I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
"Joanne, j'ai perdu mon stylo, tu l'as pas vu par hasard ?" dit Sophia en regardant attentivement le sol, entre les caisses de bois emballant les derniers arrivages. La belle blonde secoua négativement la tête, portant ensuite à nouveau toute son attention sur ce qu'elle était en train de faire. Sa meilleure amie chuchotait des noms d'oiseaux, agacée. "Et à la maison, c'est toujours pareil ?" finit-elle par demander. Joanne soupirait, acquiesçant d'un simple signe de tête. "Ca fait juste beaucoup en moins d'une semaine." "Je le sais bien. Mais en partie, ce n'était pas trop de sa faute, tu sais. Ca fait presque deux semaines que t'es comme ça..." " Je sais, mais il y a tous les "à côté", et... et je suis vraiment fatiguée." La rousse la regardait d'un air inquiet, s'approchant d'elle et lui posant amicalement la main sur l'épaule. "C'est juste une mauvaise passe." Elle tenait plus de se persuader qu'autre chose. "Tu as eu des nouvelles de ton médecin là ? Après tout ce temps, il devrait forcément avoir des résultats, ou quelque chose." Haussant les épaules, Joanne secoua négativement la tête, l'air véritablement triste. Elle tenta d'esquisser un sourire. "Peut-être qu'il craint de m'annoncer le diagnostic." dit-elle, en riant par nervosité. "Ne dis pas ça, voyons. Tu as surtout besoin de longues journées de repos, d'avoir la tête vide." Mais pour cela, il fallait absolument tout pardonner à Jamie. L'ambiance était tous les jours un peu moins lourdes à la maison. Il y avait des choses que Joanne digérait, d'autres un peu moins. Le rythme de travail qu'il avait choisi d'adopter afin de faire profil bas se répercutait sur leur vie sexuelle, qui n'avait pas eu de suite depuis qu'il était parti à Londres. "On va se boire un cocktail, ce soir ?" "Si tu veux, oui." dit-elle en lui souriant. Les deux jeunes femmes s'apprêtaient à revenir où elles en étaient. Joanne ne plancha qu'une dizaine de minutes avant que son téléphone ne vibre. Elle l'avait posé sur une table, et il y avait quelques soucis de réseau lorsqu'elle se trouvait au sous-sol. Elle porta le mobile à ses oreilles et écouta le message vocal. Elle restait comme pétrifiée pendant quelques secondes. Son portable glissa de sa main et vint se fracasser contre le sol. Le bruit interpella Sophia. "Oh merde ! Il est tout fichu... Joanne, ça va ?" La belle blonde ne l'entendait pas, assimilant très difficilement les mots employés dans le message. "Joanne !" s'écria Sophia, inquiète. Cela fit sursauter son amie, qui tentait désespérément de mettre un ordre dans ses idées. Prioriser les choses. Entre temps, Sophia récupérait le téléphone casser à terre, constatant les dégâts. "Ca va, ma belle ?" "Je... Je sais pas." dit-elle d'une voix faiblarde. Légèrement paniquée. "Je dois y aller. Il faut que j'aille voir..." Joanne ne pensait même pas à récupérer son téléphone, ni son sac à main qu'elle avait laissé sur son bureau. Vêtue d'une de ses robes bleues, avec un veston léger pour lui couvrir les épaules, elle se précipita vers l'escalier afin de regagner l'étage et sortir du musée. "Joanne, dis-moi si c'est bien ou pas, au moins..." Elle se retourna, l'air totalement perdue. "Je... Je sais pas. Je te promets que je te raconterai, il faut juste que j'y aille." dit-elle d'une voix tremblante. Sophia acquiesça d'un simple signe de tête, inquiète de ce dont elle venait d'apprendre. La belle blonde sortait du musée et, d'un pas hâtif, se rendit à l'ABC. Elle ne s'y était pas rendue depuis que Jamie l'avait emmené avec elle lorsqu'il enregistrait pour le petit écran. A l'accueil, on lui donna rapidement un badge visiteurs. Elle se rendait de mémoire au bureau de Jamie et le parcours fut laborieux. Elle croisa même l'un des animateurs qu'elle avait déjà rencontré une fois en jonchant les couloirs. Entrant dans la grande pièce, alarmée, elle constata avec panique que la chaise de bureau de son fiancé était vide. Son assistante, quant à elle, était bien là. "Excusez-moi, vous...." "Jamie n'est pas là ?" Elle se rendait rapidement compte qu'elle faisait partie des personnes proches de son patron. "Et bien non, il a une réunion administrative à l'étage, qui est assez importante, il..." Joanne tournait immédiatement les talons pour se rendre à l'endroit indiqué. "Mais vous ne pouvez pas interrompre, il y a...." Joanne ne l'entendait plus, elle était déjà bien loin d'elle. Elle prit les escaliers, d'un pas toujours aussi pressé. L'étage était plus calme que ceux d'en bas. Elle tombait enfin sur une porte où il était inscrit dessus "salle de réunion". Sans trop se poser de question, elle ouvrit la porte. Au centre de cette immense pièce, il y avait une très longue table, entourée d'une vingtaine de personnes en costard ou en tailleur, à regard d'un air perplexe la jeune femme, qui arrivait comme un cheveux sur la soupe. Sur le mur blanc en face d'elle était projeté un diaporama bien préparé. Ses iris bleus cherchaient du regard son fiancé. Pas le temps pour un bonjour ou pour s'excuser. Après quelques secondes d'un silence plat -le temps nécessaire pour qu'elle le trouve-, elle dit "Jamie, il faut absolument que je te parle."
crackle bones
Dernière édition par Joanne Prescott le Dim 20 Sep 2015 - 21:39, édité 1 fois
Ces réunions sont d'un ennui mortel. Pour tout le monde. Personne n'a de plaisir à se trouver dans cette pièce, personne n'a envie d'écouter ces chiffres, ces estimations, ces statistiques -si ce n'est les scores d'audiences lorsqu'ils sont bons. Nous sommes autour de cette table depuis plus d'une heure déjà, et l'attention commence à baisser. Légèrement affalé dans mon fauteuil dirigé vers les images du projecteur, un bras sur l'accoudoir, je masse régulièrement ma tempe. La pénombre et les graphiques sont en train d'avoir la mort de mes pupilles qui, parfois, m'offrent une vision joliment brouillée. Quel abruti j'ai fait d'oublie de prendre mes lunettes. Nous ne sommes qu'à la moitié du diaporama, quand la porte s'ouvre subitement et sans préavis. Tous les regards se tournent vers l'intrus, les fauteuils pivotent sur des regards blasés aux traits tirés. Il s'agit plutôt d'une intruse. Et en remarquant les quelques paires d'yeux qui se posent sur moi, cela me concerne. Je n'avais pas pris la peine de me tourner, pensant que le problème serait réglé dans la seconde et qu'il ne méritait pas mon attention. Je pivote à mon tour. Joanne se tient dans l'encadrement de la porte. Surpris, ma bouche s'ouvre sans que je ne trouve quoi que ce soit à dire. C'est elle qui me somme quasiment de venir, disant qu'elle doit me parler de quelque chose. Pris au dépourvu, je bredouille, vaguement ; « C'est que je... Ca ne peut pas… » attendre ? Non, sûrement pas. Sinon elle ne serait pas là. Joanne n'ose déjà pas mettre un pied à ABC juste pour passer dire bonjour, de peur de déranger. Là, elle est non seulement dans les locaux, mais elle n'a pas non plus hésité à interrompre une réunion qui ne manque pas d'importance. Son regard est déterminé. Non, définitivement, cela ne peut pas attendre. Gêné au possible, je me lève de mon fauteuil et adresse rapidement un regard aux personnes présentes avec un léger sourire -puisque la situation garde un certain caractère comique. Roxy me fait un signe de tête avec un regard signifiant que je ferais mieux de déguerpir. « Excusez-moi, je reviens. » dis-je avant de longer la file de sièges jusqu'à la porte. L'homme qui était alors en plein exposé m'interpelle juste avant que je ne quitte la salle, souhaitant savoir s'il doit attendre mon retour pour continuer la réunion. « Tu peux poursuivre sans moi, ne t'en fais pas. » Il acquiesce, puis je ferme la porte derrière nous. L'étage est calme et les couloirs ne sont pas très animés, mais s'il est question de quelque chose d'important, je préfère que nous parlions en privé. Je prends alors la main de Joanne et l'attire quelques mètres plus loin dans ce dédale, de l'autre côté du puits central, où se trouvent d'autres salles de réunion de toutes sortes. J'ouvre une porte au hasard, et par chance, la pièce est vide. Complètement plongée dans le noir, je parviens à trouver les interrupteurs qui allument une à une les lumières au plafond, laissant découvrir une dizaine de chaises autour d'une table. L'endroit ne semble pas beaucoup utilisé. Je m'appuie contre la surface de la table, face à la jeune femme, fin prêt à l'écouter. « Qu'est-ce qu'il se passe, Joanne ? » je demande, à la fois nerveux et inquiet. La belle sait que je ne quitte jamais mon téléphone, et que je réponds toujours à ses appels ; qu'est-ce qui peut mériter une visite en personne, et non un simple coup de fil, voir même un texto ? Quelque chose d'assez important qui ne puisse même pas attendre la fin de la journée, ou juste de la réunion. Quelque chose de capable de lui faire oublier sa peur de me déranger, ou tout bonnement qu'elle n'en ait plus rien à faire. Je m'attends à quelque chose d'assez gros, et surtout, je me fais tous les pires scénarios possibles. Sur le moment, je crains qu'elle veuille me parler du magasine qui me prête une relation avec Hannah. Elle n'est pas encore tombée dessus jusqu'à présent, et je ne lui en ai pas parlé. Si cette histoire peut passer inaperçu jusqu'au prochain numéro, dans quelques jours, cela sera pour le mieux. Il ne manquerait plus qu'elle soit venue me voir pour me traiter de tous les noms à ce sujet, persuadée que j'ai bien une liaison avec la comédienne. L'ambiance est de moins en moins tendue à la maison, cela ruinerait tous nos efforts pour nous remettre de ce fichu gala.
