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 Quiet revolution [Bellamy]

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Message(#)Quiet revolution [Bellamy] - Page 2 EmptyMer 7 Sep 2022 - 18:20


Quiet revolution


A s’ouvrait enfin et Bellamy avait l’impression d’avoir dompté une cheval sauvage - il avait l’impression d’avoir réussi sa vie - ou sa soirée - peu importait, il était absolument enchanté, comme il le dit en tendant la main pour des présentations en bonnes et dues formes. A c’était tout de même mieux que “ce type, là,” Bella était bien content d’avoir glané au moins cette bribe d’information.

“Non. Pas du tout, même. Je ne crois pas en avoir. Au moins, Bellamy aurait essayé. J’imagine que toi tu meurs d’envie de me donner le tien. Bellamy, ça ne fait pas très asiatique. T’as été adopté ?”

Non, Bellamy ne tenait pas tant que ça à confier son deuxième prénom ; c’était celui que sa grand-mère utilisait par soucis de prononciation, c’était celui que les non-coréanophones ne comprendraient pas et prononceraient mal. Il aimait autant que les autres restent sur Bellamy. “Nan, répondit-il à la question. Mon nom de famille c’est Shin si ça peut te rassurer,” ajouta-t-il avec un demi-sourire narquois.

Bellamy n’aimait pas tellement parler de lui, c’est pourquoi il aimait en savoir beaucoup sur les autres pour se servir de leur vie à eux pour nourrir ses prochaines conversations. Il ramena donc l’attention sur A dont la langue semblait s’être assez dénouée pour qu’il parle de sa famille. Ce n’est pas Bellamy qui allait s'en plaindre.

“J’ai essayé. J’étais rapide, habile, mais pas assez costaud. Tous les autres mecs étaient trois fois plus imposants que moi.”

Bella voulait bien le croire, A n’était effectivement pas bien grand - “ya pas des positions exprès pour les petits ?” il le dit sans moquerie, constatant simplement la réalité ; mais peut-être qu’il se trompait, il ne s’était jamais vraiment intéressé au football, ce n'était pas le genre de sports qui lui plaisaient.

“J’ai préféré casser des dents à la boxe. C’était fait pour moi, pas le football. Alors tâche de ne pas m’énerver, je sais décocher les meilleurs coups.”

“Wahou, ricana-t-il, et cette fois, il se moquait. Je ferais attention. T’es pas énervé là ça va ?” s’enquit-il, souriant toujours. Il ne prenait pas tellement le conseil (la menace ?)  au sérieux, se disant qu’il l’aurait bien vu, si A avait le crochet facile. Il se disait aussi qu’il l’aurait vu si A voulait qu’il parte ; s’il demandait, c’était un peu pour se rassurer et surtout pour entendre l’autre homme l’admettre à voix haute, pour flatter son égo. La réponse arriva aussi vite que sèchement et Bellamy dut ravaler le sourire satisfait qui menaçait de lui fendre le visage.

Il avait croisé les bras sur son ventre, sa veste abandonnée à l’intérieur parce qu’il n’avait pas pensé et encore moins pris la peine de la récupérer ; comme mu par une impulsion, il bougea de sa place au milieu du trottoir pour venir s’adosser au mur près de A. Il prit soin de choisir le côté vers lequel la fumée ne s’élevait pas.

Lui était content, A avait l’air bizarre sans que Bellamy ne puisse se l’expliquer autrement que par l’alcool ; il n’avait pas non plus vraiment de solutions à proposer et la seule chose à laquelle il pensa fut demander de l’aide à la seule personne qui avait toujours une solution pour tout.

“Petite nature. Bellamy haussa les sourcils bien que le commentaire lui arracha un sourire amusé. Quand j’aurai envie de gerber, le gerberai. Si l’alcool demande à sortir, c’est parce que c’est l’estomac qui l’oblige. À moins que tu voulais demander à Maria parce que c’est toi qui veut un cachet.”

“Charmant, pouffa-t-il. J’ai même pas assez bu pour ça.” Bella aimait boire mais il n’en avait pas vraiment besoin pour s’amuser, pratique lorsqu’il voulait passer une bonne soirée en s’évitant une gueule de bois.

En attendant, son téléphone était resté ouvert sur la conversation qu’il avait eue avec Maria avant de venir ; il s’apprêtait à le ranger dans la poche arrière de son jean quand celui-ci lui fut raflé. “Hé !” protesta-t-il sans grande conviction, se penchant par-dessus l’épaule de A pour voir ce qu’il faisait - et il ne s’était pas attendu à ça. Son sourire revint en force face à la confirmation qu’il avait raison depuis le début, aussi à la perspective qu’A comptait peut-être le revoir  -

“Surtout, ne me contacte jamais.”

“J’espère que t’y comptes pas trop, rétorqua-t-il, incapable de masquer son contentement. Il tendit la main pour récupérer son téléphone. J’aime bien ton sourire, commenta-t-il finalement, ses iris s’attardant sur les traits de son interlocuteur avant qu’ils n’en reviennent à l’écran de son téléphone. Il envoya :) au numéro qui venait d’être ajouté, tu disais quoi, me contacte pas ?” taquina-t-il, teasing smile on his lips alors qu’il s’estimait assez satisfait de son coup pour ranger son téléphone dans sa poche. Maintenant, A avait aussi son numéro.

