WHISPERED SOMETHING IN YOUR EAR, IT WAS A PERVERTED THING TO SAY BUT I SAID IT ANYWAY. MADE YOU SMILE AND LOOK AWAY, NOTHING'S GONNA HURT YOU, BABY. AS LONG AS YOU'RE WITH ME, YOU'LL BE JUST FINE. NOTHING'S GONNA HURT YOU, BABY, NOTHING'S GONNA TAKE YOU FROM MY SIDE
Ces deux dernières nuits c'est sans lui que je me suis allongée dans notre lit, et si nos filles ont prit la place laissée vacante par leur père, c'est quand même avec un certain soulagement que je peux me blottir contre lui. C'est le genre de moment que j'apprécie particulièrement, le genre d'instant qui me permette de me détendre, de m'apaiser un peu. Ils sont précieux ces moments, tout ce que j'ai avec lui est précieux et pourtant ils ne sont pas rares ces moments mais je ne m'en lasse pas, je ne peux pas m'allonger avec lui sans venir me blottir contre lui, sans chercher le contact avec son corps. C'est donc contre lui, mon dos contre son torse, et sa main qui se balade sur mon ventre que je profite de cet instant et si nous évoquons bébé numéro 3 d'abord la discussion dévie assez vite sur un autre sujet qui lui aussi n'est pas rare entre nous. Taquinerie, excitation, amour, ce sujet est l'un de ceux qui revient souvent pour n'importe quelle raison, parce qu'il n'y a pas besoin d'une vraie raison pour parler de ça ou faire allusion à ça entre nous. « Et c’est pas seulement de tes mains que tu es douée, mon amour. » Je comprends ses mots et je souris même s'il ne peut pas le voir. Je comprends ses allusions et si parfois on a du mal à se comprendre, sur ce sujet l'alchimie et la compréhension entre nous est totale. « Dès que tu n'auras plus de douleur, je te ferais profiter de tout mes talents. » Une phrase qui est elle aussi murmuré, pas que je n'assume pas mes mots ou que j'ai peur qu'on se fasse surprendre mais il a murmuré alors je l'imite. Ne me demandez pas pourquoi, sans doute pour donner plus d'intimité à ce moment, plus de sensualité peut-être j'en sais rien mais mes mots sont sincères et je compte bien prendre soin de lui, dans tout les sens du terme, pendant sa convalescence et je sais que de cette manière je sais lui faire du bien sans qu'il n'ait trop d'effort à faire en plus ce qui est encore plus avantageux dans la situation dans laquelle il est actuellement.
La discussion dévie, change de trajectoire, bien moins joyeux, moins légère et loin des promesses de plaisir que je lui ai faite. Mais, cette discussion est pourtant importante, et si pendant longtemps j'ai évité les sujets qui fâchent. Les sujets qui pourraient potentiellement être un risque de tension, ça nous a pas forcément réussi par le passé de ne pas parler alors aujourd'hui j'essaye d'en parler et de le faire parler aussi surtout pour savoir ce qu'il ressent vis à vis de cette situation. Ses parents lui en veulent pour une chose qu'il a lui même subit, et je trouve ça injuste mais ce n'est pas tant ce que je pense ou ressens qui compte aujourd'hui et sur cette situation. C'est sa famille, ses parents et c'est ce que lui vit qui importe. Et il le vit mal, je m'en doutais mais il me le confirme. Il en souffre même s'il ne le dit pas ainsi, mais ça l'angoisse et ça c'est bien la preuve que c'est une situation pesante et douloureuse pour lui et je n'aime pas le savoir comme ça. Je voudrais faire plus que lui donner des conseils, conseils qui en plus sont sans doute nuls mais je ne peux pas vraiment comprendre ce qu'il vit et surtout puisque je suis responsable de tout ça, c'est difficile de vouloir en dire trop ou en faire trop sans risquer d'envenimer encore plus les choses. « Je ne voyais juste pas l’intérêt de leur en