« Moi aussi, je suis très content d’être ici avec toi. » Un sourire s'immisce rapidement contre tes lèvres. Une réponse différente aurait été complètement gênante. La foule étant déjà toute installée sur les chaises non loin de la scène, la logique serait d'aller les rejoindre. Les places de choix réduisent à vue d'œil, alors, oui, vous devriez sûrement y aller avant de vous retrouver complètement à l'arrière et ne rien y voir. « On est pas pressés. » qu'il débute. Tu n'as aucune idée de combien de temps peut durer un spectacle de mode. Est-ce que vous n'étiez vraiment pas pressé comme il le supposait ? Ou est-ce que de prendre encore quelques minutes seul à seul vous ferait tout manqué l'événement ? « On est pas obligé de se rendre au défilé si ça ne te tente pas. Tu m’as dit que le jardin était magnifique la nuit, on pourrait en profiter pour le visiter sans être embêté par le reste du monde. » Alors il proposait de zapper complètement l'événement. Il proposait d'abord et avant tout de prolonger ce moment où vous n'étiez que tous les deux. Sans être dérangé par le reste du monde. Il est vrai que le jardin s'était rapidement vidé lorsque le haut-parleur avait annoncé le début du défilé. Tu acquiesces donc d'un signe de tête avant de répondre. « Ça me plairait beaucoup. » Voilà justement les lumières qui commencent à illuminer les jardins, rendant le paysage encore un peu plus féerique. Corey vient ensuite prendre ta main et tes doigts s'entremêlent naturellement aux siens alors que vous empruntez de nouveau le sentier dans les jardins. « Dis Juliet, j’aimerai savoir si tu serais d’accord pour qu’on se revoie après ce soir ? » Voilà une question qui annonce la fin de la soirée qui approche. De toute façon, avec la journée chargée qui t'attend demain, ce ne serait pas très raisonnable de rentrer à pas d'heure ce soir/cette nuit. « Oui, bien sûr. » que tu lui confirmes sans même hésiter. Après tout, vous avez passé une belle soirée. Tu n'avais aucune raison de refuser sa proposition. C'était la suite naturelle des choses, voilà tout. « Il y a une représentation extérieure d'un film indépendant samedi prochain si ça te dis. » que tu lui proposes, parce que c'est un peu la première chose qui te vient en tête, ou plutôt, c'est ta prochaine activité que tu as au programme. Et que ça lui branche ou pas, c'est un endroit à laquelle tu participeras quand même. Juste que tu proposeras à quelqu'un d'autre s'il est moins branché cinéma. « Parfois c'est très bien et parfois c'est…. » Tu marques une pause le temps de bien réfléchir au prochain qualificatif - comme si t'allais traité de mauvais des personnes qui travaillent très fort pour percer dans un métier qui les inspire, même si, oui, c'est vraiment mauvais parfois bon. « Surprenant. » que tu conclues après quelques secondes. Plutôt mauvais, pas impossible que tu ronfles, voilà la réponse. « Et au fait, tu peux m'appeler Jules, je préfère. » que tu précises par la suite. Juliet vient toujours avec des discussions bien trop sérieuses ou des mauvaises nouvelles. Tu préfères éviter. Jules, c'est très très bien. De toute façon, c'est le patronyme utilisé par tout le monde. Corey peut bien s'ajouter au groupe. « C'est celui là que je préfères. » que tu lui dis en pointant le décor composé de différentes plantes et de fleurs de ta main libre. C'est celui que tu préfères parce que c'est le plus coloré, parce qu'il y a un petit ruisseau artificiel qui ajoute un quelque chose de plus apaisant. Et bien sûr qu'avec la lumière de la lune, ainsi que celle installée par les jardins, ça donne un énorme wow au tout. Presque romantique comme paysage. Presque.

