“Maybe.” Ca veut dire oui ça. Mais tu mérites qu’elle ne te le dise pas tout de suite car elle te rend la monnaie de ta pièce yep. T’es un peu maso dans ton genre Jordan mais c’est surtout que tu as l’habitude de te faire malmener. Ca a un côté réconfortant quand ça arrive même si tu sais que c’est wrong. Ca va là il ne s’agit que d’un petit tease. Par contre le gros tease c’est quand elle ôte son sous vêtement et qu’elle le glisse dans ta poche.

« You’ve got to be kidding me. »
“Dont think about me too hard.”
« Oh. My. God. »

Tu es outré.e autant que émerveillé.e par ce qu’elle vient de faire sans gêne aucune. My bird is the best fkldgkdjfshgkjshgkjsdfh gkjfdhglkfdshgkflsdhg. Oublie pas qu’il faut que tu restes tranquille sur l’utilisation de ta d pour l’instant Jordan.

*****

“Aye, aye.” Tu aimes bien trop quand elles conversent toutes les deux, si on peut appeler ça une conversation. Leurs interactions. Elles s’apprécient non ? Oui tu as envie de dire que oui. Le regard de Maria est attiré par Milady qui vient de faire son apparition.  “Je crois qu’elle est intéressée par le poulet elle aussi.” « Ooooh I didn’t see that Lady yet. She’s gorgeous. » Qu’elle dit en observant la bête un instant. « I would love for this one to be interested in the chicken. » Qu’elle dit en pointant son index dans ton torse. Tu fais une petite moue. « I’ll try it. » Elle te regarde en haussant les sourcils très haut. « I promise. » « Wow. This is a miracle. » Elle se tourne vers Birdie. « Don’t know what you’re doing to him but keep doing it. » Oh. My. God. T’es tiraillé.e entre deux émotions là. La fierté d’entendre avec des mots si clair que Maria approuve Birdie avec toi et tu es mortifié.e parce que Birdie is mostly doing you. Non, elle ne fait pas que ça mais ça en fait parti et la façon dont Maria a formulé sa phrase peut être très facilement tourné de la sorte dans ta tête. « Why does it have to be thanks to her? Can’t I just be growing up myself? » « Oh baby. » Qu’elle répond l’air de dire you cute. Mais elle te croit pas du tout. Tu fais une moue même si t’es surtout amusé.e maintenant.

« You’ve got to be kidding me. »
« Oh. My. God. »

Tu es bien trop fière de ton coup et ça se voit sur ton visage. Ta façon de marcher aurait été aussi victorieuse et toute trépidante mais les conséquences de tes bêtises t’empêchent de le faire avec aisance. C’est difficile de prétendre d’être aussi légère qu’une fée quand on a le pied emprisonné dans du plâtre.

En tout cas, tu apprécies encore plus de savoir que Jordan se trimbale devant sa belle-mère avec ton sous-vêtement dans sa poche. Comme un petit rappel que tu es peut être la pièce rapportée de la pièce rapportée mais que ce grand blond est à toi autant que t’es à lui. Oui, c’est stupide car Maria ne le voit pas - t’aurais pu faire en sorte qu’il dépasse huhu - mais tu le sais, donc ça te suffit et ça te plaît. Et comme si cela n’était pas suffisant, y a la plus belle des princesses canines qui débarque sur l’îlot, prête elle aussi à séduire Maria. La petite futée a sûrement compris que c’était elle qui ramenait la viande, la vraie. Non pas que tu vas commencer à être jalouse mais tu n’hésiteras pas à la réprimander si ta propre fille te fait des infidélités. « Ooooh I didn’t see that Lady yet. She’s gorgeous. » Ton sourire est si large alors que ta main va caresser ta fauve. “That’s Milady.” Que tu dis avec une fierté que tu ne dissimules même pas. Aucune idée si Jordan lui en a déjà parlé ou pas mais y’a forcément besoin de faire les présentations en bonne et dûe forme.

« I would love for this one to be interested in the chicken. » Ton attention de nouveau sur la petite bonne femme et son doigt qui s’enfonce dans le torse de Jordan, tu arques un sourcil l’air de dire “I know”. « I’ll try it. I promise. » C’est le mieux qu’iel puisse dire à ton sens. « Wow. This is a miracle. » Ce qui a l’air de provoquer l’admiration de Maria. A ce point ? « Don’t know what you’re doing to him but keep doing it. » Croyez-le ou non mais Birdie Cadburry a le rose aux joues en même temps que la main venant planquer le nouveau rire qui menace ses lèvres. Flattée que Maria te porte une estime assez haute pour penser que c’est par ton influence que le musicien semble mieux se nourrir. Amusée parce que… I definitely do them. Mais ça, hors de question de le dire à la petite mexicaine. “You hear it, babe ? I have a free pass to keep going to annoy you to death.” Tu sors malgré tout avec un timbre léger et le sourire au coin des lèvres. « Why does it have to be thanks to her? Can’t I just be growing up myself? » « Oh baby. » Okay, cette fois, tu ne peux pas t’empêcher de rire doucement tout en secouant la main vers Jordan. “Sshush. I’m flattered, thank you, Maria.” Oui, tu prends tous les mérites que la belle-mère donnera sur le trajet. Franchement, tu n’as aucun scrupule à t’aligner de son côté, surtout quand elle va dans ton sens. Quand tu penses que votre première rencontre date d’y a à peine un an et que ce n’était pas du tout ce genre de discours… Le progrès est beau. Milady revient te voir et s’étale devant toi pour réclamer ses câlins, ce que tu es plus qu’apte et ravie de lui donner. “Même si Jordan s’en sort très bien sans moi quand même. Iel a arrêté de boire, après tout, et j’y suis pour rien.” Ou alors, tu sers juste à lui rappeler les ravages de l’alcool car tu fautes souvent quand tu bois. “Mais c’est clair que quand princesse pinky est enfermé dans son sous sol, heureusement que je suis là pour lui rappeler ce dont son corps a besoin pour être opérationnel.” Tu le regardes avec un air sous entendu parce que tu ne parles pas forcément que de nourriture. You’re a bitch. Only theirs.

