était seul dans cela. Si on oubliait les psys.
Il regarda l’étudiante-chercheuse :
- Du coup, je ne sais pas si je suis bien placé pour votre sujet. Du moins, je crois.
Ethan but une nouvelle gorgée de son eau pour se taire. Et pour laisser son cœur rétablir un nombre de battements par minutes à la normale.
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Olivia Welch
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ÂGE : 36 ans (06.11.1988) SURNOM : Liv, Livvie, Welch au travail (elle déteste entendre son nom de famille claquer ainsi au travers des urgences) STATUT : Mère célibataire de jumeaux de 7 ans, Lizzie et Lenny. Famille d'accueil pour Paul, un ado un peu paumé mais qui s'est plutôt bien adapté à leur vie de famille. Visiblement loin des jolies histoires et des rêves de bonheur. MÉTIER : Infirmière puéricultrice, postée aux urgences de l'hôpital Saint-Vincent LOGEMENT : Logan City, #503 Daisy Hill Road, une petite maison toute simple, qui suffit amplement à leur famille POSTS : 8785 POINTS : 1190
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C'était difficile de ne pas voir combien Ethan était nerveux. Leto sentait les limites de sa formation en le voyant. Elle connaissait les étapes du développement des enfants et savait repérer les retards ou les problèmes qu'ils pouvaient rencontrer - notamment lié aux sujets fréquemment rencontrés dans les services sociaux, notamment la violence ou la pauvreté. Et elle savait se montrer assez ouverte et accessible pour entamer la conversation, surtout qu'elle était généralement accompagnée d'une psychologue ou d'une assistance sociale.
Ce jour-là, elle était seule face à Ethan, qui était un adulte, forcément plus réservé et plus inquiet du "jugement" auquel il pourrait avoir à faire. Parce que les adultes ne se posaient pas les mêmes questions, et n'étaient clairement pas la tasse de thé de Leto. (Sinon, elle serait sans doute un peu plus douée face à Holden, mais ça, c'était un autre débat !)
« En toute honnêteté, je n'ai pas eu d'informations sur votre expérience quand vous étiez enfant. Ni ce qui vous est arrivé, ni qui est intervenu. Mais je pense que Maria, la collègue qui a insisté pour nous présenté, devait savoir que l'on pourrait quand même travailler ensemble et trouver un objectif. »
Leto n'était pas du genre à mentir, et elle préférait toujours jouer cartes sur table, face aux adultes comme aux enfants. Si elle n'avait pas la réponse à une question, elle le disait clairement plutôt que d'inventer des explications qui ne pourraient que finir par s'effondrer, et entraîner la chute de la confiance qu'elle parvenait difficilement à obtenir.
« Je ne vous demande pas de m'expliquer en détail ce qui vous est arrivé, pas avant que vous ne soyez prêt. Et ce n'est pas grave si vous n'êtes jamais prêt » réassura-t-elle. « Mais j'imagine que si Maria vous a orienté vers moi, c'est que vous avez vécu quelque chose qui aurait pu ou dû alerter les services sociaux à l'époque ? »
Elle laissa le temps à Ethan d'approuver ou non, même si elle était à peu près certaine de ce qu'elle avançait. Elle ne voyait pas l'intérêt de le rencontrer s'il avait vécu une enfance heureuse dans le petit coin du Royaume-Uni dont il était originaire.
« J'imagine qu'on peut donc travailler sur les signes qui auraient pu alerter les services sociaux ? Les choses que vous avez essayé de communiquer et qui n'ont pas été vues par les adultes. Parce que c'est souvent le problème qu'on rencontre, ici. Avec nos yeux de grandes personnes, il y a plein de détails qu'on ne voit plus. »
Et à force de ne pas avoir de réponses quand ils montraient des signes de mal-être, les enfants finissaient par se refermer lentement, jusqu'à ne plus faire confiance aux adultes. Les réassurer et prouver qu'ils pouvaient avoir confiance était long, et dans la plupart des situations, la police ou les services sociaux n'avaient pas le temps d'attendre s'ils voulaient identifier les victimes et les mettre rapidement à l'abri...
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Il fallait le dire, c’était tout de même angoissant. Ethan aurait du être habitué pourtant. Ce n’était pas la première fois qu’il était devant quelqu’un pour parler de ça. De plus, Leto avait quasiment le même âge que lui. Elle n’était que d’un an son ainé. Ethan devrait être soulagé. Mais, c’était un sujet difficile à traiter et la peur de se faire juger, toujours présente. Surtout face à une femme qui devait connaitre ce genre de peur. Ou bien, justement, elle comprendrait encore mieux. Le blond était divisé mais il essaya de répondre honnêtement. Les service sociaux n’était jamais intervenu. L’anglais écouta Leto parla de Maria, la personne qui lui avait parlé de lui tout en buvant l’eau qu’elle lui avait donné. Qui venait de se terminer. Il posa donc sa tasse sur ses genoux, toujours dans les mains et regarda patiemment l’étudiante chercheuse. Devant elle, bizarrement, il avait l’impression de redevenir un enfant. Il aurait bien aimé l’avoir lorsqu’il a pensé à consulter. Peut-être même que si les spécialistes lui avaient ressemblés, il aurait parlé plus tôt de son traumatisme. Ou pas, puisque lui-même n’avait pas eu conscience d’en avoir un jusqu’au moment propice ; si on pouvait dire. Autant le dire maintenant. Tout en douceur.
- J’ai bien vécu quelque chose. Cependant, je ne sais pas si ça aurait pu alerter les services sociaux. Peut-être, après tout je ne pense pas que… Que cela soit normal.
