- Ah ouais ? Quelques tours de passe-passe pour entourlouper le poisson, c’est bien ça ? Décidément, je suis bluffée ! Tu me surprends autant que j’ai l’art de te surprendre, en fait. Je m’exclame en riant à tue-tête, comme à mon habitude, parce que lui-même se prend pas au sérieux. Vu qu’il s’autoproclame comme tel. Il se joint à mon rire, et ça me fait penser que ouais, on est bien comme ça. Malgré l’étrangeté de Carl Flint et de sa prétendue insistance. Me mélanger aux autres, très peu pour moi. Mais là, y’a Oliver. Alors, j’ai tout bonnement envie d’essayer et de voir un peu. De jauger, ce qui peut se tramer quand la porte des Flint s’ouvre après la soirée karaoké.
J’acquiesce avec un large sourire entendu. Car oui, j’ai des petites vidéos qui trônent sur mon téléphone comme autant de preuves que le sexagénaire a un déhanché de malade sur la scène. Une moue toujours innocente a été ma marque de fabrique durant tout le temps que Carl s’est produit sur scène. J’ai fait mine que j’adorais, -ce qui n’est pas faux en soi-, et j’ai tout filmé. Avec un petit rire, parce que j’adore cette ambiance. Y’a pas de jugement. Y’a juste des gens animés par la même passion, qui collaborent. C’est aussi pour ça peut-être, que j’ai ouvert un peu de mon monde à mon binôme. Binôme qui d’ailleurs, n’en revient pas.
- Ouais. Carrément. Comme tu me vois. Ou comme tu m’as vue, sur scène. Que je lui réponds, avant d’hausser doucement mes épaules, ayant fait référence à ce film que j’adore. Vu la fin de Fight Club ? Je crois pas non. Mes pieds enfin libérés de leurs charmants bourreaux, je peux profiter des lèvres d’Oliver sur les miennes. Approfondissant cette promiscuité qu’on s’est interdit jusqu’à présent. Je m’enivre encore de sa peau et de ses lèvres, avant de me stopper. De peur, d’être prise en faute. On sait jamais, hein. Bien qu’on soit seuls sur le parking. Je connais pas l’énergumène. Tout ce que je sais, c’est qu’il est peut-être fan de scrapbooking et que sa femme, elle aime faire des napperons. Et, je suis même pas sûre de la vérité. Autant, on va se retrouver dans une soirée de pure folie ! Que je dis en riant, à des lieues de penser que j’ai tapé pourtant dans le mille.
Lorsqu’on arrive chez les Flint, je suis estomaquée. Je ne pensais pas trouver tout le monde en serviette éponge, dans une sorte de soirée privée et V.I.P, pour ceux et celles qui avaient poussé la chansonnette même pas une heure avant. Mon regard gris, n’a pas vérifié l’ombre d’un indice d’une potentielle piscine ou d’un bain à remous. Moi, tout ce que j’ai vu, c’est une potentielle nudité de tout ce petit monde, un peu trop à l’aise avec les flûtes de champagne et les petits fours. Et, dans un fou rire, je suis partie. Prétextant, qu’on allait s’empoisonner l’âme avec mon partenaire. Pour ensuite, courir pieds nus sur le bitume, dans un éclat de rire qui fend le silence ambiant. J’entends toutefois ses pas, qui me suivent. Il s’est joint à la course. Il m’a même dépassée pour bondir dans sa voiture. Et à moi, de me jeter sur le siège passager, m’y couchant presque.
- Planque-toi ! Planque-toi ! Je lui dis ça en plaquant l’une de mes mains sur son torse, pour qu’il en vienne à se coucher à son tour. Sur le siège conducteur. Pardon ! Je pensais pas qu’on allait assister à des … Lupercales ? Même si on est loin de la date estimée, du coup. Je sais pas ce qu’on a vu. Je sais pas. Un silence, avant un autre éclat de rire, presque enfantin. Aucun bruit, parce que Carl, c’est comme le T-Rex de Jurassic Park, son acuité visuelle et basée sur le mouvement. Et perso, j’ai pas envie de perdre la mienne, parce que Carl aura agité sa serviette de bain, pour nous dire de revenir bien gentiment ! Et, un coup de coude. Pour la peine. Avant un geste théâtral de la main, vers la demeure des Flint. Vas-y, je ne te retiens pas ! J’avoue que je peux pas rivaliser avec une accumulation de petits fours et des verres de champagne. J’ai eu le temps, d’apercevoir une fontaine, d’ailleurs. De champagne, je précise. Je le taquine ostensiblement en fronçant mon nez parsemé d’éphélides. Tente l’expérience, et tu me dis ? Que je le questionne doucement, tout en venant chercher ses lèvres avec lenteur.
