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  (Amelyn #74) ► PARANOID ANDROID

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Message(#) (Amelyn #74) ► PARANOID ANDROID - Page 3 EmptyMar 6 Sep 2022 - 4:17




PARANOID ANDROID
Callum n’est pas seulement le garde du corps de ma famille, il est aussi un ami fidèle devant lequel je ne rougis pas à cause de mes travers. Je me moque qu’il soit témoin de mes faiblesses liées à l’alcool, à mes crises de paranoïa - sont-elles rares ? - ou de mes exigences irraisonnées par rapport à la sécurité de mes proches. Les sbires du Club, les agents de sécurité du casino, ils sont la cerise sur le gâteau, mais sont-elles bien rouges ? Bien sucrées ? Pas trop mûres ? Ne sont-elles pas à deux doigts de se gâter ? Lequel d’entre eux serait susceptible d’accepter un pot de vin ? Lequel couchera le premier dans le lit de la corruption ? Je ne peux pas ignorer ces craintes-là. Je le souhaiterais : je n’oserais pas. Je me détesterais si, ma garde baissée, il arrivait malheureux à Micah ou à Raelyn. Je ne peux me permettre de détourner mon regard de mes soleils : j’aurais trop à perdre. Dès lors, je concède à ma fatigue de m’accorder le droit de rétorquer d’un dodelinement de la tête. Il est léger : la migraine menace et j’ai tellement sommeil. Je peine à garder les yeux ouverts. Il n’est que l’intégrité qui semble capable de résister à l’appel de Morphée. Je dénombre - à peu près - les bouteilles que j’ai récemment entreposées dans l’armoire sous l’évier de la cuisine. Quel sera leur destin ? L’éviter, sans doute. Y arriverais-je seul ? Je nage en pleine hésitation. Est-ce légitime d'appeler Raelyn à l’aide ? Elle est mon épouse. Elle m’a choisi parmi un éventail d’hommes plus solides, mieux bâtis et plus stables. De quoi ai-je peur alors que mes parents démontrent depuis près de cinquante ans qu’ils sont un soutien indéfectible l’un pour l’autre ? Ma dulcinée ne vient-elle pas d’affirmer qu’elle m’accoterait ? Est-ce correct de douter d’elle à cause de mon orgueil ? De cette vanité que nous avions en commun et que nous avons défalqué pour le bien de notre histoire ? Quoique lucide sur les kilomètres que j’aurais avalé seul, l’idée d’entamer en cow boy au soleil couchant ceux qui se parcourent à deux me dérangent. « Les vider… mais… ensemble, peut-être ? » Je la considère d’un oeil grave dans l’expectative d’une réaction. Etonnamment, je suis plus alerte tandis que la requête est lancée et que je m’épanche en vérité. J’aspire à me guérir de mon penchant malsain pour l’alcool. J’essaie, réellement, avec cœur et avec volonté. L’addiction a chuchoté à mon oreille que je suis seul face à mes émotions et que l’unique manière de les gérer, c’est de succomber à l’appel de la bouteille. Faut-il être naïf pour croire que c’est une réalité coulée de force jugée ? Je me sens idiot, tout à coup, puisqu’en effet, je ne maîtrise rien quand je m’ivrogne. «C’est déjà difficile de t’en demander, alors…» L’hypothèse où je prie un inconnu de servir de béquille est compliquée à envisager comme une solution viable, mais nous en trouverons, plus tard, quand je sortirai de ma léthargie et que je me rapprocherai de ce que je suis de plus sain. Malheureusement, ce n’est pas au programme dans les heures à venir. Ma sieste est loin de m’avoir ravigoté. Je croule sous le poids d’une douleur physique qui affecte mon moral. Tenir Micah a l’écart d’un spectacle peu glorieux devient aussitôt mon urgence. Rae, le comprenant, la transfère dans sa chambre. Pas un cri. Pas une larme. Elle ne l’a pas réveillée et j’en soupire d’apaisement, refoulant au passage une nausée. Ma tête me tourne encore, mais ce n’est pas ce vertige qui m’inquiète. Ce n’est pas le premier que j’ai affronté. En revanche, je n’ai pas souvenir d’avoir eu aussi mal dans le ventre depuis longtemps. Est-ce seulement déjà arrivé ? Ai-je déjà eu l’impression que l'entièreté de mon système digestif est enfermé dans les mâchoires puissantes d’un étau ? L’angoisse m’étreint de nouveau. Elle s’agrippe à mes épaules avec une telle avidité, une telle force qu’elle me tire vers le bas. Ma tentative d’humour n’est finalement qu'un pis-aller pour contenir la panique psychologique et l’affliction de mon corps. « N’en sois pas si sûre.» l’ai-je taquinée, acceptant que la blague est de mauvais goût, mais mu par le souvenir amer d’un soir, sur mon bateau, où comme cette nuit, les premières gorgées, difficiles à ingérer, m’anesthésiait tout le gosier. J’étais alors libre de me suicider, lentement, dans l’ignorance du monde qui m’entoure, dans l’indifférence la plus complète envers le pauvre hère que j’étais à l’époque. Une remarque maladroite et mon passé soulève dans mon dos le vent du regret et réveille en moi une soif de savoir, comprendre ce qui m’arrive, intégrer quelles sont les causes de mon état actuel. J’ai glissé un “désolé” à la faveur du piètres effets de mon trait d’esprit et, peu convaincu d’être prêt à encaisser la franchise de Raelyn, je lui tends la bougie qui éclairera mes lanternes. Je l’écoute religieusement, sans l’interrompre, si ce n’est pour expirer la pitié, la honte que je m’inspire. Le récit est abject et me soulève le coeur. Pour peu, je cesserais de lutter afin de ne pas vomir. J'exulterai volontiers ma bile si, mon foie ainsi assaini, j’en ressortais neuf et lavé de mon embarras. A défaut, je cache mes lèvres d’une main tremblante faute à mon écoeurement vis-à-vis de ma faiblesse d’âme. C’est mon absence de courage qui me tuera. Je dois me réveiller, si pas pour moi, au moins pour ma complice et notre fille, car j’aurais pu crever il y a quelques heures de cela. Si mon pion s’était arrêté sur la case coma, aucun retour à la case départ n’aurait été possible. Horrifié, je respire par saccade alors que les pièces du puzzle s’assemblent une à une. Que convient-il de formuler en excuses à présent ? Même sincères, elles ne suffiront pas à effacer l’enfer que ma compagne a été forcée d’affronter à cause de moi. Où trouve-t-elle la clémence de caresser mes joues ? La veille, dans quelles ressources a-t-elle puisé pour me rattraper et s’occuper de moi en repoussant toute forme de haine ? Machinalement - reconnaissant également - j’appuie ma joue contre la paume de sa main, la mienne saisit la sienne qui est demeurée libre. Je ferme les yeux un court instant et, faisant fi de ma fièvre, je lui confesse que : «Je ne sais pas.» Je ne sais plus si je peux toujours me vanter d’être à des lieues des habitués aux groupes de paroles. «Quant j’y étais allé…» De force : trop de grammes dans le sang alors que ce n’est pas moi qui ai provoqué l’accident qui m’a alité quelques jours. «J’ai rencontré des types qui battaient leur femme quand ils étaient saouls. Des femmes qui cachaient des capsules de bières dans les couches de leur gosse et qui planquaient les bouteilles vides sous le matelas du bébé. J’ai vu des types malades de cirrhose ou de cancer qui étaient là parce qu’arrêter de boire, ça leur aurait peut-être offert quelques années de plus ou parce qu’être sobre était la condition pour avoir une greffe. J’ai toujours pensé que j’étais pas comme eux. » Bien que je n’argue pas d’un : j’arrête quand je veux. «Je n’ai jamais pensé non plus que tu aurais dû aller au narcotique anonyme, ni avant, ni pendant, ni après.» L’overdose est le point de repère sur la ligne du temps que j’évoque. «J’aurais voulu que ça soit pareil pour moi. Mais, je vais y aller.» Ai-je le choix ? Le “s’il te plait” de ma conjointe est lourd de sens. Il dit : “Ne m’abandonne pas. Ne nous abandonne pas.” Comment le pourrais-je ? Et, comment puis-je ne pas m’en sentir déjà humilié, non par elle, mais parce que je n’ai pas sa force de caractère. Je n’ai pas sa volonté. Je n’ai, décidément, pas grand chose à offrir à Micah et sa maman. Dès lors, tournant la tête de sa direction, j’ai précisé : «C’est entendu, mais…Je ne veux pas que tu restes avec moi.» Tant pis si, de mes mots, naît en elle le sentiment d’être rejetée. Cette option, je la choisis pour elles au pluriel. «On se verra tous les jours. Les jours avec, je resterai là. Je n’aime pas dormir sans toi.» C’était véridique hier, ça l’est encore aujourd’hui. «Mais faut que je m’en tire sans toi ou j’arriverai plus jamais à te regarder droit dans les yeux. Jamais. Parce que ça, c’est un échec pour moi.» Il se révèle dans ce qu’elle m’a révélé et dans ce qu’elle me prie d’accepter, à bon escient, de participer à ma propre humiliation et je refuse qu’elle soit spectatrice de la lente descente aux enfers de mon estime de moi.



