Tu réussis à t’endormir au bout d’un moment, après avoir passé trop de temps à cogiter, à abandonner, à prendre ton ordinateur pour écrire quelques trucs, à soupirer (beaucoup trop de soupirs) avant de ranger l’engin et tes lunettes sur la place à tes côtés. Au moins, c’est une valeur sûre. Même si ton lit reste éternellement froid, tu as fini par t’habituer. Tu ne cherches pas de toute façon à le remplir. Tu finis même par oublier que tu avais plus de facilité à t’endormir dans les bras d’autrui. Non, il suffit seulement de prendre l’autre oreiller et de laisser la lampe de chevet allumée. Seulement, tu n’es pas si seule que cela puisque tu as l’esprit rempli des images de lui. Jordan qui revient en pleine force, des souvenirs que tu as de lui, de vos étreintes, de cette alchimie incroyable entre vous. Tu fermes les yeux si fort pour tenter de retrouver les sensations perdues, ton cœur s’embrasant de nouveau parce que même un an après, les souvenirs sont encore là. Tu as aussi très bien en mémoire son torse que tu as revu ce soir, dessiné et parcouru de symboles et d’images en tout genre, camouflant la solidité de son tronc que tu as déjà caressé de tes lèvres. Malgré toi, tu as fini par descendre ta main contre ton entrejambe pour assouvir ce désir que tu es toi-même en train de te créer. Parce que c’est Jordan et qu’y a que lui pour te faire chavirer même à la simple pensée.

Quand tu finis dans les bras de Morphée, c’est léger. Alors l’agitation du couloir te parvient facilement. Tu jettes un coup d'œil au réveil ; c’est le milieu de la nuit. Tu te lèves, tu te lèves pas ? Evidemment que tu te lèves. Tu regardes par l'œil de judas une fois tes yeux un peu mieux réveillés mais tu ne vois rien. Jusqu’à ce qu’une forme passe rapidement devant ta porte. Tu restes un moment derrière, réfléchissant deux secondes avant d’ouvrir la poignée et de passer la tête dans le couloir pour y voir Jordan assis au sol. Tu prends ta carte sur toi au cas où avant de t’accouder à l’encadrement de la porte en croisant les bras. “Rough night ?” que tu lui demandes doucement. Tu ne peux pas t’en empêcher. D’autant que Jordan n’est pas du tout dans le même état que quand tu l’as laissé. Ça te brise le cœur de voir que ça aussi, ça n’a visiblement pas changé.

“Rough night ?” Tes yeux qui se rouvrent de l’entendre car c’est sa voix à elle. Ton corps réagit avec ou sans ta conscience. T’as juste le temps de confirmer sa forme en face de toi, dans l’encadrement de sa porte avant de refermer les yeux. Tu es au bout de la fatigue autant physique que mentale. « Hmmm… » Tu soupires sans vraiment t’en rendre compte. Ta tête s’incline en arrière jusqu’à ce que ton crâne touche le mur pour l’arrêter. « Rough life… » Qui arrive à franchir tes lèvres. C’est bien beau de sortir des vérités de la sorte Jordan quand t’es pas du tout en état de discuter. Elle a aucune idée de ta vie, vous n’avez que très peu discuter tous les deux. Les choses que tu as pu lui partager, tu l’as fait avec énormément de réticence. Pas aujourd’hui, ou jamais, que tu vas lui en dire plus. Pas quand elle te colle tout ses problèmes sur le dos en s’énervant sur toi.

Tes yeux qui se rouvrent plus vivement pendant une seconde. Tu viens de réaliser que c’est Birdie et qu’elle est bel et bien en face de toi là. Pas loin. C’est pas hors du commun qu’elle apparaisse dans ton esprit mais là, elle est vraiment là. Ton regard qui scanne autour de toi et tu comprends doucement où tu te trouves. Tu comprends pas comment t’es arrivé jusqu’ici. T’as zap ton pote complètement de ton esprit. « You brought me here? » Tu sais pas mais comme elle est la seule personne présente que tu connais, ça te semble logique pour ton esprit totalement embrumé. Bien sûr elle aurait pu te porter Jordan. Tu as vu sa taille? Me supporter oui. Physiquement parce que pour le reste visiblement vous ne vous supportez pas du tout. Pas depuis que la graine a été planté en tout cas. Tes yeux qui se referment. T’as beau avoir eu cette réalisation, tu as aussi la fatigue qui prend le dessus. T’es H.S et ton ami est en train de négocier avec la réceptionniste en lui montrant son passeport pour vérifier son identité avant de pouvoir acquérir une autre carte.

