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 fire above, ice below (bolly)

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Message(#)fire above, ice below (bolly) - Page 2 EmptyVen 8 Juil 2022 - 15:02


Il l’avait vu partir dans l’ambulance des secours. La main d’un collègue s’était posée sur son épaule et l’avait pressée pour lui montrer son soutien. Les portes de l’ambulance s’étaient fermées et il était désormais seul. Amputé de son binôme, il s’était rendu à son tour à l’hôpital et avait attendu comme les autres. Comme les autres alors qu’il était beaucoup plus qu’un collègue mais il ne pouvait pas le dire. Il ne pouvait pas le montrer. Il ne pouvait pas le montrer. Il était un binôme inquiet pour celle avec qui il partageait ses heures de service depuis trop d’années. Elle passait sur la table d’opération et il buvait un café noir atroce qui provenait du distributeur de la salle d’attente des soins intensifs. La balle avait fait quelques dégâts. Elle avait frappé le foie, créant une hémorragie interne … des bribes de mots qu’il avait essayé de comprendre sous le choc. Une nouvelle main se posa sur son épaule. Il attendait. Il attendait encore et toujours … et même lorsque le chirurgien apparut pour leur faire le point, il attendait. Il attendait son éclat de rire, sa blague, quelque chose qui lui montrerait qu’elle était là, toujours là avec lui. « Rentre chez toi, Oli. Va prendre une douche, va te reposer. » qu’on lui avait dit ce soir-là et il avait fini par obéir. Les jours se suivaient et on attendait tous le réveil de la rouquine au sein des soins intensifs. Lui, y compris.

« Oliver ! » le salua une infirmière qui venait de sortir de la chambre de son amie. Elle semblait surprise de le voir de nouveau ici. Il passait tous les jours. Il se prenait un café et passait le plus clair de son temps à côté d’elle, à ne rien dire, à la regarder, à attendre. « Pas de changement » qu’elle lui dit tout en arrivant à sa hauteur, l’air désolé. Sa main vint se poser sur son bras. « Elle va se réveiller, c’est juste une question de temps. » Il hocha la tête. « Elle a de la chance de pouvoir compter sur un partenaire comme vous. » Il releva la tête pour la regarder et esquissa un sourire : « A ma place, elle ferait la même chose … voire elle serait peut-être plus emmerdante que moi … » Et l’idée de l’imaginer harceler les médecins pour avoir des nouvelles l’amuse et il sourit. Le premier sourire depuis quelques semaines. Elle lui tapota le dos avant de disparaitre, le laissant pénétrer dans cette chambre aseptisée qu’il connaissait par cœur. Les machines. Les bips sonores. La lumière. L’odeur. Tout faisait paniquer et rendait la situation importante, tragique. Il cala son gobelet de café sur la table ronde dans le coin de la pièce avant de venir déposer un baiser sur sa tempe. Un simple baiser anodin au cours duquel il ferma les yeux. Quelques secondes.
Et comme d’habitude, il approcha le fauteuil présent dans la pièce de son lit. Il s’y cala pour finalement boire son café tout en lisant un bouquin. C’était ainsi qu’il passait ses heures libres, ses journées de libre … La fatigue, les remords, la mauvaise conscience le rongeaient et il finissait toujours par s’endormir. La main posée sur la sienne, il s’était écroulé de fatigue dans ce fauteuil … n’imaginant pas une seule seconde que sa belle au bois dormant allait finalement se réveiller.


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Message(#)fire above, ice below (bolly) - Page 2 EmptyVen 8 Juil 2022 - 15:55


Fire above, ice below


J’ai plus mal. Du moins, je ne ressens plus rien, pour l’instant. Je suis dans une sorte de songe blanchâtre et aseptisé aux relents âcres des produits qu’on a utilisé pour me soigner. Mais moi, je sais pas que j’ai été emportée dans l’ambulance, sous le regard pour le moins inquiet de mon binôme. Je sais pas que je suis passée sur la table d’opération, durant de longues heures pour retirer un éclat de balle qui avait fait quelques dégâts internes. Notamment mon foie. Il a fallu que les chirurgiens soient minutieux. Impeccables dans leur manière de procéder. Or, étant donné que l’opération a été fastidieuse et que la perte de sang a été bien trop importante pour être contenue si aisément, on m’a plongé dans le coma.

Alors, y’en a qui disent qu’on ressent les choses et c’est vrai. Mais, il nous est impossible de nous exprimer. Notre corps et notre esprit surtout, étant plongé dans une catatonie somme toute relative. Toutefois, je ‘perçois’ des bruits diffus et une odeur en particulier. Parce que je la connais et qu’elle me rassure. C’est celle d’Oliver Dawson, mon binôme. Inconsciemment, je le sais. Cependant, je peux pas m’exprimer. Du coup, je tente de rêver. Y’a des images de mon enfance qui se superposent à cet instant, où j’ai pris la balle et où je suis tombée à terre sur le bitume. Couplées avec cette vision de mon partenaire penché au-dessus de moi. Puis, plus rien. Du noir. Du sombre. De la douleur. Et, mon père qui s’inquiète pour sa fille, parce qu’elle est tombée à vélo et qu’elle s’est écorchée les genoux. Ces souvenirs, je les chéris. Si mes lèvres pouvaient sourire, je le ferais. Mais, tout ce que je possède, ce sont des étranges tuyaux qui me connectent à une machine.