parler, comment est-ce que j’aurais pu deviner que Nathan allait revenir dans nos vies aujourd’hui ? » Moi je le comprends, je comprends toutes ses raisons et je sais qu'il avait les intentions pures, qu'il voulait juste protéger tout le monde. Ses parents de toutes les questions que cette révélation auraient entraîné et auxquelles il n'aurait pas pu répondre. Il est passé par là, apprendre qu'il avait un fils et n'avoir aucune réponse à toutes ses questions alors il sait ce que ça fait. Il a sans doute aussi voulu me protéger aussi, il devait savoir que ses parents auraient réagis avec véhémence et peut-être que notre couple encore instable à l'époque n'aurait pas résisté à tout ça ? Je me mets à penser à tout ce qui aurait pu être différent si Caleb en avait parlé avant et même si aujourd'hui il en souffre, je sais que sa décision de ne rien dire fut finalement la seule possible à l'époque. « Je sais tout ça, je sais que tu as voulu les protéger, tu devrais leur dire tout ça. Leur dire que tu es passé par là que tu as vécu le choc de la découverte et que tu savais comme c'était dur de vivre avec des questions sans pouvoir obtenir de réponses. Tu as juste voulu les protéger, ils étaient trop énervés pour le comprendre ça et puis j'étais là, vous avez besoin d'avoir une discussion tout les trois. » Discuter, parler, dire les choses, c'est sans doute le seul conseil que je peux lui donner mais je sais que c'est plus simple à dire qu'à faire. « Je suis désolée de te faire vivre tout ça. » Je n'attends aucune réponse de sa part, il n'y a rien à dire de toute manière. C'est ma faute, je l'assume petit à petit, j'accepte que ce choix a rendu la vie compliquée à tout le monde, que ce choix a eu des conséquences désastreuses sur Nathan, et qu'aujourd'hui ce n'est que les répercussions de ce choix que Caleb subit de pleins fouets. Mais il n'y a rien à dire, rien à faire, juste accepter et tenter d'arranger les choses désormais et même si ça fait mal, il y a une chose dont je suis sûre désormais, Caleb est là avec moi, quoiqu'il arrive il a accepté le passé, mes erreurs, et il est là et c'est à moi d'être là pour lui aussi désormais.
C'est vers Lucy et le babyphone que mon attention se tourne et bien vite, je quitte le lit pour aller voir ce qu'il se passe pour elle. Agitée, en pleurs, elle semble perdue, un poil terrifiée même et c'est ma fille tremblotante dans mes bras que je retrouve Caleb dans notre chambre. Il a bougé, il est assit dans le lit son téléphone en main, je me demande si ça lui fait mal d'être comme ça mais je ne dis rien, je ne lui demande pas non plus s'il a envoyé un sms à sa mère. Je parle de Lucy plutôt qui a toute mon attention pour le moment parce que je sens qu'elle ne va pas bien. Elle est tendue dans mes bras, elle s’agrippe à moi et je me demande ce qui a pu la terrifier à ce point. « Mais qu’est-ce qu’il se passe ma chérie ? » La douceur de la voix de Caleb, et sa voix tout simplement attire l'attention de Lucy qui relève la tête qu'elle avait posé sur mon épaule pour chercher du regard son père et elle lui tends les bras dès qu'elle le voit. Je pose Lucy avec délicatesse sur Caleb et je regarde ma fille s'accrocher à son père. « Ça va aller ma chérie, papa est là avec toi. » Je les regarde tout les deux, lui qui berce Lucy avec douceur et tendresse, elle qui semble pas en forme et mal et je sens mon cœur se serrer devant cette image. Lucy ne va pas bien, mais on est là pour elle, Caleb lui donne tout son amour et son calme pour l'apaiser, pour la rassurer aussi, et quoiqu'il ait pu lui faire peur à ce point, je sais qu'elle va se calmer, qu'elle va