I believe that else my age is an adult whereas I am merely in disguise

Ethan se sentait vraiment minable. Déjà qu’il avait quasiment critiqué les professeurs sans avoir réellement pris un recul assez grand pour comprendre leur position. Maintenant, il se mettait à pleurer comme un bébé devant une inconnue. Si ça se trouve, elle doit le trouver ridicule. Encore, il serait un enfant, peut-être que la jeune femme le comprendrait ou ne le jugerait pas. Là, il devait vraiment donner une mauvaise impression. Du moins, c’est ce qu’il croyait car Leto lui déclara tout le contraire. Ethan voulait vraiment la remercier. Mais il ne pouvait arrêter de vouloir pleurer et il savait que le remerciement le replongerait dans une crise de larmes. Il se contenta d’essayer d’essuyer ses larmes. La jeune femme semblait attendre qu’il finisse de se vider de toute son eau, non pas comme quelqu’un qui en avait marre, mais comme quelqu’un qui comprenait. Cette gentillesse serra le cœur du blond. De plus, sa dernière phrase, sa dernière explication n’aida pas les larmes de l’anglais.  

- Il y a des fois où j’ai l’impression de ne pas avoir le droit d’être en colère. Ou triste. Quand j’en parle brièvement à des personnes, on me demande de passer le cap. Comme si..., comme cela s’est passé il y a longtemps, je dois oublier. Ou passer au-dessus. Mais...  

Mais Ethan n’y arrivais pas. Bien sûr, cela s'était passé il y a maintenant une quizaine d'années. Mais comment il pouvait oublier. Comment faire pour que certains soirs, il ne soit pas obligé de dormir la lumière allumée. Comment il pourrait ne pas avoir peur lorsqu’un inconnu, surtout un homme le touche sans faire exprès ou même l'aider. Heureusement, cela n'était pas toujours le cas. Cependant, cela arrivait. Combien de fois son cœur s’était emballé car un homme était proche de lui. Alors qu’il n’était que dans le métro donc sans possibilité de bouger aussi bien pour lui que pour l’inconnu. Des fois, il avait l’impression de ne pas pouvoir en parler. Surtout avec les femmes. Certaines penseront toujours qu’il exagère et qu’elles ont connus pires. Certaines ne le croyaient tout simplement pas ou lui déclare même qu'au moins, il sait ce que cela fait. Or, il n’avait rien demandé. Pourquoi payer pour les autres hommes. Cela n’était pas juste. Heureusement pour lui, Leto l’aida encore une fois.  

- Je voudrais prendre l’air. J’ai juste besoin d’un peu d’air, je suis désolé.  

Il se leva pour aller vers la porte avant de s’arrêter et d'aller vers la fenêtre. Il avait besoin d'air mais montrer sa tête rougeâtre remplies de larmes à d’autres était hors de questions. Il alla vers la fenêtre fermée. Tant pis, juste de voir le paysage l’aida un peu. Cela lui donnait une espèce de placebo de l’air qu’il demandé. Il se retourna à la question de la jeune femme.  

- Je veux bien.  

Ses yeux étaient encore humides, mais il s’était calmé. Il était partagé. Il voulait rester pour continuer de pouvoir parler tout en voulant partir à toute jambes pour réfléchir à tout ça. Après un dernier regard vers la fenêtre, il revint à sa place et s’assoit. Une question lui brulait les lèvres depuis un petit moment. Depuis sa crise de larmes. La question allait être bizarre, mais il devait la poser. Il espèrerait juste que Leto n’allait pas le regarder bizarrement. Enfin, il n’était plus vraiment à ça près après tout.  

- Est-ce que vous pensez que je le mérite ? Ethan avala sa salive avec difficulté.Je veux dire en tant que femme. Est-ce que vous pensez que ce n’est qu’un juste retour des choses pour tout ce que les hommes vous ont fait ? Qu’il n’y a que comme ça qu’on peut comprendre.  

Bon d’accord, ce n’était pas qu’une question, mais Ethan avait vraiment besoin de savoir. De toute façon, il n’avait plus rien à perdre, et puis on lui avait déjà dit la réponse des deux côtés. Maintenant, il voulait savoir ce que la jeune femme en pensait.  