« Ça me plairait beaucoup. » Cette réponse enchante Corey. Et en parlant d’enchantement, voilà que la jardin s’illumine peu à peu. Il est heureux que l’entièreté du jardin ait bénéficié d’un tel soin en termes de décoration et d’éclairage, ainsi même sans participer à l’évènement principal, Corey et Juliet aurait tout de même l’impression de profiter d’un moment spécial. Mais peut-être cela n’avait il au final rien à voir avec les décors, ni même avec le lieu, mais tout à voir avec Juliet elle-même. Cela faisait longtemps que les choses n’avaient pas semblait si simples et naturelles. C’est pourquoi Corey aimerait la revoir bientôt. Car il doutait de pouvoir la sortir de ses pensées de si tôt. C’est pourquoi il lui demande si elle aussi souhaiterait qu’ils ressortent ensemble après ce soir. « Oui, bien sûr. » Juste trois mots, parfaitement rassurant. Ainsi il pouvait espérer qu’en effet les choses s’étaient bien passées pour elle aussi. Une soirée réussie et peut-être le début d’un nouveau chapitre. « Il y a une représentation extérieure d'un film indépendant samedi prochain si ça te dis. » Il était ravi qu’elle fasse une proposition. C’était la preuve de son intérêt pour leur prochaine rencontre et la possibilité d’en découvrir plus sur les goûts et les couleurs de la jeune femme. Et qu’elle lui parle cinéma, n’était qu’une bonne surprise de plus. Les films indépendant n’était pas ce qu’il regardait le plu, ces derniers étant parfois particuliers, ou nécessitant plus d’investissement de la part du spectateur pour comprendre les intentions de l’auteur. Loin du grand divertissement des blockbusters. Cela ne voulait pas dire que ça ne l’attirait pas. Puis le fait de passer la soirée avec Juliet, compterait de toute façon plus que n’importe quel film. « Parfois c'est très bien et parfois c'est…. » Il rit en la voyant chercher ses mots. « Surprenant. » « Oui ça ne m’étonnes pas. Je n’en ai pas vu beaucoup, mais les films indépendants peuvent se permettre quelques choix artistiques différends des carcans habituels. Puis ils n’ont pas toujours les moyens de leurs ambitions. Mais c’est parfois très prometteur. Je viendrai avec plaisir. » Comme toujours, Corey préférait n’imaginer que le positif.

« Et au fait, tu peux m'appeler Jules, je préfère. » « Très bien. » Comme elle veut. Au fonds il apprécie qu’elle l’autorise à l’appeler par un surnom. Cela prouve qu’au moins ils pourraient être amis non ? C'est celui là que je préfères. » Il suit le décor qu’elle désigne. Elle a raison il est très beau. Paisible. De loin l’ambiance sonore du défilé leur parvint encore, mais lointain, il n’étouffe pas complètement le son du ruisseau. Le cadre était juste parfait. Parfait pour quoi au fonds ? Cela faisait un petit moment que Corey luttait contre l’envie d’embrasser Jules, ou du moins que l’idée lui était venue. Mais il était partagé entre la crainte de bousculer les choses et celle de laisser passer une occasion en or. Si seulement il pouvait savoir ce qu’elle, voulait…Il se retourne vers elle. « Tu as raison c’est magnifique. » Il lui prends la main, profite de la musique du défilé, peut-être un peu trop rythmée pour le moment, mais il n’a pas le contrôle sur la sono. Il la fait tournoyer, comptant sur la complicité qui s’est installée entre eux au photobooth et à l’atelier origami pour qu’elle se prête au jeu. Ils sont seuls, pas de spectateurs, aucuns pas de danse précis à suivre, juste l’envie du moment. L’occasion de se rapprocher et de planter ses yeux dans le regard de l’autre. En quête juste d’un signe. En attendant, il dépose un baiser sur sa joue. Délicatement et plus longtemps que nécessaire. Il attendrait qu’elle décide de la suite à donner. Elle n’aurait qu’à légèrement tourner la tête pour un « vrai » baiser. Ensuite, tout restait possible, il pourrait rester la nuit entière à discuter de tout et de rien ici dans les jardins, l’inviter à dîner ou la raccompagner à sa voiture en attendant samedi prochain. Lui était prêt à tenter une histoire avec Jules, ou à défaut si elle ne le sentait pas, à continuer ainsi. Tant qu’elle restait dans son univers, pour le moment tout serait pour le mieux. @Juliet Rhodes