“That’s Milady.” La fierté dans tout l’être de Birdie est vraiment magnifique à voir. Tu as envie de graver son expression dans ta mémoire à tout jamais. Y’a même un joli sourire niais accroché à ton visage yep. Maria donne un peu plus d’attention à votre chat. « Milady, such a royal name to have. Do you know that one of my boyfriend used to call me that? » Tu ouvres les yeux en grand en espérant au fond de toi qu’elle n’aille pas trop loin dans les détails. « Was it Brian? » Elle hoche la tête. « It was exactly Brian. Did I tell you this one before? » « He gives out royalty vibes. » Elle plisse les yeux en te regardant, considérant tes mots. « Hmmm… Maybe. » Tu hoches la tête l’air de dire Oui oui oui.

Y’a Maria qui en fait des tonnes comme si tu mangeais jamais rien Jordan. Right??? Oui bon elle a raison au fond, tu aimes juste pas qu’on te le mette sous le nez aussi clairement. “You hear it, babe ? I have a free pass to keep going to annoy you to death.” Bien sûr que Birdie est en train de kiffer sa life là, elles sont toutes les deux contre toi et tu plisses les yeux le plus finement possible même si au fond, tu aimes plus que tout de les voir comme ça ensemble.“Sshush. I’m flattered, thank you, Maria.” Et en plus elle est polie comme ça, tu vas vraiment crever d’amour et de joie. « You’re very welcome Blondie. » Qu’elle dit pour te provoquer encore plus sauf que c’est trop beau à voir et tu les laisserais se ficher de toi toute ta vie.

“Même si Jordan s’en sort très bien sans moi quand même. Iel a arrêté de boire, après tout, et j’y suis pour rien.” « Oh I wouldn’t say that. » Tu te passes une main sur les yeux car elles parlent comme si t’étais pas là et Maria t’expose de plus en plus. “Mais c’est clair que quand princesse pinky est enfermé dans son sous sol, heureusement que je suis là pour lui rappeler ce dont son corps a besoin pour être opérationnel.” « I am right there. » Que tu dis à leurs adresses à toutes les deux. « We know baby, we know. » Qu’elle dit en tapotant ton bras. « Do you want me to get some food ready for you now? I’m happy to do it. » Tu sais très bien ce qu’elle est en train de faire là. T’as promis de goûter le poulet et elle veut voir ça de ses propres yeux. « I don’t know. Do you want to eat now? » Que tu demandes à Birdie pour lui laisser le choix. Tu retournes ton attention vers ta belle mère pour faire une précision importante à tes yeux. « I will try the chicken that you’re here or not, I said it I will do it. I’m no liar. » Tu ferais presque une petite moue triste car si elle te croit pas ça te fait mal à ton petit coeur.

« Milady, such a royal name to have. Do you know that one of my boyfriend used to call me that? »
« Was it Brian? »
« It was exactly Brian. Did I tell you this one before? »
« He gives out royalty vibes. »
« Hmmm… Maybe. »

Combien de gentlemen a pu avoir Maria dans sa vie ? Voilà une question que tu meurs d’envie de poser, autant que celle sur les anecdotes sur lesdites relations. Mais c’est encore un peu trop intime comme conversation et tu n’es pas certaine que vous en soyez à ce niveau-là. Tu tâcheras de t’en rappeler plus tard. Pour l’instant, tu te contentes d’observer leur joute verbale et de sourire à Jordan. “You used to call me that among other stuff.” D’autres choses qui ne seraient pas correctes à dire devant Maria, non non. Il y a après tout votre intimité à préserver et tu ne vas pas non plus l’exposer - vous exposer - à ce point. « You’re very welcome Blondie. » Cela n’empêche pas néanmoins le sourire fier sur tes lèvres, aussi bien du fait qu’elle te donne un surnom - ou est-ce que c’est seulement parce qu’elle a oublié comment tu t’appelles ? - que d’avoir une alliée pour embêter Jordan - et ça, c’est un talent que tu possèdes quand ça concerne tes proches.

« Oh I wouldn’t say that. » Ton sourire reste mais tes prunelles naviguent de Maria à Jordan puis de nouveau sur Maria. Tu restes persuadée que ça n’a rien avoir avec toi, que Jordan fait tout ça pour aller mieux physiquement en adéquation avec son mental. Iel est une force de la nature, iel ne t’a pas attendu pour remettre sa vie sur les rails de ce que tu as compris. Peut-être que tu demanderas à Jordan plus tard si ça a du sens ou si c’est vrai, t’en sais rien. C’est une lourde responsabilité, après tout. Et puis, ça te fout un petit coup de comprendre que tu l’aides inconsciemment dans cette direction alors que toi… Tu te fermes au lieu d’assumer les problèmes, ce que Jordan te rappelle ici et là. Ton bouche reste néanmoins souriante car tu ne vas pas poser une bûche sur le parcours de cette jolie conversation. « I am right there. » Avec un Jordan désespéré d’avoir l’impression d’être invisible, visiblement. Ce qui te fait rire alors que tu caresses ton chat qui te montre son ventre. « We know baby, we know. » My baby.

« Do you want me to get some food ready for you now? I’m happy to do it. » Oh. Voilà une question qui réveille ton estomac qui s’est mis en sommeil ces dernières minutes. Doux rappel de Dame Nature. « I don’t know. Do you want to eat now? » “Yes.” Que tu réponds sans hésiter. « I will try the chicken that you’re here or not, I said it I will do it. I’m no liar. » Tu tapotes la main sur l’îlot car iel a parlé en même temps que toi et tu veux attirer l’attention sur ton ventre au bord du suicide - à peine dramatique. “My stomach is empty.” Milady se remet sur ses pattes pour s’étirer de tout son long alors que tu fais toi-même la moue, surtout vers Jordan car tu vois ce qu’iel essaie de faire. “J’aurai pris une photo ou une vidéo en guise de preuve.” Tu parles au conditionnel car tu as les crocs. “Please ?” Jordan ne peut pas te dire non. Pas quand tu fais ta petite moue de princesse qui veut être servie et qui a faim. “On pourra tranquillement larver dans le canapé après. Y’a besoin de repos pour les éclopés que nous sommes.” Que tu dis avec un léger sourire de coin - c’est la vérité, après tout. Vous avez encore mille films de XMen à regarder au moins.