“Je ne voudrais pas que tu t’attaches trop à moi. Mais je crois qu’il faudra pas que tu t’en fasses trop pour ça. Tu ne supportes pas la fumée, alors tu ne me supporteras jamais. Pas vrai ?”

“T’es drôlement fataliste, dit-il, l’amusement chantant dans sa voix. Il se décolla assez du mur pour faire face à son interlocuteur, illustra chaque point sur ses doigts : Déjà de un, je m’attache pas si facilement (il mentait) et de deux, tu serais surpris par ce que je peux supporter, affirma-t-il sur un ton fanfaron de circonstances. Il se rapprocha juste légèrement, son sourire se para de son flegme habituel. Tsais ce que je crois ? Que t'as peur que ce soit toi qui t'attaches, ronronna-t-il. Mais bon, c'est normal, personne t'en voudrais." Il taquinait bien sûr, la risette joueuse qu'il arborait se suffisait comme preuve.

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Message(#)Quiet revolution [Bellamy] - Page 2 EmptyMer 7 Sep 2022 - 19:36

Inutile de faire semblant de connaître les bonnes manières lorsque la diversité prend place au centre de la conversation. Les parents d’Archie sont plus homophobes que racistes mais nombreux commentaires déroutants accompagnent les repas lorsqu’il s’agit de cultures différentes. Il n’y a pas meilleure façon de l’expliquer : tout ce qui ne ressemble pas à Charles et Esmée sort de la norme Kwanteen et, par le fait-même, perd de la valeur. Non, il n’a pas été élevé dans un milieu qui l’a aidé à apprivoiser la différence mais Archie a réussi à faire un peu de tri dans sa tête avant de devenir un adulte. À l’école, il côtoyait beaucoup d’élèves venus de l’étranger et il s’est adapté inconsciemment ; ses parents, eux, ont appris les mathématiques au milieu d’une classe aussi blanche que leur cul. Voilà la preuve que le milieu social influence autant, sinon plus, les enfants en recherche de repères. « Mon nom de famille c’est Shin si ça peut te rassurer. » Oh, oui, le voilà rassuré. Il est officiellement asiatique. « Et t’es de quel coin ? » Il l’interroge, véritablement curieux de savoir où il a ouvert les yeux pour la toute première fois. A-t-il découvert des pleines séchées, des rochers rouges et une eau turquoise ou, au contraire, des montagnes pointues portant un chapeau blanc et froid, de la verdure à leur cime et des fleurs roses au bout des branches ? Il aimerait voyager, Archie, et pas seulement pour aller serrer des mains riches et signer des contrats. Partout ailleurs, il pourrait être une autre personne et arrêter de faire semblant.

« Ya pas des positions exprès pour les petits ? » Rose Bonbon propose, au sujet du football, un sport pour lequel le plus vieux n’a mérité aucune médaille. « Ouais. Mais les plus petits se font toujours cacher par les plus grandes sur les photographies. » Il plaisante du bout des lèvres. « Je ne voulais pas être la tache dans le coin. Je ne suis pas né pour être une tache. » Non, il est né pour être plus que les autres, et jamais il n’aurait pu devenir capitaine d’équipe dans un groupe qui le dépasse d’une tête. Son père aurait été déçu, et c’était la chose à éviter. En misant tout sur la boxe, il a réussi à impressionner celui qui est n’est pas impressionnable. D’ailleurs, il profite du sujet pour rappeler à Bellamy qu’il vaudra mieux pour lui de bien se tenir s’il ne veut pas terminer la soirée dans un ring. « Wahou, je ferais attention. T’es pas énervé là ça va ? » Il secoue du chef en arborant un discret sourire plein de malice. Ses yeux décollent encore vers ailleurs quand il répond : « Pas encore, mais ça ne saurait tarder. »

Et, juste après, un mouvement du côté de Bellamy l’incite à le regarder à nouveau et ses muscles se bandent quand sa silhouette se pose à sa droite. Il se contente de fumer comme il fumait déjà, feignant l’impassibilité, bien que sa nouvelle position le contraigne à s’empêcher de respirer. Il ne veut pas le sentir, son parfum. Il aurait peur de l’apprécier. Il préfère s’étouffer dans le tabac plutôt que de tenter le diable. « Charmant. J’ai même pas assez bu pour ça. » Avec un peu de chance, Bellamy aura été assez dégoûté de l’image qui s’est formé dans sa tête pour avoir envie de tourner des talons. Que ce soit A ou Archie qui étend sa gerbe sur le trottoir, la mise en situation pourrait en faire fuir plus d’un. « C’est toi l’ami responsable qui reconduit les autres chez eux sains et saufs ? » Il demande, butinant certaines informations qui pourraient bien lui être utiles dans le futur proche.