« Oui ça ne m’étonnes pas. Je n’en ai pas vu beaucoup, mais les films indépendants peuvent se permettre quelques choix artistiques différends des carcans habituels. Puis ils n’ont pas toujours les moyens de leurs ambitions. Mais c’est parfois très prometteur. Je viendrai avec plaisir. » Voilà qui est réglé. Vous n'aurez qu'à peine une semaine à attendre avant de vous revoir de nouveau. Et puis, c'est encore mieux de voir que la représentation ne semble pas être un supplice pour lui. Quoique ce sera sans doute à confirmer après le fameux film. Après tout, vous pourriez avoir une mauvaise surprise avec un film douteux. Mais bon, encore une fois, comme aujourd'hui, ce n'est pas vraiment l'événement le plus important, mais simplement l'occasion de se revoir, n'est-ce pas ? « Très bien. » qu'il confirme ensuite alors que tu lui demandes d'utiliser ton surnom plutôt que ton prénom. De toute façon, pratiquement personne n'utilise la forme complète. C'est à peine si tu n'oublies pas que Jules n'est pas le prénom qui est inscrit sur ton certificat de naissance. « Tu as raison c’est magnifique. » qu'il commente en se retournant vers toi. Sa main vient de nouveau prendre la tienne alors qu'il te fait tourner sur toi-même. Lorsque tu t'arrêtes devant lui, ta main libre vient naturellement se glisser contre son épaule alors qu'un sourire illumine de nouveau ton visage. Vos pas n'ont rien à voir avec la musique bien plus rythmée que vous pouvez entendre au loin. « Fais gaffe, j'ai deux pieds gauches. » que tu le préviens d'abord en baissant quelques secondes le regard vers le sol pour vérifier que tu n'es pas sur le point de lui bousiller les orteils. Tu redresses ensuite ton regard dans le sien. La proximité est déroutante et la suite se dessine d'elle-même. Tu te sens soudainement nerveuse, sans trop réellement savoir pourquoi. Tu as l'impression d'avoir les mains moites - et tu espères surtout que ce n'est qu'une impression. Tes yeux se ferment doucement au contact du doux baiser que Corey vient poser contre ta joue : délicat, mais prolongé. Suffisamment pour comprendre c'est un vrai baiser qu'il espère, mais qu'il attend toute de même une confirmation de ta part. C'est aussi une manière de montrer qu'il respecte tes limites et qu'il ne veut rien brusquer - comme si tu en avais douté une seule seconde. Il n'avait fallu que quelques minutes pour comprendre que Corey était quelqu'un de bien. Bon, ton jugement n'est pas le meilleur, il faut bien l'avouer. Tu as un peu trop tendance à ne voir que le bien chez les autres. Le hic dans tout ça, c'est que tu ne sais pas vraiment ce que tu veux. Le corps dit une chose, la tête dit le contraire. Ce n'est sûrement pas le bon moment pour tenter de reconstruire le puzzle dans ta tête. C'est le moment de simplement se laisser porter par le moment, n'est-ce pas ? De toute manière, un baiser n'est pas forcément signe d'engagement, non ? C'est pour ça que ton visage se tourne légèrement, à peine, juste assez pour venir capter ses lèvres des tiennes. Le baiser est d'abord un peu timide, mais il prend rapidement de l'assurance. Ta main quitte la sienne simplement pour aller rejoindre ton autre qui glisse jusqu'à sa nuque. Ton front ancré contre le sien, tu profites encore un peu de ce moment de silence, où, au final, il n'y a rien d'autre à ajouter. Tes pieds continuent de suivre le mouvement initié par Corey. Au loin, tellement loin que ça semble être ailleurs, des applaudissements semblent annoncer la fin du défilé - à moins que ce ne soit qu'un entracte ? Est-ce qu'il y avait d'autres choses suite au défilé ? Tu ne saurais même pas dire il est rendu quelle heure avec tout ça. « Tu veux rentrer ? » que tu lui demandes en redressant la tête pour croiser son regard. Rentrer… ensemble ou chacun de son côté ? Ce n'est pas vraiment clair. « Tu es venu ici comment ? » Vous partagerez le même taxi pour faire semblant d'économiser sur la course du retour et d'être raisonnable en regagnant chacun son logement ?