“You used to call me that among other stuff.”
« It was Teddy more than me but I can feel you loved it. »

Tu te souviens très bien. Y’a des souvenirs dans ton petit coeur qui reviennent. La Pride de l’an passée a été mémorable à bien des niveaux. Tu préfères te focaliser là dessus que sur les autres surnoms dont elle fait mention. Très loin l’envie de partager ça avec Maria qui est à vos côtés. Elles sont peut être en train de devenir BFF mais tu préfèrerais pas être dans la même pièce quand elles échangent des informations de la sorte à ton propos si le coeur leur en chante. T’es pudique Jordan ouais, avec Maria ça reste délicat. Elle est véritablement la plus grande figure maternelle que tu n’as jamais eu. Au passage Birdie pourrait parler de ta vasectomie ça t’arrangerait bien ça ouais. Comme ça elle sait, mais sans que tu aies eu à le dire toi.

Birdie a l’air intrigué par certaines choses, tu sais pas, mais tu vois son regard aller de Maria à toi. Tu te gardes bien de rajouter quoi que ce soit au milieu de leur conversation de BFF. Tu essaies de te faire remarquer quand même et Maria se fou gentiment de toi. Elle a un de ces sass’ la madame même si tu es habitué.e entre elle et Rosa. C’est les mêmes à ce niveau.

“Yes.” Birdie a faim de nourriture. “My stomach is empty.” Elle le fait bien comprendre avec tous les mots qu’il faut car vous avez répondu en même temps. C’est elle qui a voulu que Maria vienne après tout. Elle ne doit pas vouloir attendre plus longtemps. Tu regardes votre chat qui s’étire de tout son long et tu aurais bien envie de faire de même mais t’as peur pour ton milieu. Oui tu as peur pour bien trop de choses tu préfères rester plus que calme même si y’a pas besoin. Ce n’est que 5 jours après tout. C’est facile à tenir. “J’aurai pris une photo ou une vidéo en guise de preuve.” « You are ganging up on me and I don’t think I like that very much. » Que tu dis avec une moue encore. T’as envie d’être cajoler pas tacler. T’es en convalescence. Exactly. Tu taperais bien du pied même pour être entendu mais ça risque de faire bouger un peu trop fort tes noisettes. “Please ?” Vous êtes en train de faire un concours de moue là tous les deux. Des enfants vraiment.

“On pourra tranquillement larver dans le canapé après. Y’a besoin de repos pour les éclopés que nous sommes.” « Yeah let’s eat now. » Qu’on en finisse. Parce que tu es déjà en train d’appréhender le poulet qu’elle a préparé. Connaissant Maria c’est pas juste du poulet c’est carrément un plat en sauce avec du poulet. Tu sais déjà que tu risques de te sentir très mal à l’aise si elles deux ont leurs yeux braqués sur toi alors que tu as l’assiette devant toi.

Maria va embrasser sa propre main pour ensuite la poser sur ta joue car tu es trop grand pour qu’elle l’atteigne de ses lèvres. « I’ll get these ready and I leave you to it. » Qu’elle dit alors qu’elle capte ton air car elle le connait bien celui là. T’as même droit à une douce carresse / friction sur ton bras pour te réconforter. « Thank you. » Que tu dis alors que tu as toujours ton air plutôt contrarié sur ton visage même si tu essaies de faire genre tout va bien. Cette exposition de toi et la bouffe te pique bien trop fort.

« It was Teddy more than me but I can feel you loved it. » Ce n’est pas faux. Tu aimes bien être traitée royalement, Jordan est au courant mieux que n’importe qui. Tu as clairement une bague en forme de couronne, merci à la délicate attention de Will dans son choix. Donc bien sûr que tu aimes quand on te surnommes de cette façon-là. C’est de la faute à ta fratrie ; en tant que petite dernière, tu as eu une place privilégiée. Tu n’as jamais eu à te plaindre de ce côté-là. Ton sourire approuve les propos de ton partenaire, appuyant qu’ils peuvent te renommer de la sorte quand ils veulent.  

« You are ganging up on me and I don’t think I like that very much. » Est-ce que vous êtes en train de faire une compétition pour savoir qui aura les dernières ferveurs de Maria ? Impossible car toi-même tu sais que c’est perdu d’avance. Tu n’en es certainement pas à ce stade-là. Tu mords ta lèvre mais encore une fois, tu fermes ta bouche. Tu es presque timide devant la petite dame, tu n’oses pas contrer Jordan devant sa belle-mère. Un peu la flippe qu’elle te fasse une réflexion ? Oui. Elle a du pouvoir, la petite dame, et tu en as conscience. Tu te fais sûrement une montagne de pas grand-chose mais… C’est la figure maternelle de ton partenaire. Juste ça suffit comme justification à ton attitude.

« Yeah let’s eat now. » Okay… Jordan a l’air assez désabusé alors que tu ne fais que le taquiner en coeur avec Maria. Tu mords ta joue pour t’empêcher de faire une remarque - de toute façon, tu n’en aurais fait aucune. « I’ll get these ready and I leave you to it. » Une mère qui sait s’y prendre alors que tu roules des yeux de le voir faire l’enfant. « Thank you. » L’enfant poli, évidemment.

Une fois à table, t’es clairement plus amusée par Milady qui parade entre les assiettes, en captant les mouvements des fourchettes et miaulant doucement en tentant de lever la patte que de regarder chaque bouchée prise par Jordan. Maria le fera sûrement du coin de l’oeil et il n’y a pas mieux que de distraire pour obtenir ce que l’on veut, non ? Tu tends un morceau à ta fille et la voilà qui stationne devant ton assiette. “Go see daddy. I want that chicken too.” Que tu déclares en lui tapotant le bout du museau. Tu ne vas pas non plus tout lui donner. “That’s so good, Maria.” Evidemment que c’est bon. Tu le savais vu que tu manges ses plats quand ce ne sont pas ceux d’Aurora. Vous avez de la chance d’avoir des cuisinières dans vos familles. Merlin sait ce que vous mangeriez sinon.

