En cette fin d'après-midi je n'avais pas envie de rentrer tout de suite chez moi, j'avais besoin de prendre un verre. Dire que j'allais enfin pouvoir de nouveau retomber enceinte … Je n'en revenais pas. Mais avant toute chose je devais surtout me faire opérer, et ça je ne suis pas sûre d'être encore tout à fait prête. Peut-être. Il faut juste que je me lance et heureusement à présent j'ai une excellent gynécologue en qui j'ai réellement confiance et qui sait faire son boulot. Enfin. Pour l'instant, j'allais juste me pencher sur ce gin tonic que je m'étais commandé et que j'allais pouvoir boire sur la terrasse de l'Esquire et prendre un peu de ce soleil agréable de fin de journée. Lunette de soleil sur le nez, verre dans la main, jambes croisées et regardais le monde passer derrière mes lunettes noires, discrètement. C'était l'endroit idéal. Le bon quartier, le bon bar restaurant. J'irais d'ailleurs manger à l'intérieur si je me prend un autre verre. Et puis je dois bien avouer qu'une partie de moi aimerait vraiment pouvoir croiser de nouveau Luke pour lui apprendre la bonne nouvelle. Oui parce que je me fais vraiment naïve et conne à croire qu'il voudra bien de nouveau de moi et qu'il voudra bien me faire cet enfant qu'on désirait tant quand on était encore ensemble. Mais ça me semble si lointain, et pour lui aussi, il ne voudra certainement jamais. Mais le revoir me ferait un bien fou. A la place, j'aperçus un visage familier, un de ceux du lycée que je n'avais jamais pu supporter. Et le comble, c'est qu'il se trouvait avec Marius. Super. J'espère sincèrement qu'ils vont passer leur chemin. Mais comme en ce moment rien ne va, il avait fallu qu'il s'installe à deux tables de moi, mais heureusement sans m'apercevoir. Pratique. J'allais passer inaperçu quand l'idiot du lycée se leva et rentra à l'intérieur du bar. Je n'hésitais pas et en profitais. Je me levais et m'installais avec mon verre sans crier gare à la table de Marius Je ne savais pas que t'avais de sales fréquentations dis donc ! Lui disais-je en remontant mes lunettes de soleil sur ma tête pour arquer un sourcil, trouvant décevant que Marius fréquente ce genre de canaille.
La journée avait été très pénible pour Marius et tout ce qu’il avait besoin, c’était de se décompresser avec un bon verre de cocktail et peu importait l’heure. Il avait besoin de remontant…! Sur le chemin du retour de l’université, le professeur avait croisé le chemin d’un ancien camarade de classe. Il n’avait pas réussi à mettre le nom dessus dans un premier temps avant de se souvenir subitement de qui il s’agissait : Peter Malone. Un camarade de classe qui avait redoublé sa dernière année, n’ayant pas réussi ses examens de fin d’année. Il était un natif de Brisbane et vivait dans le même quartier que Marius. Il ne l’avait pas vraiment apprécié et … Bon ok, les années pouvaient faire changer les gens c’était sûr. Alors le professeur se retrouvait au Esquire, avec un verre de melaleuca magic en la compagnie de Peter, qui apparemment avait les moyens de payer ce restaurant - Marius aussi, mais c’était juste l’ambiance qu’il avait du mal à apprécier.