Ethan avait la gorge sèche et il était presque sûr que son cœur faisait à lui seul, la musique de fond du petit bureau où les deux jeunes étaient. Leto parlait des signes qui auraient dû alerter les services sociaux et cela questionna Ethan. Peut-être que les adultes avaient vu des choses mais, qu’ils n’avaient rien dit. Mais pourquoi il avait fait cela ? C’est horrible, Ethan avait eu besoin de protection. Ou alors, il était un bon acteur, déjà dans son enfance.
- Je ne sais pas trop de quels signes on parle. J’essayais de paraitre normal mais peut-être que cela se voyait. Ethan avala sa salive avant de continuer après avoir chercher ses paroles. Je ne voulais pas que cela se sache. Je ne sais pas pourquoi mais j’avais honte. Je pensais que c’était de ma faute. L’homme… C’était un ami de mon père et je ne voulais pas qu’il se sente coupable. Et ma mère aurait pensé du mal et je ne voulais pas ça.
L’anglais essaya de redevenir calme, sentant ses mains trembler. Il porta la tasse à ses lèvres avant de se rappeler qu’elle était vide à présent.
- Honnêtement, je ne sais pas. J’ai tout voulu garder pour moi, par honte comme je vous ai dit. Mais avec le recul, je me dis que j’ai fait preuve d’un trop grande sagesse, si on peut dire ça, sur l’évènement. C’est peut-être même mon mutisme qui me traumatisme plus que ce fait.
Ethan ne regarda plus Leto mais, le seul et peut-être ses pieds aussi. A lui, pas à elle. Il pensait en avoir trop dit mais comment faire ; comment savoir quand c’est le cas ou non. Surtout que c’était un peu pour cela qu’il était là. Enfin, pour parler de son traumatisme, pas de sa vie. Le blond prit le courage en relevant la tête pour regarder la jeune femme.
- Vous avez peut-être raison, les adultes n’ont pas dû voir quelque chose. Ou ils ont laissé faire. En tout cas, je me dis que c’est triste que j’aie dû avoir ce genre de pensées. D’auto-préservation.
Puis avec un nouveau soupir, il regarda par la fenêtre.
- Après tout, je n’avais que 10ans.
Il avait lancé cette remarque d’une petite voix. Comme s’il était redevenu un enfant. Puis, il but. Enfin, essaya de boire car la tasse était toujours vide ; Ethan pourrait s’en rappeler tout de même.
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Leto essayait d'afficher un air calme et attentif, sans trop parler elle-même pour laisser à Ethan le temps de se sentir prêt à parler. C'était compliqué pour elle, plus habituée aux enfants, qui se confiaient facilement une fois mis en confiance. Un adulte était plus réservé, surtout s'il avait vécu des choses difficiles ou traumatisantes.
Ethan semblait vouloir parler tout en en était incapable, et ça lui faisait mal de le voir si peu assuré. Elle se forçait à ne pas trop réagir, et surtout à ne pas trop le presser, parce qu'elle voulait que la confidence vienne de lui, et ne soit pas sous la contrainte. Un équilibre difficile pour eux deux, même si le jeune homme finit par laisser échapper la cause de son traumatisme. Et Leto ne dut son manque de réactions qu'à ses deux ans au sein des services sociaux, à entendre les horreurs des autres tout en restant le plus neutre possible.
« Cet homme a profité de votre innocence pour vous faire du mal » rappela-t-elle néanmoins, d'une voix douce. « Il savait qu'un enfant ne saurait pas trop comment réagir, et voudrait surtout protéger ses parents, ne pas les rendre triste ou les mettre en colère. »
C'était terrible de pouvoir donner des raisons au fait que les enfants pouvaient être victimes d'atrocités. Mais Leto savait combien ils étaient faciles à manipuler pour ces adultes malades.
« Les enfants sont doués pour s'adapter à toutes les situations, et leur nervosité face à l'adulte qui leur fait du mal peut aussi être prise pour le fait que l'enfant est impressionné ou n'apprécie pas spécialement cette personne. Les signes de mauvais traitement sont difficiles à analyser, parce que tant que l'enfant ne dit rien, les adultes ont tendance à rationaliser, à se dire que c'est normal et que tout va bien. »
C'était le cœur du problème, après tout, le silence des enfants. Les adultes qui savaient ce qui se passaient et ne disaient rien étaient rares - et généralement complices assumés. Mais la majorité des adultes se disaient juste que l'enfant était timide, ou stressé par l'école, et ne creusaient pas forcément.
« Que ce soit à dix ans ou maintenant, vous n'êtes pas responsable de ce qui est arrivé. C'est l'homme qui vous a fait du mal qui est responsable, et qui devrait en subir les conséquences. »
Elle voyait bien que Ethan en avait toujours honte, la tête baissée et cherchant à éviter son regard. Il n'était pourtant coupable de rien, et elle voulait l'en réassurer, même s'il ne semblait pas y croire.
Elle lui resservit de l'eau en constatant qu'il essayait toujours de boire dans sa tasse vide. Elle imaginait aisément que parler de cet événement lui laissait la bouche sèche et elle voulait qu'il soit confortable et que leur conversation continue.
« Donc en tant qu'enfant, vous diriez que vous essayiez plutôt de réagir le plus normalement possible ? » demanda-t-elle, changeant un peu son angle de pensée. « Du coup, plutôt que d'attendre qu'un adulte remarque des signes, vous auriez préféré avoir un espace où vous auriez pu en parler ? Quelqu'un qui explique, par exemple en intervention dans votre classe, que ce n'était pas normal qu'un adulte fasse ça à un enfant ? »
Elle souriait gentiment, attendant patiemment qu'Ethan rassemble ses idées. S'il avait toujours du mal à parler du ou des viols que l'homme avait commis sur lui, il n'avait peut-être jamais pris le temps de réfléchir aux façons dont il aurait aimé qu'on vienne l'aider.
