Sa famille a été décimée, ses proches aussi. Il at out perdu en six mois. Ses biens, ses tableaux, ses amis un à uns puis sa famille.  Les zombies ont pris possession de Brisbane. Bambi Crystal règne en maître sur la ville. Lui vogue de cachettes en cachettes.

Il recharge son flingue, essuie la sueur sur son front. Le temps est lourd et orageux, il n’y a pas un bruit dans la ville. C’est ce silence qui est le plus pesant, ce silence qui détruit tout sur son passage. Il a besoin de vivres, a prévu de cambrioler le supermarché le plus dans l’espoir d’y trouver des boites de conserve, quoique ce soit de comestible qui pourrait l’aider à tenir. Ils s‘approchent lentement, aux aguets, faisant tout pour ne pas se faire repérer. Il ouvre lentement la porte qui fait un bruit grinçant. Cela lui arrache une grimace, son cœur battant à la chamade. Lentement, il se faufile à l’intérieur du magasin aux lumières qui grésillent. Il repère un rayon, pas complètement détruit et se rapproche. C’est là qu’il entend un bruit, le bruit des pas sur le sol. Il se retourne brusquement pointant son flingue vers le son qui se révèle être une femme. Une femme aux cheveux blonds salis par la poussière.

« NE BOUGEZ PAS ! » Il crie à l’attention de la fille en face de lui. Bien sûr qu’il est méfiant. Il n’a pas vu un autre être humain depuis des semaines, seulement des zombies. « J’vous préviens, approchez pas. » A-t-elle été contaminée ? Souhaite-elle elle aussi la nourriture, vont-ils devoir se battre ou s’entraider ? Il n’en sait rien, son cœur tambourine dans sa poitrine, la peur lui rongeant les nerfs. « Vous êtes qui ? » demande-t-il. Cela fait combien de temps qu’il n’a pas vu un autre être humain ? Même lui ne sait plus.

@Lena Edwards

Lena n'a pas compris comment la situation avait pu autant dégénérer. Dans tous les films de zombies qu'elle avait pu voir - et il y en avait des tas, elle en était friande - les populations sont au moins prévenues d'un danger avant que le mal ne s'abatte trop rapidement sur elles. Avec les médias, la chose aurait dû être faite : pouvoir se préparer à une invasion aurait été un gros avantage pour survivre à cette période folle, à cette fin du monde. Mais voilà six mois que Lena devait se débrouiller au jour le jour, n'ayant rien prévu chez elle en cas d'apocalypse zombie - elle qui trouvait les survivalistes ridicules, elle regrettait de les avoir mal jugés aujourd'hui. Au fil des semaines, elle avait élaboré des stratégies pour éviter les hordes de morts vivants, éviter les gangs humains qui étaient tout aussi virulents et s'en sortir du mieux qu'elle le pouvait. C'est dans un supermarché qu'elle s'était rendue aujourd'hui, s'éloignant un peu plus de son appartement, son quartier commençant à se vider de ses réserves. Elle devrait se résoudre à le quitter, bientôt, et à s'éloigner de la ville : elle n'était pas prête pour ça. Alors qu'elle fouillait les rayons à la recherche de vivres, une voix masculine l'interpellait. NE BOUGEZ PAS ! Elle se tournait vers lui pour l'observer, levait les mains en l'air. Les seuls humains qu'elle avait croisé depuis plusieurs jours étaient d'horribles malfrats se déplaçant en bande pour asservir les autres : il n'y ressemblait pas. J’vous préviens, approchez pas. Elle n'y comptait pas. Je veux faire de mal à personne, je veux juste récupérer à manger. Elle se tirait peut-être une balle dans le pied en disant ça, mais elle comptait sur le fait que tous les humains n'étaient pas devenus fous, qu'il lui restait, à lui, une part d'humanité. Vous êtes qui ? Je m'appelle Lena. J'habite à l'autre bout de la ville, mais on a plus rien là bas. Lui raconter la vérité pourrait peut-être l'aider à lui faire comprendre qu'elle ne voulait rien faire de mal ici. Elle était la pour sa survie, tout comme lui. Et toi tu t'appelles comment ? T'es tout seul ? Le vouvoiement, très peu pour elle, l'état du monde les soustrayait à ce genre d'obligations sociales.