“Go see daddy. I want that chicken too.” Tu prends ton chat sur tes genoux sans crainte même si c’est proche de tes parties. Tu espères que ça va te calmer car tu tires encore un peu - plutôt beaucoup - la tronche. T’as limite envie d’aller t’enfermer sur la terrasse pour pas qu’on te regarde manger. Tu regardes Maria dans la cuisine en train de faire la vaisselle de ce qu’elle a brièvement utilisé. Elle récupère déjà le tupperwear du poulet en question. “That’s so good, Maria.” « Ah it’s good to hear I woke up early for this one. » Birdie qui elle est déjà en train de faire honneur au plat contrairement à toi. Allez Jordan, t’as promis. Je sais je vais manger. T’as juste du mal à t’y mettre car t’as la sensation que les plus gros projecteur d’un stade sont braqués sur toi alors que pas du tout. Milady te fait un câlin et vraiment il n’en fallait pas plus pour que ton coeur fonde et ton esprit commence à s’apaiser. On dirait que votre chat ressent que tu as besoin d’être cajoler contrairement à ce que les deux autres personne dans cette pièce ont fait à ton égard. Tu as pris tout ça bien trop à coeur et quand on sait ta relation à la nourriture c’est pas très surprenant. Milady qui ronronne même un petit peu et tu la serres doucement contre toi en la caressant doucement. Son pelage contre ta main qui a le don de t’apaiser réellement. Ca fait du bien ces sensations et se sentir aimer par un petit être comme ça.

Ta tête se relève vers Maria quand tu entends l’eau de l’évier se couper. « I’m on my way baby. » Qu’elle dit en s’approchant de toi et profitant que tu sois assis pour te faire un gros bisou sur une de tes joues. « Thanks for everything. » Que tu lui dis, appréciant ses mots et sa douceur. « I know my way out, don’t move. » And eat while it’s hot. Ces mots là que tu entends fort même si elle ne les dit pas. Y’a bien parce que tu crains quand tu bouges que tu ne la raccompagnes pas, car tu préfères rejoindre sa voiture avec elle pour un dernier au revoir. « I call you tomorrow. » « Yes yes call me, tomorrow I’ll have some time… I think. » Ca te fait sourire car tu sais qu’elle a des journées souvent bien remplies. « I have Angel with me tomorrow afternoon. » Qu’elle ajoute après avoir retrouvé son emploi du temps. « I’ll text you first. » « Perfect. » Et voilà Maria qui est sur le départ après vous avoir dit au revoir. T’as eu droit à un autre baiser sur la joue et Birdie a eu une petite caresse sur son bras.

Quand elle ferme la porte d’entrée, y’a Milady qui se cale encore mieux sur tes cuisses, l’air bien décidé à rester là. Tu prends ta fourchette pour commencer à manger, une main toujours sur ton chat qui te fait du bien. Y’en a trop. Que tu penses en réalisant la quantité dans ton assiette maintenant que tu commences à picorer. Il n’empêche que tu manges et que tu es très silencieux. Tu mâches bien trop longtemps le poulet. Je mange. Oui comme promis.

« Ah it’s good to hear I woke up early for this one. » Ca en valait la peine. Il faudrait que Maria et Aurora se rencontrent un jour. Tu es certaine qu’elles pourraient s’apprendre des choses - enfin Aurora serait sûrement celle qui prendrait le plus de conseils vu que Maria a plus d’expérience malgré tout. Tu n’as plus ta distraction sur pattes en face de toi car Jordan se l’est complètement accaparé mais voilà tu te distraits assez rapidement parce que tu mets dans ta bouche et aussi par ton téléphone que t’as ramené avec toi avant de manger. Non, promis, tu ne vas ni prendre une photo ni une vidéo de ton partenaire en train de manger - chose qu’iel ne daigne à faire qu’avec du ralentissement, ce qui te fait de nouveau rouler des yeux de le voir être difficile. Comment peut-on jouer les difficiles face à du poulet ? C’est la base. Impossible de trouver quelque chose qui ne va pas avec du poulet. Il faut dire que la relation avec Jordan et la nourriture est toujours quelque chose que tu n’arrives pas à cerner. La plupart du temps, tu le laisses gérer car c’est une grande personne et que c’est à lui de la vivre comme iel l’entend. Si tu t’insurgeais au début, tu as simplement tendance à vérifier qu’iel se nourrit au moins trois fois par jour minimum. D’autant que Jordan s’est mis au sport donc autant de raisons pour faire une double vérification derrière lui. Mais tu n’es pas sa mère et te batailler face à du vent est épuisant - lui-même le sait, non ?

Maria finit de faire la vaisselle - bless her - avant qu’elle évoque son départ. « Thanks for everything. » Tu hoches la tête avec vigueur alors que tu finis le morceau dans ta bouche. “Very much.” Que tu es chou à appuyer ses propos. Décidément, Jordan et son côté enfant de choeur déteint sur toi. Surtout pour Maria, à vrai dire. Tu es une toute autre personne avec la petite mexicaine dans les environs, c’est fou. Tu les laisses se faire leurs aurevoirs avant de sourire à la petite dame alors que tu gagnes une caresse sur ton bras. Crazyyyyy. “Bye.” Que tu murmures alors que tu la suis du regard qui part avant de soupirer légèrement. “Damn it’s good.” Oui, tu te répètes et elle n’est même plus là donc on ne peut pas te blâmer de lui lécher le cul, n’est-ce pas ? “We should make a competition between Maria and Aurora. It could be fun.” Tu es amusée par ton idée même si, évidemment, ça n’arrivera jamais. “Enfin, je suis pas sérieuse, hein. C’est même complètement absurde. Ca serait idiot.” Mettre vos proches en compétition, et puis quoi encore ? “T’as vu qu’elle a caressé mon bras ? Je crois qu’on a atteint un nouveau seuil.” Tu ne fais même pas attention à Jordan avant de tourner la tête vers lui et de voir sa fourchette tripoter son plat alors qu’iel mâche, mâche, mâche. Avec une moue toujours peu convaincue. Tu soupires légèrement en croisant tes jambes sous tes fesses sur la chaise. “Come on, Jor, do you really have to make that face ?” Ta voix est tranquille et te voilà en train de fourrer un nouveau morceau dans ta bouche. Tu n’es toujours pas sa mère mais tu restes sa partenaire. Tu te soucies, c’est normal.