« Hmmm… » Jordan a l’air complètement à côté de ses pompes. Exactement comme quand ses potes l’ont ramené chez toi. Parce qu’il leur parlait de toi. Déjà il y a un an. Cette histoire est absurde. Vous êtes juste deux imbéciles pas foutus de communiquer comme il faudrait. Vous marchez sur des oeufs parce que vous ignorez comment l’autre peut réagir. Toi trop vivement. Lui trop silencieusement. Toi tu t’es renfermée et lui a fui. Ce n’est pas un bon mélange. Ce n’est pas compatible pour former quelque chose. « Rough life… » quel dramaqueen, que tu ne peux songer penser. Tu ne le diras pas à voix haute car tu n’as pas l’impression que ça servirait à quelque chose de toute façon. A part lui faire comprendre qu’il exagère. Tu n’imagines pas son vécu parce que vous n’en avez jamais parlé. Vous savez seulement que vous êtes incroyable au lit ensemble.

Puis Jordan a l’air de réaliser ta présence. Comme s’il t’avait imaginé jusqu’à maintenant. Tout comme il prend connaissance du lieu où il se trouve. « You brought me here? » tu hausses les sourcils en regardant ta chemise de nuit et ta veste d’intérieur, tes pieds complètement nuit ; tenue qui est un signe que tu ne viens pas de l’extérieur même si tu en serais capable en tout état de cause. “Nope. I let you enjoy your night in peace.” tu ne l’as pas coursé. Tu ne l’as pas poursuivi. Tu l’as laissé partir avant de prendre la même direction mais pour rejoindre Remy et rentrer. Tu as finalement espéré que le champagne soit dégueulasse. Visiblement non. Ou alors, il doit bien s’en foutre du goût, Jordan ; il a l’air du genre à mettre n’importe quoi dans sa bouche. “I think your friend went downstairs.” car tu supposes que c’est lui que tu as vu passer rapidement devant ta porte.

Tu es en train de peser le pour et le contre. Tu serais plutôt d’avis que ce soit un rêve ou un cauchemar ? Birdie en face de toi qui est totalement à l’ouest. Tu as du mal à réaliser l’étendu de la situation, tu ne sais qu’une chose, tu ne pensais pas la revoir. Jamais. Mais elle est là. Ton cerveau est doué pour s’imaginer des choses et il n’est pas rare que tu aies des hallucinations par dessus le marché. Il est probable que ceci ne soit qu’un rêve. Oui, un rêve, pour l’instant, car elle est juste là, sans te crier dessus de tout ses poumons. Elle est là, elle est à proximité. “Nope. I let you enjoy your night in peace.” Et on dirait vraiment que ton esprit sait lier comme il faut les éléments de la soirée avec ses délires. Est-ce que tu vas réussir à tourner ça en sex dream ? Ca pourrait être intéressant si tu avais l’impression de pouvoir te lever du sol. Mais nope. T’es cloué.  “I think your friend went downstairs.” Tu sais pas de qui elle parle et t’aimes pas trop ne pas réussir à garder tes yeux ouverts trop longtemps. Tu veux profiter de sa vue tant que tu l’as.

Tu sais pas combien de temps s’est passé quand ton pote est de retour. Le temps n’est plus qu’un vague concept pour toi à ce niveau là. Il lève un sourcil en voyant Birdie dans le couloir. « Hmmm… Hi ? » Il est pas sûr de ce qu’il est en train de se passer. « Don’t tell me he managed to hit on you in this state. » Il est amusé plus qu’autre chose par la configuration car il est toujours simple de trouver Jordan avec quelqu’un. Mais là ça reste quand même très fort. Il ouvre la porte avec la carte et grimace quand il se rend compte que t’es par terre et que ça va être plus compliqué de le mettre sur le lit. Il commence à le trainer en le tirant via les aisselles, il disparait dans le chambre et puis il en ressort pour s’adresser à Birdie. « Hey, can you give me a hand to put him on the bed? » Parce que la vie était plus simple quand tu tenais encore sur tes deux pieds.