Alors il écoutait passivement ce que racontait Peter, il était allé à Sydney et était entré comme coursier dans la bourse, il avait apparemment réussi à gagner des millions de dollars et il vivait heureux. Enfin, heureux, il venait d’être divorcé et il était toujours presque la même personne qu’il était au lycée. Marius se posait la question sur ce qu’il faisait avec lui. Il n’en avait aucune idée… ! Ah si, il voulait bien un verre et discuter tout simplement, histoire de se changer les idées bien qu’il aurait préféré peindre un peu. « Je reviens, je vais commander une autre boisson et j’ai cru voir quelqu’un que je connais là-bas. Je vais peut-être la ramener. » « D’accord. » fit-il dans un léger sourire, alors qu’il s’apprêtait à boire son cocktail jusqu’à ce qu’il manqua de recracher, sous l’effet de la surprise « Je ne savais pas que t’avais de sales fréquentations dis donc ! » Le temps d’avaler sans tousser, Marius fit un geste comme quoi il avait besoin de temps de récupérer avant de prendre à son tour la parole. « Je l’ai croisé en rentrant de l’université; il m’a proposé de sortir pour boire un coup ensemble. J’aurai pas dis non moi. » une pause et il la regarda, elle semblait être rayonnante comme si c’était une belle journée pour elle. Il regarda un peu autour de lui cherchant une personne qui pourrait raccompagner Rebecca. « Toi, tu es venue pour … fêter quelque chose avec un gin tonic ? » une pause et il regarda autour de lui. « Tu es venue toute seule ? » Drôle de hasard en tout cas !
Je n'avais jamais détesté Marius, il a été l'un des rares à passer totalement inaperçu dans mon radar, je ne l'avais jamais entendu parler de moi et encore moins en mal. Donc bon, je n'avais fait que l'ignorer et oublier sa présence. Aujourd'hui il se trouve que je n'y arrive pas. Tout simplement parce que j'avais apprécié ses derniers agissements quand on s'est retrouvé coincé au cimetière. Il avait imposé le simple respect chez moi. On s'était dit au revoir en bonne et due forme, même si ça me surprenait un peu de le voir dans un bar-restaurant aussi chic. En même temps, s'il n'a pas de vie de famille, en happy hour il peut très bien se payer un verre. Je débarquais donc à sa table, m'imposant totalement, me demandant bien ce qu'il pouvait faire avec ce débile qui était rentré il y a quelques secondes à l'intérieur. Il m'expliqua alors qu'il l'avait simplement croisé et qu'ils s'étaient retrouvés ici. Je haussais la tête, suspicieuse, mais soulagée parce qu'ils n'étaient pas amis. En même temps je les voyais mal amis, mais bon, des bizarreries arrivent tout le temps. Marius reporta son attention sur moi, tant mieux, je n'avais pas envie de parler de ce débile avec qui il était venu. Un sourire narquois s'étendit sur mon visage, bien amusée par la remarque de mon ancien camarade Cela te surprend tant que ça ? Tu dois bien savoir que personne n'est à ma hauteur pour avoir le droit de partager un tel moment de relaxation avec moi. Disais-je un peu pour rire et en même temps en étant sincère. Bon ok, je venais de donner ce privilège à Marius, mais après tout, c'est que je devais un minimum l'apprécier, parce que je ne bougeais pas, j'enchainais plutôt la conversation Ta boisson semble … hum étrange. Tu es sûre qu'ils ne t'ont pas mis de poison ? Oui je suis chiante, imposante, indiscrète et sans gêne, mais je m'en fiche bien, je pouvais toujours retourner à ma table, cela ne me gênait pas le moins du monde.
Il ne s’attendait nullement pas à ce que Rebecca s’installe comme ça à sa table. Mais au moins, avec elle, il se sentait un peu plus à l’aise qu’il ne l’était avec Peter. Au moins, la conversation allait peut-être être plus intéressante, et puis bon… Il avait été invité à boire un cocktail et il ne pouvait vraiment pas refuser, surtout pour se changer un peu les idées….! Le moment où Rebecca haussa la tête avec un air où elle était assez suspicieuse, le professeur haussa les épaules et prit un air qui voulait dire qu’il disait vraiment la vérité. Si elle observait bien, il y avait son sac de l’université sur les pieds de sa chaise, elle pouvait même le reconnaitre puisqu’il s’agissait justement du même. « Cela te surprend tant que ça ? Tu dois bien savoir que personne n'est à ma hauteur pour avoir le droit de partager un tel moment de relaxation avec moi. » Marius arrêta d’observer autour de lui, pensant trouver quelqu’un avec qui Rebecca pourrait se retrouver en compagnie. Il se mit à sourire un peu. « Apparemment j’ai ce privilège. » répondit-il assez amusé sur le coup. Bien sûr que ça ne dure pas vraiment longtemps. « Ta boisson semble … hum étrange. Tu es sûre qu'ils ne t'ont pas mis de poison ? » Là, il cligna les yeux et observa sur le coup sa boisson. « Me semble pas … Parce qu’ils n’ont pas vraiment de raisons à vouloir m’empoisonner … ! » une pause et il haussa les épaules. « C’est un cocktail de Launceston. J’aime bien en plus » Puis il observa la boisson que Rebecca tenait dans sa main « Je n’ai pas vraiment pu goûter le gin tonic d’ici. » Assez classique sur le coup, le professeur pouvait même le reconnaître à des centaines de kilomètres tellement il en avait bu durant sa jeunesse. Enfin … Il n’avait pas pu en boire ici, parce que ce n’était pas vraiment le coin où Marius aimerait aller en plus. Ça faisait déjà longtemps qu'il était passé par là. « Tu devrais normalement connaître Peter non ? » Puisque maintenant qu'il y pense !
