Tell all my friends that I'm sorry for leading them on. I made 'em think I was fine but I knew something was wrong. I thought that time would prove, it's all in my head. Now I'm in too deep and alone, and more scared than I've ever been. 'Cause it's so hard for me to be honest these days. I tell myself I'm doing okay, I don't want the world to think I'm weak
Il y avait toujours ce moment de flottement après le sexe, quand l’excitation retombait, quand les muscles se relâchaient, et quand l’esprit se mettait à vagabonder. Défaite de ces pulsions irrésistibles qui lui tiraillaient le bas-ventre chaque fois que Leo l’effleurait de trop près, Albane se sentait à nouveau capable de réfléchir, de rationnaliser. Pire encore, de réaliser ce qu’il venait de se passer. Encore une fois, elle avait cédé à l’envie, s’était abandonnée aux baisers et aux caresses. Elle avait laissé tomber toutes les barrières qu’elle tenait si savamment en place d’habitude dès la seconde où elle avait de son plein gré serré le corps de la blonde contre le sien. La française aurait aimé être capable de prétendre qu’il ne s’était rien passé, se lever et partir comme si cela n’avait pas d’importance. Mais redressée sur le lit, le dos tourné à la Parker, elle pouvait encore la sentir partout sur elle, les images bien trop vivaces dans son esprit. Elle avait aimé ce moment, c’était indéniable. Rester aussi droite sans le moindre regard pour Leo relevait de la torture quand elle savait qu’elle n’aurait qu’à se pencher à nouveau sur elle, faire courir sa main le long de son ventre pour venir réclamer à nouveau. La française aurait sincèrement adoré se sentir épanouie, ravie par ces ébats. A la place, il n’y avait que de la honte et de la culpabilité. C’était une nouvelle traîtrise à ajouter à la liste, une nouvelle tare qui lui reviendrait à l’esprit dès qu’elle retournerait vers Winston. Encore des images qui viendraient la hanter la nuit quand elle n’avait rien demandé. Et cela suffisait à la rendre folle. Elle ne devrait pas faire des choses pareilles, alors pourquoi céder aussi facilement ? Alors qu’elle cherchait ses vêtements pour se rhabiller, dissimuler cette nudité qui l’intimidait de trop maintenant que l’ivresse du sexe était passée, la main de la blonde sur son poignet la fit sursauter. Elle se retourna instinctivement, croisant les prunelles claires de la Parker. Elle lui demandait de rester comme si c’était une option, ou même une idée sensée. Comme s’il serait même cohérent de se recoucher à ses côtés, la rejoindre sous ces draps relevés. Son rythme cardiaque s’accéléra à cette pensée, déjà trop conscient de ce qu’il se passerait si elle cédait. Elle ne saurait pas tenir ses distances. Inévitablement, que ce soit conscient ou non, elle se rapprocherait. Elle se laisserait embrumer à nouveau par le parfum de la jeune femme, par la douceur insupportable de sa peau. Elle se surprendrait à vouloir ses baisers et ses étreintes, quand bien même elle n’avait aucun droit de faire ça. Pourquoi était-ce si tentant de juste accepter ? « Tu sais où me trouver s’il y a un problème. » Même sa voix ne lui semblait pas naturelle alors qu’elle se défit lentement de la poigne de Leo, se redressa sans se retourner. Il s’agissait de fuir, ni plus ni moins, et Albane ne s’en cacha pas quand elle referma la porte de la chambre derrière elle. Tout comme elle ne laissa aucun flou sur ses intentions quand elle referma la porte de la salle de bain à clé derrière elle, venant se réfugier sous l’eau brûlante pour se défaire des sensations. Ce fut seulement ici qu’elle réalisa qu’elle avait cessé de respirer correctement, le cœur trop serré par ce maelström d’émotions. C’était plus qu’elle ne pouvait encaisser pour ce soir, ou même comprendre. Elle aurait dû le savoir pourtant à force que Leo ne savait pas s’immiscer dans sa vie sans que ce ne soit fracassant. La blonde aurait certainement sa mort un de ces jours. Elle, ou les secrets qu’elles finissaient par garder.