retrouver son calme dans les bras de Caleb parce qu'on est là pour elle et qu'elle ne sera jamais seule. Je pense à Nathan, forcément que je pense à lui, à ce nouveau-né en pleurs que j'ai laissé derrière moi, j'ai honte, j'ai mal à l'estomac, mal au cœur aussi. Je pense aussi à la mère de Caleb qui a du vivre ce genre de moment aussi, elle a du être là pour soigner tout les petits et grands bobos de Caleb, et aujourd'hui à cause de moi, ils sont en froid tout les deux et je suis certaine qu'elle en souffre, parce que j'en souffrirais beaucoup si je devais être fâchés avec l'une de mes filles. « J’aime pas quand elle est comme ça. » Je comprends ce qu'il veut dire parce que je déteste aussi les voir ainsi. Que ce soit quand elles sont malades, quand elles se sont faites mal ou quand elles pleurent ainsi. Je pose ma main puis mes lèvres sur son front, je veux m'assurer qu'il n'y ait rien de plus qu'un gros chagrin. « J'aime pas non plus, je me sens tellement mal pour elle. » Un peu démunie ou impuissante aussi parfois et c'est dur de voir son enfant mal et ne rien pouvoir faire mais Lucy s'apaise, Lucy se calme un peu et j'assiste à l'échange entre Caleb et notre fille. Elles ne parlent pas encore très bien mais elles peuvent s'exprimer un peu, elles peuvent dire des mots et c'est avec un petit sourire que je regarde Lucy prolonger ce moment dans les bras de son père. Je les regarde tout les deux, mes yeux qui passent de l'un à l'autre, et je ne rate pas le moment ou Caleb attrape son téléphone en soupirant. J'ai compris son soupir, j'ai compris qu'il s'apprête à faire quelque chose de pas simple pour lui et je reste là silencieuse, ma main sur sa cuisse pour lui montrer que je suis là pour lui que quoiqu'il dise, quoiqu'il se passe je serais là pour lui. Au bout de plusieurs minutes, il me tends son portable en me demandant mon avis. Je lis le message et je suis rassurée de voir qu'il est prêt à écouter un peu mes conseils puisqu'il propose d'aller les voir ce week-end. J'aurais préféré l'avoir avec moi ce week-end, profiter qu'il ne travaille pas pour l'avoir avec moi, mais je sais qu'il y a des choses encore plus importante et après tout c'est mon idée. « C'est très bien comme ça. » J'hésite à appuyer moi même pour envoyer le message et être sûr qu'il ne change pas d'avis, mais ce n'est pas à moi de faire ça alors je lui rends son téléphone. Je m'allonge à ma place, je ne peux pas me coller à lui puisque Lucy a prit ma place mais je reste allongée en silence, ma main sur mon ventre, je pense à tout ce qu'il s'est passé en si peu de temps. L'annonce de la grossesse, le retour de Nathan dans notre vie, les rendez-vous médicaux, mon craquage, l'annonce à ses parents, et je réalise que depuis que nous sommes rentrés de vacances notre vie s'est bien compliquée assez rapidement. Je pense à Nathan, sa vie à lui a toujours été compliquée finalement, c'est dur d'imaginer ce qu'il a pu vivre, ressentir, penser et puisqu'il n'a toujours pas accepté de rencontrer Caleb, beaucoup de questions restent en suspense malgré les nombreuses réponses qu'a déjà pu nous fournir son éducatrice. Les yeux fermés, je pense à lui, à sa vie, mais aussi à sa maladie et tout ce qui peut s'en suivre. J'ai renoncé à lui, je l'ai abandonné et pourtant je ne peux m'empêcher de m'inquiéter pour lui, j'en ai pas le droit pourtant mais c'est plus fort que moi. « Quand elles seront plus grandes il faudra leur expliquer notre histoire, leur expliquer que j'ai abandonné leur frère, j'ai peur de les décevoir. » Elles sont tout pour moi, Lucy et Lena sont mes deux bébés, et je ferais tout pour elles mais je