" Ouais. Carrément. Comme tu me vois. Ou comme tu m’as vue, sur scène. Vu la fin de Fight Club ? Je crois pas non. " " Tu veux me vexer avec cette question ? " répondit-il en prenant un faux air outré quant à la référence à Fight Club. " Je connais pas l'énergumène. Tout ce que je sais, c'est qu'il est peut-être fan de scrapbooking et que sa femme, elle aime faire des napperons. Et, je suis même sure de la vérité. Autant, on va se retrouver dans une soirée de pure folie !" " A broder des napperons ? Génial. J'aime ce genre d'ambiance. " avait-il répondu dans un rire en se frottant les mains comme l'aurait fait un super vilain de dessin animé. Mais c'était eux les idiots qui ne s'attendaient pas à la situation dans laquelle ils allaient mettre les pieds.
" Planque toi ! Planque toi !" qu'elle dit comme s'ils étaient en service, posant une main sur son torse pour l'inviter lui aussi à se cacher des regards. Drôle d'idée étant donné que le type en question avait vu sa voiture sur le parking quelques minutes plus tôt mais rien que pour son rire, il l'avait imité. " Pardon ! Je pensais pas qu’on allait assister à des … Lupercales ? Même si on est loin de la date estimée, du coup. Je sais pas ce qu’on a vu. Je sais pas. Aucun bruit, parce que Carl, c’est comme le T-Rex de Jurassic Park, son acuité visuelle et basée sur le mouvement. Et perso, j’ai pas envie de perdre la mienne, parce que Carl aura agité sa serviette de bain, pour nous dire de revenir bien gentiment ! " Sourire aux lèvres, il tendit le coup pour jeter un coup d'oeil vers la maison des Flint. " Vas-y, je ne te retiens pas ! J’avoue que je peux pas rivaliser avec une accumulation de petits fours et des verres de champagne. J’ai eu le temps, d’apercevoir une fontaine, d’ailleurs. De champagne, je précise. " Il fit semblant de s'éveiller et d'être intéressé à la mention d'une fontaine de champagne mais son sourire amusé trahissait néanmoins le fond de sa pensée. " Tente l'expérience, et tu me dis ? " vint-elle lui souffler tout en venant chercher ses lèvres. Sa main se porta alors à sa joue pour venir se glisser dans sa crinière rousse et ce fut avec tendresse qu'il l'embrassa, souriant contre ses lèvres. " J'crois que t'as tort sur le coup, Redfield " qu'il prononça tout contre ses lèvres, plongeant son regard dans le sien et sans détacher sa main comme pour pouvoir garder cette proximité entre eux. " T'es plutôt pas mal comme gourmandise " ajouta--t-il de cette voix rauque et pourtant doucereuse. Un murmure. Un compliment. Peut-être. Il était juste pas doué pour en faire. Et parce qu'il ne pouvait, ne voulait pas sortir les violons et jouer la carte du mec au grand coeur, il se détacha d'elle pour continuer sur le ton de la plaisanterie : " enfin ... quand t'es pas la plus reloud de la galaxie, t'es plutôt pas mal comme gourmandise " Sourire complice et il posa sa main sur la clef de contact. " On met les voiles et on se contente de nous deux et d'aucune vision d'horreur pour ce soir, ca te va ? " Un coup d'oeil dans sa direction en attendant sa décision. " Chez toi ou chez moi ?" qu'il demanda alors que le moteur démarrait. Une question qui aurait pu paraître abrupte mais elle était souvent présente entre les deux partenaires. Il s'agissait de s'organiser quand on doit cacher à la terre entière - et à soi même - qu'on est dans une relation.
Ils quittèrent ainsi la rue des Flint, la maison des Flint ... et même si Oli avait d'ores et déjà oublié cette petite anecdote, il continuerait à se demander ... qu'était le but de ce genre de soirée ? de cette soirée ? Peut-être des fans de sauna. Il avait lu une fois un article sur les européens et leur passion pour se pavaner dans des saunas ... c'était peut-être des européens débarqués en Australie.
