Assit sur le banc face au local de l'association, je bricole ma prothèse afin d'échanger mon pied de marche avec la petite lame de course qui me permet de courir longtemps sur de longues distances. Elle n'est pas aussi grande et moins incurvée que celle que j'utilise lors de sprint, mais elle est plus souple ce qui m'aide, finalement, à moins fatiguer ma jambe droite qui a besoin de moins compenser la propulsion des fibres de carbone. Et j'avoue que je l'affectionne tout particulièrement cette lame-là sans réellement savoir pourquoi. Peut-être est-ce simplement parce que c'était la toute première qui a été créée pour moi et que j'utilise depuis trois ans ? Peut-être suis-je tout simplement attaché émotionnellement à celle-ci, car elle m'a propulsé -littéralement- dans le top 5 lors du marathon de New-york l'année dernière ? L'important, finalement, c'est qu'elle soit agréable à porter et qu'elle m'aide à me garder en forme.

Une fois le bricolage fini, je range le matériel nécessaire dans mon sac et me lève du banc. Après quelques petits sauts pour tester le rebond de la lame, je hoche la tête, satisfait du résultat et attrape mon sac que je vais fourrer dans le coffre de ma voiture. Mais alors que j'allais partir pour mes 15 kilomètres du jour, la porte du local s'ouvre sur personne d'autre que le président de l'association. Si j'ai déjà entre aperçu Jackson à plusieurs reprises, je n'ai jamais eu l'occasion de l'avoir en tant que partenaire de course !

Ainsi, sans plus attendre, je lui adresse un signe de la main et m'approche de lui «Salut Jackson » l'interpellais-je « Je vois que t'es aussi près à courir» no shit Sherlock « Je ne sais pas combien de kilomètre, tu cours en général, mais j'étais parti pour un petit 15 km ..donc si tu veux te joindre à moi... » Proposais-je en haussant les épaules sourire sur les lèvres ?

Après la rencontre avec Drew autour d'un Brunch, j'avoue avoir réellement envie de connaître davantage les gens de l'association. C'est pour cela et parce que c'est la chose la plus naturelle qui me vient à l'esprit, que je vais à la rencontre de Jackson Mills, le président. Je ne le connais pas, je ne l'ai même jamais rencontré et pourtant, j'entends beaucoup parler de lui. Autant par Drew que pars d'autres membres, si bien que ce serait un honneur pour moi de courir à ses côtés et d'apprendre à le connaître. Alors, lorsqu'il accepte avec plaisir ma proposition, je lui adresse un large sourire et hoche la tête «génial ! » m'exclamais-je avec entrain alors que je suis rapidement Mills dans son petit échauffement.

C'est alors qu'il laisse échapper une brusque exclamation qui me stoppe net dans mon élan. Posant mon regard sur lui, je remarque que le sien est, lui, diriger vers le bas et qu'il observe ma lame de course. Pas timide pour un sou, il semble excité comme un gamin face à ses cadeaux de Noël quand il annonce que la lame « semble tellement flex ». Je laisse échapper un rire et fait quelques rebonds comme pour démontrer le fait qu'il a raison. « Exactement !» dis-je en hochant la tête avant de m'immobiliser et baisser mon regard sur ma prothèse « C'est une lame spéciale 'longue distance', plus petite et plus souple que la lame de sprint que j'ai dans ma collection» expliquais-je avant de hausser les épaules « Parfait pour les course d'endurance » je me baisse pour resserrer un peu la vis de l'emboiture « J'ai eu du mal à la fixé parce qu'elle a déjà 3 ans et je ne sais combien de kilomètre derrière elle, mais pour 15 kilomètre ça va déjà le faire » elle ne m'a jamais lâcher, ce n'est pas aujourd'hui en pleine course que ce sera le cas, non ? « Est-ce que tu as tes habitudes de course ? Un parcours que tu aime faire en particulier ? T'es plus course urbaine ou dans la nature que tu trouves ?»

