| (edge & laila) know it's been a while, now i'm mixing up the drank |
| | (#)Mer 26 Oct 2022 - 0:48 | |
| ≈ ≈ ≈ {know it's been a while, now i'm mixing up the drank} crédit/(ssoveia) ✰ w/ @Yasmine Khadji Tu devrais vraiment sortir de cette salle de bain, vraiment. Tu n'as pas envie d'être ici, tu n'as pas envie de faire face à Yasmine, pas envie de penser à Laila endormie à seulement quelques mètres d'ici, et pourtant, ça ne fonctionne pas comme cela. Tu ne peux pas juste fuir, même toi tu n'es pas lâche à ce point-là et s'il y a bien un moment pour tout assumer et de redresser tes larges épaules, c'est bien maintenant. Même si tu détestes le ton utilisé par Yasmine, même si tu lui donnes des détails qu'elle n'a pas demandé et qui sont bien nécessaires à tes yeux... Le sourire qu'il y a sur le visage de la brune ? Il est faux à souhait, tu le sais peut-être mieux que personne et plutôt que de faire demi-tour comme tu le voudrais, tu prends une profonde inspiration. Pour ne pas partir, pour ne pas rouler des yeux, parce que vous allez dans un mur et que si tu sais que tu es coupable de beaucoup de choses et responsable de la présence de Laila ce soir, tout ce que Yasmine ne dit pas, n'ose pas dire... commence à peser un peu trop lourd. Qu'elle le dise justement, ce qui semble lui brûler les lèvres, pour en finir, vraiment, pour conclure cette soirée comme il le faut. Tu fronces les sourcils à sa question de rhétorique. Quelle porte ouverte, que tu as envie de répliquer, tu ne le fais pas, ça ne ferait pas avancer les choses et tu sens ton expression se raffermir à ses prochains mots. Je te connais, oui, c'est un fait, quelque chose que tu affectionnes dans ta relation avec la brune et c'est en train de se retourner contre toi. Qu'est-ce qu'elle se dit au juste, Yasmine se rend bien compte qu'elle est l'exception pas la règle... non ? "Oh si c'est important, je voulais laisser tomber il y a une demi-heure de cela quand j'ai dit que j'allais raccompagner Laila chez elle." Tu dis cela sur un ton catégorique et même si ta partenaire fait absolument tout pour ne pas avoir ... quoi ? Cette dispute, cette conversation ? Tu n'en sais rien et tu abandonnes l'éponge sur le sol avant de reprendre. "Et c'est important, parce que je te connais aussi Yasmine, c'est peut-être le seul moment où tu vas me dire ce que tu penses vraiment." Le peut-être est superflu dans ta phrase, tu le sais, elle le sait, bien entendu, tu hausses les épaules, comme pour prétendre que ça ne t'atteint pas vraiment. Bien sûr que si ça t'atteint, surtout quand tu es concerné et surtout quand il est facile de se dire qu'il y a beaucoup de choses que la brune ne dit pas, pour ne pas te blesser, pour ne pas froisser ton ego et faire en sorte que ça marche entre vous. Une chose que tu as en horreur en vrai, parce que tu ne veux pas qu'elle te traite comme un patient en phase terminale qui risquerait de passer de l'autre côté au moindre désagrément, non, tu es son partenaire, vous êtes censés être égaux dans toute cette histoire, elle devrait pouvoir s'exprimer librement et être elle-même tout le temps... C'est évident à tes yeux, ça ne l'est pas pour Yasmine, ça ne se règlera pas d'un claquement de doigts et certainement pas ce soir. "Il n'y a pas de porte ouverte ou quoi que ce soit de cette nature, peu importe la métaphore que tu veux utiliser... Il n'y a rien eu de ce genre entre elle et moi, elle est juste là parce qu'elle a trop bu, trop pour rentrer chez elle et que visiblement Toowong est un tout petit quartier, assez pour me pourrir ma soirée." Et qu'est-ce qui vous dit qu'ici c'est le premier arrêt de Laila ? Cela ne t'étonnerait pas que la mécanicienne soit aller semer la discorde ailleurs, c'est une tempête Laila, il n'y a pas d'autres mots pour le décrire et maintenant, Yasmine et toi, vous devez tenter de voir ce qu'il vous rester encore après son passage. "Je ne lui ai jamais donné des raisons d'espérer si c'est ce que tu es en train de sous-entendre. Je lui ai parlé de toi, comme à chaque fois que je le fais à chaque fois qu'on me pose une question qui n'a aucun rapport