| fury of a storm || viviarty #6 |
| | (#)Lun 10 Oct 2022, 16:44 | |
| Six semaines, c'est rien six semaines. Ça passe habituellement en un claquement de doigt. Tu peux toutefois dire que les six dernières semaines t'ont semblé interminables. Les plus longues et les plus seules de toute ta vie. Maisie veut plus jamais voir ta sale gueule, elle espère sans doute que tu restes derrière les barreaux toute ta vie - au moins, comme ça, elle a plus besoin de te sortir de la merde, son prochain déplacement serait pour tes funérailles, très sympa, ouais. Murphy s'est tiré elle aussi. Tout le monde s'est tiré. Et les seuls qui ne l'ont peut-être pas fait vont être en pétard pour n'avoir eu aucune nouvelle depuis les six dernières semaines. Genre Leo, elle sera sûrement pas très contente que tu aies disparu sans faire semblant de payer ta moitié de loyer pendant tout ce temps. C'est elle la première que tu vas affronter, parce que t'as juste hâte de retrouver le confort de son appartement qui pue la moisissure. C'est déjà mieux que ce que tu as eu droit en taule. T'en rêves de ce matelas dégueulasse à même le sol. Sauf que ton rêve ne se réalisera pas puisque c'est d'autres personnes qui vivent dans l'appartement de Leo. Tu finiras par comprendre que l'avis d'expulsion que t'avais trouvé dans tes derniers jours d'homme libre, c'était pas des menaces à prendre à la légère. Et merde, où est-ce que tu vas pouvoir aller vivre maintenant ? Quelle adresse tu vas pouvoir soumettre à la conne qui doit faire un suivi de ta libération conditionnelle ? Fait chier. Comme si ce n'était pas déjà assez compliqué. Chez Maisie n'est pas une option, surtout depuis qu'elle vit avec son mec. Allez chez Madelyn semble être la solution la plus facile. Ouais….. non, non, non, tu peux pas aller là. Pas tout de suite. Plus tard, mais pas tout de suite. T'as pas envie d'avoir les questions débiles de Lee - dont tu espères que ta mère a pas été assez conne pour lui dire où t'étais passé, tu peux toujours rêver hen - mais ouais pas envie de lui expliquer l'état de ton visage. Et t'as encore moins envie de voir son petit visage tout triste. C'est pas à toi de gérer ou même de subir ça. Tes blessures sont quand même sur la bonne voie. Elles datent de plusieurs jours - t'as fini par apprendre à te tenir tranquille. Mais elles sont quand même encore un peu apparentes. Du coup, qui est-ce qui te reste comme option ? Qui est-ce qui te déteste, mais qui a un bien trop grand coeur pour ne pas te laisser squatter sa chambre d'ami juste le temps de quelques jours ? Bah Vivian tiens.
Et te voilà donc, près d'une heure plus tard, devant la porte de Vivian. Les coups contre sa porte t'ont confirmé qu'elle était absente. Elle doit être au taf. Hm, c'est qu'elle doit passer une journée incroyable après les messages que vous avez échangés. Tu regardes l'heure, aucune foutu idée à quel heure elle termine, ni à quelle heure elle compte rentrer, et tu ne comptes certainement pas lui demander. Elle saura te demander de dégager par message, elle ne le fera jamais en personne. Tu en es encore convaincu. Tu viens alors t'asseoir sur les marches devant la porte d'entrée. Ton sac à l'abandon à côté de toi. Et t'attends. Parce que forcer la serrure ne semble pas être la meilleure idée pour attirer sa sympathie. Donc, t'attends et tu crèves de faim.
Deux heures, c'est le temps que tu as entendu avant que sa voiture ne se gare dans l'entrée. C'est long deux heures, beaucoup de temps pour réfléchir à ton discours hm…. Ouais t'aurais dû utiliser ce temps pour penser à ce que tu allais lui dire. T'es vraiment trop con. Elle n'est même pas encore sortie de la voiture que tu peux sentir la colère qui l'habite. Ce que tu n'avais pas prévu, c'était de te sentir coupable. C'est trop con être sobre. C'est trop con ressentir des putains d'émotions nuisibles. Tu te relèves debout lorsqu'elle sort à l'extérieur. Les pas bien décidés qu'elle a vers toi te font presque craindre de te faire casser la gueule par elle - bah qu'elle essaie de le faire plutôt, elle y arrivera pas même si elle essaie. « Woo, t'es pas contente, j'ai compris. » que tu débutes, le bras tendu avec l'index relevée pour lui dire d'attendre avant de te foutre une gifle en pleine gueule - pas certain que ton avertissement fonctionne. « Laisse-moi t'expliquer. » T'as une bonne raison. Pour une fois. Même si elle va sûrement te reprocher de pas l'avoir appeler.