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C’était peut-être normal ou totalement absurde mais Ethan était bien content d’avoir une tasse entre les mains ; même si elle était vide : cela empêchait ses mains de trembler. Enfin, un peu. Le blond espérait que cela ne se verrait pas. Il était déjà assez gêné voire faible face à cette jeune femme plus vieille que lui. Il fallait dire qu’elle lui disait une certaine vérité : cet homme, l’ami de ses parents, il avait profité de son âge, de son innocence et il l’avait abusé dans plusieurs sens du terme. Aussi bien mentalement, physiquement que par la confiance qu’aussi bien ses parents, surtout son père et que lui-même accordait à cet être infâme. Ethan ressenti une vive colère qu’il calma d’un souffle. Ce n’était pas le moment d’être bipolaire, face à l’étudiante-chercheuse.
Ethan écoutait attentivement la femme en face de lui tout en essayant de ne pas montrer ses émotions. Sauf qu’elle avait l’habitude et qu’il était aussi ouvert qu’un livre. Le blond ne pouvait le dire alors il se contente de juste, la regarder dans les yeux ou ailleurs quand le moment devenait gênant. Toutes ces paroles, il les assimilait pour lui et remarquait où cela était vrai ; l’homme savait qu’Ethan n’oserait jamais en parler alors il en avait profité. D’un côté, si Ethan en avait parlé, peut-être n’aurait-il pas eu un traumatisme ; ou du moins, pas aussi fort. L’anglais s’en voulu presque, de ne pas avoir parler. Quel idiot. Il se pinça les lèvres ; non, il avait juste essayé de paraitre mature, trop mature pour son âge. Mais une pointe de culpabilité marqua son cœur. Surtout que Leto le rassurait, ce n’était pas normal, quel que soit l’âge auquel cela arrive. Cependant, Ethan se sentait quand même un peu coupable. Franchement, se plaindre alors qu’il était devant une jeune femme plutôt jolie s’il en croyait les réflexions des autres hommes sur les femmes. Honnêtement, elle a un joli visage, de beaux yeux et un très beau sourire. Il fallait être aveugle ou faire partie du problème pour ne pas émettre un doute sur ce qu’elle a déjà dû entendre ou peut-être même subir. Le blond frissonna. Non, il ne pouvait pas penser à cela, il ne souhaiterait pas sa situation à n’importe qui même à son pire ennemi.
Leto lui resservit de l’eau auquel il la remercia avant de poser d’autres questions. Surement pour attaquer un autre angle. Ou avoir le problème sous un autre angle. Il mit du temps à réfléchir, à assembler ses idées, à formuler ce qu’il voulait dire. Ne pas être trop bizarre sans tout cacher ; ce n’était pas le but après tout.
- De mon point de vue, j’agissais normalement. Du moins, autant que je l’aurais voulu. Après peut-être que j’étais perturbé. Je faisais des cauchemars mais mes parents ont mis ça sur le compte de l’enfance. Je parlais d’un adulte qui voulait me nuire mais j’étais fan de Peter Pan alors mes parents ont juste cru avoir un lien.
Ethan soupira. Peut-être que ses parents auraient pu le savoir. Mais honnêtement qui soupçonnerait son ami d’enfance d’avoir agressé son fils. Personne, à moins d’avoir des preuves que le principal concerné, à savoir Ethan, n’avait jamais fourni. Il avait préféré se terrer que d’avouer la vérité. En réalité, le blond avait voulu oublier. Comme Peter Pan mais, c’était toujours plus facile à dire qu’à faire. Du moins, il avait réussi ; jusqu’à sa puberté et son entrée dans le monde des adultes.
- Peut-être, Ethan était évasif, se sentait vide. Je suppose que si quelqu’un en avait parlé, j’aurais peut-être compris. Enfin, si, je l’ai su que cela n’était pas normal mais, je suppose qu’avec un intervenant, j’aurais peut-être eu le courage de parler. Enfin, j’en ai aucune idée.
On ne peut pas refaire le passé, cela serait trop beau. Et honnêtement Ethan ne savait pas ce qu’il aurait fait. Il n’aurait peut-être pas parler, pour protéger ses parents, leur cacher la vérité. Et Leto avait raison sur un point, les adultes capables de traumatiser à ce point un enfant savait qu’il ferait tout pour protéger leurs géniteurs de la vérité de la chose qui leur était arrivé. Un enfant est si fragile et ils en profitent. Les larmes montaient aux yeux du blond alors il les baissa et se mordit la lèvre. Il détestait être faible et vulnérable devant les autres. De plus la culpabilité de se plaindre devant une femme était toujours présente.
- On déclarait que j’étais mature pour mon âge. J’ai toujours trouvé ça bizarre. Pourtant, peut-être que je l’étais ; après tout, ce n’est pas normal de comprendre que ce qu’il vient ou est entrain de se passer n’est pas chose banale. Malheureusement, je l’ai compris trop tard.
Peut-être assez vite pour ne pas subir d’agression physique poussé à proprement parler pour cause de violence et de forçage mais trop tard pour sa conscience qui ne pourrait plus jamais oublier le traumatisme, l’angoisse, le toucher, l’agression dont Ethan avait été victime. Ce dernier continua la tête baissée.
- A 10 ans, on n’est pas sensé prendre conscience qu’il faut agir pour s’éviter ce genre de chose.
Ethan ne pouvait pas dire le mot, le v-word, cela le rendrait trop réaliste à ses yeux ; et il ne pouvait pas. Pas maintenant en tout cas. Le blond but dans sa tasse à nouveau pleine pour se donner de la constance mais surtout pour que Leto ne voie pas les larmes qui commençaient à perler dans ses yeux.