avec moi." Tu n'hausses même pas la voix non, pour toi, Yasmine est une évidence, quelque chose et quelqu'un dont tu ne peux pas te passer. Si tu pouvais tu le crierais sur tous les toits, tu le ferais, mais non, et il est plus acceptable de partager tes sentiments avec la brune et te tenter de construire une vie avec elle, ça, c'est certainement plus solide que Laila et ses intentions pour une soirée... Non, non ? Tu n'as même pas envie de poser cette question-là à voix haute, tu ne devrais même pas avoir à le faire en réalité, c'est autant insultant pour Yasmine que pour toi. "Tu me connais oui, est-ce que ça peut être pris en compte ou pas ?" |
| | | | (#)Sam 29 Oct 2022 - 10:15 | |
| ≈ ≈ ≈ {know it's been a while, now i'm mixing up the drank} crédit/(ssoveia) ✰ w/ @Edge Price "Oh, OK." lâcha-t-elle au milieu de deux phrases du jeune homme, et elle hocha la tête, croisant de nouveau les bras sur sa poitrine en lâchant un tout petit rire, son attitude mêlant surprise et fausse désinvolture "Maintenant je suis une hypocrite." Elle secoua la tête un peu plus, souriant encore une fois, mais pas de joie "C’est drôle, tu trouves toujours le moyen de retourner mes coups de colère contre moi en me rendant responsable de trucs dont j’avais même pas idée jusqu’à aujourd’hui." Ce n’était pas la première fois qu’Edge prétendait qu’elle n’avait le courage de lui dire les choses qu’une fois qu’elle était en colère. Et c’était blessant, assez pour qu’elle veuille le blesser en retour, et qu’elle lui dise, laissant échapper sa question en le fixant droit dans les yeux cette fois, prête à réceptionner la colère que ça ferait naître chez lui quand il comprendrait ce que ça voulait dire "Y en a combien qui vont débarquer comme ça, hm ?" Un prêté pour un rendu. Ce n’était pas dans son mode de fonctionnement, mais dans l’absolu, elle s’en fichait pas mal parce qu’elle se souvenait d’une autre de leur conversation, qui datait d’il y avait trop longtemps, mais dont elle se souvenait de bout en bout pour savoir qu’elle avait laissé des traces, et que sa réaction de ce soir était avant tout due à cette conversation en particulier. Il l’avait déjà trompé, l’avait-il oublié ? Il lui dirait que les choses avaient changées, qu’eux-même avaient évolués, mais la preuve que non : il ne trouvait toujours pas ça inconvenant de prétendre voir des femmes avec qui il avait couché dans le passé, quand il vivait avec celle avec qui il prévoyait d’avoir un enfant. Dans quel monde, vraiment ? Ça la rendait peut-être vieux jeu de considérer que c’était un affront, mais comment réagirait-il, lui, si un de ses ex se pointaient ici, la bouche en cœur ? C’était peut-être le moment d’être précise sur un fait avéré ; elle n’avait couché avec trois hommes dans sa vie, lui inclus. Elle connaissait assez la ligne de conduite d’Edge pour savoir que ça ne comptait pas pour lui, ce genre de gymnastique, mais ils avaient un point de vue différent à ce sujet : là où il ne voyait pas le mal, elle voyait les choses autrement, et c’était le moment de l’entendre sérieusement, et ne pas prendre ça pour une farce qui partait du fait qu’ils venaient de deux mondes différents "J’ai compris que c’était pas important pour toi de coucher avec la première venue, mais juste avoir la décence d’admettre que ça se fait pas de continuer à voir quelqu’un avec qui t’a partagé ce genre de distraction, ça m’aiderait à continuer à te faire confiance." Elle haussa les épaules en continuant "Ce qui va plus être le cas si je me rends compte que si on prend ta liste d’amies au cas par cas, tu finis par m’avouer que t’as couché avec la moitié d’entre elles." Et elle se comptait dedans, puisqu’elle se souvenait de ses paroles il y avait bientôt trois ans de ça, quand il avait souligné l’idée qu’elle était sa meilleure amie. Il avait une notion de l’amitié bancale, Edge, ou alors c’était elle qui était restée à des années lumières en arrière, et qui compartimentait trop ce qu’elle ressentait pour autrui pour estimer que le terme amitié incluait de se glisser nus dans un lit quand on ne savait pas quoi faire de mieux.
