Quite tempting sometimes ? L'air interdit, Carmine garda le silence. Il ne connaissait pas suffisamment l'australien pour savoir s'il s'agissait ici d'ironie, de sarcasme ou de sincérité désarmante. Dans le doute, l'anglais se pinça les lèvres et s'absteint de tout commentaire. Il n'était pas du genre à questionner sur ce type de sujets épineux, trop habitué à systématiquement orienter les conversations vers les thèmes plaisants, passionnants, relaxants ou stimulants. Mettre à l'aise, créer l'engouement, inviter au partage et aux conversations inspirées des centres d'intérêts profonds de ses interlocuteurs était naturel chez le mannequin dont une part importante de l'existence se résumait à plaire. Rien de tel pour cela que de veiller à garder ses vis à vis dans un état d'esprit agréable et serein, propice à l'association de sa personne avec les moments délicieux que les autres passaient en sa compagnie. « Ça défoule bien comme sport ... That’s exactly what I need. » « Less expensive than breaking guitars like rock star. » Petit sourire en coin. L'humour british dans toute sa réserve.
Le feu passa au vert. Carmine referma le pare-soleil, parfaitement recoiffé. Il n'était certes pas aussi élégant que dans son costume sur mesure mais cette tenue post-entrainement lui allait plutôt bien. Difficile de se tromper avec les basiques. Dans un t-shirt blanc et un jean droit, seules les personnes manquant de prestance ne ressemblaient à rien. Carmine, lui, était simplement beau. « Are you really part of the royalty or you’re just making a fool of me ? »« Stop it. » S'esclaffa-t-il avec un petit mouvement de main, persuadé qu'Asher essayait de le faire rougir. « My family and I work for her Majesty. As you know she loves hats ... and we are fashion designers. It's always a pleasure to visit Buckingham Palace. » Il fallait que l'information soit claire car jamais Carmine n'aurait pris le risque de mentir sur son identité en prétendant faire partie de la famille royale. Ses notions de respect et d'allégeance à la couronne britannique l'empêchaient ne serait-ce que d'envisager ce genre de blague douteuse. Chez les Sighbury, on ne plaisantait pas avec la royauté.
La route ne fut pas si longue ; en seulement quelques blocks, les deux hommes arrivèrent à destination. Sur le parking, Carmine ouvrit la portière arrière à la recherche de son portefeuille perdu dans le fond de son sac. Il hésita un instant puis choisit de laisser le téléphone dans la voiture. Pas besoin d'emmener avec lui cet objet de malheur qui ne faisait que sonner pour lui rappeler qu'il n'avait rien à faire ici quand tout le monde l'attendait à Londres. « I will start with a cup of tea, please. Peppermint, no sugar. » Dit-il tout naturellement, une fois installé au bar. Face aux regards incrédules du barman et de son voisin de tabouret, Sighbury haussa les sourcils. « Or maybe just lemon ? »If you australian guys don't like peppermint ...
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Dernière édition par Carmine Sighbury le Ven 9 Déc 2022 - 10:30, édité 2 fois
Il ne commente pas sur ton addition plutôt très limite et tu ne t’en rends même pas compte. C’était plus pour toi que pour lui. Dire les choses à voix haute, avec témoins, ça change la donne dans ta petite tête mine de rien. Tu l’as remarqué. Tu ne te rends même pas compte que c’est exactement ce que tu ferais si tu allais chez un psy. Te sortir ce genre de choses de la tête mais nope, tu n’es toujours pas dans cette optique là. Tu t’aides tout seul, tu as l’air d’y arriver et ça reste une sorte de fierté en soit pour toi. « Less expensive than breaking guitars like rock star. » Il te fait sourire et tu hoches la tête. « I need to learn to play first to make it look more hard rock. » Tu dis n’importe quoi mais ça reste la réalité au fond. Tu vas pas juste aller piocher une guitare et la défoncer sans avoir joué dessus auparavant. Tu n’es pas un poseur. Tu viens de mettre une nouvelle chose en haut de ta Bucket list imaginaire : jouer une chanson entière à la guitare électrique et défoncer celle ci à la fin. Va falloir que la chanson en vaille la peine, que les émotions que tu véhicules tout le long aillent sur ce cette apogée là. I’m not worried about this. Tu as plein d’idées en tête.