Je suis pas dans la Matrice pourtant. Mais, j’en ressens la déformation. J’aimerais bouger mon index, mais j’y arrive pas. J’aimerais dire aux infirmières quand elles viennent me voir pour des soins et vérifier mes constantes, que je vais bien. Qu’elles peuvent prévenir Olly’, que je vais pas tarder à me réveiller et le rejoindre sur le terrain. Or, y’a rien qui vient. Y’a rien qui s’exprime d’entre mes lèvres. À part, le néant. Le temps, lui, il s’égrène à son rythme étrangement. Tout comme je ne peux pas m’exprimer, je peux pas dire depuis combien de temps, je suis ‘ainsi’. À être amorphe, branchée à ces outils censés savoir comment je me porte alors que je suis dans une sorte de sommeil artificiel. Là encore, y’a mon père qui se fraye un chemin dans mes ‘rêves’, qui n’en sont pas vraiment. Puis, y’a Oli’. Lui, je crois qu’il est toujours là malgré tout. Parce qu’il est bien plus qu’un simple collègue en fait. Et que, si je lui dis rien, ça va me hanter. Mais, comment je peux faire si je peux pas ?

Comme dans un film, j’entends plus distinctement des bribes de voix. Des paroles. Y’a plus ces espèces de parasites en arrière-plan, qui m’empêchent d’entendre. Puis, cette voix, je peux la reconnaitre entre toutes. Et, comme je l’ai dit : y’a son odeur aussi. Si caractéristique et si unique, qu’il m’est tellement facile de l’identifier. En arrière-plan, comme dans certaines scènes hyper clichées, y’a mon géniteur qui me dit que c’est pas mon heure, que j’ai encore du temps devant moi. Que c’est pas pour tout de suite que la grande Faucheuse va me rappeler dans ses rangs. Avec un sourire, je lui fais un signe d’au revoir à mon héros. Une étreinte brève. Et, je me réveille. Après cette impression d’avoir été en apnée bien trop longtemps.

Mon regard gris éreinté balaye cette pièce virginale que je déteste. J’ai jamais aimé les hôpitaux. Qui aime ça, d’ailleurs ? Sur une table, je vois cartes, fleurs et ballons gonflables qui trônent. Merde. Depuis, combien de temps, je suis comme ça ? À être un pied dans la Réalité et dans mon Inconscient ? Puis, mes iris s’arrêtent sur Lui. Il est là. À mon chevet et endormi. Je l’observe quelques secondes avant de venir presser sa main. Pour qu’il en vienne à sentir ma présence. J’avoue que je sais pas la tronche que j’ai avec tous ces tuyaux et tous ces bandages. Mais au moins, je suis là.


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Message(#)fire above, ice below (bolly) - Page 2 EmptyVen 8 Juil 2022 - 16:31


Il s’était endormi. Il parvenait toujours à s’endormir à ses côtés. Seul, chez lui, c’était une autre histoire. Il tournait en rond comme un lion en cage. Ici, avec elle, il était persuadé de ne rien louper. Pourtant, il venait de louper le fait qu’elle ouvrait les yeux. Il loupait son retour à la réalité. La tête pendant sur le côté, le bras tendu vers elle pour poser la main sur la sienne, il s’était finalement endormi et loupé absolument tout. Ce fut la pression de la main de Billie sur la sienne qui le réveilla. Il redressa la tête pour poser son regard sur son profil qu’il connaissait par cœur et qui dans cette situation, dans ce contexte avait quelque chose d’inquiétant au possible. Les paupières lourdes, il la fixait et semblait digérer l’information au ralenti. Elle avait les yeux ouverts. Aussitôt, il se redressa sans lâcher sa main et en s’approchant d’elle. « Bordel ! » poussa-t-il dans un soupir de soulagement, déposant un baiser sur son front comme pour la rassurer et lui dire bienvenue. Il ne voulait pas lâcher sa main mais il ne pouvait pas rester seul ici. Il devait prévenir les médecins. Il devait prévenir la terre entière. Soulagé, il avait la gorge nouée. « Je vais aller cherche un doc’. Je reviens tout de suite. » qu’il souffla avec enthousiasme et un brin de panique tout en déposant de nouveau un chaud baiser sur son front. Il porta sa frêle main vers ses lèvres pour l’embrasser de nouveau avant de se détacher d’elle. Un dernier regard dans sa direction sans pouvoir contenir son sourire. Il souriait. Elle était réveillée. La main posée dans l’encadrement de la porte, il ne voulait pas s’aventurer à une course poursuite. Il ne voulait pas quitter sa chambre au cas où … au cas où elle se rendormait, au cas où il avait rêvé, au cas où. Hélant d’un geste de la main une infirmière, elle comprit aussitôt. « Elle est réveillée. Elle est consciente. Elle m’a serré la main. J’en suis convaincu. » qu’il dit d’une traite sans lui laisser le temps de faire quoique ce soit. Il avait déjà eu le sentiment qu’elle lui pressait la main mais on lui avait parlé de potentielles spasmes voire de sa fantaisie à lui.
Et les choses s’accélèrent. Oli était tapi dans le coin de la chambre aseptisée quand le médecin accompagné d’infirmières fit son arrivée. On lui demanda de sortir alors qu’il libérait la jeune femme de quelques soins désormais superflus. Il était adossé contre le mur à l’extérieur, les mains posées de part et d’autre de son visage. Un sourire idiot était venu s’accrocher à ses lèvres même s’il avait peur … peur que ce ne soit pas pour durer. Peur que ce ne soit pas vrai. Toujours cette foutue peur qui était devenue sa colocataire. « Monsieur Dawson. » Il sursauta presque en entendant son nom, se redressant comme pris en flagrant délit d’une connerie. Les bras croisés, sa main venait triturer ses lèvres tout en écoutant les paroles du médecin qui annonçait qu’elle était bel et bien éveillée. Eveillée mais affaiblie. Elle était constante, ce qui était un bon signe. Il tapa dans ses mains tout en marmonnant un juron : les nerfs lâchaient. Elle avait gagné. Elle était toujours là. « Vous pouvez y aller … mais veillez à ne pas la fatiguer. »

Doucement, il fit son entrée dans la chambre qui désormais avec une autre teinte. Il la percevait autrement. Billie était là, étendue dans son lit. Toujours quelques bips et machines mais beaucoup moins de tuyaux. Il la fixa quelques secondes pour s’imprimer de cette image avant de se diriger vers elle. « Putain ! T’as pas intérêt à me refaire ça. » qu’il lui dit tout en secouant la tête de droite à gauche, s’approchant doucement vers elle pour venir saisir sa main.