Pour retrouver le contrôle de la situation, il redevient le bully qu’il a toujours été l’instant d’une minute alors qu’il s’empare du téléphone de Bellamy pour – avec regrets amers – y inscrire son numéro de téléphone. Comme ultime tentative de garder le garçon le plus loin de lui possible alors qu’il fait tout le contraire, il lui formule une énième menace qu’il ne mettra jamais à exécution. « J’espère que t’y comptes pas trop. » Il sourit une nouvelle fois derrière la moitié de sa main avec laquelle il replace sa barbe. « J’aime bien ton sourire. » Il se stoppe dans sa lancée alors que son regard océan s’attarde au niveau de la poitrine de Bellamy. Le compliment est direct ; déstabilisant. Sincère ; terrifiant. Il s’humecte les lèvres comme s’il souhaitait ainsi effacer ce sourire qu’un garçon aime bien, faire disparaître ces dents qui n’ont jamais été complètement droites mais qui lui donnent cet air de requin sûr de lui. Ce sourire qu’il offre à toutes celles qu’il essaye de ramener sous ses draps, mais aussi à ceux qu’il veut convaincre de clore un deal.

Ce sourire-là, ce même sourire, plaît à un homme. C’est un problème… Enfin, ça devrait en être un pour Archie qui se revêtit de cette nouvelle identité pour la nuit. A répond à sa place : « Ça fait trente ans que je le pratique, c’est normal. » Répondre avec absurdité : voici la stratégie pour laquelle opter. Bellamy pourrait encore rêver, il ne recevra pas de compliments en retour même si ses traits doux et ses airs taquins en inspirent plus d’un. « Tu disais quoi, me contacte pas ? » L’autre le provoque quand le téléphone d’Archie vibre dans sa poche au moment où il reçoit le message qu’il ne lira pas tout de suite. « Tu n’aimes pas les règles, uh ? » Il bredouille, éclair malin dans son iris toujours embrumé par l’alcool. Mais il a encore un point à prouver avant que leurs prochains échanges ne se concrétisent. « T’es drôlement fataliste. » « Non, je préfère prévenir plutôt que guérir. » Il le corrige. Puis, le corps de Bellamy se décolle du mur pour se poser à nouveau devant un Archie qui fait tout pour admirer d’autres paysages plongés dans le noir. D’une oreille attentive, il écoute la suite, observe les doigts du garçon se lever au fur et à mesure qu’il raconte ses quatre vérités. « Déjà de un, je m’attache pas si facilement et de deux, tu serais surpris par ce que je peux supporter. » Il fait exprès de le provoquer. Ça… Lui plaît. Ce qui lui plaît moins, c’est cette vague de chaleur qui grimpe le long de son ventre jusqu’à ses joues qui, heureusement, gardent leur couleur d’ivoire. « Tsais ce que je crois ? Que t'as peur que ce soit toi qui t'attaches. » Sa proximité ramollit ses jambes. Soudain, Archie n’est plus cette sculpture solide qu’il prétend être. Ses yeux trébuchent et se posent une petite, minuscule, riquiqui seconde sur la longueur des lèvres de Bellamy. Elles sont roses, elles aussi. Rose bonbon. « Mais bon, c'est normal, personne t'en voudrais. » C’est contre sa volonté que son parfum se fraie un chemin jusqu’à ses narines et le frisson qui traverse son échine vient contraster avec la chaleur de son sang devenu lave. Il sent un agréablement picotement lui chatouiller le cuir chevelu.

Recule… Recule… Recule…

Il ne peut pas reculer, le mur derrière lui l’en empêche. Il s’est lui-même mis dans cette situation, pas vrai ? L’a-t-il fait de manière consciente ? « Tes amies vont s’inquiéter pour toi si tu ne leur donnes pas de signe de vie bientôt. » Il dit de façon qu’il désire sérieuse, mais sa voix n’a pas autant de portée qu’il n’aurait espéré. Il ne se rend plus compte que ses yeux sont désormais vissés aux lèvres de Bellamy, incapable de s’en détacher, deux pôles qui s’attirent et se repoussent en même temps. A vers B. B vers A.      

@Bellamy Shin oups, hein Quiet revolution [Bellamy] - Page 2 1017170121
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Message(#)Quiet revolution [Bellamy] - Page 2 EmptyJeu 8 Sep 2022 - 11:42

“Et t’es de quel coin ?”

“Moi ? D’ici, Brisbane, souffla-t-il avec amusement, air narquois sur les traits. Mais Bellamy savait très bien ce que l’autre demandait, ce n’était certainement pas la première fois qu’on lui posait la question avec autant de maladresse. Ma famille est coréenne, genre mes grands-parents sont nés là-bas puis ils ont emménagé ici,” il pourrait tout aussi bien expliquer que son père était né sur le sol australien mais pas sa mère, dans quelles circonstances ils s’étaient rencontrés - mais il n’était pas sûr que cela intéressait beaucoup A.

Il préférait remettre son interlocuteur au centre de la discussion, en terrain neutre où sa vie privée ne piquerait pas la curiosité de l’autre homme au point qu’il voudrait le questionner dessus. Ce n’est pas que Bellamy avait des choses à cacher, au contraire, il n’aimait juste pas divulguer les plus personnels des éléments qui constituaient sa vie.

“Ouais. Mais les plus petits se font toujours cacher par les plus grandes sur les photographies. Je ne voulais pas être la tache dans le coin. Je ne suis pas né pour être une tache.”

Alors comme ça, A était du genre à ne pas supporter d’être dans l’ombre - Bella eut une expiration amusée. “Ok'" dit-il, un peu admiratif de la certitude avec l’autre homme s’exprimait. Bellamy ne l'aurait pas imaginé boxeur en premier lieu mais maintenant, il n’avait pas trop de mal à visualiser A sur un ring. L'image lui plaisait même pas mal et pourtant, il n’était pas très sports violents.