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
Son coeur battait à tout rompre. Devant tous ces regards qui se posaient soudainement sur elles. A voir leur tête, la réunion ne devait rien avoir de très intéressant. Jamie fut l'un des derniers à regarder en sa direction, et sa réaction était sans appel. Il en perdait même ses mots devant ses collègues. Joanne n'en tenait pas rigueur, attendant juste qu'il se lève afin de pouvoir discuter ensemble tranquillement. Et non, Jamie, cela ne pouvait définitivement pas attendre. Du moins, pas aux yeux de sa belle. Il daigna enfin se lever de sa chaise, sous le regard insistant de la personne qu'elle pensait être la fameuse Roxy. Il s'excusa auprès de ses collègues avant de longer l'immense table et de rejoindre sa fiancée. Après avoir touché un dernier mot au présentateur du diaporama, le couple sortait tous les deux de la pièce. Sans dire mot, il prit la main de Joanne et l'entraîna dans une pièce où il n'y avait pas de lumière. Jamie cherchait pendant quelques secondes l'interrupteur de la pièce. Les lumières qui s'allumaient révélaient une autre salle de réunion, plus petite quand dans celle dans laquelle elle venait tout juste de faire irruption. Le bel homme prit rapidement ses aises avant de porter toute l'attention sur Joanne et sur ce qu'elle comptait enfin dire. Etrangement, une fois qu'il avait posé la question, elle eut comme un blocage, ne sachant s'il fallait dire tout ceci directement, tourner autour du pot. Elle ne savait pas comment amener le sujet. Ses doigts jouaient nerveusement entre eux, son coeur tambourinait contre ses côtes. Elle avait l'air un peu paumée, désorientée. "Je..." commença-t-elle, la voix toute tremblante. "Je n'ai pas pu t'écrire parce que... j'ai fait tomber mon téléphone de ma main lorsque j'ai...appris la nouvelle. Il est foutu." Au moins, il savait pourquoi elle n'avait pu lui écrire. Quoique Joanne n'était pas sûre d'utiliser son mobile pour ce genre de choses. "Et je ne sais tellement pas comment l'annoncer que tu aurais eu certainement droit à un gros blanc si tu m'avais au bout du fil." ajouta-t-elle en riant nerveusement. Elle déglutit difficilement sa salive, cherchant un moyen de lui faire comprendre le caractère d'urgence de tout ceci. D'une voix douce et hésitante, elle débuta, enfin. "Le Dr. Winters m'a laissée un message vocal. J'étais au sous-sol avec Sophia et nous faisions l'inventaire. Il n'y a pas de réseau partout, alors..." Elle haussa les épaules, il savait très bien où elle voulait en venir. Histoire d'occuper une fraction de secondes ses doigts meurtris, elle glissa une de ses mèches de cheveux derrière son oreille. "Il... Il a les résultats des examens qu'il m'a fait passer et..." Emue, elle plaça sa main devant sa bouche, les larmes montèrent très facilement, et coulèrent sur ses joues à la même vitesse. Elle détourna pendant quelques secondes le regard de Jamie, histoire de prendre une profonde inspiration, et parvenir enfin à la fin de son discours plus que saccadée. "Je...Je..." Elle toussota, histoire de s'éclaircir la voix. "Je n'ai pas vraiment été malade ces derniers temps, en fait..." Joanne trouvait ridicule la manière dont elle tournait les choses. Mais elle avait démarré ainsi, et devait terminer de la même manière, sinon il ne comprendrait plus rien. "Malade d'amour, peut-être..." dit-elle en haussant les épaules, se perdant dans ses propre propos. Elle s'éclaircit la voix, retrouvant un peu de clairvoyance dans son esprit. "Je suis enceinte, Jamie." dit-elle d'une voix douce, ses yeux plantés dans les siens. "Je suis enceinte." répéta-t-elle. Joanne ne voulait pas encore dire qu'ils attendaient un enfant, cela matérialisait déjà bien trop le petit être qui grandissait en elle, sachant que son avenir restait relativement incertain. "Les... Les examens ont pris plus de temps que prévu parce qu'après avoir eu les résultats sanguins, il tenait à faire quelques dépistages génétiques, bien que la majorité d'entre eux soient encore précoces. Mais il a pu avoir quelques réponses déjà et..." De nouvelles larmes coulaient sur ses joues. "Il a dit que la majorité des examens de dépistage d'anomalies génétiques sont revenus négatifs." Des larmes de joie. "Pour le moment, bien que ce ne soit que le début, tout laisse à croire que nous pourrions avoir ce bébé." Un sourire s'était peu à peu dessinée sur son visage humide, et ému. "Je suis enceinte." dit-elle pour une troisième, se demandant clairement comment son promis allait réagir.
J'avais osé espérer que Joanne ne tournerait pas autour du pot, histoire de m'épargner une angoisse grandissante de seconde en seconde. Mais elle bredouille, joue avec ses doigts ; elle est loin d'être aussi assurée que la minute précédente. Je plisse les yeux, l'observant. Toute sa nervosité, contagieuse, passe de son regard au mien en un rien de temps. Mon coeur commence, petit à petit, à accélérer la cadence. A chaque information qu'elle me donne, il la supplie de cracher le morceau. Son téléphone est cassé, mais elle ne l'aurait sûrement pas utilisé pour m'annoncer ce qu'elle a à me dire. Tous les engrenages dans ma tête tournent à toute vitesse, comme cherchant à la prendre de court, deviner cette fameuse nouvelle avant qu'elle ne l'articule -alors que je n'ai, pour le moment, aucun élément me permettant d'avoir une piste. Jusqu'à ce qu'elle évoque son médecin. Ma respiration se coupe, je me sens pâlir. Est-ce que Joanne utilise cette voix douce pour mieux faire passer la pire des nouvelles ? Une longue liste de maladies se déroule dans ma tête afin de me préparer à toutes les éventualités. Mon regard se fait plus inquiet. Je ne sais pas s'il lui demande d'aller plus vite, de me dire enfin quel est le résultat tant attendu de tous ces examens, arracher le pansement d'un coup sec, ou s'il réclame encore un peu de répits, quelques secondes supplémentaires avant que la terre ne tremble et se dérobe sous mes pieds. Des larmes s'échappent des grands yeux bleus de la jeune femme, donnant un coup de fouet à mon rythme cardiaque ; mon coeur se met à galoper, l'angoisse commence sérieusement à me donner la nausée, et je crains que la table ne soit pas suffisante pour m'empêcher de défaillir quand la nouvelle tombera. A quel point est-ce mauvais ? Tant que ça ? Non, elle n'a pas vraiment été malade. Je fronce les sourcils ; cela ne veut plus rien dire, je n'y comprends rien. Perdu, je cherche des réponses dans son regard, mais elle le détourne, et ses paroles ne sont pas plus claires. Jusqu'à ce qu'elle me l'annonce enfin. Je reste muet. Même lorsqu'elle le répète, je n'assimile pas plus la nouvelle. Enceinte. Joanne est enceinte. Ces mots se répètent en boucle dans mon esprit jusqu'à ce qu'ils trouvent enfin du sens. Elle porte notre enfant. Là, à cet instant. Ma bouche s'ouvre, et aucun son n'en sort. Est-il seulement viable ou est-ce que toutes ces larmes signifient que nous allons de nouveau subir cette perte ? Je ne parviens pas à desserrer ma gorge pour poser la question, mais la belle me devance. Quelques tests ont été effectués, et ils sont concluants. Tout va bien. Pas d'anomalie, rien. Ce bébé est là. Il est bien là. Avec de la chance, dans quelques mois, nous seront parents. Parents. Ma main se plaque sur ma bouche pendant quelques longues secondes ou je demeure muet. Ce n'est que lorsque Joanne répète une nouvelle fois la nouvelle que tout se met en place dans mon esprit, j'atterris soudainement sur terre, à ce moment précis où qu'elle m'annonce que je pourrais devenir père. Cette fois, ma main étouffe un cri de joie qui se transforme en un rire incontrôlable. Exalté, mon coeur bat toujours la chamade ; je suis aussi euphorique que j'ai été paniqué. Je pourrais exploser, sauter, hurler, et retenir toute cette joie est quasiment impossible. Je crois trembler tout entier sous la pression de ces émotions qui ne demandent qu'à me faire perdre pieds complètement, mais je n'attends pas plus longtemps avant de m'approcher de ma fiancée et la soulever du sol pour la prendre dans mes bras. Je capture immédiatement ses lèvres, la serrant aussi fort que possible. « Je t'aime. » dis-je entre deux baisers, incapable d'arrêter de sourire. « Je t'aime tellement. » Je ne la lâche pas, ni elle, ni ses lèvres, pendant un long moment. Tout se bouscule en moi, me laissant seulement la possibilité de l'embrasser encore et encore pour exprimer ma joie. Une montagne de questions apparaît, mais je ne sais pas comment les formuler, par où commencer, ni même si j'ai envie de les prononcer à ce moment. Je finis par poser Joanne sur la table de la salle, lui donnant un dernier baiser, son visage entre mes mains. « Je t'avais dit d'avoir confiance, que ça arriverait. » dis-je en gardant son regard dans le main, relevant son visage doucement d'une main sous son menton. « Tu vas être maman. » Sûrement la perspective de devenir père me sautera à la gorge plus tard, peut-être que la panique reviendra à la charge, mais pas pour le moment. Je suis sur ce nuage dont rien ni personne ne peut me descendre. « Je crois que je ne pourrais pas être plus heureux. » j'ajoute, réalisant tout ce que la vie me donne depuis quelques temps, la chance que j'ai. D'avoir rencontré une femme merveilleuse, d'avoir trouvé l'amour de ma vie, d'être fiancé à elle, et maintenant, qu'elle attende notre enfant. Le fruit d'un amour qui nous dépasse. Est-ce trop tôt ? Oui, sûrement. Tout va beaucoup trop vite, mais je ne ressens pas de peur. Uniquement de la joie et de la hâte. Celle de voir cette vie grandir en elle, qu'elle nous comble un peu plus par sa présence. « Tu es enceinte de combien de temps ? » je finis par demander, extirpant une question du tas.
