“Oooooh!” Tu entends son enthousiasme sans le voir car tes yeux sont déjà fermés. Tu t’installes plus confortablement dans le canapé, les jambes tendues. Il est certain que tu risques de t’endormir là et tu as même oublié que le canapé était investi par Tracy et sa meuf. Il en a vu d’autres c’est certain, et tu n’as pas vu quoi que ce soit de dégueulasse. “C’est un bon choix. Ça va bien avec le titre.” Birdie non plus visiblement puisqu’elle est installée au calme à côté avec votre chat. Tu aimes qu’elle approuve le choix et qu’elle confirme même un peu plus. Y’a un doux sourire sur ton visage mais tu n’ouvres pas les yeux pour autant.

Tu bâilles même encore un peu alors qu’elle te secoue légèrement de son pied sur ta jambe. “T’es fatigué, ma crevette à la meringue. Va au lit.” Tu tournes la tête vers elle la laissant toujours bien calée contre le dossier du canapé. Tu ouvres les yeux et tu lui fais un sourire tout doux. Tu aimes ce surnom stupide car y’a vraiment qu’elle pour dire un truc pareil. Tu vois qu’elle a la télécommande dans la main, elle ne va pas aller se coucher tout de suite. « I wanna stay with you. » Car ta cervelle fuse moins quand elle est dans les environs. Si tu te lèves, ça va te réveiller un peu et si tu es tout.e seul.e tu vas commencer à cogiter certainement. Tu ne veux pas, tu veux t’endormir avec elle toute proche. C’est pourquoi tu fais ce qu’on pourrait qualifier de roulé boulet, tu roules jusqu’à la forme de Birdie sur le canapé (c’est pas bien loin en réalité). Tu te retrouves - comme par hasard - avec la tête contre sa poitrine et un de tes bras sur son ventre. Tes jambes se replient et t’es tout contre ton oiseau. Tu vas t’endormir en un temps record c’est certain, tu es fatigué.e mais tu vas t’endormir contre elle que ce soit ta tête sur sa poitrine ou sur ses cuisses. Tu veux rester attaché au bon feeling de la journée qui est totalement inespéré à ton avis. Tu sais pas d’où c’est sorti mais c’est un grand bol d’oxygène et tu en avais besoin plus que tout. Y’a de l’espoir.

Jordan va s’endormir, Jordan va s’endormir, Jordan doit dormir. Iel te l’a dit, la nuit dernière a été longue et pas reposante pour un rond. Ca te chagrine car c’est de ton ressort si ça s’est déroulé comme ça. Oh non, tu ne vas pas commencer à pointer du doigt les coupables, d’autant que chacun est dans sa vérité et dans son tort. Mais déjà que ton partenaire a du mal à avoir des nuits de sommeil complètes, alors si vous ne vous facilitez pas la vie non plus, personne ne va s’en sortir. Sa tête tourne néanmoins vers toi donc iel n’est pas encore totalement parti mais ça ne serait tarder. Tu préférerai qu’iel aille sur le confort du meilleur matelas du monde - ou le deuxième, huhu - plutôt que de se casser le dos et la nuque avec sa position sur le canapé. Tu as le droit à ses petits yeux tout fatigués et à un petit sourire tout doux. Yup, Jordan va s’endormir. « I wanna stay with you. » mais Jordan ne veut pas bouger. Iel a vu la télécommande dans ta main donc la connexion avec le fait que tu ne vas pas venir de suite n’est pas compliquée à faire.

Tu comprends pourquoi, à vrai dire, car t’es pareille. Alors tu plis tes jambes sur le canapé et tu tends le bras alors que ton partenaire vient s’accrocher à toi. Tout contre toi, allongé entre tes jambes, sa silhouette qui veut se faire aussi petite que possible - mais c’est un échec car Mx est grand, qu’iel le veuille ou non - bras et tête contre toi. Ton bras est déjà autour de ses épaules et ta main dans ses cheveux en même temps que t’y dépose de doux baisers. Ca te chagrine (encore) que Jordan va s’endormir sur toi pour des raisons pratiques, mais pour des raisons émotionnelles, tu es plus que ravie d’avoir tout son poids sur toi pour le bercer vers de doux songes apaisants. “Sleep well, my love.” que tu murmures doucement avant de lancer l’épisode de ta sitcom.