“Pas encore, mais ça ne saurait tarder.”

“J’ai presque peur,” rétorqua-t-il avec toute l’insolence du monde. Non il n’avait pas peur, oui le fait que A sourisse (enfin !!) l'aidait à chasser toute inquiétude qu'il n'avait de toute façon pas - et puis, il était presque sûr que les clubs de boxe interdisaient à leurs adhérents d’utiliser leur art hors de la salle.

Bellamy se déporta finalement plus près de son interlocuteur et le contact froid du mur dans son dos n’arrangea pas la chair de poule qui s’étendait sur ses bras et son ventre. Ce n’était pas bien grave, en bon habitué des soirées, ce n’était ni la première fois ni la dernière qu’il se retrouvait dehors tard la nuit avec rien sur le dos ; cela forgeait le caractère. “C’est toi l’ami responsable qui reconduit les autres chez eux sains et saufs ?”

La question le fit franchement glousser. “Nan, vraiment pas, dit-il. D’habitude quand je raccompagne quelqu’un, jsuis dans le même état qu’eux.” Sa personnalité avait beau ne pas être très altérée par sa consommation d’alcool, cela n’empêchait pas qu’il passait rarement une soirée sans s’enfiler quelques verres histoire de ne pas avoir les mains vides, de participer aux jeux à boire ou de trinquer, et puis, il appréciait quand même la torpeur dans laquelle l’alcool le plongeait et cela était un détail non négligeable.

Et Bellamy se fit arracher son téléphone, en fut absolument ravi lorsqu’il comprit que c’était pour y voir enregistrer un nouveau numéro. Au moins, il n’avait pas perdu sa soirée et il savait désormais de source sûre que malgré ce que A s’acharnait à tenter de le convaincre, il était moins insensible aux beaux yeux de Bellamy que ce qu’il voulait faire croire. Et A souriait encore, comme si depuis la première risette, les vannes s’étaient ouvertes. Bella était loin de s’en plaindre, partant du principe qu’il avait mis l’autre homme suffisamment à l’aise pour qu’il laisse tomber le masque distant qu’il arborait au début. Lui qui adorait être apprécié était aux anges.

“Ça fait trente ans que je le pratique, c’est normal.”

A n’avait en tout cas pas l’air à l’aise avec les compliments. Bella sourit et baissa les yeux sur son téléphone pour envoyer un texto au nouveau numéro. Envoyer le premier message après la soirée ne le gênait pas vraiment, mais s’il pouvait se passer de l’étape “hey it’s Bellamy from the other night,” cela l’arrangeait.

“Tu n’aimes pas les règles, uh ?”

“Bien vu,” dit-il, ses pupilles revenant accrocher celles de son interlocuteur. Bella n’aimait effectivement pas qu’on lui dise quoi faire, lorsque cela arrivait, son envie de faire exactement l’inverse de ce qu’on lui demandait prenait constamment le dessus. Ses pulsions les plus bratty n'étaient jamais très loin alors qu'il s’évertuait sans distinction à être pire que ce qu’on pensait de lui, ou l’exact inverse - tout dépendait de son interlocuteur et son humeur du moment.

A s’en tirait bien, il n’aurait droit qu’au démontage un par un de ses arguments infondés.

“Non, je préfère prévenir plutôt que guérir.” Bellamy roula exagérément des yeux et se décolla de son mur pour mieux appuyer le propos qu’il allait démontrer.

Il n’était pas si près d’A que ça, du moins selon ses critères personnels qui le conduisaient souvent à carrément se tenir dans l’espace vital d’autrui. Il était quand même suffisamment près pour voir les détails de la couture du C de la veste de l’autre homme, et pour discerner le bleu de ses yeux malgré la pénombre troublée par les quelques lampadaires de la rue. Bellamy écarta la mèche rose qui lui tombait devant l’oeil et le coin de ses lèvres s’étira en l’ombre d’un sourire lorsqu’il remarqua où le regard d’A s’était arrêté. Il avait eu raison.

“Tes amies vont s’inquiéter pour toi si tu ne leur donnes pas de signe de vie bientôt.”

Il souffla un nouveau rire, secoua la tête. “Mais nan, elles ont l’habitude, assura-t-il, très peu inquiet pour ses copines qui l’avaient de toute façon vu sortir. Et puis, elles étaient deux, elles se passeraient très bien de lui. Tu penses déjà plus aux tiennes, de copines ?” reprit-il, son sourire s’étirant avec amusement.