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Désolée pour le pavé
Olivia Welch
les bonnes intentions
ÂGE : 36 ans (06.11.1988) SURNOM : Liv, Livvie, Welch au travail (elle déteste entendre son nom de famille claquer ainsi au travers des urgences) STATUT : Mère célibataire de jumeaux de 7 ans, Lizzie et Lenny. Famille d'accueil pour Paul, un ado un peu paumé mais qui s'est plutôt bien adapté à leur vie de famille. Visiblement loin des jolies histoires et des rêves de bonheur. MÉTIER : Infirmière puéricultrice, postée aux urgences de l'hôpital Saint-Vincent LOGEMENT : Logan City, #503 Daisy Hill Road, une petite maison toute simple, qui suffit amplement à leur famille POSTS : 8785 POINTS : 1190
TW IN RP : Absence d'un père, famille d'accueil et violences familiales, grossesse, milieu hospitalier GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : Olivia a longtemps été fumeuse - à se cacher dans les recoins du ranch pour ne pas se faire attraper par un de ses parents ≈ Elle a appris la langue des signes australiennes, ce qui l'aide énormément à son travail. ≈ Elle a failli se noyer quand elle était enfant et est toujours traumatisée par les grandes étendues d'eau. ≈ Elle ne cuisine pas très bien, mais connaît tous les restaurants de son quartier.CODE COULEUR : Répand de la douceur en #CC33CC RPs EN COURS :
Isyliv ∆ When you can't look on the bright side I will sit with you in the dark
C'était difficile d'interagir avec Ethan. Il était adulte, et il avait déjà un suivi par rapport à ce qu'il avait subi dans son enfance. Il savait donc rationaliser les choses, et éprouvait de la honte et de la culpabilité, qu'il cachait plus ou moins bien selon les moments. Les enfants n'avaient pas tout ça - ils décrivaient leur quotidien, avec ses violences, parce que c'était la normalité pour eux. Leto faisait de son mieux, mais elle restait mal à l'aise, à essayer de retomber sur ses pieds tout en restant neutre et accessible pour que Ethan reste en confiance.
« De ce que j'ai pu remarqué, quand les adultes ne sont pas au courant des violences, et que les enfants cachent les faits, ils ont tendance à vouloir trouver quand même des réponses. Ils rationalisent les cauchemars, les pipis au lit, les angoisses, parce que se dire qu'ils savent d'où ça vient, ça les aide à affronter la situation » expliqua-t-elle doucement, regardant les dossiers sur son bureau pour ne pas rendre son interlocuteur inconfortable en le regardant trop. « Ça les aide eux, mais ça n'aide pas vraiment les enfants qui subissent tout ça. »
Leto comprenait le besoin d'avoir des réponses. Mais en inventer une pour se rassurer ne permettait pas d'avancer et d'avoir le bon comportement pour aider à gérer la situation, et permettre à l'enfant de se sentir assez en sécurité pour parler. Mais elle n'avait pas d'enfants, et savait que son jugement était biaisé parce qu'elle n'était qu'observatrice de ces situations, n'ayant jamais connu ça elle-même.
« Je pense que savoir que ce qu'ils vivent n'est pas normal, ça peut aider à réfléchir et à s'imaginer en parler ? Et puis, l'intervenant peut aussi donner des solutions pour trouver un endroit où se confier, que ce soit proposer son écoute, celle d'un professeur, ou le numéro national de l'enfance en danger. »
Elle s'arrêta, prenant le temps de regarder l'état d'Ethan. Le jeune homme n'avait sans doute jamais réfléchi à ce qui aurait pu l'aider, et elle n'avait pas envie de lui poser trop de questions, jusqu'à le pousser à se refermer, voire lui faire encore plus de mal. Ce n'était pas son but du tout, et elle s'en voudrait si elle lui mettait trop de pression sur le dos.
Malgré ses yeux rouges, il semblait pourtant encore tenir le coup. Et Leto hésitait maintenant à lui tendre une boîte de mouchoir, ne voulant pas le faire craquer plus. Elle tapota sur son bureau, tout en réfléchissant à comment formuler sa prochaine phrase.
« Les enfants qui vivent des événements difficiles, que ce soit des violences au sein de leur foyer, des agressions sexuels ou des abus verbaux, ou même qui vivent dans des pays en guerre et sont des réfugiés... Ils grandissent plus vite, parce qu'ils doivent intégrer ce qu'il se passe autour d'eux et grandir avec ce fardeau. C'est l'un des signes qui fait que parfois, les professeurs nous alertent » expliqua-t-elle gentiment.
Ce n'était pas un signe cent pourcent fiable pour autant. Il y avait des enfants sérieux et avancés pour leur âge, parce que c'était leur caractère. Mais tous les enfants maltraités qu'elle avait vu passer avaient dans leurs regards ce sérieux trop adulte, qui lui donnait froid dans le dos.
« Et je suis d'accord, à dix ans, personne ne devrait vivre ce genre de choses. A aucun âge, d'ailleurs. C'est pour ça que le département des affaires sociales veut mettre en place un programme de prévention, plutôt que de seulement intervenir après que les violences aient été prouvées. Mais c'est, pour le moment, seulement un projet. »
Il y avait tant de paramètres à prendre en compte... Les signes que les enquêteurs de police, les professeurs ou les agents sociaux avaient déjà repérés, les protocoles déjà mis en places - même s'ils n'étaient pas idéaux -, les choses qu'il faudrait rajouter pour intervenir dans les écoles, dans les maternités, et n'importe où qui pourrait être approprié. Sans forcément plus de moyens, malheureusement.