Tu restes un sacré moment à regarder ta série, assez pour que tu commences à avoir les yeux qui commencent à fatiguer sévèrement. Tu as beau les avoir vu et revoir, tu kiffes toujours aussi. Et tu adores tellement que tu finis par toi-même t’endormir. Jordan toujours sur toi, la télévision allumée et sur le canapé.

dé de dédé:

Elle tend le bras et c’est juste le seul endroit où tu veux être à ce moment précis. Contre elle et elle te montre qu’elle est à ta disposition pour être ton coussin, ton matelas, ton sanctuaire, ton havre de paix et bien plus encore. T’es tout silencieux en train de profiter du confort de son corps contre le tiens. Tu sens sa main dans tes cheveux avec quelques baisers que tu perçois également. Life is not so bad. Yep. “Sleep well, my love.” Et peut être que t’es déjà dans tes songes, ou en tout cas vraiment pas loin car tu l’entends plutôt loin et tu n’as aucune présence d’esprit de répondre quoi que ce soit. Birdie est magique comme ça.

C’est des léchouilles sur ton visage qui te font émerger. Milady est montée sur le canapé et tu vois le jour qui est levé. Tu vois aussi que vous êtes restés dans le salon. Ton oiseau est endormi à tes côtés. Y’a un doux sourire sur ton visage. Elle ne l’a peut être pas fait exprès mais t’es ravi de ne pas avoir eu à te réveiller pour aller dans la chambre. Tu sais qu’elle est incapable de te porter jusqu’au lit. Tu frottes tes yeux et voit l’heure affiché sur un des murs. Il est presque 9h le matin. Tu as dormi plus de huit heures d’un trait. C’est un record. Psychologiquement tu te sens par défaut en pleine forme et tu ne penses pas être capable de te rendormir après une performance pareille. Mais comme t’es bien contre Birdie et avec Milady tu restes dans le canapé à leurs côtés.

Tu as fait plein de rêves de cette partition que ta grand mère t’a donné y’a deux jours. Tu sais qu’une des premières choses que tu vas faire aujourd’hui c’est jouer le morceau. Tu l’as entendu dans tes rêves et tu dois, il faut que tu l’entendes enfin. Mais en attendant tu prends la télécommande qui est quelque part sur le canapé et tu mets la télé le son tout bas pour ne pas réveiller ton oiseau. Tu vas rester avec elle autant qu’elle est restée avec toi. Y’a pas d’hésitation. T’es bien là, enfin, ça c’est tant que t’as pas essayé de déplier tes membres car les chances que tu aies mal partout sont plutôt grande. Mais tu t’en moques. La nuit fut bonne.

Quand elle se réveillera tu lui déposeras un doux baiser sur son bras. « Good morning sunshine. » Que tu lui murmureras alors que y’a un épisode de Umbrella Academy à l’écran. Tu mets pause bien vite car tu suis vraiment cette série, c’était pas qu’un bruit de fond. « Coffee ? » Que tu demandes plus pour savoir si elle compte se lever maintenant ou pas car oui, café.

Le réveil va être dur. Oh, pas tant que ça quand on a déjà dormi mille fois sur le matelas de ton van, qui n’est certainement pas un palace mais qui a le mérite d’être utile. Mais ta position ne reste pas très naturelle quand même et tu vas sûrement douiller un peu le lendemain matin. Cependant, tu n’y prêtes pas attention quand t’es happée par Morphée et que t’as ton nounours préféré tout contre toi, t’offrant la protection idéale contre les mauvais esprits et les intrus potentiels. Le plus joli des totems et des attrapes-rêves.