Son regard était toujours suspendu sur le brun. Bellamy aimait comme il était plus grand que A, il aimait comme l’autre homme était vraisemblablement plus vieux que lui, il aimait sa fébrilité mais en même temps, celle-ci lui imposait une hésitation qu’il n’aurait pas eue en temps normal. Certes A semblait aussi attiré par lui que l’inverse, mais il avait l'air si peu sûr de ce qu'il voulait vraiment que Bellamy avait peur de faire le geste de trop, celui qui le ferait fuir. Il n'était pas contre se faire un ami si rien ne se passait (ce qu'il n'espérait pas) et cela serait compromis s'il se retrouvait à brusquer A.
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Message(#)Quiet revolution [Bellamy] - Page 2 EmptyJeu 8 Sep 2022 - 17:36

Parfait. Archie a sa réponse, alors. Le garçon devant lui a des origines coréennes. Est-ce que ça change quelque chose ? Non, pas vraiment. Il aime simplement savoir à qui il a affaire. Mais il se fait traverser par une ultime hésitation, parce que Bellamy a des traits jeunes, son visage n’est strié d’aucune ride, son attitude est colorée et vivante et, même si le sommet de son crâne touche le ciel avant celui d’Archie, il ne peut s’empêcher de demander : « Mais t’es majeur, rassure-moi ? » Parce que, lui, il se pare du corps d’un trentenaire qui en a vécu plus que son âge, sa peau abimée par le manque de sommeil, l’abus de travail et de café. « Je serais prêt à parier que tu te fais encore carter avant d’entrer dans les bars. » Il se moque gentiment entre deux gorgées de fumée qu’il recrache vers le haut pour couvrir le ciel de nouveaux nuages. Non, Archie, mis de côté, n’apprécie pas de voir cette affinité qui se créer entre A et B, mais c’est tant pis pour lui. Il reprendra les rênes le lendemain matin, quand il se vêtira de son habituel costume et se laissera guider à travers la ville par son conducteur privé qui connait les points de rendez-vous par cœur.

« Nan, vraiment pas. D’habitude quand je raccompagne quelqu’un, jsuis dans le même état qu’eux. » Il ne pourra pas compter sur lui pour le ramener chez lui en sécurité, alors. De toute façon, le scénario n’est pas envisageable puisqu’A veut à tout prix éviter que Bellamy tombe nez à nez avec le prix exorbitant de la baraque moderne à trois étages d’Archie. Pour la première fois de sa vie, il obtient de l’attention pour ce qu’il est et non pour ce qu’il pourrait offrir. Même s’il n’est pas totalement à l’aise de se retrouver dans ce genre de situation, il ne peut se mentir : ce vent de nouveau lui fait du bien. Pendant un instant, il peut arrêter d’être un personnage et accueillir des compliments qu’il ne croirait pas autrement. Alors, il a un beau sourire. Enfin, selon Bellamy, qui ne sait pas qu’il utilise ce dernier pour manipuler les gens dans le but d’obtenir ce qu’il désire. Le commentaire le ferait presque rougir s’il en était capable. Il ne laisse cependant rien paraître.

« Bien vu. » Il le regarde une seconde, deux secondes, s’empêche de le bouffer ainsi, puis lâche un gloussement en pivotant la tête vers ailleurs afin de se protéger de ses propres envies. « On ne pourra malheureusement jamais s’entendre si c’est le cas. » Il prétend d’une voix amusée. « Je préfère me faire obéir. » Qu’il dit, conscient que, au fond de lui, il a toujours voulu inverser les rôles, juste une fois dans sa vie, pour voir ce que ça fait de ne plus supporter le poids de la responsabilité sur son dos. Mais c’est tout naturel pour lui de donner les ordres pace que c’est ce qu’il a appris à faire pour ne jamais laisser personne lui marcher sur les pieds.

Il a conscience de provoquer B, mais il essaye de se convaincre que tout est de la faute au plus jeune. Il n’entrevoit pas les conséquences de son petit jeu jusqu’à ce qu’il se retrouve coincé entre le coréen et le mur. Ainsi emprisonné, il ne peut qu’espérer arriver à apprivoiser le désir qui bouille dans ses tripes mais tout semble peine perdu. « Mais nan, elles ont l’habitude. » Et puis son interlocuteur ne l’aide pas du tout. Il évite habilement toutes les tentatives d’Archie de le faire fuir, de lui faire changer d’avis. Il se sabote, se dépeint comme un homme détestable (ce qu’il est sans aucun doute), prie pour que l’autre tourne des talons à la dernière seconde afin de trouver un parti qui sera mieux pour lui. Mais, la vérité, c’est qu’il a envie de franchir la ligne, et c’est son état euphorique qui parle à sa place. « Tu penses déjà plus aux tiennes, de copines ? » Touché. Il les avait oubliées, celles-là. Tout comme sa nausée qui n’est pourtant pas partie et qui le guette encore en pressant le fond de sa gorge. « Qui ça ? » Il murmure pour jouer une dernière fois. Ses pupilles n’ont toujours pas quitté les lèvres de Bellamy et, s’il ne fait pas un pas en avant, c’est parce qu’il est complètement tétanisé. Avec un peu de chance, un autobus de touristes s’arrêtera juste derrière eux pour les prendre en photo et, là ce moment, il pourra déguerpir comme un lapin. Mais cet autobus n’arrive jamais et, même, les passants se font de plus en plus absents, la rue seulement submergée par les lueurs des lampadaires et le silence.

Deux secondes, trois secondes, quatre, cinq. Le temps s’éternise, les aiguilles de sa montre cessent leur course. Il n’entend plus que sa respiration rapide, presque paniquée, et dans un élan qui n’est pas le sien, il rompt la distance qui le séparait encore du jeune homme, pose sa main sur sa poitrine et…

Attends… Eum… Archie ?! Alerte rouge, alerte rouge. Ça va sortir.