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J'aime bien les pavés ! Ethan me fait tellement mal au cœur
I have to get out of this place but instead I'm at peace with staying (grow into love ; half moon run)
Ethan ne savait pas réellement s’il permettait à la jeune femme d’approfondir son enseignement sur les troubles psychologiques qui peuvent arriver après un traumatisme dans l’enfance. Il essayait de parler de son expérience mais, il devait l’avouer, cela le bouleverse un peu voire beaucoup. Leto tentait d’expliquer les actions et les gestes des adultes envers les traumatismes des enfants. Ethan comprenait ce qu’elle déclarait mais ne put s’empêcher d’avoir une petite rancœur envers les adultes de son enfance. Peut-être était-ce utopique mais, le blond rêvait d’un monde où même avec le meilleur jeu d’acteur de la part d’un enfant, on verrait un problème ; un comportement différent, quelque chose. La dernière phrase de la jeune femme ne fit que confirmer ce sentiment. Ethan but comme si l’eau avait le pouvoir d’éteindre la sensation. Leto continua et le blond en profita pour surenchérir sur ses remarques.
- Même si un enfant pense que c’est normal, cela pourrait lui donner la puce à l’oreille. Quelque chose effectivement.
Ethan pensait qu’il fallait également écouter les enfants. Même s’il n’avait pas été dans ce cas par peur, il avait bien conscience que beaucoup n’en parlaient pas car personne ne les croyait. Cela était selon les adultes « un caprice d’enfant ». De parler des autres soulagea un peu l’anglais mais, les émotions étaient toujours là, rougissant ses yeux de larmes. Il devait tenir le coup même s’il ne voulait qu’une chose : pleurer. Or, il ne pouvait pas. Il était un adulte maintenant et pleurer devant une personne était assez tragique pour lui. Surtout qu’il ne connaissait pas réellement Leto. Le blond n’arrivait pas à parler mais la dernière réclamation de la jeune femme le fit rire amèrement et tout doucement.
- Je sais que tout le monde est différent, pareil pour les professeurs mais après beaucoup de témoignages et même d’expérience, je n’y crois pas vraiment. Les professeurs s’en moquent, tant qu’ils peuvent finir leur journée. Combien d’enfants ou même d’adolescents vont mal, le montrent et ne reçoivent aucune aide.
Peut-être qu’Ethan était matricé par ses études un peu discrètes, ou ils ne parlaient pas et où les professeurs ne faisaient rien lorsqu’ils entendaient les autres élèves rirent d’Ethan. Peter Pan. C’est un surnom affectueux, n’est-ce pas ? Ce n’est pas comme si ce surnom allait le coller toute sa vie. Enfin, il avait un peu d’espoir dans ce qu’avait dit Leto alors, il s’excusa.
- Je ne voulais pas… C’est sorti tout seul, désolé.
Ethan ne voulait pas passer pour un adulte amère qui méprise les plus vieux. Il voulait juste partager son expérience afin que tout le monde puisse être mieux traité. Le projet qu’apparemment, le département des affaires sociales voulait faire. C’était un bon début. Cela aurait presque pu réjouir Ethan mais il était lessivé alors qu’il n’avait rien fait. Il but comme pour se donner de la consistance. Leto avait raison, personne ne devrait subir cela. A bout de force, Ethan leva la tête et regarda droit dans les yeux, la jeune femme.
- Je peux vous poser une question ?
Ethan chercha ses mots, la gorge était sèche même si il venait de boire. Cependant, il ne voulait pas boire, pas encore, il devait garder le soutien du regard avec la chercheuse. Le blond ouvra la bouche avant de la fermer et ce, plusieurs fois. Enfin, il tenta.
- Est-ce qu’on s’en sort ? De tout ça ?
L’anglais montra sa tête mais il savait que Leto comprenait. Les images, les sensations, les souvenirs, le traumatisme, est-ce qu’il était possible qu’Ethan, un jour, s’en sorte. Il espérait réellement. Il n’en pouvait plus de se réveiller certaines nuits en pensant qu’il avait encore 10ans. Marre d’avoir des crises en pleine rue, marre de ses souvenirs. S’il pouvait, il remontrerait en arrière et il arrêterait tout. Cela lui aurait peut-être permis d’avoir une vie normale, une vie sans crise d’angoisse, une vie tranquille. Il aurait, peut-être, un petit ami, peut-être aurait-il le cœur brisé; mais le cerveau serait calme et vide de toute enfance brisée à 10ans. La vie que tout enfant et que tout adolescent devrait avoir. A cette affirmation silencieuse et personnelle, Ethan sentit une larme coulait sur sa joue. Il aurait tellement aimé avoir cette vie. Tellement.
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IRL:
Si tu aimes bien les pavés alors Je suis désolée pour Ethan, j'espère que cela t'attriste pas trop
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Leto hocha la tête, complètement d'accord avec les propos d'Ethan. Il fallait écouter les enfants. Mais pour cela, il fallait qu'ils sachent ce qui était bien et ce qui ne l'était pas, et à qui le dire. Parce que les auteurs de violence faisaient souvent peser des menaces empêchant les plus jeunes de trahir le "secret" qu'ils avaient avec l'adulte. L'équilibre entre les deux était compliqué à trouver...
« Certains professeurs doivent être plus motivés ou concernés que d'autres » tenta-t-elle de nuancer, ayant en tête ceux qu'elle pouvait recevoir en entretien pour des signalements de violence. « Mais ils sont en sous-effectifs, et ont parfois peur de ne pas comprendre les signaux envoyés par l'enfant, ou peur que la situation se retourne contre eux. »
Le deuxième cas étant plus que probable, puisque le service social avait déjà eu à gérer des parents agressifs envers les personnes tentant de signaler qu'il y avait un problème. La règle était de garder le secret sur qui étaient le ou les personnes ayant interpellé les assistants sociaux, mais il arrivait que quelqu'un de l'entourage de l'enfant ne parle, et la situation pouvait vite dégénérer.