sais qu'un jour je vais les décevoir, que je vais peut-être même les dégouter et c'est dur à réaliser comme pensée, parce que je vais les rendre fières de moi comme moi je suis fière d'elle. Mais ce que j'ai fais, je ne pourrais jamais l'effacer et désormais tout le monde le sait ou va le savoir puisque ce n'est plus un secret et Lucy et Lena le sauront aussi un jour et je redoute ce jour. Je redoute l'avenir et c'est quelque chose que je n'avais pas ressenti depuis un petit moment mais Caleb avait raison dans un sens, c'était plus simple quand on était les seuls à savoir. Un téléphone vibre, j'espère un instant que c'est la mère de Caleb qui lui réponds, mais je réalise que c'est le mien et non celui de Caleb qui vibre. Je le laisse vibrer sans même jeter un coup d’œil à mon téléphone. « Tu as des nouvelles de ta mère ? » que je finis par lui dire en me redressant, mes doigts vont et viennent sur ma paume de main et sur la cicatrice qui se sent encore bien. « Tu veux regarder pour la chambre de bébé numéro 3 ? » Techniquement il est plus bébé numéro 4, voir même bébé numéro 5 si on compte celui qu'on a perdu et Nathan, mais bébé numéro 3 c'est mieux, c'est notre petit bonheur lui aussi et je compte bien profiter de cette bouffée de bonheur et de joie qu'il amène dans nos vies.
Whispered something in your ear, it was a perverted thing to say but I said it anyway. Made you smile and look away, nothing's gonna hurt you, baby. As long as you're with me, you'll be just fine. Nothing's gonna hurt you, baby, nothing's gonna take you from my side
« Dès que tu n'auras plus de douleur, je te ferais profiter de tout mes talents. » Cette conversation légère entre nous me plaît beaucoup et m’aide à me détendre légèrement alors que mes doigts se baladent toujours sur son ventre. C’est bien la naissance de mon futur bébé qui m’aide beaucoup pendant cette période difficile et en parler m’aide à relativiser. Sauf que là ce n’est pas vraiment de bébé numéro trois dont il est question dans notre conversation mais bien des talents de ma femme dont j’ai la chance de pouvoir profiter grandement. « Qui a dit que j’avais des douleurs ? » Moi-même. Oui, je l’ai dit moi-même il n’y a pas si longtemps que ça mais quand il est question de prendre du plaisir avec Alex j’ai envie d’oublier toutes mes douleurs parce que passer un moment pareil avec ma femme est bien plus important et me donne bien plus envie que n’importe quoi. J’aurais aimé continuer à parler des talents de ma femme et de nos moments intimes mais c’est elle qui change de discussion pour quelque chose que je trouve bien moins agréable. « Je sais tout ça, je sais que tu as voulu les protéger, tu devrais leur dire tout ça. Leur dire que tu es passé par là que tu as vécu le choc de la découverte et que tu savais comme c'était dur de vivre avec des questions sans pouvoir obtenir de réponses. Tu as juste voulu les protéger, ils étaient trop énervés pour le comprendre ça et puis j'étais là, vous avez besoin d'avoir une discussion tout les trois. » Pourtant ils doivent bien s’en douter. Ils savent que pour moi cette nouvelle n’a pas été seulement un choc mais également extrêmement douloureuse. Mes parents me connaissent assez pour savoir que je ne leur ai pas caché ça par gaieté de cœur. « Je suis désolée de te faire vivre tout ça. » J’hausse les épaules, ne voyant pas ce que je peux lui dire de plus, de toute façon. Je ne peux pas essayer de la rassurer en lui disant que ce n’est pas grave ; parce que ça l’est. Elle a fait une erreur mais c’était maintenant il y a dix ans et je ne vois pas l’intérêt de lui en vouloir encore aujourd’hui.