J'aurais sûrement mieux fait de rester seule dans mon coin, mais j'avoue que voir Marius me faisait un certain petit plaisir. J'allais surtout pouvoir l'emmerder un peu concernant le fameux type qui venait de notre lycée. Un pauvre type dont je me rappelais à peine l'existence, mais fallait croire qu'il n'avait pas changé d'un poil. En tout cas, j'avais donné à Marius une certaine satisfaction que je n'avais pas vraiment voulu énoncer de la sorte, mais peut-être que si au fond. Je n'y attardais pas plus d'importance et détourner l'attention sur sa boisson étrange. Il m'expliqua alors quel était le nom de cette boisson, et ça me semblait de plus en plus étrange, mais peu importait, je continuais de boire la mienne. Cela nous faisait un point commun. Moi également j'aimais boire, peut-être un peu trop, mais je m'en fichais bien. J'eus alors un sourire en coin quand il reconnut aussi tôt ma boisson et lui répondais En effet, tu sembles être un grand buveur. Mais ça doit être typique des professeurs ça non ? Lui demandais-je pour l'embêter un peu sur les préjugés malsains que peuvent avoir les professeurs. Non pas que j'aime me baser sur les préjugés des professions, mais je n'aurais pas vraiment imaginé pouvoir avoir un point commun avec mon ancien camarade. Au fond, ça me faisait plaisir je crois bien, et le fait d'être en sa compagnie ne me déplaisait pas du tout. Certainement une première, surtout avec les anciens du lycée. Et en parlant d'anciens du lycée, voilà qu'il me parlait d'un certain Peter. Je le regardais alors d'un air totalement perplexe, pour finalement comprendre de qui il voulait parler Tu veux dire le pauvre type qui t'accompagne ? Je le connais assez pour savoir que c'est loin d'être une bonne fréquentation si tu veux mon avis. D'ailleurs je vais devoir te laisser, je crois bien qu'il revient … Ca c'était la poisse, je n'allais donc pas m'attarder longtemps, même si je regrettais un peu devoir quitter si brutalement et rapidement le cher Marius avec qui j'aimais bien parler finalement.