“Very much.”
“Bye.”

Tu aimes entendre ton oiseau être si poli avec ta belle mère. Tu en aurais eu envie de l’étouffer dans tes bras tellement tu l’aimes mais nan, là t’es contrarié avec ce fucking poulet. C’est totalment disproportionné comme réaction aux yeux d’autrui mais pas pour toi. T’as très mal pris leurs plaisanterie. T’es déjà pas au top à cause de tes craintes vis à vis de ton milieu depuis l’opération, tu fais attention et ça prend pas mal de ton énergie, tu es constamment en alerte. “Damn it’s good.” Oui bon t’as compris. Après tu relativise bien vite qu’elle ne fait pas ça pour t’embêter encore plus, parce que tu es aussi de celleux qui gémissent ce genre de chose quand il s’agit d’un bon fondant au chocolat. “We should make a competition between Maria and Aurora. It could be fun.” Tu l’entends mais tu réagis pas à ses mots, trop concentré à enfin manger, mâcher ton poulet. “Enfin, je suis pas sérieuse, hein. C’est même complètement absurde. Ca serait idiot.” Y’en a vraiment trop dans ton assiette. Plus tu regardes et plus tu mâches plus tu as l’impression qu’il y en a davantage.  “T’as vu qu’elle a caressé mon bras ? Je crois qu’on a atteint un nouveau seuil.” Ca va bien finir par glisser dans ta gorge au bout d’un moment nan ? Boit de l’eau peut être.

“Come on, Jor, do you really have to make that face ?” Quoi ? Tu relèves les yeux vers elle. « Well it’s my face. » Que tu dis sur la défensive alors que tu prends ton verre pour aider à faire glisser le tout et ça marche. Allez, encore une bouchée. Ca va on est pas pressé. C’est vrai tu n’as pas un chrono à tenir. « I’m tired, I’ll go to bed when I’m done. » Et ça peut être dans cinq heures vu ton rythme actuel Jordan. Shut up. Et pour prouver à ta conscience qu’elle a tort, tu enfournes déjà une nouvelle bouchée. Milady qui bouge un peu sur tes cuisses et tu retournes caresser son pelage car tu l'aimes elle. Elle ne fait pas de commentaires sur ton visage ou ton rythme, elle est juste là à te faire des papouilles et c'est tout ce dont tu as besoin.

« Well it’s my face. » Jordan se fiche clairement de toi en disant cela. Non ? Non, iel n’a pas l’air car son expression est très sérieuse. Tu ne prends pas vraiment en compte qu’iel n’a pas aimé votre insistance - même si tu ne le vois pas comme ça du tout. Vous avez dit seulement deux phrases à tout casser. A ton sens, toujours. Mais comme tu n’es pas dans les tréfonds de son esprit, tu n’en sais rien. Ce que tu sais, par contre, c’est ce que tu vois. La façon longue et pénible que ton partenaire a quand iel n’a pas envie. T’as déjà vu Sasha faire ça un million de fois au moins en dix ans. Jordan a des faces bien plus belles et attrayantes que celle qu’iel est en train d’aborder en ce moment. « I’m tired, I’ll go to bed when I’m done. » Tu le regardes quelques secondes avant de te tourner vers ton assiette de nouveau. “Okayyy.” Tu es bien placée pour savoir ce que ça veut dire, ce genre de propos. Tu le vois comme un red flag puissant et tu n’as pas envie d’aller sur ce terrain.

Tu prends ton téléphone pour aller voir des vidéos stupides car tu refuses de rester avec un silence à la con en sentant ton partenaire avoir le comportement d’un enfant. Tu préfères te concentrer sur autre chose car tu risques (encore) de vriller. Personne ne veut ça. Et ça n’en vaut pas la peine. Tu as l’habitude. Au pire, le reste retournera dans le frigo ou sera donné à Milady. Elle ne mettra pas dix ans à mâcher, en tout cas. Par contre, tu te penches pour aller glisser ta main dans une de ses poches pour récupérer ton vêtement. “Don’t mind me. No panties for the sulky.” Au stade où iel en est, t’es persuadée qu’iel va s’en foutre. En tout cas, tu finis ton plat bien avant lui, pouvant rejoindre à l’aide d’une béquille le canapé après avoir déposé assiette et couverts dans le lave-vaisselle. “If you don’t finish it, I won’t make any report to Maria. Because I’m not that kind of bitch. Just so you know.” Que tu dis malgré tout avec les yeux centrés sur ton téléphone alors que tu remets le film en route. Si Jordan va dormir, tu vas sûrement mettre autre chose pour l’attendre. T’es tellement gentille que tu ne veux pas qu’iel loupe Hugh torse nu à chaque occasion. C’est surtout que tu n’as pas envie de revoir deux fois le même film. A vrai dire, tu te dis que tu devrais aller sur la terrasse pour continuer la décoration de ton plâtre. Ça te changerait les idées. Comme celle d’Elimbah qui te manque un peu plus à chaque fois. Tu as vraiment le mal du pays et ça se sent. Mais tu fais des efforts, ne serait-ce que pour Jordan. Et puis aussi pour toi, à vrai dire. Déjà parce que tu clames que tout va bien pour toi - ce qui n’est pas totalement vrai. Aussi parce que vivre avec une tempête au-dessus du crâne, ce n’est pas agréable du tout. Tu profites d’avoir tout le canapé pour prendre toute la place dans sa largeur, s’amusant des vidéos idiotes que les gens peuvent poster. Y’a pas tout à jeter dans l’humanité, dieu merci.