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Jamie en était bouche bée. La bouche entrouverte, aucun son n'en sortait. Il n'avait pas l'air d'assimiler l'information, de réaliser ce qui était vraiment en train de se passer. Pendant un instant, elle croyait que la nouvelle l'angoissait trop, qu'il pensait que ce n'était clairement pas la bonne période à ce qu'elle attende un enfant. Cette peur disparut de ses pensées lorsqu'il plaçait une main devant sa bouche afin de dissimuler un cri de joie. Ses yeux pétillaient de bonheur, il avait bien du mal à contenir cette explosion de joie qui s'était produit en lui. Il riait de tout coeur. C'était magnifique à voir pour la jeune femme, qui ne pouvait plus se défaire de ce visage qui s'était gravé sur son visage. Soudain, Jamie la souleva du sol en la serrant aussi fort que possible dans ses bras. Il l'embrassait, encore et encore, ne trouvant pas d'autres moyens d'exprimer sa joie. Joanne avait entouré son cou de ses bras, gardant ainsi son visage près de celui de Jamie. Elle l'embrassait autant qu'il lui permettait, glissant ici et là des mots d'amour. "Je t'aime aussi." parvint-elle à glisser entre deux baisers, furtivement. L'une de ses mains sétaient posées sur sa tête, caressant tendrement ses cheveux pendant qu'ils s'embrassaient encore pendant de longues minutes. Enfin, il posa délicatement sa belle sur le bord de la table, se retrouvant ainsi assise dessus. Toujours ses mains posées sur ses joues, il faisait en sorte qu'ils ne se quittent pas du regard. Il y avait cru, jusqu'au bout, et il avait eu raison. Ele acquiesça d'un signe de tête, avec un air des plus tendres. "Tu avais raison." lui dit-elle doucement, lâchant un léger rire ensuite. Joanne passait sa main sur sa joue délicatement. "Nous allons être parents." se permit-elle de rectifier, en ne se lassant pas de ses yeux verts, plus heureux que jamais. Il exprimait même son bonheur par des mots, qu'il parvenait aisément à trouver. Joanne se fichait bien du fait que ce soit peut-être trop tôt de porter un enfant au stade actuel de leur relation. Mais elle savait que c'était le bon moment, que ce bébé n'allait qu'accroître le bonheur qui régnait sous cette si grande maison. "Eh bien, d'après le Dr. Winters..." Elle se mordilla la lèvre inférieure, riant légèrement. "...Il semblerait que l'un de nos ébats de Sydney ait été particulièrement productif." Joanne lui lançait un regard quelque peu malicieux - et il savait très bien pourquoi. Elle l'enlaça ensuite plus que chaleureusement, sentant l'émotion prendre à nouveau le dessus, faisant déverser quelques larmes de joie. "Je suis tellement heureuse, Jamie." Elle soupira longuement, de soulagement. "J'espère juste que tout va bien se passer." La jeune femme maintenait son étreinte pendant quelques minutes, serrant dans ses doigts le col du costume de Jamie. Si c'était pour le relâcher, c'était pour ensuite l'embrasser. [color=#006699]"Il... Il a aussi déjà fixé un rendez-vous pour la première échographie. D'habitude, elle se fait à trois mois, mais il tient à ce qu'il y ait une surveillance rapprochée, pour le bébé et moi." Joanne se sentait moins vide, même si elle n'était pas entièrement sereine. Son médecin était plus qu'optimiste par rapport aux premiers examens, mais ce n'était pas pour rien qu'il demande à ce qu'elle vienne se faire régulièrement consulter. "C'est la semaine prochaine." finit-elle par dire en le regardant, avec un léger sourire. "Tu... Tu crois que tu arriverais à te libérer pour venir avec moi ?" Elle tenait beaucoup à ce qu'il soit là. Parce que c'était une étape qu'elle ne parviendrait pas à franchir seule, et parce qu'il s'agissait aussi de son enfant à lui. Joanne descendit de la table. "Ca explique un peu la fatigue de ces derniers temps et les nausée de cette semaine." dit-elle avec un rire nerveux. "Je t'aime tellement." lui dit-elle, finalement, totalement comblée. Elle nicha sa tête dans le creux de son coup, posant aussi ses mains dans son dos, un peu honteuse. "Et c'est seulement maintenant que je me sens terriblement gênée d'avoir interrompu ta réunion. Tes supérieurs vont me haïr."
Même si nous estimions qu'il est trop tôt pour avoir cet enfant, nous l'aurions tout de même accueilli à bras ouverts. Vu les chances que Joanne puisse avoir une grossesse saine, sans problème, nous n'aurions jamais ne serais-ce que songé à nous en débarrasser. Jamais il ne m'aurait frôlé l'esprit de demander à la jeune femme de remettre son rêve à plus tard, alors que la savoir enceinte d'un embryon bien portant jusqu'à présent relève déjà du miracle. Les deux précédents n'avaient pas tenu aussi longtemps. Et puis, ce souhait d'avoir un bébé s'est tellement ancré en nous depuis le premier échec, aussi inattendu a-t-il été que ce nouveau venu. Nous n'avons pas de doutes à propos de notre avenir à deux, nous savons tout ce que nous désirons construire, et un enfant fait partie de notre programme -plusieurs, même. Pourquoi attendre pour le principe d'attendre, juste pour incorporer un peu de normalité dans notre histoire, alors que tout ce que nous souhaitons est juste là, à portée de main ? Nous pouvons concrétiser notre vision du bonheur, il n'est pas question de le renier. Cette grossesse est un cadeau. Le plus beau qui soit. Être père de cette petite chose n'est pas une information qui a terminé de s'acheminer vers mon cerveau. Tant mieux, à vrai dire, car je sais que mes angoisses seront terribles. Ce n'est pas une question de ne pas se sentir prêt ; si je ne l'étais pas, je ne serais pas si heureux à l'idée de devenir papa. C'est le genre de père que je serais qui m'inquiète. Mais à tout cela, je n'y pense pas encore. J'ai quelques mois pour faire le tour de la question. Joanne m'apprend que tout aurait débuté à Sydney. « Déjà un mois alors ? » Un rire m'échappe. Autant de temps à m'inquiéter alors que la meilleure des nouvelles allait me tomber dessus. Je crois que cela ajoute de la valeur à cet enfant de savoir qu'il a été conçu durant ce week-end là, le même où la belle a accepté de m'épouser. Un séjour qui aura été parfait sur tous les points, et dont nous ne risquons pas d'oublier les ébats, parmi les plus passionnés que nous ayons eu. « Je crois que définitivement, j'aime Sydney. » j'ajoute avec un nouveau rire. Je tire une nouvelle question du lot, une qui me taraude, même si elle n'a pas réellement d'importance dans le fond ; « Mais comment… comment c'est possible ? » je demande sans aucune accusation. Après tout, aux dernière nouvelles, Joanne prend la pilule. Elle aurait pu avoir un oubli, aussi fortuit qu'heureux, dont elle ne m'aurait pas parlé. Loin de moi l'idée de me plaindre. Si cette grossesse est apparue et a tenu malgré tout, elle n'en est que plus incroyable. Le bonheur se lit dans les yeux brillants de la jeune femme, d'où s'échappent encore quelques larmes. Je les essuie d'un revers de la main, souriant toujours. « Tu peux l'être, Joanne. Tu l'as mérité. » dis-je tout bas. Elle mérite ce bonheur, d'être mère, que son rêve prenne vie. Personne d'autre ne le mérite autant qu'elle. « Tout va bien se passer. Je ferais venir n'importe qui jusqu'à Brisbane si besoin. Tu auras le meilleur encadrement qui soit. » Pas moyen d'en douter. Je dépenserais une fortune pour elle s'il le faut, comme toujours. Je mettrais tout en œuvre pour que tout se déroule à la perfection, qu'importe le montant du chèque à signer. Elle n'aura à s'inquiéter de rien. Nous pouvons déjà compter sur Winters. Joanne m'apprend qu'une première échographie est prévue la semaine prochaine. « La s-... » Cela me semble si rapide et excitant à la fois. Je sais que pour le moment notre bébé ne fait qu'une poignée de millimètres et ne ressemble à rien, mais une fois sur l'écran, une fois que nous aurons la confirmation qu'il est là et que tout va bien, il sera plus réel que jamais. Mon impatience se fait déjà sentir. « Bien sûr, quelle question. Je serais là. » je réponds avant d'embrasser ma fiancée amoureusement. Je serais toujours là, je ne veux rater aucune étape. Qu'importe le nombre de rendez-vous qui doivent être annulés pour cela. Une once d'inquiétude me serre le coeur lorsque la jeune femme évoque son état de ces dernières semaines. Pâle, faible ; tout le monde était préoccupé par son état de santé, moi le premier. « Est-ce que tu seras dans cet état pendant toute la grossesse ? » je demande, aussi ignorant que peut l'être un homme vivant la grossesse de sa compagne pour la première fois. Les nausées sont normales, ça je le sais. Mais ce niveau de fatigue l'est-il aussi, ou est-il lié à la maladie de Joanne ? Je ne sais pas à quelles complications et particularités nous devons nous attendre. « Tu sais que tu peux arrêter le travail s'il le faut, je ne veux pas que tu aies de fatigue supplémentaire si elle peut être évitée. » Eviter la fatigue, le stress, l'angoisse, n'importe quoi qui puisse l'affaiblir ou devenir dangereux autant pour elle que pour le bébé. Mes pensées se tournent vers nos sorties, les galas, les cocktails qui sont déjà si difficiles à aborder sereinement d'habitude. Les apparitions publiques de Joanne à mon bras devront attendre encore. Moi qui souhaitais couper court aux rumeurs concernant Hannah et moi. Je vais devoir me débrouiller autrement. Stop, déjà trop d'inquiétudes prennent le dessus sur cette bonne nouvelle. Tout cela doit attendre plus tard. J'enlace tendrement la belle dont la joie s'échappe de chaque pore de sa peau. Je dépose un léger baiser au creux de son cou. « Qu'ils aillent se faire voir. » je réponds au sujet de la réunion. « Tu as bien fait de me tirer de là. D'ailleurs, je ne compte pas y retourner. Je leur dirais qu'il y a eu… une urgence familiale. » Je lui adresse un sourire complice avant de l'embrasser tendrement, la serrant un peu plus dans mes bras. « Toi, en revanche, tu dois filer au musée. » dis-je en gardant mon front contre le sien.
