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 Hanging on a feeling - Kyte&Asher

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Message(#)Hanging on a feeling - Kyte&Asher EmptyVen 18 Mar 2022 - 14:35



Tu t’es levé et tu as senti que aujourd’hui allait être une journée différente. Tu ne savais pas encore dans quels aspects mais à chaque fois que tu attrapais ton reflets dans un miroir de ton appartement ou même la vitre de ta propre voiture, y’avait un truc qui se passait. Qui te parlait sans aucun mots. Tu as essayé de ne pas en faire état au début même si y’avait toujours cette vibe étrange dans l’air. Tu n’es pas de ceux qui croit aux signes et autres guides venant d’énergies et compagnies. Nope. Tu ris à ces choses là. Mais quand tu ne fais que remarquer des enseignes de coiffeur alors que tu roules en ville tu commences doucement à avoir une idée, une envie? Qui germe dans ta petite tête blonde. Raser tes cheveux. Cette coupe que tu as depuis des années, toujours la même. Tu as aimé laisser tes cheveux plus long pendant une période mais là tu sens une envie soudaine de faire un changement dans la minute. Ok plutôt dans l’heure si on veut être réaliste. Car c’est ce que tu es. Si tu fais cette modification c’est parce que tu l’auras choisi toi. Pas parce qu’une énergie supérieure sera parvenu à planter son idée dans ton esprit nope.

Tu gares ta voiture et au lieu de te rendre à tes plans initiaux voilà que tu pousses la porte d’un coiffeur où il est indiqué qu’ils travaillent sans rendez vous. Tu trouves place sur une chaise alors qu’on te dit qu’il y a une petite demi heure d’attente avant que ce soit ton tour. Pas de problème. Tu commences à observer les gens qui sont en train de se faire couper les cheveux. Tu sais que ce que tu veux n’est pas compliqué et sera très rapide mais tu es très proche de ton apparence et tu n’oserais jamais aller jusqu’à les couper toi même. Tu remarques que quelqu’un s’installe à côté de toi mais tu es bien focalisé sur un coiffeur dans ton champ de vision. Tu fais plus attention à lui qu’à ton voisin.

@Kyte Savard

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Message(#)Hanging on a feeling - Kyte&Asher EmptyVen 18 Mar 2022 - 19:57


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Kyte Savard & @Asher Buckley

Y’a un truc dans l’air ce matin. Une vague odeur d’amitié. Kyte la sent et il la reconnait. Il ne sait juste pas où ni quand il va la trouver. Alors il présente sa face fripée au soleil, inspire un grand coup l’océan, colle ses poings calleux sur ses hanches et contemple cette journée pleine de possibilités. Et puis il a faim. Le ventre grogne et proteste contre le bout de sandwich engloutit la veille. Pas aussi frais qu’il aurait pu l’être. Goûteux néanmoins. Mais déjà bien trop lointain. Un soupir dans les narines, il se met en marche, erre dans les ruelles jusqu’aux quartiers un peu à la mode, là où les restaurants vegan fleurissent et la jeunesse de Brisbane commande un plat qu’ils ont plus envie de photographier que de bouffer. Un truc qu'il comprendra jamais. Mais il attend bien sagement. Récupère quelques restes dans une assiette abandonnée, avale tout ce qu’il peut avant qu’un serveur ne vienne inévitablement le virer. C’est pas sa faute, c’est son métier. Alors il reprend son chemin, chantonne un air ancien, réchauffe ses vieux os sous le soleil australien. Il prendrait bien un café, un biscuit, même un thé. La pensée le traverse alors qu’il passe devant la vitrine d’un salon de coiffure. Propre, sympa. Le truc à l’allure naturelle et accueillante, rempli de plantes et de personnes qui s’agglutinent sur les sièges en attendant que les coiffeurs aient terminé de redonner un coup de neuf à ceux qu’ils installent dans leurs fauteuils. Et à ceux qui attendent tranquillement, on propose un thé, un café, un biscuit. Tout comme il en a envie, tout comme il l’espérait. Alors il ne réfléchit pas, il pousse la porte, observe les lieux, fait rouler sa moustache.

Une jeune femme vient l’accueillir avec un grand sourire. Elle ne se formalise pas de sa coupe ni de ses fringues. Habitué à vivre dans la rue et dans la nature, il sait que sans hygiène on ne va pas très loin. On ne survit pas très longtemps surtout. Alors il se lave là où il peut, aussi souvent qu’il peut. Il a davantage l’air d’un biker qui passe trop de temps sur les routes, ou d’un travailleur dans le bâtiment que d’un clochard. Et dans un moment pareil, ça aide. Elle lui demande ce qu’il veut faire à ses cheveux. Il baratine qu’il veut couper un peu mais garder son volume et ses bouclettes. En réalité il ne laisserait jamais personne toucher à ses cheveux. Pas même s’il avait les moyens de se payer ce service luxueux. Parce que c’est sa Lenore qui lui coupait les tifs. Et depuis qu’elle s’est donné la mort, il est le seul à s’y hasarder quand c’est vraiment nécessaire. Un gage de respect peut-être. Une façon d’étouffer en partie sa culpabilité. Il ne pense pas à ses choses-là. Il apprécie juste le sourire affable de la jolie dame, fait bien des manières en s’installant dans le siège qu’elle lui désigne. Confortable, agréable. Elle lui demande s’il veut du thé ou du café. Il pousse sa chance et dit les deux. Elle rigole et lui dit que ça arrive tout de suite. Pour le coup il en aurait presque un petit pincement au cœur. Il a pas envie de la décevoir la mignonne, elle est trop gentille pour ses entourloupes.

Mais ça lui passe dès qu’il trempe ses lèvres dans l’amertume délicieuse de sa boisson chaude. « Ah, y’a pas à dire, ils ont l’sens du service ici ! » Qu’il lance à la cantonade, avide de partage, avide de discussion, avide de contact humain surtout. Le type à côté de lui jette à peine un coup d’œil dans sa direction. L’air concentré, il fixe le coiffeur qui s’emballe dans un trip créatif sur la tête de son client à quelques pas devant eux. Beau le gamin, les mèches d’un blond doré et les traits qui lui donnent des airs de mannequin. Mais y’a comme une inquiétude qui froisse sa frimousse, une inquiétude qu’il a envie de saisir. Pour s’amuser, pour lui changer les idées. Il sait pas trop, ce qui ne l’empêche pas de se lancer : « Eh ben, j’espère que j’vais pas tomber sur c'gars-là, inspiré comme il est, sûr qu’en voyant ma gueule y’m’ferait un esti d’mulet ! Oh, j’en avais un quand j’étais jeune, ça revient à la mode y paraît. » Il rigole, secoue la tête, tape sur sa cuisse, croque dans un gâteau. Il se tait un instant, savoure comme le biscuit s’effrite sur sa langue envahit son palais de sa saveur sucrée. « Et toi, t’es là pour quoi ? » Il lance comme ça, comme on demanderait à un autre prisonnier comment il s’est fait coffrer alors qu’ils marinent derrière les barreaux en se demandant à quelle sauce ils vont être cuisinés.    