Alors la nuit va sûrement se payer à l’addition au réveil mais tu n’as quand même pas trop mal dormi, malgré le fait que t’as veillé tard pour ce que c’était. Tu entends du son avant de voir de la lumière, tes paupières toujours closes alors que tu soupires légèrement, signalant sans le vouloir que tu reviens dans le monde des conscients. Y’a un baiser sur ton bras et une voix qui suit. « Good morning sunshine. » alors ça te fait naturellement sourire car t’es un vrai sunshine maintenant que c’est tatoué sur toi, héhé. Le son est visiblement coupé et tu bâilles tout en étirant tes bras au-dessus de la tête - en enchaînant avec une petite grimace parce que oui, la position est bien foireuse. « Coffee ? » tu finis enfin par ouvrir tes jolies prunelles en lui souriant, tout en passant tes bras autour du cou. “Morning. Yes please.” ton partenaire sait mieux que personne comment te réveiller et ce qu’il te faut pour. Tu te penches pour embrasser ses lèvres furtivement. “On va détester les choix de nos passé!nous de ne pas avoir profité d’un vrai lit.” que tu dis d’une voix encore happée par la fatigue et t’arrachant un nouveau bâillement. Tu reconnectes avec ton corps et tu sens déjà les jambes tirer d’avoir été repliées toute la nuit. Tes yeux vont sur l’écran avec l’image sur pause puis sur votre chat qui a bougé sur le dossier du canapé, te permettant de pouvoir la caresser avec plaisir. Quand Jordan se lèvera, tu vas en profiter pour t’étirer sur toute ta longueur comme un chat, justement. Et tu vas larver dans le canapé, totalement.

“Morning. Yes please.” Pas que tu comptes sauter sur tes deux pieds d’un coup d’un seul à son approbation mais presque… Non pas vraiment. Mais intérieurement tu frétilles oui. T’es incroyable et toi même t’es surpris.e de comment tu te sens. Tu gagnes un baiser sur les lèvres et tu lui en déposes un autre à la suite. “On va détester les choix de nos passé!nous de ne pas avoir profité d’un vrai lit.” Tu fais non de la tête en même temps que tu lui donnes un baiser supplémentaire avant de te redresser. De grimacer et d’approuver intérieurement. « We are old people. » Oh please. Mais c’est la réalité et c’est non sans grimacer encore que tu te mets sur tes deux pieds. Tu t’étires et y’a plein d’articulations de ton corps qui craquent. Ca fait du bien.

Tu files du côté de la cuisine alors que tu entends Birdie s’étirer. Tu la regardes par dessus ton épaule avec un sourire aux lèvres. Mine. Oui oui on sait Jordan. Tu vas allumer la machine à café et les capsules pour lui faire un bon café comme tu sais les faire (y’a rien à faire, la machine fait tout). Mais tu prends une de ses tasses et coupelle favorite. Tu y glisses un chocolat et une fraise tagada à côté de sa cuillère. Ca peut être de la déco, ça peut être de la garniture, ça peut être tout ce qu’elle veut. Si elle les mange pas - ce que tu doutes - tu les mangeras toi. Oui. Même le chocolat qui est un carreau de chocolat noir pour madame. Même lui tu le mangeras. Tu lui apportes ça sur la table basse en embrassant le dessus de sa tête en même temps. Tu retournes bien vite du côté cuisine pour te servir un verre de jus de fruit qui sera ton petit déjeuner. Et après l’avoir englouti, tu te diriges vers le piano droit qui est dans le salon, tu ouvres le couvercle pour libérer les touches. Tu glisses la main dessus et tu te tournes vers Birdie. Si elle ne regarde pas la télé, tu iras chercher la partition. Tu l’as glissé dans ta collection de vinyl donc c’est juste là à côté. Et puis tu liras encore les notes même si tu les connais déjà par coeur mais comme elles sont de sa main ça te fait des choses…

Si elle regarde la télé ta miss tu lui poseras une question. « D’you mind if I play a little? Here. » Car tu as un autre piano oui oui on sait. Tu en as même plus qu’un autre, y’a des synthé et tout le toutim, mais t’as besoin de la présence de Birdie. Tu veux qu’elle entende avec toi pour la première fois.

« We are old people. » tu roules des yeux en voulant taper son cul avec ton pied pour le réprimander mais Jordan est trop haut, t’es trop basse et t’as la flemme de faire plus d’efforts. A la place, tu t’étires de toute part et tu réalises que t’es toujours dans tes fringues de la veille. La ceinture te gêne alors tu la fais sauter. Puis la jupe aussi et voilà comment tu restes habillée de seulement son trop large hoodie dans lequel on peut faire facilement entrer deux toi dedans. Tout reste échoué de l’autre côté du canapé car évidemment que tu ne bouges pas. T’as déjà la main sur la télécommande pour remettre Friends alors que tes yeux vont sur ton partenaire en train d’être tout concentré.e à faire ton café. Jordan est si adorable au réveil avec ses cheveux en bordel, c’est un tout aussi bon spectacle que ta sitcom.