« Stop it. » Tu as ta réponse avec sa réaction. Il s’est foutu de toi. T’es un peu rassuré en réalité. Rassuré de quoi ? Tu sais pas. Mais ton petit cul de parano parle pour toi inconsciemment. « My family and I work for her Majesty. As you know she loves hats ... and we are fashion designers. It's always a pleasure to visit Buckingham Palace. » Ok alors il est peut être pas de la royauté mais il en est effectivement très proche. Tu apprends des choses sur lui et son business. Bizarrement - non - ça ne te surprend pas qu’il soit dans le milieu de la mode. « Pretty close to be a royal indeed. » Que tu soulignes car tu n’avais jamais rencontré personne qui bosse avec la Reine comme ça. Faut dire que tes fréquentations anglaises sont plus du côté de Camden town que de St James’ Park.
Une fois au bar, vous vous installez au comptoir naturellement. Tu regardes ce qu’ils ont comme nouveauté sur les petits panneaux posés sur le bar. « I will start with a cup of tea, please. Peppermint, no sugar. » Tu tournes la tête vers lui en même temps que ton sourire se fait immense. « Or maybe just lemon ? » « You don’t have to prove how much British you are. » Tu es tellement amusé. « I’m gonna get a beer. I’m gonna be reasonable. » Car quel serait l’intérêt de faire du sport si c’est pour boire toujours autant ou deux fois plus qu’avant… Ce qui t’a mis dans ta mauvaise santé. Le barman s’occupe de vous et tu occupes tes mains avec un des petits panneaux qui annoncent le cocktail du jour avec l’offre qui va avec. « Are you working with fashion designers while you’re here too? » Car la présence de ce type en Australie de manière temporaire est toujours plutôt énigmatique à ton sens, mais en même temps, c’est pas tes affaires. Tu es juste curieux mais tu poses bien moins de question que le commun des mortels. C’est même un exploit que tu demandes à propos de son travail là.
« You don’t have to prove how much British you are. » Carmine leva le nez en signe de dédain. Depuis qu'ils étaient arrivés en Australie, son accent et lui, la faune locale s'amusait constamment à souligner sa manie de boire du thé. Il en venait à se demander si les français qui avaient le malheur de commander du vin se faisaient eux aussi taquiner sur leurs habitudes de consommation. Et italiens qui mangeaient de la pizza alors ? « I’m gonna get a beer. I’m gonna be reasonable. » Sighbury n'aimait pas la bière. Son goût âcre manquait de subtilité et la certitude avec laquelle elle faisait gonfler le ventre le glaçait d'effroi. Chaque matin, Carmine comptait consciencieusement ses abdominaux dans le reflet du miroir. Un de moins et c'était régime sec pendant deux semaines ! Les hématomes, c'était tout ce qu'il consentait à sacrifier sur l'autel de la pratique du ballon ovale. Pour la boisson incontournable des célébrations post-entraînements, il préférait s'en tenir à ses tasses en porcelaine et ses petites cuillères ouvragées, quand bien même cela lui valait l'étiquette de cliché sur pattes.