Si elle accepte de lui filer ce coup de main elle te verra assis par terre à moitié contre le lit. Totalement de travers. La chambre est plutôt en bordel parce que vous êtes deux mecs dedans et qu’elle est très petite. Vos valises ouvertes avec des petits tas de fringues ici et là.

Jordan semble lutter avec lui-même. Tu te retiens de t’approcher ni même de laisser ressortir ce trait bien trop facile à rappliquer qui s’appelle la compassion. L’envie de le prendre contre toi pour ne pas le laisser seul, le temps que son ami revienne. Il n’est pas en état de quoi que ce soit et tu as un élan de protection incroyable. Tu te dis que tu as cet instinct avec tout le monde qui t’est cher de toute façon. Est-ce que cela veut dire que Jordan aussi ? Que tu le veuilles ou non, la réponse est oui. Tu as une tendresse nouvelle pour lui. Tu ne cherches même pas à le nier tellement que ça te saute aux yeux. Tu n’as pas le temps d’en perdre dans un débat interne et inutile comme ça. D’autant qu’il n’a jamais réussi à sortir complètement de ton esprit, encore moins depuis que vous vous êtes revus. Que votre alchimie est toujours présente même si elle est différente. Plus piquante. Plus en colère.

« Hmmm… Hi ? » tu es extraite de tes pensées par une voix inconnue qui s’approche de vous. “Hi.” que tu réponds poliment en souriant légèrement au nouveau venu que tu crois être un de ses collègues dans la bande. Tu l’as vu sur scène, non ? « Don’t tell me he managed to hit on you in this state. » tu ricanes légèrement. “I think the only thing he can hit right now is the floor.” oh non, il t’a déjà séduite il y a bien longtemps. Tu es déjà dans sa poche autant qu’il est dans la tienne mais vous êtes juste trop bêtes pour parler, crever votre tension palpable et vous donner une chance. Tu le regardes prendre Jordan par les aisselles pour l’entrainer dans la chambre à quelques pas dans le couloir quand il ressort brièvement. « Hey, can you give me a hand to put him on the bed? » tu allais pour rentrer dans ta chambre mais te voilà arrêtée dans ton action. Tu regardes ta clé, tu regardes ta porte, tu la fermes doucement et tu te diriges de tes pas de velours vers celle des garçons. En bordel mais ce n’est pas toi qui jugera. “Yeah, sure.” tu te fais presque toute petite en entrant dans leur espace. Son espèce. Tu t’approches doucement de Jordan. “Hey, Jordan ? It’s bedtime, care to help us a bit ?” parce qu’il reste grand et même sans être totalement épais, tu es très bien au courant qu’il a de la force. Ta voix est si douce alors que t’es semi penchée, tes mains vers lui, ne le touchant pas encore car tu attends aussi bien l’aval de Jordan que l’aide de son ami pour le soulever. Avec la coopération du concerné, ça serait plus facile.

“Hi.” Tu l’entends elle plus que lui. Y’a quelque chose dans ton cerveau qui fait que tu es plus sensible à ses vibrations Cadburiennes que tout le reste du monde. “I think the only thing he can hit right now is the floor.” L’illusion du moment est tellement plus réelle que d’habitude. Au fond tu as envie que ça dure le plus longtemps possible. Tu te sens être manipulé par ton ami mais toi t’as juste l’impression d’être en train de voler dans les airs. “Yeah, sure.” Yeah. Sure. Les mots qui tournent en boucle dans ta tête avec le son de sa voix à elle. Maintenant t’as l’impression d’être sur un nuage. “Hey, Jordan ? It’s bedtime, care to help us a bit ?” « Hmmmm… » Y’a ta main qui va se poser sur elle alors qu’ils sont en train de te mettre sur le lit avec difficulté. Tu tiens sur tes jambes par miracle mais tu as l’impression que c’est ce contact direct avec elle qui t’insuffle de la force.