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Message(#)fire above, ice below (bolly) - Page 2 EmptyVen 8 Juil 2022 - 17:05


Fire above, ice below


J’imprime petit à petit, ce qui se passe. Mon esprit met un peu de temps à se reconnecter à la Réalité, mais ça a l’air de fonctionner. Il me faut un peu de temps pour m’éveiller réellement. Que tout ça, ne soit plus de la torpeur. Fronçant les sourcils, j’entends Olly’ qui pousse un juron, comme un soulagement. Parce que j’ai pressé sa main, et que je suis pas passée de l’autre côté. Toujours avec attention, je l’écoute : il va chercher un doc’ et il revient tout de suite. De toute façon, je lui fais confiance, là. Je vais clairement pas aller courir le Marathon de Brisbane, comme on l’a fait plus tôt. C’était quand déjà ? Je dois chercher dans mes souvenirs, pour le situer fin Juin. Et, on a été dépêchés sur notre affaire … quand déjà ? En Juillet ? En Août ? Ça me fait un mal de crâne atroce, rien que de rechercher dans mon cerveau.

Mais au moins, j’ai pas perdu les dates. Ma mémoire, est pas altérée. Néanmoins, lorsque je plisse les yeux et que je m’attarde à scruter les cartes de ‘prompt rétablissement’, je me rends compte que ça fait près d’un mois entier, que je suis dans cet état. Et, que je comprends instantanément la panique de mon binôme. Binôme, qui met d’ailleurs un certain temps à me laisser seule alors qu’il est parti en quête d’aller trouver un médecin. Moi, je soupire en scrutant le plafond. Fermant mon regard gris quelques secondes. Je suis en vie. Je suis pas morte. Mais, je suis certainement salement amochée par cette putain de balle, qui m’a perforé l’abdomen. C’est bien ça, qui est arrivé, non ? Avant que je sois branchée à toutes ces machines qui n’ont de cesse de biper et de s’allumer.

Les médecins et infirmières hélés par Oliver se pressent autour de moi. Mesurant mes constantes, vérifiant que je me porte au mieux et qu’accessoirement je suis vraiment réveillée. À certaines questions posées, j’acquiesce d’un hochement de tête rousse. Pour parler, j’ai un peu de mal, ma voix est rauque mais j’essaie. C’est sûrement dans leur processus de vérification. Petit à petit, je m’aperçois que certains tuyaux disparaissent mais je reste toutefois toujours connectée à cette grosse machine qui n’interrompt en rien sa mélodie. Je me connais moi, j’ai envie de tout ôter d’un coup sec : perfusions et tuyaux. Tout ça, pour me barrer loin d’ici. Mais, au vu des explications dispensées par le corps médical, je dois prendre mon mal en patience. C’est donc pas demain, que je vais sortir d’ici. Et. Merde.

Lorsque tout ce groupe s’échappe de ma chambre, je respire bien mieux. Satisfaite de retrouver mon espace, malgré tout. Avec un sourire tendre, je vois débarquer mon coéquipier. Qui … il m’engueule là ? Ou je rêve ? Me redressant dans mon lit avec le plus de précaution possible, je m’empresse de garder ce contact qu’il m’offre. Ma main dans la sienne. Moi, je me fous de tous ces tuyaux, de tous ces bips qui m’emmerdent là. Tout ce que je veux, c’est qu’il me serre contre lui. Parce qu’il m’a atrocement manqué. Qu’il me manque. Et, que j’ai eu cette horrible impression qu’on m’a retiré une partie. Or, cette partie manquante, elle est là. Je l’ai retrouvée.

- Je vais essayer que non, hein. Que je rétorque sur le ton de la bravade, avec cette voix impossiblement rauque, dûe à l’intubation de mon coma ‘forcé’. T’es venu … tous les jours ? Une pause, parce que j’ai besoin d’un peu d’eau avant de continuer sur ma lancée. Tu t’es reposé quand même ? Hein ? Même si je sais que non, vu les cernes sous ses yeux et le tracas dans son regard brun. Et, parce que merde. On refuse rien à une nana qui a bravé le coma : Un câlin. Serre-moi fort. Je me fous des tuyaux, des bips bips et que ça affole les docteurs ou quoi. Tu m’as trop manqué, je veux un putain de câlin.

Voilà. C’est dit.