« Fais gaffe, j'ai deux pieds gauches. » A aucuns moments Corey ne s’inquiète pour ses pieds. Elle pourrait les lui écraser il était à peu près sûr que ça lui ferait ni chaud, ni froid. Il est bien plus obnubilé par le décor ambiant et le sourire de Jules. Il n’y a plus qu’eux, même la musique si différente de leur danse ne l’atteint pas. Cela faisait longtemps que les choses ne lui avaient pas paru si naturelles. Ce second rendez-vous n’avait rien à voir avec ce qu’il s’était imaginé au préalable et pourtant il savait qu’il avait tendance à se laisser emporter par ses émotions. Il sait pourtant que parfois elles lui jouent de mauvais tour. Il a trop tendance à s’accrocher à tout ce qui est positif, à ce qui fonctionne bien. Il cherche toujours à aller dans leur sens, faisant tout pour les faire durer. Il se lie trop facilement. Il le sait mais ne peut s’en empêcher. C’est tout ce à quoi Corey pense quand il attend de savoir si Jules lui donnera son accord pour un premier baiser. Une légère angoisse lui sert le cœur quand son esprit lui dit : tout va trop vite. Et d’un autre côté, ce moment est trop magique pour se contenter de tourner simplement les talons comme si de rien n’était. Demain,  il serait plus facile d’y voir clair. A la lumière du jour, quand il serait temps de refaire le fil de la soirée. Quand il se dira qu’ils ont parlés de bien plus de choses importantes qu’attendue, qu’il repensera aux moments de rires et de tendresses. Pour le moment, il faut seulement profiter. Au final, il se dit que même sans baiser, ce petit moment entre eux deux serait un aussi bon souvenir. Mais finalement Jules lui donne accès à ses lèvres. Un baiser, rien qu’un baiser, mais le premier. Tous les premiers baisers ont cette particularité d’être déconnecté de tout. Ils sont parfois impulsifs et unique, parfois les précurseurs d’une histoire qui durera plus longtemps. Trop tôt pour envisager quoi que ce soit et trop tard pour reculer. Aucun d’eux ne ressent le besoin d’échanger le moindre mot, se laissant porter par l’instant. Ce soir est unique, ils réfléchiront à eux une autre fois.

Lorsqu’au loin les applaudissements retentissent, leur danse prend fin. Même si la musique ne correspondait pas, dès qu’elle n’est plus là, il semble temps de cesser.  Corey ne sait pas quelle heure il est, il s’en soucie peu. « Tu veux rentrer ? » lui demande t’elle. Il la trouve un peu hésitante. Il ne sait pas vraiment quoi lui proposer. Tant que Jules est là, il peut rester là. Le bar sera sûrement ouvert un peu après la fin du défilé (en supposant qu’il soit terminé). Mais lui proposer un verre maintenant, lui paraît un peu trop réaliste au vu du décor et de cette fin de soirée. Elle lui évite d’avoir à trancher cette question en poursuivant : « Tu es venu ici comment ? » « Avec ma voiture. Et toi ? » Verre ou pas verre, la réalité reprend ses aises. Le mot voiture sonne abrupte car il dessine la fin de leur rencontre. Que leur reste-t-il concrètement ? A traversé le parc en sens inverse. « Au besoin je peux te ramener si tu veux. » Une proposition qui n’a pour but que de gagner quelques minutes de plus en présence de Jules. Il ne sait pas comment elle est venue. Au second rendez-vous, il est trop tôt pour déjà aller chercher l’autre n’est ce pas ? Si elle a sa propre voiture ils iront au parking et ce sera la fin de la soirée. Ils se reverraient la semaine prochaine.