Lucy doit avoir fait un cauchemar, elle pleure et semble apeurée et quand je la prends dans mes bras j’essaie de ne pas lui montrer mon angoisse afin d’essayer de l’apaiser un maximum. Dans un premier temps ça ne marche pas vraiment, je la serre dans mes bras, je la berce, je lui parle je l’embrasse et petit à petit je la sens s’apaiser doucement. Ce qui commence à me rassurer également, je pense que comme pour tous les parents du monde, voir son enfant apeuré de la sorte n’est jamais très agréable. Au contraire. « J'aime pas non plus, je me sens tellement mal pour elle. » Lucy ne pleure presque plus mais pourtant quand je lui demande si elle préfère s’allonger entre Alex et moi ou rester dans mes bras c’est sans hésiter qu’elle choisit la deuxième option. Ça ne me dérange pas, j’aime les câlins de mes filles plus que tout au monde. C’est donc toujours en caressant avec douceur son dos que je garde ma fille avec moi. Je chantonne une chanson tout en la berçant afin d’essayer de l’aider à se rendormir mais ses yeux restent grands ouverts ; je ne pense pas qu’elle compte retomber dans les bras de Morphée d’aussi tôt. Alex quant à elle s’allonge dans le lit après avoir lu et validé le message que je souhaite envoyer à ma mère. « Quand elles seront plus grandes il faudra leur expliquer notre histoire, leur expliquer que j'ai abandonné leur frère, j'ai peur de les décevoir. » Je sens Lucy poser sa tête sur mon torse et j’accompagne son mouvement en posant ma main derrière sa tête. Je comprends la crainte d’Alex qui me semble tout à fait légitime mais encore une fois je ne sais pas quoi lui répondre. Je me mordille nerveusement la lèvre inférieure et après un moment de silence de ma part je lui réponds tout de même. « On verra au moment venu. » J’hausse les épaules doucement afin de ne pas déranger Lucy qui a l’air de lutter contre le sommeil. Elle a peur de se rendormir ou du moins c’est ainsi que je le comprends et la voir ainsi me fait de la peine pour elle. Une de mes mains qui maintient toujours ma fille contre moi et l’autre qui vient se poser sur la cuisse d’Alex que je caresse doucement en signe de réconfort. « Ça va aller. » C’est surtout pour essayer de la rassurer plutôt que par réelle conviction que je lui dis ça. Mon attention se pose rapidement sur son portable qui vibre. « Tu as des nouvelles de ta mère ? » Je regarde rapidement mon portable mais c’est d’un signe négatif de la tête que je lui réponds. Un soupir se fait même entendre, j’ai eu la naïveté de penser ou bien espérer que ma mère me répondrait rapidement mais je n’ai encore aucune nouvelle d’elle pour le moment. « Tu veux regarder pour la chambre de bébé numéro 3 ? » « Si tu veux, oui. » Je n’ai plus vraiment la tête à ça mais peut-être que traîner sur internet pour essayer de trouver quelques premiers éléments de décorations pour notre futur bébé m’aidera à me vider la tête te penser à autre chose. Lucy qui a fini par se rendormir, je l’allonge avec délicatesse entre nous et la recouvre d’un plaid qui se trouvait au bout de notre lit. Je n’arrête pas de regarder mon portable dans l’espoir d’avoir des nouvelles de ma mère, en vain. « Tu as déjà des idées ? » que je lui demande en me rongeant les ongles. Mes yeux qui passent de ma fille à l’écran d’ordinateur d’Alex.