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Message(#)Hanging on a feeling - Kyte&Asher EmptyJeu 31 Mar 2022 - 2:58


Tu déclines poliment l’offre d’un thé ou d’un verre d’eau. Tu aurais plutôt envie d’un bon petit shot de quelque chose. Ou cinq. Ok. La personne à côté de toi par contre demande la totale. Tu te dis qu’il a raison de profiter. Ils sont rapides lui servir son thé, tu vois tout ça avec ta vue périphérique. « Ah, y’a pas à dire, ils ont l’sens du service ici ! » C’est vrai que ça te surprend, tu es entré dans le premier endroit au pif et t’as l’impression qu’il y a un certain standing. Tu étais déjà en train de juger l’endroit silencieusement car ils te font attendre mais ça veut aussi dire qu’ils ont du monde. S’ils ont beaucoup de clients c’est une bonne chose. Pas que ta coupe soit ce qui va leur mettre un défi mais tu veux être bien servi. Tu ne réponds pas à l’homme qui boit son thé à côté de toi car tu n’as rien à lui répondre et puis t’es toujours bien concentré sur tes observations du salon. Il ne te parlait pas à toi de toute manière.

« Eh ben, j’espère que j’vais pas tomber sur c'gars-là, inspiré comme il est, sûr qu’en voyant ma gueule y’m’ferait un esti d’mulet ! Oh, j’en avais un quand j’étais jeune, ça revient à la mode y paraît. » Y’a un léger sourire qui se forme sur tes lèvres. La mention du mulet qui en est la cause. Tu prends pas la peine de le regarder, ça lui donnerait l’impression de pouvoir entamer une conversation avec toi. « Et toi, t’es là pour quoi ? » Sauf qu’il le fait quand même. Faut dire Asher qu’il n’y a que vous deux en train d’attendre de ce côté ci. « Du changement. » Que tu dis simplement. Tu as faillit lui dire 'une coupe de cheveux’ mais il a l’air bien costaud, t’es pas sûr de vouloir ajouter un bleu sur ton visage avec ta nouvelle coupe. T’es pas d’humeur à frapper, t’es là pour du changement. Tu continues de flirter sur cette vibe étrange de la journée. « Je veux juste couper. Tout couper. » Tu hausses une épaule, tu sais même pas trop ce qui t’a pris. T’as juste jamais eu cette coupe là de ta vie et tu as souvent voulu le faire. Tu te lances enfin. Tu te recales le dos dans la chaise et tu tends les jambes devant toi. Tu t’installes à l’aise et puis tu te rends compte que y’a du passage des fois et qu’il vaut mieux que tu replis tes jambes. Ce que tu fais car t’es pas d’humeur à faire chier là. Peut être plus tard. Mais tu veux tes cheveux coupés surtout. « Vous êtes déjà venu ici ? » Car toi non.



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Message(#)Hanging on a feeling - Kyte&Asher EmptyMar 12 Avr 2022 - 21:11


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Kyte Savard & @Asher Buckley

Le visage du gamin s’anime. C’est plus un frémissement qu’un véritable sourire mais ça lui suffit. Vivre à la rue n’a jamais été le plus difficile pour lui. Il aime sa liberté de refuser le moule bien ficelé que ce monde lui impose. Mais les gens lui manquent. Les contacts, les discussions, les regards, les sourires. Toute la journée, les gens l’évitent, accélèrent devant lui, font semblant de regarder leurs petits écrans. Les autres gars de la soupe populaire disent que c’est parce qu’ils n’ont pas envie de leur filer une pièce ou deux, de les voir claquer leurs dollars dans une bouteille de pinard. Et peut-être que c’est le cas pour certains. Mais s’ils détournent les yeux, Kyte sait que ce n’est pas pour éviter les siens, c’est pour ne pas avoir à regarder la misère en face. Pour rester dans leur petite bulle et leurs petits problèmes et ne pas admettre à quel point tout leur petit système dysfonctionne. Parce qu’ils se plaignent de leur routine mais la seule liberté qu’ils veulent au fond c’est celle d’avoir du confort. Et parce que les gens comme lui leur rappellent que ce n’est qu’un leurre. Qu’on peut un jour perdre tout ce qu’on a mis si longtemps à bâtir. Ou, pire, qu’il y a d’autres chemins. Des chemins qui ne rendent pas tellement plus malheureux que la grisaille qu’ils traînent du tram au boulot.  

« Du changement, » lance le beau gosse comme pour faire écho à ses pensées. Il a l’air songeur quand il dit ça, pas vraiment enclin à causer. Pas totalement contre l’idée non plus. « Je veux juste couper. Tout couper. » Il hausse les épaules et Kyte laisse échapper un sifflement impressionné. L’envie de plaisanter le titille, mais pas autant que celle de mordre dans son biscuit, alors il plante ses dents dans la friandise sucrée, la savoure tranquillement tandis que l’autre se détend et s’installe plus à son aise. « Vous êtes déjà venu ici ? » Il hésite un instant, se dit que ça pourrait être rigolo de faire le grand habitué des lieux. Donner des noms au personnel et lui raconter des histoires sur leur pommes. C’est que Kyte, il aime bien inventer des vies aux gens. Il les regarde et s’imagine leur quotidien, leurs envies, leurs emmerdes. Ça le remplit pas autant qu’une bonne discussion mais ça fait passer le temps. « Nah. » Il réplique en se tétant le bout des doigts, pour ne pas laisser une miette de son petit goûter. « J’passais dans l’coin, ça semblait chouette, alors j’me suis dit pourquoi pas. » Puisqu’il a quelqu’un à qui parler, il a plus envie de sincérité que de baratiner. Et puis peut-être que son compagnon voudra jouer lui aussi, et qu’ils pourront inventer à deux la vie des coiffeurs qui s’agitent entre les clients qui affluent pour se redonner un coup de frais. « Alors comme ça t'vas tout couper, hein ? » Il relance en faisant tourner son café dans sa tasse. « Eh ben, c'ta blonde qu'ça va faire chialer. » Il plaisante, un sourire plein de confidence et de bonhomie au coin de ses lèvres craquelées. Il les trempe dans son breuvage, s’amuse de l’expression vaguement confuse de son compagnon d’infortune. « Les go... elles adorent y fourrer leurs p'tites griffes. Surtout dans d'bien belles mèches comme toi c'est qu't’as ! »    

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Message(#)Hanging on a feeling - Kyte&Asher EmptyMer 20 Avr 2022 - 12:33


Tu ne sais pas comment traduire le sifflement que l’homme à tes côtés laisse sortir après ta réponse à sa question. Ça sonne comme s’il était impressionné. Il est vrai qu’il a une certaine masse de cheveux sur sa tête le gars maintenant que tu le regardes de plus près. Tu as tourné ton visage et tu lui donnes bien plus d’attention que juste avant. Y’a quelque chose chez lui qui est plutôt envoûtant. Sa façon de parler ? Son charisme naturel ? Tu sais pas mais moi je sais peut être un petit peu. Il a certainement le même âge que ton père ce gars là, ou pas loin. Est-ce qu’il est un vieux con comme ton père ? La barre est pas haute quand même vu le niveau de connerie de ton père. Mais ouais du coup t’es intrigué par lui car tu l’associes à ta figure paternel malgré toi.