Elle finit par aller éteindre le jet d’eau de la douche, se retournant sur lui quand il continua de parler, et qu’elle l’écouta en le regardant sans le voir, essayant de ne pas se laisser attendrir par rien de ce qu’il lui disait maintenant ; pas même sa petite tirade sur le fait qu’il parlait d’elle même quand personne ne lui posait de question à son sujet "C’est même pas le problème, qu’elle soit là, et que tu le réalises pas, ça me donne juste l’impression de m’être laissée avoir comme une idiote." Parce que concrètement, elle ne l’accusait pas d’avoir fait venir Laila ici, mais Edgerton ne voyait que ce qu’il avait sous le nez pour le coup, et ça l’agaça davantage "C’est vrai que de parler d’autres femmes ça arrête les autres de vouloir espérer remettre le couvert. Tu lui as dit, à celle avec qui t’a couché à l’époque, que t’étais en couple avec moi ?" Et là, elle savait qu’elle allait trop loin, au point qu’elle s’arrêta net, serrant ses propres lèvres l’une contre l’autre, mais il était beaucoup trop tard. Yasmine mit un temps infini avant de considérer reprendre la parole, ses yeux plantés dans ceux d’Edgerton qu’elle voyait différemment ce soir simplement parce qu’elle était furieuse, et qu’elle lui en voulait de la mettre dans cette position — une position qu’elle était prête à occuper jusqu’au bout, puisque de toute façon, le pire était déjà arrivé. Ça lui fit lui répondre, le menton redressé jusqu’à ce qu’elle s’agita pour se préparer à le contourner, ne lui adressant même pas un dernier regard "Non, ça peut pas être pris en compte ce soir. Je suis trop en colère contre toi, j’ai même plus envie d’être là." fit-elle avec honnêteté, détournant finalement le regard, mais aussi toute son attention quand elle se rendit compte qu’elle était à deux doigts de pleurer et qu’elle ne voulait pas lui laisser la satisfaction de se rendre compte qu’elle regrettait déjà de lui avoir dit tout ce qu’elle venait de laisser échapper. |
| | | | (#)Dim 30 Oct 2022 - 11:52 | |
| ≈ ≈ ≈ {know it's been a while, now i'm mixing up the drank} crédit/(ssoveia) ✰ w/ @Yasmine Khadji Tu ne pensais pas qu'une simple soirée passée sur ton canapé à attendre que Yasmine rentre te conduirait jusqu'ici. Vraiment pas, et pourtant, tu le sais, il y en a aucun moyen de retourner en arrière, pas quand la brune retourne ton propre discours contre toi, pas avec l'expression sur ses traits et décidemment pas avec ta propre colère qui revient à la charge. Décidemment pas. Tu ne trouves pas ça drôle, du tout, et les questions de Yasmine te font l'effet de véritables coups de poignards retournés contre toi et tu sais que ce n'est qu'une question de secondes avant que tu ne répliques. Parce que tout simplement laisser tomber, décréter que la situation est horrible et aller vous coucher est exclus. Pas quand la brune est en train d'exposer sous une nouvelle lumière chacune de tes actions. La différence ? C'est qu'aucune de ces femmes-là ne comptaient ou ne comptent, c'est clair à tes yeux en réalité et tu ne joues avec les sentiments de personne au cas où les choses prendraient la tangente avec Yasmine et qu'elle t'accuse de le faire n'est pas une pilules facile à avaler. Du tout, c'est tout le contraire et tu roules des yeux, vraiment quand Yasmine reprend la parole, fronçant déjà les sourcils à une partie de sa phrase. "Continuer de me faire confiance ? Continuer ? Il y a des conditions que je dois remplir maintenant ?" Que tu laisses filer bien malgré toi alors qu'elle hausse les épaules. Si c'est vraiment son ressenti, qu'est-ce que Yasmine fabrique là, que tu penses amèrement. Pourquoi est-ce que vous avez parlé d'acheter une maison ensemble, de construire quelque chose de solide pour les