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Message(#)fire above, ice below (bolly) - Page 2 EmptyVen 8 Juil 2022 - 17:29


« Je vais essayer que non, hein. » Sa voix, il ne l’avait pas entendue depuis trop longtemps. Elle lui avait manqué. Il en avait oublié les tonalités. Il la fixait et soupira de nouveau tout en secouant la tête. Elle était de nouveau là, à dire des conneries. Et bordel ce que cela le soulageait de la savoir de nouveau près de lui. « T’es venu … tous les jours ? » La question le surprenait mais il était plus préoccupé à veiller sur elle, comme si elle était de sucre. « J’allais quand même pas te laisser ici toute seule … tu détestes les hôpitaux. », répondit-il tout en esquissant un sourire amusé. Il la connaissait, pas uniquement parce qu’ils étaient un drôle de couple, amants mais surtout parce qu’ils étaient collègues et partenaires depuis des années. Ils avaient eu l’occasion de parler de leur peur, de ce qu’ils aimaient ou non. Les hôpitaux arrivaient en haut de leur liste. « Tu t’es reposé quand même ? Hein ? » Un rire amusé s’échappa de ses lèvres - il savait la gueule qu’il se tapait. Il le savait car ses collègues le lui répétaient sans jamais s’arrêter : faut que tu dormes, Oli. Faut que tu dormes, que tu manges, que tu te reposes simplement … « Un câlin. Serre-moi fort. Je me fous des tuyaux, des bips bips et que ça affole les docteurs ou quoi. Tu m’as trop manqué, je veux un putain de câlin. » Il laissa tomber la tête doucement, relâchant les muscles de son dos pour finalement venir se poser sur le lit, près d’elle. Certes, il n’avait de place que pour une de ses fesses mais cela suffirait à pouvoir ouvrir son bras et la laisser venir se lover dans le creux de son bras. Il resserra son étreinte quand elle vint se lover dans le creux de son bras et il déposa un tendre baiser sur le haut de son crâne, les paupières closes pour quelques secondes.

Il resta dans cette position pour quelques secondes au cours desquelles il ne parvenait pas à dire quoique ce soit. Il savait que s’il ouvrait la bouche, il finirait par dire des grandes phrases pour exprimer le vide intersidéral qu’elle avait laissé derrière elle. Il finirait par lui dire qu’elle lui avait manqué plus que de raison, qu’il ne pouvait pas s’imaginer une vie sans elle, qu’elle n’était pas qu’une amie, une partenaire, non. Elle était celle qui animait ses journées, sa vie. Elle était celle à qui il voulait penser jour et nuit. Sans la moindre pause. Sa joue vint se coller contre le crâne de la jeune femme et du bout des doigts, il venait caresser la peau de porcelaine qui lui avait tant manqué. Cette scène, cette étreinte lui rappelait sa sœur cadette, la maladie, la leucémie, la mort. Bordel, il avait failli la perdre pour toujours. A cette pensée, il resserra son étreinte. « Crois-moi, tu peux absolument tout me demander … au moins pour les premiers jours. » dit-il en essayant de détendre l’atmosphère, de la rendre moins officielle, moins dramatique bien qu’il ait le sentiment de se noyer dans ses propres sentiments. Desserrant son étreinte, il chercha son regard et posa la main sur sa joue qu’il caressa du bout des doigts. « J’ai vraiment cru que... » Il essaya de commencer à parler mais impossible de finir sa phrase. Il soupira et finit par venir coller son front au sien. Elle était là.


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Message(#)fire above, ice below (bolly) - Page 2 EmptyVen 8 Juil 2022 - 18:00


Fire above, ice below


- Ouais. Je les déteste. C’est une affirmation lâchée dans un souffle. Parce que c’est entièrement vrai. Même si j’ai pas accompagné mon père pour une longue maladie, y’a même pas eu cette attente après une potentielle opération. Parce que pour lui, la balle n’a pas été clémente. Il s’en est pas sorti. Il est mort simplement dans les bras de Lexie. Qui de ce fait, veille sur moi. C’est peut-être elle, qui sait, qui a fait en sorte que je retrouve mon binôme ? Ou mon père. Tout simplement.

Avec un tendre sourire, j’observe Oli’ qui m’a tant manqué. J’ai pas la force de me joindre à son rire, mais je souris quand même. Je l’aime bien sa tête de déterré, du mec qui a pas vraiment dormi en attendant que moi, je me réveille. Je trouve ça adorable, même si maintenant je pense qu’il peut clairement dormir durant une semaine entière. Car, je suis là et je suis pas prête à m’en aller de sitôt. Instinctivement et rapidement, je viens me blottir dans ses bras. Inspirant son odeur. Ça me fait un bien fou. Et, avec le peu de forces que je possède, je l’étreins désespérément. J’ai comme une envie de pleurer, mais ça vient pas. Je suis peut-être trop fatiguée. J’ai peut-être même pas la force de verser une larme, qui sait ? Mais là, je m’en fous. Il est là et c’est tout ce qui compte à présent.

Y’a pas besoin de mots, là. Y’en a clairement pas besoin. Alors que je m’imprègne de sa présence. De tout. Je souris d’autant plus, quand il se fait encore plus proche. Mon regard gris, le contemplant. Je fronce mon nez avec un air mutin quand il m’annonce que je peux lui demander ce que je veux, durant au moins les premiers jours. Faisant mine de réfléchir à une corvée atroce que je pourrais lui refiler, je sais qu’au fond de moi, j’ai juste envie d’une seule chose : qu’il reste. Et pour le reste, j’en ai strictement rien à foutre. Strictement rien à foutre. Mais, je compte quand même ne pas faillir à ma réputation, hein. Je compte bien être piquante comme il faut et être la plus reloue de la galaxie. Non mais.