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Raelyn Blackwell
Raelyn Blackwell
la muse des cauchemars
la muse des cauchemars
  
 (Amelyn #74) ► PARANOID ANDROID - Page 3 9OYzxwd Présent
ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
 (Amelyn #74) ► PARANOID ANDROID - Page 3 2a124375de5bce4e041e9923da504d768c9edcf6
POSTS : 34325 POINTS : 3130

TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation.
ORIENTATION : J'aime les beaux garçons.
PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.
DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP
CODE COULEUR : indianred.
RPs EN COURS :
― raelyn's theme ―
writing challenge 2024

(07) chad #3spencer #14miles #1 (2005)danaë #4 (2018)maxwell #7miles #2cecilia #2

(ua) maxwell #6 (jurassique)

(pré-liens)
le cluble casino l'octopus

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maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1234567

 (Amelyn #74) ► PARANOID ANDROID - Page 3 3a44d144a8bde068fb9bbf98d07bff96bdb42f25
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.

 (Amelyn #74) ► PARANOID ANDROID - Page 3 30
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.

 (Amelyn #74) ► PARANOID ANDROID - Page 3 297a714e8dfbe2965870bfed0f152606f9c9e175
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.

 (Amelyn #74) ► PARANOID ANDROID - Page 3 Tumblr_inline_pq7a8g2DmG1u9urvd_400
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.

RPs EN ATTENTE : aisling #3

RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens

― statistiques RP ―
2024 ☆ 202320222021

 (Amelyn #74) ► PARANOID ANDROID - Page 3 0ca41f4f930cbaeae8e9a2d29a926cecd384086c
amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 123456789101112131415161718192021222324252627282930313233343536373839404142434445464748495051525354555657585960616263646566676869707172737475767778798081828384858687888990919293949596the end.