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Les mots de Leto voulaient tout dire pour Ethan. Il l’écoutait attentivement, le cœur serré. Il voulait tellement entendre quelque chose de gentil sur lui ou ses sentiments qu’il pensait presque rêver les mots de la jeune femme. Cela lui faisait du bien, et honnêtement, le blond pensait réellement que c’était le but de sa camarade. Non pas dans une envie de bien faire son travail, mais également en tant qu’être humain avec un cœur. Si seulement tout le monde pouvait avoir le même cœur qu'elle. Ethan acquiesçait pour montrer qu’il comprenait et approuvait totalement ce qu’elle déclarait. En même temps, il n'allait pas dire qu’elle se trompait. Lui-même voulait que ces moments, de crainte, de peur, de mal-être disparaissent. Il savait que cela serait de demander la lune, et même le système solaire en entier. Néanmoins, c'était beau de rêver non ? Ethan serra les lèvres. Il avait déjà trop pleuré et les mots n’aida pas. Enfin, cela l’aidait dans son for intérieur, mais pour ses larmes.  

Dans sa grande générosité, Leto lui parla de reboire un coup ou d’en parler un peu plus tard. Surement le temps qu’il digère tout cela. Ce qui n’était pas faux. Il avait besoin de prendre conscience de tout ce qu’ils avaient déjà parler, mais intérieurement, le blond voulait continuer. C’était la première fois que quelqu’un l’écoutait vraiment et ne lui demandait pas de passer au-dessus car soit, cela faisait longtemps, soit c’était un homme donc, c’était un petit chanceux d’avoir connu l’expérience sexuelle avant l’heure. En plus, quand certains savait pour son orientation sexuelle, ils le déclaraient deux fois plus chanceux. Il avait découvert qui il était avec un homme à l’âge de 10ans. Pas tout le monde n’avait cette chance. Certes, mais lui n’avait jamais demandé cette soi-disant chance.  

Toutes ses pensées se bousculaient dans sa tête pendant qu'il tournait en rond dans la pièce. Puis, il ne peut plus de son intellect et alla voir la jeune femme pour lui poser une question. Ou plusieurs. Encore une fois, elle était d’une grande gentillesse. Il allait ouvrir la bouche pour la remercier quand le mot le percuta. “Violé”. Il avait été abusé de manière horrible à un âge où on rêve encore au prince charmant. Cela était injuste. Il avait été violé. Et bien sûr qu'il n’allait jamais s’en remettre. Personne ne se remet de ça complétement. Encore moins quand cela est arrivé à un jeune homme. Mais si....  

- Certaines personnes pensent que cela n’a fait que construire cela que je suis aujourd’hui donc ce n'est pas si grave

Il avait murmuré tout doucement, se débattant encore avec le mot qui l’avait percuté. Bien sûr qu'il parlait de sa sexualité, mais Ethan n’était pas sûre que la femme le comprenne. Tant pis. C'était d'ailleurs pour cela que beaucoup pensait que cela n'avait été qu'un "petit" mal pour un bien. Bien sûr qu'il avait minimilisé l'évènement. Il n'allait pas crier sur tous les toits ce qu'il lui était vraiment arrivé. Il essaya de regarde Leto, se mordant les joues. Toujours doucement, presque un murmure, il continua.  

- Si seulement je l’avais dit à mes parents.  

Mais au fond, cela n’allait rien changer. Le mal avait été fait. Il allait, à tout jamais ressentir ce vide dans sa vie. A tout jamais, il se sentira comme un jeune enfant à qui on avait pris son innocence. Si seulement... Leto lui posa la question qu’il menait à celle qu’il était en train de se poser. Et cela déclencha une nouvelle crise.  

- Si seulement, je n’avais pas posé cette question. Si seulement je m’étais tu. Si seulement...  

Ethan essaya de respirer, mais la crise était revenue plus grande que jamais. Il avait du mal à se contrôler. C’était comme si on avait ouvert barrage sur barrage. Si seulement, il n’avait pas posé cette question, il serait resté un jeune garçon innocent. Il n’aurait pas été... Il n’aurait pas été... Violé. Il avait été violé. Et cette prise de conscience lui fit encore plus mal, et augmenta la crise de larmes.  

Entre deux gros souillages de son visage par ses larmes, il tenta encore une fois de s’excuser.  

- Je suis désolé. Si désolé.