@vivian irish |
| | | | (#)Mar 11 Oct 2022, 21:54 | |
| fury of a storm Sa journée avait pourtant si bien commencé. Pour une fois, la jeune femme n'avait essuyé aucun regard de travers, aucun sourire mesquin, rien. Elle avait passé la journée dans son bureau, travaillant ses plans avec minutie dans le plus grand des calmes. Concentrée, elle ne pensait plus à rien d'autre. Puis son portable avait vibré. Seth Trop mignon, t'es déjà en manque ? C'était forcément une blague. Un message de Seth? Sorti de nulle part, après six semaines d'un silence des plus soutenus? Une vraie blague. Une réponse à des messages qu'elle avait envoyé il y a un bail maintenant, à base de faut qu'on parle de ce qu'il s'est passé, d'énervement et d'insultes en tout genre, arrivant progressivement. Par rapport à ce qui s'était passé entre eux juste avant qu'il décide de commencer à l'ignorer. Parce qu'ils s'étaient embrassés, parce qu'ils avait été littéralement à deux doigts d'aller plus loin, jusqu'à ce qu'il mentionne ses cicatrices en toute innocence, et qu'elle le remballe dans la seconde, le poussant par la même occasion à mettre le voiles, lui et son pantalon devenu trop serré. Oui, elle lui avait envoyé des messages, plusieurs, parce que ce qui s'était passé était à ses yeux trop étrange pour être ignoré, mais c'est pourtant ce qu'il avait décidé de faire. Le pire dans tout ça, c'est qu'elle s'était sentie stupide d'avoir autant insisté pour renouer un dialogue avec lui. Quand elle avait lu ce message, son sang n'avait fait qu'un tour, et immédiatement, elle avait pianoté une réponse sur son écran, l'accusant de son silence, et lui intimant par la même occasion d'aller se faire voir. Encore. Sa réponse ne s'était pas faite attendre. Seth J'ai peut-être une bonne raison. Tu y'a pensé à ça avant de t'mettre de mauvaise humeur ??
Seth T'es loin d'être mon problème le plus important à gérer. Bien sûr, elle l'avait mal pris. Elle était donc un problème, pour lui. Bizarrement, elle avait toujours pensé que d'eux deux, c'était plutôt lui le problème. Pas forcément de manière négative, cependant. Mais il venait de lui dire clairement qu'elle en était un pour lui, et pire, qu'elle n'était pas le plus gros de ceux qu'il trainait. Quelque chose lui disait qu'il sous-estimait grandement sa colère. Colère qui avait pris une nouvelle ampleur à la réception du message suivant. Seth Plus que tes caprices de meufs, ouais
Furieuse, elle avait simplement éteint son téléphone. Connard. Il ne méritait même pas qu'elle lui réponde à nouveau, de toute façon, il trouverait toujours un moyen d'avoir le dernier mot. Abruti. Et elle avait ruminé tout le reste de la journée. De plus en plus agacée alors qu'elle se rendait compte que Seth arrivait à la faire sortir de ses gonds si facilement. Le reste de sa journée de boulot était passée tellement lentement. Pourtant, entre les messages de Seth et le moment où elle avait été libérée, il s'était passé peu de temps, deux heures à peine. Quand elle avait regagné sa voiture, elle était un peu redescendue en pression, reléguant le brun et ses messages de merde dans un coin de sa tête, préférant se concentrer sur le fait qu'elle allait rentrer, se changer, et aller nager. Elle en avait besoin, besoin de se détendre. Elle commanderait sûrement à manger aussi, puisque décidément pas d'humeur à se mettre aux fourneaux. Musique dans l'habitacle, son humeur s'était peu à peu améliorée... Jusqu'à ce qu'elle arrive chez elle, qu'elle constate la lumière du porche allumée, et la silhouette recroquevillée en dessous. Putain. Il avait osé, le con. L'architecte était descendue de sa voiture en quatrième vitesse, prenant à peine le temps de refermer la portière. D'un pas furieux, la jeune femme avait rejoint Seth, qui s'était relevé pour l'occasion. « Sérieusement?! » La voyant arriver tout près, il avait eu un mouvement de recul. Là seulement, il prenait sûrement mesure de l'étendue de son irritation. Ainsi, elle était pas son plus gros problème, hein? « Woo, t'es pas contente, j'ai compris. » C'était le moins qu'on puisse dire. Il paraissait presque inquiet de la voir comme ça, le Moriarty. Index levé comme pour se protéger d'une réaction plus physique de la part de l'australienne, il faisait pas le malin, pour une fois. « Laisse-moi t'expliquer. » À quel moment il s'était dit que c'était une bonne idée de débarquer chez elle? Surtout après les messages qu'ils avaient échangé dans la journée? Bouillonnant, elle s'était retenue de lui asséner une gifle monumentale, qui pourtant l'aurait sûrement soulagée. En attendant, elle avait eu un rire mauvais. « Bien sûr. Et c'est moi qui suis en manque? Hilarant. » Clin d'œil flagrant au premier message qu'il lui avait envoyé aujourd'hui, six semaines après le début du silence. Clin d'oeil de rappel aussi, par rapport à ce qui s'était passé entre eux, le léger dérapage qui selon elle l'avait poussé à l'ignorer ensuite. Sur la défensive, elle avait croisé les bras. « Tu veux quoi? » D'un ton sec et peu avenant. Par message, il avait prétendu avoir une bonne raison. Qu'il se lance, et plus vite que ça. Elle n'attendait que ça, des explications. code par drake. |