prochaines années à venir, d'avoir des enfants... pourquoi ? Si tout est au conditionnel, à quoi ça sert ? Pourquoi est-ce que tu as perdu du temps à acheter une bague vraiment ? Est-ce que c'est pour ça que tu ne trouves pas le bon moment pour poser un genou au sol, parce que tu sais dans le fond que ça ne changera rien et que quoi que tu fasses, vous serez toujours en train de ramasser les vestiges de votre première relation. Et elle te le confirme Yasmine, avec sa dernière question, vos regards se croisent dans le silence, la brune les yeux bordés de larmes mais clairement en colère et toi qui réalises que vous avez encore perdu trois années de vos respectives. Pourquoi au fait ? Tu as dépassé le stade de la colère quand tu reprends la parole, excédé, furieux, il y en a tout un tas d'adjectifs pour te décrire et pourtant, quand tu reprends la parole, ta voix manque clairement de quelque chose, ce n'est décidemment pas comme cela que tu lui parles à Yasmine d'ordinaire, décidemment pas. "Tu veux entendre quoi au juste Yasmine ? Non vraiment, dis-moi exactement ce que je dois dire pour que cette conversation finisse et que tu sois enfin satisfaite, vraiment." Tu as déjà merdé, tu es déjà coupable, alors à quoi bon ? Tu auras beau œuvrer pour te racheter et tenter d'être un homme meilleur, ce n'est clairement pas assez, il y aura toujours quelque chose qui ne va pas dans ta façon de fonctionner, tu le sais, elle le sait. C'est fatiguant putain, c'est éreintant d'essayer en permanence pour elle, vous tournez en rond depuis six ans, rien n’a changé. "Par où est-ce qu'il faut que je commence ? Il faut que je m'excuse encore une fois ? Que je mette à genoux pour espérer qu'on passe vraiment à autre chose ? On n’en a pas parlé à l'époque mais ouais six ans plus tard c'est l'occasion parfaite..." Un sourire tout aussi amer que tes mots passent sur ton visage et tu continues, si Yasmine veut tout savoir, elle saura absolument tout, est-ce qu'elle veut aussi savoir dans quelle position Harriet et toi vous l'avez fait ? Non, il ne faudrait pas la choquer. "Elle savait que j'étais pris, je suis allé chercher du réconfort et des réponses parce que c'était facile. Parce que je ne savais pas ce qui se passait entre nous et je ne savais pas à quel jeu tu jouais. Tu veux que je te dise... quoi ? Qu'on a bu, sûrement autant que Laila ce soir et que ça s'est fini aussi rapidement que ça s'est commencé ? Que je ne m'en souviens pratiquement pas mais je me suis réveillé en sachant que j'avais merdé ? Quelle version de l'histoire serait acceptable pour toi ?" Aucune, parce que ce n'est pas comme cela que ça fonctionne, et il serait grand temps d'arrêter de se voiler la face, autant qu'elle que toi. Si c'est si affreux d'être là, de passer pour une idiote, et de ne pas avoir de certitudes, alors autant ne pas rester là. Oui, ce n'est pas comme si Yasmine était la raison de ta sobriété, des changements récents dans ta vie ou même du tatouage que tu as dans le dos, tu fais ça avec la première venue, bien entendu. "Je ne vais pas te retenir, je n'ai pas envie de le faire. En fait, ce serait mieux que tu partes." Tu ne pensais certainement pas être celui qui la mettrait à la porte au beau milieu de la nuit, vraiment pas, pourtant c'est bien toi qui la regardes de la tête aux pieds, et qui ouvres plus amplement la porte de la salle de bain. "Tes cartons sont déjà faits, non ?" Que tu t'entends dire, sans une once de quoi que ce soit de réel dans ta voix ; parce que c'est toujours le beau milieu de la nuit, que plus rien ne fait de sens. Qu'est-ce que tu lui avais dit au St Vincent ce jour-là déjà ? C'est très simple en fait... Si tu restes, alors tu restes. Oui, quelque chose comme ça.