Quand t’es sur le matelas ta main s’accroche à elle pour la tirer plus vers toi, respirer son odeur. « Stay with me… » Que tu murmures si bas. Tu es dans ton rêve et tu veux juste faire en sorte que ce soit effectivement le meilleur rêve possible en la gardant auprès de toi. Ton pote qui a rien capté des mots, il est trop occupé à ôter tes chaussures parce qu’il est sympa comme ça. Pour le reste il s’en fou et toi aussi. Il voit bien que tu as ta main accroché à la blonde. « Let her go Jordan. » Tes doigts qui se serrent plus sur elle à ses mots que tu n’aimes pas. I’d rather cut out my tongue before I say we’re done… Il fait le tour pour arriver jusqu’à toi et te faire lâcher ta prise qui est plutôt bien ferme. « Thanks for the help. » Qu’il dit à ta Birdie alors qu’il réussi à détacher ta main d’elle. Fuck you man… Que tu penses fort mais n’arrive pas à formuler. Trop fatigué. Tu sombres doucement…

Jordan se montre plus coopératif que tu l’aurais songé. A croire que sa version alcoolisée et complètement ébétée le rend docile pour répondre à vos attentes de sa coopération. Ceci dit, s’il avait été aussi coopérant, son ami n’aurait pas eu besoin de toi. Tu ne dis rien car tu ne te plains pas de la main du grand blond qui vient vers la sienne alors que tu la serres pour l’aider à se relever. Ou au moins à glisser du sol jusqu’au lit. Est-ce que c’est parce que c’est toi qu’il est aussi maléable ? Tu aimes bien le croire. C’est mauvaix car ça te rajoute un espoir supplémentaire mais… Tu as l’impression de le voir il y a un an quand il a atterri chez toi. I matter, que tu te répètes une nouvelle fois et ça devient presque une obsession à ce stade.

Une fois Jordan en sécurité sur le matelas, en son centre pour ne pas prendre de risque à ce qu’il se casse la figure d’un côté ou de l’autre, tu commences à vouloir te redresser, songeant qu’il est tant pour toi de partir. Mais la poigne du musicien se fait plus forte autour de ton bras alors qu’il semble t’attirer vers lui. Don’t do that, I’m begging you… que tu penses avec une résistance nulle alors que tu cèdes. « Stay with me… » si son pote ne l’entend pas, toi si. Tu as tellement eu la volonté de l’entendre prononcer, d’une façon ou d’une autre, sa volonté à ce que tu restes, reviens vers lui. Tu n’es pas croyable. « Let her go Jordan. » “It’s okay.” que tu murmures doucement malgré son ami qui fait le tour du lit pour te rejoindre afin de te sortir de son emprise. Tes prunelles sur Jordan, tu regrettes quand il réussit à vous séparer. « Thanks for the help. » “You’re welcome.” et maintenant ? Tu devrais partir. Tu devrais sortir. Mais tu es hésitante. Ou pas. Tu jettes un coup d’oeil au chanteur sur son lit commençant doucement à sombrer. “Would you mind if I stay with him ?” la perspective de t’endormir contre sa forme est plus qu’alléchante. Son ami a l’air d’être surpris par la requête. “We… We know each other.” je suis pas une inconnue. j’ai porté son enfant. j’ai partagé plus d’émotions avec lui qu’avec n’importe qui d’autre. je suis pas une inconnue semble dire tes opales céruléens.

S’il dit oui, alors tu t’inviteras contre Jordan. Endormi ou non, tu en profiteras pour caler ta tête contre son omoplate et ton bras autour de son torse. Le protéger de lui-même à défaut de ne pas réussir à le protéger de toi.