- Moui. Ptet bien. Ça, je le lui assène en remarquant sa petite tête de binôme outré. Lui déclamant par la suite, les passe-temps favoris des Flint, que je ne connais pourtant pas. Ce sont des suppositions, c’est tout. Du moins, c’est comme ça, que je les vois. Et, peut-être pas autrement. Ce que j’aurais dû mais bon, soit. C’est comme ça. Je le savais, qu’au fond de toi, t’étais un type de cette trempe : scrapbooking et broderie sur napperons. Un éclat de rire tendre avant que je lui déblatère mes pensées sur le couple Flint. Carl, même s’il a l’air un peu mou, il n’en demeure pas moins vivace et insistant. Alors, ça m’étonnerait qu’à moitié, qu’il déboule dans la rue juste pour se poster devant nous. Avec sa petite mine de cocker, croyant nous attendrir, parce qu’on est pas restés.
Heureusement, on en est pas arrivés là. Heureusement. C’est ce que je me dis dans mon for intérieur, toujours prise par un fou rire. On a échappé de justesse, à une autre sorte de cataclysme. Et, je me dis que peut-être, je déclinerais à chaque fois les invitations qui se présentent. Histoire de pas me retrouver avec ce genre de soirée, hyper étrange à laquelle on a failli participer. Bien malgré nous, d’ailleurs. Toujours souriante et rieuse, je lui dis qu’il peut y aller et tâter le terrain, hein. Je vais pas lui en tenir rigueur, c’est certain. Mais, j’ai envie de chercher ses lèvres et il me les offre. Avec une sorte de compliment en prime. Made in Oliver Dawson.
- Tort ? Je suis ravie de l’apprendre, tiens. Un petit sourire en coin, avant de l’embrasser à nouveau. Avec plus d’insistance et de passion. Plutôt pas mal, je vais dire que ça passe. Un rire et des iris grises très taquines. Avant un coup de coude dans ses côtes. Je lui offre toujours l’illusion d’être sérieuse, le toisant lui tout en levant mon menton. La plus relou de la galaxie, ça va ouais ? Je t’ai montré l’envers du décor de mes soirées karaoké, tu devrais te prosterner devant tant de gentillesse venant de ma part. Ma tête rousse qui bouge de droite à gauche, avant de lui sourire.
Parce qu’il en vient à poser la question fatidique. Qu’on se pose depuis un petit temps maintenant. À chaque fois, qu’on se voit : ‘chez toi ou chez moi ?’.
- Ça me va, pas de vision d’horreur pour ce soir. Juste toi et moi, ça me suffit. Et, chez moi. Pour faire un roulement ? Ce mot, à lui seul, évoque une sorte de normalité. Parce que ça me fait peur, parce que je m’y suis habituée. Peut-être comme lui, faut dire. Alors, je le laisse conduire jusque dans ma rue, consciente que celle-ci est déserte à cette heure. Un verre, pour célébrer cette non-vision d’horreur ? Que je l’interroge tout en ouvrant ma porte, jetant mes hauts talons sur le sol, et descendant la fermeture éclair de ma robe en dentelle blanche.
Je suis chez moi, je suis libre. Alors, c’est en sous-vêtements de dentelle verte, que je me colle à Oli’, feignant l’ignorance d’être vêtue ainsi. Et, de me diriger vers mon frigo, pour prendre deux bières que lève devant moi, avant une interrogation dans mon regard gris. Les bières ou … ?
- Une bière, ou la gourmandise ? Lui offrant ma démarche chaloupée, non sans sourire agréablement, je lui mets une bière dans la main. Histoire de.
« Tort ? Je suis ravie de l’apprendre, tiens. Plutôt pas mal, je vais dire que ca passe. » Fier comme un paon, c’est l’air qu’il prend à sa remarque avant de se prendre un coup de coude dans les côtes. « La plus relou de la galaxie, ça va ouais ? Je t’ai montré l’envers du décor de mes soirées karaoké, tu devrais te prosterner devant tant de gentillesse venant de ma part. » Il esquissa un sourire amusé, bien trop amusé pour être de bonne augure. « S’il y a une raison que je me retrouve à tes pieds, ce serait pas pour me prosterner … vraiment pas. », qu’il lâcha avec le plus grand des sérieux, lui lançant un regard bien trop rempli de sous-entendus pour être décrit à la vue de tous et toutes ici.