Malgré cela, il n’arriva pas à s’arrêter. Il pleurait à chaudes larmes pour tout ce que la vie lui avait pris de son enfance. Son innocence, sa pureté, sa croyance à la bonté. On l’avait trompé, on l’avait trahi, on l’avait agressé. UN homme en qui il croyait de toute âme l'avait agressé. Non, il n’avait pas fait que ça. Il l’avait violé. Un homme à qui ses parents et lui-même aurait tout donné l'avait violé et traumatisé à tout jamais. Comment s’en sortir de ça ? Que quelqu’un le dise à Ethan.  

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Si on avait dit à Ethan qui allait vider la moitié des larmes de son corps en un seul rendez-vous, il ne l’aurait pas cru. Ou du moins, pas totalement. Mais il fallait se rendre à l’évidence, il avait tellement pleuré qu’il avait l’impression qu’il n’avait plus d’eau dans son corps. Et pourtant, il avait encore la sensation qu’il pourrait encore pleurer si le sujet le permettait. ET au vu du sujet, cela allait le permettre plus vite que le blond ne l’aurait voulu. Ce dernier essayait de parler des réflexions qu’il se prenait depuis qu’il avait le courage d’en parler. Comme il pouvait s’y attendre, Leto le rassura, mais ne comprenait pas le sous-entendu de son homosexualité. Ce n’était pas grave, ce n’était pas comme si c’était un sujet qui importait vraiment dans le sujet. Après tout, intéressé ou non par les hommes, l’acte était le même. Ethan hocha la tête. Heureusement pour lui, il n'avait connu que cet acte horrible dans sa vie. Enfin, il est vrai qu’on l’avait souvent critiqué voire harcelé à cause de son homosexualité, et à présent, par sa terreur de se retrouver intime avec quelqu’un, mais sinon, ça allait.

Enfin, dans sa vie, ça pouvait aller car les paroles de la jeune femme touchaient le blond au plein cœur. Il se doutait bien qu’elle ne parlait que de l’évidence et qu’il fallait mettre des mots sur ça. Cependant, cela lui faisait toujours mal au cœur. La vérité était difficile à savoir pour lui, à prendre compte que c’était vrai. Il avait été violé et rien ne pourrait jamais le réparer. Et les larmes se déverser sur son visage. Il ne pouvait plus s’arrêter. Il se sentait si minable, même si Leto lui montrait que c'était normal d'être dans un tel état. Mais il avait tellement caché ses sentiments sur ça qu’il se sentait vraiment comme un moins que rien. Il voulait parler. Il voulait dire qu’il ne pouvait plus faire confiance aux hommes, surtout adulte. Mais il n’y arrivait pas. Il n’arrêtait pas de pleurer. Il aurait voulu dire que ce soi-disant ami n'avait pas pris que son innocence, mais qu’il avait abusé de la confiance. De la confiance de son père, mais aussi de la sienne. Que pendant des années, il avait peur qu’il ne revienne. Que même maintenant, il avait peur de le croiser dans les rues bien qu’il ait déménagé.

Leto lui donna la boite de mouchoirs, et Ethan ne put rien faire de plus que de prendre des mouchoirs pour essuyer ses larmes, mais également se moucher. Il voulait se calmer, mais le mot viol revenait sans cesse. Il essaya de respirer franchement et distinctement pour se calmer. Il fallait qu’il oublie tout. Certes, ce n’est qu’en acceptant la vérité qu’il pourrait guérir, mais pour le moment, cela était tout. Lorsque Leto continua de lui dire que ce n’était pas de sa faute, il fit une petite grimace. Il le savait, inconsciemment, que ce n’était pas de sa faute. Cependant, il ne pouvait que retourner l’évènement dans sa tête, ce qu'il aurait pu dire et ne pas dire.

- Je vous.... D’accord.

Il aurait voulu dire qu’il la croyait, mais c’était compliqué. Sa voix n’était qu’un murmure. Des scènes de ce qui s’était passé tournait dans sa tête en plus des paroles de la jeune femme. Il essaya de les oublier. Il essaya d’oublier ce qu’il avait vécu. Du moins pour le moment, il en fallait de sa santé mentale. Du moins, et il le comprenait, la chercheuse devait avoir des réponses. Des réponses qu’elle était prête à attendre, mais la curiosité était présente. Ethan la regarda, les yeux rouges, le nez surement plein de morve et les joues arrosées pour des semaines. Il réfléchissait. Il ne saurait dire. En soit, surement une dizaine d’années. Mais avant, il devait prendre conscience de tout ça.

- Peut-être une dizaine d'années. Je ne sais pas.

