Depuis le balcon, je regarde Oliver reprendre ses esprits. L'air plus frais de l'extérieur me fait un bien fou. Je tire sur la cigarette comme une fumeuse en manque, la fumée remplie mes poumons dont je rejette une partie. Oliver me rejoins quelques minutes après.
Certainement mon plus grand défaut - la clope. Que je fume, ok … mais je pensais que toi, tu avais un mode de vie plutôt sain. Je me suis planté sur toute la ligne ? C’est ce que je me dis quand je te vois tirer sur ma clope. Je hausse les épaules. Il n'a pas tord. Ma vie est une enfilade de contradiction. Je suis, de manière générale, une personne très paradoxale. Alors fumer mais ne pas boire d'alcool ne serait même pas vraiment choquant. N'est-ce pas le régime mannequin d'ailleurs? C'est d'ailleurs cette idée qui traversa exactement mes pensées.
On dit souvent que le régime des mannequins c'est coke+eau Je prenais un ton très sérieux pour lui faire croire que j'effectuais également ce régime. C'était une énormité. Les occasions n'avaient pourtant pas manqué. Dans toutes les soirées auxquelles j'ai participé, j'ai vu un paquet de gens célèbres s'empoudrer le nez. Je n'ai jamais essayé car j'ai toujours eu peur des répercussions. En voyant sa tête se décomposer étrangement j'ajoutais
mon régime, c'est eau et .. eau? Et une petite clope de temps en temps pour faire baisser la frustration. Je riais tentant de désamorcer la micro fausse bombe que je lui avais lâché. Encore une nouvelle confidence, très vraie cette fois, mais dont il ne pouvait saisir la profonde réalité.
J’vais vite fait prendre une douche - demain je dois être au boulot à l’aube et … t’as dis que j’avais pas à t’impressionner alors … une nouvelle chose que tu ignorais, j’essaie de prendre en main mon manque de sommeil Je lui adressais à nouveau un sourire, à la fois tendre et compatissant. J'étais admirative de son métier et de voir à quel point il était capable de se donner corps et âme pour le faire correctement. Il tapotait sur la baie vitrée pour se donner de la motivation et disparaissait après quelques derniers mots
Fais comme chez toi. Je le regardais s'éloigner puis me tournais vers la rue où la nuit battait son plein. C'était un quartier bien différent du mien. Un monde bien différent que celui que je côtoyais chaque jour. Un bras croisé sur la poitrine, l'autre appuyé dessus, je terminais ma cigarette en regardant ce point de vue de Brisbane que je ne connais pas de la sorte. J'écrasais ensuite le mégot dans le cendrier et rentrait, refermant la baie vitrée après mon passage.
Je me retrouvais seule dans la pièce principale de l'appartement d'Oliver. J'entendais la douche qui coulait, j'en profitais pour ramasser la bière vide au sol et la déposer auprès de la poubelle. J'errais dans cette pièce à la recherche de ce que je pouvais bien faire en l'attendant. Mon regard se posa sur son téléphone. Je restais à le fixer sans bouger puis je fini par m'en rapprocher et le saisir. Pendant quelques secondes, ma méfiance envers lui était revenue mais je me raisonnais aussitôt et le reposait où je l'avais trouvé.
J'explorais le reste de l'appartement, d'un pas discret, comme si j'étais une intrus qui ne devait pas se faire remarquer. Ma visite m'amena directement à la salle de bain. Dans l'embrasure de la porte, je lorgnais sur son corps dos à moi pendant une ou deux minutes. J'oscillais entre mon envie de le rejoindre et mon envie de tenir mon engagement envers moi même; celui de ne pas céder à la tentation. Il fallait qu'on apprenne à ne plus être que deux corps qui se rencontrent. Sur ce, je filais (re)découvrir sa chambre où je ne m'étais rendue qu'à une seule reprise. Ma curiosité m'amenait à ouvrir les tiroirs de son armoire, sans rien chercher de très précis finalement. Je m'enivrais de l'odeur de ses vêtements. Il m'avait dit de faire comme chez moi alors, je jetais mon dévolu sur un t-shirt afin de m'y glisser dedans. Mes vêtements laissé au sol, je m'engouffrais dans son lit, prête à démarrer ma nuit à ses côtés.
@Oliver Dawson 
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