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
Déjà un mois et plus que huit. Vu comme ça, Joanne trouvait le temps tellement rapidement. Dans moins d'un an, les chiens allaient se demander ce que pouvait bien être ce petit être qui venait tout juste de débarquer à la maison. Quelque chose de tout petit et qui bougerait un peu, qui crierait et qui serait calmé dans les bras de sa mère. Il y aurait quelques crises de jalousie, c'était certain. Mais il était vrai que cette nouvelle rendait plus que magique ce fameux week-end passé à Sydney. Entre les fiançailles et la conception du fruit de leur amour, ils ne pouvaient certainement pas rêver. Nous ne parlerons pas de la passion partagée de leurs ébats, le simple fait que Joanne soit tombée enceinte les qualifiaient largement. Jamie était tellement heureux, comme s'il était sur un nuage. Il semblait enfin comprendre ce qu'était véritablement le bonheur. Et il le retrouvait dans l'annonce d'un événement pour lequel il n'adhérait absolument pas quelques mois plus tôt. Tout ceci était à la fois étrange et merveilleux, difficilement explicable. Elle rit avec lui. "S'il faut y retourner rien que pour ça, ça ne me dérangerais absolument." dit-elle en lui faisant un clin d'oeil malicieux, se mordillant légèrement la lèvre ensuite. Jamie y voyait un peu plus clair dans son esprit, et certaines questions -pertinentes-, lui revenaient à l'esprit. Elle sourit nerveusement, en haussant les épaules. "J'ai peut-être oublié de te dire que..." Elle lâcha un petit rire, puis s'éclaircit la gorge, tout en se grattant un peu la tête. "...On m'a fait arrêtée arrêter la pilule après l'avortement. Le Dr. Winters pensait que ça pouvait être un facteur favorisant pour mes malaises, pour les chutes de tension, une histoire du genre..." Mais jamais Joanne n'avait pensé que ça la ferait tomber enceinte, s'étant certainement faite à l'idée qu'elle était stérile. Un mécanisme de la pensée qui était tout à fait compréhensible. "Je n'aurai jamais pensé que tout ceci pourrait marcher." Et pourtant, l'embryon était bien là, et semblait prédestiné à vivre une belle vie. "J'aurai du t'en parler, je suis désolée." Elle haussa les épaules, restant tout à fait souriante. "J'avais les idées ailleurs à ce moment là. Ton amour me fait oublier certaines choses parfois." dit-elle, toujours les yeux pétillants. Il disait qu'elle le méritait, qu'elle avait le droit d'être heureuse. La belle blonde l'embrassa tendrement. "Toi aussi, tu peux l'être." Gardant son visage près du sien, elle fixait son regard. "C'est comme si ça venait combler un vide en toi. Il y a quelque chose de plus, dans ton regard, quelque chose de très beau." Du bout des doigts, elle effleurait l'une de ses joues. "Te voir exploser ainsi de joie, en plus de tout le reste, fait de moi la femme la plus heureuse qui soit." Après tout ce qu'il avait vécu et enduré, il méritait cette part de joie, de vie heureuse. Il le prouvait en lui assurant qu'elle disposerait des plus renommés afin que tout se passe pour elle et le bébé. Joanne n'en demandait pas tant, elle se disait que Winters et Henry étaient déjà suffisant. Surtout que Winters la connait par coeur, ses antécédents, ses risques, les précautions qu'il fallait prendre. Mais la voix qu'il avait au téléphone montrait qu'il y avait une certaine sérénité - se doutant déjà qu'en plus de cette joie, il y aurait aussi une certaine part d'anxiété. Tant qu'elle ne verrait pas son ventre s'arrondir, elle ne concrétisera pas qu'elle porte un enfant. Il semblait évident pour Jamie de venir avec elle la semaine suivante, mais l'entendre le confirmer soulageait sa belle. Celle-ci répondait son baiser avec tout autant d'amour. "J'ose espérer que non. De ce qu'on en lit dans les articles de médecine, c'est bien la période là qui est le plus difficile. Nous pourrons le demander au médecin la semaine prochaine. Ce serait bien qu'on m'épargne les nausées, je n'aime pas vraiment cette sensation." La fatigue, ça pouvait passer, quoique, elle avait l'impression de ne strictement rien faire de ses journées. Peut-être que savoir être enceinte la remettra sur pied. Le moral pourrait beaucoup jouer sur tout ceci, sur l'énergie qu'elle dégageait. Forcément, Jamie proposait déjà qu'elle arrête de travailler si elle le voulait, voulant lui épargner un trop plein de fatigue. Joanne lui fit un sourire. "Ca devrait aller pour le moment. Je ne fais pas un métier particulièrement physique, et la phase la plus bruyante des travaux étant passée, le calme est plus ou moins revenu au musée." Et puis, elle s'ennuierait tellement à la maison, à l'attendre jusqu'à ce que la nuit ne tombe. "Ca va aller." lui chuchota-t-elle avant de l'embrasser une nouvelle. Son fiancé ne cachaient pas l'aversion qu'il avait quant à rejoindre ses collègues. Elle rit en entendant l'excuse qu'il allait donner. "Ce n'est pas tout à fait faux." dit-elle en voyant son sourire à en faire tomber plus d'une. "J'ai fait ma part du travail aujourd'hui, je pense. Et puis vu comme Sophia m'a vue partir, elle doit se douter que je reviendrai peut-être pas de ce qu'il reste de la journée." Il va falloir qu'elle lui en parle de tout ça, d'ailleurs. "Ca voudrait dite que je t'ai tout pour moi ? Enfin, que nous t'avons juste pour nous ?"