Je vois dans le regard de Jackson qu'il a un bon nombre de questions sur la langue, mais qu'il ne formule pas. N'ose-t-il pas ? A-t-il peur que je me prenne mal ? C'est bien la preuve que le président de l'association ne me connaît pas, ou du moins ne sait-il que c'est un sujet auquel je confronte chaque jour de nombreuses personnes. Au lieu de cela, le jeune homme reste dans le 'politiquement correct' et assume qu'il y a une lame pour tout type de courses « Exactement, oui» dis-je en hochant la tête « Adaptée aux besoins du porteur, mais aussi à sa taille, sa morphologie, son âge… Et puis n'oublions pas les pieds de marches qui sont, certes, moins nombreux et plus standardisé, mais quand même obligé d'être adapté. Et puis si l'amputation est plus haute il y a un grand nombre de genoux mécaniques utilisables qui existe… Bref, tout dépend de l'utilisation quotidienne et de ce que tu comptes faire avec ta prothèse» haussais-je les épaules alors que je me mets en route « Si c'est pour te cantonner aux promenades du dimanche, une lame de course ne sert à rien. Mais si ton but, c'est de participer aux JO alors là t'aurais besoin de plus de moyens»

Je souris doucement puis hausse les épaules lorsque Jackson me demande combien de temps, en moyenne, dure une prothèse « On a le droit à 2 prothèses 'standar' tous les deux ans en moyenne » répondais-je, portant mon regard sur le chemin « Mais faut prendre en compte plein de facteur. Les changements de poids, les douleurs, l'évolution positive ou négative du moignon... Bref, c'est très variable en vrai. Ensuite, même si c'est en fibre de carbone, on n'est pas à l’abri qu'une prothèse casse » je hausse les épaules, détendant un instant mes bras avant de lancer un coup d’œil vers Jackson « Enfin voilà ...Tu remarqueras que c'est un sujet que je maîtrise plutôt bien, donc si t'as d'autre questions, peu importe lesquelles, n'hésite pas » quitte à parler tant, autant essayer de répondre aux interrogations que le président de l'association peu avoir.

Je fini toutefois par changer de sujet en lui demandant quel type de coureur il est et apprend avec une certaine stupéfaction qu'il est plus du style sprinter que coureur longue distances « Ah ouais ok, je vois !» m'exclamais-je avant de laisser échapper un rire à son trait d'humour « Est-ce que tu as déjà réussi à te faire flasher par le radar au bout de la rue ? » Demandais-je en désignant le carrefour qui se trouve à une centaine de mètres devant nous « Allez, go pour le parc, je te suis ! » reprenais-je lorsqu'il m'explique avoir regarder la carte pour trouver un nouveau parcours.

Il nous faut une petite dizaine de minutes pour arriver à ce parc qui borde la zone industrielle désaffectée. Le soleil, lui, commence tout doucement à se coucher, plongeant l'endroit dans sa douce lumière automnale, rendant le tout presque chaleureux. Alors que nous nous engageons sur le chemin en pierre, je me rends compte que l'endroit est complètement désert et que nous somme seul ici. «Eh, ben, si j'avais su qu'on est aussi tranquille ici je serais venu plus tôt » laissais-je échapper un rire, m'efforçant de garder le rythme imposé par Jackson.

Je remarque très rapidement que Jackson n'est pas très bavard. Bien que son regard hurle à la curiosité, son être est tout autre. Il semble avoir une très grosse maîtrise de ses émotions ce qui ferait de lui un acteur hors pair. Toutefois, j'ai comme l'impression que quelque chose à brusquement changé, sa joie et son en train du début semblent avoir fait place à une attitude plus placide, moins prône au bonheur que peut nous procurer une course. Peut-être est-il simplement concentré, peut-être est-il bien moins expansif que ce qu'il m'a fait croire au début. Mais peu importe, s'il ne souhaite pas poser plus de questions, grand bien lui fasse, ce n'est pas moi qui vais l'obligé à le faire.

Ainsi, nous continuons donc la course dans le silence, entrant dans le parc désert. Après avoir couru quelques mètres sur le chemin principal, Jackson bifurque à sur le côté s'engageant sur une pente où il accélère le rythme. Si, dans un premier temps, j'étais tenté, moi aussi, de pousser un peu plus sur mes jambes, je fini par abandonner et reprends le rythme habituel. Je rejoins Jackson plusieurs secondes plus tard alors que celui-ci me demande s'il y avait quelqu'un d'autre que moi sur le parking. Fronçant les sourcils, surpris par la nature de cette question, je l'observe silencieusement puis secoue la tête « Pas à ce que je sache non...pourquoi ?»