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| | | | (#)Lun 31 Oct 2022 - 8:40 | |
| ≈ ≈ ≈ {know it's been a while, now i'm mixing up the drank} crédit/(ssoveia) ✰ w/ @Edge Price "Venant de quelqu’un qui m’a posé un ultimatum il y a trois ans, c’est malvenu de jouer à l’effarouché, Edge." À sa différence, Yasmine n’avait jamais prospecté pour qu’Edge adhère à sa pensée en le forçant à consulter ses options. Elle lui avait passé beaucoup de choses au cours des dernières années, elle avait été assez mature pour deux quand il avait fallu admettre qu’elle avait eu tort, qu’elle avait fait des erreurs, sans pour autant refuser de lui parler en allant se terrer elle ne savait où pour ronger son os et revenir gorgée de ressentiments à lui exploser à la figure. Ça avait été son cas, il ne fallait pas qu’il inverse les rôles pour lui faire endosser celui de la vilaine de l’histoire, quand elle avait été patiente et tolérante tout du long, sans pour autant avoir été parfaite, elle n’en disconvenait pas. Seulement, autant elle ne se laissait pas beaucoup de marge pour beaucoup de choses, autant elle savait que tout ce qu’elle avait accompli pour se tenir fièrement aux côtés d’Edge, ça avait été facile ; elle n’avait pas eu l’impression d’avoir eu à faire des efforts, et ça encore, ça les plaçait sur une marche décalée, elle en avait conscience, encore plus quand il la pointait du doigt en la traitant comme une éternelle insatisfaite. C’était toujours de sa faute ; c’était de sa faute s’il l’avait trompé, c’était de sa faute s’il avait joué avec sa vie, et ce soir, ce serait sans doute de sa faute s’il décidait de prendre une mauvaise décision dans la foulée de cette dispute. Elle le fixa, l’entendant reprendre pour lui demander quelle version elle voulait entendre, et elle sut qu’un truc en elle venait de basculer vers quelque chose qui ne lui plaisait pas et qu’il provoquait juste en se comportant comme le dernier des hypocrites en la plaçant au centre des efforts qu’il avait fait ces dernières années — à croire qu’elle était une éternelle insatisfaite, effectivement, qu’elle lui avait demandé la lune, alors que si elle réfléchissait bien, elle ne lui avait jamais rien demandé, pas même de changer. Non, il avait jugé que c'était nécessaire qu’il le fasse, tout seul, comme le grand garçon qu’il était. Elle eut un nouveau sourire teinté d’amertume, continuant à l’écouter en s’arrêtant sur un fait qui la mis hors d’elle, et qui la fit élever la voix, sans doute pour la première fois qu’ils se connaissaient "A quel jeu je jouais, t’es sérieux ?" lui demanda-t-elle sans attendre de réponse de sa part, se sentant profondément blessée par ce qu’il était en train d’avancer quand il savait, qu’elle avait pris le temps de lui expliquer, pourquoi leur première tentative avait été compliquée à envisager pour elle. Et elle le lui balança brutalement à la figure, secouant la tête de droite à gauche avec tellement de lenteur que c’était imperceptible, témoignant du fait qu’elle ne croyait pas qu’il était capable de dire ce genre de choses sans en avoir honte "J’ai été agressée sexuellement, et tu me reproches d’avoir joué un jeu qui t’as conduis à aller voir ailleurs ?" Elle posa une main sur sa propre poitrine pour empêcher son cœur de s’en échapper, poursuivant sur le même ton en n’arrêtant pas de le regarder "T’es vraiment en train de me rendre responsable du fait que t’es incapable de la garder dans ton pantalon ? Tu te rends compte de ce que t’es en train de dire ?" C’était de pire en pire, et ça bouillait en elle ; ça n’avait jamais été autant le cas. Pourtant, elle avait été exposé à des conflits, Yasmine, mais elle les avait toujours fuis parce qu’elle n’était pas faite pour les affronter, qu’elle n’était pas faible, mais qu’elle n’était pas assez forte non plus pour repartir la tête haute. Elle avait fait du travail sur elle-même ces derniers mois, il n’avait pas le droit de vouloir le piétiner en la rendant coupable de ses erreurs, et encore un peu, elle sut que ça ne serait jamais plus comme avant "Me fais pas dire ce que j’ai pas dit ; j’ai pas dit que six ans après, c’était le moment parfait pour avoir cette conversation." le reprit-elle, sentant sa voix gonfler en même temps que ses larmes au bord de ses cils parce qu’elle savait qu’elle avait eu tort de remettre cette histoire sur le tapis ; mais elle n’était pas parfaite, n’est-ce pas ? "J’ai dit que te poser en victime de la beuverie d’une femme que t’as côtoyé, c’était hypocrite de ta part parce que tu lui as pas posé de limites en continuant à la voir après. C’est toi qui te sens obligé de te justifier, et encore une fois, c’est la faute des autres, comme ça l’est toujours quand tu te sens acculé." Tu vas faire quoi comme connerie cette fois, Edge ? Aurait-elle pu lui demander, mais elle eut assez de contrôle pour ne pas le faire. Il fallait qu’elle s’en aille, elle ne réussissait même plus à le regarder.