« J'imagine que c'est difficile, quand personne n'est intervenu dans son enfance, que d'imaginer que certains adultes remarquent les choses. Je pense sincèrement qu'entre remarquer quelque chose, en parler à l'enfant et lancer un signalement, il y a tout un tas de questionnements, interne à chaque personne, qui peut ralentir les choses, voire conduire à ce que ça tombe dans les oubliettes et que le dossier ne vienne jamais jusqu'à nous. »
Et le but de Leto était de justement réduire ce questionnement, en rassurant les adultes qui signalaient sur la portée du geste. De voir avec eux quels signaux pouvaient les alerter, et comment en parler aux enfants concernés en toute sécurité, si et quand c'était possible. Mais Ethan ayant vécu tout ça de l'autre côté, avec une expérience qui l'empêchait peut-être de voir autre chose que son propre cas. Ce qui était difficile à juger pour elle, puisqu'ils ne se connaissaient pas et qu'elle ne savait pas vraiment comment s'était déroulé son dossier, même s'il avait laissé passer quelques informations ça et là.
« Je pense que pour s'en sortir, il faut beaucoup de thérapie, et réussir à se reconstruire une "famille" de gens en qui on a confiance. Je sais que c'est plus facile à dire qu'à faire, que ce n'est pas toujours simple de rencontrer de nouvelles personnes quand ceux qui devaient s'occuper de nous enfants, quand on est le plus vulnérable, nous ont surtout fait du mal. »
Elle se sentait hypocrite, de dire tout ça quand elle-même n'avait jamais rien vécu de traumatisant quand elle était enfant. Elle avait certes vécu au milieu d'adultes, sans vraiment voir d'enfants de son âge, mais tous avaient toujours été gentils avec elle, prêts à répondre à ses centaines de questions.
« Je suis désolée que personne n'ait vu votre souffrance, et ne soit venu à votre aide » dit-elle d'une voix douce, tendant sa main pour la poser sur celle d'Ethan, légèrement, lui laissant le choix de retirer la sienne s'il ne voulait pas de contact physique.
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Le jeune homme avait réussi à un peu s’apaiser. Etonnamment le fait de parler, même de son traumatisme avec une personne qu’il ressentait, digne de confiance, l’aidait dans ses tremblements et dans ses pensées. Il n’aurait jamais pensé que cela était possible. Or le voilà, avec sa tasse Cars dans les mains en train de débattre sur comment on pouvait aider les autres enfants sur leurs traumatismes. Cela attristait tout de même beaucoup le blond. Il aurait aimé être l’un des seuls à qui cela serait arriver. Pas dans le sens, pour qu’il puisse être unique et meilleur que tout le monde, mais plus pour qu’aucun autre enfant subisse ce qu’il a subi. Les deux parlèrent de la réaction des adultes à l’égard des enfants et de leur non-assistance souvent involontaire. Leto lui parla du possible risque que peut prendre l’enseignant face à de tels propos. Ethan l’écouta attentivement avant de baisser la tête.
- Je n’avais pas vu les choses sous cet angle.
La jeune femme continuait son explication de pourquoi certains adultes n’interviennent pas ou peu, et Ethan se sentit un peu bête d’avoir réagit aussi mal et aussi colérique. Pour cacher sa honte, il but dans sa tasse. Il avait vraiment l’impression d’être un enfant qu’on disputait pour avoir dit quelque chose de méchant. Sauf qu’il n’était plus un enfant et que Leto ne le grondait pas ; en plus d’avoir quasiment le même âge que lui. La voix de la jeune femme était très douce en plus, elle ne disputait pas, elle expliquait. Ethan l’écoutait et cela le rassurait. Peut-être était aussi parce que c’était une femme et qu’elles sont considérées comme plus empathiques. Mais Ethan enleva cette pensée plutôt misogyne de sa tête et préféra poser une question auquel la jeune étudiante lui répondit avec tranquillité.
Sa voix était si douce et ses paroles emplis de vérités qu’Ethan ne put s’empêcher de laisser partir une petite larme. Après tant d’années à parler à des psys et où la plupart ne comprenait pas sa situation, elle, elle arrivait à mettre des mots sur quelque chose qu’on aurait dû lui dire depuis des années de thérapies. Ethan posa sa tasse et laissa ses mains sur le bureau qui les séparaient. Leto posa sa main sur celle du blond. Il aurait pu avoir un mouvement de recul et, c’est généralement ce qui arrive quand on fait ça chez lui, surtout si c’est un inconnu mais l’anglais ne se contenta que de regarda la main posé. Il eut envie de la serrer mais il se retient, il ne voulait pas passer pour quelqu’un qui profite de la situation. Il ne fit que la regarder, ne faisant rien de plus. Puis il leva les yeux, emplis de larmes vers Leto.
- Merci. Ça me touche vraiment.
Les larmes coulaient du côté des deux yeux à présent et Ethan n’arrivait pas à les arrêter. C’était comme si les mots de la jeune femme avaient ouvert une vanne, quelque chose en Ethan. Il retira sa main de celle de la brune uniquement pour prendre un mouchoir et essuyer ses yeux avec. Il se sentit pitoyable et honnêtement, pas un « vrai » homme.
- Je suis désolée pour cet état.
Au fond de lui, le blond se doutait un peu que la jeune femme n’en avait rien à faire qu’il ressemblait en ce moment même à un goblin sous allergie mais il voulait s’excuser. Il s’excusait toujours pour son état. Il se moucha et regarda Leto dans les yeux, les siens, surement rouge. Il voulut la remercier encore une fois mais il n'arrivait pas à ouvrir la bouche. Il avait leur cœur lourd. Il espérait alors que ses yeux rougis parlaient pour lui. Quelques larmes coulaient encore sur les joues du blond mais il les enleva d’un revers de manche. Puis il tenta une petite blague même s’il avait le cœur lourd. Il essaya pour adoucir l’atmosphère et faire oublier l’état dans lequel il s’était mis malgré lui. Même si ses yeux et son nez rouge montraient qu’il avait dû pleurer et se moucher.