- Ah ? Tout mais vraiment tout ? Y’a aucune limite ? Je le taquine ouvertement, tout en gardant ce précieux contact. Je pourrais … accessoirement tout te demander … S’il n’y a aucune limite. Un rire rauque, mais un rire quand même cette fois-ci. Puis, je redeviens plus sérieuse. Parce qu’il a des mots à lui qui résonnent dans mes pensées à moi. Alors, j’inspire. Et, j’expire. Hum. Un silence. Tu vas trouver ça tellement mais tellement cliché … Alors que ça l’est pas … Une pause, pour reprendre mon souffle. J’ai vraiment cru que … je te reverrais plus. Que … ouais, on serait plus ensemble. Que … Mais moi, je voulais clairement pas ça. Un autre silence. Parce que tu m’as manqué putain. Et que … Je termine pas ma phrase, je me colle juste plus contre lui. Parce qu’elle est là ma place et que j’y suis bien.


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Message(#)fire above, ice below (bolly) - Page 2 EmptyVen 8 Juil 2022 - 18:28


« Ah ? Tout mais  vraiment tout ? Y’a aucune limite ? » « Tout. », qu’il glissa entre ses questions. « Je pourrais … accessoirement tout te demander … s’il n’y a aucune limite. » Ok, peut-être qu’il doit commencer à s’inquiéter maintenant qu’elle répète plusieurs fois « tout ». Maintenant, il se demandait s’il n’était pas en train de commettre une folie en lui confirmant qu’elle pouvait tout lui demander. Avec son esprit fourbe et fou, elle pourrait avoir l’idée de lui foutre un micro entre les mains et lui demander de chanter quelque chose dans une soirée karaoké. Hors de question. « Hum. Tu vas trouver ça tellement mais tellement cliché … alors que ca l’est pas… » Oliver posa son regard sur la jeune femme. Désormais, il avait peur pour d’autres raisons. Qu’allait-elle lui dire de cliché ? « J’ai vraiment cru que … je te reverrais plus. Que … ouais, on serait plus ensemble. Que … mais moi, je voulais clairement pas ca. Parce que tu m’as manqué putain. Et que … » Oliver l’avait écouté silencieusement. Il l’avait fixé et avait même resserré son étreinte pour qu’elle se sente en sécurité, qu’elle sente sa présence, qu’elle soit persuadée qu’il était là, qu’ils étaient ensemble. Elle était de retour. Il déglutit avec difficulté. « Moi aussi, Billie, moi aussi. » qu’il dit tout en caressant avec tendresse son bras, restant dans cette position. Il n’était pas sûr à quoi renvoyer ce moi aussi. Au fait qu’ils avaient eu la même peur, qu’ils avaient tout les deux voulus se retrouver. Qu’elle lui avait manqué ou alors ce non-dit qu’ils n’étaient toujours pas prêts à prononcer. « Mais tu es là, et je suis là … et ça va aller. » ajouta-t-il avec un peu plus d’assurance, parce qu’il était convaincu que tout allait s’arranger. Elle allait se remettre sur pied. Elle allait revenir au boulot. Il allait même mettre la main à la pâte pour préparer le retour de son binôme, le gâteau, les boissons, la carte et la banderole.

« Je vais rester ici. Je ne bouge pas. », qu’il dit avec la même assurance. Aucune idée si c’était possible ou non, il s’en foutait royalement d’ailleurs. Il ne voulait simplement pas la quitter. Alors, il se dandina un peu sur sa fesse pour se trouver une place un peu plus confortable et se tourna même sur le côté sans pour autant se détacher d’elle. De cette manière, il pouvait la regarder. Il pouvait observer le moindre battement de cils, sourcils froncés. Un sourire tendre prit place sur ses lèvres alors qu’il venait lui caresser avec douceur la joue, frôlant du bout des doigts ses boucles rousses. « J’ai pas envie de bouger et t’as pas encore la force de me virer de ton lit … alors bon, il va falloir que tu me supportes encore un peu. » et ses lèvres s'étiraient en un sourire malicieux, amusé. Il déposa un tendre baiser sur son front, son nez puis sur ses lèvres. Trois simples et candides baisers qui avaient le goût du renouveau.

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Message(#)fire above, ice below (bolly) - Page 2 EmptyVen 8 Juil 2022 - 19:00


Fire above, ice below


- Tout. Eh bien je note. Que je lui assène avec un grand sourire. Bien heureuse qu’il soit là et que je crois que ça, ça me suffit amplement. Je m’en fous de demander des trucs, bien que j’aie ma petite idée sur une envie de le voir donner de la voix à l’une de mes soirées dédiées au karaoké. Mais, je le connais et je sais qu’il ne le fera pas. S’il vient déjà avec moi, c’est parfait. Je peux pas le forcer à pousser la chansonnette. Bien que je le pourrais hein. Je peux être très convaincante, de ça, j’en suis persuadée. Et, il le sait.

Mais, je le libère de cette ‘obligation’. Parce que je dois lui dire, ce que je ressens. Même s’il demeure un non-dit, que je parviens pas à lui avouer. Ni à m’avouer d’ailleurs. Tout ce dont je suis sûre, c’est que plus le revoir, plus le sentir là contre moi, j’en aurais été si malheureuse que j’en serais devenue méconnaissable. Alors là, je profite. Surtout qu’il a l’air de partager les mêmes pensées face à cette étrange épreuve. Je me laisse effleurer par lui, et ma peau frissonne. Je retrouve ce contact que j’ai perdu durant près d’un mois, et ça me rend bien plus vivante. Je me laisse faire, tout en inspirant. Parce que je l’ai dit : je me sens terriblement bien. J’en oublie les tuyaux restants et les perfusions. Les futures allées et venues du personnel médical. Non, je suis dans mon monde. Avec Olly. Et, c’est relativement apaisant.