Marius ne put s’empêcher de sourire face à cette phrase pleine de préjugés, il aurait pu s’offusquer mais non. Au lieu de faire cela, il souriait et forcément c’était parce que quelque chose clochait chez lui pour qu’il fasse ça. Il aurait dû mal le prendre en tant que professeur. Pourtant il répondit « Non. Ça ne l’est pas du tout. » une pause, puis il regarda de droite à gauche, avec un air comme s’il ne savait pas en fin de compte. « Enfin .. Du moins, à ma connaissance. » avoua-t-il avant qu’ils ne passent à autre chose. Sur le coup, la petite conversation assez rapide sur Peter. Bien sûr le professeur ne savait vraiment pas ce qu’il faisait avec lui, mais il avait besoin d’un verre et il l’avait enfin à la main. Maintenant c’était de sortir de là. Bien sûr, Rebecca le connaissait et encore elle allait le laisser, sur le point de se lever. Et si elle disait cela, oui le professeur pouvait comprendre qu’ils ne s’entendaient pas. « Oui, je penses que tu devrais mieux quitter… On se retrouvera une prochaine fois, on laisse encore le hasa… » « Oh tient tient qui est donc là ? C’est vraiment faire un jackpot là. » fit une voix que Marius pouvait reconnaître entre mille, puisqu’il l’avait déjà entendue plus tôt. Il soupira et fit une petit grimace comme s’il était embêté par ce qu’il allait advenir, maintenant qu’il se souvenait exactement que Peter était du genre à parler des gens derrière leur dos, plus particulièrement Rebecca. « Mais alors là, je pensais pas te voir ici toi, Rebecca c’est ça ? » Marius voulut parler un moment donné, mais il sentait déjà la tension arriver et qu’il n’aimait pas du tout ça. « Qu’est-ce que t’es devenue toi ? Encore plus chiante et toujours du genre à rejeter les gens comme des poubelles ? » « Si c’était toi qu’elle t’a rejeté comme une poubelle ça ne m’étonnerait pas. » avoua Marius qui observait le vide, avec un air déjà agacé alors qu’il sirotait tranquillement son cocktail. Oui sa journée était déjà mauvaise, alors elle ne pouvait pas l’être encore pire. En tout cas, cette intervention laissa Peter sans voix sur le coup.
Il m'avait tendu la perche et je n'avais pas pu m'empêcher de l'enfoncer lui et sa profession avec ses collègues. Mais il le prenait bien, comme à peu près tout ce que je pouvais lui dire de pas très sympathique. Voilà certainement aussi pourquoi j'appréciais sa compagnie. Rien ne peut l'atteindre et ça me met à l'aise. Seulement la personne avec qui il était venu, me sortais par les trous de nez et valait mieux pas qu'on se croise. Et Marius semblait du même avis que moi. Je me levais donc, les yeux rivés sur Marius, lui souriant légèrement comme pour lui dire sûrement à bientôt, quand une voix nous coupa complètement et nous fit tirer la tronche. Je relevais le regard vers le fameux Peter, parce que ça ne pouvait être que lui. Avec sa tronche de cake. Je fronçais les sourcils quand il parla de jackpot. Connard. J'aurais préféré éviter de te voir pour ma part. Lui répondais-je à sa deuxième remarque qui m'agaçait déjà. Il n'avait pas oublié mon prénom, mais je m'en fichais bien, je n'allais pas lui donner le plaisir de me rappeler de lui, je voulais juste finir mon gin tonic en paix. J'allais d'ailleurs le faire quand il se remit à parler de cette façon qui me donne envie de l'étriper. Je me fichais bien de ses paroles, je m'y étais habitué durant toutes ces années au lycée, et je n'avais jamais été un martyre, plutôt la fille que tout le monde voulait éviter mais qu'on osait à peine faire chier. Là, ce pauvre type semblait se croire plus fort, plus au dessus de moi, mais il se trompe. J'allais répliquer, mais ce fut Marius qui me coupa. Hein ? J'avais bien entendu ? Et je n'étais pas la seule à être surprise puisque Peter lui demanda Quoi ? Je rêve ou tu défends cette garce ? Je fixais Marius, bien surprise qu'il me défende alors qu'il est plus du genre discret, et à ne pas prendre parti. Le ferait-il là, aujourd'hui, pour moi ?