La lancée de A se voit brutalement coupée par le haut de cœur certainement provoqué par Archie qui n’est jamais resté bien loin tout ce temps-là. Il pousse Bellamy de toutes ses forces, pas pour lui faire mal mais bien pour le protéger de ce qui menace d’imploser. À la dernière seconde, il arrive à faire face au mur pour le tacher de sa gerbe, une fois, deux fois, puis il s’y accroche avec ses mains pour ne pas tomber à la renverse. Il aurait aimé en rire mais c’est un sanglot qui s’échappe ensuite de sa bouche avant qu’il ne s’accroupisse afin de retrouver son équilibre. « Désolé. » Il s’excuse, la voix faible, avant de tenter l’humour, mais son ton est bien trop attristé pour que la vanne ne fasse son effet : « Je vais le prendre, le cachet de Maria, s’il n’est pas trop tard. »    

@Bellamy Shin j'ai brisé le moment pas vrai ? :OO:
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Message(#)Quiet revolution [Bellamy] - Page 2 EmptyJeu 8 Sep 2022 - 21:25


Quiet revolution


“Mais t’es majeur, rassure-moi ?”

Bellamy porta dramatiquement une main à son cœur, prétendument offusqué de se voir poser la question. “Depuis six ans ouais," dit-il, l’amusement perçant dans sa voix.

“Je serais prêt à parier que tu te fais encore carter avant d’entrer dans les bars.”

“Tu peux parier c'que tu veux, ça m'arrive tout le temps encore, admit-il avec un sourire. Toi t’as quel âge ?” Pas trop vieux il espérait, quoique ce n’était pas ça qui l’arrêterait. L’âge n’était qu’un chiffre comme on disait. Bellamy frotta brièvement ses bras pour chasser la chair de poule et tenta de deviner sans grand succès - notamment dû à son absence de patience quand il pouvait juste attendre la réponse.

Et ils étaient apparemment bel et bien dans l’étape de découverte ; Bellamy se sentait enfin en terrain sécurisé, là où il pouvait avoir une vraie conversation à double sens, obtenir des sourires et apprendre à connaître son interlocuteur. C’était son quotidien pour presque chaque soirée, lui qui avait le chic pour sympathiser avec le premier venu - il ne s’en lassait jamais. “On ne pourra malheureusement jamais s’entendre si c’est le cas. Je préfère me faire obéir.”

“J’aurais dû m’en douter, ricana-t-il. Je veux pas te contredire hein, mais je pense qu’on s’entend déjà, reprit-il, sourire insolent au coin des lippes. Il dévisagea A un moment, son regard le parcourant des pieds à la tête. Je parie que t’es patron,” hasarda-t-il une fois son observation terminée. Il haussa les sourcils, curieux de savoir si derrière le costume de jock se cachait quelqu’un dont le job consistait à être en charge. Bellamy could never.

Et il se retrouva plus près d’A qu’il ne l’avait jamais été, lui habituellement si dispersé n’avait d’yeux que pour une personne (pas que les distractions étaient grandes autour, mais son cerveau était très doué pour se déconcentrer par ses propres moyens) et il mourrait d’envie de céder à la pulsion qui l’incitait à briser les derniers centimètres. Il n’en fit rien, pour le moment, attendant une confirmation supplémentaire que le moindre geste ne serait pas perçu comme une agression. “Qui ça ?” Oh tiens, c’était ladite preuve. Le sourire de Bellamy remonta jusqu’à ses yeux alors qu’il soufflait un rire, ses propres iris s’égarant le long des traits d’A, papillonnant jusqu’à ses yeux lorsqu’il dit, sa voix perdant quelques octaves quand son sourire, lui, restait très exactement à sa place : “tsais, celles qui te captivaient tellement que tu me regardais même pas tout à l’heure,” ça avait bien changé, Bellamy s’en délectait. Ses pupilles migrèrent à nouveau vers les lèvres d’A, Bella se demanda quel effet aurait la barbe de l’autre homme sur sa peau, se rapprocha subrepticement, et son mouvement rencontra celui d’A pour son plus grand plaisir.

Bellamy s’était attendu à beaucoup de choses, mais pas à ce que la main sur sa poitrine ne le pousse en arrière. Il trébucha, retrouva son équilibre en battant des bras et ouvrit de grands yeux devant la scène qui avait lieu. Il se garda bien de se rapprocher tant que toute régurgitation n’était pas terminée, estimant qu’il n’avait pas atteint un stade de proximité suffisant avec l’autre homme pour arriver au point où l'affection passait avant le dégoût. Il détourna les yeux presque pudiquement en attendant, trouvant incroyablement intéressante la contemplation de la lumière d’un feu qui passait au rouge. Lorsque son regard revint sur A, celui-ci s’était accroupi et Bellamy jugea le danger passé. Il s’approcha doucement, posa une main légère au sommet de son dos. “Désolé.” Bella haussa les épaules.

“Tant que ça va mieux,” répondit-il, frottant le dos d’A juste assez fort pour que sa présence soit perçue.

“Je vais le prendre, le cachet de Maria, s’il n’est pas trop tard.”

“Non viens,” Bellamy lui tendit la main pour l’aider à se relever et l’entraîna à l’intérieur. La chaleur du bar le happa aussitôt, tout comme les voix qui s’élevaient sur un son de David Bowie amplifié par les enceintes. Bellamy circula sans mal entre les personnes et les tables jusqu’à celle où il avait laissé ses amies ; celles-ci étaient toujours là, en pleine discussion et visiblement surprises de le voir revenir. Comme prévu, Maria avait de quoi sauver la situation et Bella se perdit dans la contemplation du couple qui chantait sur scène tandis que les médicaments étaient distribués derrière lui. Lorsqu’il revint au moment présent, il se tourna vers A.