- Hum. Un silence, avant un sourire tendre. Si je suis revenue, c’est clairement pas pour m’en aller. Non. Clairement pas. Une lueur particulière dans mon regard gris. T’es là. Et hum … c’est ça qui est compris dans mon ‘tout’. Que tu restes. Et … qu’on passe des vacances ensemble. Je sais pas encore où. Un autre silence. Ça, ça me ferait plaisir. Quand je serais rétablie. Je me fous de la destination, tant que t’es présent. Et, un sourire des plus heureux quand il me confirme qu’il reste et ne bouge pas ses fesses de mon lit.

En parlant de lit, je me décale un peu. Pour qu’il ait plus de place et qu’on reste collés. Qu’on se lâche pas. Plus. Y’a toujours de la fatigue qui m’étreint le corps mais je veux pas me reposer. J’aurais tout ce temps, par la suite. Même si je me doute, qu’il va rester ici. Je lui conseille pas de dormir dans le fauteuil, même s’il l’a déjà fait. Je veux qu’il aille se reposer moi. Pour qu’il me revienne en pleine forme le lendemain. Mais tant qu’à faire et parce qu’il est là, je le garde quand même. Je veux CLAIREMENT pas le laisser s’en aller. Vu les tendresses qu’il m’offre. Et, j’acquiesce à ses dires avec un rire plus doux et moins rauque. J’avoue que j’ai pas la force de le virer de mon lit. Et, je veux pas de toute manière. Hors de question.

- J’ai pas la force de te virer de mon lit et j’en ai clairement pas envie. Et, j’ai envie de te supporter, plus qu’un peu. C’est moi, cette fois-ci, qui viens m’emparer de ses lèvres. Pour placer mes doigts dans ses mèches brunes et désordonnées. Pour recouvrer ce contact, que j’ai pas eu durant un laps de temps considérable et que je me ravis d’avoir à nouveau. Mais, si t’es crevé, tu peux aller te reposer, tu sais. Je vais plus m’envoler. Maintenant que t’es là, hein. C’est sous-entendu, mais c’est ça.


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Message(#)fire above, ice below (bolly) - Page 2 EmptyVen 8 Juil 2022 - 19:45


« Si je suis revenue, c’est clairement pas pour m’en aller. Non. Clairement pas. T’es là. Et hum … c’est ça qui est compris dans mon « tout ». Que tu restes. Et … qu’on passe des vacances ensemble. Je sais pas encore où. Ça, ça me ferait plaisir. Quand je serais rétablie. Je m’en fous de la destination, tant que t’es présent. » Il est son tout, tout comme elle est le sien. « Tout ce que tu veux, Billie. On va d’abord veiller à te remettre sur pied.» dit-il avec prudence. Qu’elle se rétablisse, qu’elle soit de nouveau en forme, qu’elle soit de nouveau elle-même. Il la regardait et il se perdait dans les traits de son visage. Il avait cru pendant quelques jours ne jamais voir son visage s’animer de nouveau. Il avait vu les jours devenir des semaines et s’était demandé si elle allait finir par en sortir de cette chambre, de ce couloir, de ces soins intensifs. La voir animée de la sorte, la voir insufflée ce souffle de vie, il en était déboussolé … sans doute toujours un peu sous le choc. « J’ai pas la force de te virer de mon lit et j’en ai clairement pas envie. Et, j’ai envie de te supporter, plus qu’un peu. » Un nouveau baiser vint les réunir. « Mais, si t’es crevé, tu peux aller te reposer, tu sais. Je vais plus m’envoler. » Il posa son regard sur elle, l’air offusqué … un poil outré même. Aller se reposer, loin d’elle alors qu’il attendait cet instant depuis trop de jours. C’était inconcevable, impensable. Il ne parvenait pas à s’imaginer ailleurs qu’à ses côtés. Il avait dû cacher ses sentiments et émotions réelles aux yeux de ses collègues. Billie était une collègue, rien qu’une collègue. On l’avait naturellement tenu à distance. Il n'appartient pas à la famille. Il avait dû rester dans l’ombre jusqu’à ce qu’il avoue à cette infirmière, une nuit de doutes, qu’elle n’était pas comme les autres, qu’elle était particulière. Toujours pas les bons mots mais elle avait compris le principe.

« Je reste là … essaie même pas de me convaincre du contraire, je bouge pas. » dit-il dans un murmure sans la quitter du regard. Elle lui avait manqué. Ce genre d’échange lui avait manqué. Il avait été amputé d’une partie de lui pendant tellement de jours. Ses doigts suivaient l’arête de sa mâchoire avant de venir jouer avec sa crinière. A cet instant, il se moquait d’être surpris. Il ne pensait même pas au fait qu’un collègue, une visite surprise pourrait les surprendre ainsi … il s’en foutait. Pouvoir plonger son regard dans le sien, c’était tout ce qui comptait. Il la voyait alors lutter contre la fatigue, contre l’épuisement de cette conversation de quelques minutes et sa main se posa sur la sienne, ses doigts s’entrelaçant aux siens. « Je reste là et tu te reposes. Je ne te lâche pas. » et dans un murmure, il lui fit cette promesse : « Je ne te lache plus. »

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Message(#)fire above, ice below (bolly) - Page 2 EmptyVen 8 Juil 2022 - 20:25


Fire above, ice below


- Ça me va. Et, j’espère que ce sera bien vite. Parce que j’aime pas être ‘ici’. C’est chiant. En plus d’aimer les hôpitaux, qui aime rester dans un lit, honnêtement ? Bah pas moi déjà. Mais selon les avis des différents médecins que j’ai pu voir, j’ai pas le choix si je veux prétendre retrouver une santé assez rapidement. J’ai pas le choix de suivre tout leur protocole de repos et même de la rééducation. Parce qu’un mois sans marcher, je crois que mes jambes vont avoir du mal à me porter même si je dois me lever pour embrasser Olly’. Mais, il est à côté de moi et j’apprécie. Mais, faudra bien que je suive le processus pour guérir. Même si je sais que ça va être long et intenable.