« Ca me va, pas de vision d’horreur pour ce soir. Juste toi et moi, ça me suffit. Et, chez moi. Pour faire un roulement ? » Il tourna la tête vers elle, un sourcil arqué, faussement impressionné par autant d’organisation venant de sa part. « Un roulement ? Madame est organisée en plus. Tu m'impressionneras toujours. » lâcha-t-il en mettant le contact. Mais ce mot « roulement » était surtout là pour rendre la chose moins officielle, pour bien leur faire comprendre que tout était calculé. Tout ? Mais alors qu’était cette visite surprise qu’il lui avait faite ? A la dernière minute ? « Un verre, pour célébrer cette non-vision d’horreur ? » Il se délesta de sa veste alors que la demoiselle passait outre quelques étapes, sous le regard bien trop intrigué de son binôme. Non, il ne parvenait pas à détacher son regard d’elle, de sa silhouette qu’elle lui mettait tout droit sous le nez. Il la suivit même du regard quand elle s’approcha du frigo pour en sortir deux bières. « Une bière ou la gourmandise ? » lui demanda-t-elle en venant la lui confier cette fameuse bière fraiche et qu’il avait amplement mérité ce soir. Mais, bien que cette dernière soit dans sa main, il ne lui avait pas jeté le moindre regard, pas la moindre attention. Non, il ne l’avait pas quitté des yeux elle. Sa main libre s’était posée sur sa hanche avant de glisser sur la courbe de sa fesse pour l’attirer contre lui. « Une bière. » fit-il mine de trancher tout en lui tapotant la fesse avant de se détacher d’elle avec un sourire qui se voulait provocateur mais surtout joueur.
Il porta la bière à ses lèvres pour en boire une longue gorgée, avait fait quelques pas chez elle avant de se caler sur une chaise. La bière au bout du bras, il avait reposé son attention sur elle, intrigué. « Billie, on est des enquêteurs … ca devrait quand même nous triturer l’esprit de savoir ce qu’il se passe dans cette soirée, non ? » finit-il par lâcher avec le plus grand des sérieux. Nouvelle gorgée. « Et sinon c’est vraiment chez les fans de karaoké ce genre de trucs ? Est-ce-que je dois me sentir en danger ici ? » demanda–t-il en levant un sourcil, un sourire taquin aux lèvres.
Mon regard gris le quitte pas, quand il fait son fier et encore plus, quand je lui assène un coup de coude dans les côtes. Avant de percuter facilement et avec expertise son sous-entendu, qui est somme toute sans équivoque. Un haussement de sourcil circonspect avant un rire et un souffle à son oreille, tant qu’on y est. En détachant sciemment chaque syllabe : J’a-do-re-rais. S’il veut que je rentre dans son jeu, il doit savoir avec expérience que je suis clairement pas la dernière. Quand je parle de roulement entre nous, ouais, j’y vois quelque chose de carré. La faute à l’éducation paternelle, ça. Ma mère, c’était l’Artiste de la famille, celle dont j’ai hérité le talent pour le dessin. Alors, que j’ai suivi tout simplement les traces de mon paternel. Finalement. Il faut ce qu’il faut, je crois. Un petit clin d’œil, amusé. Pour appuyer mes propos.
Alors que je lui mets une bière dans la main, lui, ne détache pas son regard de mon corps. Et là, j’avoue qu’il me surprend, en ne succombant pas. Ce qui me fait tendrement sourire et hausser mes épaules, lorsque l’une de ses mains s’égare sur mon fessier afin de nous rapprocher. Tout en le regardant, je bois une gorgée de ma bière, mes lèvres posées contre le goulot. Avant qu’il n’en vienne à me surprendre à nouveau, par ces propos. Qui, je dois l’avouer, font naitre chez moi un pic de curiosité. Alors, je le rejoins. Toujours féline, tandis que je croise mes jambes, ayant pris place sur la chaise en face de la sienne. Pesant le pour et le contre, et réfléchissant surtout, on est peut-être face à quelque chose de bien plus perturbant, si j’en jugeais par les tenues des invités de Carl. Buvant lentement une deuxième gorgée de ma bière, je fixe Oli’ de mon regard gris. Et dans celui-ci, il y a l’appétence du flic en planque. De cette petite envie de découvrir le plus qui se cache derrière. Peut-être.
C’est même sûr. Une main posée sur l’une de mes cuisses nues, je la tapote du bout des doigts. J’ai pas envie de briser une soirée avec lui, alors qu’il m’en a fait l’agréable surprise. Et de l’autre, s’il se passe des trucs vraiment bizarres, on aurait été cons de pas être allés voir. Plus en profondeur, je veux dire. Passant une main dans mes boucles rousses, j’émets un soupir. Tiraillée entre deux sentiments. Deux eaux. Au bout de la troisième gorgée, je repose ma bière, au sol. À côté de mes pieds nus. Avant de lâcher un truc, que je vais peut-être regretter par la suite. Mais, en tant qu’enquêteurs, on aurait la conscience plus ou moins tranquille, non ? De ça, je m’en persuade pour le mieux.