Et elle s’apprêtait à le faire sans d’autre idée que d’aller faire un tour pour reprendre sur elle et rassembler ses esprits pour revenir plus posée, prête à faire le point sur ce que signifiait vraiment cette dispute qu’elle regrettait déjà atrocement, et ce qu’il faudrait faire par la suite pour que ça ne vienne pas ronger ce qu’ils avaient construit ces trois dernières années. Sauf qu’Edge ouvrit plus amplement la porte de la salle de bain, et elle se stoppa de nouveau, les yeux toujours embués de larmes qu’elle posa sur lui quand elle comprit ce qu'il était en train de suggérer. Le pas qu’elle fit vers lui, elle ne le faisait pas pour le prendre dans ses bras ou pour temporiser la situation en le suppliant de lui pardonner : il était là pour lui prendre le menton entre deux doigts, et lui laisser le choix de réfléchir en troisième vitesse à ce qu’elle lui demanda en plongeant ses yeux humides dans les siens. Ses doigts s’enfoncèrent dans la peau de sa mâchoire carrée, et sa voix tremblota assez pour qu’il sache que c’était de la tristesse qu’elle ressentait, oui, mais que ce n’était pas que ça : il la décevait tellement à ce moment-là "Réfléchis bien à ce que t’es en train de me suggérer." Il la mettait à la porte, tout simplement, il n’y avait pas de plus belle façon de le dire : il ne lui demandait pas de partir pour ce soir, il parlait de cartons déjà faits. Et peut-être qu’il voudrait détourner le regard, peut-être qu’il ne voudrait pas lui répondre, mais sur le moment, elle s’en fichait pas mal et sa voix se leva de nouveau pour lui dire avec une autorité étrange sortant de sa bouche "Regarde-moi quand je te parle : t’es sûr de ce que t’es en train de me demander de faire ?" Elle le connaissait assez pour savoir qu’il parlait souvent plus vite qu’il ne pensait, mais elle savait aussi que buté comme il était, il mettait un point d’honneur à aborder ses requêtes avec une fierté qui ne le faisait pas flancher, et que celle qu’il venait de lui faire, elle ne dérogerait pas à la règle ; sans se demander si mettre la femme qu’il aimait dehors en plein milieu de la nuit, alors qu’elle avait encore les vestiges de sa journée sur le visage, que ses vêtements étaient toujours humides et souillés d’avoir voulu aider une de ses conquêtes à sortir la tête de l’eau, au bord des larmes, et sans la moindre certitude qu’elle trouverait un endroit où passer la nuit et le reste de sa semaine quand il semblait clair qu’il ne lui donnait aucun délai pour réfléchir à quoi faire, qu’il balayait en un revers leur relation, leurs projets, sans même considérer qu’il y avait quelque chose à sauver — et là, elle comprit qu'il y avait une partie d’Edge qu’elle ne connaissait pas vraiment, et qu’elle s’était probablement laissé aveugler par ses propres sentiments. Alors Yasmine le lâcha subitement, sans doute plus fort qu’elle n’aurait dû, et ne fut pas assez forte pour ne pas pleurer quand elle quitta la salle de bain en répondant sans broncher à ce qu’il lui demandait de faire ; elle elle fit, comme la bonne soumise qu'elle avait toujours été, sans même défendre un argumentaire pour lui dire que ça arrivait, ce genre de dispute, et que ça ne serait sûrement pas la dernière, puisque ça n’avait même pas été la première. Non, elle agit en automate, sentant les larmes lui rouler sur les joues tandis qu’elle se dirigeait vers la porte d’entrée en ne la voyant pas vraiment, pas en état de considérer autre chose que des réflexes pour ne pas rester une minute de plus dans ce qui avait été sa maison pendant quelques temps. |
| | | | (#)Lun 31 Oct 2022 - 20:59 | |
| ≈ ≈ ≈ {know it's been a while, now i'm mixing up the drank} crédit/(ssoveia) ✰ w/ @Yasmine Khadji Que te reste-t-il au final ? Sans Yasmine, sans la colère et les regrets, qu'est-ce qu'il te reste ? Tu n'en sais rien, ce n'est pas un constat que tu pensais devoir faire un jour et encore moins ce soir. Tu ne pensais même pas te retrouver de nouveau dans cette position-là, cela a presque des allures de déjà-vu, sauf que l'un comme l'autre, vous êtes bien différents. Il y a des portes qui ont été ouvertes, des promesses qui ont été faites, des je t'aime qui ont été murmurés juste là, au creux du cou de Yasmine avant que tu ne fermes les yeux en resserrant la brune contre toi... Et putain, tout ça ne compte pas ? C'est balayé par ses larmes, tes poings serrés, ton cœur qui bat trop fort et le fait que tu sembles bien être incapable d'arrêter de parler ? Quelque chose comme cela, tu aimerais être enfin raisonnable pour une fois, arrête de répliquer quand on te met au sol et quand tu sens la fin arriver. Tu l'as toujours dit cependant, tu sais survivre beaucoup mieux que tu ne sais vivre et tu te relèves beaucoup mieux que certains quand on les met à terre. Le souci, c'est que ce n'est pas n'importe qui, ce n'est pas la première venue, ce n'est pas une inconnue qui se serait contentée de partir au réveil, c'est Yasmine, elle t'a vu et tu peux dire la même chose. Et les coups font mal, bien sûr, ils te blessent comme jamais et tu fermes les yeux pendant une seconde, puis deux, marmonnant faiblement. Parce qu'elle est en train de t'accuser de quelque chose que tu n'as jamais dit, quel genre d'homme tu serais si tu la blâmais elle pour son agression ? Que Yasmine ne te rajoute pas des tares en plus de tout, tu peux très bien le faire tout seul, merci."Je n'étais pas en train de te reprocher quoi que ce soit, c'est toi qui poses des questions, tu voulais savoir mon état d'esprit à l'époque quand je suis allé voir ailleurs et que je n'avais pas toutes les informations..." Vous parlez de cette nuit-là à cause de Yasmine, qu'on ne s'y méprenne pas, parce qu'elle a voulu comparer deux situations qui n'ont absolument rien de similaires et qui ne le seront jamais à tes yeux du moins. C'est facile de te faire passer pour celui qui ruine tout encore une fois, Yasmine le fait très bien, tellement bien que tu murmures un simple : "C'est toi qui as ramené cette nuit-là sur le tapis, pas moi." certain qu'elle ne t'a pas entendu et te moquant bien de savoir si c'est le cas. Cela ne fera aucune différence, la brune l'a déjà dit, elle n'a pas envie d'être ici et franchement, peut-être que tu vas trop loin, Yasmine ne te laisse pas d'autres choix, tu n'as pas envie d'entendre plus d'insultes balancées à ton encontre. Tu n'as pas envie qu'elle te prouve encore une fois qu'elle a pris la mauvaise décision en acceptant de te reprendre et que tu ruines sa vie, tu ne veux pas passer pour le pire des bourreaux, tu es beaucoup de choses mais pas cela, tu ne lui as jamais demandé de revenir, elle l'a fait parce qu'elle le voulait. Tu n’as jamais dit que tu méritais une deuxième chance, elle a décidé de t'en accorder une et c'est tout. Vous vous êtes embarqués sur ce chemin-là ensemble et si elle ne veut pas rester, elle devrait juste partir, non ? Ton regard dérive de son visage à ses pieds, parce que la tension est palpable parce que tu endosses un rôle que tu n'aimes pas encore une fois, que tu détestes en réalité, mais tu as la rage au ventre, tu en as entendu assez pour les prochains mois et Laila qui t'a craché au visage il y a presque une heure de cela ? Cela parait tellement dérisoire à côté, Yasmine vient de faire pire en quelques minutes.