Toujours en larmes, le blond haussa les épaules. Il ne savait plus rien. Sa tête était embrouillée et il sentait un mal de tête pointé le bout de son nez. Peut-être que ce premier rendez-vous allait vraiment lui venir à bout. De plus, ce mot lui provoqué toujours un coup dans le cœur. Il savait que c’était la réalité, mais il ne pouvait pas y penser, l’assimiler pour le moment. Pourtant, ce mot tournait dans sa tête. Il secoua la tête, ne faisant qu'accentuer sa migraine.

- Par contre, je n’ai pas été... Ne dites pas ce mot. S’il vous plait.

Bien sûr qu'il avait été violé. Mais il lui fallait un moment pour le comprendre, pour l’assimiler. Ethan se moucha encore, puis il se tient la tête avant de boire à nouveau. Il se moucha de nouveau encore. Puis, il regarda Leto, bien décidé, mais pas convaincu.

- Je n’ai pas été vi... Je n’ai pas été... Agressé oui. Mais pas...

Le blond se pinça les lèvres. C’était ridicule de faire une marche arrière comme celle-là car c’était justement parce qu’il avait pris conscience que si, il avait été violé, qui avait provoqué une crise de larmes. Pourtant, il ne pouvait pas. Il ne pouvait plus. Du moins, pas pour le moment. Surtout que sa tête le faisait souffrir. Il se massa doucement la tête. Cela l'aidait un peu. Ça et de boire. Cependant, les larmes coulaient toujours. Elles étaient juste plus silencieuses.

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Vide. Ethan se sentait si vide. Si on lui posait la question, il ne saurait quoi dire sur son état. Il écoutait Leto, en face de lui. Cependant, il avait à présent du mal à la croire. Peut-être est-ce parce que depuis des années, il se sentait coupable et que tout le monde le faisait sentir comme ça. Il fallait qu’il réfléchisse à vrai dire. Il sentait bien que la brune ne voulait qu’une chose : qu’il la croit, mais elle ne voulait pas le brusquer. Il fallait juste savoir si lui-même était prêt à se remémorer tout cela. Disons qu'il pensait que ce rendez-vous allait être comme tous les autres premiers rendez-vous qu’il avait eu ; à savoir : on ne le croit pas ou qu’on émet une réserve sur ses paroles. Mais pour le coup, Leto le croyait, et ce, très bien. Elle n’avait émis aucune réserve sur ce que le blond lui racontait. Elle l’avait cru dès le départ. Elle avait même accepté toutes ses larmes et ses crises pas vraiment jolie à regarder. Encore à présent, la brune patientait tranquillement, même lorsqu’Ethan faisait une grosse marche arrière sur tout ce qu’ils avaient dit jusqu’à présent. Alors que c’était clairement un viol qu’il avait vécu, il ne pouvait pas, pour le moment du moins, accepter cette réalité. C’était trop pour le cœur, et le cerveau, d’Ethan. Et la gentillesse de la jeune femme ne fit pas défaut. Elle semblait comprendre le malaise du jeune homme face à un tel mot. Ce dernier hocha la tête en murmurant un petit :

- S’il vous plait.

Tout se mélangeait dans la tête d’Ethan. Il avait des images de son passé, de son agression ; puis de lui à l’école en totale détresse sans aide. Il se revoyait dans son adolescence quand il pensait que tout allait bien, puis son premier petit ami et enfin le baiser. A partir de là, tout s’était cassé la figure. Il avait fait comme un rejet de sa réalité et avait retrouvé son passé traumatique. La question de Leto le ramenait dans son présent. Il prit un mouchoir et se moucha vite fait le nez.

- Vous en avez tellement fait.

Ethan voulait rajouter quelque chose, mais les mots se bloquèrent dans sa gorge. En vérité, il voulait dire autre chose, mais il ne savait pas quoi dire de plus. C’était le brouhaha dans son cerveau. Puis, cette migraine qui ne voulait pas partir. Il allait devoir reporter le rendez-vous, chose qu’il refusait de faire jusqu’à présent. Mais en ce moment, il fallait le dire : il n’en pouvait plus. La vérité des choses lui était arrivé en pleine face, causant crise de larmes et migraine carabinée. Et Leto, cette charmante personne qui voulait vraiment l’aider. Toujours son mouchoir en main et les joues humides, Ethan lui expliqua son parcours.