| | | | (#)Jeu 13 Oct 2022, 17:17 | |
| « Sérieusement?! » Simplement pas le pas bien décidé qu'elle a vers toi, tu peux voir à quel point elle est pas contente. Bon, faut croire que ces six dernières semaines de silence ont nourri sa rage au lieu de faire passer l'eau sous les ponts. Ce serait sûrement le moment idéal pour lui balancer qu'elle te donne bien trop d'importance à réagir de la sorte. M'ouais, peut-être bien que ça flatte ton égo de la voir ainsi. Tu te redresses alors qu'elle s'arrête soudainement lorsque tu lui fais signe de se calmer les nerfs. Nah mais y'a pas le feu non plus ! T'es pas vraiment certain de réussir à refroidir la main qui semble lui brûler. Tu as gagné quelques minutes, mais la gifle est sans doute inévitable. Qu'elle le fasse si ça l'aide à se sentir un peu mieux. C'est toujours mieux une gifle qu'un coup de genou dans les couilles hm. « Bien sûr. Et c'est moi qui suis en manque? Hilarant. » C'est sans doute pas le temps d'en rire. Ça lui prendra quelques jours pour rire de tout ce malentendu. Néanmoins, tu arrives pas à camoufler ce petit sourire en coin qui te retrousse les lèvres. « Tu sais c'que ça fait le manque ? » que tu lui demandes, prenant cette information complètement au premier degré. Comme si elle pouvait vraiment savoir ce que ça faisait d'être en manque de quelque chose - un truc plus fort que ta présence, tu veux dire. Elle n'en as aucune idée. Mais tu peux dire que tu en as découvert tout le bonheur dans les deux dernières semaines. C'est pas le temps de crier victoire - surtout quand c'est une victoire forcé et non désiré - mais t'as envie de croire que le pire est derrière toi. « J'voudrais pas que tu t'rendes malade. » Malade de ne pas t'avoir côtoyer depuis trop longtemps. Parce qu'elle est en manque. Elle, pas toi. Évidemment. La vérité, c'est que c'est plus ton retour que ton absence qui lui donne la gerbe. Mais bon, continuons de vivre dans le déni encore un peu plus longtemps. « Tu veux quoi? » Elle ne veut pas tourner autour du pot Vivian. Elle veut aller directement au but. Si elle ne serait pas autant aveuglé par la colère, elle aurait sa réponse avant même de poser la question. Ça prend pas un doctorat pour comprendre que tu viens gratter un endroit où dormir au vue du sac à côté de toi. Si t'es là, c'est parce que t'as besoin qu'elle te rende service. Sans quoi tu ne serais pas là. Pas aujourd'hui du moins. T'aurais attendue qu'elle décompresse un peu avant de te pointer ici. « J'ai perdu mon appart. » Voilà une réponse qui risque de ne pas vraiment lui plaire. C'est sûrement bien mieux de lui dire l'horrible vérité plutôt que de lui passer un mensonge pour avoir ce que tu veux. Elle aurait fini par comprendre les vrais raisons de ta présence d'une minute à l'autre de toute manière. Ton regard se pose sur elle et ses bras croisés qui ne démontre absolument aucune ouverture d'esprit. Elle semble pas trop friande à vouloir te laisser entrer non plus. C'était peut-être pas une bonne idée. Même si tu lui expliquais tout en détail, elle n'a pas l'air de vouloir écouter. « J'suis sobre depuis… trop longtemps. » Si elle met sa mauvaise foi de côté, elle comprendra que tes derniers jours ont été difficiles - et elle ne peut pas encore s'imaginer à quel point. Mais vu la tête qu'elle tire, elle en a sûrement rien à chier, ou elle fait semblant. Difficile de lire dans sa tête. C'est pas comme si t'avais déjà été doué pour comprendre le silence des femmes - même lorsqu'elle parle clairement tu piges rien, idiot. « Faut vraiment parler de ça ici ? » que tu demandes en cherchant une manière comme une autre de rentrer dans sa maison. Un coup rentré, elle te laissera pas repartir. N'est-ce pas ? « J'ai merdé... » que tu ajoutes comme argument ultime. Avec elle, mais avec bien d'autres personnes aussi. |
| | | | (#)Mar 18 Oct 2022, 00:06 | |