Quand elle avance, tu recules bien malgré toi, un réflexe débile et automatique, parce que tu n'attendais pas son mouvement et tu n'es certainement pas préparé quand les mains de Yasmine viennent se poser sur ton menton, comme elle a si bien l'habitude de le faire. Sauf que d'ordinaire, le geste et l'étreinte sont rassurantes, ils sont là pour te sortir de ta propre tête quand tu pars trop loin et que tu te perds dans des labyrinthes d'émotions trop difficiles à gérer ou même à supporter, c'est une simple pression pour te rappeler qu'elle est là, avec toi, que tu n'es pas tout seul et que même si tu te perds, Yasmine sera toujours là. Un point de repère, un sourire au bout d'un tunnel un peu trop long parfois, une ancre sur la terre ferme pour t'indiquer où est le haut du bas, où est l'oxygène et où est la détresse. Ce n'est pas le cas ce soir, il ne semble avoir aucun lieu sûr, aucun. Tu sais ce que tu viens de dire, de dire à Yasmine de partir et de sortir de ta vie pour de bon, pas quelque chose que tu vivrais bien ou que tu pourrais considérer si tu étais plus calme. Mais elle a bien dit ne pas vouloir être ici, et si c'est si horrible, si tu l'as fait passer pour une idiote, pourquoi rester ? Ce n'est décidemment pas ce que tu veux pour elle ou que tu souhaiterais à qui que ce soit en réalité. Le moment est fini aussitôt qu'il a commencé en réalité, déjà, les mains de Yasmine ne sont plus sur ton visage et elle fait déjà demi-tour, pour quitter ta demeure et pour sortir de ta vie. Tu fixes l'endroit que la brune occupait dans la salle de bain pendant quoi ? Dix secondes ? Cela te parait bien être une éternité, à tout considérer, à retourner les mots de Yasmine dans ta tête et à murmurer un : "Non." Pour toi, pour elle. Si ça doit se finir, ça ne se fera pas comme ça, pas au beau milieu de la nuit, vous méritez mieux que cela, pas vrai ? Tu peux encore entendre les sanglots de la brune, un écho qui va te hanter pendant longtemps et avec un temps de retard, tu fais les mêmes pas que la brune, ton cœur battant toujours le tambour, alors que tu es dans le couloir puis dans l'entrée. "Yasmine." Tu vois sa silhouette, tu vois la brune malgré la colère et tout le reste et elle a déjà la main sur la porte, prête à l'ouvrir et tu bouges avant même de t'en rendre compte. Tu te mets devant la porte, lui bloquant le passage littéralement, la refermant d'un coup d'épaule et gardant Yasmine là. Prisonnière. Autant jouer le connard jusqu'au bout et cocher toutes les cases. De nouveau tu croises son regard, marron contre vert, les larmes roulant sur ses joues et ruinant son maquillage, à un autre moment tu l'aurais déjà prise dans tes bras, déjà en train de maudire l'idiot qui l'a mis dans un état pareil, c'est toi l'idiot. "Je ne peux pas faire ça." Que tu dis comme si ça faisait du sens, non, t'as déjà eu la conversation dans ta tête, pas avec elle. Tu prends une profonde inspiration, putain toi aussi tu pourrais te mettre à pleurer parce que c'est débile ce que vous êtes en train de faire, les hauts et les bas ça arrive non ? Vous êtes bien bas, au fond de tout, justement parce que vous avez été trop heureux et trop près du soleil. "Je ne veux pas qu'on ait la même dispute en boucle encore et encore... Et je ne veux certainement pas être le type que tu décris, et je suis quasiment certain que tu ne veux pas être la personne que je viens d'accuser non plus... " Cela ne peut pas être tout ce que tu es à ses yeux, à dire vrai, tu le refuses, tu n'acceptes pas cette alternative où tu serais un opportuniste fini et pourri gâté qui ne pense qu'à ses propres intérêts et c'est tout. Si tu dois trouver d'autres mots, tu le feras, sans aucun problème. "Alors j'en sais rien, je ne peux pas retourner en arrière, j'aimerais vraiment effacer cette nuit, je ne peux pas. Mais j'ai pas envie qu'on soit ces gens-là." Définitivement pas, autant Yasmine que toi, tu as surtout envie de te taire, t'en as assez dit ce soir, t'en assez dit pour tout une vie à dire vrai. "Si tu pars maintenant, je passerais toute cette nuit et les suivantes à le regretter, je le sais." Les derniers mots sont dits à voix basse, le genre de confessions que tu ne devrais pas faire en la regardant droit dans les yeux, tant pis, tant mieux, aucun retour en arrière maintenant. "Je suis trop énervé et trop fatigué pour dire quoi que ce soit d'autre, alors pour que ça vaut... t'as qu'à prendre la chambre, je dormirais sur le canapé et on verra le reste plus tard." Autant reposer les armes maintenant et continuer tout cela au réveil.