- Tu veux qu’on aille voir ? Ce qui se planque chez Carl ? Quitte à subir des traumatismes oculaires pour le restant de notre vie ? Je le lui dis en riant, m’étant déjà relevée. À la recherche de quelque chose qui me corresponde plus. Une seconde peau, qu’il m’est si facile d’enfiler : un jean noir, un haut noir et mes éternelles Dr. Martens, aux pieds. Même si j’ai encore envie de faire apparaitre l’autre Billie, celle qu’Oli’ aimerait bien revoir à l’avenir. Mais là, il a attisé mon envie de comprendre et d’en savoir plus. Justement Dawson. On va faire notre boulot. On va aller voir. Parce que vu ce que t’as dit, ça intrigue. Je pensais pas Carl, comme ça, tu vois. Comme si j’avais été face à un autre sexagénaire. Et, un rire, lorsqu’il mentionne un certain danger, en étant chez moi. Alors non, je compte pas te découper en morceaux, et te faire manger aux autres potes du karaoké, quand on s’y retrouvera. Si c’est ça qui te fais peur. Dis-je en m’approchant à nouveau de lui, pour poser une main sur sa joue que je caresse. Ready, Buddy
Un autre baiser, avant de désigner ces clés de bagnole. Et, un regard qui l’observe : ‘on reste ici ou on y va ?’
« Tu veux qu’on aille voir ? Ce qui se planque chez Carl ? Quitte à subir des traumatismes oculaires pour le restant de notre vie ? » Elle s’était relevée en prononçant cette phrase et le surprenant même. Il s’était dépêché de boire une longue gorgée de sa bière alors qu’elle avait disparu de son champ de vision. « Justement Dawson. On va faire notre boulot. On va aller voir. Parce que vu ce que t’as dit, ça intrigue. Je pensais pas Carl, comme ça, tu vois. Comme si j’avais été face à un autre sexagénaire. Alors non, je compte pas te découper en morceaux, et te faire manger aux autres potes du karaoké, quand on s’y retrouvera. Si c’est ça qui te fais peur. Ready, buddy ? » Un coup d'œil à sa tenue et il afficha un regard presque déçu même s’il était quand même ravi de la revoir cette Billie là. Elle lui avait presque manqué. Une dernière gorgée de sa bière et il posa les mains sur ses hanches pour déposer un rapide baiser sur ses lèvres sans se lever de sa chaise. « Putain ! Je pensais pas que j’allais à ce point attiser ta curiosité pour ce type, cette enquête … qui n’est même pas encore une enquête. Es-tu à ce point influencable ? » vint-il souffler contre ses lèvres alors qu’il l’attirait davantage vers lui, pour qu’elle prenne même place entre ses jambes. Les mains de l’enquêteur se posèrent alors sur ses fesses alors qu’il la regardait avec ce petit air provocateur : « Tu penses sérieusement que je suis à ce point engagé dans mon boulot de flic ? Au point d’oublier, repousser, refuser ma gourmandise ? » Il alla chercher ses lèvres pour l’embrasser avec tendresse. « J’bosse pas ce soir. J’suis pas de service et n’ai jamais été le meilleur des flics … doooooonc, ton Carl pourrait très bien être un sociopathe … j’ai autre chose en tête là. »
Et il se leva de sa chaise pour la soulever du sol dans un éclat de rires pour la faire s’écrouler dans le canapé qui était à deux pas d’eux. Prise par surprise, il avait eu chaud quand il l’avait entendu rire et la voyait désormais allongée dans ce canapé avec un sourire amusé et sans doute mutin aux lèvres. « T’es mignonne quand t’es naïve au point de croire que je serais capable d’opter pour l’enquête des petits fours. Tu le sais ? » qu’il lui demanda d’une voix rieuse alors que sa main se faufilait déjà sous son haut pour venir et que son nez s’était déjà enfoui dans le creux de son cou pour y déposer quelques baisers gourmands. Une fois encore, ils passeraient la soirée ensemble. A rire. A se taquiner. A regarder la télé, l’un à côté de l’autre, une bière à la main. Ils iraient rejoindre ses draps dans lesquels quelques rires mêlés à des soupirs de plaisir viendront se rejoindre. Ils dormiront l’un contre l’autre après s’être balancé une ribambelle de sarcasmes … Ils prétendront à un roulement, c’était plutôt une routine. Une routine de couple. De couple bizarre mais de couple tout de même.