Sérieusement, Marius se serait épargné d’une telle fin de journée comme cela, mais il était vraiment de mauvaise humeur avec l’histoire de son frère qui avait tenté de l’appeler alors qu’il faisait cours en plein milieu. Limite il avait été interrompu par une secrétaire qui voulait lui dire qu’il avait un appel urgent et c’était simplement Tom qui voulait le voir, avec Florence. Chose que le professeur avait vite refusé parce qu’il n’était pas d’accord et il s’était complètement énervé. Oui, il pensait qu’il n’y aurait pas une nouvelle prise de tête et qu’il serait bien tranquille à siroter son cocktail sans se soucier ce qui pourrait se passer par la suite. Bien sûr, Peter se remettant de sa surprise lui posa la question, demandant s’il défendait Rebecca. « C’est mon amie et je n’aime pas quand on attaque mes amis comme ça. » fit-il en lâchant comme ça d’un ton sec et froid. Il déposa son verre sur la table. « Ah ouais ? Ton amie elle ? Cette garce ? C’est de plus en plus étonnant parce qu’elle fait qu’éviter tout le monde et envoyer balader comme Sonia. Qu’est-ce qu’elle a en plus pour qu’elle t’intéresse hein ? Si tu défendais sa soeur, je peux comprendre, mais elle ? » « Elle est moins conne que toi en tout cas. Elle ne cherche pas vraiment la merde. Appelle la encore garce une fois de plus et c’est mon poing dans la figure. » Oui, là il s’énervait de plus en plus et sa mâchoire se crispait complètement. « … J’ai pas l’impression que c’est à cause d’elle et moi que tu t’énerves. Mais tu ferais mieux de te calmer…» fit Peter légèrement mal à l’aise et semblant ne pas comprendre alors que le professeur se levait de sa chaise et voulut récupérer son sac. « Non, moi je m’en vais. Ce serait peut-être mieux et Rebecca, reste pas ici non plus. » fit-il en s’apprêtant de leur tourner le dos « Ah ouais, comme ça cette garce et moi on va pas rester ensemble, bien que j’ai quelque chose à l… » Et il ne put finir sa phrase qu’il s’était déjà pris un coup de poing de Marius dans la gueule, surpris par ce coup, Peter tomba complètement à la renverse, sous les cris de surprise des femmes de la table voisine.
Le reste des événements me dépassa totalement. Ils s'enchaînèrent tellement rapidement que j'eus même du mal à me suivre, me demandant si c'était vraiment moi la cause de tout ce remu ménage. Certes ça me fait carrément plaisir mais faut bien avouer que ça me surprend totalement. Surtout les paroles que se mit à prononcer Marius. Faut dire qu'on avait jamais parlé de moi de cette manière. Excepté Luke. Du coup ça me faisait une impression bizarre. Certes là Marius dit clairement que je suis son amie, c'est différent, mais la forme est la même. Je les laisse débattre, trop intriguée par la suite des événements, jusqu'à ce que « mon ami » s'énerve de plus en plus. Moi j'essaie juste de comprendre comment cela se fait-il qu'il me considère comme son amie, alors que la colère de Marius s'emplifiait à chaque parole idiote de notre ancien camarade de lycée. C'est alors que Marius voulut partir, avec moi d'ailleurs, et ce n'était pas plus mal, on pouvait toujours aller parler de cette nouvelle dans un autre bar un peu plus loin, mais l'autre pauvre type en rajouta une couche. Je soufflais de désespoir, presque agacée, mais ce fut Marius qui réagit le premier et lui balança un coup de poing en pleine tronche. Je me suis mise à rire tout en mettant ma main devant la bouche tellement j'avais été choquée de plaisir. Il agita bien les voisins de table, et le pauvre gars avait du mal à se relever, avec le nez qui pissait le sang Waw Marius, belle droite ! Mais je pense qu'il vaut mieux filer avant que ça ne dégénère plus … Oui parce que je sentais que l'autre allait se redresser dans quelques instants Ouais c'est ça, cassez vous bande de mauviettes. Mais quel bouffon ce type ! J'espérais juste que Marius ne prenne pas plus la mouche et je lui attrapais le bras pour l'inciter à vraiment partir cette fois-ci.