AVATAR : Lady Gaga
CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles)
DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall)
PSEUDO : stairsjumper
Femme (elle)
INSCRIT LE : 21/02/2019
https://www.30yearsstillyoung.com/t23235-raelyn-you-can-try-to-break-me-i-cut-my-teeth-on-people-like-you
https://www.30yearsstillyoung.com/t23281-raelyn-never-learned-to-raise-my-hand-was-too-busy-raising-hell

 (Amelyn #74) ► PARANOID ANDROID - Page 3 Empty
Message(#) (Amelyn #74) ► PARANOID ANDROID - Page 3 EmptyMar 6 Sep 2022 - 22:17


paranoid android
Raelyn Blackwell & @Amos Taylor  (Amelyn #74) ► PARANOID ANDROID - Page 3 873483867

« Les vider… mais… ensemble, peut-être ? » Sans la moindre once d’hésitation, je hoche la tête. Je n’aimais pas l’image de moi les vidant seule dans l’évier, dans son dos peut-être et pour le protéger de lui-même. Elle me rappelait trop celles des ces femmes qui se transforment en tenancière une fois qu’elles ont mis la corde au cou de leur moitié. Je ne serai jamais Sarah mais, en revanche, le faire à ses côtés, main dans la main, c’est l’aider à porter son fardeau et c’est ce à quoi j’aspire. « C’est déjà difficile de t’en demander, alors… » Doucement, je glisse ma main dans la sienne pour entrelacer nos doigts. « Je sais. » Je n’aime pas demander de l’aide. Je considère que c’est un aveu de faiblesse et, pourtant, c’est ce que je lui demande de faire parce que j’ai le sentiment qu’il est au pied du mur et qu’il ne sait plus comment s’en sortir seul. Nous aurons le temps d’en parler à son réveil puisque, rapidement, je sens qu’il s’est assoupi. Ses doigts sont toujours dans les miens mais ne les serrent plus, et sa respiration est plus profonde, plus régulière. Elle fait écho à celle de mon bébé et, pour ne pas prendre le risque de réveiller l’un ou l’autre - Amos a besoin de repos après cette nuit - je ne bouge pas. Je garde ma main sur le ventre de l’une, et mon dos collé contre le torse de l’autre, mes doigts toujours dans les siens.

Les premiers mots qu’Amos prononce en se réveillant sont pour Micah, et je comprends tout de suite qu’il veut la protéger d’un spectacle qu’il pense peut-être traumatisant ou marquant à vie. De mon côté, je doute qu’elle soit en âge d’avoir le moindre souvenir mais, au delà de ça, je sais aussi que c’est sa fierté de père qui s’exprime et je m’exécute sans réfléchir. Je soulève notre bébé du lit avec le plus de délicatesse possible, et je remercie tous ces dieux auxquels je ne crois guère qu’elle dorme d’un sommeil profond et imperturbable. Elle n’émet qu’un bref gémissement quand je la dépose dans son lit, si bien que je la veille quelques secondes, mais remet aussitôt son pouce dans sa bouche et rien n’indique qu’elle soit réellement réveillée. Je caresse une dernière fois ses cheveux fin, avant de regagner la chambre, puis de retrouver Amos dans la salle de bain. Assise à côté de lui, j’entreprends de l’aider à rester avec moi. Je ne veux pas qu’il soit à nouveau happé par ses démons, mais je devine rapidement qu’il a mal. Certainement partout, si je me fie à mes souvenirs. Parce qu’il me le demande autant que parce que je sais qu’il a besoin de tout savoir pour accepter que des solutions doivent-être trouvées, je me lance dans un récit de la soirée et de la nuit de la veille. Je ne tais que peu de détails : ceux qui sont inutiles et lui feraient du mal pour rien. Je ne garde pas de blessures de ses suppositions, celles qui disaient que je ne l’aime pas et que je veux me débarrasser de lui. Je sais qu’il ne pense rien de tout ça, que ce n’était pas lui qui parlait et je ne veux pas qu’il se fustige pour ces mots durs, mais sans conséquence sur moi ou nous. « Je ne sais pas. » Patiente, délicate, je caresse sa joue de mon pouce et de mon autre main, celle qu’il attrape dans la sienne, je serre ses doigts. « Quand j’y étais allé… J’ai rencontré des types qui battaient leur femme quand ils étaient saouls. Des femmes qui cachaient des capsules de bières dans les couches de leur gosse et qui planquaient les bouteilles vides sous le matelas du bébé. J’ai vu des types malades de cirrhose ou de cancer qui étaient là parce qu’arrêter de boire, ça leur aurait peut-être offert quelques années de plus ou parce qu’être sobre était la condition pour avoir une greffe. J’ai toujours pensé que j’étais pas comme eux. » Oh, Amos. Tu n’es pas comme ça. Il n’est pas comme eux, je serais prête à le clamer haut et fort, mais il a besoin d’aider, et plus le temps passe, plus j’ai peur de ne pas pouvoir l’aider seule. « Je n’ai jamais pensé non plus que tu aurais dû aller au narcotique anonyme, ni avant, ni pendant, ni après. » Non, mais il voulait m’envoyer en cure de désintoxication. Il l’a dit, il l’a martelé pour que je l’accepte et, devant mon refus et parce qu’il savait qu’il ne pourrait pas m’y forcer - j’avais déjà tout perdu ou en tout cas, j’avais le sentiment que c’était le cas - il a créé une cure pour moi. A travers ces mots, dois-je comprendre qu’il m’en veut ? Qu’il a le sentiment que je baisse les bras quand lui ne l’a jamais fait ? « J’aurais voulu que ça soit pareil pour moi. Mais, je vais y aller. » Mes lèvres sont entrouvertes, mais aucun son ne sort de ma bouche puisque j’ignore comment je dois interpréter son affirmation. « Je dis pas que tu appartiens au même monde que ces gens. Mais j’ai peur. » J’ai peur comme jamais je n’ai eu peur parce que l’idée de le perdre m’est insurmontable.