WHISPERED SOMETHING IN YOUR EAR, IT WAS A PERVERTED THING TO SAY BUT I SAID IT ANYWAY. MADE YOU SMILE AND LOOK AWAY, NOTHING'S GONNA HURT YOU, BABY. AS LONG AS YOU'RE WITH ME, YOU'LL BE JUST FINE. NOTHING'S GONNA HURT YOU, BABY, NOTHING'S GONNA TAKE YOU FROM MY SIDE
« Qui a dit que j’avais des douleurs ? » Je souris et je lâche même un petit rire à la remarque de Caleb parce que c'est lui même qui a dit qu'il avait mal mais j'apprécie sa tentative et à défaut de lui donner exactement ce qu'il aurait voulu, je le récompense avec un long baiser. Doux et tendre, je ne veux pas l'exciter, ou lui montrer que je suis prête à lui montrer mes soit-disant talents dont nous venons de parler. Je veux juste passer un moment calme avec lui et m'assurer qu'il ne force pas trop et qu'il se repose surtout et ce qu'il a en tête avec cette remarque, ne rentre dans aucune de ces deux catégories. Même si parler de ça est plutôt bien agréable, la discussion dévie sur d'autres sujets beaucoup moins réjouissants mais pourtant bien importants. J'ai insisté pour qu'il parle de Nathan, de l'opération surtout à ses parents et depuis ils sont en froids tout les trois. Moi ils me détestent désormais, mais moi je mérite leur colère et leur haine, pas Caleb. Il ne mérite pas de se retrouver sans nouvelles de ses parents, sans même un message de leur part alors qu'il vient de se faire opérer. Ce n'était qu'une opération sans risques, bien qu'à mes yeux toutes opérations est risquée et j'ai eu vraiment peur pour lui, mais ses parents ne semblent pas avoir envie de savoir comment il va et comment il se remet. C'est dur pour lui et je vois comme cette situation est pesante et même angoissante pour lui et forcément que je m'en veux parce que c'est ma faute s'il est dans cette situation. Mais j'en veux aussi à ses parents parce que par leur silence ils font du mal à Caleb et je ne supporte pas ça mais je ne peux rien faire. Je ne peux rien arranger parce que c'est moi qui suit au cœur du problème et je n'ai qu'à espérer que les choses s'arrangent entre eux assez vite.
Lucy s'est réveillée en pleurs et c'est désormais dans les bras de Caleb qu'elle trouve le réconfort et l'apaisement. Elle se calme et je crois que si Caleb arrive à rassurer notre fille, elle semble réussir à lui donner la force d'envoyer ce fameux sms à ses parents que je lui ai conseillé d'envoyer. Il l'écrit, il me le fait lire et je valide son message qu'il envoi pas la suite. J'espère qu'ils vont lui répondre, et qu'ils vont le faire rapidement mais je ne suis ni optimiste, ni idéaliste, et je sais que ça risque de prendre du temps. Caleb chantonne une chanson à Lucy en la berçant et je les rejoins dans le lit m'allongeant à côté d'eux à ma place. J'écoute Caleb, je me perds dans mes pensées, j'entends la respiration de Lucy qui semble apaisée et ça contraste avec la mienne, parce que moi je ne le suis pas vraiment, voir pas du tout. Je n'arrive pas à m'apaiser alors que je commence à craindre le futur désormais. « On verra au moment venu. » Je sais qu'il a raison, qu'on ne peut rien faire d'autres que d'attendre le jour ou elles seront en mesure de comprendre. Qu'il y a encore beaucoup d'éléments qui nous échappe pour le moment et qui pourrait venir rendre la suite différente mais cette peur est là. Cette sensation désagréable de se dire que quoique je fasse, quelque soit l'amour que je vais donner à mes filles, un jour ou l'autre, elles vont m'en vouloir. Un jour ou l'autre je vais les décevoir, je