| fury of a storm Il était planté devant chez elle. Il disparaissait sans laisser de traces, ne prenait même plus la peine de répondre aux textos pendant six semaines, et maintenant il était planté devant chez elle? À quel moment est-ce qu’il avait trouvé que c’était une bonne idée? De toute évidence, il avait largement sous-estimé son agacement. Elle en avait eu la confirmation quand elle avait vu son expression changer quand elle s’était rapprochée. Ouais, à cet instant l’Australienne paraissait bien moins sympathique que d’ordinaire. Il était là, à attendre sur son perron. Alors qu’il avait osé lui envoyé un message - avec plusieurs semaines de retard - avançant qu’elle était en manque? Sous entendu de ce qui s’était passé entre eux? C’était une blague? Si quelqu’un paraissait en manque de l’autre ici, c’était bien lui. « Tu sais c’que ça fait le manque? » Il imaginait sûrement qu’elle était bien loin de comprendre le véritable manque. En attendant, il aurait pas être plus loin de la vérité, en la pensant ignorante à ce sujet. Immédiatement, elle s’était renfrognée, piquée au vif. « Ta gueule. Tu sais rien, Seth. » Et dire qu’elle avait été à deux doigts de lui céder certaines informations avant qu’il ne décide de l’ignorer… Heureusement qu’il avait fait le mort, finalement. « J’voudrais pas que tu t’rendes malade. » Trop tard, abruti. Elle était passée par plein d’émotions différentes pendant sa pseudo disparition, et a un moment donné, elle s’était même sincèrement inquiétée, mettant un instant sa rancoeur de côté. Maintenant, il débarquait comme une fleur. « Tu veux quoi? » C’était simple comme question. L’issue aussi serait simple. Il parlait vite, ou il dégageait. À l’instant, elle était pas d’humeur à faire la charité, Vivian. Étonnamment, le visage de Seth avait changé, le petit sourire qu’il abordait jusque là par intermittence disparaissant pour de bon. « J’ai perdu mon appart. » Elle avait accusé le coup. C’était sérieux, alors. Qu’est qu’il avait foutu, encore? Vivian commençait à croire que le plus grand talent de Seth, c’était de se foutre toujours plus dans la merde. Pas de demi mesure, il arrivait toujours à faire pire qu’avant. C’est du moins l’impression qu’il lui laissait depuis quelques temps. Elle n’avait rien ajouté à ça, bras croisés, peu encline à passer l’éponge tant qu’il ne lui aurait pas tout dit, puisque de toute évidence il y avait encore beaucoup à dire. « J’suis sobre depuis… Trop longtemps. » Vivian avait haussé un sourcil étonné. Sobre… Sobre? Vraiment? Elle était assez près pour pouvoir affirmer qu’il ne sentait pas l’alcool, oui. Du moins pas autant qu’auparavant. Que la dernière fois qu’ils s’étaient vus. Mais il est vrai que ce soir là, elle aussi, avait bu… Mais pas suffisamment pour oublier le reste, d’ailleurs. « Faut vraiment parler de ça ici? » Alors c’était ça qu’il voulait. Il voulait rentrer chez elle parce qu’il avait nulle part où aller, pour ça et pas parce qu’il se sentait coupable, ne serait-ce qu’un minimum. Il avait des problèmes plus importants qu’elle à gérer, il l’avait dit lui même. « Espère pas passer la porte tout de suite. Je suis pas encore décidée à te laisser entrer. » Aussi, elle n’était pas certaine de le vouloir de nouveau chez elle. Il l’avait ignorée des semaines, et plus que le reste, c’est son ego qui avait été piétiné. Plus empathique que fière d’habitude, elle l’était néanmoins suffisamment, fière, pour que le comportement de Seth l’ait profondément vexée… « J’ai merdé… » Qu’il l’admette à voix haute sans qu’elle ait eu à lui arracher les mots, c’était déjà une petite victoire. Cachant sa satisfaction, elle avait eu un reniflement méprisant. « Ouais. Ouais t’as carrément merdé. » Elle comptait bien enfoncer le clou, même si ce n’était que pour une fois. Mais en même temps, elle s’était adoucie devant son air de chien battu. Maintenant qu’elle prenait le temps de le détailler du regard, elle prenait conscience de la sale tête qu’il se traînait. Il s’était battu, encore? Dans quoi est-ce qu’il était encore allé se fourrer? « T’étais passé où? » Elle voulait absolument savoir. Comprendre. Pour soit le mettre dehors pour de bon, soit le laisser entrer. « Essaye même pas de me mentir, je suis pas d’humeur. » Elle était pas d’humeur à grand chose, Vivian. Elle voulait des explications, et s’il voulait franchir le seuil, il devrait faire un effort. Ou accepter d’aller passer la nuit dehors sur un carton miteux. code par drake. |
| | | | (#)Lun 07 Nov 2022, 00:05 | |