“Okayyy.” Elle est saoulée par ton comportement et tu es saoulé.e par le sien. Non Jordan, tu es saoulé.e par le monde entier à ce moment précis. Y’a rien qui va. Un de tes problèmes les plus grands dans ta petite tête a été exposé à bien trop de lumière à ton avis. Leurs yeux et leurs jugement sur toi… Comme si tu n’étais pas au courant déjà. Comme si c’était pas assez compliqué comme ça. Au moins elle arrête d’essayer de faire la conversation, elle a compris que ça servait à rien là. Tu continues de manger à la vitesse de la torture la plus lente du monde mais tu progresses. Y’a une partie très loin au fond de toi qui te dit qu’elle est fière de te voir continuer à avaler le repas. Et puis y’a Birdie qui s’approche de toi pour aller à ta poche. “Don’t mind me. No panties for the sulky.” Tes sourcils qui se froncent car t’as l’impression d’être puni alors que tu es en train de faire quelque chose de très dur pour toi. Ca va pas ensemble. Ca te brise plutôt beaucoup le coeur ce simple geste. “If you don’t finish it, I won’t make any report to Maria. Because I’m not that kind of bitch. Just so you know.” Et elle assume d’entré de jeu que tu ne finiras pas. Rien pour t’encourager. Tu te sens totalement seul et jugé incapable. Tu poses ta fourchette car toute ta motivation s’est envolé. Tu n’arriveras pas à finir de toute façon, même Birdie le sait mais c’était beau de rêver pendant quelques instants à chaque nouvelle bouchée.

Tu te lèves, Milady qui descend de tes jambes. Les larmes aux yeux tu prends la direction de la chambre. Tu vas fermer les rideaux et te glisser dans les couvertures dans le noir, c’est ça ton plan. Tu te sens totalement incapable. Y’a pas grand chose qui va ce soir hein Jordan. Mais ça ira mieux demain j’en suis sûr. T’es fatigué.e. Repose toi. Arrête de repasser tout ça dans ta tête. Tu n’étais pas réellement sous des immenses projecteur avec 90 000 spectateurs qui te regardaient manger en attendant de te voir échouer, nan Jordan, même si c’est comme ça que tu le ressens.

Tu as beau agir comme si de rien n'était, tu ne peux pas t'empêcher de flancher brièvement en entendant la fourchette se poser. Un bruit qui signe la fin du combat. Tu ne peux pas être surprise de voir la silhouette de Jordan se lever de table. Tu ne comprends pas l'effort que ça lui demande. Tu n'es pas dans sa tête même si Jordan t'en a beaucoup dit. Cependant, tu ne peux pas deviner certaines choses par la simple force de vos esprits qui sont totalement déconnectés en ce moment. Tu vas finir par le perdre à ce rythme. Tu as visiblement été trop loin pour lui quelque part, tu ne sais pas trop. Tu ne peux que supposer car iel file dans la chambre sans demander son reste. T'es soulée et agacée alors que tu mets un bon quart d'heure avant de te lever du canapé pour aller ranger son assiette. Milady miaule contre ta jambe et ton plâtre. Alors tu prends un sopalin pour ôter la sauce sur les morceaux que tu picores avant de les lui donner. Morceau par morceau, son ronronnement et sa bouille si mignonne suffisant à accomplir le coup de pouce supplémentaire dont tu ignorais avoir besoin. Tu finis par la caresser alors qu'elle se lèche les babines avant de remettre le reste dans une boîte qui atterrit dans le frigo. Finalement, tu vas te mettre Friends pour le reste du temps, car il n'y a pas mieux pour remonter l'esprit. Le tien est particulièrement en berne depuis ton accident et t'as l'impression de merder absolument partout. Un pas de progrès en avant pour dix d'erreurs en arrière.

Quand tu te décides enfin à aller au lit, c'est d'abord batailler dans la salle de bain pour avoir accès à la fermeture éclair de de ta robe. Mais tu as passé plus de trente ans seule, tu peux y arriver et tu y arrives. Puis c'est d'arriver le plus silencieusement possible dans la chambre plongée dans le noir, où tu allumes la petite guirlande au dessus du lit pour voir le dos de Jordan. Tu poses tes béquilles au sol pour être sûre qu'elles ne tombent pas. Puis tu finis par rentrer dans le lit, d'abord de ton côté et sur le dos. Tu observes le plafond, qui devrait être paré d'étoiles lumineuses ou de Miroirs ou les deux, tu maintiens, un moment avant de réussir à te tourner dans le bon sens et malgré ton plâtre pour te coller au dos de Jordan. Tête contre sa nuque, le bras qui glisse autour de sa taille. T'as besoin de lui. Tu ne veux pas le perdre. Iel est un énorme bout de ton monde. Un univers à lui tout seul. Le vôtre. Alors tu fais ce que vous faites le mieux ; établir le contact physique. Les gestes guérissent et apaisent vos mots. L'espace a été suffisant, Jordan semble être tombé chez Morphée, c'est le meilleur moment pour te reconnecter avec lui. Don’t hate me. Tu ne lui en laisseras pas l'occasion. Tu l'aimes trop pour le laisser te glisser entre les doigts. Vous faites une belle paire de bras cassés. Que ce soit physique ou mental. Mais vous êtes solides. Tu t'en assures alors qu'un baiser est déposé entre ses omoplates. I'm sorry. I love you. So freaking much.

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Oh que ça faisait longtemps que tu n’avais pas été te coucher en étant inconsolable, totalement en larmes. Tu pleures encore bien régulièrement dans ta vie, mais pas comme là. Pas avec autant de mal dans ton coeur. En mars dernière ça n’était pas la joie autour de la date anniversaire de la mort de Rosa et t’as lâché quelques larmes en écoutant certaines chansons qui t’ont fait penser à elle. Car oui, tu étais déjà pas bien alors tu t’es fait encore plus de mal en rajoutant les chansons les plus proches à ton coeur. Mais là t’es juste inconsolable, t’es de nouveau l’enfant qui n’est pas pris en considération, que personne ne cherche à soutenir, que tout le monde sait qu’il est bon à rien et qu’il aurait vraiment mieux fait de mourir à la place de sa mère. Tu sais que ce n’est pas totalement vrai tout ça, mais à ce moment précis, c’est ce qui prend le dessus dans ta petite tête. Tu as des problèmes et tu veux les régler, mais c’est compliqué et ça prend du temps. Tu préférais quand tu vivais seul et qu’il n’y avait personne pour te juger du regard quand tu manges car oui, même si elle veut être bienveillante, c’est comme ça que tu le prends. Surtout ce soir. Allez Jordan, ça ira mieux demain, tu es réellement fatigué en plus de vexé autant que bien trop sensible sur le sujet de la nourriture.