“It’s okay.” Il a pas les détails, il peut pas comprendre que c’est carrément ok même. Que c’est ce que tu veux au fond. Qu’elle reste, que vous soyez en contact physique. Mais t’as pas la tête pour le dire là. T’es dans les vapes et t’es aussi bien mieux dans ce lit que sur n’importe quel autre sol. Not true. Parce que tu es bien mieux avec elle à tes côtés que dans n’importe quel lit qui a le goût d’un vrai nuage. “You’re welcome.” Leurs paroles à tous les deux qui te parviennent et que tu mix au milieu de tes illusions dans ta petite tête. Tu te fais ta propre histoire, ton propre rêve et l’entendre être si poli te plaît. C’est un beau rêve.

“Would you mind if I stay with him ?” Le rêve continue d’être à ton goût. Ton pote regarde Birdie avec un sourcil levé. “We… We know each other.” « You do? » Il est en train de se demander si t’as réussi à pécho quelqu’un dans cet hôtel sans que personne ne s’en rende compte durant ces quatre jours et il réalise que c’est totalement possible. « I would not mind if this wasn’t also my- » Son lit. Oui. Car c’est votre chambre à tous les deux mais il n’a pas le temps de finir sa phrase qu’il est coupé par la sonnerie de son téléphone. Un autre de vos bandmates qui appel. Il soupire. « What the fuck with him now…. » Il le dit souvent pour rigoler mais il est clairement la maman du groupe. Il décroche et y’a une situation avec un autre. « Ok well… I’ll be back in… I don’t know. Who are you ? » Qu’il demande quand même avant de te laisser avec une parfaite inconnu à ses yeux. « Anyway I’ll be back… At some point. » Toi tu sais qu’il pourrait aller dormir dans la chambre de l’autre qu’il va récupérer, mais le fera-t-il ? Va-t-il revenir vite ? Tu sais pas, tu t’en fou. Tu dors. Pas d’un sommeil profond mais tu dors ouais.

« You do? » tu ne vas certainement pas lui faire l’historique de ta relation avec Jordan. Tu te contentes donc de secouer la tête, l’air indécis malgré tout mais le cœur tambourinant avec passion dans ta poitrine. Il suffit d’un moment pour qu’un être chamboule votre existence et le musicien persiste à être cet atome perturbant dans la tienne. Tu passes la langue sur ta lèvre alors que son ami t’observe avant de regarder le lit à côté de toi. « I would not mind if this wasn’t also my- » tes yeux qui descendent de nouveau sur Jordan puis qui analysent la pièce. Tu n’avais pas remarqué qu’il n’y avait qu’un lit. “Oh, I…” tu n’avais pas envie de le foutre à la porte de sa propre chambre. La sonnerie de son téléphone vous interrompt alors que tu resserres les pans de ton kimono autour de toi. « What the fuck with him now…. » tu pourrais croire qu’il parle de Jordan mais un coup d’oeil vers ce dernier ; il est complètement calme et dans les vappes. Tu aurais peut-être dû faire comme lui, te défoncer jusqu’à l’ivresse. Tu serai tombée comme une masse toi aussi.

« Ok well… I’ll be back in… I don’t know. Who are you ? » tu relèves tes yeux vers son ami. “Birdie.” que tu dis simplement. Peut-être que Jordan a parlé de toi à ses potes. T’en sais rien. Tu sais que toi non. A part à ta fratrie. Un peu. « Anyway I’ll be back… At some point. » tu hoches la tête. “Je m’occupe de lui en attendant.” que tu affirmes. Quand, ou si son ami revient dormir ici, tu lui laisseras volontiers la place. Mais pour l’instant, tu regardes avec une certaine douceur Jordan sur le lit avant de te glisser à ses côtés. Tes mains sous ta tête, tes prunelles ne le quittent pas. Tu finis par aller caresser son front pour lui dégager ses petites mèches avant de parcourir sa joue et sa mâchoire. Tu soupires légèrement avant de récupérer ta main et de fermer les yeux à ton tour. Juste le temps que ça passe plus vite. Rassurée de pouvoir le savoir en sécurité, au moins cette nuit. You matter to me too.