- Vous n’avez pas signé pour ça n’est-ce pas ?
Ethan tenta même un sourire qui devait être minuscule. Mais il essaya de se remettre. Comme toujours, comme depuis qu’il a pris conscience de son traumatisme, de son agression. Il allait s’en remettre. Il l’espérait. Et l’espoir, c’est ce qu’il y a de plus précieux dans ce monde.
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Isyliv ∆ When you can't look on the bright side I will sit with you in the dark
« C'est un angle qu'on oublie souvent, dans les affaires sociales. On voit le côté de la personne qui souffre, on juge la personne qui est violente, mais il existe tout un monde de variables entre. C'est tout le flou de la communication, le chemin parcouru entre le message qu'on veut donner et celui qui est entendu... »
Leto en avait lu, des études sur la communication, quand elle était en licence. Il y avait cette citation, d'au auteur français, qui lui était restée : Entre ce que je pense, ce que je veux dire, ce que je crois dire, ce que je dis, ce que vous voulez entendre, ce que vous entendez, ce que vous croyez en comprendre, ce que vous voulez comprendre, et ce que vous comprenez, il y a au moins neuf possibilités de ne pas se comprendre. Une excellente façon de comprendre tout ce qui pouvait mal se passer au sein d'une discussion, même si c'était sans doute un peu trop lourd à dire à Ethan.
Elle sentait combien il était perturbé, ce qu'elle pouvait totalement comprendre. Il avait voulu parlé de ce qui se passait chez lui, avait cru être entendu mais rien ne s'était passé, et il s'était senti incompris ou ignoré par les adultes autour de lui. Et même si c'était parce que les adultes en question n'avaient pas du tout vu ce qu'il essayait de dire, le fait était que Ethan s'était retrouvé seul, à souffrir, sans personne ne lui venant en aide.
Elle ne voulait pas diminuer ce qu'il avait ressenti en expliquant ce qui avait pu se passer. Surtout qu'elle n'était pas au courant de toute son histoire, se basant juste sur les indices qu'il laissait échapper. Pour autant, elle semblait lui avoir apporté quelques réponses dont il pouvait se saisir - peut-être pas tout de suite, mais elle avait semé quelques graines, sur lesquelles il allait pouvoir travailler.
« Je suis contente de pouvoir t'aider à comprendre un peu mieux ce qui a pu se passer à l'époque. Ce n'est pas évident de prendre du recul quand on fait parti des personnes impliquées, surtout autour d'un événement qui n'est pas évident à raconter encore et encore. »
Leto se sentait un peu démunie face à la réaction d'Ethan, désolée de provoquer plus de pleurs qu'elle ne le voulait. Elle sentait bien que ce qu'elle disait l'aidait un peu à comprendre, mais surtout, ça le bouleversait et elle ne pouvait pas dire grand chose pour le rassurer.
« Ne vous excusez pas de pleurer. Ce lieu est fait pour ça, et la discussion est loin d'être facile. »
Elle lui sourit gentiment. Ethan avait le droit de pleurer, d'exprimer des émotions qu'il étouffait peut-être depuis des années. Le fait qu'elle ne sache plus trop comment réagir ne devait même pas entrer en jeu.
« C'est la vie, on ne sait jamais vraiment sur quoi on va tomber » reprit-elle, essayant de répondre à sa plaisanterie. « Mais ce genre d'imprévus peut aussi être le point de départ de questionnements et de changements, pour vous comme pouor moi. »
Elle lui reproposa de l'eau, pour lui laisser le temps de reprendre contenance. Elle-même n'était pas gênée par le fait qu'Ethan pleure, mais elle voyait bien que lui culpabilisait un peu.
« Ça va aller ? » lui demanda-t-elle doucement. « On peut reprendre ce sujet plus tard, si ça peut vous aider. »
Ethan était déjà bien gentil d'avoir accepté de venir lui parler de sa situation, elle ne voulait pas le mettre trop dans l'embarras. Il lui avait déjà donné quelques éléments de réponse, qu'elle allait devoir retravailler avec ses collègues pour améliorer la prise en charge des gens prise en charge par les services sociaux.
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Ethan écoutait attentivement ce que Leto lui déclarait sur le pourquoi, certaines fois, personne ne venait à la rescousse des enfants. Il est vrai qu’en grandissant, on comprend mieux ce point de vue. Quand on est plus jeune, tout ce qu’on voit et remarque, c’est que personne ne vient à notre aide. En devenant adulte et surtout avec des explications, on comprend. Le blonde hocha la tête, une boule dans la gorge. Mais il avala, pris une gorgée d’autre et parla.
- Il y a aussi ce qu’on veut dire, et ce que les autres comprennent.
Très souvent il y avait un monde. Il le voyait avec ses parents. Souvent, ils lui demandaient quelque chose et il ne faisait pas du tut ce qu’il avait demandé. Heureusement, ce n’était pas systématique. Les explications l’avaient cependant perturbé. Il se sentait coupable d’avoir mis en grande partie la faute sur les adultes et leur non-assistance. Pour le blond, il avait été complice un peu, mais à présent, il comprenait qu’ils avaient surtout les mains et les pieds liés. Bon nombre de parents n’accepte pas la réalité aussi. C’est triste de penser cela, mais ça arrive.