« C’est entendu, mais…Je ne veux pas que tu restes avec moi. » Je m’attendais à tout, sauf à ça, je suis forcée de l’admettre. Je reste interdite quelques secondes, ma main toujours sur sa joue mais inerte, je ne le caresse plus. Mon regard fiché dans le sien, j’essaye de savoir s’il te moque de moi. « On se verra tous les jours. Les jours avec, je resterai là. Je n’aime pas dormir sans toi. » Ma main retombe de sa joue. Je dénoue nos doigts. Qu’est-il en train de me dire ? Qu’il m’abandonne ? Qu’il ne vivra plus ici ? J’ai une pointe au cœur. Il me fait mal et, d’un coup, je sens mon cou, mon torse, mes joues et ma mâchoire subir une vague de chaleur oppressante. Je ne veux pas que tu restes avec moi. Mes yeux brillent, mais je retiens tant bien que mal les quelques larmes qui menacent de rouler sur mes joues. Je ne comprends pas. Je ne comprends plus rien. Comme une accidentée de la route, je suis en état de choc. « Mais faut que je m’en tire sans toi ou j’arriverai plus jamais à te regarder droit dans les yeux. Jamais. Parce que ça, c’est un échec pour moi. » Mes lèvres s’entrouvrent, puis se referment. Je n’arrive pas à émettre le moindre soin. Le seul mot, le seul son que j’arrive pour l’instant à produire, c’est un « Pourquoi ? » qui témoigne de toute ma détresse. Parce qu’il a l’impression que lui impose de se soigner ? Parce qu’à cause de ça, il m’en veut ? Sans geste brusque, mais de façon perceptible, mon corps s’éloigne du sien parce que je suis blessée, parce que je me sens rejetée et abandonnée. « Je… » Je déglutis avec difficulté tout en tentant toujours de retenir mes larmes. « Tu as vu ce qu’il y avait de pire en moi… Je… » Je l’ai transporté alors qu’il flirtait avec le coma éthylique et qu’il était plus inconscient que vivant. Pourquoi maintenant ? « Si tu en crevais, j’aurais aucune envie de te survivre. » Je l’avoue, honteuse au regard de mon bébé. « Tu peux pas m’en vouloir de… » De vouloir qu’il s’en sorte. De vouloir le guérir, même si c’est contre son gré. Tu ne peux pas me punir. « Tu peux pas me rejeter parce que… » Pourquoi exactement ? A nouveau, la question s’impose à moi. Pourquoi ?





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Message(#) (Amelyn #74) ► PARANOID ANDROID - Page 3 EmptyJeu 8 Sep 2022 - 4:52