| « Ta gueule. Tu sais rien, Seth. » Bon, décidément, elle n'est pas d'humeur à plaisanter du tout. Plus tu parles, plus elle semble agacée par ta présence. Bon, c'est pas gagné. Pourtant, tu restes encore convaincu qu'elle ne te laissera jamais dans ta belle merde. Elle te laissera quand même squatter sa chambre d'ami pendant quelques jours. Et elle va t'ignorer pendant ces quelques jours. Ça va. Tu peux vivre avec ça. « Espère pas passer la porte tout de suite. Je suis pas encore décidée à te laisser entrer. » Bah voyons. T'as plus d'appartement et t'es clairement dans la merde. Qu'est-ce qu'il lui faut de plus ? C'est trop demander d'avoir un minimum de discrétion pour avoir cette discussion délicate ? Parce qu'il est évident que ces voisins ont juste ça à faire écouter votre discussion pas intéressante à leurs yeux. Et puis, ça ne l'engage en rien. Elle a qu'à te remettre dehors si jamais votre petite conversation ne lui plaît pas, si malgré tout elle n'arrive pas à te pardonner ton silence. « Ouais. Ouais t’as carrément merdé. » Tes mains se glissent dans les poches de ta veste, alors que ta tête s'abaisse légèrement vers le sol. Tu as l'impression d'avoir doublement merdé quand les mots viennent de sa bouche à elle. Pourtant, si c'était à refaire, tu ne t'expliquerais pas avant aujourd'hui quand même. T'as pas appeler personne là-bas, sauf Maisie, et c'était parfaitement voulu et bien réfléchi. « T’étais passé où? » Tu redresses tes yeux vers elle lorsqu'elle pose la question. C'était plutôt logique qu'elle viendrait bien rapidement. Pourtant, t'aurais aimé gratter quelques minutes de plus. T'es pas vraiment fier. « J'ai, hum… » - « Essaye même pas de me mentir, je suis pas d’humeur. » qu'elle te coupe avant même que tu n'aies le temps de réellement commencer ta phrase. Elle avait pas vraiment besoin de le préciser pour que tu le saches. De toute façon, aucun mensonge ne lui donnerait envie de possiblement te pardonner. La vérité est une bonne raison qui pourrait la pousser à le faire. « En prison. » que tu lâches directement. Elle ne semble pas vouloir tourner autour du pot et tu ne trouves pas vraiment de bonne manière d'annoncer la chose. Alors, ouais, aussi bien tout balancer d'un coup. « La vraie prison. » que tu précises par la suite. Pas la petite cellule où il te garde vingt-quatre heures pour te laisser décuver, pas celle où elle est déjà venue te chercher une fois. Pas le poste de police, mais bien un centre pénitentiaire. « J'ai d'la chance d'être sorti. » Et c'est sans doute la première fois que tu le réalises, que tu as de la chance d'avoir quelqu'un de bien placé qui t'a aidé, même s'il en avait sûrement pas envie. Tu aimerais pouvoir rembourser chaque cent que ton père à débourser pour toi, simplement pour lui prouver que tu ne vas pas gâcher cette chance là, mais t'es pas assez con pour penser y arriver. Avec tes petits boulots de merde, tu n'arriverais jamais à rembourser une telle somme. Surtout qu'il n'est pas le seul à qui tu dois une petite fortune. « On peut entrer maintenant ? » Parce que, franchement, si ce n'est pas une raison suffisante à son goût à elle, tu ne sais pas quoi dire d'autre. T'as déjà bredouiller des semblants d'excuses. Tu ne saurais pas quoi ajouter de plus. |
| | | | (#)Mar 08 Nov 2022, 23:19 | |
| fury of a storm Pourquoi est-ce qu'elle était aussi agacée du silence de Seth ces derniers mois? Elle n'en avait pas la moindre idée, mais pour être en rogne, elle était sacrément en rogne. Et pour une fois, elle s'en étonnerait plus tard, le brun était loin de faire le malin comme à son habitude. Mieux valait pour lui en réalité, puisqu'elle ne le laisserait pas rentrer s'il ne se mettait pas à table rapidement, histoire de lui expliquer pourquoi il l'avait ignorée pendant aussi longtemps. Elle lui avait posé la question, franchement, d'un ton sec. Et il avait amorcé une réponse, sans oser croiser son regard. « J'ai, hum… » Il hésitait. Comme il hésitait comme ça, la jeune femme n'était pas sûre d'obtenir une réponse sincère. Pourtant, c'était bel et bien ce qu'elle attendait, de la sincérité, et avant qu'il n'essaye de se lancer dans un quelconque mensonge, ce qu'il semblait sur le point de faire, elle l'avait interrompu. Qu'il essaye de lui mentir, et elle le verrait tout de suite. Et contrairement à ce qu'elle aurait imaginé, il n'avait pas hésité une seconde de plus. « En prison. » Elle était tellement abasourdie qu'elle n'était même pas sûre d'avoir correctement entendu ce qui venait de passer la barrière de ses lèvres. Avait-il vraiment dit ça? Il était si sérieux que dans un autre contexte, ça aurait pu lui paraître comique, elle qui ne l'avait jamais vu dans cet état. « Pardon? » Il ne s'était pas déridé d'un pouce, et à ce moment précis, elle avait été certaine qu'il ne plaisantait pas. « La vraie prison. » Un palier qu'il n'avait encore jamais franchi jusqu'à maintenant, si elle