Tu le regardes arriver vers toi avec ton breuvage fumant - hâte hâte hâte - et quand tu te redresses, tu vois qu’iel a même accompagné ton café de petites douceurs sucrées. “Aw, merci, mon wasabi pailleté.” ça se sent que vous avez mangé asiatique la veille, hein. Tu gagnes encore un baiser sur le crâne en même temps que tu caresses brièvement sa cuisse avant que tu ne te penches vers ta tasse et que Jordan file de nouveau plus loin. Tu bailles une nouvelle fois alors que tes prunelles sont accrochées à l’écran. Sans grande concentration car tu vois Jordan bouger vers sa bibliothèque à vinyl pour y sortir des feuilles avant d’aller à son piano, les yeux concentrés dessus. « D’you mind if I play a little? Here. » tu relèves ton attention sur lui avant de hocher la tête en souriant. “Yeah, no, sure, do do.” le piano sera mieux que l’écran de la télévision que tu éteins. Tu n’es vraiment pas une miss écran et encore moins au réveil. Tu lèves ta tasse à tes lèvres avant d’y tremper ta fraise tagada pour l’engloutir toute entière en te calant contre le coussin derrière toi. “Tu vas jouer quoi ?” tu ne te rappelles plus de cette partition, après tout. Si l’air est doux, il y a des chances pour que tu te cales et que tu te rendormes direct. T’es un oiseau qui a besoin de beaucoup de batterie pour les trois jours à venir après tout.

Tu souris de la voir sans sa jupe, uniquement avec ton hoodie. Toujours une vue très agréable. “Aw, merci, mon wasabi pailleté.” Et les plus uniques des surnoms pour ta pomme. Tu es content.e qu’elle apprécie ton geste et petites attentions. C’est pas grand chose mais il ne te faut véritablement pas grand chose pour te sentir apprécié, considéré. Tu n’aurais pas attendu grand chose de ton père oui oui on sait que c’est ce à quoi tu penses Jordan, mais là tout de suite, la place est à ta mère.

“Yeah, no, sure, do do.” Et Birdie est ok, elle a déjà éteint la télé et pas seulement coupé le son, ce que tu trouves très parlant à son propos. Elle veut t’écouter, te donnant toute son attention. Ca te rappelle dans le Uber en direction de la soirée sur la plage il y a mille lunes de ça. Quand ta chanson est passée à la radio et qu’elle n’a pas dit un mot des trois minutes. C’est un véritable exploit quand on s’appelle Birdie Cadburry. Elle est si respectueuse de ton art. C’est très important.

“Tu vas jouer quoi ?” Tes lèvres qui se pincent alors que tu es en train de t’asseoir face au piano, déposant la partition sur le pupitre. « La partition que Maggie m’a donné… » Tes yeux qui vont sur le haut de la page où c’est écrit de la main de Ashley Fisher née Morris : Nurture. Le titre est déjà très parlant et une autre chose c’est que tu as beau avoir répété la mélodie dans ta tête, tu sais que quand elle parviendra réellement à tes oreilles, tu vas être énormément ému. C’est d’ailleurs lentement mais sûrement que tu commences à une main, puis la deuxième qui s’ajoute. Ton coeur bat si vite car c’est elle qui l’a composé. C’est écrit. Au crayon. by Ashley Fisher, 01/11/90. Tu joues du début à la fin. C’est court mais c’est suffisant. Tu regardes la partition plus pour le réconfort de voir son écriture que pour te souvenir de la prochaine note à jouer, car tu la connais déjà par coeur. Et c’est tant mieux car ta vision est trouble bien assez vite et les larmes brouillent le tout. Quand tu as fini la mélodie, tu enchaines de nouveau en recommençant du début. Les yeux fermés, y’a des chances que tu restes une heure à jouer et rejouer ce même morceau. Elle est forcément avec toi là, tu veux pas croire autrement. Il aura fallut plus de trente ans pour partager quelque chose avec elle… Comme quoi la communication avec ton père est à présent rompu à tout jamais mais ça ouvre une nouvelle porte. Tu n’aurais jamais cru que ta mère était pianiste et encore moins qu’une partition pourraient se retrouver dans tes mains. Un vrai miracle auquel tu t’accroches. Le passé ne peut pas être changé mais ce qui est en train de se produire c’est bel et bien le moment présent.