Visiblement, Joanne avait oublié de m'informer d'un 'détail' qui explique que sa grossesse soit possible. Plus de contraception depuis des mois. Persuadée qu'il n'y avait aucune chance pour elle de tomber enceinte, elle ne m'en avait pas touché un mot. Sur le moment, je suis bien incapable de lui en vouloir. Mais malgré mon sourire, je plisse les yeux, secoue négativement la tête et vient tapoter le bout de son nez ; « Oui, tu aurais du m'en parler. » Qu'importe maintenant, ce qui est fait est fait, et nous n'allons certainement pas nous plaindre du résultat. Il y a de bonnes chances pour nous d'accueillir un petit être prochainement… Mon rythme cardiaque s'est calmé, mais pas l'euphorie. Je continue de prendre sur moi pour ne pas exploser de joie plus que cela n'est déjà le cas à chaque fois que l'information se répète dans mon crâne de toutes les manières possibles. Joanne enceinte, attendant notre enfant, qui se porte bien pour le moment. Je me dis que cette vie est juste là, en elle, avec nous, et cela me donne toujours autant d'envie d'hurler. Je n'en reviens pas, et pourtant, je suis terriblement heureux que tout soit bien réel. D'après ma belle, cette nouvelle change déjà quelque chose en moi, dans mon regard. « Je crois que ce que tu vois, c'est ton reflet. » je réponds avec un sourire afin de dissimuler ma gêne derrière une plaisanterie. Je ne sais pas si cette annonce changera quelque chose chez moi. Pour l'instant, je suis encore sous le coup de l'émotion. Je n'ai jamais été aussi heureux. Et dire qu'à l'origine une telle grossesse aurait pu me mettre hors de moi, peut aujourd'hui être à l'origine de ce sourire qui ne quitte pas mes lèvres, est assez déconcertant. « Je t'aime... » je murmure de nouveau, ne m'en lassant pas, cherchant toujours à admirer l'étincelle dans le regard de Joanne. J'y lis toute sa joie, et ce soulagement à l'idée de pouvoir en effet, comme n'importe quelle femme, porter un enfant. Elle touche son rêve du bout des doigts, il n'y a plus qu'à tout faire pour qu'il se concrétise. Je ne veux pas me dire que nous nous réjouissons trop vite, qu'il y a encore des chances pour que l'embryon ne tienne pas et que cela pourrait la détruire ; je préfère penser à toutes les options, toutes les possibilités qui s'offrent à nous, tous les moyens de mener sereinement cette grossesse à terme. « Nous verrons ça avec Winters alors. » dis-je en acquiesçant d'un signe de tête à propos de la santé de Joanne. J'espère de tout coeur que tout se passera bien, gardant confiance, encore et toujours. « Ca va aller... » je répète avec un sourire avant que la belle ne m'embrasse. Je la garde tout contre moi, fermement enfermée dans mes bras -je me dis que, bientôt, je ne pourrais plus la serrer aussi fort, alors autant en profiter. D'ailleurs, je ne compte pas bouger et la lâcher. Echappé de la réunion, je ne souhaite que rester avec Joanne, qui me dit qu'elle n'a pas besoin de retourner au musée. Si elle en est partie sans donner d'explications, Sophia doit se faire un sang d'encre -ce qui est assez amusant. « Je donnerais n'importe quoi pour voir sa tête quand tu lui apprendras ça. » dis-je en l'imaginant déjà bien plus hystérique que moi. Elle sera heureuse pour nous, je n'en doute pas. Elle nous a toujours soutenu contre vents et marées. Elle se fichera que cela soit trop tôt dans le carcan des règles régissant la normalité. Mon sourire disparaît subitement pendant quelques secondes lorsqu'un détail me vient en tête ; « Oh mon dieu, et tes parents ? Tu leur avait seulement dit pour les fiançailles ? Comment ils vont prendre cette nouvelle ? » Comme toujours, les concernant, je me fais le pire des scénarios. Ils vont désapprouver. Ce qui ne changera rien en soi, mais qui risque d'entacher le bonheur de leur fille. Ils me connaissent à peine, et voilà la seconde grossesse que j'engendre. L'échec de la première les rendra morts d'inquiétude au sujet de celle-ci. Je ne serais même pas étonné de les voir débarquer à Brisbane pendant ces quelques mois pour prendre soin de leur fille et garder un œil sur moi. Je respire un grand coup. Non, définitivement, je serais bien incapable de retourner travailler. Intérieurement, je ne suis qu'une tornade d'émotions et de pensées qui s'entrechoquent et pourraient faire trembler tout mon corps. Mon sourire revient dans la seconde quand Joanne se reprends, demandant si je ne suis qu'à 'eux'. Je mords ma lèvre inférieure tant la formulation suffit à me donner envie d'exploser de nouveau. Je n'en peux plus de me contenir. « Vous m'avez juste pour vous pendant… Deux heures. » je réponds en vérifiant l'horaire sur ma montre -celle offerte par Joanne et qui ne me quitte toujours pas. « Après, je passe à l'antenne. On est lundi. » je rappelle, à deux doigts de l'oublier moi-même tant la nouvelle de sa grossesse a pris le pas sur tout le reste. Sauf que je ne peux pas me permettre de ne pas me rendre en studio aujourd'hui -même si je l'aurais vraiment voulu, profiter de l'après-midi restante avec la jeune femme, rester aussi longtemps que possible sur notre nuage à se répéter qu'on ne pourrait pas rêver meilleure manière de parfaire notre bonheur. « Tu pourras rester pendant l'émission, si tu veux. » dis-je en haussant les épaules. Cela me ferait plaisir, à vrai dire, mais je n'oserais pas le lui demander explicitement. Il n'y a rien de passionnant à regarder à la radio, contrairement à la télévision, et je comprendrais qu'elle préfère rentrer se reposer. En attendant, je n'ai plus besoin d'être tiré à quatre épingles. Je tire donc sur le nœud de ma cravate pour la défaire complètement et détache le premier bouton de ma chemise.
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
C'était peu après son avortement qu'on lui avait proposé d'arrêter la pilule. Quand bien même, Joanne était tombée enceinte tout en la prenant avec précaution. Le balance bénéfice-risque était difficile à évaluer, et son médecin avait longuement réfléchi avant de trancher. Après tout ce qu'il s'était passé depuis, elle avait très honnêtement oublié de lui partager cette information -bien que ça le concernait plus qu'elle ne se l'imaginait. Elle s'en voulait un peu, mais il était un peu tard pour reculer. Jamie se plaisait bien à se moquer un peu d'elle, elle cernait assez rapidement que ce n'était qu'un moyen de dissimuler un peu sa gêne. Elle le tapa gentiment au niveau du torse, en riant. "Arrête, je suis sérieuse." lui rétorqua-t-elle avec un sourire. Et elle le pensait vraiment. Joanne se demandait si cette effervescence, cette soudaine grande joie de vivre allait perdurer dans le temps. Ca lui plaisait tellement de le voir si enthousiaste à l'idée de cette nouvelle. Cela lui donnait envie de lui annoncer encore et encore une nouvelle grossesse. Juste pour voir cette lumière briller à nouveau dans ses yeux. "Je t'aime aussi." lui répondit-elle à voix basse, d'un air tendre. Ce petit être signifiait tellement de choses pour eux deux, beaucoup plus que pour n'importe quels parents. Jamie serait prêt à dépenser une fortune si cela garantissait à sa douce une grossesse sereine et sans encombre. Il lui achèterait la lune s'il le fallait, elle savait qu'il était tout à fait capable de faire tout ceci. "Je pense qu'il sera ravi de s'occuper de moi pour une bonne nouvelle, enfin." dit-elle dans un rire, pensant à tout ce que le Dr. Winters avait déjà fait pour elle. Toujours des mauvaises nouvelles, des informations peu réjouissantes, jamais rien qui lui faisait voir une bonne chose dans tout ce qu'elle pouvait avoir. Joanne était assez confiante que son métier n'allait pas être un obstacle particulier vis-à-vis de sa grossesse. C'était loin d'être physique et mis sous pression. Et le jour où l'atmosphère était plus tendue, elle savait qu'elle travaillait avec des collègues compréhensifs et fabuleux qui ne lui laisseront certainement pas le choix que de se laisser faire alléger sa charge de travail. Il fallait bien qu'un jour, elle soit arrêtée et puisse se reposer tranquillement, mais elle n'en était pas encore là. Sophia allait être surexcitée quand elle allait apprendre ça, c'était certain. Elle deviendrait totalement incontrôlable. Joanne comprenait pourquoi son fiancé adorerait voir la rouquine perdre ses moyens au moment de l'annonce. Joanne rit à cette idée. Il n'avait pas tout à fait tort, ça devait vraiment valoir le coup. "Je pourrai toujours la filmer et te montrer la vidéo ensuite. Elle n'y fera même plus attention lorsque je le lui aurai dit." Parlant d'annonce, Jamie changea subitement de visage lorsqu'il pensait aux parents de sa fiancée. Il y avait comme un air de panique qui se lisait sur son visage. "Ah..." Parlant de ça. "Quand tu étais à Londres, mes parents sont passés à Brisbane. Je suppose qu'ils avaient senti que j'étais un petit peu triste d'être seule. Ils ont sauté dans un avion et nous avons passé une journée ensemble. Et..." Elle sourit, gênée. "Les mamans ont en général un certain don pour deviner ce qui avait changé. Maman n'avait pas à voir la bague pour savoir qu'il y avait eu quelque chose entre nous." Joanne fuyait un peu son regard. "Puis elle a pleuré. Elle souriait tellement, puis elle m'a prise dans ses bras. Papa m'a d'abord demandée si j'étais sûre de moi." Elle déposa ses mains sur son torse, ne quittant pas des yeux ses iris verts. "Je lui ai dit oui, et il avait alors ce regard pétillant que je n'avais pas vu depuis tellement de temps lorsqu'il a vu la bague. Il semblait soulagé, serein. C'est dur à expliquer. Il m'a pris dans ses bras, et m'a dit Je suis tellement heureux pour toi. Tout ceci semblait irréel." Elle l'embrassa tendrement. "Et pourtant." Gardant son visage proche du sien, ses doigts caressaient tendrement son visage. "Nous avions beaucoup parlé de toi, et... ils te font confiance, Jamie. Tu pourras croire ce que tu veux, prétendre que c'est trop tôt, qu'ils ne te connaissent pas assez pour ça. Les parents, ça sait toujours ce genre de choses. Les tiens sont plus tounés vers le renom, l'argent, la prestance, la domination. Les miens ne cherchent que notre bonheur, comme celui de Mia, ou de Reever. C'est bien pour ça qu'ils ne l'avaient pas empêcher d'aller aux Etats-Unis." Elle lui sourit tendrement. "Et ils ne cherchent qu'à te connaître et te comprendre, être là pour toi quand tu en as besoin." Jamie fondait totalement lorsque sa fiancée transformait son "je" en "nous". "J'adorerai te regarder faire. Je connais un peu les régies maintenant." ajouta-t-elle, pensant à sa précédente expérience. Elle le regardait se débarrasser de sa cravate "Tu m'invites au restaurant ce soir ?" lui demanda-t-elle avec des yeux pétillants.