Elle était petite, blonde. Dans une autre vie elle l’aurait séduit. Aujourd’hui, dans la lumière faible du supermarché, lumière clignotant dans une atmosphère glauque, il en avait peur. Il n’avait pas vu d’humains depuis trop longtemps, ne savait pas qui elle était, ce qu’elle voulait. L’inconnue leva les mains en l’air mais Freddy garda son fusil braqué sur elle. « Je veux faire de mal à personne, je veux juste récupérer à manger. » Il plisse les yeux, la regarde de bas en haut, lui demandant son identité. « Je m'appelle Lena. J'habite à l'autre bout de la ville, mais on a plus rien là bas. » Lui non plus n’a plus rien. Il est seul. « Et toi tu t'appelles comment ? T'es tout seul ? » Il est toujours sur ses gardes, baissant cependant un peu son arme. « Freddy. Moi aussi j’suis là pour récupérer à manger. » Il avoue d’un ton plus bas, moins agressif. L’homme hésite, analyse un peu plus la jeune femme avant de se décider à baisser son arme. « Excuse moi, j’ai pas vu d’humains depuis longtemps… » il avoue dans un soupire. « T’es toute seule ? Ta famille ? » demande—til, se doutant déjà de la réponse. Il s’approche des boites de conserve. « Il reste quasi plus rien, ça a été dévalisé. Tu dors où ? » demande-t-il, espérant au fond trouver une nouvelle planque. La dernière fois il s’était installé dans une bibliothèque abandonnée. Avait pu y rester pendant des semaines. Mais ça, c’était avant que les zombies le retrouvent, qu’il le fasse fuir une nouvelle fois. « Tu préfères quoi, lentilles ou petits pois ? » demande—t-il avec un rictus. Rien n’a l’air appétissant mais ils ne peuvent plus vraiment faire la fine bouche. La nourriture est trop rare. Les dangers trop grands. Ils sont seuls et sans défense.

@Lena Edwards

Elle était venue dans ce supermarché pour chercher des vivres. Dans l'idéal, elle aurait aimé tomber sur des médicaments, peut-être des antidouleurs, des antibiotiques ou de l'anti-venin. Elle avait entendu que par ces temps la population de serpent en Australie avait été multipliée, sans doute qu'ils étaient moins dérangés par les exploitations des hommes aux alentours de la ville. Les serpents étaient vils, rusés, imprévisibles : elle craignait d'en croiser si d'aventure elle devait s'aventurer en campagne pour continuer à survivre. En fait, Lena n'y connaissait pas grand chose aux animaux, mais elle avait compris qu'avec cette invasion de zombis ils pourraient reprendre leurs territoires petit à petit, et elle n'avait aucune envie de se voir mordre par un de ces serpents venimeux qui vous tuent en quelques heures. Des animaux elle n'avait jamais eu peur, mais elle s'en méfiait aujourd'hui. Heureusement pour elle, elle ne risquait pas de croiser de gros félins dans le coin, car même si l'Australie regorgeait d'insectes et reptiles en tout genres, ils n'avaient pas encore découvert de tigres à l'état sauvage dans le coin. Quoi qu'ils auraient pu être utiles, de leurs crocs et griffes acérés ils auraient probablement pu se nourrir des cadavres ambulants. Son rêve aurait été d'avoir les connaissances nécessaires pour élever des poules et des coqs quelque part en campagne, pouvoir les faire se reproduire, se nourrir de leurs oeufs et de leur viande de temps en temps. Elle n'aurait pas trouvé ça si compliqué, après tout, ils étaient nombreux, avant, à avoir leur propre élevage à la maison. Un peu de grain pour leur donner à manger, un peu d'espace vert pour les laisser gambader : elle était persuadée qu'ainsi, elle aurait de quoi subsister et de quoi avoir un peu de compagnie aussi. L'heure n'était pas aux rêveries puisqu'elle faisait face à un inconnu dans un rayon. Ici, les boîtes d'oeufs n'étaient qu'un lointain souvenir. Freddy. Moi aussi j’suis là pour récupérer à manger. Elle hochait la tête : il n'avait pas l'air hostile. Excuse moi, j’ai pas vu d’humains depuis longtemps… Ils étaient deux. T’es toute seule ? Ta famille ? J'ai plus personne. Et elle ne posait pas la question, car s'il était seul, il devait être dans le même cas lui aussi. Il reste quasi plus rien, ça a été dévalisé. Tu dors où ? Mieux valait ne pas donner trop d'informations sur sa localisation, par précaution. J'ai encore mon appartement, l'immeuble est vide. Je sais pas où sont partis les gens, mais il n'y a plus personne dans mon quartier. Et c'était aussi bien comme ça. Tu préfères quoi, lentilles ou petits pois ? Elle se tournait vers les boîtes, faisant mine de réfléchir : les deux la dégoutaient tant elle en avait marre des légumes en conserve. Je m'en fiche un peu, par contre, si t'es d'accord, je dis pas non à un peu de compagnie. La solitude était sûrement le pire de leurs ennemis, en ces temps troublés.