“Oh, I…” Elle n’a pas le temps de faire état plus longtemps de sa surprise car y’a un coup de fil qui le coupe dans tout cet élan. “Birdie.” Ça lui parle mais il n’arrive pas à mettre vraiment un contexte autour de son prénom. “Je m’occupe de lui en attendant.” Il hoche la tête alors qu’il est sur le départ, pas trop inquiet bizarrement alors que Birdie est une totale inconnue à ses yeux. Mais quand il est dans le couloir il réalise. « Birdie… » Ouais c’est bien ça, c’est celle dont tu lui as parlé ici et là. Son prénom a été glissé des rares fois mais il a été et voilà qu’il a compris. Il sort de l’hôtel un peu plus conscient de la situation vu les chansons que tu as écrit sur elle.

Toi tu dors bien et encore mieux de sentir une chaleur supplémentaire sur toi. Ton ami ne reviendra pas, il ira dans la chambre de l’autre qu’il a été récupéré dans un état lamentable. Tu espères juste que vos chemins n’iront pas dans le même sens que le chanteur précédent du groupe. Nope. Tu ne fais pas autant de folies d’habitude. Y’a eu des circonstances atténuantes là. La prise de tête avec Birdie autant que toutes ces nouvelles informations qu’elle t’a donné sur le bébé. D’ailleurs y’a bien des choses qui se mélangent dans ta tête à cause de tout ça et quand tu ouvres les yeux, tu la vois toute proche de toi, dans le lit. What…? Parce que tu as l’impression que tu viens de te réveiller. C’est pas un rêve là… non ? Si ? Tu as pris le contrôle de ton rêve ? Tu penches pour la négative parce que tu te sens vraiment fatigué. Ta tête te lance, tu portes ta main à ton front et tu refermes les yeux. Elle est contre toi tu sens du mouvement, tu sais pas si ça veut dire qu’elle est réveillée mais… tu prends quand même la parole. « How did you end up here… » Que tu murmures plus pour toi que pour elle. Si elle entend et répond c’est un plus. Tu espères juste qu’elle ne va pas se remettre à crier car tu es encore moins en état d’entendre quoi que ce soit.

Si tu as été un peu anxieuse et que tu es restée trop longtemps à le regarder comme pour être certaine qu’il soit en train de dormir, tu as finalement réussi à sombrer toi aussi. Son ami et colocataire de chambre n’étant pas revenu, tu t’es sentie partir au bout d’un long paquet de minutes où la vision de Jordan te poursuit jusqu’à tes rêves. Un mélange de rêves et de souvenirs, de fantasmes et de réalités parallèles. De cet enfant aussi, qui a un bout de chacun sur son visage. Tu n’en sais pas plus. Tu n’as pas osé reprendre contact avec les parents. Ou plutôt, si mais juste pour t’assurer qu’il va bien. Tu ne leur as pas demandé de photos ; tu leur as même spécifié l’inverse. Tu n’as pas l’impression de l’avoir abandonné mais si tu revois sa petite bouille, tu seras prise par toute la culpabilité. Alors tu préfères t’abstenir et rêvasser à quoi il ressemble. Faire comme s’il n’avait été qu’une étape de ta vie, lui aussi. Comme son père. Seulement, son père est bien en face de toi et il est aussi solide que présent.

Ce qui te permet, ironiquement, de t’endormir sans problème. « How did you end up here… » tu as bougé dans ton sommeil. Tu t’en rends compte car ton bras est par-dessus la forme de Jordan. Tu l’entends mais tu ne réalises pas encore vraiment. Tu émets un léger soupir en guise de réponse alors que tu bouges un peu plus vers lui pour te retrouver contre son cou. Complètement dans ton sommeil, au final, sans même te rendre compte que Jordan a vraiment parlé et que ce n’est pas juste une voix lointaine dans ton monde endormi. Non, au contraire, ton corps préfère réagir le plus naturellement du monde en réduisant un peu plus votre proximité. En espérant que Jordan ne te repousse pas brutalement parce que le réveil risque d’être brutal autrement.