se souvenait bien. Si elle avait toutes les informations, aussi, et Seth pouvait parfaitement lui avoir menti sans scrupules dans le passé. Elle aurait peut-être dû dire quelque chose, l'australienne, mais pour le moment, elle était tout simplement sans voix. « J'ai d'la chance d'être sorti. » Est-ce qu'il y était resté pendant tout le temps où elle l'avait accusé de l'ignorer pour rien? Son silence était-il uniquement dû au fait qu'il avait été enfermé pendant ce temps, et pour aucune autre raison? Probablement que oui, finalement. Pour le moment, il avait l'air dépité, pour de vrai. Et encore une fois, elle s'était demandée le temps d'un instant pourquoi est-ce qu'il terminait chez elle plus que chez quelqu'un d'autre, alors qu'il venait à peine de sortir de ce qui ressemblait à six semaines de taule. « On peut entrer maintenant ? » Vivian était toujours incapable de dire un mot, tant la surprise de ce qu'il lui avait annoncé l'avait prise à la gorge. Il y avait eu un flottement, le temps que la jeune femme se ressaisisse. Puis elle avait soupiré, avant d'effacer la distance qui la séparait de Seth pour rejoindre la porte d'entrée, devant laquelle il était posté. D'une main sur son épaule, elle l'avait écarté doucement de son chemin afin de pouvoir se servir de ses clés, de leur libérer un passage jusqu'à l'intérieur. Comme à son habitude, elle s'était débarrassée de ses escarpins rapidement, et quand elle s'était retournée, elle avait pu refermer la porte d'entrée derrière Seth, qui lui avait emboîté le pas sans attendre. Peut-être avait-il eu peur qu'elle lui claque la porte au nez, ou revienne sur sa décision de lui offrir de la suivre à l'abri. C'est seulement quand il était passé de la pénombre à la lumière qu'elle avait vu les marques apparentes sur son visage se démarquer. La jeune femme imaginait bien qu'un séjour en prison n'était jamais agréable, pour autant, avant de voir Seth elle aurait pu parier qu'on ne se faisait pas systématiquement tabasser sous les barreaux. Mais puisque le brun semblait ne pas être capable de la fermer quand il fallait... D'un coup, elle comprenait mieux pourquoi il s'estimait heureux d'être sorti, sous entendu, si vite. L'abandonnant, elle s'était dirigée vers la cuisine, tout en lui jetant un dernier regard par dessus son épaule. « Hésites pas à aller prendre une douche. » C'était même vivement conseillé, à croire qu'il ne s'était pas lavé en six semaines de détention. « T'es déjà venu, tu te débrouilles. Et si tu sais plus où sont les choses... Bah tu cherches. » Elle irait pas le tenir par la main, la dernière fois qu'elle l'avait fait alors qu'il était blessé, il l'avait envoyé balader. Et à l'époque, il était dans un état bien pire qu'aujourd'hui. Il allait sûrement faire le tour des pièces de l'étage pour retrouver la salle de bain, quand bien même il n'y en avait pas tant que ça. Il ferait peut-être la visite des trois chambres, dont la sienne, avant d'ouvrir la bonne porte, mais ça n'importait pas. « Ça te laissera assez de temps pour réfléchir à la façon dont tu vas me raconter le reste de l'histoire. » S'il avait espéré faire silence sur le reste, il s'était bien trompé. Elle ne lâcherait pas si facilement, qu'il n'ait aucun doute à ce sujet. La jeune femme ne s'était pas retournée avant d'avoir entendu ses pas gravir l'escalier. De son côté, elle n'avait pas perdu de temps. Ce n'était pas parce qu'elle avait un invité de dernière minute qu'elle allait changer ses plans. Fouillant dans son frigo, elle avait récupéré tous les ingrédients servant au plat qu'elle avait prévu de cuisiner ce soir. Quelque chose d'indien, d'épicé. De très épicé. Un plat qu'elle pourrait apprécier sans mal au vu de ses origines et de sa culture, qui serait peut-être un peu plus dur à digérer pour le brun... « J'imagine que j'ai juste à doubler les quantités... » qu'elle avait marmonné. Elle n'allait pas le laisser crever de faim, même si elle avait toujours son histoire en travers de la gorge pour le moment. Peut-être même qu'elle ferait un effort en diminuant les épices, elle verrait bien le moment venu... code par drake. |
| | | | (#)Jeu 10 Nov 2022, 02:17 | |