« J’ai plus personne. » Lui non plus n’a plus personne. Il ne répond rien, son regard s’ancrant un instant dans celui de la jeune femme au regard cerné. Combien sont-ils dans Brisbane à être encore vivants ? Combien de gens sont morts depuis le début de cette épidémie, depuis que les zombies sont devenus plus nombreux que les humains ? Combien de sang a été versé, de proches transformés, combien de personnes perdues à jamais ? Il ne veut pas compter, se contente simplement de répondre « Moi aussi. » dans un souffle amer.

Il lui demande où elle habite, elle reste sur ses gardes. « J'ai encore mon appartement, l'immeuble est vide. Je sais pas où sont partis les gens, mais il n'y a plus personne dans mon quartier. » Elle a de la chance, personne ne l’a trouvé, sa villa a lui a été dévalisée par une horde de zombie il y a des mois de cela. Depuis il ère de planques en planques. « Je m'en fiche un peu, par contre, si t'es d'accord, je dis pas non à un peu de compagnie. » Il tourne vers elle. « Je prends les petits poids, toi les lentilles. » Il n’a pas répondu à sa proposition se contente de glisser les boites dans son sac. Il réfléchit à sa proposition. Il est fatigué d’être seul et n’a pas parlé à un autre être humain depuis des semaines. « D’accord. Mais on peut pas rester ici, j’ai vu des zombies qui trainaient dans le quartier, s’ils repassent on est cuit. Tu connais des endroits où on pourrait se planquer par ici ? » demande-t-il, après tout lui n’est que de passage. Il met son sac sur son dos quand soudain un bruit glaçant se fait entendre. « T’as entendu ? » Soudainement il est pale, son cœur battant à la chamade.

@Lena Edwards

La ville était désormais plus peuplée de ces atroces zombis que d'humains encore bien en vie, et Lena déplorait la situation dans laquelle elle se trouvait. Elle avait déjà songé à mettre fin à ses jours, mais n'a jamais pu se résilier à passer à l'acte. Moi aussi. Se sentir un peu moins seule lui faisait du bien. Je prends les petits poids, toi les lentilles Il ne répondait pas à sa proposition de rester ensemble, glissait simplement une boîte dans son sac. La blonde était ravie de savoir qu'ils ne se battraient pas pour une boîte de conserve : le monde était déjà bien assez rude. D’accord. Mais on peut pas rester ici, j’ai vu des zombies qui trainaient dans le quartier, s’ils repassent on est cuit. Tu connais des endroits où on pourrait se planquer par ici ? Il suffisait d'en parler pour qu'un bruit qui venait de l'extérieur les interpelle tous les deux. T’as entendu ? Elle hochait la tête, soudain paniquée. Merde, il faut y aller et vite. Qu'elle répondait en chuchotant. A tous les coups, ils avaient attiré un ou plusieurs de ces monstres qui trainaient dans le coin, à force de parler. Elle s'avançait discrètement, brandissant la hache qu'elle avait volé lors de son passage dans une jardinerie des semaines auparavant, puis passait sa tête discrètement au dessus d'un rayon pour voir trois de ces horreurs sur pied s'avancer vers l'entrée du magasin. Elle se tournait vers Freddy. Son souffle était court, ses mains tremblaient : elle essayait néanmoins de rester calme, car paniquer ne les aiderait pas à survivre. Y'en à trois. Ils arriveront pas à entrer, mais si on attend ici d'autres arriveront bientôt pour les rejoindre. Elle ne savait pas quels moyens ils avaient de communiquer, mais il semblerait bien que tous les zombis finissaient toujours par rappliquer en cas d'humain repéré dans les parages. Soit on essaie de passer en force, soit on doit trouver une autre sortie. Elle préfèrerait l'option 2, car même si elle avait dû apprendre à se débrouiller avec ces affreux elle préférait largement éviter de s'en approcher.

« Merde, il faut y aller et vite. » Le bruit avait retenti, il était clair qu’ils n’allaient plus être seul d’ici quelques instants. Cela serait terminé pour eux. Il rechercha son fusil pendant qu’elle brandissait sa hache. A couvert, il observa Lena passer la tête entre les rayons pour voir leurs adversaires.