Tu redresses ton buste car tu veux boire ton breuvage encore chaud. Tu auras le temps de poser ta tête bien plus tard, et ça te demande beaucoup d’effort. Le pauvre oiseau est encore tout endormi, c’est mignon à voir. En plus, t’es toute enfouie dans ce grand hoodie encore plus rose qu’hier vu la luminosité de la matinée, ça donne presque l’impression que tu vas te noyer dedans. Bien pour ça que t’aime les mettre, ses hoodies. Ils sont confortables as fuck. Et t’as rien besoin de mettre en-dessous. Et il y a son odeur. L’impression d’avoir un bout de Jordan avec toi. La perfection. C’est cute.

Tu remontes tes genoux à ta poitrine et tu camoufles tes jambes sous le vêtement car t’as un peu frais. Raison de plus de souffler sur ton café avant qu’il vienne te réchauffer l’intérieur. « La partition que Maggie m’a donné… » tu te rappelles maintenant de cette fameuse partition que sa grand-mère lui a donné. T’es certaine de n’avoir jamais vu Jordan aussi ému.e qu’à ce moment-là. C’est comme un air, un héritage de sa génitrice qui vit malgré tout au-delà de la tombe. Tu serais bouleversée tout autant à sa place. C’est beau, comme message. Tu es contente que ton partenaire ait ce beau point commun avec cette mère qu’iel ne peut qu’imaginer malgré les histoires et les anecdotes cumulées ici et là. Il y a un manque qui n’en finira jamais chez lui et ça se sent. Jordan a beau refuser le contact d’autrui, iel se raccroche à toi autant qu’iel le peut. Une mère, une amoureuse, sûrement d’autres squelettes sur la route, ça creuse, ça forge, ça atteint, ça forme. L’air qui monte du piano est si mélancolique à tes oreilles que ça te pique le nez. C’est beau, le piano, mais ça te fout quand même parfois les boules. T’en fermes les yeux, le nez dans ton breuvage que tu commences à boire doucement mais sûrement.

Jordan est sur repeat et toi, tu finis par t’habituer. C’est une vraie berceuse à tes oreilles. Alors forcément, quand tu déposes ta tasse sur la table basse et que tu te rallonges en boule tout en tenant ton coussin, ce n’est pas étonnant que tu finis par t’endormir. Tu ne dis rien, tu pars juste dans le pays des songes une nouvelle fois, la musique te berçant plus qu’il ne le faudrait. Et Jordan peut communier en paix avec sa mère, comme ça.

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Quand tu t’arrêtes enfin de jouer tu restes un long, très long moment devant ton piano. Pris dans tes pensées, tes émotions. Tu sens qu’il y a quelque chose de plus en toi à ce moment là. Tu sais que la vie va changer et dans le très bon sens. Cette sensation de se comprendre, de se trouver. Ta mère était une pianiste et tu as beau vouloir dire ‘comme toi’, non, c’est toi qui est comme elle. Ca ne sort pas de nul part ton amour pour cet instrument en particulier. Toi qui a des piano partout dans la maison - ou presque. Y’a les larmes qui reviennent à tes yeux alors que tu ressens totalement cette connexion avec elle. Quelque chose d’inné. Tu as beau ne jamais l’avoir rencontré, tu lui ressembles profondément dans ce que tu aimes le plus pour couronner le tout. Il est certain que tu vas encadrer cette partition car elle est de sa main. Tu veux la conserver le mieux possible, c’est un de tes objets les plus précieux. C’est un bout de son âme et le titre de la mélodie est aussi très parlant. La date également, elle devait être enceinte comme jamais sur la dernière ligne droite. Elle a écrit ça avec toi dans son ventre et tu ne te souviens pas de la mélodie mais tu sais que tu étais là.