« Je t’avais prévenu pour le mot. » fit-il d’une voix parfaitement maitrisée, mais qui trahissait quand même un chouia son énervement. Puis ce fut Rebecca qui parla après avoir ri un coup, comme si tout cela elle ne s’attendait vraiment pas. Oui, en réalité il y avait de quoi, parce que ce n’était pas vraiment le genre à Marius de s’énerver comme cela. Elle voulut partir et l’incita à le faire aussi. Le professeur observa Peter la main sur son nez, essayant de se relever et de s’excuser maladroitement aux jeunes demoiselles. Il fit quelques pas en arrière, se retournant par la suite, il suivait finalement le conseil de Rebecca avant qu’il s’arrête en entendant à nouveau Peter parler. Il se retourna pour faire face à cet ancien camarade de classe qui s’était relevé, toujours la main sur son nez. Il pouvait à peine sentir le contact sur son bras qu’il prenait encore plus la mouche « Je crois que j’ai été un peu plus gentil quand je te disais que tu étais un con. T’es d’une stupidité affligeante quand tu penses être bien placé pour nous insulter de mauviette. Ça me surprend pas, tient, que tu te fasses larguer par ton ex-femme. » Il esquissa un léger sourire comme si c’était pour lui dire à bientôt, de façon ironique face à Peter qui s’énerva d’un coup lui aussi. Alors que le professeur lança un regard à Rebecca que c’était bon, qu’ils pouvaient partir. L’ancien camarade de classe n’hésita pas à prendre une chaise, faisant lâcher les autres cris d’effroi des jeunes femmes… Cris qui alerta Marius qui poussa par réflexe Rebecca et qui se prit la chaise. Il manqua de tomber mais s’accrocha par réflexe à la chaise. Le professeur avait profité du moment d’extase de Peter, pour lui marcher sur le pied et le pousser en lui mettant la chaise à nouveau plein dans la figure ce qui devait doublement faire mal. Peter tomba à la renverse avec la chaise sur son ventre d’un coup.
Deux hommes arrivèrent et c’était à ce moment là que Marius s’était dit que les choses commençaient à se gâter un peu. Il montra ses mains et fit quelques pas en arrière. « Je vais partir, c’est bon. » Il se retourna vers Rebecca et sans un mot il la dépassa, redressant son sac pour partir de là.
Jamais je n'aurais pensé Marius capable de ce genre d'action. Et je dois bien avouer que ça avait un petit côté sexy qui m'impressionnait. Je ne m'y attendais tellement pas, et ça me faisait surtout bien plus plaisir, parce qu'il se battait pour moi, et ça, peu d'hommes dans ma vie l'avait fait. A vrai dire, il n'y avait eu que Luke. Jusqu'à aujourd'hui. Bien sûr que pour lui c'est de l'amitié, c'est évident, même pour moi, du moins je suppose, enfin je suis un peu paumée là et je n'ai pas vraiment le temps d'analyser ce genre de comportement, je préfère partir d'ici avant que l'autre con ne se rebelle de nouveau. Mais trop tard, des cris nous signifièrent qu'il s'était relevé, plus énervé que jamais, normal avec ce que lui avait balancé Marius, mais c'était bien dit et bien fait après tout. Mais ce n'était pas de l'avis de notre ancien camarade de lycée, vu qu'il nous balança une chaise que Marius se prit de plein fouet après m'avoir écarter, me prenant une personne mais réussissant à ne pas vraiment tomber. J'allais d'ailleurs aider Marius mais il ne perdit par une seconde de sa colère et balança de nouveau la chaise. Mais avec tout ce remue-ménage, ça attira un peu trop l'attention. Deux hommes débarquèrent et là Marius comprit que c'était enfin le moment de se barrer, et fissa. Tant mieux, je n'avais pas envie qu'il s'en prenne davantage. Il avait déjà reçu une chaise qu'il ne méritait pas, autant qu'il évite l'hôpital ou le commissariat. Il commençait à partir alors que je jetais un dernier regard haineux envers ce sale type qui était resté à l'époque du lycée et qui ne valait absolument rien. Marius ! Attend moi ! Tu vas bien ? Fais moi voir, tu n'as rien ? Après tout je n'avais pas eu le temps de voir s'il saignait, tout s'était passé si vite. Je l'avais arrêté un peu plus loin dans la rue pour lui faire face et l'ausculter de la tête aux pieds.