La réponse ne tarde pas à tomber : nous sommes suivis. Un instant, je me suis dit que c'était une blague et j'étais sur le point de laisser échapper un rire, mais vu la tête de contenter que tire le président, je remarque rapidement qu'il est vraiment sérieux. « C'est un parc public» haussais-je les épaules « Il est accessible à tout le monde et il y a peut-être une personne qui a décidé de prendre ce chemin-là» répondais-je tranquillement, essayant de dédramatiser la situation et de rationaliser à nouveau l'esprit de Jackson.

« Allez viens, on con-... » je n'en dis pas plus, car un bruit bien trop connu parvient à mes oreilles. Bien que relativement silencieux, je l'ai entendu tellement de fois dans ma vie que je pourrais le reconnaître entre mille : le cliquetis d'un appareil photo. Je me tais, observe et ferme un instant les yeux lorsque je l'entends à nouveau. « merde» soufflais-je en secouant la tête, soupirant doucement alors que je me tourne à nouveau vers Jackson « vient, on y va » dis-je en indiquant la pente descendante. Lorsque nous nous engageons au pas de course plus tranquille sur le chemin, je m'approche de Mills « On est, effectivement, suivi » lui donnais-je, finalement, raison «Mais la seule chose en danger ici, c'est mon image. Et la tienne peut-être. Demain, il y aura des articles sur la 'nouvelle conquête de Livingstone ?' Qui vont sortir dans les magasines et les sites internet bas de gamme » je laisse échapper un rire jaune alors que me redresse et force un peu plus sur ma jambe droite pour décélérer le rythme lorsque nous arrivons à nouveau sur un chemin plat. Faire comme si de rien n'était, c'est ce qu'il y a de mieux dans ces situations.

Si encore, les paparazzi restaient cachés, ça irait encore, les ignorer serait facile. Mais il fallait qu'il finissent par sortir de derrière les arbres et des buissons pour s'approcher et nous barrer le chemin. Ne pas réagir, continuer la course en faisant comme si les 10 personnes ne nous entouraient pas et ne commençaient pas à scander des questions plus personnelles les unes que les autres. Peu m'importe, au final, que Jackson apprenne, par le biais de ces interrogations, que ma mère soit décédée ou que le risque de récidive cancéreuse est énorme chez moi, tout ce que je souhaite, c'est trouver un moyen de semer ces rapaces qui commencent à s'impatienter de ne pas avoir de réponse. Et lorsqu'ils s'impatientent, ils insultent et gueulent.

Ce qui aurait pu être une belle course de fin d'après midi se fini en enfer lorsqu'une horde de paparazzi viennent nous importuner. Autant j'adore mon métier autant je déteste sincèrement ce côté là de ma notoriété. Je pense que jamais je ne m'habituerais au fait que peu importe ce que je fais, ily aura toujours quelqu'un là, près de moi, à me suivre à la trace et à déformer mes propos ou à m'inventer une vie. Si encore ça ne me concernait que moi ça irait, mais là j'entraîne, sans le vouloir, Jackson dans mon sillage et ça c'est bien plus dérangeant.

Nous avançons tête baissées, ignorant les questions et les insultes de plus en plus virulentes de ces hommes. C'est, alors que nous sommes presque arrivé à la sortie du parc que Jackson fini par craquer, demandant vivement s'il souhaitent un procès pour harcèlement. Je ferme un instant les yeux et pince les lèvres, me disant qu'il n'aurait jamais du dire ça, mais je n'ai pas le temps de dire quoique ce soit que les insultent fusent à nouveau, mais cette fois-ci à l'encontre du président. Du coin de l’œil, je le vois de plus en plus tendu tandis que j'observe assidûment notre entourage à la recherche d'une brèche dans le troupeau.

Et celle-ci fini par arriver. Alors que deux homme se sont immobilisé pour observer leur clichés, je lance un coup d'oeil à Jackson, croise son regard et remarque en une fraction de seconde que nous pensons tous les deux la même chose en même temps. Ni une ni deux, nous nous élançons en courant vers la sortie du parc puis vers la zone désaffectée, espérant secrètement que nous trouverons là-bas une cachette digne de ce nom. J'entends encore les hommes s'insurger et leur pas qui nous suivent, mais nous sommes clairement plus rapide.