Aucun malaise n'est ressenti alors que le premier baiser touche à sa fin. Ni toi ni lui ne laisse sous-entendre que c'était bizarre, puisque la proximité est conservée malgré tout. Ça aurait pu arriver. C'est parfois à cette étape là qu'on se dit "ouais, non, on est mieux de simplement rester ami". Toutefois, tu n'as pour le moment pas envie de te détacher de l'étreinte chaleureuse de Corey et cette envie semble également partager de son côté. Ce qui est plutôt bon signe, n'est-ce pas ? Mais alors qu'au loin les bruits semblent annoncer la fin du défilé que vous n'aurez même pas vu une seconde - aucun de vous ne s'en plaint réellement - on sent venir la fin de cette soirée. La noirceur de la soirée semble annoncer une heure tardive, mais tu n'en as pas la moindre idée. Est-ce le moment de vous séparer et de rentrer chez vous chacun de votre côté ? « Avec ma voiture. Et toi ? » Ne sachant pas comment se déroulerait vraiment cette soirée, tu avais préféré opter pour un transport qui n'impliquait pas que tu avais besoin d'être raisonnable pour ne pas être prise sans voiture le lendemain matin. « En taxi. » que tu lui précises par la suite. Ça ne devrait pas être trop compliqué d'en trouver un nouveau pour repartir d'ici. Avec un gros événement comme le défilé Weatherton, ils doivent s'être tous stationnés en avant des jardins. C'est là qu'il y a de l'argent à faire pour eux ce soir. Sinon, y'a un arrêt de bus pas trop loin. « Au besoin je peux te ramener si tu veux. » qu'il ne manque pas de rajouter. Il y a aussi cette option là. Et ce serait complètement mentir de dire que ce n'est pas celle que tu préfères. C'est bien moins malaisant de se faire raccompagner par une connaissance plutôt qu'à un inconnu qui essaie de faire une conversation que t'as pas envie. Et c'est bien plus rapide que de prendre le transport en commun. Ça permet aussi de prolonger encore un peu plus cette soirée avec Corey. « Oui, je veux bien. » que tu lui réponds sans que ça ne surprenne personne. Vous commencez à refaire le chemin inverse. Tu suis surtout les pas de Corey ne sachant aucunement dans quel coin il était stationné. C'est lui qui guide la marche désormais. « Je vis du côté de Redcliffe. J'espère que ce n'est pas un détour pour toi ? » que tu lui demandes par la suite. Tu n'as absolument aucune idée de l'endroit ni même dans quel quartier il vit. Rien n'est vraiment proche à Brisbane, donc ce serait plus que étonnant que ce ne soit pas un détour pour lui de venir te déposer. Si ton quartier le fait rentrer chez lui une heure plus tard, ça ne te gêne absolument pas de séparer vos chemins maintenant et de rentrer par tes propres moyens. Tu ne voudrais surtout pas déranger.

Elle est venue en taxi, aussi Corey lui propose t’il de la remener. « Oui, je veux bien. » « Alors par ici » répond Corey en lui indiquant le chemin menant au parking. Il est heureux qu’elle ait accepté qu’il la raccompagne. C’est bien la preuve qu’ils s’apprécient non ? Et que tous s’est bien passé ce soir. Sinon elle aurait sûrement préféré rentrer par ses propres moyens. Lui est juste content d’avoir l’occasion de grappiller quelques minutes de plus avec elle. « Je vis du côté de Redcliffe. J'espère que ce n'est pas un détour pour toi ? » Il haussa les épaules. Si ça lui ferait sûrement faire un détour mais ça ne le dérangeait absolument pas.  « J’habite à Logan City, mais ne t’en fais pas, à cette heure ci, le roulage sera sûrement plus fluide. Par contre il va falloir m’indiquer la route jusqu’à chez toi. » Ils regagnèrent assez vite le parking. L’avantage de ne pas avoir regardé le défilé, c’est qu’ils étaient les premiers à quitter les jardins. Ils allaient sûrement échapper à la queue habituelle pour sortir du parking.