Or, il est là non ?
Et, ça ne peut bien qu’aller, n’est-ce pas ? Qu’il restera là, à mes côtés jusqu’à ce que je me rétablisse à cent pour cent ? C’est ce que je pense et ce que m’assure son regard brun. Cependant, je me vois déjà être hyper reloue et hyper chiante en prétextant que ça va pas assez vite. Que, ça tarde bien trop pour que je me remette. Parce que je sais que je suis pas patiente. Que tout doit être rapide. Parce qu’on a pas le temps. La preuve en est, cette balle que je me suis prise. Que tout pouvait s’arrêter comme ça, en un claquement de doigts du Destin. Et là, lorsque je me rends compte d’une chose, je me dis qu’inconsciemment j’ai pas tenu ma promesse faite il y a des mois de cela. Avoir des sentiments plus forts pour mon binôme. Là, je le réalise. Au moment où ma conscience tire le signal d’alarme en me soufflant que … si j’étais morte, bah de toute manière, j’aurais rien pu lui dire.

Au moment où je lui dis d’aller se reposer, de prendre soin de lui, il m’observe comme si j’avais dit la plus grosse des conneries. J’avoue que ces retrouvailles avec lui, je les ai inconditionnellement attendues. Ça fait un mois, que je suis bloquée dans cet ‘état’ et la perspective de le revoir a été la plus belle des conclusions. Du coup, j’acquiesce silencieusement. Qu’est-ce que je peux faire d’autre, de toute façon ? Mise à part me blottir encore plus, contre lui. Chercher sa peau. Avoir, ne serait-ce qu’un contact encore plus intime avec lui. Juste le ‘ressentir’. Le toucher aussi. Faire en sorte que mes lèvres rencontrent les siennes à nouveau. Qu’il n’y ait rien qui puisse briser ce geste. Plus rien.

- Honnêtement ? Je crois que j’ai même pas la force de te donner un coup de poing dans l’épaule, pour te faire bouger d’un poil. J’y arriverais pas. Un silence, et un petit gloussement. Puis, je veux pas. T’es là. Je te garde. Hors de question, que tu disparaisses. Mon regard gris l’observe. Longuement. Un moment qui semble suspendu. Hum. Repose-toi avec moi, t’en as besoin aussi. Même si j’ai l’impression qu’un trente-huit tonnes m’est passé entièrement dessus, t’as pas une meilleure tête que moi Dawson. Je le taquine, en souriant. Redevenant sérieuse, tout doucement. Merci. De m’avoir veillée tous les jours. Même si ça devait pas être facile. Une caresse tendre sur sa joue, de ma main laissée libre. Merci, d’avoir été là.


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Message(#)fire above, ice below (bolly) - Page 2 EmptyVen 8 Juil 2022 - 21:55


« Honnêtement ? Je crois que j’ai même pas la force de te donner un coup de poing dans l’épaule pour te faire bouger d’un poil. J’y arriverais pas. » Et cela voulait bien dire qu’elle était mal au poing. « Puis, je veux pas. T’es là. Je te garde. Hors de question que tu disparaisses. » Et ils se regardent. Plongés dans le regard de l’autre, ils se crient des centaines de phrases en silence. Il ne détourne pas le regard. Il ne pourrait pas le faire même avec toute la volonté du monde. Son regard est ancré dans le sien et ne semble pas prêt de s’en détacher. Il aimerait pouvoir lui dire qu’il n’est pas prêt de disparaître, qu’il n’en a pas envie, qu’il n’y a aucune raison qu’il disparaisse. Les semaines passées loin d’elle le lui ont prouvé. Ce serait une folie que de disparaître. « Hum. Repose-toi avec moi, t’en as besoin aussi. Même si j’ai l’impression qu’un trente-huit tonnes m’est passé entièrement dessus, t’as pas une meilleure tête que moi Dawson. » et il rit avec elle après avoir affiché une fausse moue boudeuse. Il savait à quoi il ressemblait. Les traits tirés, fatigués. Oliver n’avait eu droit qu’à quelques jours de « congés » forcés et il avait dû reprendre la route du boulot. Bosser. Faire face au bureau vide de sa partenaire. La paperasse. On lui avait retiré l’affaire : trop émotionnelle et on l’avait mis sur des petits dossiers pour lui tenir la tête occupée sans pour autant le surcharger. « Toujours les mots qui vont droit au coeur. », dit-il sur le ton de la plaisanterie tout en sachant qu’elle a raison. « Merci. De m’avoir veillée tous les mours. Même si ça devait pas être facile. » Loin de là. Il la regarde avec tendresse. « Merci d’avoir été là. »

« Me remercier de quoi ? D’avoir été là ? », demande-t-il un peu surpris, sans pour autant parler plus haut qu’un murmure. Il est toujours prudent, comme si elle pouvait s’évaporer s’il parle trop fort. « Il n’y avait pas d’autre endroit où je pouvais, voulais être … t’as pas à me remercier. » Il s’approche davantage d’elle, comme si cela est possible. « Maintenant … arrête de parler, repose-toi …. D’accord ? » et il attend une approbation de la part de la rouquine. « J’serais sûrement en train de pioncer à côté de toi quand tu te réveilleras. » Il tend le cou pour de nouveau l’embrasser sur le front, priant intérieuement pour qu’elle daigne enfin se reposer, reprendre des forces …

Plus tard, il s’excusera. Il lui demandera pardon. De ne pas avoir su, de ne pas avoir pu la protéger. Plus tard. Pour l’instant, il ne veut qu’une chose : qu’elle soit tirée d’affaire, qu’il en soit convaincu. Pour l’instant, le contexte est beaucoup trop médicalisée pour le mettre en confiance.