Je remercie très vivement mes entraînement et mon endurance, mais c'est clairement le genre de moment où je regrette sincèrement de ne pas avoir deux jambes fonctionnelle ou de ne pas avoir le super pouvoir de changer ma lame de marathon avec celle de sprint tout en étant en mouvement. Car très rapidement, la fatigue se fait ressentir dans ma jambe droite qui doit compenser le manque de flexibilité de la gauche. Je force toutefois encore plus afin de garder le rythme et suivre la rapidité de Jackson qui fini par tourner dans un hangar. Nous le traversons jusqu'aux escaliers et je dois redoublé d'attention lorsque mon compagnon de course s'élance et monte les marches 4 à 4.

Je le rejoins quelques instants plus tard sur le toit du bâtiment et ralentis tandis que le sprinter referme la porte derrière moi, la barricadant avec le matériel qui est à notre disposition. M'immobilisant, je me penche en avant et soupire en reprenant difficilement ma respiration.  «Désolé » parvenais-je quand même à dire entre deux respirations haletante. Il me faut encore quelques instants de plus avant d'avoir repris le contrôle total sur mes poumons et l'air  « Désolé» reprenais-je à nouveau  « Que t'ai eu à vivre ça»

Jamais je n'aurais pensé que notre jogging du soir finirait sur le toit d'un bâtiment désaffecté après une fuite devant les paparazzi. Et pourtant, c'est bel et bien là où nous nous trouvons, Jackson et moi, en train de nous cacher à l'air libre face à une porte barricadée. Alors que je m'excuse de lui avoir fait vivre une telle situation, le président de l'association m'assure, d'un geste de la main, que ce n'est pas grave, mais souhaite savoir si ça arrivait souvent. « Plus que je ne le souhaiterais» avouais-je dans un souffle.

C'est alors que Jackson s'accroupit et, dans un mouvement qui n'est pas sans rappeler les militaires, rampes vers le bord du toit m'invitant, avec un signe de la main, a en faire de même. J'ai besoin de quelques instants de réflexion intense pour savoir comment je peux, au maximum, réussir à l'imiter sans faire de bruit. Ainsi, tel un vieillard qui manque cruellement de souplesse, je parviens à me mettre au sol et c'est en essayant, en vain, de coordonner mes mouvements, que je rejoins Jackson au moment où il lâche un « J'hallucine». Lançant un coup d’œil au-dessus du toit, je grimace lorsque je vois les hommes rejoindre le bâtiment sur lequel nous nous trouvons et soupire doucement lorsque le président me dit que nous sommes coincé ici. « Fait chier» grognais-je en mes dents avant de me tourner sur le dos, grimaçant lorsqu'une douleur vient subitement irradier mon genou gauche. M'éloignant le plus possible du bord, je me redresse pour me mettre en position assise et frotte légèrement l'articulation de ma jambe.

C'est ce moment que choisit Jackson pour me souhaiter ses condoléances. Fermant un instant les yeux, je pince les lèvres puis hoche une fois la tête «merci » c'est tout ce que je parviens à souffler tandis que j'étire ma jambe devant moi « Putain, quand on m'avait prévenu que cette lame n'était pas faite pour les sprint ils avaient pas menti» laissais-je échapper entre mes dents serrer, changeant ainsi rapidement de sujet «tout ça à cause de ces connards» je soupire doucement, puis pose mon regard sur ma prothèse, touche rapidement les vis pour vérifier que tout est encore ok prend une profonde inspiration «J'espère qu'ils vont pas venir jusqu'ici sur le toit, parce que monter les marches ça passe encore mais les descendre en courant c'est impossible » En plus avec un genou du côté opposé de ma prothèse qui merde.

Peut-être que les brusques douleurs viennent d'un problème d'alignement entre la lame et le reste de la jambe ? Peut-être que j'ai un peu trop forcé sur l'entraînement ces derniers temps ? Ou se pourrait-il que cette course-poursuite ai déclenché les douleurs liées au cancer qui est en train de récidiver ? Au fond de moi, je sais que ce n'est pas le cas, que ce n'est absolument pas la même sensation que la dernière fois, et pourtant ... Puis-je en être certain ? La dernière fois, la tumeur était dans le pied, peut-être que, si elle est dans le genou, je le ressens différemment ?