« Are you working with fashion designers while you’re here too? » La question invita l'anglais à considérer cette possibilité. Jusqu'à présent, il avait majoritairement visité la ville et monopolisé Greta pour rattraper le temps perdu, manger dans des restaurants hors de prix ou lécher les vitrines du centre ville en déplorant les goûts discutables des Australiens en matière de prêt à porter. Peut-être y avait-il quelque chose à faire ? Peut-être l'élégance britannique des Sighbury aurait-elle pu apporter un peu de style dans cette ancienne colonie de la couronne ? « Not yet. » Le confort financier dont il jouissait en sa qualité d'égérie n'obligeait en rien le mannequin à travailler pour subvenir à ses besoins durant son séjour à Brisbane, mais les appels incessants de ses parents sur son téléphone intimaient à Carmine qu'il devrait bientôt justifier les raisons de son départ et celles qui l'incitaient à rester sur place plutôt que de rentrer en Angleterre ... Se trouver un contrat ici semblait la solution toute trouvée. « But that's actualy a preety good idea. I will think about it, thank you ! »
Leurs consommations arrivèrent et Carmine se chargea de régler la première tournée. Sa tasse à la main il leva son thé à la santé d'Asher puis continua : « So, when is your next show, Pop Star ? »Pop Star ... L'engouement se lisait sur le visage de l'anglais. Il ne plaisantait pas, quand bien même le sourire qu'il affichait tenait lieu de retour de plaisanterie. Chacun son tour de charrier l'autre. « I'm better at cheering than tackling. Guaranteed, you can't find a better supporter ! » De là à dire qu'il comptait s'y faire inviter par Asher en personne, il n'y avait qu'un sous-entendu ...
Le type ne se prend pas au sérieux et c’est pas vraiment ce que tu aurais pu imaginer à la première impression. C’est une très bonne surprise pour toi qui cherche justement à te faire de nouvelles connaissances pour être toujours entouré. La solitude n’est pas ton amie depuis de longs mois et tu fais ce qu’il faut pour y palier. Rajouter des noms à ton répertoire de téléphone est la meilleure technique. Tu restes surpris qu’il puisse commander un thé dans ce bar. Beaucoup de surprise aujourd’hui. Une chose hors du commun aussi c’est toi qui pose des questions. « Not yet. » Et tu comprends avec cette réponse qu’il va rester encore un temps plutôt certain dans le coin. « But that's actualy a preety good idea. I will think about it, thank you ! » Tu ne pensais pas que tu aurais été l’investigateur de l’idée et la direction qu’il prendrait éventuellement. Comme quoi, il t’a donné un titre de chanson, tu lui as déjà rendu la pareille sans vraiment le vouloir. C’est beau ça.
Son thé te fais plutôt tourner des yeux intérieurement. Tu n’es pas assez à l’aise avec lui pour oser faire ce genre de chose qui pourraient être mal pris. Tu ne le connais pas suffisamment. Tu restes neutre même si ton sourire montre bien combien ça t’amuse qu’il ait pris un thé dans un bar. Oui t’es presque traumatisé on peut dire. T’es marqué, c’est certain. Tu lèves aussi ton verre vers lui brièvement, histoire de. « So, when is your next show, Pop Star ? » Pop Star. Cette appellation te fait plutôt étrange. Tu ne l’avais pas vu arriver. Tu te remets les pensées en place en un temps record. Tu fais taire la voix de ton ex fiancé qui résonne dans ta tête. Rockstar. Tu bois une gorgée de ta bière. « I'm better at cheering than tackling. Guaranteed, you can't find a better supporter ! » Tu souris à ses mots. « Next year. But you never know. Things can happen quickly in here. » Vu que toi et Johnny vivent à Brisbane, c’est simple de mettre un show sur pieds sans trop de préavis. Ca ne sera pas une tournée c’est certain. « Nothing has been announced yet but February is going to be busy. I trust you’ll get yourself a ticket then. Bring you friends. Buy more than one ticket that would be greatly appreciated. Give me your phone number I’ll let you know when you can get them. » Tout d’un coup tu aurais presque envie de lui filer ton tiktok mais nan, le numéro de téléphone ça devrait aller. C’est même parfait. Mieux.