Tu n’as aucune idée du temps qui s’est écoulé et quand tu te décides enfin à bouger tes fesses du piano, tu vois Birdie endormi sur le canapé. Tu te lèves et va te caler contre elle alors que la mélodie est encore en train de jouer et rejouer dans tes oreilles. Tu la serres fort ta Birdie alors que tu te remets à pleurer silencieusement. C’est beaucoup beaucoup d’émotions et que des bonnes. C’est ça l’important. Tu finis par te rendormir également, la tête pleine de la mélodie et ton nez dans les cheveux de ton oiseau, tes bras autour d’elle.

Tu n’as aucune conception de ce qu’il se passe à l’extérieur de ta petite bulle de repos. Ce n’est pas plus mal ; Jordan a besoin de se retrouver seul.e pour ça. Même si tu es présente physiquement, tu aurais eu la sensation de ruiner quelque chose. Alors toi qui t’endors est la plus belle marque de respect que tu puisses lui faire, même si t’en as franchement pas fait exprès. Tu as été tout simplement bercée par la mélodie et pouf. Ton sommeil est tout doux et tu finis par détendre tes muscles une fois endormie. Quand Jordan te rejoint, tu ne le sens même pas. Mais comme à chaque fois, ton corps réagit ; un soupir d’aise franchit tes lèvres alors que ton bras va contre le sien tout en te décalant instinctivement pour lui laisser de la place. C’est juste une réaction réflexe de ta personne, surtout quand c’est Jordan. Le pilote automatique de ton subconscient sait qu’il peut lui faire confiance pour savoir te cajoler et tu n’en ressors que plus apaisée à ton réveil - en tout cas, c’est ce que tu aimes à croire. Ce qui est souvent vrai. Ce n’est pas pour rien que tu préfères t’endormir accompagnée.

En tout cas, quand tu te réveilles une deuxième fois, vous n’avez pas franchement bougé. Le manque d’espace vous en empêche mais c’est parfait pour vous qui appréciez être collés comme des siamois. Tu allais pour regarder si Jordan était réveillé.e mais au même moment, tu entends la porte d’entrée être claquée avec une énergie folle suivie d’un petit sifflement. Tu l’imagines très bien monter les marches quatre à quatre et dans deux secondes, c’est le visage tout souriant et pimpant de Tracy qui apparaît. Autant dire que si Jordan dormait, iel va pas tarder à être réveillé.e, c’est certain.

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« C’est déjà l’heure de la sieste ? » Qu’elle dit alors qu’elle est déjà en train de se rendre jusqu’à sa valise pour y prendre quelques affaires. Toi tu te réveilles grâce au bruit qu’elle fait. Tu te frottes les yeux, encore fatigué.e. Tu ne lui réponds pas car t’as la tête bien ailleurs. Tu restes contre Birdie, ta safe place. « Je vais me prendre une douche. » Qu’elle dit en se dirigeant déjà vers la salle de bain. Tu rouvres tes yeux et regarde Birdie, tu vas déposer un baiser sur son nez (car c’est là que tes lèvres arrivent le plus facilement vu votre position). « She will be gone today. » Que tu dis pour la rassurer peut être ? Tu sais pas si elle était inquiète mais toi tu aurais bien aimé rester plus longtemps à dormir contre le meilleur coussin du monde après cette matinée forte en émotion. Tu aimes beaucoup Tracy mais ce n’est pas la bonne période là nope. Tu retournes te blottir tout contre le corps de ton oiseau, ton visage à moitié dans ses cheveux. « I’d like to go buy a frame or something to protect the music sheet. »  Pour la protéger mais aussi pour la mettre en valeur. Tu respires l’odeur de Birdie, une grande inspiration - junkie - avant de reprendre la parole. « Could you drive me during the day please? » Tu sais pas encore où tu vas la mettre mais tu veux pouvoir la voir plutôt souvent. Dans tous les cas ce que tu veux faire en premier c’est protéger ce papier rempli de valeur à tes yeux.

T’as très envie de prendre une douche et tu iras quand Tracy aura libéré la place. T’as beaucoup pleuré, t’as vraiment besoin d’un bon coup de frais pour enfin attaquer la journée. Tu baisses un peu ta tête pour embrasser la peau de Birdie, juste un petit bisou comme ça parce que tu le voulais. Parce qu’elle est tellement présente pour toi, tu as beaucoup trop de chance.