« Nah. » Dommage. Ça t’aurait rassuré sur la qualité du travail ici. Si au final ils ont autant de monde car ils sont les seuls qui prennent sans rendez vous c’est moche. Quand tu as commencé à te rendre compte qu’il y avait un certain standing tu as beaucoup aimé. Tu n’as même pas regardé les prix, ça aurait pu être parlant ça aussi.  « J’passais dans l’coin, ça semblait chouette, alors j’me suis dit pourquoi pas. » Un peu comme toi au fond. « Alors comme ça t'vas tout couper, hein ? » Tu confirmes d’un hochement de la tête et non tu ne vas pas changer d’avis même si cette question commence à semer le doute en toi. Nope. Tu vas le faire c’est sûr et certain. « Eh ben, c'ta blonde qu'ça va faire chialer. » Alors celle là tu ne t’y étais pas attendu. Ca le fait marrer en plus. « Les go... elles adorent y fourrer leurs p'tites griffes. Surtout dans d'bien belles mèches comme toi c'est qu't’as ! »  C’est qu’il est vraiment en train d’essayer de te faire changer d’avis. « Vous allez pas couper vos mèches du coup c’est ça ? » Parce que tu te fais des conclusions tout seul yep. « Vous inquiétez pas, mon fiancé sera pas dérangé si y’a pas mes mèches pour quelques semaines. » Et là tu prends un malin plaisir à donner bien trop d’information sur ta personne pour voir si le gars à tes côtés et à classer dans la même catégorie que ton père ou non. Il t’a tendu la plus grande perche qu’il soit et tu commences à pas trop aimer qu’il cherche à te détourner de ton idée de base. Tu veux aller au bout de ton envie, t’as l’impression que tu vas trouver quelque chose après. Qu’une partie de toi va être débloqué, tu sais pas, mais tu as cette intime conviction qu’il faut à tout prix que tu coupes tout aujourd’hui.

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Message(#)Hanging on a feeling - Kyte&Asher EmptyMar 26 Avr 2022 - 20:17


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Kyte Savard & @Asher Buckley

« Vous allez pas couper vos mèches du coup c’est ça ? » Ça a l’air de lui en boucher un coin et Kyte hausse les épaules. « Bah, c’pas comme si ça changerait quoi qu'ce soit pour quelqu’un. » Il marmonne, évasif, nostalgique. L’image de sa Lenore flotte un instant dans son esprit, il la chasse d’un froncement de sourcils, dilue l’amertume de ses souvenirs dans celle de son café qu’il avale d’une traite, adoucit le tout en mordant dans son biscuit. Voilà bien longtemps qu’elle n’a pas glissé ses doigts dans ses mèches. Avec la délicatesse dont elle pouvait faire preuve parfois, la rage brûlante qui l’animait à d’autres. Voilà bien longtemps qu’il n’a laissé personne s’égarer dans ses bouclettes. Alors non, ça ne changerait rien pour personne, s’il décidait de tout couper. Et pourtant, c’est pas aujourd’hui qu’il va commencer. « Vous inquiétez pas, mon fiancé sera pas dérangé si y’a pas mes mèches pour quelques semaines. » Bienvenue, la voix de son compagnon le ramène au présent. Mieux encore, ses paroles captent son intérêt, font monter la curiosité derrière le sourire fouineur qui froisse sa vieille prune. « Oh ben, j’saurais pas t'dire si c’est pareil pour les gars ! » Il réplique, les paumes levées devant lui comme pour annoncer qu’il s’incline devant l’expert. Il n’a pas toujours été aussi ouvert. Dans la campagne profonde d'où il vient, c’était tabou, et personne ne parlait d’homosexualité en dehors des insultes qu’on se lançait sans trop y penser. Lui, les hommes ne l’ont jamais attiré. Il y a trop de beauté chez les femmes pour qu’il effleure seulement la question. Alors il s’est dit que c’était pareil pour tous les types de sa trempe et que pour les autres… et bien ça devait se lire sur leur visage ou dans leurs manières.

Et puis il a voyagé, et au cours du chemin il en a croisé des gens. Des qui pensaient comme lui et des autrement. Ça vous change un homme, de s’égarer aux quatre coins de la planète. Ça démêle des pensées qui s’embrouillent depuis l’enfance, des pensées qu’on vous a fourré dans le crâne et qui ne sont même pas les vôtres au fond. Alors maintenant il sait que ce que certains hommes ressentent dans le cœur et leur corps n’est pas forcément marqué sur leur gueule. Harvey en était l’exemple parfait. Grand, adepte du street fighting et musclé. Aucun intérêt pour les nanas qui se seraient pourtant jetées à ses pieds. Quel gâchis ! il ne peut s’empêcher de penser. Ce n’est pas tant de l’empathie pour les filles qui auraient certainement voulu tenter leur chance avec lui ou avec le type qui occupe la chaise à ses côtés. Peut-être que c’est juste le temps qui lui manque et qu’il voit filer. Leur jeunesse à eux et leur beauté qu’il envie et dont il ferait un usage bien différent si elle lui était prêtée. « Tu sais d’mon temps c’genre de trucs ça s’disait pas avec autant d’légèreté. » Il ne peut s’empêcher de philosopher. « J’veux dire, tu m’connais même pas, j’pourrais être un d’ces vieux crisse qui cherchent la chicane. » Il en a connu des comme ça aussi. Le poing aussi rapide que leurs idées sont courtes. Pas des mauvais bougres, faut juste pas leur demander de réfléchir trop loin. « C’plus pareil d’nos jours. Bon sang, z’allez même pouvoir vous marier pas vrai ? » Il regrette sa question un instant. Parce qu’un type qui n’est pas à la rue le sait surement, et que c’est le genre de trucs qui pourraient éclater sa couverture. La couverture du mec qui a les moyens de venir s’installer dans se salon et chouchouter la tignasse. Un type qui a sa place sur cette chaise, dans cette société. « Cela dit, j’conseille pas. » Il lance avec un clin d’œil complice face aux souvenirs qu'évoquent le chaos désastreux de son propre mariage. « M’enfin tu m’diras, c’peut-être différent quand tu maries un gars plutôt qu’une nana. »    

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Message(#)Hanging on a feeling - Kyte&Asher EmptyVen 6 Mai 2022 - 11:12


« Bah, c’pas comme si ça changerait quoi qu'ce soit pour quelqu’un. » Le gars se coupe les cheveux ou non en fonction d’une personne, c’est ça que tu retiens. Ce qui te fait tiquer c’est que c’était ton cas toute ta vie également. Tu as fait en fonction de ce que tu pensais qu’il faudrait faire pour être bien vu. Pas pour toi. Sauf aujourd’hui. Aujourd’hui tu coupes tout pour toi et c’est bien la toute l’intensité de cette intention.