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| | | | (#)Jeu 3 Nov 2022 - 10:51 | |
| ≈ ≈ ≈ {know it's been a while, now i'm mixing up the drank} crédit/(ssoveia) ✰ w/ @Edge Price Il n’avait pas cherché à avoir toutes les informations non plus, l’avait-il oublié, ou c’était plus pratique de se raconter des histoires, alors qu’il venait de remettre en perspective l’idée qu’elle avait joué un jeu à l’époque ? Dans le fond de ses pensées embrouillées, c’est ce que pensa Yasmine quand il lui parut évident qu’il valait mieux qu’elle batte en retraite, et qu’elle ne renchérisse sur absolument rien de tout ce qu’il ajouta ensuite. Elle encaissa, comme elle faisait toujours de toute façon, il n’y avait rien de nouveau à ça après tout. C’était facile, de prétendre qu’elle avait été secrète, qu’elle avait gardé beaucoup de choses pour elle, quand à l’époque, il n’était pas en reste non plus ; et bien sûr qu’il lui reprochait quelque chose, il ne fallait pas qu’il se raconte des histoires, définitivement pas. Il l’avait déjà fait à l’époque quand elle s’était contenté de partir sans lui laisser de chance, parce que sur l’échelle de la trahison, la tromperie lui paraissait assez haute dans son propre classement personnel pour passer à autre chose sans chercher à trouver le problème de cette solution extrême — elle prétendait ne rien lui avoir jamais demandé, Yasmine, mais elle ne lui avait demandé qu'une seule chose en réalité, et ça avait été d’attendre qu’elle soit prête pour passer à l’étape au-dessus, et qu’est-ce qu'il avait fait ? Ouais, ça méritait d’être souligné. Elle aurait dû camper sur ses positions, c’est tout ce qu’elle parvint à se dire à ce moment-là, apprenant quelque chose de lui qu’elle n’avait jamais voulu voir auparavant parce qu’elle avait été trop amoureuse pour se rendre compte que, s’il était intransigeant avec les autres, il pouvait l’être tout autant avec elle, si ce n’était plus en réalité— pour la seule erreur qu’elle avait commise depuis qu’ils se connaissaient, pour avoir fait éclater un peu trop sa jalousie, comme c’était ironique. Ils n’étaient décidément pas logés à la même enseigne quand il s’agissait de se pardonner des erreurs, et là encore elle s’en rendait compte avec un temps de retard ; là où elle l’excusait pour tout et son contraire, il prenait toujours la décision la plus critique pour lui faire réaliser qu’elle avait tort, qu’elle l’avait blessé, et il revenait ensuite en s’excusant en remettant sur le tapis ses propres difficultés, son propre caractère. Ici, comment il expliquerait le fait qu’il voulait la mettre à la porte sous le prétexte qu’elle n’avait pas édulcoré son discours face à une situation difficile à gérer pour elle ? Lui qui voulait de l’honnêteté, qui prétendait qu’elle ne faisait pas dans la complaisance que quand elle était en colère, il avait du mal à gérer le fond de sa pensée, et ça aussi, c’était drôlement ironique. Pas assez pour qu’elle trouve ça comique par-dessus le marché, puisque profondément blessée par la requête qu’il venait de lui faire, elle sut qu’il n’y aurait pas de retour en arrière possible, qu’il venait de piétiner le respect qu’elle, elle lui réserverait toujours, mettant à mal sa dignité en la traitant comme une intruse dans cette maison dont il lui avait ouvert les portes pour quoi, avoir la satisfaction de lui cracher à la figure que c’était sous son toit qu’elle vivait, que c’était ses règles qu’elle devait suivre, et que si ça ne lui plaisait pas, elle n’avait qu’à s’en aller ? Elle lui en voulait, Yasmine, à ce moment-là, et ça n’avait même rien à avoir avec la dispute qu’ils venaient d’avoir : c’était l’action de lui demander de s’en aller qui détruisait une partie de son coeur, et elle était persuadée qu’il ne s’en rendait même pas compte.
Elle ne se retourna pas quand il l’appela, elle continua à marcher jusqu’à la porte sans vraiment la voir, prenant la suggestion qu’il venait de lui faire comme une occasion de déguerpir le plus vite possible parce que de toute façon, elle ne voulait plus être là. Et quand elle le vit débouler devant elle, sa main posée sur la poignée de la porte, elle eut un mouvement de recul si soudain, une bouffée de quelque chose de difficile à encaisser, que c’était de la peur qu’on pouvait discerner au milieu des larmes qui lui roulaient sur les joues. Si ça l’amusait de souffler le chaud et le froid dans une situation pareille, c’était assez pour réveiller des traumatismes chez Yasmine qui se rendit compte qu’elle avait rentré la tête dans les épaules pour parer un coup et qu’elle avait abattu une main dans l’espace qui les séparait pour le forcer à ne pas avancer plus près qu’à distance de bras pendant qu’elle fermait les yeux en sentant tous ses signes vitaux s’affoler et son corps se mettre à trembler, fort. Et à côté de ça, à côté de ce qui arriva par vagues quand il se flanqua devant la porte, elle ne réagit à rien de ce qu’il lui dit autrement qu’en fermant les yeux pour ne pas avoir à le regarder, tachant de calmer la crise de panique qu’elle était en train de faire, et fit un pas supplémentaire en arrière quand il parla de dormir dans le salon. La main qu’elle avait dressé entre eux resta là, vacillante tandis qu’elle se forçait à rouvrir les yeux, sa respiration s’entrecoupant quand elle lui ordonna sans le regarder, lui passant la quelconque envie de l’aider à réguler son sytème pour passer outre ce qu’elle ressentait sur le moment, assez mal pour savoir que tous les progrès qu’elle avait fait récemment, ils venaient d’être réduits à néant sous le prétexte qu’il avait parlé trop vite en lui demandant de partir. Elle lui en voulait tellement maintenant "Me touche même pas." Et c’était tout. Elle ne lui dit pas qu’il pouvait garder la chambre puisque c’était la sienne, qu’elle n’avait visiblement plus rien à y faire, et qu’elle prendrait le canapé pour au moins s'y asseoir le temps de reprendre suffisamment sur elle ; elle le laissa le deviner tout seul, tournant les talons sans un regard dans sa direction en essuyant du dos de la main l’agglomérat de maquillage, de sueur froide, et de larmes qui faisaient luire son visage, alors qu’elle savait pertinemment qu’elle ne dormirait pas de la nuit, qu’elle passerait son temps à ressasser la conversation qui venait de se dérouler, et qu’elle chercherait une solution pour colmater quelque chose qui venait de perdre de la valeur en à peine quelques minutes.
rp terminé. |
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