C'est la voix de Jackson, disant que de toute manière les vautours ont déjà ce qu'ils recherchent, qui me fait sortir de la spirale infernale de mes pensées qui risquent de m'aspirer bien loin encore. Dans un soupir, je lance un coup d’œil au-dessus du rebord du toit avant de reporter mon attention sur le coureur lorsqu'il me propose de retirer la prothèse si ça peut me soulager. Je plisse légèrement les yeux, réfléchissant, tandis que je dévie à nouveau le regard. Est-ce une bonne chose ? Si les paparazzi découvrent notre cachette, je ne serai sans doute pas assez rapide pour la remettre afin que nous puissions à nouveau nous échapper. Et en même temps, je sais que même si la prothèse reste en place, je ne pourrais partir aussi rapidement qu'avant.

Déglutissant, je finis appuyé sur le petit bouton sur l’emboîture qui me permet d'en sortir le membre résiduel puis retire, en même temps, le manchon et la chaussette de protection. Les sourcils froncés, j'inspecte le moignon et grimace en voyant les hématomes qui commencent déjà à se former «Bon... » Je soupire doucement et secoue la tête, allongeant mes jambes en me tournant vers Jackson. « Tu fais quoi dans la vie ? À part du sprint et fuir devant des vautours de ce genre» changeais-je brusquement de sujet, espérant quelque part que reporter mon attention sur quelque chose d'autre parviendrait à faire en sorte que mes pensées ne cessent de s'emballer sans que je ne puisse les retenir.

J'incline la tête sur le côté, intrigué lorsque Jackson annonce qu'il court après les méchants avant de comprendre en le voyant mimer une arme avec ses doigts. « Un flic» soufflais-je en hochant doucement la tête, souriant en coin « Je suppose que t'as déjà poursuivi des méchants dans des entrepôts désaffectés non ? Ça expliquerait bien pourquoi t'as pas hésité une seule seconde lors de notre course» je laisse échapper un rire amusé qui pourtant se perd doucement en voyant que la mine de Jackson se referme brusquement.

Je comprends facilement et rapidement qu'il est à l'arrêt et que celui-ci est forcé lorsqu'il précise qu'il se consacre surtout à l'association et à quelques gardes rapprochées. « Je vois» hochais-je la tête, compatissant mentalement, ne pouvant qu'imaginer ce que ça ferait que de perdre la passion d'une vie. Si pour une raison ou pour une autre, je devrais arrêter le cinéma, je ne sais vraiment pas ce que je pourrais faire d'autres de ma vie.

L'agent fédéral reprend, sur un trait d'humour, que je devrais plutôt le faire passer pour un garde du corps que pour un éventuel amant. «Ah ça ... » Mon sourire amusé réapparaît rapidement sur mon visage « C'est vrai que t'as le physique pour» hochais-je la tête « Et pis bon ... Disons-le clairement, je ne suis pas homosexuel » haussais-je les épaules «Un jour les paparazzi le comprendrons ça» soupirais-je en secouant la tête « Pas plus tard que le mois dernier ils ont lancé des rumeurs concernant le fait que j'ai une éventuelle liaison avec le mec qui s'est occupé de l'enterrement de ma mère, juste parce que j'ai pensé que se retrouver autour d'un café rendrait la chose moins horrible » je secoue la tête «Le problème en vrai c'est pas que je sois photographié, moi. Qu'on lance des rumeurs où seul moi suis concerné à la limite je m'en fou, mais je déteste qu'il y a des dommages collatéraux et que ces magazines de merde puisse ternir l'image de quelqu'un d'autre » je pince les lèvres et, m'appuyant en arrière sur mes mains, je lève mon regard au ciel avant de fermer les yeux et me masser les paupières « Enfin bon, si j'avais su que ça se finirait comme ça, je serais allé courir seul.»

laissons jouer le destin pour décider de la suite des aventures avec une inspiration d'une idée lancé par @Deborah Brody