Nous devrions filmer toutes les réactions de nos proches au moment où nous leur annonceront la nouvelle, en fait. Lehyan risque de sauter au plafond, ses filles seront surexcitées ; les Beauregard vont de nouveau me jeter dans la piscine, Ida sera la première à essayer de taire mes angoisses, alors qu'Ezra se fera un malin plaisir d'enfoncer le clou ; Madison sera sûrement tout aussi heureuse pour nous, et voudra absolument la place de marraine, qu'elle devra sûrement arracher aux griffes de Sophia. Mais plus qu'eux tous, c'est la réaction de notre si fidèle supportrice, celle qui a toujours eu foi en nous même quand nous-même commencions à baisser les bras, que je rêverais de voir. Joanne se propose de la prendre en vidéo. « Oh si tu le peux, n'hésites surtout pas ! » dis-je avec un sourire, jubilant d'avance. En réalité, le mieux serait tout de même de la voir en personne, il suffirait de lui annoncer ensemble… Non, c'est sa meilleure amie. La jeune femme préférera le lui dire elle-même, je suppose, partager ce moment toutes les deux. Je suis bien moins optimiste concernant la réaction des parents de Joanne. Aux dernières nouvelles, ils ne sont même pas au courant que nous sommes fiancés. Je n'imagine pas le choc s'ils devaient apprendre les deux événements en même temps. Mais cela ne sera pas le cas. La belle ne m'en avait pas parlé plus tôt, mais leur visite éclair à Brisbane pendant mon séjour à Londres leur a permis d'apprendre pour nos fiançailles. La jeune femme me fait le récit détaillé de leurs réactions. D'après elle, ils étaient heureux. Vraiment heureux pour elle. Je plisse les yeux, assez surpris d'entendre cela. Ils en savent si peu sur moi, et ils me font confiance. Assez pour épouser leur fille, la laisser entre mes mains ? Comme elle le dit, cela me semble irréel. Se peut-il vraiment qu'ils aient la même réaction en apprenant sa grossesse ? Je suis un peu déconcerté, essayant de savoir pourquoi les parents de Joanne ne sont pas plutôt en train de désapprouver et condamner les projets de mariage de leur fille avec un homme qu'elle fréquente depuis moins d'un an. « Je crois que je ne les comprendrais jamais... » dis-je avec un sourire gêné en coin, difficilement capable de me défaire du misérable modèle de mes propres géniteurs. « J'espère que… Enfin, j'aimerais vraiment être un peu comme eux. » Et moins comme mes parents, lorsqu'il sera question d'élever notre enfant. Je sais d'avance que Joanne me dira qu'il n'y a aucune chance que je leur ressemble, que les enfants prennent toujours le revers de leurs parents, mais il y a tellement d'éléments de leur éducation qui restent profondément ancrés en moi qu'il y a des chances que je fasse d'immenses erreurs. Comme n'importe quel parent, me direz-vous. Les enfants ne viennent pas avec leur mode d'emploi. « Pardon, ce n'est pas du tout le moment de penser à ça. » dis-je avec ce même sourire gêné, ne souhaitant vraiment pas plomber l'ambiance. Non, l'heure est uniquement à la réjouissance. La montagne d'angoisses remontera bien assez tôt à la surface. Mais pas aujourd'hui. Joanne accepte de rester à la fin de l'après-midi le temps de l'émission. J'essaye de masquer ma satisfaction et mon excitation -mais cela ne doit pas être très concluant, j'ai déjà bien trop d'émotions à contenir. « Un jour tu seras une habituée, tu n'auras même plus besoin de ça. » dis-je en indiquant son badge visiteur autour de son cou. Et du coup, juste après mon passage en studio, nous pourrons faire un saut à la maison pour nous changer et aller au rest… « Oh merci, tu viens d'anéantir la surprise que je comptais te faire. » dis-je avec un air faussement sérieux et réprobateur. Au moins, nous sommes sur la même longueur d'ondes. Et puis je peux toujours garder la surprise du lieu où je souhaite l'emmener pour moi. Tout n'est pas gâché. Les paumes de Joanne sont restées posées sur mon torse. Je pose mes propres mains dessus, avant de me pencher vers elle pour l'embrasser tendrement. « Et si… » Une idée vient de me traverser l'esprit. Bonne ou mauvaise, la jeune femme en décidera. « Et j'en parlais, dans l'émission, tout à l'heure ? » Ce n'est l'histoire que d'une phrase, glissée quelque part, sûrement au tout début. Juste quelques mots qui suffiront à dire que j'appartiens très officiellement en entièrement à Joanne -et non à Hannah, le démenti passera inaperçu-, que nous comptons nous marier, et qu'elle attend notre enfant ; qu'il n'y a pas plus solide. « Tu verrais une bonne fois pour toutes que je n'ai pas honte de toi. En plus, ça te ferait une belle introduction auprès du public, et… Je veux dire, après ça, nous pourrons tout faire sans craindre trop de pression, personne n'osera critiquer ou t'étouffer, parce que s'il y a une seule catégorie de personnes envers qui les gens sont bienveillants, c'est les femmes enceintes. » Et ce, même dans le monde si effrayant et cruel auquel j'appartiens. Ce genre d'événement adoucit tout le monde et inspire le plus grand des respects. Il n'y aura pas de honte à avoir si Joanne se sent mal devant les photographes ou la foule, nous pourrons demander à avoir un peu de paix sans être jugés ; tout le monde sera bien trop occupé à la féliciter pour penser à quoi que ce soit d'autre. Les avantages m'ont l'air immenses. « Je pense que c'est une occasion en or. » Mais le choix lui revient, il n'est pas question de la brusquer -ni qu'elle cherche à se prouver quoi que ce soit, ce n'est pas le moment de tenter le diable. Je garde toujours les mains de Joanne plaquées sur ma chemise, le contact étant agréable. Je réalise que je n'ai pas eu ce contact à même ma peau depuis… Bon sang, combien de temps déjà ?
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
L'idée était bien ancrée dans la tête de Joanne. Filmer Sophia au moment de l'annonce, elle oublierait facilement la présence du téléphone. Il fallait d'ailleurs que la jeune femme s'en rachète un avant, puis que son portable avait rendu l'âme. Elle imaginait déjà parfaitement la scène, et publierait cette vidéo un jour, ou la diffuserait le jour de leur mariage, la montrerait au bébé lorsqu'il (ou elle) sera en âge de le voir. Ce serait un sacré souvenir. "Je le ferai, de toute façon. Je crois que je ne me lasserai jamais voir cette vidéo." lui répondit-elle en riant. Jamie ne cachait pas son incompréhension vis-à-vis de la réaction des parents de Joanne. Cette dernière s'attendait aussi à des réprimandes, qu'on la traite d'inconsciente et que l'on dise qu'il abusait clairement de sa naïveté. Elle se voyait se faire passer un savon par son père notamment, mais non. Il avait souri, et l'avait enlacé. "Je crois que je ne comprendrais jamais les tiens." lui répliqua-t-elle de sa voix douce. "Dans ton monde, on ne se pose pas la question de la durée de la relation avant que le mariage ne se fasse." Elle haussa les épaules, tout sourire. "Ou peut-être que mes parents font preuve d'impatience de voir débarquer un jour des petits-enfants dans leur maison." Joanne l'embrassa tendrement, envoûtée par son regard. "Parce qu'ils ont bien remarqué que tu es une personne qui n'aime pas vraiment attendre." Les parents de Joanne étaient impatients à ce sujet. Parlez-leur de petits-enfants, ils ne penseront qu'à ça pendant une éternité, ne rêvant que de garder ces bambins pendant quelques jours et les gâter bien au delà de la normale. "Ou peut-être veulent-ils te dérouter un peu, pour voir comment tu réagirais. Ils sont bien plus malins que moi." ajouta-t-elle d'un ton rieur, bien que c'était vrai. Certainement pas vicieux comme Edward, mais ils étaient assez malins et déterminés pour parvenir à leurs fins, qu'importe la durée de voir aboutir leurs objectifs. Ce n'était pas la première fois que Jamie exprimait ses angoisses concernant la paternité. Etre un bon père, ne pas devenir comme le sien. Apparemment, il n'acceptait rien de ce qu'elle pouvait dire, ne voulait rien entendre à ce sujet, restant borné à souhait. Il s'esxcusa rapidement afin d'esquiver le sujet. "Tu m'as dit de te faire confiance, Jamie." lui dit-elle tendrement. "Je te fais aussi confiance pour ça." Elle lui sourit avec une grande tendresse, avec un regard doux. Jamie pensait qu'elle n'aurait un jour plus besoin du cordon qu'elle avait autour du cou. Elle haussa les sourcils, en riant. "Un jour, peut-être. Ca ne fait que la deuxième fois que je viens ici." dit-elle en montrant le chiffre dit, avec ses doigts. "Je suis encore loin du compte." Apparemment, Joanne venait de devancer son fiancé dans l'idée d'aller dîner en ville le soir. Il arrivait souvent que leurs pensées s'alignent. Un truc de couple, il paraît. "Tu auras plein d'autres occasions pour faire des surprises." lui chuchota-t-elle. Il venait capturer ses lèvres avant de lui proposer quelque chose d'assez surprenant. Elle le regarda d'un air interrogatif et cela lui suffit à développer ce qu'il avait en tête. Il voulait parler d'eux, de leur mariage, de leur enfant. C'était assez surprenant de sa part, lui qui avait jusqu'ici tenu à garder ce genre de choses pour lui, loin du public. Le conservant précieusement, hors de la vue de tous. "Insinues-tu par là que je devrais être tout le temps enceinte ?" dit-elle avec un rire nerveux. Elle devenait ensuite plus sérieuse, réfléchissant pendant quelques instants. Elle était si désireuse de pouvoir s'afficher avec lui lors de différents événements, alors qu'il disait que l'occasion tomberait à pic. "Tu penses que c'est le meilleur moyen pour... véritablement m'introduire à tout ce monde ?" Jamie lui avait fait promettre de lui faire confiance à ce sujet après tout, elle ne l'oubliait. Elle y pensait tous les jours à vrai dire. "Eh bien... soyons fous." dit Joanne en souriant, ne quittant pas son regard. Elle s'approcha ensuite tout doucement de son visage afin d'effleurer ses lèvres avec les siennes. Elle finit par l'embrasser très amoureusement, glissant ses doigts dans ses cheveux, son autre main sur la joue, afin qu'il ne compte pas s'éloigner tellement. Joanne était tellement heureuse.