Et tu t’endors au bout de presque deux heures. Tu tombes dans un sommeil profond et ça n’est certainement pas une coïncidence si ton sommeil est sans rêve. Un véritable sommeil réparateur alors que les bras de Birdie et tout son corps se sont collés à toi sans que tu n’en sois véritablement conscient. Elle est là ton corps est apaisé automatiquement. Elle fait ce dont tu as besoin, juste être soutenu et aimé.

Tu dors comme une masse, d’un seul trait, pendant six heures. Quand tu te réveilles tu sens Birdie contre toi et tu ne bouges pas car tu es bien. Tu es également encore bien fatigué car ça fait bien longtemps que tu n’as pas totalement rattrapé ton sommeil. Est-ce que tu arriverais à te rendormir ? Tu sais pas. Mais tu fait attention à te tourner dans le lit en pivotant sur ton dos plutôt que ton ventre car noisettes en convalescences oblige et tu vas glisser un bras autour d’elle en nichant ton visage contre son corps. Tes yeux de nouveau fermé car tu veux réellement pas voir de pitié ou quoi que ce soit que tu pourrais prendre mal dans son regard. Tu veux juste apprécier sa proximité dans le silence. Ta main dans son dos qui s’accroche bien à elle. Tu n’es pas seul.e Jordan, elle est là avec toi.

Evidemment que tout ce petit remue ménage ne passe pas inaperçu auprès de ton subconscient qui s’en donne à coeur joie. Une véritable petite peste dans ton esprit en ce moment et cela depuis de longs jours qui te fait vivre des nuits plus ou moins agitées. Dans ta tête en tout cas. Alors que tu réussis à tomber en sommeil assez rapidement, il est si léger que même quand t’as l’impression que Jordan bouge, ce n’est clairement pas le cas. Tes doigts finissent même sous son shirt pour pouvoir se rassurer de sa peau alors que son odeur ne cesse de montrer les mêmes pouvoirs thérapeuthiques que Mister Grenouille. En plus réel. Différemment. Jordan est l’odeur de ton coeur, de ton amour, de ce support que tu n’es pas fichue de lui retourner. Tu vis avec depuis de longs mois et il y a encore des choses que tu ne comprends pas. Tu te forces à te rendormir plusieurs fois, t’attendant à chaque fois à ce que Jordan se dégage de toi, qu’iel tempête de t’avoir près de lui, qu’iel te repousse. Tu ne veux pas que les gens t’abandonnent mais tu n’agis pas en conséquence pour qu’ils restent aussi. Le sentiment de culpabilité se creuse au fur et à mesure et tu portes ton fardeau en repensant encore et encore à ce que tu as pu dire ou faire qui ne lui a vraiment pas plu au milieu de deux assoupissements. Tu profites des frissons de ton corps nu comme excuse pour te coller un peu plus contre lui. Tu n’en as pas besoin. Iel est là, sans bouger. Lui au moins a l’air de dormir sans problème et c’est tant mieux. Jordan en a aussi besoin. Ton partenaire manque cruellement d’un rythme stable. Dans un sens, c’est ce qui te plaît dans votre relation. Vous vivez, vous mangez, vous dormez quand vous le désirez sans suivre le rythme imposé par la société. Mais Jordan gère tellement bien ses émotions, ses ressentis, ses humeurs que tu oublies que la bataille est constante malgré tout. Tu fais totalement l’impasse sur ses problèmes. Voilà comment tu t’en rappelle ; en prenant des petites claques comme celles-ci.

Tu finis enfin par t’endormir, la boule au ventre parce qu’il y a un creux entre vous malgré que tu sois collée à lui. Des choses non dites et tu appréhendes mieux ce que Jordan peut ressentir quand tu te fermes. Quand tu es toi-même allée t’allonger il y a quelques jours de cela. Le même mode de fonctionnement, c’est presque beau à voir. Pour que Jordan en vienne à ça, c’est que l’impact a été réel. Donc tu penses comprendre pourquoi, peut-être, mais en tout cas, le sentiment de culpabilité est présent. Celui de ne pas savoir comment prendre les choses aussi. Tu l’aimes, tu veux son bien mais tu ne l'as pas montré comme il fallait. Ton amoureux est l’épicentre de ton univers depuis des mois. Sans voir et respirer ta vie à travers lui, Jordan est la saveur que tu ne pensais pas adorer à ce point. C’est toujours dans des moments comme celui-là que tu t’en rappelles. Que ça te brise le cœur mille fois de penser qu’iel pourrait te laisser sur le carreau. Mais quand iel a besoin de s’isoler, tu le laisses car toi-même tu sais ce que c’est. Vous vous éloignez pour éviter de casser les pots et de regretter encore plus après. Tu es une spontanée et malheureusement, tu as encore du mal à ne pas laisser certaines ondes prendre le dessus sur d’autres. Mais tu sais aussi que le sentir proche de toi te fait du bien et ça, c’est quelque chose que vous partagez tous les deux. Tu sens quand Jordan bouge de position mais tu n’ouvres pas les yeux. Tu soupires légèrement quand son bras passe autour de toi alors que ton nez se niche de nouveau contre lui. Tu recherches sa présence autant que sa chaleur tout en lui prodiguant physiquement ce que tu n’as pas été foutu de lui donner tout à l’heure ; ton soutien, ton support. Tu es véritablement fatiguée car on ne peut pas dire que ton sommeil est bon mais tu ne dis rien. Au moins, tu n’auras pas eu le temps de faire de cauchemars cette nuit. Jordan ne part pas alors peut-être qu’iel va lui aussi tenter de se rendormir.