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Je me suis endormi sur une requête, une confession et, pour me réchauffer le cœur, la compassion de Raelyn, sa main dans la mienne et son buste contre mon dos. Nul doute que sa présence et celle de Micah m’ont aidé à donner l’accolade à Morphée sans crainte de ne pas survivre à cette étreinte. Mes tripes étaient distendues lorsque j’ai fermé les paupières. Au réveil, brusque, brutal, loin d’être naturel, un feu de douleur flambe dans mon corps meurtri par ma consommation excessive d’alcool. J’ai aussitôt demandé à ce que mon épouse protège Micah d’un quelconque réflexe malheureux de mon organisme de peur de la blesser d’une quelconque manière. Or, rien ne s’est produit lorsque je me suis traîné dans la salle de bain de la suite parentale. Rien, hormis les vertiges et les nausées sur lesquelles ma volonté s’essaie à garder le contrôle. L’effort est considérable, herculéen. Assis par terre, appréciant à sa juste valeur le froid du carrelage - je suis fiévreux et je redoute de nouvelles hallucinations - je maîtrise mes hauts-le-coeur tandis que le cocktails des relents de shampoing, de bain douche ou moussant ou de parfums sont accentués par le malaise de mon estomac. Suis-je durablement malade ? Ai-je, cette nuit, causé plus de dégâts que souhaité ? Ai-je surestimé ma capacité à encaisser ? Ai-je aggravé les pronostics des médecins après mon accident de voiture ? Je n’ai pas les réponses à ces questions et, envahi par un affolement discret, je bénis l’arrivée de ma dulcinée. J’ai agrippé ses doigts des miens. J’ai accueilli la caresse de sa main tendre sur ma joue avec ravissement. J’ai écouté la narration de mes frasques avec ce mélange de honte et de dégoût et je me suis accroché à l’idée qu’au moins, je n’ai pas bousculé ma femme pour m’affilier à mon obsession pour la boisson. Sauf que c’est maigre. C’est peu de choses compte tenu de l’inquiétude trahie par le timbre de Raelyn. Il est mal assuré et j’imagine qu’à force de concentration, je remarquerais des irrégularités dans le “fil” des battements de son coeur. J’envisage d’emblée de lui présenter des excuses afin d’assainir son inconfort. Je m’y colle de bonne grâce, pressant sa main beaucoup plus fort. Mon repentir est sincère, évidemment. Il manque de panache faute à mon état, mais l’authenticité sue par tous les pores de ma peau. Puis, s’est invité à la table de cette conversation mi-figue mi-raisin la question des alcooliques anonymes et, sous le joug de la déception, je me suis étranglé. Ce n’est pas ma complice qui me désappointe. La solution qu’elle me propose, je la comprends. En revanche, j’ai déjà foulé le parquet d’une Eglise dans laquelle s’organisait ce genre de réunions. J’ai également rejoint pareilles assemblées, ici, à Brisbane, pour de mauvaises raisons. Je n’y ai récolté que des tourments et de l’anxiété. J’invoque, sans me tromper, que je ressortais de ces réunions plus malheureux qu’en arrivant. J’ai été heurté par l’égoïsme des alcooliques, secoué par les extrémités auxquels ils ont recours pour boire, pour battre et pour détruire en toute impunité. Je me souviens m’être interrogé sur ce que j’étais, sur ce dont je suis moi-même capable. J’ai souffert de la mort de Sofia et par crainte d’être assimilable ou assimilé à ces gens qui ont perdu toutes notions de valeurs. J’ai été abattu, des années plus tard, faute à ma séparation avec Raelyn et à ce que j’avais menti, comme les quidams qui se repentent devant un public empli de commisération, un public qui se sont retrouvés dans les monologues dramatiques de leur congénère. Aujourd’hui, outre mes maux physiques, j’ai mal à l’âme que la clé qui me soit tendue soit celle des AA. Je redoute les conséquences sur mon moral et de devenir un fardeau pour mes proches. J’appréhende aussi le regard que Rae porte sur moi désormais. Suis-je aussi pathétique que ces types et ces bonnes femmes après que je me sois vanté d’être différent ? L’éventualité creuse un trou dans mon coeur, mais je n’ai pas voulu la blesser, ma complice. Je n’ai pas prémédité cette réaction qui consiste à me lâcher la main, à s’éloigner de moi et à permettre à quelques larmes d’humidifier ses grands yeux verts. «Je ne dis pas que tu le dis, mais j’ai peur moi aussi. » Que vais-je apprendre sur moi au cours de ces assemblées ? Pourrais-je encore me mirer dans une glace ? Planter mes pupilles dans celle de Rae ? Me noyer dans les siennes sans être menacé de m’écrouler sous le poids de ma honte ? Vais-je accuser le choc autrement qu’en dépérissant au risque d'appesantir l’atmosphère au loft ? Blasé, vais-je empêcher Micah de grandir dans la sérénité au sein d’un foyer aimant ? Comment l’expliquer à Raelyn en mots clairs ? Quels sont les verbes à utiliser pour adoucir cette peine tangible qui m’arrache un frisson ? Elle a les joues rosies, une plaque rouge sur le coup. Bientôt, elle se grattera les bras de ses ongles manucurés. Je le devine pour bien la connaître, mais que faire ? Je contemple mon impuissance avec désarroi et je n’ose récupérer sa menue menotte dans la mienne. « Je te l’ai dit : je ne pourrai plus te regarder.» C’est maigre, presque laconique. C’est vide d’explications. Alors, je tente de nouveau : « Tu as traversé des moments compliqués et tu t’es relevée parce que je te tenais la main. Je t’ai trouvé forte, digne de respect. Les AA, c’est… c’est tout ce que je redoutais. J’ai déjà essayé. Je sais ce que ça va provoquer…» Je vois d’ici le résultat sur mon moral puisque mes remises en question s’acoquineront avec le sentiment dévastateur de l’échec.. « Je veux pas t’imposer ça, vous imposer ça. Je ne veux pas que tu sois dégoûtée de moi ou que tu me vois sous mes plus mauvais jours. » Malheureux, j’ai soupiré de l’entendre parler de rejet. Je ne l’abandonne pas, je la préserve. Je préserve notre bébé. Je préserve notre histoire d’amour parce que je perdrais le goût de vivre si elle péréclitait. «Tu as peur que l’alcool me tue, moi j’ai peur que ton désamour le fasse et de ne pas pouvoir l’en empêcher. Je veux m’en tirer, mais pas si je dois devenir la pire version de moi-même et nous entraîner vers la fin, parce que je ne survivrais pas si tu me quittais ou si tu m’aimais moins.» La vérité existe à la faveur de Micah, mais elle est trop jeune. Elle ne s’en souviendrait pas. Je parviendrais à redorer mon blason à mesure qu’elle grandira. Pour Rae, il sera trop tard. «Je ne veux pas avoir à me demander combien tu m’aimes quand je rentrerai, tu comprends ? » lui ai-je demandé en m’armant de courage : j’ai soulevé son menton de mon index sans plus songer qu’un geste de la tête est une menace de finir penché au-dessus de la cuvette des WC. «Mais, on se verra tous les jours. Je serai toujours là pour toi et pour la petite. Je resterai près de vous à chaque fois que ça sera possible.» A chaque fois que je me sentirai plus homme que déchet. «Je ne te rejette pas.» ai-je donc conclu en articulant toutes les syllabes de cette phrase lourde de sens.



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Raelyn Blackwell
Raelyn Blackwell
la muse des cauchemars
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 (Amelyn #74) ► PARANOID ANDROID - Page 3 9OYzxwd Présent
ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
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POSTS : 34325 POINTS : 3130

TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation.
ORIENTATION : J'aime les beaux garçons.
PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.
DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP
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maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1234567

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spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.

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danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.

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cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.

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miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.

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2024 ☆ 202320222021

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amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 123456789101112131415161718192021222324252627282930313233343536373839404142434445464748495051525354555657585960616263646566676869707172737475767778798081828384858687888990919293949596the end.