Personne ne peut comprendre mes parents. Ni moi, ni Joanne, ni qui que ce soit, dans notre monde, dans le sien, dans n'importe lequel. Ils ont leurs propres principes, leur propre morale, leur propre sens du bien et du mal qu'ils ne partagent pas avec le reste du genre humain. Ce sont des personnes qui ressemblent aux gens que nous avons déjà croisé à plusieurs reprises lors de nos sorties dans des soirées, des galas, des cocktails. Mais d'eux non plus, ils n'ont en commun que l'allure. Je tire une certaine satisfaction à me dire qu'ils ne verront jamais notre bébé. Ils auront au mieux une photographie, qu'ils pourront exhiber à leurs ''amis'', la larme à l'oeil en évoquant ce fils indigne et sa sauvage de femme qui les empêchent d'avoir accès à leur petit-fils ou leur petite-fille -pauvre d'eux- ce qui est une manière comme une autre d'attirer l'attention dont ils ne se gêneront pas d'user. Nul doute que les parents de Joanne, eux, verront l'enfant quand ils le souhaitent -et le traiteront avec autant d'amour que cela a été le cas pour leurs propres enfants. Peut-être seront-ils aussi impatients que moi de voir cette petite chose débarquer dans nos vies. « Oh, ça se voit tant que ça ? » je demande en riant quand la jeune femme fait remarquer que ses parents ont bien noté que je ne suis pas un modèle de patience. C'est assez facile à comprendre. C'est pourtant une qualité que je vais devoir apprendre. J'ai quelques mois pour cela. La jeune femme répète inlassablement qu'elle pense que je serais un bon père, qu'elle a confiance en moi à ce sujet, voyant les quelques doutes qui pointent déjà le bout de leur nez -et ne feront sûrement que grossir au fil des semaines. « Je sais… C'est surtout un sujet où je dois apprendre à avoir confiance en moi-même. » dis-je avec un léger sourire. Me souvenant des paroles d'Ida, je me dis que je n'aurais vraiment confiance qu'une fois que le bébé sera là, espérant que les bons réflexes viendront d'eux-mêmes -ou grâce à l'aide de Joanne. L'idée peut sembler soudaine, de profiter de l'occasion pour parler d'elle à tout le monde -tout du moins, ceux qui écouteront, et ils sont relativement nombreux, qui eux-même relayeront l'information, ce qui étend encore plus le cercle. Moi qui souhaitait attendre, encore et toujours, aller doucement et par étape, je me retrouve à proposer cette solution radicale. Mais elle est loin d'être irréfléchie. A vrai dire, c'est la solution qui pourrait arranger et contenter tout le monde. Je ris à la question de la belle. « Non pas tout le temps… Tu le seras déjà bien assez si nous persistons à vouloir quatre bambins. » Cela va en faire, des mois de grossesse -et autant de temps où nous aurons un peu la paix. Finalement, Joanne prend le temps de réfléchir plus sérieusement à ma proposition. « Je pense qu'on ne peut pas faire meilleur moment. » dis-je totalement sûr de moi. Plus tard, cela sera encore plus difficile. Quel autre moment pourrait-il y avoir ? Quand l'enfant sera né ? Nous ne tiendrons pas la pression après un tel bouleversement, alors que les journalistes sont les plus excités quand l'information vient de tomber. En nous y prenant des mois plus tôt, nous serons plus tranquilles à ce moment là. Et ensuite, une fois le bébé présent dans nos vies, il n'y aura plus vraiment de bon timing. En parler tout de suite, c'est aussi couvrir nos arrières pour le futur. C'est certainement le moment ou jamais -même si nous pourrions encore attendre quelques semaines avant d'en faire l'annonce, mais ce n'est pas moi et on naturel impatient qui allons y songer. Joanne accepte. Je ne doutais pas vraiment qu'elle me laisserait faire. Pas seulement parce que je juge le moment opportun, mais parce qu'elle veut autant que moi que nous soyons un couple au grand jour depuis des mois. C'est sûrement sa petite part de possessivité. Il faut que tout ce monde de belles personnes sache que j'appartiens déjà à une petite conservatrice, comme elle se qualifie. Qu'elle a coiffé tous les mannequins, les actrices, les héritières au poteau. Je lui souris, ravi et déjà surexcité à l'idée de faire cette annonce. La serrant toujours autant dans mes bras, je prolonge son baiser pendant de longues secondes. « On a deux heures pour fêter ça. » je murmure entre deux baisers langoureux, un sourire malicieux sur les lèvres et le regard complice -une idée en tête que je n'ai pas besoin d'expiciter.
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
Jamie et son impatience. Ils allaient de pair. Si ça ne tenait qu'à Jamie, il aurait certainement épousé Joanne le jour où ils s'étaient qu'ils s'aimaient, qu'il savait que c'était la bonne, l'unique, l'amour de sa vie. Toujours à vouloir tout tout de suite. Cela faisait certainement partie de son naturel, mais le côté un peu gosse de riche -malgré les conditions dans lesquelles il a grandi- avait du accroître ce phénomène. Ca ne le rendait que plus attachant, et Joanne adorait jouer avec ça. La frustration lui allait bien. En dehors cela, il doutait de certaines de ses capacités. Il reconnaissait qu'il avait besoin de travailler là-dessus. Qu'il croit en lui. Pour une personne qui avait autant d'assurance, cela pouvait être surprenant d'entendre une telle phrase de lui, mais Joanne le comprenait. "Tu as encore huit mois pour ça." lui chuchota-t-elle doucement, avec un large sourire. "Et puis, tu n'es pas seul." [/color]ajouta-t-elle en lui caressant la joue. "Parce que c'est pour une vie à deux que nous avons signé en portant cette bague. Et une vie à trois avec ce petit être dans mon ventre. Et je sais déjà qu'il ou elle te fait déjà pleinement confiance." Les yeux de Joanne étaient remplis d'amour et de tendresse, faisant en sorte que sa voix ne soit pas trop forte, pour qu'elle soit apaisante aux oreilles de son cher et tendre. "Tu es son papa, après tout." Cela faisait bizarre de l'appeler ainsi, mais énormément plaisir. Savoir que Jamie était le père de l'enfant qu'elle portait la comblait au plus haut point. Finalement, elle trouvait que l'idée n'était pas si mal que ça, d'annoncer leurs fiançailles et sa grossesse à l'antenne. Ils allaient finir par le savoir de toute manière, autant profiter que le couple avait une partie des cartes en mains pour avoir peut-être un meilleur contrôle des événements par la suite. "Profitons de ce moment alors." dit-elle à voix basse, voyant bien dans le regard de son fiancé qu'il était entièrement confiant. "J'avoue être un tout petit peu nerveuse. Mais je sais que ça va bien se passer." Elle se demandait surtout ce qui allait se passer après. Si les auditeurs allaient en parler sur les divers réseaux sociaux, s'ils allaient heureux pour eux, ou affreusement jaloux d'elle. Le bel homme l'enlaçait chaleureusement, répondant tout aussi langoureusement, le prolongeant même. Monsieur avait des idées derrière la tête, son sourire le montrait largement. "Deux heures ?" dit-elle à voix basse, gardant ses lèvres près des siennes. "Le Lord Keynes serait-il frustré sexuellement, par hasard ?" Elle déboutonna la veste du costume de Jamie afin de glisser ses mains en dessous jusqu'à ses reins, d'un air malicieux. "C'est vrai qu'il n'y a pas eu grand chose depuis... quoi ? ... Avant ton séjour à Londres ?" Elle le narguait, sachant très bien qu'il était d'habitude très régulier en matière de fréquence d'ébats sexuels. Il y avait de nombreux faits qui entraient en compte, qui avaient empêché de faire des baisers sous les draps. "Il paraît que les hormones explosent lorsque l'on est enceinte." Bien sûr qu'elle le cherchait, bien sûr qu'elle le désirait. "Tu es sûre que tu ne dois pas retourner à ta réunion ?" dit-elle en riant, alors que ses mains caressaient doucement son dos. Elle se mordillait un peu la lèvre inférieure, absorbée par ces yeux verts qu'elle aimait tant. "Moi qui croyais que tu n'aimais mêler amour et travail ?" dit-elle en riant, cherchant toujours à le taquiner. Le rythme cardiaque de la jeune femme s'accélérait sensiblement. Sa bouche effleurait à peine la sienne. Si elle l'embrassait, ce n'était que sur le coin de sa bouche, jamais ses lèvres dans leur entièreté. Lentement, les mains de Joanne glissaient vers les fesses de son homme, le regard malicieux. "D'ailleurs, tu ne m'as pas dit comment tu arrivais à travailler au bureau." dit-elle à voix basse en se rappelant de leurs ébats dans cette pièce qu'il côtoyait tous les jours. "J'espère pour toi que tu n'auras pas de réunion ici avant un bon moment, on penserait que tu te dissiperais un petit peu." ajouta-t-elle juste avant d'attraper ses lèvres afin de l'embrasser tendrement, retenant sa propre fougue avant de céder complètement à leurs intentions réelles.