Ton bras est toujours autour de lui, sur son ventre cette fois. La meilleure peluche du monde. Tu embrasses sa peau à travers son haut. Tout peut être interprêtés comme des sorry à répétition. De la pommade que tu passes après tes propres méfaits qui n’avaient rien de méchant à tes yeux en premier lieu. La perception des choses est différente d’un individu à l’autre. Tu as l’impression de t’assoupir quelques instants sans savoir vraiment combien de temps ni si tu as vraiment dormi. Tu es bien trop consciente de Jordan, réveillé ou non, ton cerveau cogitant pour savoir si tu dois dire quelque chose ou pas. Au bout d’un certain temps, tu ouvres tes paupières en levant la tête vers lui. Tu l’observes un bref instant avant de te mettre sur ton bras pour pouvoir l’embrasser. Un goût de pardon au bout des lèvres alors que ce n’est qu’un simple petit baiser pour lui faire commencer la journée mieux que celle qui s’est finie hier. Ton visage toujours au-dessus du sien, tu regardes ses traits avec l’amour le plus fort du monde, se demandant ce qui peut bien se cacher sous ce joli crâne que tu n’arrives pas encore à saisir. “Hi, sweetheart.” Ta voix est si basse, si douce, qu’on pourrait à peine croire que tu viens de parler. Tu ne souhaites pas briser la quiétude du moment. Tu fais attention à ne pas perturber ses petites noisettes et leur convalescence, ce qui est très frustrant. Sans toutes vos contraintes physiques, tu serais déjà à moitié sur lui. Tu ne tentes pas un autre baiser, préférant te rallonger avec ta tête à côté et tournée vers la sienne sur l’oreiller. I’ve missed you, que tu penses, aussi stupidement que cela soit. Tu n’as pas envie de remettre les émotions de la veille sur le tapis. Tu as horreur de le faire donc tu ne vas pas lui imposer cela. Alors tu te contentes de lui caresser la joue avec ton pouce avec le coeur tambourinant dans ta poitrine comme un fou. Tu es nerveuse malgré tout et tu aimerais pouvoir savoir quoi dire mais plus tu cherches, moins tu trouves. “J’aimerai bien faire de la peinture aujourd’hui.” Une lubie réelle et une parfaite distraction. Une proposition que tu ne formules pas mais Jordan sait qu’iel est le bienvenu dans tes activités. Ceci dit, maintenant que t’y penses… “J’aimerai bien avoir l’empreinte de ta main sur mon plâtre.” Tu enlèveras un bout de ce que tu as fait pour que ça passe. Ça te donnera une nouvelle piste de décoration. Donc finalement si, tu lui demandes plus ou moins frontalement. Tu as besoin de briser la glace pour ne pas laisser les choses s’étaler. Tu n’aimes pas les conflits, même si tu es très douée pour en provoquer. C’est encore plus compliqué avec l’être aimé avec qui tu partages ton quotidien. I know why I am the way I am. Why I react in some ways or others… - oh non, pas encore ça.

Tu la sens se caler mieux contre toi quand tu t’es retourné.e vers elle. Elle vient même déposer des baisers sur ton corps qui n’a pas su manger cette stupide assiette préparé avec amour par Maria. Allez Jordan, ne te remet pas tout ça en tête. Ca t’en a foutu un coup mais vous restez là tous les deux, dans le confort de votre lit, de votre cocon, dans le silence où juste vos corps parlent et ne disent que l’amour qu’ils ont l’un pour l’autre. Preuve étant que vous ne savez juste pas rester sans vous toucher car vous savez aussi bien l’un que l’autre ça va vous faire le plus grand bien. C’est ce dont tu aurais eu besoin hier alors que tu essayais de passer outre ton blocage pour ingurgité toute cette nourriture. Un baiser d’encouragement si c’était pas des mots. Un hug ou une simple caresse. Tout autant de contact que tu n’as pas eu et que tu aurais aimé avoir. Peut être qu’il faudra que tu le dises à voix haute Jordan pour qu’elle s’en rende compte ? Hmmm. Eh oui. Mais tu étais trop envahis par trop d’émotions, tu n’as pas su penser à ça, tu voulais juste être seul et évacuer ta peine, ta souffrance du moment qui en réveille bien d’autres du passé.

Tu somnoles un peu, ton corps qui profite du silence et de la chaleur de ton oiseau. Tu sens ses baisers sur toi. “Hi, sweetheart.” Voilà que Birdie brise le silence. Elle doit sentir que tu ne dors pas non plus. Tu n’ouvres pas les yeux, tu aimes sentir sa douceur sur ta personne. I need. Ta main qui est sur elle se replace un peu mieux. Oui, tu es réveillé.e. “J’aimerai bien faire de la peinture aujourd’hui.” Elle dit elle voudrait faire de la peinture mais tu entends on devrait faire de la peinture. “J’aimerai bien avoir l’empreinte de ta main sur mon plâtre.” Ta propre main libre qui va jusqu’à tes yeux pour les frotter. T’as les cils qui sont tout collés. « On a tout ce qu’il faut ? » Birdie pourra faire quelques courses si besoin, elle gère avec son plâtre et ses béquilles maintenant. Suffit de commander un taxi. Tu sais que tu peux le faire toi aussi Jordan. I don’t want to go out. « J’ai bien envie de peindre aussi… » Que tu murmures de ta voix cassée du matin. Tu as vraiment très envie de peindre maintenant qu’elle l’a dit. Tu feras son empreinte oui, tu trouves ça mignon comme idée, mais tu veux voir ce qui ressort de ta personne en t’exprimant avec des couleurs sur une toile vierge après un moment aussi intense que celui de la veille. Toi même tu sais pas et l’art t’a toujours aidé à t’exprimer et te faire te sentir mieux après. Tu le fais avec des mots d’habitude, tu l’as déjà fait avec des dessins ou collages, découpages, au cours de séance d’art thérapies, mais avec de la peinture, jamais.