AVATAR : Lady Gaga
CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles)
DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall)
PSEUDO : stairsjumper
Femme (elle)
INSCRIT LE : 21/02/2019
https://www.30yearsstillyoung.com/t23235-raelyn-you-can-try-to-break-me-i-cut-my-teeth-on-people-like-you
https://www.30yearsstillyoung.com/t23281-raelyn-never-learned-to-raise-my-hand-was-too-busy-raising-hell

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Son je ne veux pas que tu restes avec moi me fait l’effet d’une douche froide. Je perds le fil de ce qu’il me dit derrière puisque rien n’a plus d’importance que la dureté de ses mots. Au-delà d’avoir mal au cœur et à l’âme, je ne comprends pas. Depuis quand est-il question de fierté et d’amour propre entre nous ? Il a subi mes cris, mes pleurs, mes tentatives de manipulation, il m’a ramassée et tenue contre lui alors qu’inconsciente, je baignais dans le contenu de mon estomac. Il est resté avec moi dans une foutue salle d’accouchement, ne devrait-il pas n’y avoir plus aucune barrière entre nous ? Plus de ce genre, en tout cas ? Qui lui soufflera qu’il est digne d’être aimé et qu’il n’est pas qu’un bon à rien, quand les sirènes de l’addiction lui chuchoteront le contraire à l’oreille ? Qui l’empêchera de se saoûler jusqu’à la mort si, comme cette nuit, il n’est plus maître de grand chose ? J’ai foi en lui, mais je ne suis pas idiote. Si je ne l’en avais pas empêché, il aurait continué de boire. Je n’ai pas envie de me demander s’il se serait arrêté avant d’entrer dans un état proche à celui dans lequel je l’ai ramassé un soir, sur son bâteau, mais je ne peux m’empêcher d’avoir peur de ce qui lui arrivera si ce genre de crise a lieu, et que cette fois il est seul. Je suis son garde-fou, l’a-t-il oublié ?

Alors, je le regarde sans comprendre, les lèvres ouvertes, sans arriver à émettre le moindre son dans un premier temps, puis sans parvenir à terminer une phrase construite. Je gratte mon avant bras droit jusqu’à me faire mal, et je pince l’intérieur de ma joue entre mes dents en espérant que la douleur m’aidera au moins à ne pas verser de larme, qu’elle éloignera celle moins tangible de me sentir rejetée. « Je te l’ai dit : je ne pourrai plus te regarder. » Oui, il l’a dit, mais comme la première fois, je ne comprends pas pourquoi. « Tu as traversé des moments compliqués et tu t’es relevée parce que je te tenais la main. Je t’ai trouvé forte, digne de respect. Les AA, c’est… c’est tout ce que je redoutais. J’ai déjà essayé. Je sais ce que ça va provoquer… » - « Alors laisse moi te tenir la main. » A mes yeux, il s’agit d’une raison de plus. Une qui devrait le pousser à faire front avec moi contre son alcoolisme, contre le sentiment d’échec, contre le manque et la frustration. « Je veux pas t’imposer ça, vous imposer ça. Je ne veux pas que tu sois dégoûtée de moi ou que tu me vois sous mes plus mauvais jours. » Tu ne me dégoûteras jamais Amos. Voilà ce que dit mon hochement de tête et que je ne parviens même pas à formuler puisque je sens que sa décision est prise, et que je n’ai pas voix au chapitre. Il dit vous, et je pense à mon bébé qui dort dans sa chambre. Cherchera-t-elle son père lorsque je la coucherai seule ? Pleurera-t-elle parce que ses bras lui manqueront, et que les miens ne seront alors pas un substitut satisfaisant ? Ressentira-t-elle qu’il n’est loin ? J’arrête de me gratter le bras pour placer mes doigts devant mes lèvres.

« Tu as peur que l’alcool me tue, moi j’ai peur que ton désamour le fasse et de ne pas pouvoir l’en empêcher. Je veux m’en tirer, mais pas si je dois devenir la pire version de moi-même et nous entraîner vers la fin, parce que je ne survivrais pas si tu me quittais ou si tu m’aimais moins. » Si j’ai mal, c’est pas que voudrais qu’il ait confiance en moi, qu’il ait confiance en nous. Le pense-t-il vraiment, que je pourrais le quitter ? Que je pourrais doucement et chaque jour l’aimer un peu moins, jusqu’à réaliser que je ne ressens plus qu’une douce nostalgie lorsque je pose les yeux sur lui ? Jamais. Je me battrai comme un beau diable si quiconque tentait de me l’arracher. Ma main glisse jusqu’à ma nuque, et c’est elle que je gratte du bout de mes ongles manucurés, à présent. « Je ne veux pas avoir à me demander combien tu m’aimes quand je rentrerai, tu comprends ? » - « Alors ne le fais pas. » Je ne suis pas brusque, mais plus ferme que je ne l’ai été jusque-là. Comment peut-il se poser la question ? Ses doigts attrapent mon menton pour le relever, pour que je garde mes yeux plongés dans les siens, et je lutte de toutes mes forces pour qu’aucune larme ne roule sur ma joue. Avant lui, étouffer ma peine, étouffer ce que je ressentais, je l’ai souvent fait. Alors, je fais ce que j’ai appris à faire de mieux avec les années. Je prends sur moi. Je serre les dents et je réprime l’envie de lui hurler que rien ne pourra jamais la façon dont je le vois. J’enfouis que j’ai mal qu’il ne nous pense pas capables d’affronter les AA et leurs conséquences comme nous avons affronté tous le reste. Je tais aussi que je suis morte de peur à l’idée qu’il lui arrive quelque chose, et qu’il soit seul. « Mais, on se verra tous les jours. Je serai toujours là pour toi et pour la petite. Je resterai près de vous à chaque fois que ça sera possible. Je ne te rejette pas. » Je ferme les yeux quelques secondes.  Peut-être un peu trop, avant de les rouvrir et de hocher la tête. « Quand ? » Je n’arrive même plus à me rappeler de la dernière fois que j’ai passé une nuit entière seule. Parfois, l’un de nous ne rentre qu’au petit matin au casino, mais il vient toujours se glisser sous les draps aux côtés de l’autre et l’attirer dans ses bras. « A partir de quand ? » Combien de temps ? A quoi est-ce que cela ressemblera ? Me rendra-t-il visite comme on rend visite à un conjoint dont on ne partage plus la vie pour pouvoir passer du temps avec ses enfants ? A chaque moment qu’il passera avec moi, me demanderais-je s’il me quittera une fois venue l’heure d’aller retrouver les bras de morphée ? Devrais-je poser la question à chaque fois qu’il passera la porte pour ne pas vivre mes journées dans l’expectative, avec la peur au ventre qu’il finisse par me quitter ? « Tu iras où ? » Mes yeux s’embuent à nouveau, mais je serre un peu plus la mâchoire et résiste.