Ton voisin a l’air de revenir sur la planète terre après ta phrase. Est-ce que tu l’as choqué ? C’était fait pour ça. Aucun problème si ça déclenche quelque chose de plus violent que nécessaire. T’es déterminé aujourd’hui et frapper un vieux con ça peut égayer un peu plus tout ça éventuellement. C’est pas le but, mais t’attends de voir sa réaction. Tu commences clairement à vouloir frapper un gars qui représente l’image de ton père, ça te ferait du bien yep. C’est de sa faute si tu n’as pas tout couper avant après tout, ça serait juste normal. « Oh ben, j’saurais pas t'dire si c’est pareil pour les gars ! » Mais nope, le gars il a un sourire sur ses lèvres et une réponse des plus logiques. Il sait pas, il le dit. T’es presque déçu qu’il soit visiblement ouvert d’esprit et qu’il montre patte blanche.  

« Tu sais d’mon temps c’genre de trucs ça s’disait pas avec autant d’légèreté. » Alors ça tu le prends comme un compliment car ça n’était pas si léger pour toi dans ta tête. Mais si c’est comme ça qu’il l’a pris, t’es heureux, tu vois des progrès indéniable dans ta façon d’être et de t’accepter. « J’veux dire, tu m’connais même pas, j’pourrais être un d’ces vieux crisse qui cherchent la chicane. » Ca ne serait pas ton premier rodeo toi Asher Jonathan Buckley qui est dans les mixed feelings à ce moment précis. Autant fier de toi que déçu de ne pas avoir à lui en mettre une dans sa tronche. « C’plus pareil d’nos jours. Bon sang, z’allez même pouvoir vous marier pas vrai ? » Tu fais oui de la tête. Tu lui as dit le mot fiancé et il l’a bien remarqué. « Cela dit, j’conseille pas. » Mais c’est qu’il te fait sourire, même presque rire. « M’enfin tu m’diras, c’peut-être différent quand tu maries un gars plutôt qu’une nana. » Et une nouvelle fois, ce type fait preuve d’une belle ouverture d’esprit.

« On arrête pas de le repousser pour l’instant. » Tu hausses une épaule. « On est pas pressé. » Tu ajoutes alors que tu n’as pas besoin de te justifier sur quoi que ce soit. Il n’empêche que d’avouer que vous décalez c’est assez parlant. Le mariage n’est pas si important au fond pour vous. Juste la promesse que vous vous voulez l’un pour l’autre toute la vie ça suffit. Tu laisses un bref silence passer avant de reprendre la parole. « J’pensais que vous étiez éventuellement du genre à vouloir m’en mettre une à cause de ça. » Oh comme t’es adorable Asher à balancer ton homosexualité avec légèreté et puis ne pas oser utiliser les termes adéquats pour en parler de nouveau. En tout cas avec cette simple phrase il va certainement comprendre que tu sous entends l’avoir dit en connaissance de causes. En provoquant même si je peux utiliser ce mot là. Yup.


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Message(#)Hanging on a feeling - Kyte&Asher EmptyVen 13 Mai 2022 - 21:26


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Kyte Savard & @Asher Buckley

« On arrête pas de le repousser pour l’instant. On est pas pressé. » Et il a l’air détendu ouai, nonchalant presque avec son épaule haussée. Kyte l’observe avec un demi sourire aux lèvres et un petit hochement de tête connoisseur qui veut dire que la jeunesse a bien changé. Parce qu’il se revoit au même âge, complètement dingue de celle qui deviendrait sa femme. Comme il l’avait mariée alors qu’ils se connaissaient à peine et se comprenaient encore moins. Il faut dire qu’il a eu beau essayer, il n’a jamais réussi à baragouiner un seul mot de norvégien. Quant à sa belle Lenore, c’était presque plus difficile de faire un sens de ses paroles quand elle s’essayait à l’anglais, avec cet accent chantant qu’il entend encore résonner dans sa mémoires à la lueur du soir. Ils n’entravaient rien à ce que l’autre disait non, mais c’était pas grave. Parce que leurs corps et leurs regards, ils se comprenaient d’instinct. Enfin, ça c’était au début du moins. « J’pensais que vous étiez éventuellement du genre à vouloir m’en mettre une à cause de ça. » Qu’il sort après un petit silence. Les sourcils froncés Kyte se redresse et le dévisage d’un air vaguement abasourdi. « Pour ça ? » Les lèvres s’étirent, découvrent ses dents jaunies et il laisse échapper un petit rire en secouant la tête. « Ben mon vieux, dans la vie faut choisir ses combats. » Il a le sang chaud Kyte, un petit côté trublion qui ne l’a jamais vraiment quitté avec les années. Il aime les gens mais il aime aussi les titiller, les provoquer, les enrager. Il se sent rarement aussi vivant qu’après une belle bagarre, les oreilles en choux fleur et le nez en sang. Ça lui donne envie de hurler comme un coyote aux quatre vents, toute cette adrénaline qui se décharge sous sa peau craquelée, ces douleurs vives qui lui font un instant oublier celles qui tiraillent parfois ses vieux os.