« Next year. But you never know. Things can happen quickly in here. » Carmine approuva d'un signe de tête, ravi de constater qu'Asher restait ouvert aux surprises de l'existence. L'anglais avait vu la rigidité mentale de leur major d'homme familial faire des ravages dans son rapport aux imprévus et s'était depuis longtemps décidé à ne pas prendre exemple sur cet homme qu'il avait pourtant plus souvent quotoyé que ses parents lorsqu'il était enfant. Lui prêchait plutôt pour l'acte de résilience et d'acceptation. Keep calm and carry on, comme disait l'adage. Il éclata d'un rire fluet lorsque le musicien lui fit part de ses projets pour le mois de février et l'incita à acheter plus d'un ticket pour le show. Raté pour l'invitation, mais le mannequin ne s'en formalisa pas. L'argent en tant que tel n'était pas un problème pour lui et l'idée de le dépenser dans de l'art, qu'il soit musical ou de toute autre nature, le séduisait d'autant plus qu'il avait toujours aimé ça, la créativité. Il lui tardait de voir de quoi Asher était capable en dehors du terrain de rugby. « ... Give me your phone number I’ll let you know when you can get them. » Sighbury tâtonna ses poches avant de se souvenir qu'il avait laissé son téléphone dans la voiture. Il tendit alors la main. « May I borrow yours ? Mine is in the car. » Une fois l'objet entre ses doigts, Carmine entra son numéro personnel dans le répertoire du musicien. Il lui rendit le téléphone et reprit sa tasse de thé. « Don't wait to text me ... » Son air mutin trahissait la plaisanterie qu'il s'apprêtait à formuler : « I understood you need someone to remind you to go to stretching class ... And I need your number to be this one. » Il s'avançait peut-être un peu en disant cela, mais l'idée de s'être fait un copain au sein de l'équipe l'enjouait suffisamment pour se montrer confiant quand à l'avenir de leur relation. L'anglais s'imaginait sans mal se montrer capricieux en bombardant Asher de textos jusqu'à ce que ce dernier craque et accepte de le rejoindre pour quelques étirements. Après tout, personne ne lui avait jamais dit " non " et il n'imaginait pas que cela puisse arriver un jour, encore moins pour quelque chose de bénéfique aussi bien pour l'australien que pour lui. Avec leurs épaules courbaturées et leurs postures un peu raides sur leurs tabourets, il était facile de deviner que cela leur ferait le plus grand bien en plus de leur assurer de rester investis dans leur initiative vis à vis du rugby et de sa pratique hebdomadaire.
Le temps passa comme une flèche. L'anglais, pris dans la conversation et dans la découverte de son interlocuteur, ne réalisa qu'au moment d'entendre sonner la cloche du dernier service qu'ils avaient passé toute leur soirée dans le bar. « What is that ?! » Sursauta-t-il, surpris. Au sein des galas mondains auxquelles il était habitué, on ne sonnait pas la fin des festivités comme on rentre les vaches à l'étable.
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Dernière édition par Carmine Sighbury le Mer 21 Déc 2022 - 7:57, édité 1 fois
Tu attends qu’il te file son numéro de téléphone et il a l’air de chercher son propre cellulaire, en vain. Tu sirotes ta bière en attendant. Juste une gorgée. Tu vas doucement. Tu veux faire durer cette pinte. « May I borrow yours ? Mine is in the car. » Tu lui passes ton téléphone sans soucis. Pas comme si tu avais des trucs à cacher. A part peut être certaines de tes playlist Spotify et certains sites web de ton historique mais il ne va pas aller jusque là. Tu ne t’en inquiètes pas le moins du monde en tout cas. Il a l’air très respectueux et pour une raison étrange, tu lui fais confiance de ne pas aller plus loin que juste insérer son numéro dans ton appareil. En moins d’une minute l’affaire est dans le sac. Tu as ton téléphone de nouveau en ta possession. « Don't wait to text me ... » Is he flirting with me? Tu as l’impression mais t’es pas tout à fait sûr et tu ne veux pas imaginer des choses qui ne sont pas. Puis tu vois l’air de son visage et tu te sens soulagé tout d’un coup car tu connais cet air. C’est pas spécial Carmine, c’est universel. C’est la tête du petit con qui va sortir une connerie. Tu connais bien tu la fais plutôt régulièrement avec tes très proches. « I understood you need someone to remind you to go to stretching class ... And I need your number to be this one. » Il te fait marrer. Tu es très ravi de voir que tu vas pouvoir compter sur sa personne pour être entouré de temps à autre et vaincre ton plus grand démon du moment qui est la solitude. Tu mets le nez dans ton téléphone et ouvre un nouveau message.
