Like a question without an answer, like music without its dancers. Like a bird without a song, tell me where did it all go wrong. Like a frame without a picture, like God without a scripture, like me when I know you're gone, tell me where did it all go wrong.

Persuadé de ne pas plaire aux autres, il a toujours été compliqué pour moi d’accepter les compliments. C’est bête, c’est ridicule, c’est sans aucun doute ce que vous devez vous dire mais en toute objectivité ridicule est un mot qui me correspond parfaitement pour me décrire. « … tu ne fais que confirmer ce que je viens de dire. Tu es le seul à ne pas le voir. »  Je doute très fortement être le seul à ne pas le voir mais n’ayant moyennement envie de continuer ce débat je préfère largement laisser couler et me concentrer sur la route – alors que Deborah elle, semble vouloir porter toute son attention sur ma femme qui n’est même pas présente avec nous. « Je ne dirais rien sans la présence d’un très bon avocat. » Alex fait parler d’elle, elle attire l’œil des femmes tout comme des hommes. C’est une femme magnifique terriblement sexy à la plastique plus qu’avantageuse et si j’arrive à rire de toute ça ce soir avec Deborah c’est bien parce que je sais qu’elle n’aurait jamais la moindre chance avec ma femme même si elle le souhaitait sincèrement – mais ce n’est pas le cas parce que tout ça n’est qu’une blague, pas vrai ? « Noooooon, j’oserais pas. » Sa réponse me fait légèrement rire et avant même que je ne puisse lui répondre elle reprend la parole. « Je me contenterais de jalouser votre amour, promis. » « On a beaucoup de chance de s’être trouvés. » Dire que nous avons beaucoup de chance de s’être retrouvés semble être peut-être un peu plus approprié, puisqu’après avoir passé un an et demi en couple quand nous n’avions que vingt ans c’est durant huit longues années que nous avons continué notre vie chacun de notre côté et jamais je ne serais assez reconnaissant de la voir revenue dans ma vie aujourd’hui.

Mais l’heure n’est pas à blablater sur mon couple et comme promis à mon amie, je la raccompagne jusqu’à chez elle dans le but de ne partir que quand elle aura trouvé le sommeil. « Très sincèrement, j’en sais rien. » Je ne pense pas au fait que l’ascenseur puisse ne pas être des plus agréables pour elle ce soir mais je garde dans un coin de la tête de vérifier si Deborah a de quoi calmer son mal de tête qui arrivera demain matin. J’entre dans son appartement juste après elle en premier bien soin de refermer la porte d’entrée derrière moi. « J’aurais préféré que tu ne vois pas ça. » Rapidement je regarde le désordre général de son logement sans pour autant le juger. Un cendrier plein à craquer qu’elle semble essayer de cacher mais qui n’échappe pas à mon attention, une montagne de bouteilles d’alcool vides accumulées sur la table basse de son salon. La vaisselle n’a pas été faite depuis longtemps, une tâche que peu apprécient réellement mais qui ne m’a personnellement jamais dérangée – le ménage tout court est quelque chose que j’apprécie de manière générale. « T’en fais pas, j’ai vu pire. » Ce qui est plus ou moins vrai. Parce que oui, malgré mon côté légèrement maniaque, – très maniaque – quand j’étais moi-même dépressif et au plus bas, l’entretien de mon appartement était clairement le cadet de mes soucis. Moi aussi, j’ai un jour eu le coin d’une pièce rempli de vêtements sales, des bouteilles d’alcool vide stockés dans un endroit peu approprié. L’état de son appartement représente simplement le bordel qui se passe dans sa tête en ce moment-même. Machinalement et sans même réfléchir je la suis jusqu’à son chambre où elle commence à se déshabiller. « Oh, désolé. » que je dis tandis que je me tourne dos à elle le temps qu’elle puisse se changer et une fois plus habillée je me tourne à nouveau vers elle. « Si je mets vraiment trop de temps à m’endormir, te sens pas obligé de rester surtout. J’imagine que ta femme t’attend avec impatience. » Doucement, je secoue la tête de gauche à droite. « Non, je t’ai promis que j’allais rester alors je suis là. » je lui assure. Alex sait que je vais rentrer plus tard qu’à mon habitude, prévenue assez rapidement par message avant que nous ne montions dans ma voiture. Comme je lui ai promis, j’attends qu’elle commence à trouver le sommeil pour bouger, me permettant de chercher dans sa salle de bain espérant dénicher quelque chose pour le mal de tête qui l’attend au tournant dès son réveil demain. Je mets la main sur un sachet d’aspirine que je n’ouvre pas mais que je mets juste à côté d’un verre d’eau que je laisse à ses côtés sur sa table de chevet. Avant de quitter son appartement je m’assure que rien ne soit sur son passage entre son lit et la salle de bain si elle se réveille avec une soudaine envie pressante de vomir. Deborah dort, à présent et c’est après avoir éteint toutes les lumières que je quitte son domicile. Un message lui sera envoyé le lendemain afin de m’assurer que tout va bien de son côté, espérant qu’elle finisse par trouver la lumière au plus vite.

nightgaunt