« Qui j’suis pour t’juger si t’aimes un gars ? » Il hausse les épaules. « J’veux dire, j’comprends pas. Moi j’aime les nanas. » Un sourire de côté, un air de crooner comme il affichait quand il avait la vingtaine. Il ne s’est pas vu vieillir, ne sait pas que ce qui lui donnait autrefois un certain charme n’a plus exactement le même effet. Il s’étonne même de voir les jolies filles décamper quand il tente de les aborder. « Gros seins, gros cul, grande gueule ! » Il lance dans un rire sans qu’on le lui ait demandé, mouvement des mains à la clef pour mieux illustrer sa pensée. En face, une tantine fronce le nez, secoue la tête, disparaît derrière son journal. Il ne la remarque pas, rêvasse plutôt aux courbes de la jolie Janette qui tient un refuge ovin au Canada, ses joues rosies par le froid, ses yeux pétillants, sa chair tendre, chaude, plus accueillante encore qu’un fauteuil moelleux auprès de l’âtre au cœur de l’hiver. « Mais j’vais t’dire un truc : l’amour, ça a jamais fait d’mal à personne ! » Il lève le doigt, inspiré, parce que c’est ça qui le chiffonne au fond, le pousse à chercher l’emmerde et créer l’embrouille. Les sales races qui s’en prennent à des gamins ou des animaux sans défense. Ça le retourne et lui fait sortir les poings. Parfois, il s’engueule aussi le plaisir, mais en cet instant, il n’y pense pas. Parce qu’il est bien là, installé avec ses boissons chaudes et ses biscuits, la présence agréable du gars et leur discussion tranquille. « Alors si ça t’rend heureux et ton gars aussi, moi j’ai plutôt envie de boire à votr' santé ! » C’est pas une mauvaise idée d’ailleurs, peut-être que ça pourrait convaincre le jeunot de lui payer un verre ou deux. Diffuser un peu la brûlure agréable de l’alcool dans ses veines. « Mais dis-moi, tu s'rais pas un peu déçu des fois ? » Il se risque avec un clin d’œil complice.« Qu'j'ai pas envie d't'en coller une pour ça ? » C’est dans ses petites remarques désinvoltes, dans son attitude entre la réserve et la camaraderie, dans la façade défensive qu’il avait au départ. Qui sait, peut-être qu’il avait envie de se défouler lui aussi, pour se distraire de la nouvelle coupe qu'il va s'infliger.

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Message(#)Hanging on a feeling - Kyte&Asher EmptySam 21 Mai 2022 - 17:19


« Pour ça ? » Le vieux réagit plutôt à tes mots. T’es plutôt fier de toi. Peut être qu’il va t’en mettre une finalement ? C’est ça que tu attends Asher en fait ? Tu as tout faux, il sourit et il rit. « Ben mon vieux, dans la vie faut choisir ses combats. » Ah clairement toi tu n’as jamais combattu pour ta cause, tu ne t’es focalisé que sur ce que les autres voulaient que tu sois. C’est pour ça que tu allais taper le premier venu pour le plaisir. Pour la distraction. Pour le rush d’adrénaline où tu peux laisser sortir toutes tes frustrations que tu nies en bloc au fond de toi. Pas bon tout ça Asher.

« Qui j’suis pour t’juger si t’aimes un gars ? » T’es en train de te dire que ce vieux là il a beau avoir l’air d’un pouilleux il a une plus belle âme que ton paternel. Tout comme toi tu as l’air du gendre parfait mais t’es totalement perdu et tu ne sais même pas qui tu es encore. Tu as pourtant 34 ans maintenant. « J’veux dire, j’comprends pas. Moi j’aime les nanas. » Tu en aimes toi aussi, mais pas de la même manière que lui. « Gros seins, gros cul, grande gueule ! » D’ailleurs c’est beaucoup d’information tout ça. T’es pas forcément à l’aise avec ça nope. Tu n’es pas de ceux qui font ce genre d’étalage sur ce que tu aimes. Tu en as encore plutôt très honte au fond. C’est triste mais c’est un combat de tous les jours. Dire que tu vas te marier avec un homme c’est facile. Dire ce que tu aimes chez l’homme en question c’est trop d’information. C’est ton jardin secret. « Mais j’vais t’dire un truc : l’amour, ça a jamais fait d’mal à personne ! » Tu le regardes pourtant bien fasciné par tous les mots qui sortent de sa bouche. « Alors si ça t’rend heureux et ton gars aussi, moi j’ai plutôt envie de boire à votr' santé ! » Tu n’aurais parié sur aucun de ces mots. Ce type est un bouddhiste ou quelque chose comme ça ? Il a l’air d’avoir une vision de la vie qui est tellement saine. T’es presque jaloux.

« Mais dis-moi, tu s'rais pas un peu déçu des fois ? Qu'j'ai pas envie d't'en coller une pour ça ? » Ça va bientôt finir par être flippant qu’il puisse te deviner aussi facilement et qu’il ait cette attitude bienveillante en même temps. « Peut être. » Et même si c’est pas une réponse honnête car oui, tu es déçu, ça reste une réponse. Beaucoup se sont collés à tes silences contre leurs grés. De plus il n’est pas difficile de deviner que la véritable réponse est oui ici. « Vous avez des enfants ? » Que tu demandes un peu de nul part. La réalité c’est que tu as envie d’en apprendre plus sur ce type car il t’intrigue fortement. « Vous faites quoi dans la vie ? » Eh bien, tu en poses beaucoup des questions Asher. T’es clairement fasciné par le personnage. Est-ce que t’es en train de l’étudier ? Peut être. C’est mieux que de lui mettre une droite donc j’approuve.


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Message(#)Hanging on a feeling - Kyte&Asher EmptySam 3 Sep 2022 - 20:54


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Kyte Savard & @Asher Buckley

Il a l’air pensif le jeunot, comme surpris. Sourire au coin de la moustache, Kyte se réjouit de son petit effet. Il aime surprendre, déteste qu’on cherche à le mettre dans des cases. Le besoin de s’émanciper, peut-être, des attentes précises de son paternel sur sa place dans la société, la masculinité. Mais ces pensées n’émergent jamais dans sa conscience, ne viennent guère troubler sa tranquillité. Car le canadien n’est pas un féru d’analyses. Il vit, et ça lui suffit bien. « Peut-être. » Concède le gosse et ça lui arrache un petit reniflement amusé dans le fond de la narine. « Vous avez des enfants ? Vous faites quoi dans la vie ? » De plutôt muet et réservé, voilà que son voisin l’arrose de questions. Les lèvres pincées, Kyte le jauge d’un drôle d’air. Un instant, il songe à le rembarrer un peu sèchement ou bien contre-attaquer avec une question de son cru. Mais il y a quelque chose dans la sincérité de son regard. Quelque chose dans cette discussion fluide qui défile et le tente comme une sirène. Il sait qu’il ne luttera pas, que sans prévenir, il succombera. Dans la rue, sa plus grande souffrance n’a jamais été le manque de nourriture où les matelas inconfortables qu’ils se monte en couches de carton. Non, son ennemie de toujours c’est l’isolement, la solitude. Et il oublierait presque toute prudence lorsque quelqu’un lui fait miroiter la possibilité de la chasser, ne serait-ce que quelques instants.