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Je la bouleverse, Raelyn. Je le déchiffre dans son regard embué et mon coeur saigne autant que le sien. Il est en pleine hémorragie, mais quel pansement utilisé pour nous soigner tous les deux ? En existe-t-il un alors qu’opérer une machine arrière est impossible ? Je ne décide pas par égoïsme, je le fais pour elle, pour ma famille, pour notre couple. J’éloigne les ouvriers engagés par le sort afin d’entreprendre un travail de sape sur notre connivence. Que resterait-il de moi si, acceptant de saisir sa main et de m’appuyer sur son épaule, je provoquais notre perte ? Au mieux, un être désespéré. Au plus triste, une ombre vacillante dans la nuit noire qui se traînera de bar en bar pour se suicide. C’est un risque que je refuse d’encourir dès lors que les alcooliques anonymes me pousseront dans mes retranchements. Ils me forceront à puiser dans mes souvenirs afin d’assembler le puzzle de mes traumas. Ils décortiqueront mes habitudes sexuelles. Ils vérifieront si je suis un danger pour moi ou pour la société et ils me jugeront. Ils jaugeront de ce que je suis apte à être reçu par cet être supérieur que nous sommes supposés rencontrer à mesure que nous jouons aux bons élèves, sans quoi nous n’atteindrons jamais la rédemption. Peut-être pourrais-je choisir de participer à des ateliers organisés par des laïcs. Qui sait, ils pourraient m’éviter toutes ces conneries alors que je redoute déjà de partager mon histoire avec des étrangers autant que j’appréhende de quitter le loft. Je déteste déserter mon épouse et ma fille. Sauf que je n’ai guère d’autres options, si bien que je m’efforce de ne pas m’attarder ni de souligner que les larmes bordent les paupières de ma dulcinée. Je le tais bien que j’aspire à les essuyer de mes deux pouces. Je feins d’être “désaverti”, dodelinant du crâne par la négative au profit de son orgueil. Inutile de le flouer davantage.

Désarmé, je ne peux pas accéder à ses requêtes et, tête basse, soupirant ma lassitude et ma peine, je permets au silence de nous englober. J’autorise mes pupilles à divaguer vers son menton, vers son cou, ses jambes et, surtout, ses doigts qui grattent son avant-bras, puis sa nuque. Je les connais, ces réflexes. Ils témoignent de sa souffrance et j’esquisse finalement un léger mouvement dans sa direction à la défaveur du remue-ménage dans mon estomac. C’est Sarajevo à l’intérieur de mon corps. Toutefois, je m’en moque. Je me concentre sur la question. Je réfléchis à ce que je peux avancer sans nourrir des espoirs irréalisables. «Je ne sais pas. Je vais regarder sur internet quand a lieu la première séance.» Je m’y rendrai et, le soir même, je ne rentrerai pas. «Je t'appellerai après si tu veux.» Ou si je le peux. Ce ne sont que des questions de vexation et de chagrin. Je ne la blâmerai pas si elle me prenait au mot au point de prendre du recul. Bien sûr, j’en crèverais de douleur. Comme elle, j’aurais l’impression d’être abandonné. J’assumerai avec difficulté cette séparation de fait, mais pas de bien ou de corps. Je ne suis pas en train d’acter une rupture. Je m’engage sur le terrain de la préservation : je nous protège, même si pour ce faire, je dois rompre un de mes serments. Sauf qu’elle n’est pas obligée d’accepter sans broncher puisque j’ai statué sans la concerter au préalable et, pour cause, je n’ai pas anticipé qu’elle me priait de rejoindre les AA et que je réagirais avec une telle émotion après le récit de notre nuit. «Je te sonnerai tous les jours. On se verra au casino et, si je ne venais pas pour une raison ou pour une autre, je te préviendrai. » J’ai essayé un sourire, mais je n’en reçois pas en retour. Alors, aussi doucement que possible, j’ai tiré sur son poignet que j’ai caressé de mon pouce, histoire qu’elle cesse de se griffer la peau. Bientôt, elle sera à sang et Dieu que je m’en veux de la supplicier autant. «Sur le catamaran. Ou l’appartement-témoin si tu préfères.» Cette option-là ne m’enchante. «Mais, j’aime autant pas. Je n’y suis pas chez moi.» Il est vide de nous ou de nos souvenirs. Or, j’en aurai besoin pour tenir bon quand je serai seul. «Et si la question suivante, c’est combien de temps, je n’en sais rien.» J’ai une balle de ping pong dans la gorge et ma voix s’éraille. Quant à ma nausée, elle s’intensifie parce que je somatise déjà les maux liés à son absence à mes côtés. Comment vais-je trouver le sommeil sans elle à mes côtés ? Et, mon enfant, remarquera-t-elle que je suis parti ? Va-t-elle me réclamer ? « Demain, on videra les bouteilles ensemble, d’accord ?» Cette fois, je succombe sous le poids de son chagrin et, au mépris de mes douleurs physiques, je me penche en direction de son visage. J’ai asséché une larme qui a roulé malgré le long de sa joue. «Tout se passera bien, je te promets. Tu n’as pas de raison d’avoir peur.» l’ai-je rassurée du mieux que je peux. «Et, on devrait essayer d’aller dormir.» Encore. Je me sens assommé, éreinté comme si, au cours de ma sieste, je m’étais transformé en piste de danse sur laquelle des professionnels ont battu le rythme d’un fox trot cadencé. «On pourrait reparler de tout ça demain, quand on aura plus d’infos.» Je propose néanmoins lucide sur ce que je ne changerai pas mon fusil d’épaule pour mon enfant, pour ma femme, pour nous et pour moi, un peu.