- J’avais quelqu’un qui me suivait quand j’étais en Angleterre, mais ici, personne. Il sécha ses larmes et reprit : Faut dire que beaucoup de personnes ne comprennent pas, donc je n’ai pas forcément envie...

Pas forcément envie de réexpliquer à chaque fois ce qu’il ressentait et son passé, que lui-même avait eu du mal à capter avant d’être confronté à la chose de lui-même, plus tard. Puis, la plupart du temps, il voyait dans les yeux, soit le soupçon ou l’incompréhension ou soit le fait de ne pas y croire du tout. Bah oui, c’était un homme, et les viols ne touchent que les femmes, c’est bien connu.

Ethan regarda l’étudiante chercheuse en haussant les épaules. Il semblait presque désolé pour elle, comme si c’était elle la personne traumatisée, et lui, celui qui l’écoute. Enfin, il était peut-être désolé sur ce qu’il allait lui dire.

- Vous savez, j’ai l’habitude ce mes angoisses et de mon traumatisme. Il comprit la bizarreté de sa phrase. Je veux dire, j’ai l’habitude qu’on ne me croit pas ou à moitié mot donc... pourquoi s’embêter à chercher quelqu'un qui se moquera de vous ou ne vous croira pas.

Le blond avait chuchoté sa dernière phrase. On sentait bien l’épuisement de tout cela. C’était peut-être pour cela qu'il n'avait pas cherché quelqu’un à Brisbane. Il avait peur de telles réactions ici aussi. Il continua de regarder Leto, mais avec un petit sourire en plus.

- A vrai dire, vous êtes une exception. La vérité, c‘est que j’avais peur, mais je suis quand même venu car votre sujet d’études se prêtait à moi. Mais j’avais peur.

L’anglais baissa la tête. Il venait d'avouer qu'il était angoissé de venir. Il fallait dire que c’était la vérité, mais peut-être que Leto le prendrait mal. Et c’est tout ce qu’Ethan ne voulait pas. Pour une fois, on le croyait dès le départ et sans de suspicions sur son récit. Enfin, avec de telles crises de larmes, fallait vraiment être un bon acteur si c’était un mensonge. Vraiment.

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Les rendez-vous où il devait raconter comment toute son enfance s’était passé n’était jamais vraiment facile pour Ethan. Mais il y allait. Surement qu’il aimait se faire du mal, il ne voyait pas comment c’était possible au sinon. Heureusement pour lui, Leto n’était pas de ces personnes qui doutait des témoignages qu’elle recevait. Peut-être que cela était parce qu'elle était jeune et nouvelle dans ce genre de milieu. Elle était encore naïve de toute ces choses. Cela changerait surement dans le futur. Il n’espérait pas. En tout cas, cela faisait tout de même du bien d’être cru pour une fois. Il hochait la tête face aux déclarations bienveillantes de la jeune femme. Il ne le laissait pas paraitre, mais cela lui ajoutait du baume au cœur. Il pouvait même sentir une petite bouffée de chaleur, de cocooning lui venir au cœur. Il en aurait pleuré de bonheur, s’il ne pleurait pas d’autre choses. Ethan était sûr que les soirées avec Leto devaient être si cocooning et chaleureux.

Cependant, il était en plein milieu d’un rendez-vous et Leto, même sans le vouloir, lui rappeler bien. Enfin, elle lui rappelait qu'il était en rendez-vous pour parler de son traumatisme. La bouffée de chaleur heureuse s’estompa. Le blond était presque sûr de sentir un sourire qu’il n’avait pas vu venir disparaitre. Enfin, cela devait être un petit sourire donc il doutait que sa camarade l’ait remarqué. Toujours son mouchoir un peu humide à la main, Ethan écoutait Leto avant de lui répondre.

- Je suis costumier. J’ai tendance à être seul pour les créations.

Il réfléchissait à ce qu’il venait de dire. Non, dire qu’il était seul été un peu faux. Il pouvait l’être, mais la plupart du temps, il était accompagné de ses collègues ou alors des comédiens, hommes comme femmes. Cela dit, aucunes crises d’angoisses jusqu’à présent. Surement pour une raison toute simple qui était : son travail l’occupait. Ethan se lécha les lèvres avant de rependre.

- Je veux dire, lors des spectacles, je suis accompagné. Mais je n’y pense pas. Je suppose que le stress de la prestation, le stress des comédiens tout ça, ça me fait penser à autre chose. Je stresse, mais pas pour ça.