« J’en ai ouai, j’en ai. » Son regard se fait son songeur, ses yeux de glace fondent un peu quand ils se tournent vers les grandes baies vitrées et l’agitation de la ville au dehors. « Un beau brin d’fille… intelligente aussi ! Tant et si bien qu’elle est du genre à prendre tout l’monde pour des cons. Mais j’l’ai pas vue d’puis des années. C'est qu'elle était qu’une gamine quand on m’l’a enlevée. » Il en a trop dit, a perdu de vue qu’il n’était qu’un personnage, un être inventé et bien intégré à la société. Criss de calice ! Il n’a pas envie de s’étendre davantage sur ce sujet, pas envie d’invoquer le corbeau noir de son deuil inachevé, l’ombre fantomatique de sa Lenore qui le hante, les reproches que ses yeux verts semblent lui lancer. How could you do this to me, to us? Son accent norvégien écorchant sa langue natale de la plus belle des façons. Le pli de ses lèvres plein de rancœur qu’il ne parvenait jamais à atténuer. Il aurait voulu la rendre fière. Continuer de se battre pour ses valeurs tout en élevant leur fille. Mais après sa mort, ils la lui ont retirée. C’était en février 1996. Et depuis, ainsi privé de ses racines, il n’a jamais cessé d’errer. « Quant à moi, disons que j’m’occupe... comme-ci, comme ça. » Il répond d’un air vague, fait tourner un poignet inspiré, cherche l’inspiration, déterminé à ne pas lui avouer qu’il traîne sa carcasse d’un caniveau à l’autre, bosse quelques heures comme ménagère au théâtre du coin en l’échange de quelques billets, pas de quoi vivre, mais d’quoi bouffer. « J’suis comédien. » Qu’il laisse soudain échapper. « J’joue dans des petites pièces par-ci, par-là. » Il reste vague, se dit qu’après tout il connaît assez de pièces et de bouquins par cœur pour pouvoir lui en réciter si jamais preuve lui était demandée. Pis il a beau être à la rue, c’est pas le voyage qui lui a manqué, même si c’est plutôt la fuite que l’art qui l’a amené à explorer presque autant de territoires que la terre peut compter. « M’enfin, assez parlé d’moi ! » Il décide d’un hochement de tête déterminé. « Et toi, qu'est-c'est qu’tu fais dans la vie, fiston ? »  

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Message(#)Hanging on a feeling - Kyte&Asher EmptySam 10 Sep 2022 - 20:01

Au final, c’est peut être ces questions simples qui vont mener à ce qu’il te lâche une droite en plein visage. Non. Sûrement pas mais il réagit étrangement à ton avis et tu ne sais pas du tout ce que tu dois y comprendre. Lui sait bien mieux lire en toi que l’inverse. Vous avez l’air de vous surprendre à tour de rôle tous les deux. « J’en ai ouai, j’en ai. » Entre sa réaction et sa réponse, tu comprends très nettement que y’a des problèmes là dessous. Tu connais bien ce terrain là. Trop bien même. Il détourne le regard mais il ne s’arrête pas là dans sa réponse. « Un beau brin d’fille… intelligente aussi ! Tant et si bien qu’elle est du genre à prendre tout l’monde pour des cons. Mais j’l’ai pas vue d’puis des années. C'est qu'elle était qu’une gamine quand on m’l’a enlevée. » Quand on me l’a enlevé. Très clairement il a attisé ta curiosité. Tu ne demanderas pas plus s’il ne dit pas. Le sujet est délicat, très délicat. « Quant à moi, disons que j’m’occupe... comme-ci, comme ça. » Cette deuxième réponse est bien plus vague et n’a pas l’air très importante à côté de ce qu’il a dit juste avant. Tu trouves ça étrange qu’il te partage quelque chose de si intime que la perte d’un enfant mais pas son travail… S’il en a un. « J’suis comédien. » Ah. Voilà qu’il ne cesse de te surprendre avec ses réponses. « J’joue dans des petites pièces par-ci, par-là. » Tu ne t’attendais pas à ça du tout.

« M’enfin, assez parlé d’moi ! » Tu connais plus que bien la technique de parler de l’autre pour ne pas parler de soi. C’est exactement ce que tu venais de faire. « Et toi, qu'est-c'est qu’tu fais dans la vie, fiston ? »  Il te retourne la question et qu’il t’appelle fiston change un peu la lueur dans tes yeux. Tu reportes ton regard au sien et quelque part, tu aurais aimé que ton père soit aussi bienveillant que l’homme qui est devant toi. « Je fais de la musique. Je chante. » Que tu lui avoues sans mal. « J’écris des chansons. » Tu soupires doucement. « Et c’est tout ce je fais pour l’instant. Ca paie pas les factures mais… » Tu hausses une épaule. « … j’ai pas vraiment besoin d’argent. » Tu sais que tu as beaucoup de chance d’être dans ta situation. Tu sais aussi que tu donnerais tout l’argent du monde pour que ton frère et ta soeur soient encore parmi vous. « Hmmm… J’aurai plutôt besoin de trouver un sens à la vie. » Que tu dis sans vraiment y penser. C’est la vérité, tu ne comprends toujours pas comment toi tu es le dernier de ta fratrie en vie.


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Message(#)Hanging on a feeling - Kyte&Asher EmptyMar 20 Sep 2022 - 1:20


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Kyte Savard & @Asher Buckley

Y’a quelque chose de plus doux dans le visage du jeune gars. Un truc qui s’est allumé dans ses yeux. Kyte le remarque, parce qu’il passe son temps à remarquer ces micro-changements chez les gens. Ce qui était déjà un passe-temps quand il était gamin (son secret pour inventer les meilleures vannes) est devenu une question de survie dans la rue. Repérer les états d’âme des passants, les partager presque, même si ces derniers ne lui adressent que rarement la parole, c’est une façon de se sentir encore un peu intégré à la société. Une façon comme une autre de socialiser. « Je fais de la musique. Je chante. J’écris des chansons. » Il dit ça avec un genre de soupir, une lassitude que Kyte ne comprend pas vraiment. « Et c’est tout ce je fais pour l’instant. » C’est déjà pas mal. « Ça paie pas les factures mais… j’ai pas vraiment besoin d’argent. » Kyte esquisse un sourire du coin des lèvres. Il ne sait pas s’il approuve son choix de vie, où s’il jalouse un peu le fait que certains peuvent s’adonner à leurs passions sans se soucier de devoir bosser. Il est curieux, a envie de le questionner, mais une ombre passe sur son visage fin et sa voix se fait comme un murmure pour ajouter quelques mots. Des mots tout simples et si complexes à la fois. « J’aurai plutôt besoin de trouver un sens à la vie. » Y’a de la souffrance dans cette quête, une souffrance qu’il a entendu de la part de tant de jeunes de son âge. Paumés, ils errent à travers le monde que leur ont laissé les anciens sans savoir ce qu’ils sont censés en faire. Ils se terrent dans les bureaux toute la semaine, se mettent une mine dans les bars le weekend pour tenter de relâcher la pression, et c’est reparti pour un tour de manège. Ils sont plus sensibles que ceux d’avant, plus paralysés que ceux d’après, ces zoomers qui ont décidé de danser pendant que le monde crame autour d’eux. « Ah le sens… les mômes d'ton âge c’est c’qu’ils recherchent tous ! »