Doucement mais sûrement tu te réveilles mais t’as la tête en giga vrac. Mais pas assez pour ne pas te rendre compte que y’a quelqu’un contre toi qui n’est pas ton bandmate Danny qui partage la chambre avec toi. Tu sens son odeur à Birdie, tu veux pas le croire car tu te fais forcément des films. Elle a dû changer de shampoing depuis la dernière fois que tu as eu l’honneur de mettre ton nez dedans. Tu inclines la tête juste un peu et ouais, c’est bien les plus blonds cheveux du pays qui sont contre toi. Ton bras est coincé sous elle. « Birdie…? » Car elle se rapproche un peu plus de toi par dessus le marché. Tu gigotes un peu et te rends compte que c’est pas forcément une bonne idée mais t’as besoin de te frotter les yeux. Tu réalise que t’as un autre bras à disposition et tu montes ta main à ton visage. Tu ne te souviens pas de la fin de la soirée et tu comprends doucement que tu as loupé un gros morceau pour en arriver là. « What… How ? » Mais elle a pas l’air de t’entendre ou peut être que tu parles pas assez fort mais ça a l’air correct pour toi. Faut dire que tu t’entends dans ta tête donc ça aide. « Birdie… » Tu gigotes un peu plus car tu veux quand même débloquer ton bras qui est sous elle. Tu trouves le moyen de poser ta main libre sur elle pour la faire réagir un peu plus. Pour la réveiller carrément oui soyons honnête c’est bien ça dont il s’agit. Pourquoi elle dort dans ta chambre en premier lieu ? T’es encore en plein trip ? C’est un rêve ? Non, y’a jamais les odeurs dans tes rêves et celle ci est bel et bien là. Tellement là que tu y fourres un peu mieux ton nez tant que tu peux car tu imagines qu’elle va se tirer dès qu’elle va réaliser votre position. Ou pas ? Tu ne te souviens vraiment pas de comment elle a atterrit dans ton lit. Do I have Powers?

« Birdie…? » Birdie soupire, Birdie se remet bien, Birdie est à son aise. Tu as trouvé la position parfaite, tu as l’odeur la plus réconfortante du monde, ton univers semble s’aligner droit tout d’un coup. Le sommeil est de plomb alors que tu n’aurais pas pensé. L’influence de la présence de Jordan, très certainement, même si tu ne veux pas forcément le réaliser. Tu ne réalises rien, de toute façon, alors que tu es dans les bras de Morphée. Et ceux de Jordan. Il est beau, Jordan, même dans tes songes. Il l’est encore plus maintenant que tu sais que tu comptes pour lui. Même s’il veut souligner le contraire. Ou pas. Il a été juste fatigué de tes cris. Tu n’as pas été vilaine. Tu as été blessé. Mais vous communiquez mieux avec vos corps qu’avec vos bouches. C’est un fait. Il n’empêche qu’il revient en pleine force dans ton esprit, dans ton être tout entier. Oh que t’aimerais qu’il revienne réellement dans le creux de tes tréfonds. Il a ruiné toutes tes envies de d’autres corps. Lui et son fils. Ils se sont ligués pour que tu ne puisses t’extasier de son corps à lui. Tu soupires dans ton sommeil. « What… How ? » ça a l’air de parler quelque part. Tes paupières s’agitent légèrement mais tu râles légèrement, refusant de te libérer de Morphée. T’es bien, là. Tu n’es pas misérable dans ton sommeil. Même ton subconscient le sait. C’est bien pour cela qu’il ne te déloge pas de ta position. Il te garde, il te protège. Du monde extérieur. De Jordan. « Birdie… » mais on te secoue un peu plus fort et là, même ton subconscient ne peut rien contre tes paupières qui finissent par papillonner pour s’ouvrir ni contre ta bouche qui s’étire d’un léger baillement. Jordan est juste là, visiblement le nez vers tes cheveux. “Hi…” que tu dis le plus adorablement du monde avec ta voix endormie. Comme si ça est normal. Oh tu aurais aimé. Même sans votre gamin, ça ne t’aurai pas dérangé de te réveiller à ses côtés pour le reste de tes jours. Still can happen since we matter for each other. Oh oh. Voilà quelqu’un qui se réveille avec une nouvelle volonté. Encore plus forte maintenant que tu vois le beau visage du musicien en guise de réveil. Tu passes ta langue sur tes lèvres. “Slept well ?” parce que toi, c’est certain que oui. Mieux que toute cette semaine passée à le savoir à quelques portes de la tienne sans pouvoir rien y faire.