Malgré la douleur qui persistait dans sa main et à sa côte. Il marchait à grand pas, ne voulant pas s’arrêter. Il sentait ses jambes qui manquaient de le faillir par moment, mais plus il marchait mieux ça allait. Il s’était suffisamment éloigné de l’Esquire et ne s’était pas encore fait à l’idée qu’il s’était énervé devant tout le monde. Non, en réalité, il s’en fichait et il n’avait que l’image de son frère, de Peter et rien que de les imaginer. Ça l’énervait complètement. Ça énervait complètement le professeur rien qu’à l’idée que les gens pouvaient profiter des autres, de se montrer à quels points ils pouvaient être supérieurs. Dont Peter qui se croyait bien placé pour dire du mal de la personne en la présence de cette dernière. Peut-être qu’il pouvait le faire à son dos, ça aurait moyennement pas dérangé, mais … Entre Tom et Peter, c’était un peu la goutte qui débordait du vase.
Il ralentit son pas quand il entendit une voix l’appeler, une voix féminine et il se retourna un peu. Le professeur vit Rebecca qui le rejoignait avec un pas pressé. Elle s’inquiéta aussi vite pour lui, lui demandant s’il n’avait rien. « Je vais bien Rebecca. » une pause et il soupira essayant de se calmer. « Vraiment. » Mais ça n’empêcha pas la jeune femme de vouloir vérifier, s’il ne saignait pas, s’il n’avait pas mal. C’était vrai que le coup de la chaise était violent, qu’il s’était surtout pris dans le plein de son côté. Rien qu’en y pensant, Marius mit sa main sur sa côte, pour vérifier et serra la mâchoire. « Bon sang… » laissa-t-il échapper, sentant la douleur s’empirer au toucher. Laissant voir à Rebecca sa main écorchée par le coup qu’il avait donné à Peter, ainsi que de la confrontation de la chaise. « Je suis désolé, je me suis emporté et si j’avais gardé mon sang-froid je n’en serai pas là. »
Ce qu'avait fait Marius pour moi, je ne pouvais pas fermer les yeux. J'ai peut-être toujours été une garce, mais quand une personne se montre généreux envers moi, je ne peux pas le repousser. C'est ma plus grande faiblesse, celle que parfois je déteste, surtout en fonction des personnes. Mais je n'avais jamais vraiment eu de la haine envers lui, alors c'était facile pour moi de lui courir après pour lui rendre la pareille. Mais c'est surtout parce que je m'inquiétais pour lui. Il venait de se battre et mon petit doigt me dit que c'est rare dans son cas, tout comme s'énerver de la sorte. Il me disait alors qu'il allait bien, mais non, il n'allait pas bien. Il remarqua assez rapidement ses blessures et même s'il tenait debout il avait besoin de soins. Entre sa main et sa côte il était assez bien amoché. Tu vois, tu ne vas pas si bien que ça … Lui disais-je avec de l'inquiétude dans la voix, même si ça aussi c'est rare chez moi. C'est alors qu'il s'excusa pour avoir perdu son sang froid. Je fronçais les sourcils, prête à élever la voix et à redevenir infect, mais je me reprenais, je respirais et lui expliquais ce que je pensais de tout ça Tu n'as pas à t'excuser auprès de moi. C'est à moi de te remercier. Tu es la deuxième personne à me défendre. Par conséquent tu comprend pourquoi je te suis extrêmement reconnaissant. Lui répondais-je en essayant lui sourire de façon agréable, mais faut croire que ça m'arrache encore la gorge de devoir remercier quelqu'un de m'avoir aider. Parce que non, je n'aime pas ça d'habitude. Et je crois bien que s'il n'en était pas venu aux mains et s'il ne s'était pas énervé surtout, je lui aurais dit que je sais très bien me débrouiller toute seule.