La dernière phrase faisait rire le blond. Un peu. C’était assez ironique tout cela. Peut-être qu'il avait trouvé le bon métier. Il pouvait stresser tout en mettant ses angoisses sur son travail. Cela le détournait de son passé. La prochaine question de Leto le fit arrêter de sourire, pour mieux se rappeler. Il ne savait pas trop.

- Je ne saurais pas vraiment dire. Je fais des cauchemars quand je suis fatigué psychologiquement de ma journée, mais pas tout le temps. Quant aux crises d’angoisses, ça m’arrive souvent quand je suis proche d’autres personnes, surtout des hommes. Après, il y a la différence entre être mal à l’aise et crise d’angoisse.

Ethan essayait vraiment de se rappeler. Il en avait fait une depuis son arrivée à Brisbane. La réalité est qu’il avait stressé depuis un petit moment, mais une grosse crise d’angoisse, il en avait fait qu’une. Il avait été sauvé par un ancien pompier très compréhensif. La vérité était qu’il était presque sûr qu’il en avait fait une autre il y a quelques nuits, passant une belle insomnie, mais il n’était pas sûr. Il haussa les épaules en regardant la brune. Et cette dernière le complimentait. Ethan avait la même impression qu’une mère qui félicite son fils. C’était très étrange car il devait quasiment avoir le même âge. Cela faisait sourire le blond.

- Je suppose que je me suis dit qu’il fallait bien en parler. Votre sujet d’études porte sur ça si je me souviens bien donc, je suis venue plus pour vous que pour moi. Mais de rien.

C’était quelque chose de très étrange de se dire qu’il était venu en dépit de la peine qu’il pouvait en ressentir. Peut-être aimait-il vraiment se faire du mal. Ou alors, il avait inconsciemment pensé que vu que c’était une femme, elle serait plus douce. Le blond ne savait pas vraiment. Tout ce qu’il voyait en ce moment, c’est que depuis qu’il n’avait plus parlé de son passé ou du son traumatisme, son cœur s’était calmé et il avait presque l’impression d’avoir une discussion avec une amie. Il aurait presque pu oublier pourquoi il était vraiment venu. Presque.

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Pour le moment, tout réussissait à Ethan. Du moins, sur les points et les dernières minutes qu’il venait de passer avec Leto. En tout cas, il n’avait plus pleuré depuis un petit moment et c’était vraiment un bon commencement dans sa guérison. Du moins, pour lui. Bon, son cœur devait battre tous les records de rapidité, mais l’anglais allait passer sur ce point. Il ne pouvait pas tout avoir d’un seul coup. De plus, la jeune femme faisait vraiment tout pour qu’il se détache, un peu, de son traumatisme. Le fait de devoir parler de son métier le remplissait de joie.

- J’adore mon travail. Travailler toutes ces matières. Voir un bout de tissus se coudre avec un autre, ou tout seul, et qu’il prend forme en quel que vêtement qu'il soit, c'est grandiose. De voir le fruit de son travail, c’est beau.

Ethan regardait dans le vide. Il aimait vraiment son travail. Il ne savait pas ce qu’il aurait pu faire sans ça. C’était assez drôle car il y a quelques années, on lui aurait parlé de ça, il aurait tout rejeté en bloc en traitant la personne qui lui en aurait parlé d’intolérant car, “c’est parce que je suis gay ? Forcément, je travaille dans le vêtement ? C’est cliché et complétement faux”. Visiblement, il ne suivait pas son propre raisonnement. Mais, il ne devait pas penser par lui-même, il avait une compagnie en face de lui. Il releva la tête et regarda Leto.

- Un peu au hasard. Totalement. Je venais de terminer mes études d’histoire, mais je ne savais pas quoi faire avec ça. J’ai... été attiré par quelque chose d’autre que l’histoire. Ethan rougit, mais se reprit vite. J’ai entendu parler du métier de costumier et aimant les vêtements, je me suis renseigné. Mon père connait quelqu’un ici, il m’a conseillé et plus de papier plus tard et un billet d’avion, me voilà.

Ethan rigola doucement en ouvrant un peu les bras comme les comédiens en fin de pièce. Ironique pour un costumier dans le théâtre. Mais il ne fallait pas oublier où il était, mais surtout pourquoi il s’y trouvait. Ethan essaya de garder son sourire, mais il se fana un peu.