| « Pardon? » Pour l'effet de surprise, c'est plutôt bien réussis hm. Elle devait sans dout s'attendre à ce que tu racontes un paquet de connerie, un ramassis de mensonges pour qu'elle oublie ces six semaines de silence. À voir ta tête, au moins, elle n'a pas trop l'air de douter de la véracité de tes propos. Tant mieux, t'as pas trop envie de t'obstiner avec elle pour qu'elle te croit alors que t'as jamais été aussi honnête de toute ta vie. T'es sans doute bien loin d'être entièrement pardonner, mais ton peu d'explications lui suffit pour qu'elle se décide à se bouger. Elle passe à côté de toi, à la limite de te pousser pour que tu lui cèdes le passage. Ouais, c'est pas gagné. Tu restes sage quand même. Bien trop pour que ce ne soit pas inquiétant. Le fait est que tu veux pas lui donner une raison supplémentaire de te laisser dehors. Elle entre la première, mais tu la suis assez rapidement. Elle prend ses aises jusqu'à la cuisine, alors que tu as plutôt l'impression d'avancer sur un terrain miné. « Hésites pas à aller prendre une douche. » Voilà qui a le mérite d'être clair. Elle est en train de dire que tu empestes sa maison ou elle a peur qu'il y ait pas de douche derrière les barreaux ? Peu importe, puanteur ou pas, c'est pas faux que de perdre bien trop de temps sous l'eau chaude ne pourrait que te faire du bien. « T'es déjà venu, tu te débrouilles. Et si tu sais plus où sont les choses... Bah tu cherches. » Elle compte pas te faire faire de deuxième visite, c'est ce que ça veut dire. Elle te surestime si elle pense que tu te souviens d'où se trouve les choses ou même juste les pièces chez elle. La dernière fois que t'es venu ici, sauf voir la cuisine et le jardin, t'as pas trop fait le tour. La foia d'avant ? Ça remonte à presque un an. Donc non, tu ne te souviens de rien, mais tu vas te débrouiller. C'est pas comme si t'avais vraiment le choix de toute façon. « Ça te laissera assez de temps pour réfléchir à la façon dont tu vas me raconter le reste de l'histoire. » qu'elle ajoute juste avant que tu ne quittes la pièce. M'ouais, cette partie là, tu t'en passerais bien. C'est pas comme si ça la regardait de toute façon. C'est sans un mot que tu montes à l'étage. C'est sûrement la première fois que t'es si peu bavard. Qu'elle en profite, ce sera sûrement la dernière aussi. Tu trouves la salle de bain à la deuxième porte que tu ouvres. Tu découvres en même temps une chambre qui ne semble pas être la sienne et qui sera sans doute la tienne pour la nuit.
Après avoir fouillé un peu partout, tu redescends au premier plancher vingt minutes plus tard. La cuisine est envahie d'une odeur de nourriture. Manger quelque chose qui n'a pas l'air déjà prémâché par quelqu'un d'autre avant toi, ce serait pas de refus. Vivian a l'air bien concentrée derrière les fourneaux, mais ton retour dans la pièce attire tout de même son attention. Le silence est lourd entre vous deux. Ta main vient gratter le derrière de ta tête alors que tu cherches les bons mots à lui dire. Spoiler alert : y'en a pas. Les pas que tu fais vers elle sont plutôt hésitants, mais tu finis par arriver jusqu'à elle. Délicatement, tu viens prendre l'ustensil qu'elle tient entre les mains pour le déposer sur le comptoir. « Les explications peuvent attendre à demain. » que tu débutes en venant prendre le bout de ses doigts entre tes mains. Tes pouces s'égarent doucement jusqu'au revers de ses mains. « T'as le reste de ta vie pour me détester. » que tu ajoutes en redressant ton regard dans le sien. Une trêve ? Une pause ? Une brèche dans le temps ? Ouais, c'est ce que tu demandes. Facile à demander pour un mec qui sort de taule. Sans doute difficile à accepter pour une meuf qui cumule la rancune depuis six semaines. C'est quoi une journée de plus d'attente ? De toute façon, elle connaît déjà les grandes lignes. |
| | | | (#)Jeu 10 Nov 2022, 03:31 | |
| fury of a storm Elle l’avait laissé entrer. Un peu secouée par l’aveu qu’il venait de lui faire, et qu’elle espérait sincère, la jeune femme lui avait ouvert sa porte, espérant bien obtenir tôt ou tard les autres informations, celles qu’il pensait probablement passer sous silence. Que dalle, il finirait par tout lui dire, elle s’en assurerait. Comment, ça restait à voir, puisque maintenant qu’il avait mis un pied chez elle, elle n’arriverait probablement plus à le mettre à la porte. Un jour peut être, elle enverrait sa compassion se faire foutre, mais ce serait pas pour ce soir. Prestement, elle s’était débarrassé de sa présence, lui indiquant très subtilement que prendre une douche serait une bonne idée, une suggestion qu’il avait accepté sans la moindre réticence. De son côté, elle s’était mise aux fourneaux comme elle avait prévu de le faire bien avant de le trouver sur son perron. Son besoin de s’occuper les mains s’en était trouvé satisfait, et quand Seth avait finalement redescendu les escaliers, elle était en train de tergiverser concernant le dosage des épices. L’arrivée du brun dans son champ de vision ayant interrompu toute réflexion, l’australienne lui avait jeté un coup