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Message(#)fire above, ice below (bolly) - Page 2 EmptyVen 8 Juil 2022 - 22:35


Fire above, ice below


Même si je le voulais au plus profond de moi-même, j’ai pas la force de lui donner un coup de poing dans l’épaule en guise de geste taquin. J’en ai pas les moyens. Et, malgré ce que mon for intérieur me crie, j’en ai pas envie. Oliver, il est très bien là où il est. Très bien avec moi. Et, pour rien au monde je veux que ça change. Pour rien au monde, je veux perdre ça. Lorsque mon regard gris a rencontré le sien de ce brun, qui m’a tellement manqué, je peux pas m’en défaire. Je peux pas m’en détâcher. Parce que hé ! J’ai failli pas le revoir dans son entièreté Olly. Et, je crois que chaque seconde qu’on va passer ensemble à présent, je vais les chérir comme jamais. C’est peut-être con, mais j’ai une seconde chance là. Que je compte certainement pas gâcher.

Je suis bien revenue, parce que je l’embête comme moi seule sait le faire. S’il a cette tête, c’est un peu à cause de moi. Qu’il est resté éveillé pour être à mon chevet. Que ça a pas dû être facile pour lui. Étrangement, je me mets à sa place. Me disant que si ça avait été lui, qui aurait pris la balle à ma place, je crois que j’aurais tourné folle. Que j’aurais été comme une lionne en cage, en ne sachant pas le verdict pour lui. Que j’en aurais fait des cauchemars à dormir sur cette chaise proche de mon lit, où lui-même est allé s’assurer que je veuille bien me réveiller un jour. Non. Je crois que j’aurais harcelé l’hôpital, pour rester. Pour dormir. Pour passer ma vie entre ces murs blanchâtres et bien trop aseptisés. Parce que le laisser seul, aurait été une torture en soi. Et, je crois qu’il l’a vécue, cette torture. Même s’il me le dit pas, je m’en doute. Car, ç’aurait fait pareil pour moi.

- Toujours hein. Tu me connais, à force. Je le lui dis en riant tendrement. Alors que je l’ai pensé, je l’aime cette tête de déterré. Parce que c’est cette tête que je veux voir chaque jour à mon réveil et à mon coucher. C’est cette même tête que je veux voir me sourire, m’embrasser et m’enlacer. Ouais, je te l’ai dit. Merci d’avoir été là. Un petit froncement de nez adorable, alors que je pose doucement ma crinière rousse sur son torse. Et, y’a pas d’autre personne que je voulais voir à mon réveil. Personne d’autre. Y’a bien Cass’ et Lexie, hein. Je les oublie clairement pas. Je les aime. Mais ça n’en demeure pas moins que ce sont pas elles mon partenaire. C’est Oli’.

Hum. Il s’inquiète à raison. Et, derrière ce tracas, je peux clairement avouer que j’ai envie de me reposer, là. Mais, c’est con parce que tout comme lui doit le ressentir, j’ai peur qu’il disparaisse. Qu’en fait, je n’ai été que dans un charmant rêve jusqu’à présent et que quand je vais fermer les yeux pour les rouvrir par après, il ne sera plus là. Parce que je l’aurais ‘rêvé’. Inconsciemment, j’ai pas envie de me reposer. Pas envie de dormir. Mais, mon corps réclame de reprendre des forces et je dois en passer par là. Malgré toute ma bonne volonté, pour rester éveillée et ne pas faire un tour dans le pays si agréable de Morphée.

- Tu bouges pas, t’as promis. Hein ? Tu bouges pas. Y’a un peu de cette panique silencieuse qui franchit la barrière de mes lèvres en un murmure. D’accord pour du repos. Mais toi aussi hein. Là, je le garde étroitement contre moi. Comme un Talisman envers les mauvais rêves. Comme un phare dans les Ténèbres les plus denses. Du coup, je sommeille. Un long moment. Bercée par le rythme de sa respiration.

C’est au bout d’un moment qui me semble interminablement long que je me réveille. Que je sens moins le poids de la fatigue et de la remise sur les rails futurs. Et, je constate qu’il m’a pas menti : il est bien là. En train de dormir, pas avec la meilleure place qui soit. Mais, je crois qu’il s’en fout. Avec une infinie tendresse, je viens nicher ma tête dans le creux de son cou, pour y déposer des baisers. Avant de tout simplement le regarder. M’imprégnant de son visage encore endormi.

Je l’ai observé de nombreuses fois, hein. Mais pas dans ces conditions. Pas dans ce contexte qui aurait pu être tragique. Je caresse les circonvolutions de son visage, me rappelant cet instant où j’ai lâché ma bombe. Où j’ai fait s’imploser le cataclysme. Chose, que j’ai jamais regretté. Et, que je regretterais jamais. Parce qu’il est la plus belle chose qui me soit arrivé dans la vie, et j’en veux pas d’autre. Lentement, je viens chercher ses lèvres pour les embrasser. Me fichant éperdument, si le personnel soignant débarque, si des collègues déboulent pour prendre des nouvelles. Non. Parce que celui qui m’importe, c’est Oliver Dawson. Et nul autre.


- FIN -


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