- Si cela peut aider d’autres personnes, ça me fait plaisir. De plus, vous me déclarez que vous allez utiliser mes propos pour agrandir les recherches. Enfin, sauf si c’est pour me faire plaisir que vous dites ça.

Ethan poussa un rire sec. Il savait très bien qu’elle n’était pas comme cela. Enfin, il l’espérait, il se trompait peut-être lourdement sur Leto, et elle lui mentait sans vergogne. Mais il ne pouvait pas y croire, pas après tout ce qu’elle a fait pour lui. Même sa réponse suivante étant emplie de compréhension. Ethan acquiesça.

- Honnêtement, cela se voit. Enfin, votre bureau est un peu petit, mais franchement, on l’oublie lorsqu’on vous parle. Vous êtes bienveillante et ouverte d’esprit. Je connais personnellement des personnes qui auraient ri ou osez un petit sourire juste à l’évocation de... ça. Ou levez les yeux au ciel. Pas vous. Franchement merci.

Le blond sourit à la jeune femme. Il lui sourit timidement pour bien lui faire comprendre que, certes, ce n’était pas une partie de plaisir, mais elle le savait très bien. Néanmoins, si tout le monde était comme elle, ça serait plus facile.

- De plus, ce n’est pas évident pour vous si on ne fait que pleurer et des crises d’angoisses. Autant qu’il y ait un peu de joie.

Est-ce qu’Ethan parlait de lui ? Totalement. Mais Leto devait le savoir. A moins que tous ces patients pleurent devant elle. Cela lui faisait bien rire en tout cas. Après tout, si on en croit les autres, les traumas permettent de développer un sens de l’humour plutôt pas mal. Ce qui est un juste retour des choses. On ne pouvait pas juste être traumatiser, cela serait injuste sinon.

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Parler de son métier, de ses anciennes études aidaient pas mal Ethan. Certes, un de sujet était son passé, mais ce n’était pas le même, du coup la réaction n’était pas une crise de larmes. Leto avait réussi à trouver un moment dans son passé qu’il ne regrettait pas que ce soit. Certes, avec son coup de cœur pour son prof, il avait perdu plusieurs années de sa vie, mais honnêtement, un peu de culture en histoire ne tuait personne. De plus, l’histoire était tout de même passionnante sans pour autant en faire un métier. S'il n'avait pas découvert les costumes, il se serait probablement mis dans une voie d’archiviste ou dans le patrimoine. C’était plutôt pas mal comme ça. On ne voit presque personne et personne ne nous voit pleurer à cause de notre traumatisme du passé.

- Certes, mais après mes études me plaisait un peu. J’ai surtout une préférence, mais sans doute que ça a juste un peu aidé. Mais c’est vrai que j’ai de la chance d’avoir trouvé mon métier par hasard.

Ça, c’était sûr. Pas beaucoup de personnes pouvaient prétendre avoir trouvé leur voie en regardant la télévision. Et encore moins d’avoir eu autant de chances d’avoir de la famille qui connaissait quelqu’un et qui pouvait accueillir. Oui, pour le coup, le passé d’Ethan était assez bordélique, mais son futur paraissait prometteur. Déjà, il avait aidé une jeune femme sur son sujet d’études qui portait justement sur son passé et le traumatisme qu’il avait eu. Il hocha la tête.

- J’espère que vous n'en aurez pas trop. Ethan réfléchit avant de se rectifier. Enfin, je veux dire, pas pour vous, mais pour les personnes qui... vous savez... Ethan se mordille la lèvre. Je m’exprime très mal, mais j’espère que vous avez compris.

Ethan était sûr que la brune l’avait comprise. Il ne souhaitait pas qu’elle n’avance pas dans ses recherches, mais que peu de monde ait subi un traumatisme. Cela dit, c’était presque aussi plausible de voir des cochons voler. L’être humain pouvait être horrible, il l'avait appris à ses dépens. Il se leva car il comprit que la séance était terminée.

- Je n’hésiterais pas. Merci encore pour l’écoute et la compréhension.

Ethan sourit, ramassa ses affaires et sortit du bureau où il avait tant pleuré. Ce n’était pas le premier cela dit donc, cela ne lui fit pas si bizarre que ça. A présent, c’était reparti pour une vie en essayant d’oublier son passé. Peut-être devrait-il retourner voir quelqu’un ? Il fallait qu’il réfléchisse. Tout le monde n’était pas aussi compréhensif que Leto après tout.

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