« Y'en à trois. Ils arriveront pas à entrer, mais si on attend ici d'autres arriveront bientôt pour les rejoindre ». Freddy hocha la tête, tentant de rester calme. "Soit on essaie de passer en force, soit on doit trouver une autre sortie. "
Deux options. Aucune ne semblait assurer une sécurité parfaite. Mais la deuxième au moins impliquait la fuite et l’absence de confrontation avec ces monstres. « On va essayer de trouver une autre sortie c’est trop risqué. » chuchota-t-il. Trouver une autre sortie. Un échappoire. Une manière comme une autre de ne pas finir mangé ou transformé en ces créatures maléfiques. Il s’assura qu’il n’avait rien oublié et prit une profonde inspiration. Il fallait qu’ils bougent et vite. « Il doit y avoir une autre sortie. » par ces mots il espérait réellement qu’ils s’en sortent. Ils se dirigèrent vers le fond du magasin, les étagères renversées jonchant les allées.il ne restait que quelques produits le long des frigos ne marchant plus. Une odeur nauséabonde s’en dégageait. Le bruit des monstres se faisait plus insistant. “ ils se rapprochent.” La panique commençait à s’infiltrer dans sa voix. Il défonça une porte qui menait à la réserve. “ Ils entendirent le cri des monstres attiré par le bruit. « Ici on devrait trouver c’est l’arrière du magasin ! » Ils ne mirent pas longtemps à trouver la sortie. Une porte les menant à la liberté. L’espoir sembla renaitre. La lumière du jour perça, les éblouirent un instant.

Il allait soupirer de soulagement. Ils s’en étaient sortis.

Puis soudainement une dizaine de zombies lui sautèrent dessus et le dévorèrent. « FUIS LENA. » hurla-t-il, incapable de se défendre, les coups de feus trouvant leur cible s’en vraiment les arrêter. En quelques secondes avec Lena pour seul témoin il mourut, déchiqueté par les monstres.

Puis les zombies se tournèrent vers Lena avec un sourire gourmand. Ils avaient encore faim.

@Lena Edwards

Le silence avait été brisé bien trop rapidement au goût de Lena qui aurait aimé pouvoir profiter d'un peu de temps avec un humain bien en vie et capable de dialoguer sans vouloir manger ses entrailles. Trois de ces monstres étaient en train d'essayer d'entrer par l'avant du bâtiment et ils n'avaient donc d'autre choix que de se battre ou de fuir. On va essayer de trouver une autre sortie c’est trop risqué. Il préférait jouer la sécurité et la blonde était plutôt d'accord avec cette stratégie, quoi qu'à deux ils auraient pu venir à bout de trois morts vivants. Ok on y va. L'essentiel était qu'ils puissent sortir d'ici en vie, car s'ils en venaient à rester enfermés dans le supermarché, ils finiraient par mourir de toute manière, d'une façon ou d'une autre. Il doit y avoir une autre sortie. Les deux observaient autour d'eux, s'approchaient de l'arrière du magasin pour passer par la réserve. Les bruits des zombis se faisaient de plus en plus pressants : ils devaient être au moins six ou sept, maintenant, à s'amasser devant l'entrée. ils se rapprochent. Bientôt ils finiraient par franchir les portes et les trouver, ce qui n'était absolument pas souhaitable. Ici on devrait trouver c’est l’arrière du magasin ! Paniquée, Lena suivait Freddy hors du bâtiment par cette porte de sortie qui semblait avoir été posée là rien que pour leur permettre de s'échapper sereinement. Bien vu ! On s'en est sortis ! C'était sans compter sur un groupe de zombis qui, probablement attirés par le bruit eux aussi, s'amassaient autour d'eux. Freddy fut le premier à tomber tandis que la blonde se débattait, jouait des coudes et donnait des coups pour essayer de se sortir de cette mêlée de cadavres putrides qui voulaient se délecter de leur chair. FUIS LENA. Elle comprit à l'entendre hurler à la mort que son sort à lui était joué, aussi, non sans regret, elle se mit à courir pour échapper à la mort. Suivie par une dizaine de zombis, elle fut bien effrayée lorsqu'elle tombait face à un autre groupe en tournant à l'angle du bâtiment. Dans un dernier élan de courage, Lena sortit son pistolet chargé d'une seule et unique balle pour venir se la loger dans la tête. Les zombis ont gagné.