« C’est déjà l’heure de la sieste ? » tu fais une moue sévère à Tracy mais c’est trop tard ; tu sens Jordan se réveiller et bouger derrière toi. Bon, vois le côté positif ; tu ne vas pas être prisonnière trop longtemps sur ce canapé. Tu as des choses à faire après tout. Tu ne sais pas encore quoi mais tu trouveras bien quelque chose. Cependant, tu ne te décolles pas car Jordan ne bouge pas non plus. “L’heure du réveil, plutôt.” que tu grognes légèrement. Tu aurais été soûlée si elle était arrivée quelques minutes avant et qu’elle aurait encore été ton réveil. Elle l’a déjà été la veille au matin, tu n’as pas envie de remettre ça. « Je vais me prendre une douche. » “Mmh. Fais attention de ne pas être aspirée par la douche. Ca serait fâcheux.” est-ce que tu vas invoquer des esprits pour que ça arrive ? Si tu pouvais, tu le ferais alors que tes yeux la suivent jusqu’à ce qu’elle disparaisse. Elle a l’air un peu trop comme chez elle. Si avant ça ne gênait pas Jordan, maintenant t’es là et tu n’aimes pas qu’elle a l’air de s’en foutre que son ami.e ne soit pas dans la meilleure période de sa vie. Okay, elle n’est pas obligée de le prendre avec des pincettes mais quand même. De ce côté-là, vous êtes différentes et t’apprécies de le noter.

En attendant, ton partenaire doit sentir tes ondes car tu as un baiser qui est déposé sur ton nez. « She will be gone today. » puis des mots qui sonnent comme une promesse. Iel te l’a déjà dit la veille mais t’es persuadée que Tracy pourrait faire sa difficile. “J’espère. Sinon, je balance directement ses affaires dehors.” son amie arrive toujours quand il ne faut pas et là, ce n’est vraiment pas le moment. Tes bras vont autour des siens qui t’entourent et tu serres un peu plus ton dos contre lui. « I’d like to go buy a frame or something to protect the music sheet. » tes prunelles vont sur le piano et les feuilles dessus. Normal que Jordan veuille faire ça. Tu comprends totalement. « Could you drive me during the day please? » ton pouce caresse le dessus d’une de ses mains alors que tu hoches la tête. “Sure. No problem. It’s not like I have things to attend to.” est-ce que ça t’agace d’avoir autant de temps libre, Birdie Cadburry ? Maybe. Jordan vient te donner un bisou dans le cou et tu réussis à atteindre sa tempe. Tu tournes à moitié pour pouvoir le voir. Si tu étais partie pour l’embrasser pleinement, tu vois que ses yeux ne sont pas aussi brillants que d’habitude. Une de tes mains caresse sa joue avant de finalement aller attraper ses lèvres car y’a rien à dire là-dessus. Ce n’est pas surprenant que ton partenaire ait pleuré. L’émotion, sa mère, la musique, le piano, ça fait beaucoup. Alors tu préfères lui montrer ta tendresse de la plus douce des façons. T’es là, toi. Tu ne bouges pas.

“L’heure du réveil, plutôt.”
“Mmh. Fais attention de ne pas être aspirée par la douche. Ca serait fâcheux.”

Tu l’entends ta lionne qui montre les crocs et ton coeur qui se gonfle d’amour pour elle alors que tu te réveilles doucement. Il est certain que Tracy va partir après sa douche. Si elle ne le fait pas d’elle même, ce sera par ton aide. Elle sait, ça devrait bien se passer. Tu es confiant.e. Tu te sens tout apaisé.e de cette sieste impromptu. “J’espère. Sinon, je balance directement ses affaires dehors.” Elle te garde bien contre elle et tu te sens comme si t’étais minuscule alors que la réalité est toute autre. Tu es le grand model de vous deux.