“Tu veux venir chez moi ? Ou tu veux que je te raccompagne ? Sinon je peux appeler un uber," proposa-t-il, grands yeux bruns réellement concernés par le sort de l’autre homme.


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Message(#)Quiet revolution [Bellamy] - Page 2 EmptyJeu 8 Sep 2022 - 22:52

Alors il avait quelque chose comme vingt-quatre ans. D’ailleurs, pourquoi Archie s’était-il inquiété de son âge ? Ce n’était pas comme s’il avait en tête l’idée de poursuivre la soirée ailleurs. Non, il ne ferait rien de toute cela parce que B n’est pas une fille et il n’a pas besoin de plus d’arguments pour faire valoir son point. « Tu peux parier c'que tu veux, ça m'arrive tout le temps encore. » Ce n’est pas surprenant. Il a été sculpté dans le marbre, ce type. Même l’âge ne viendra pas à bout de lui comme elle vient prématurément à bout d’Archie qui n’est toutefois pas complexé par ses allures plus matures. Cette particularité physique chez lui l’a aidé à entrer dans la cour des grands quand il était encore adolescent. « Trente-et-un. » Il répond du tac au tac quand Bellamy l’interroge à son tour.

« J’aurais dû m’en douter. » Alors il n’a pas complètement laissé sa personnalité cadenassée chez lui. Bellamy arrive à le lire à travers son jacket qui fait office de couverture, ses cheveux en bataille, ses jeans effrités aux genoux, ses chaussures pas propres. « Je veux pas te contredire hein, mais je pense qu’on s’entend déjà. » Il apprécie comme il déteste de se faire épier de la tête au pied. Il ne bouge pas d’un millimètre, laissant le plus jeune lancer un jeu de devinettes auquel il participe à peine, craignant de trop se dévoiler. « Patron ? » Il demande de manière rhétorique avant de laisser sa clope lui imposer un mutisme. Il fume un peu, crache la fumée et bredouille : « Je ne nierai pas, mais je n’acquiescerai pas non plus. C’est plus amusant si tu ne sais rien de moi. C’était bien le but de la soirée, non ? » Il désigne l’affichette posée à la porte du bar derrière eux. « Soirée déguisée. Venez comme vous n’êtes pas. » Il lit à voix haute avant de couvrir B d’un regard malicieux. Laisser ainsi planer le mystère, ça lui plaît. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il ne cherche pas à découvrir Bellamy à son tour, préférant lui inventer une vie. La vie d’un mec qu’il pourrait presque apprécier – brrrrr.

Et si A baisse ses gardes l’espace d’un instant, Archie intervient immédiatement et empêche les deux garçons de s’embrasser en contractant l’estomac de l’un d’eux. De justesse, Bellamy se retrouve à une distance sécuritaire pour ne rien recevoir sur les chaussures. Comme un adolescent qui n’aurait pas encore appris à connaître les limites de son foie, il se déverse contre le mur et est aussitôt happé par une vague de fatigue qui le cloue au sol. Il se sent complètement ridicule mais pas humilié ; rien ne pourrait humilier ce type-là. Il se crispe lorsque la main de Bellamy se pose sur le haut de son dos et il garde la tête rivée vers le bas pour empêcher le jeune homme de voir son visage. La nausée ne passant pas, il se rappelle ces fameuses pilules qu’avait apportées l’une des copines de l’autre, et il ne se rend pas vraiment compte qu’il fait passer son message à voix haute. « Non viens. »  Il est trop étourdi pour réfléchir avant de prendre la main qui lui est tendu mais assez lucide pour se rendre compte de la fraicheur de ses doigts. Il ne passe aucun commentaire mais enfonce sa tête entre ses épaules en pénétrant dans le bar, là où des dizaines de paires d’yeux ne se posent pas sur lui, mais c’est tout comme, parce qu’Archie a toujours été le centre du monde. Quand il croise le regard de Maria et que Bellamy lui explique la situation, il se contente de rester silencieux en haussant mollement les épaules en mode « hep ça arrive de gerber sur les murs » et quand elle part à la recherche de ses pilules anti nausée, il ferme les paupières pour combattre cette migraine qui monte à ses neurones comme montait plus tôt la fumée de sa clope. Pas question de se présenter à ces filles. Archie n’est rien pour Bellamy, et c’est comme ça. Leurs chemins se sépareront ce soir et ils ne se reverront plus jamais, avec un peu de chance. Qui prendrait la peine de recontacter un mec qui lui a presque gerbé dans la bouche ? « Tu veux venir chez moi ? Ou tu veux que je te raccompagne ? Sinon je peux appeler un uber. » Il avale prudemment le comprimé sans s’aider d’un liquide, puisqu’il n’y a que de l’alcool à disposition (et on ne combat pas le feu avec le feu). Honteux, il secoue la tête à la négative et il ne laisse pas le temps à Bellamy d’insister. Sentant la crise existentielle lui grimper le long de la colonne vertébrale, il préfère se mettre en sécurité : il se précipite à nouveau vers la sortie, seul cette fois, et deux rues plus loin il appelle son conducteur privé qui devra le rejoindre à la station de service à une centaine de mètres de là.