Aussi bête que ce soit, Corey se félicita d’être quelqu’un de soigneux, car la voiture était nickel. Il n’avait pas prévu originellement de ramener la jeune femme, mais maintenant qu’elle prenait place côté passager il était content que la voiture soit présentable. Et aussi qu’elle ait été au garage quelques mois auparavant. Le coup de la panne c’est quand même un peu désuet même pour lui qui aime suivre les chemins balisés. Il démarra et prit la direction du quartier de Redcliffe. Il n’y était jamais trop allé, mais il savait que c’était là bas qu’il y avait le refuge du RSCPA Shelter. Il avait envisagé de s’y inscrire il y a quelques temps – il y pensait toujours, mais n’était pas sûr de pouvoir libérer assez de temps. Malgré toute la bonne volonté du monde, il préférait garder du temps pour ses proches. Surtout s’il devait envisager d’ici quelques temps une histoire avec Juliet…

« Tu habites Redcliffe depuis longtemps ? C’est sympa come quartier ? » Lui avait toujours vécu à Logan City. Il habitait la maison acheté par son père quand il avait douze ans. C’était un quartier auquel il était attaché affectivement parlant et de ce fait n’avait jamais envisagé de déménager. Il ne s’était jamais renseigné sur les avantages que pouvaient présenter les autres quartiers.

« Alors par ici » Corey indiqua le chemin jusqu'au parking où il était stationné et tu le suivit sans te faire prier. Tu espérais néanmoins que ce ne serait pas un très gros détour pour lui d'aller te reconduire, même si bon, à Brisbane, rien n'était vraiment proche. Va savoir vous pouviez vivre dans la même rue sans jamais vous avoir croisé avant aujourd'hui. « J’habite à Logan City, mais ne t’en fais pas, à cette heure ci, le roulage sera sûrement plus fluide. Par contre il va falloir m’indiquer la route jusqu’à chez toi. » Logan City donc. Un joli quartier. L'idéal pour la vie familiale. C'est ce que les rumeurs disent. Ce sera donc effectivement un bon petit détour pour lui, mais ça ne semblait pas un problème pour lui. Ça semblait lui faire plaisir de te raccompagner et le contraire t'aurait surprise. Et puis, tant mieux pour toi, ça t'évite l'attente des taxis. Au bout de quelques minutes, vous arrivez jusqu'à la voiture de Corey où tu t'installe du côté passager après qu'il est fait de même derrière le volant. C'est bête, mais simplement en entrant dans la voiture de quelqu'un, ça nous permet d'en savoir déjà un peu plus sur l'autre. La voiture est propre et bien rangée. C'est un bon point pour lui de la part de la control freak de l'organisation que tu es. Ça, il n'a pas besoin de le savoir tout de suite. Il le découvrira bien assez rapidement par lui-même. « Tu habites Redcliffe depuis longtemps ? C’est sympa comme quartier ? » qu'il te demande après qu'il se soit mis en route. « Environ un an et demi. Je vivais du côté de Toowong avant et je voulais pas trop m'éloigner. » Parce que ton boulot était là-bas à cette période de ta vie. Tu voulais rester proche de la bibliothèque, mais le paysage du quartier résidentiel de Toowong faisait remonter bien trop de mauvais souvenirs. Tu avais besoin de changer d'air sans te rajouter une heure de voyage par jour. Maintenant que tu travailles dans le centre-ville, Redcliffe n'est plus aussi pratique qu'il était, mais tu t'es attaché au quartier et tu es si bien installé dans ton appartement. Ça vaut la peine de faire le trajet tous les jours. « Mais oui, j'aime beaucoup. C'est plutôt tranquille. Et toi ? » que tu te renseignes par la suite en tournant la tête vers lui.

Alors que vous faites votre entrée dans le quartier résidentiel quelques minutes plus tard, tu lui donnes les dernières indications pour aller sur orchid street. « C'est juste là. » que tu annonces en pointant du doigt l'énorme bloc appartement à sa gauche où il se stationne. Tu détournes quelques secondes la tête par la fenêtre alors que la majorité de l'immeuble semble endormie. Encore une fois, vous voilà devant le malaise qui vient avec les premiers rendez-vous. On se dit au revoir ? On s'embrasse sur la joue ? On doit attendre minimum quatre jours avant d'écrire à l'autre ? C'est quoi la suite ? « Merci encore pour l'invitation. » que tu lui dis alors qu'un sourire plus timide se glisse sur tes lèvres. Tu n'as jamais vraiment été du genre à prendre les devants, toujours plus celle qui suit la vague. Encore ce soir, c'est ce que tu feras. « On s'écrit ? Pour samedi prochain. Ou n'importe quoi d'autre si t'as envie. » Ou pas du tout s'il n'a pas envie. Tu as tout de même du mal à t'imaginer ne plus avoir de ces nouvelles jusqu'au prochain rendez-vous. Oh pitié que tu ne seras pas cette fille accrochée à son téléphone qui attend que le prince charmant donne signe de vie. Ta main se glisse sur la poignée de la voiture, prête à quitter pour retrouver ton appartement. Pourtant, tu restes immobile. Tu attends. Attends quoi ? De savoir si la suite est un nouveau baiser ou si c'est juste un bonne nuit avec la promesse de se revoir bientôt.