Pour être honnête, Ethan remerciait vraiment la jeune femme. Elle était un deuxième point de vue dans la situation. Après tout, dans tous traumatismes, il n’y avait pas qu’un seul côté. Il y en a plusieurs. Et Leto était un côté ; une personne qui essaye de comprendre et qui explique son point de vue. C’était tout aussi vrai que le côté de la victime, que le côté d’Ethan. D’ailleurs ce dernier termina en pleurs et même lui ne comprenait pas pourquoi. Il avait bien une idée. La voix de la jeune femme était douce, ses explications justes, ses propos corrects, et les souvenirs remontaient à la surface. Surement que le cœur du blond n’en pouvait plus et les larmes devaient sortir. Enfin, pour le coup, le message était bien passé car il ressemblait à une grenouille sous stéroïdes, et Leto devait se demander dans quoi elle avait débarquer. Heureusement, la jeune femme était compréhensive.
- Je tiens quand même à m’excuser. Beaucoup n’apprécierait pas. Peut-être même qui me demanderait de partir.
Ethan souriait aux remarques de la jeune étudiante. Les larmes coulaient et il essayait de les arrêter ou du moins de les chasser dans l’œuf, mais c’était difficile. De plus, la compréhension de Leto n’aidait pas les larmes. Mais après tout, le blond préfère cela à quelqu’un qui est fermé comme une huitre. Et la compréhension de la brune dépassait vraiment ce qu’à quoi l’anglais était préparé.
- Je… je vais bien.
C’était un demi-mensonge. Ethan avait connu pire, mais il avait connu mieux également. Et la question de la jeune femme pesait dans son cerveau. Honnêtement, il aimerait arrêter. Toutes ces émotions étaient bizarres pour lui. Enfin, il n’avait pas l’habitude d’avoir autant de bonté lorsqu’il les laissait sortir. Mais en même temps, il n’avait pas envie d’arrêter. C’était un sentiment assez étrange. Il laissa un long silence, surement malaisant pour Leto en réfléchissant. De plus, il la regarda, ce qui devait vraiment être dérangeant pour l’étudiante.
- La discussion est bien, mais…
Il laissa la phrase en suspense. Son cerveau et son cœur étaient pas encore d’accord. Et ils l’être très vite. Le blond aimerait ne pas laisser Leto dans le doute et l’attente. Il aimerait continuer la discussion. Mais il fallait se rendre à l’évidence. Il n’allait jamais réussir à tenir comme ça. Une larme s’échappa de son œil. Il pinça les lèvres.
- Je suis désolé.
Ethan ouvrit la bouche pour continuer, mais il ne fit que l’imitation d’un poisson à ouvrir et fermer la bouche sans rien dire. Il espérait que Leto comprenne qu’il voudrait continuer, mais que pour le moment, ce n’était pas possible. Ethan espérait que cela se voyait dans ses yeux. Il devait une pause. Un peu honteux, il baissa la tête, et attendit la réponse de l’étudiante. Il espérait juste ne pas l’avoir vexé.
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Leto avait peur de partir dans des explications trop théoriques, qui les éloigneraient trop du sujet principal, et de l'émotion qui saisissait encore Ethan quand il devait parler de son enfance et de ce qu'il avait vécu. Mais ce qu'elle disait semblait le faire réfléchir, et l'aider à voir la situation d'un autre œil. Elle ne s'attendait pourtant pas à le voir pleurer, et se sentait un peu coupable d'être allée un peu trop loin.
« Cette pièce est faite pour accueillir les pleurs, quels qu'ils soient. Et ça fait toujours du bien de laisser ses émotions se manifester. Les garder en soi, ce n'est jamais bon. »
En toute honnêteté, ça lui faisait mal au cœur de voir Ethan culpabiliser de pleurer. Elle considérait ça comme normal, vu le sujet qu'ils évoquaient. Repenser à un traumatisme d'enfance n'était pas facile, et elle aurait été étonnée qu'il arrive à en parler sans manifester aucune émotion.
Heureusement, Leto était habituée aux pleurs et aux silences, aux réflexions et aux mots qui n'arrivaient pas à sortir. Elle savait que Ethan ne voulait pas lui compliquer la tâche, mais qu'il devait démêler un peu ce qu'il ressentait, ce qu'il voulait bien dire et ce qu'il préférait garder pour lui. Elle le comprenait et l'acceptait, même si le jeune homme semblait s'en vouloir et se battre contre lui-même.
« Ne vous excusez. Vos ressentis et vos réactions sont légitimes, et personne ne devrait vous en vouloir d'exprimer tout ça. Vous avez le droit d'être triste, ou en colère. Vous avez le droit de pleurer, d'être frustré, ou d'en vouloir au monde entier. »
Elle le rappela d'une voix douce, ne voulant pas qu'il se sente attaqué. Mais il lui semblait important de le dire, et de montrer qu'elle acceptait ses réactions. Parce que c'était à lui qu'on demandait de raconter des événements traumatisants de son enfance, qu'elle avait conscience que ce n'était pas évident, et qu'il avait droit de mal le vivre.
« On peut faire une pause si vous préférez » proposa-t-elle de nouveau. « Vous pouvez rester ici, ou sortir prendre l'air ? »
Elle lui laissait la décision, essayant de l'aider à retrouver un peu de contrôle sur la situation. Elle savait que ça marchait généralement assez bien avec les enfants, leur permettant aussi de se focaliser sur autre chose et de rassembler les idées, et elle espérait que ça marche aussi avec Ethan. Et peut-être qu'une fois leur entretien fini, elle devrait demander à ses supérieurs une formation pour accompagner les adultes ayant vécu des situations traumatisantes.
Il n'avait pas l'air de vouloir partir et reprendre un autre jour, sans pour autant être capable de reprendre la parole tout de suite. Une pause, de quelques minutes, pourrait l'aider à se recentrer. Du moins, elle l'espérait, parce qu'elle ne savait pas trop quoi faire d'autre pour accompagner son récit.
« Vous pouvez aussi reprendre une boisson. De l'eau ou autre chose » reprit-elle, lui laissant une nouvelle fois le choix.
code by belle âme
I have to get out of this place but instead I'm at peace with staying (grow into love ; half moon run)