vais leur faire honte et je n'ai guère envie de voir le moment venu finalement. Parce que je ne veux pas que ce moment arrive, jamais et pourtant il arrivera je le sais. « Ça va aller. » Je regarde Caleb, je sais qu'il n'est même pas convaincu par ses propres mots, mais en même temps puis-je lui reprocher alors qu'il est actuellement lui aussi confronter à cette sensation si désagréable d'avoir rendu triste l'un de ses proches ? Il n'y a qu'une chose à laquelle je peux me raccrocher, c'est sa main sur la cuisse qui me montre que l'on est là tout les deux et c'est bien la seule chose qui peut me faire dire que quoiqu'il se passe, au moins nous deux c'est solide et tant que l'on fait face ensemble, ça va aller. Pour le moment, Lucy et Lena sont trop petites pour comprendre, pour m'en vouloir, et on va gérer une chose à la fois. Et pour le moment c'est sur la colère de ses parents que mon attention se porte à nouveau alors que mon téléphone sonne, venant rappeler surtout que le sien reste désespérément silencieux. Pas de nouvelles de sa mère, pas encore du moins et j'espère qu'elle prendra la peine au moins de lui écrire, juste un mot, un message pour lui souhaiter bon rétablissement ou n'importe quoi mais qu'elle ne le laisse pas sans nouvelles ainsi. Je vois la déception de Caleb quand il me dit qu'il n'a pas de nouvelles de sa mère et moi qui voulait lui offrir une journée détente après ces deux nuits à l’hôpital, je m'y prends vraiment mal. Et je me sens nulle de ne pas réussir à lui apporter le réconfort dont il aurait besoin. Et c'est sans grande conviction mais avec l'espoir que ça nous redonne le sourire à tout les deux que je lui propose de regarder pour la chambre de notre futur bébé. C'est un sujet qui nous rends heureux, c'est un événement qui nous redonne le sourire, c'est notre petit projet bonheur et j'espère que parler de lui ou d'elle, nous permettra d'oublier un peu nos craintes et nos angoisses. Lucy s'est finalement rendormie, installée entre nous, je baisse la luminosité de mon ordi au maximum avant d'ouvrir quelques pages de sites avec des idées de chambres de bébé. « Tu as déjà des idées ? » Je le sens ailleurs, pas encore totalement avec moi, pas du tout détendu non plus et j'espère qu'en insistant un peu il va finir par penser à autre chose. « Pas vraiment non, après on a plusieurs options pour les couleurs, gris, beige, taupe, marron, peut-être partir sur un style nature avec un mélange de taupe, vert et les meubles en bois ? Ou sinon le jaune et gris ça peut être bien aussi. » Je fais défiler les images, sans qu'il n'y en ait une qui retienne mon attention plus particulièrement. « Sinon le blanc et gris pour les murs et les meubles et on pourra ajouter des détails de déco quand bébé numéro 3 sera né. Genre tapis, cadre, rideaux de couleurs. » J'essaye de capter son attention mais il a autre chose en tête et je continue mes recherches jusqu'au moment ou Lena se réveille à son tour. Et à partir de ce moment, c'est décidé, je vais passer le reste de ma journée à faire en sorte qu'il ne puisse pas penser à ses parents, à Nathan ou à tout autre sujet qui puisse le rendre mal. « Tu viens avec nous dans le salon ? Je vais donner le goûter aux filles pendant que tu te reposes dans le canapé et ensuite on ira se promener un peu si tu es en forme ? » Il avait proposé d'aller faire les boutiques pour bébé numéro 3 alors je me dis qu'il devrait pouvoir faire une petite balade en famille et ça devrait lui changer les idées.