Corey et Juliet évite en effet la cohue de fin de soirée en partant un tout petit peu plus tôt que le reste des visiteurs. Le roulage en cette fin de soirée est comme espéré plutôt fluide. Les émotions de la soirée retombent un peu laissant à Corey un sentiment de sérénité tout aussi agréable. Pour ne pas faire le trajet en silence, il relance la conversation sur le quartier de Jules qu’il ne connaît pas. « Environ un an et demi. Je vivais du côté de Toowong avant et je voulais pas trop m'éloigner. » Ne pas trop s’éloigner, il pouvait comprendre. Corey se disait parfois que la maison dans laquelle il habitait était bien trop grande pour lui seul, mais il ne pouvait se résoudre à déménager. Il y avait trop de souvenirs dans cette maison et même si certains n’était pas très bons, la grosse majorité l’était et c’était suffisant pour qu’il y reste profondément attaché. Il n’était pas prêt de quitter cette demeure. « Mais oui, j'aime beaucoup. C'est plutôt tranquille. Et toi ? » Suivant les indications de Jules, la voiture approchait peu à peu de son point d’arrivée. Redcliffe avait la réputation d’être un quartier plus dynamique que ce que Corey connaissait à Logan City. Il y avait là un peu plus de monde dans les rues profitant des animations de nuit de la ville. « Je ne peux pas vraiment comparer à d’autre quartier car j’ai toujours vécu à Logan City. C’est la maison de mon père en fait. Il l’a acheté quand nous avons emménagé à notre arrivée à Brisbane. Quand il est parti je lui ai loué et j’y suis toujours. C’est un quartier très familial avec de grands jardins bien entretenu et des voisins cordiaux. Un peu cliché mais sympathique. » Tout à fait le genre de quartier où tout le monde se sourit et se montre aimable sans pour autant vraiment se connaître.

En quelques minutes, ils arrivent à destination. « C'est juste là. » Corey mémorise la route au cas où, lors d’une occasion ultérieure, il aurait besoin d’aller chercher Juliet chez elle. Il trouve assez rapidement une place où se garer. Il aurait pu laisser le moteur tourner avec les warning, mais il voulait tout de même prendre le temps de dire au revoir à Jules sans pour autant prendre le risque de déranger.  « Merci encore pour l'invitation. » Cette fois ci c’est bien la fin de la soirée. « J’ai passé un très bon moment avec toi. » Et il ne perdait pas de vue qu’ils se reverraient samedi prochain. On s'écrit ? Pour samedi prochain. Ou n'importe quoi d'autre si t'as envie. » Corey lui sourit. « Oui je t’écrit demain pour planifier ça. » Le cinéma, la planification, ce n’était qu’un prétexte pour s’écrire. Corey avait très envie de savoir si quelque chose était possible avec Jules. Ce rendez-vous de ce soir avait ouvert tout un champ de possibilités. Il comptait bien les saisir et il ne laisserait pas patienter Jules plusieurs jours sans nouvelles. Prendre les devants ne le dérangeait pas si elle était partante, ce qu’elle semblait être à priori. Il s’avança vers elle pour la prendre dans ses bras et déposer sur sa joue un baiser. « Passes une bonne nuit. Et merci pour la soirée. » Corey se sent plus léger et plus à l’aise qu’il ne l’a été de toute la soirée. Peut-être parce que tout s’est bien déroulé, mieux même qu’espéré ou imaginé. Et qu’il croit que ça pourrait continuer. Il attendra juste de voir la jeune femme rentrer dans son immeuble avant de reprendre le volant, sourire béat sur le visage, attendant avec impatience sa prochaine rencontre avec Jules.