Le regard dans le vague, il prend une longue inspiration, s’intéresse un instant aux reflets du soleil contre la baie vitrée puis repose sur le trentenaire un regard plein de sérieux. « Tu veux savoir pourquoi vous l’trouvez pas ? » Il n’attend pas de réaction, de toutes les façons il a bien trop envie d’aller jusqu’au bout de son raisonnement pour se laisser influencer par la moindre réponse. C’est sa petite passion, philosopher avec des inconnus. Plonger dans ce qu’il y a de plus sombre et de plus beau au cœur de la nature humaine. Retirer les masques qui étouffent tous ceux qui ont trop peur d’affronter la réalité de qui ils sont, de ce dont ils sont capables. Des masques que Kyte n’a jamais été capable de porter. « Parce que la vie n’a pas d’sens. » Il répond sobrement en haussant les épaules. « Le plus tôt tu t’fais une raison, le mieux tu t’sentiras. » Il a beau se concentrer, il a du mal à évaluer l’effet de ses paroles sur le p’tit gars. Alors il lui adresse un sourire, lui colle une tape amicale sur l’épaule comme pour lui remonter un peu le moral, sait-on jamais. « Allons, fais donc pas cette tête-là ! C’est plutôt une bonne nouvelle non ? » Sentant qu’il a besoin d’insister un peu plus pour le convaincre, il lui adresse un clin d’œil complice. « Pas de sens ni d’responsabilité, ça fait qu’il t’reste juste à enjoy the ride et t’amuser ! » C’était sa vision du monde quand il était ado. La soif d’aventure et d’expériences bouillait dans ses veines et l’envoyait toujours dans les emmerdes. Parfois, ça lui manque, cet état d’esprit léger, loin des scènes venues après, celles qui n’ont de cesse de le hanter. « On est pas là pour longtemps alors autant en profiter pour faire c’qui nous plait, pas vrai ? » Et lui ce qu’il lui plait, c’est l’aventure et la liberté. Alors ne pas avoir d’emploi ni de responsabilités, n’est-ce pas le meilleur moyen de la pourchasser ? « D'ailleurs, comment qu'ça s'fait qu't'as pas à bosser ? »

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Message(#)Hanging on a feeling - Kyte&Asher EmptyDim 2 Oct 2022 - 18:05



Tu ne regardes pas le type quand tu t’exprimes mais le silence dont il fait preuve montre l’attention qu’il donne à tes mots. Ca fait du bien de se sentir considéré par une figure paternel en quelques sortes. Ca change. « Ah le sens… les mômes d'ton âge c’est c’qu’ils recherchent tous ! » Il écoute et il répond également. Il n’est pas juste là à faire décoration. Y’a tes yeux qui se tournent vers lui car tu as envie qu’il aille plus loin dans ses mots. Tu veux son expertise. Il a l’air d’avoir largement vécu toute la vie. Son regard se détourne mais toi tu ne le quittes pas. Tu veux qu’il sente la pression de ton attention sur lui. Et ça fonctionne. « Tu veux savoir pourquoi vous l’trouvez pas ? » Tu hoches la tête même si ça s’entend qu’il va continuer sur sa lancée. « Parce que la vie n’a pas d’sens. » Shit. C’est vraiment pas ce à quoi tu t’attendais. Tu restes sur le cul de ses mots. « Le plus tôt tu t’fais une raison, le mieux tu t’sentiras. » Mais… T’es en train de traiter l’information alors que tu te reçois une petite tape sur l’épaule. « Allons, fais donc pas cette tête-là ! C’est plutôt une bonne nouvelle non ? » « Une bonne nouvelle? » T’es pas sûr. « Pas de sens ni d’responsabilité, ça fait qu’il t’reste juste à enjoy the ride et t’amuser ! » Hmmm. « On est pas là pour longtemps alors autant en profiter pour faire c’qui nous plait, pas vrai ? » Tes yeux s’illuminent d’émotions mais pas de joie alors que tu observes Kyte.

« D'ailleurs, comment qu'ça s'fait qu't'as pas à bosser ? » La transition ne pouvait pas être meilleure. « Ma famille a énormément d’argent. Mon frère est décédé l’an passé. J’ai de l’argent qui m’est revenu par là et ma mère m’a donné ce qui lui est revenu à elle. Je suis son dernier enfant en vie et elle doit croire qu’en me couvrant de fric ça va me maintenir en vie. » Tu hausses une épaule. « Je préférerai pas avoir un sou et qu’il soit encore là. Il s’est suicidé. » Que tu ajoutes le coeur plus lourd que tu n’aurais cru. Tu as déjà parlé de sa mort avec d’autres et tu as toujours su le faire sans problème. « Il n’a pas voulu être aidé. » Tu as essayé, mais tu t’en veux quand même de ne pas avoir mis plus d’efforts. La finalité qu’il a trouvé lui est irréversible et tragique. Tu es maintenant seul au monde. C’est comme ça que tu te sens. Il avait été le tampon entre tes parents et toi toute ta vie. Ces temps là sont finis.





Dernière édition par Asher Buckley le Mer 9 Nov 2022 - 23:21, édité 2 fois
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Message(#)Hanging on a feeling - Kyte&Asher EmptyDim 30 Oct 2022 - 1:51


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Visiblement, y’a que Kyte que ça éclate, une vie sans foi ni loi, une existence dénuée du moindre sens. En face, le môme le dévisage avec des yeux ronds, des yeux un peu perdus, un peu brumeux. Des yeux qui disent que c’est loin de l’enchanter, que ça ne pourra pas le libérer. Car une ombre se cache sous sa surface tranquille. Une ombre qui lui donne bien évidemment envie de creuser, questionner, découvrir chaque parcelle de son humanité, de la plus rayonnante à la plus barrée. Alors il lui demande comment ça se fait qu’il n’ait pas besoin de bosser, quel truc il a pigé de la vie que Kyte n’a jamais capté. La réponse n’est pas ce qu’il attendait. Et d’un coup, l’ombre se retrouve dans le feu des projecteurs. « Ma famille a énormément d’argent. Mon frère est décédé l’an passé. J’ai de l’argent qui m’est revenu par là et ma mère m’a donné ce qui lui est revenu à elle. » Son ton est neutre, presque détaché. Ce n’est pas la première fois qu’il en parle et ça se sent. Les sourcils froncés, Kyte secoue doucement la tête pour témoigner son respect. Une façon de lui dire qu’il est désolé sans devoir l’articuler. Il n’imagine pas le nombre de fois où le petit a du raconter cette histoire par le passé, le poids à l’intérieur qui doit certainement le ronger. « Je suis son dernier enfant en vie et elle doit croire qu’en me couvrant de fric ça va me maintenir en vie. » Y’a un truc qui l’interpelle dans cette phrase, le pousse à relever son regard perçant vers lui, sonder le fond de ses prunelles pour tenter de mettre des mots sur cet étrange ressenti. L’impression qu’il y a derrière cette tragédie une histoire complexe et douloureuse, pleine de what ifs et de regrets. « Je préférerais pas avoir un sou et qu’il soit encore là. Il s’est suicidé. » Il hoche la tête une fois encore, l’air grave, les lèvres pincées. « J’sais bien gamin, j’sais bien. » Sa voix plus douce, plus basse, comme pour tenter de l’apaiser. « Il n’a pas voulu être aidé. » Parce qu’il prend sur lui, mais dans ses grands yeux les émotions commencent à affluer, et le coin de sa lèvre tressaute comme s’il cherchait à l’empêcher de trembler. « C’pas ta faute. » Il lance, parce que c’est vrai.