Patientant près d’une cabine téléphonique aux allures hantées, la tête tournant et les pieds chancelant, il froisse le nez en remarquant qu’il a taché le C sur sa veste. Il s’en dévêtit, la jette au sol sans y penser deux fois, insultant son père, sa fausse identité surnommée A et ses idées de merde au passage, puis il disparaît dans l’habitacle de la voiture de luxe qui se gare à ses pieds. À l’intérieur, il ordonne à son conducteur de le ramener chez lui dans le plus grand des silences. Quand il prend son téléphone, son cœur manque un battement. Il voit le sourire que lui a envoyé Bellamy. Ses doigts sont tremblants autour de l’appareil. Il ne répond rien. Il n’a pas franchi la limite à ne pas franchir ce soir et il peut encore tout faire en son pouvoir pour ne plus jamais se laisser tenter ainsi. Il range à nouveau son portable ; ce sera un problème qu’il réglera plus tard, ou pas.

@Bellamy Shin Je crois que si, en fait. :OO:
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Message(#)Quiet revolution [Bellamy] - Page 2 EmptyVen 9 Sep 2022 - 17:14


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Trente-et-un ans, Bellamy réfléchit un instant à l’information pour savoir ce qu’il en pensait, et il se trouvait qu’il n’en pensait pas grand chose, cela entra par une oreille et ressortirait par l’autre dans cinq minutes parce qu’il n’y trouvait pas grand intérêt. Il hocha donc la tête d’un air songeur qui disparut au profit d’un sourire taquin lorsque les connexions se refirent. “T’es vieux,” dit-il sans le penser (quoique), surtout pour l’embêter.

Et comme ils en étaient à apprendre à se connaître, Bellamy décida qu’il voulait savoir ce qu’A faisait dans la vie. Il l’imaginait dans un job à responsabilité, peut-être autoentrepreneur pour coller avec ce qu’il venait de dire - sa réaction fit douter Bella dont les yeux se plissèrent légèrement sous la réflexion. Peut-être pas patron du coup, alors quoi, manager ? Ou peut-être qu’il partait dans la mauvaise direction et devait creuser un autre secteur. “Je ne nierai pas, mais je n’acquiescerai pas non plus. C’est plus amusant si tu ne sais rien de moi. C’était bien le but de la soirée, non ? Soirée déguisée. Venez comme vous n’êtes pas.”

Bellamy souffla - non, il ne trouvait pas ça plus amusant, il trouvait ça frustrant. Certes il concevait le côté excitant de l’anonymat, mais il préférait définitivement savoir à qui il avait affaire, au moins rien qu’un peu. “J'ai trouvé, déclara-t-il. T'es gangster avoue, t’as l’air d’avoir des trucs à cacher,” taquina-t-il encore, son sourire s’étirant au coin de ses lèvres. Il était toujours un peu frustré, mais il survivrait.

Il n’avait même pas encore tout vu, la non satisfcation grandissant lorsque l’alcool ingurgité par A lui rafla toutes ses chances de finir la soirée comme il l’avait prévu. Bellamy attendit que l’orage passe, observant de loin en faisant le deuil de son coup d’un soir ; lorsque les bruits suspects furent terminés, il s’approcha finalement pour poser une main réconfortante sur le dos de l’autre homme. Et puis Bella le conduisit jusqu’à Maria pour récupérer les antiémétiques, profitant du changement d’atmosphère pour laisser son esprit vagabonder deux minutes et process ce qu’il venait de se passer. Lorsqu’il revint au moment présent, le point était fait et Bellamy demandait à A comment il comptait rentrer. Ses yeux étaient posés sur l’autre homme, en attente d’une réponse qui vint sous forme d’un opinement négatif et … d’un départ précipité ? Bellamy resta coi, iris fixés sur la porte d’entrée du bar pendant quelques secondes avant de revenir accrocher ceux de ses amis. S’il se demanda s’il devait le suivre - pour s’assurer qu’il n’allait pas faire de malaise, ou revomir ses tripes - il haussa les épaules pour lui-même et se rassit à la table de ses copines, jetant au passage un oeil à l’écran d’accueil de son téléphone sur lequel s’entassaient des notifications en tout genre, mais aucune en provenance de A. Bellamy vérifierait encore plusieurs fois dans la soirée, entre deux verres bien chargés et chansons braillées sur scène, chassant par une nouvelle distraction la petite pointe de déception à chaque fois qu'elle apparaissait dans son ventre.

Trois heures plus tard, sur le chemin du retour jusqu’à chez lui, il arrêta ses deux amies accrochées à ses bras pour mieux lorgner le morceau de tissu jaune et noir abandonné sur le trottoir. Son esprit embrumé eut tôt fait de faire le lien, le C brodé à l’avant de la veste lui confirma qu’il ne pouvait pas s’agir de quelqu’un d’autre. Il pensa stupidement au petit poucet et en fit part à ses copines, l’analogie faisant pouffer tout le monde sur le reste du trajet. En attendant, Bellamy venait de récupérer une veste qui ne lui appartenait pas et qu’il comptait bien rendre à son propriétaire légitime.


FIN.



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