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Je ne veux pas pleurer et je ne supplierai pas. Sa décision était prise à l’instant où il m’en a fait part, et mes maigres protestations n’ont rien changé. Je n’ai pas de prise sur un choix qui pourtant va m’impacter et je déteste ça. Je déteste avoir l’impression qu’il décide moins pour moi et Micah que pour sa fierté : il l’a dit, il le fait parce qu’il ne pourrait plus se regarder dans le miroir le cas contraire. Il ne fait parce qu’il a peur de mon désamour, et comment ne pas avoir l’impression qu’il manque de confiance en nous et en moi ? Dans quelle langue aurais-je dû lui dire que rien de ce qu’il ne pourrait dire ou faire à cause de l’alcool ou du manque ne pourra m’éloigner de lui pour qu’il y croit ? Moi aussi je suis fière. Et si je prends sur moi, c’est parce qu’il est hors de question que je m’effondre à ses pieds. Je vivrais mal d’avoir supplié pour ne rien obtenir.  Je vivrais tout aussi mal qu’il renonce pour moi, mais de garder le désagréable sentiment que je le lui ai imposé si je le sens à des kilomètres de nous lorsque son corps sera étendu contre le mien.

« Je ne sais pas. Je vais regarder sur internet quand a lieu la première séance. » Je suis certaine qu’il y en a tous les jours. Chaque personne qui se sent sur le point de craquer doit pouvoir se rendre à une réunion le jour où le soir même pour résister. Je doute qu’il ne s’agisse que d’une croyance populaire véhiculée par le septième art. Ce soir ou, au mieux, demain soir, je dormirai seule. « Je t'appellerai après si tu veux. » Pour me dire quoi ? Qu’il va mal, mais que je n’ai pas le droit ou le pouvoir de l’aider. Qu’il m’aime ? Je n’en doute pas. Je n’ai pas besoin qu’il me rassure à ce sujet. « Je te sonnerai tous les jours. On se verra au casino et, si je ne venais pas pour une raison ou pour une autre, je te préviendrai. » - « Arrête d’essayer de me consoler. » Parce que je me sens prise en pitié et que je ne suis pas une enfant que l’on envoie en colonie de vacances contre son gré après lui avoir fait ce genre de promesse. C’est presque pire puisque dans le reflet de son regard, j’ai le sentiment de voir toute ma peine et ma détresse. Je suis amère, peut-être un peu trop.

« Sur le catamaran. Ou l’appartement-témoin si tu préfères. Mais, j’aime autant pas. Je n’y suis pas chez moi. » - « C’est ici chez toi. » Le catamaran nous appartient, il est le théâtre de bon nombres de nos instants de complicité, mais sa place est au loft, avec moi et avec Micah. Chez moi, ça aurait dû être près de toi. J’ai des réminiscences de ce qu’il m’a soufflé lorsque j’ai rechuté et qu’il m’a emmenée sur le bâteau pour m’y enfermer. « Chez toi, c’est avec moi. » Je le lui rappelle dans un souffle qui trahit plus ma peine que mon amertume, cette fois. « Et si la question suivante, c’est combien de temps, je n’en sais rien. » Je hoche la tête, les mâchoires serrées. Il ne sait pas quand ou dans combien de temps il me reviendra et j’ai mal au cœur. Cela se comptera-t-il en jours ? En semaines ? En mois ? Je n’ose même pas l’imaginer. Pourtant, c’est le temps que peut prendre un sevrage et c’est la durée de certaines cures de désintoxications. « Demain, on videra les bouteilles ensemble, d’accord ? » - « D’accord. » Je ne suis plus tout à fait là. Je suis tout à ma peine, à mon cœur qui se serre et, cette fois, lorsqu’il essuie une larme qui roule sur ma joue, je ne lui demande pas d’arrêter de me consoler. Je le laisse faire sans reculer ou protester parce que le contact de sa peau contre la mienne - aussi petite la surface soit-elle - me fait un bien fou. « Tout se passera bien, je te promets. Tu n’as pas de raison d’avoir peur. » Je n’ai pas tant peur que j’ai mal au cœur, parce que je déteste l’idée de le savoir loin de moi. Ma peur, elle grandira à chaque moment que je passerai seule et elle naîtra d’une simple interrogation : est-ce qu’il va bien ? Est-il en train de lutter ou de sombrer, sans personne, sans aucun filet de sécurité ? « Et, on devrait essayer d’aller dormir. » Doucement, je récupère sa main dans la mienne et j’en embrasse le dos. « Dors. Je n’ai pas sommeil. » Je n’ai pas bu jusqu’à l’ivresse hier. Je ne peux pas passer ma journée à dormir, j’en ressens moins le besoin que celui d’avaler quelque chose ou d’aller sur la véranda respirer un peu d’air frais, allumer une cigarette, puis me défouler sur mon tapis de course. « Je te rejoindrai. Et je commanderai quelque chose pour ce soir. Si tu n’as pas faim, c’est pas grave. » Il faudra bien qu’il mange, à un moment où à un autre. « On pourrait reparler de tout ça demain, quand on aura plus d’infos. » Je me redresse et j’opine du chef. En reparler, mais pour dire quoi ? Il ne changera pas d’avis.



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