Les mains jointes entre ses genoux, il reporte son regard sur la corbeille remplie de magazines un peu plus loin devant. Malgré lui, il sent ses pensées s’échapper. Vers le froid, la Norvège, cette nuit étoilée où le ciel noir s’est embrasé. Il ferme un instant les paupières, refuse de se laisser happer par l’odeur calcinée qui revient le hanter. C’est une hallucination, et il le sait. « C’pas ta faute. » Il répète, parce qu’il aurait besoin de l’entendre lui aussi, besoin de l'assimiler. Avec une grande inspiration, il se redresse, et plante dans les yeux du bambins son regard glacier. « La vie n’a pas d’sens et c’est pas tout l’monde qu’a envie d’s’accrocher. T'peux pas sauver quelqu’un qu'a pas envie d’être sauvé. » Il le sait, trop douloureusement, il le sait.  « T’à l’heure, j’ai oublié de t’dire l'plus important. » Il prend son rôle d’éducateur très aux sérieux, veut ramener une lueur d’espoir dans son pragmatisme. « Rien n'a d'sens alors c'pas là qu'faut chercher sa chance. Parce que la chance elle sourit à ceux qui savent trouver l’bonheur sous une branche d'olivier ou derrière un rocher. Mettre de l’extraordinaire dans l’ordinaire. » Ses lèvres esquissent un sourire tendre tandis qu’il a une pensée pour tous les sensibles et les aventuriers, les bons vivants et les artistes qu’il a croisés. Des êtres capables de se détacher du futur et de la destinée pour vivre le présent, le vivre intensément. « Tiens, tu vois, j’dirais qu'pour moi, l’bonheur d’cette journée c’est les biscuits et l’café, et d’partager c’moment avec mon voisin d’canapé. » Il lève son verre encore fumant comme pour trinquer, ponctue le tout d’un clin d’œil rempli de complicité. « Et toi, quand c’est la dernière fois qu’tu t’es autorisé à ressentir un p’tit bonheur de c’genre là ? »        

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Message(#)Hanging on a feeling - Kyte&Asher EmptyMer 9 Nov 2022 - 23:44



« J’sais bien gamin, j’sais bien. » Pourquoi t’es autant ému d’en parler là ? Tu comprends pas ce qu’il y a de différent. « C’pas ta faute. » Et lui te dit des mots qui font du bien. Sa présence toute entière te fait du bien. Il te considère alors que tu lui as dit certaines parties de toi que tu détestes et que ton père déteste. Tu sais pas vraiment si c’est de ta faute ou non. Mais tu comprends pas pourquoi toi t’es encore là alors que Dan et Jenny ne sont plus. « C’pas ta faute. » Il a vraiment vécu toute la vie ce type là à côté de toi. Il se répète car il sait que c’est des mots que tu n’as sûrement pas assez entendu. « La vie n’a pas d’sens et c’est pas tout l’monde qu’a envie d’s’accrocher. T'peux pas sauver quelqu’un qu'a pas envie d’être sauvé. » Tu sais. C’est pour ça que tu as arrêté d’essayer mais tu aurais dû quand même. Tu aurais dû. Tes yeux sont sur tes chaussures. Tu es en train de te torturer l’esprit de tout ça oui. « T’à l’heure, j’ai oublié de t’dire l'plus important. » Il reprend ton attention avec ces mots là.

Tu relèves la tête vers lui. « Rien n'a d'sens alors c'pas là qu'faut chercher sa chance. Parce que la chance elle sourit à ceux qui savent trouver l’bonheur sous une branche d'olivier ou derrière un rocher. Mettre de l’extraordinaire dans l’ordinaire. » Tu l’écoutes, essayant de mettre du sens derrière ces mots. « Tiens, tu vois, j’dirais qu'pour moi, l’bonheur d’cette journée c’est les biscuits et l’café, et d’partager c’moment avec mon voisin d’canapé. » Et c’est qu’en plus il dit que tu fais parti de son bonheur. C’est bien trop d’honneur. Y’a un petit sourire plutôt triste sur ton visage. Tu sais pas quoi répondre à ça. Est-ce que c’est ton petit bonheur de la journée cette rencontre ? T’es plus mélancolique que joyeux.

T’as le droit à un geste en ton honneur, ou du moins tu le crois. Et même un clin d’oeil. « Et toi, quand c’est la dernière fois qu’tu t’es autorisé à ressentir un p’tit bonheur de c’genre là ? » Tu n’as aucune idée. Tes yeux repartent dans le vague car tu considères réellement sa question et tu trouves véritablement pas de réponse. Y’a que Tovi qui te vient en tête parce qu’avec lui c’est le bonheur total mais ça fait quelques mois qu’il n’est plus dans les environs. Tu ne sais pas ce qui t’a procuré du bonheur ces derniers jours. « Je sais pas… » Ou peut être que tu es également trop pudique pour oser dire le fond de ta pensée Asher. Tu vas avoir besoin d’un peu plus de temps pour pouvoir identifier tes petits plaisirs de la vie. Tu as encore de l’oxygène dans tes poumons c’est bien qu’il y a une raison qui te retient ici bas Asher.

« Monsieur c’est à vous. » Ta tête se relève vers la personne qui tient la cape pour protéger tes vêtements de la coupe à venir. T’es un peu déboussolé car tu avais presque oublié que tu étais venu ici pour te raser la tête. Tu ne vas pas reculer en si bon chemin. Encore moins après une rencontre pareil que ce gars à côté de toi. Tu te lèves et lui fais un signe de la tête en guise de remerciement silencieux pour tout ce qu’il t’a dit. Tu pourrais être un peu plus clair sur ta reconnaissance Asher, mais tu as l’impression qu’il va comprendre. C’est dans ton regard que tu lui dis merci.



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