Unknown number Hi
Tu lui envoies et relèves les yeux vers lui. « Done. » Tu te sens productif et moins seul aussi.
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Tu as beaucoup parlé de ta musique. Ton ancien groupe de musique surtout. Combien ça te manque d’avoir cette popularité établit sur une dizaine d’années. Tu es de nouveau en bas de l’échelle. Y’a tout à refaire. Tout ça à cause d’un membre du groupe qui ne savait pas garder son pénis dans son jeans. Ca se ressent dans tes mots et ta voix que tu as encore la rage que ta vie t’ait été enlevé sans que tu puisses rien y faire. Tu remplissais Wembley Arena et ses 14 000 sièges, maintenant c’est des salles de 2000. C’est pas mal. Mais y’a encore beaucoup de chemin à faire. Tu sais et la patience n’est pas tellement ton fort. Johnny, ta deuxième moitié au sein de ton nouveau groupe était également déjà avec toi dans ton groupe précédent, Empire of the Sun. Un grand ami qui a maintenant une copine et qui n’a plus beaucoup de temps libre pour toi en dehors des fois où vous devez vous voir pour la musique. Et puis la cloche du dernier service sonne et tu es en train de te demander si tu prends une bière de plus. T’es resté à la bière toute la soirée. Sage. Il était intéressant de discuter avec Carmine et d’apprendre à le connaître un peu plus. T’as beaucoup parlé de l’Angleterre également. Tu y as vécu un nombre considérables d’années. « What is that ?! » Tu te dis qu’il plaisante forcément. « It’s ‘are we getting a final round or not’ ? » Tu le regardes. « It’s on me. » Que tu es généreux Asher. « I still can’t believe you know Empire of the Sun. See. That band’s name means something to people. Hurtwave is far from there… But I know I know… Patience. Still not my forte. » Tu te répètes Asher. Tu radotes mon vieux. Ca prouve aussi que ça te tient fortement à coeur ouais. C’est bien que tu aies un but si clair pour ne pas lâcher prise dans cette vie.
« A final round ... » Répéta Carmine dont la vessie vidée à plusieurs reprises durant la soirée menaçait de l'empêcher de dormir s'il buvait une seule goutte de thé supplémentaire. Poliment, le mannequin refusa l'invitation d'Asher, convaincu que ce dernier aurait de toute façon bien d'autres occasions de lui payer sa tournée. « I still can’t believe you know Empire of the Sun. See. That band’s name means something to people. Hurtwave is far from there… But I know I know… Patience. Still not my forte. » Empathique, l'anglais posa une main sur les trapèzes supérieurs de son voisin. D'une pression amicale, il lui signifia son soutien et sa foi en la réussite de son entreprise. Apres tout ce qu'ils venaient d'échanger concernant la musique, Carmine n'avait plus aucun doute quant au fait qu'Asher l'avait dans la peau et que sa passion l'aiderait à accomplir tout ce que l'australien souhaitait concernant son nouveau groupe.