Si jamais cela s’apprenait, la majorité des gens n’allaient pas en revenir et allaient vite s’en inquiéter. Ils allaient se dire que c’était rare que Marius s’énerve et soit le premier à donner un coup avant tout le monde. Mais ce n’était pas la première fois d’un coup, en effet. Il y avait eu James avant, à qui il avait donné un coup de poing parce que rien que de l’entendre, ça l’avait énervé et il avait vite perdu son sang froid. Il ne pouvait pas laisser passer le fait qu’il l’ait insulté de toutou à Gaby, qu’il puisse penser qu’ils étaient tout les deux en couple. Marius soupira rien qu’au constat de Rebecca, qui s’inquiétait… C’était assez bizarre qu’une femme comme elle, qui passait son temps à repousser tout le monde puisse s’inquiéter tout d’un coup. « Ce serait déjà le cauchemar si je devais aller à l’hôpital. » avoua-t-il, la main toujours sur sa côte, il soupira encore une fois de plus. Ça devait être une côte fêlée, il pouvait le ressentir et reconnaitre entre mille, il avait déjà eu ça dans le passé, quand il devait faire la discipline de sport, il s’était blessé lors d’un plaquage et c’était une côte fêlée. Puis il s’était excusé auprès de Rebecca, qu’il n’aurait pas dû s’énerver sur quelque chose qui ne le regardait pas, qu’il aurait dû la laisser se défendre, mais quelque part, il n’y était pas parvenu et il en avait marre de laisser passer cette fois-ci. Le professeur haussa les sourcils quand elle le remercia, il hocha doucement la tête. « J’imagine que ça te tue de devoir remercier quelqu’un. Surtout quand tu as appris à devoir te débrouiller toute seule face à des gens comme Peter. » avoua-t-il. Il l’avait cernée un peu et il savait que quelque part Rebecca était comme ça. « D’habitude je laisse passer, je te sais capable de te défendre comme il le faut. Mais faut croire qu’aujourd’hui, j’ai décidé de ne plus me taire. » avoua-t-il. Oui, il ne voulait plus être ce lycéen qui observait Rebecca durant le lycée, qui écoutait les camarades parler dans son dos, dire du mal.
Il était évident que Marius était blessé. Mais il semblait bien tenir sur ses jambes et c'est loin d'être un type qui se plaint, ça aussi c'est en sa faveur, parce que c'est bien les craintifs et plaintifs que je ne supporte pas. Il a peut être toujours été discret et du genre assez timide, mais je ne pouvais que lui reconnaître sa bravoure et son courage. C'était atroce comme sentiment, je commence à l'apprécier ! Une sensation étrange que je ne sais pas si j'aime bien ou non tellement je n'en ai pas l'habitude. En attendant, il ne semblait pas avoir envie d'aller à l'hosto. Je ne pouvais pas l'obliger, je ne pouvais que m'inquiéter et le conseiller. Oui bon je peux être très persuasive, mais quelque chose me dit qu'il valait mieux que je me retienne d'être de la sorte, ça pourrait tout faire foirer et je n'en ai pas envie je crois bien. Comme tu veux. Lui répondais-je alors en haussant les épaules, préférant opter pour la nonchalance. Mais je laissais place à une émotion tout aussi rare chez moi, à savoir la gratitude. Je me devais de le lui dire vu qu'il s'était excusé et que pour moi ce n'était clairement pas ce qu'il aurait du dire. Il avait bien cerner que ce n'était pas facile pour moi d'émettre ce sentiment. Et j'étais ravie qu'il finisse enfin par se rebeller. Alors un sourire naquit sur mes lèvres, toute fière de moi pour lui répondre J'ai envie de dire, ce n'est pas trop tôt. Lui disais-je sur un léger rire avant de reprendre. Il va falloir que je témoigne de ça alors, sinon on ne risque pas de te croire. Continuais-je sur un ton de plaisanterie encore pour finalement lui faire part Fais attention à ta côte en tout cas. Et merci encore. Même si ce n'est pas si difficile que je l'aurais cru. Faut dire que c'est bien l'une des rares fois qu'un merci est réellement mérité. Lui expliquais-je avant de lui lancer un petit clin d'oeil complice. Mais j'avais l'impression que ce simple remerciement n'était pas suffisant, seulement je ne sais pas vraiment ce que l'on fait en pareil cas … Tant pis. C'est déjà beaucoup !