Huit mois. Nous nous côtoyons depuis à peine plus de temps que cela. Et c'est aujourd'hui ce qu'il reste à attendre avant de pouvoir tenir notre enfant dans nos bras. D'un côté, une relation qui semble bien trop courte aux yeux de la majorité des gens. De l'autre, un délai qui paraît fort long avant de vivre, comme Joanne le dit, une vie à trois. Le temps est une notion étrange. Je ne peux pas m'empêcher de mordre ma lèvre, la joie remontant vivement par vagues successives quand elle me dit que ce petit être, qui n'en est pas encore tout a fait un, qui a n'a pas conscience de lui-même, me fait conscience. Mais surtout, je suis son père. Je vais être papa. C'est fou, complètement fou. Pour moi qui ai vécu des dizaines d'années en me jurant que je n'aurais jamais de famille. Pour elle qui était persuadée qu'elle ne pourrait jamais être enceinte, qu'elle devait tirer un trait sur son rêve d'avoir des enfants. C'est irréel. Complètement fou. Je ne sais pas combien de jours, de semaines seront nécessaires pour que je me remette de cette nouvelle. Peut-être des mois. Peut-être jamais. Je serais dans tous mes états quand son ventre commencera à s'arrondir, quand il ne restera plus que quelques semaines à attendre avant que notre bébé vienne au monde, puis quand je pourrais le voir et le tenir. Je ne suis pas prêt de descendre de ce nuage sur lequel je suis perché depuis que Joanne m'a appris la nouvelle. J'ai envie d'hurler ce bonheur sur tous les toits -et c'est un peu ce que je ferais en studio tout à l'heure, puisque la jeune femme m'en a donné l'autorisation. Tout le monde saura. Non seulement que je suis à elle, fiancé, mais aussi futur père, et, honnêtement, l'homme le plus comblé qui puisse exister. J'adresse un regard confiant à la belle, avec un sourire rassurant. Tout va bien se passer. Je suis aussi nerveux, mais je sais que tout ira bien. Planant toujours dans notre bulle, à quelques kilomètres de la réalité, je me laisse tout doucement prendre par la main d'un désir qui me titille depuis quelques minutes. Ce qui n'a rien d'étonnant à vrai dire, me connaissant. Le plus étonnant, en fait, étant que je ne lui sois pas sauté dessus plus tôt, dès l'annonce de sa grossesse, sous l'impulsion de cette émotion débordante. Surtout quand on sait à quand remontent nos derniers ébats -ce que Joanne se fait un malin plaisir à rappeler, me faisant assez culpabiliser. « C'est beaucoup trop long. » dis-je en secouant négativement la tête. Deux semaines tout pile. Pour nous, tout du moins, c'est bien trop long. La jeune femme continue de me narguer. Elle aime toujours autant en jouer lorsqu'elle me sait frustré. Cette impatience dont nous parlions plus tôt. Je ne sais pas si je me prête au jeu, ou si je suis tout simplement trop faible face à celle qui me fait fondre comme personne pour protester et prendre le dessus. Il est si facile pour elle de jouer avec moi. Je souris, amusé, quand elle souligne le fait que se hormones grimpent en flèche pendant la grossesse. « Ca doit être ça alors. » je réponds tout bas. « Et le fait que je t'aime plus que jamais. » Grâce à cette nouvelle, grâce à tout le bonheur qu'elle me procure, et le bonheur à venir. Tout ce qui renforce ma conviction que c'est elle, et personne d'autre. Qu'elle est mon âme sœur. Autant de pensées qui suffisent largement à me donner envie d'elle. « J'en suis sûr... » Ils ne m'attendent plus à la réunion, c'est sûr. Ils ont certainement compris que je ne reviendrais pas. Roxy doit même se demander si je serais en studio dans quelques heures. Jusque là, je ne suis qu'à Joanne. Ses mains caressent doucement mon dos, sachant très bien me faire longuement frisonner. Elle frôle mes lèvres, sans m'offrir de baiser. Mordille les siennes, sachant très bien l'effet que cela me fait. Me lance ce regard bourré d'amour et de tendresse qui me désarme tout entier. C'est vrai, je suis toujours le premier à poser des barrières strictes entre le privé et le travail. Et depuis peu, je suis le premier à les franchir quand j'en ai envie. « J'ai changé d'avis. Et tu n'es pas censée d'être prude ? » dis-je, toujours avec ce même sourire malicieux, me retenant de tout simplement tourner la tête pour attraper le baiser qu'elle dépose au coin de mes lèvres. Je pose une main sur son visage, caressant doucement sa joue. L'autre glisse le long de son corps, atteint le bas de sa robe, et vient frôler la peau de sa jambe, remontant légèrement le long de sa cuisse. « Je laisse la porte ouverte le temps que ça passe. » j'avoue en souriant au sujet de ce qui me permet de travailler dans mon bureau en attendant de ne plus trop penser à ce que nous y avons fait. Le bruit me permet d'oublier le silence si parfait que nous avons expérimenté ce soir-là, qui nous avait si bien transportés dans notre bulle, et de là… Enfin Joanne m'embrasse, et me permet de caresser tendrement ses lèvres. Mais j'avorte rapidement ce baiser. « Tu as raison, ce n'est pas raisonnable. C'est une mauvaise habitude que nous prenons là. » Faire l'amour n'importe où, comme ça. Je retire mes mains de sa peau et les passe même sur sa robe pour la réajuster, l'air sérieux. Je glisse ses cheveux derrière ses oreilles. Pendant quelques secondes, je garde mon regard dans le sien, l'air de demander « et maintenant ? ». Quelques secondes dont profite mon rythme cardiaque pour s'accélérer et me rappeler qu'il est hors de question d'ajouter un jour à la liste de ceux où je ne l'ai pas touchée depuis mon départ pour Londres. Les secondes s'allongent. Je passe mes dents sur ma lèvre inférieure, tenant encore bon. Jusqu'à n'en plus pouvoir, la prendre dans mes bras, la soulevant du sol et l'embrassant sans retenir ma fougue.
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
Il était vrai que deux semaines sans véritablement se toucher avait un caractère exceptionnel pour le couple fraîchement fiancé. Lui en demandait constamment, elle ne le lui refusait. Sauf une seule fois, parce qu'elle n'était pas en point. Enfin, elle démarrait tout juste sa grossesse. Ce détail revint en mémoire de la jeune femme. Cet enfant, encore de taille microscopique, n'allait pas manquer d'amour dans cet maison qu'il remplira de cris et de rires. Avec des parents qui s'aimaient au delà de toute mesure et qui l'aimaient de tout leur coeur. Il restait et resterait un miracle aux yeux de la belle blonde. Ce cadeau si précieux, que pourtant bien des femmes pouvaient avoir, juste après une nuit d'amour. Pour elle, c'était beaucoup plus compliqué, et cela ne rendait que la nouvelle plus belle, plus unique. Jamie débordait encore de joie, ça se voyait, qu'il contrôlait avec difficulté. Son regard pétillait continuellement. Annoncer la nouvelle à l'antenne lui permettrait certainement d'évacuer ce trop plein de bonheur. Le monde allait le savoir un jour ou l'autre. Si cela permettrait à Joanne de mieux s'immiscer dans le monde de son futur époux, elle irait sans broncher. Jamie ferait certainement tout pour la mettre à l'aise, et elle le serait. Beaucoup trop long, c'était ainsi que Jamie qualifiait la période qui s'était passée sans qu'il ait pu toucher sa fiancée comme il l'aurait voulu. Et la frustration était bien présente. C'était peut-être vilain, mais Joanne adorait en jouer. Parce qu'il ne marchait pas, il courrait sans difficulté. Et ça l'amusait beaucoup. Elle aurait bien essayé d'autres techniques, mais c'était toujours la même qui était le plus efficace. "Je t'aime tout autant." Cela signifiait quelque chose pour elle, que ce soit lui le père de ses enfants, et pas un autre. Il la dévorait du regard, d'un air plus qu'amoureux. Joanne était tellement heureuse de pouvoir le combler ainsi. "Changé d'avis ? Monsieur le rédacteur en chef deviendrait-il plus souple ?" lui répondit-elle en riant. "Avoue que ça te plaît quand je le suis un peu moins." rétorqua-t-elle lorsqu'il la qualifia de prude, gardant ce petit sourire en coin qui voulait absolument tout dire. "Mais si tu veux que je reste sur la réserve, tu n'as qu'à me le dire." ajouta-t-elle en riant, l'air tout aussi joueur. Jamie avouait qu'il avait tout de même besoin de mettre en place quelques moyens pour qu'il parvienne à se défaire de ce qu'ils avaient fait sur le bureau sur lequel il passait le plus clair de son temps. Le bel homme se défit rapidement des lèvres de sa belle, disant que ce n'était clairement pas raisonnable de continuer ainsi. Il ôta ses mains de la peau de Joanne, lui refaisant une beauté. Elle haussa les sourcils en riant, se moquant bien de lui. Joanne savait pertinemment qu'il ne tiendrait pas. Que d'une seconde à l'autre, il reviendrait prendre Joanne sans ses bras. Joanne croisait les bras, attendant patiemment. Il se mordillait la lèvre - ce signe qui le trahissait si souvent. Puis il ne tarda pas à se ruer sur elle, l'embrassant de plus belle, la prenant dans ses bras afin de la soulever du sol. Ses bras étaient autour de son cou. Il la plaqua doucement contre le mur, juste à côté de la porte par laquelle ils étaient entrés. De la main, Joanne cherchait la poignée de porte, puis, plus bas, la clé afin de la vérouiller à double tour. Il serait bien malheureux qu'on vienne ainsi les interrompre. "Je croyais qu'on se fichait du raisonnable." dit-elle entre deux baisers en riant, gardant son visage proche du sien. Joanne reprenait le baiser, plus langoureux que jamais. D'une main, elle déboutonna un à un la chemise de Jamie, laissant apparaître son torse parfaitement dessiné. Qu'est-ce qu'il était beau. Elle glissa sa main sous le tissu pour toucher sa peau du bout de ses doigts. Elle dégagea l'une de ses épaules de sa chemise. Ses jambes encerclaient sa taille, ses escarpins tombaient par terre. Son coeur battait déjà à tout rompre alors que son souffle s'adaptait tant bien que mal à la fougue de leurs baisers. Parfois, Joanne menait ses lèvres au cou de Jamie, l'embrassant, mordillant quelques rares fois sa peau, avant de revenir à leur point initial.