“Sure. No problem. It’s not like I have things to attend to.” Tu espérais cette réponse là et tu refermes les yeux brièvement en soupirant de contentement. Quand tu rouvres les yeux ils sont plantés dans ceux de Birdie et elle vient t’embrasser. Tu réponds au baiser avec douceur alors que tes bras se serrent un peu plus contre elle. « On pourra faire un saut au magasin de Jeremy aussi ? Je veux acheter quelques bricoles pour les gosses. » Tu parles des Mendez que tu vas voir bientôt, chez Maria, pour l’anniversaire de Rosa. Tu aimes trop les rassemblements familiaux comme ça et tu aimes encore plus quand tu as de quoi faire plaisir aux enfants. « D’you want to come by the way ? » Que tu demandes naturellement car tout est mieux avec Birdie et tu ne vois pas de problème pour la simple et bonne raison qu’il n’y en a juste pas. « It’s Rosa’s Birthday at the end of the month. » Vous n’y êtes pas encore, mais tu préviens en avance c’est bien. Rosa fait parti de ton passé, vous l’avez répété à maintes reprises. Birdie est déjà venue chez Maria pour l’anniversaire de Linda, ça s’est très bien passé. Tout cela n’a rien à voir avec le fait que tu as esquivé Maria comme un pro depuis deux mois et que tu as un petit peu peur de sa réaction si jamais ta sobriété venait sur le tapis. D’ailleurs à ce propos, tu as aussi prévu de ne pas boire ce jour là chez elle. C’est pas mal d’avoir peur de sa belle mère pour sa santé hein Jordan; Fuck you.

Il y a l’eau au loin qui se fait entendre et tu vois ça comme le début de la fin du séjour de Tracy. Elle a beau être canon, cela n’excuse pas tout. Okay, t’exagères un peu mais elle utilise la demeure de Jordan - enfin, la vôtre - comme un hôtel de passage. Ce qui en soit ne serait pas dérangeant, bien au contraire puisque vous pouvez profiter de vos instants seuls malgré tout. Mais ça serait mieux si elle était plus discrète - et oui, c’est Birdie Cadburry qui pense ça. Fais ce que je dis, pas ce que je fais, vous connaissez ?

En tout cas, tu oublies vite Tracy quand tes lèvres se plantent sur celles de Jordan, ta main contre sa joue pour le maintenir contre toi. Même si ton amoureux n’a aucune intention de se déloger de sa place vu les bras serrés qui te tiennent contre sa silhouette. « On pourra faire un saut au magasin de Jeremy aussi ? Je veux acheter quelques bricoles pour les gosses. » oh, alors là… Il n’en faut pas plus pour que tes yeux s’illuminent. “We definitely have to.” entre embêter Jeremy sur son lieu de travail et s’extasier des poupées, des voitures et des peluches qu’il y a, autant dire qu’il n’en faut pas plus pour t’exciter comme une gosse - c’est le cas de le dire. « D’you want to come by the way ? » tu fronces des sourcils. Iel vient de te demander de l’accompagner, pourquoi iel te demande si tu veux venir ? “Well, if I drive you there… Yes, obviously.” tu ne comprends pas pourquoi cette question, comme si tu allais attendre sagement dans la voiture alors qu’il y a littéralement le paradis sur terre à quelques pas. C’est mal te connaître.

« It’s Rosa’s Birthday at the end of the month. » tu t’en rappelles vaguement. Sans offense, ce n’est pas une date que tu as retenue. Tu te rappelles seulement que ce n’est pas loin de celle d’Harry Potter. La veille, la même que Neville, non ? C’est quelque part par là, en tout cas. “Yeah…” que tu dis d’un ton dubitatif car tu ne comprends pas non plus pourquoi Jordan te précise ça. Avant de… Connecter tes neurones. “OH. Tu veux que je vienne chez Maria pour l’anniversaire de Rosa ?” bien joué, Sherlock. “Ca a plus de sens. Je comprenais plus rien.” que tu dis en tapant ta main sur ton front, la tête sur le coussin et le regard toujours sur Jordan. “Ca fait un moment que t’as pas vu Maria.” que tu dis l’air de rien avant de faire une moue de nouveau dubitative. “Isn’t weird if I show up for… That ? It’s not like Linda’s birthday… It’s your wife’s birthday. Sounds a bit weird, no ?” t’aimerai bien revoir Maria mais tu n’es pas sûre de ces conditions-là. Tu as peur de ne pas être très à l’aise. Ils vont célébrer la mémoire d’une personne que tu n’as pas connu et qui se trouve être toujours la femme officielle - même si décédée - de ton partenaire. Tu aimes faire dans l’originalité mais pas dans l’indécence ni dans l’irrespect.