Seulement une poignée de minutes plus tard, l'établissement ferma ses portes, poussant Asher et Carmine à la rue. De retour prés de la voiture, l'anglais se tourna vers le musicien armé de son plus beau sourire, celui qu'il utilisait lorsqu'il souhaitait demander un service. « Would you drive me at home ? » Il ne s'entendait pas roucouler cette phrase comme un adolescent en émoi et prit place sur le siège passager en toute innocente, montrant ainsi à quel point - s'il était doué pour paraître ténébreux et réservé face aux objectifs des photographes - Carmine manquait de savoir-être vis à vis du comportement à adopter en présence de l'un de ses co-équipiers. La raison à tout cela se trouvait dans le fait que le mannequin n'avait pratiqué que des sports individuels avant de se mettre au rugby mais aussi et surtout dans celui de se sentir désormais parfaitement à l'aise en compagnie d'Asher. Les réparties parfois cyniques de l'australien ne gâchaient rien à sa sympathie ; Carmine avait finalement assimilé l'humour noir du jeune homme au point d'être capable de l'apprécier. Cette soirée l'avait mis d'excellente humeur et, comme souvent lorsqu'il était joyeux, Sighbury se montrait bien trop expressif et tactile pour ne pas donner l'impression de draguer son monde. Le drame des gens avenants.
Une fois de plus, l'anglais se recoiffa dans le miroir du pare-soleil puis attacha sa ceinture, attendant sagement qu'Asher le raccompagne jusqu'à chez lui. Sur la route, il se souvint de l'échange de numéros et tendit le bras par dessus le siège à la recherche de son téléphone. Le sac de sport, ouvert sur la banquette arrière, était trop profond pour lui permettre de mettre la main sur l'objet. Carmine se mit alors à marmonner dans sa barbe avant de retirer sa ceinture et passer une bonne partie de son torse entre les sièges avant. « Where is that stupid ... Get it ! » s'exclama-t-il, triomphant, avant de revenir à sa place comme s'il n'avait jamais prétendu passer par dessus l'épaule d'Asher.
Unknown number Thanks for the drink(s)
L'importance d'être reconnaissant par Carmine Sighbury, le magnifique.
Carmine est tactile et ça fait plutôt du bien à ton petit être qui cherche de plus en plus la connexion avec littéralement qui veut connecter avec toi. Y’en que tu préfères d’autres mais certaines fois tu ne fais pas ton difficile. Le plus important est d’être accompagné d’une tierce personne pour ne pas que tu te retrouves seul avec tes pensées.
« Would you drive me at home ? » T’as l’impression qu’il bat un peu des cils mais… non, tu dois te faire des films. Il est juste en train de faire le con, c’est ça que tu te dis. Ca n’empêche que tes joues rosissent un petit peu. T’es surpris qu’il demande, mais agréablement aussi. Il t’avait parlé de Uber en arrivant mais finalement il préfère que tu le conduises toi. Tu remarques toujours quand quelqu’un ose demander un service car c’est une chose que toi tu n’aurais pas fait de ton côté. Il se sent assez à l’aise pour le faire et ça te donne de l’espoir pour les prochaines fois où vous vous verrez en dehors du sport. « Yeah no problem. » Tu n’as pas assez bu pour en être incapable. Tu sais pas où il habite mais tu es confiant qu’il saura t’indiquer. Il n’a bu que tu thé, il doit être plus vif que toi.
Tu commences à capter ses tics. Il a vraiment besoin de vérifier ses cheveux à chaque fois qu’il y a un miroir et ça te fait doucement sourire. Tu ralentis un peu la cadence quand il part en investigation dans les sièges arrières mais sans bouger de son siège avant. Tu as une bonne vue sur ses fesses que tu as déjà remarqué sur le terrain car monsieur Carmine est très beau gosse, c’est indéniable. « Where is that stupid ... Get it ! »
Tu verras le message que plus tard car tu conduis pour l’instant. Tu suis ses indications et une fois arrivé devant chez lui tu regardes un peu les alentours pour trouver un endroit où arrêter ta voiture. Tu mets la voiture à moitié sur le trottoir. « Thanks for this evening. That’s exactly what I needed. » Tu lui dis sincèrement. Faudrait pas trop que tu t’habitues à sa présence car il va retourner en Angleterre un jour ou l’autre. C’est ce que ta petite tête est en train de te répéter.