“Hi…” Elle est toute contre toi et tu ne te rends pas compte que même toi tu ne voudrais pas être collé à ton corps là. Tu es pas lavé, tu es encore avec tes fringues de la veille sur le dos. T’es dans un état déplorable vraiment. Si elle est bel et bien contre toi et que ce n’est pas qu’un rêve, est-ce que c’est une confirmation supplémentaire que vos corps sont fait pour être ensemble peu importe leurs états ? Tu l’as bien entendu râler et tu l’as peut être réveillé mais tu t’en moques bien. C’est ton rêve là. C’est toi qui décide. “Slept well ?” T’es plutôt très confus par tout ce qu’il se passe là. Dans cette chambre. Dans cet hôtel. Dans cette ville. Dans cette vie même si tu veux aller encore plus loin. Les vibrations entre toi et Birdie vont au delà de cette vie, tu en es certain même si tu fais genre tu ne crois pas en ces choses là. Une amie t’en as parlé en long en large quand elle a trouvé sa propre âme soeur. Tous les mots qui sortaient dans sa bouche tu pouvais les appliquer à tout ce que tu ressens avec Birdie. Ca t’a retourné autant qu’inspiré encore plus pour la suite.

« What are you doing here…? » Car tu comprends pas. « What time is it? » T’as un avion à prendre aujourd’hui. « Where is Danny? » Est-ce que tu es en train d’halluciner et c’est Danny qui est contre toi ? Pas impossible pour dire la vérité. Ca ne serait pas la première fois que tu te retrouves dans un lit avec quelqu’un que tu n’as cessé d’imaginer être Birdie Cadburry. Tu baises les gens les yeux fermés car tu essaies de la voir en même temps et ne pas être trop déçu par la performance des personnes qui te font jouir pauvrement. C’est pas de leur fautes s’ils ne sont pas elle. Tu es plutôt agité car l'avion c'est important de ne pas le louper. Ca coûte de l'argent et tu as des choses à faire à Brisbane le lendemain.

« What are you doing here…? » il ne te répond pas, il esquive. Ou alors il est vraiment confus. Il faut dire qu’il était dans un sale état la veille. Ou plutôt cette nuit. Car quelques heures avant, Jordan tenait sur ses jambes et il n’avait pas l’air hagard. Le champagne devait être bon. Tu soupçonnes qu’il n’y avait pas que ça. Tu préfères rester ignorante. Lui n’a pas dû t’attendre. Non pas que tu l’ai attendu, toi. Tu n’as juste rien fait pour créer des opportunités. Ou plutôt, tu as esquivé les opportunités. Parce que dans le fond, si, tu l’as attendu. De le revoir. Tu n’es pas encore certaine du résultat. La seule chose de sûr est que vous êtes toujours attachés l’un à l’autre. Vous avez basé vos succès sur votre tragédie. Cela peut être rectifié. C’est un petit calibrage à effectuer. « What time is it? » Jordan est clairement plus confus qu’autre chose et tu finis par sortir peu à peu de ta transe. Tu te redresses, tu bailles derrière la paume de ta main, tu t’étires les bras en l’air. Comme si tout ça était normal. « Where is Danny? » tu frottes tes yeux avant de les poser sur le musicien tout en te grattant la clavicule.

“Ton pote avait un autre truc à gérer donc je me suis proposée de veiller sur toi.” d’accord, ce n’est peut-être pas exactement comme ça que ça s’est fait mais le résultat est similaire dans tous les cas. “Tu étais dans un sale état. Comme l’an dernier.” tu es attristée de le constater. Personne ne mérite de finir la tête à l’envers. C’est un véritable fléau. “Do you want some water ? Do you have pills ?” donc forcément, tu prends les mêmes armes que l’an dernier. Minus les baisers, le sexe et les séances passionnelles sur les draps. Minus aussi, et tu l’espères, une dispute qui résulterait à un de vous deux partant en claquant la porte. Non, tu n’as pas cette volonté, aujourd’hui. Bien au contraire. Assise en tailleur au bord du lit, tu tripotes l’ourlet de ton kimono pour éviter de le toucher.