Je ne lui reparle pas de ses parents, je ne lui reparle pas de Nathan ou de tout sujet en lien avec. Je veux juste lui rendre la journée la plus agréable possible compte tenu de tout ces paramètres. Je tente de rester vigilante, de rester au petit soin avec lui alors qu'il ne semble pas toujours à l'aise avec l'idée que je prenne soin de lui. Il n'est pas fragile, il ne veut pas que je lui interdise quoique ce soit, il n'est pas un enfant, je l'ai bien compris mais malgré moi je voudrais pouvoir, au moins pour aujourd'hui, le voir m'écouter, le voir accepter que pour une fois dans sa vie, il n'a pas à prendre soin de tout le monde, mais juste de lui même. Et qu'il me laisse aussi l'aider à supporter cette journée et les douleurs. Il ne se plaint pas, mais il suffit de le voir grimacer de temps en temps ou venir se passer une main sur le bas du dos pour réaliser qu'il n'est pas au mieux de sa forme. Je le regarde beaucoup, c'est déjà une chose que je fais globalement, regarder mon mari parce que je le trouve sexy, je le trouve attirant mais aujourd'hui c'est avec un tout autre regard que je l'observe. Je veux juste être sûre de ne passer à côté d'aucun signe de douleurs ou de gênes. C'est rare que ce soit moi qui prenne soin de lui, il faut dire qu'entre moi qui ne suit pas très altruiste et lui qui a du mal à se laisser faire, c'est pas une situation courante mais aujourd'hui je veux faire ça pour lui et je ne veux pas le laisser refuser et j'ai usé d'un peu de chantage pour m'assurer qu'il ne forcera pas cet après-midi. « Si tu es en forme ce soir je mettrais tout mes talents à ton service mais pour ça tu dois te ménager, si je vois que tu as mal, tu n'aurais rien chéri. » Et c'est avec cette promesse sous forme de chantage déguisée que je tente de faire en sorte qu'il en fasse le minimum toute l'après midi et la soirée aussi. On se balade un peu, pas très longtemps, pas très loin, mais les filles marchent un peu et on avance à leur rythme et à celui de Caleb. Je profite de cette balade aussi pour faire quelques photos de nos filles et même quelques vidéos avec Caleb même s'il ronchonne un peu quand il remarque le téléphone qui le filme. Et finalement, cette journée c'était tout ce dont j'avais besoin après ces deux jours compliqués, après ces semaines compliquées même. Une journée en famille, à vivre à un rythme plus calme, les filles mangent plus tard, nous aussi mais nous avons encore quelques jours à vivre ainsi. Quelques jours durant lesquels Caleb sera avec nous, et nous allons en profiter. Les filles font durer le moment du couché heureuses sans doute de retrouver les câlins du soir qu'elles n'ont pas eu les deux dernières soirées. Lucy tente de réclamer à venir dormir avec moi, parce qu'elle a passé les deux nuits dans notre lit avec Lena et moi, mais je lui refuse et elle pleure un peu. Pas très longtemps, elle trouve refuge dans les bras de Caleb et c'est finalement dans ces bras qu'elle s'endort. Voilà encore un moment dont je profite, un moment courant et presque anodin finalement mais qui aujourd'hui me fait du bien et fait sans doute du bien à Caleb aussi. Du moins je l'espère. J'espère que j'ai réussi à l'aider à passer cette journée et quand vient le moment ou nous rejoignons notre lit tout les deux, je suis fatiguée des deux nuits passées sans lui à mal dormir, à m'inquiéter pour lui et je sais qu'il est lui aussi fatigué mais pourtant j'ai envie de lui montrer à quel point je l'aime ce soir. A quel point il m'a manqué ces derniers jours, à quel point même si je lui rends la vie difficile, je veux aussi tout faire pour la lui rendre agréable et douce par moment. Je le masse un peu, je le sens tendu, et je sens qu'il réagit quand je touche le bas de son dos. Il a mal, c'est plutôt évident et je reste à le masser pendant de longues minutes avant de finalement lui proposer une autre sorte de massage. Un autre moyen pour l'aider à se détendre et je lui ai promis. Je lui ai dis qu'il aurait le droit à tout mes talents, et s'il n'est pas en état de faire bouger son bassin, je peux toujours lui donner du plaisir autrement. « Tu es tellement sexy, je t'aime chéri. » Je l'embrasse longuement ma main qui glisse sur son corps. Je le regarde, j'attends de savoir s'il a envie, s'il est en état aussi pour ce que je suis en train de lui proposer. « Ça va aller ? » Mes yeux plongés dans les siens, et ma main plongée autre part, je n'attends que son accord et l'assurance qu'il en ait envie pour prolonger la soirée avant une bonne nuit bien méritée pour lui.