d’œil plus appuyé. Elle l’avait vu hésiter, de là où elle était. D’un geste machinal, il s’était gratté l’arrière du crâne, évitant son regard. Puis, il avait effacé timidement la distance entre, jusqu’à être suffisamment prêt d’elle pour pouvoir lui ôter la spatule en bois qu’elle tenait, pour la poser plus loin. « Les explications peuvent attendre à demain. » Elle était troublée, Vivian. La colère était toujours là, sous jacente, mais désormais, elle n’était plus au premier plan comme jusqu’à il y a quelques minutes à peine. Tout avait pris une autre dimension quand il avait pris ses mains dans les siennes, après une ultime hésitation. Effleurant pour commencer le bout de ses doigts, son geste s’était étendu jusqu’à ce qu’il se retrouve à caresser la peau du dos de ses mains. Quelle mouche l’avait piqué, celui-là? Elle ne comprenait rien de ce qui était en train d’arriver. Complètement déstabilisée par son comportement, la jeune femme avait senti le rouge lui monter aux joues, bien malgré elle. En plus du reste, elle avait rajouté le malaise, de réagir comme ça, à sa palette d’émotions. « T'as le reste de ta vie pour me détester. » Leurs regards s’étaient croisés la seconde d’après, s’étaient accrochés. Le temps s’était étiré… Et subitement, elle s’était arrachée à ses mains, rompant le contact de leurs peaux comme si elle s’était brûlée. Elle lui avait tourné le dos dans la seconde, feignant de revenir à son plat, reprenant sa spatule, prête à s’en servir s’il tentait une nouvelle approche. Une gifle avec un instrument en bois lui remettrait peut-être les idées en place? Elle était encore en train d’étudier cette idée quand elle lui avait lancé un « Ok, demain. », qu’elle espérait le plus neutre possible. Il fallait qu’elle reprenne contenance, puisque tout ça était vraiment ridicule. « Je te détesterais demain. » Pour reprendre ses propres mots. Elle ne savait pas ce qu’il avait bien pu faire pour terminer dans une situation pareille, mais à coup sûr, c’était plus répréhensible que ce dont il avait l’habitude. Elle voudrait savoir. Il le savait. Elle espérait donc qu’il n’essaierait pas de s’y soustraire à nouveau quand elle lui reposerait la question, plus tard. « T’as bien choisi ton moment pour disparaître… » L’ironie était palpable dans la voix de l’australienne. Sûrement que son silence l’aurait moins embêtée si lors de leur dernière soirée ensemble, ils avaient seulement partagé un repas, et rien de plus. Elle s’était fait des idées, sur tout et n’importe quoi, pendant son silence forcé. Et maintenant, elle se sentait ridicule d’avoir imaginé qu’il pouvait l’ignorer si longtemps simplement parce qu’elle lui avait dit non. Sérieusement, elle n’avait pas autant d’importance à ses yeux. La preuve, il ne l’avait même pas appelé pour lui demander de l’aide quand il s’était fait arrêter. Elle n’était probablement pas la première personne chez qui il avait envisagé de squatter en sortant de sa cellule crasseuse. En revanche, elle était apparemment l’unique à avoir eu assez pitié pour ne pas lui claquer la porte au nez. « Pourquoi t’as pas appelé? D’habitude t’appelles toujours quand t’es dans la merde. » S’il répondait à cette question sans rechigner, elle lui foutrait la paix pour ce soir, mais encore fallait-il qu’il se décide. Lui tournant le dos, elle avait finalement épicé son plat qui approchait de la fin de sa cuisson… Un peu moins que d’habitude. Suffisamment pour donner chaud, très chaud, mais bien loin de la dose qui aurait pu lui faire un trou dans l’estomac. La rancune qui l’habitait était toujours là, certes, mais sa fureur avait été douchée par son geste complètement inattendu. code par drake. |
| | | | (#)Jeu 10 Nov 2022, 18:55 | |
| Ce serait bien de pouvoir deviner ce qu'elle pense en un simple regard. On ne va pas se mentir. Ça n'a jamais été ta force de comprendre comment les autres se sentent sans qu'ils le disent très très clairement. Ses joues qui tournent légèrement au rouge te laisse croire que c'est en ta faveur. Ça t'aurait sans doute même fait sourire dans un tout autre contexte, mais bon, qu'elle profite du fait que tu ne comptes pas faire de commentaire. Comme si t'avais rien vu. T'étais sur le point de tirer un peu sur ses mains quand elle les retire d'un coup, sans prévenir. Elle te tourne quasiment le dos alors qu'elle reprend sa spatule en main pour se remettre à s'occuper de son repas sur le feu. « Ok, demain. » Son ton est tranchant, mais au moins elle concède à ta demande. Bon, y'a rien en ta faveur finalement. Y'a rien qui viendra au bout de sa rancune. Pas ce soir du moins. Peut-être même aucun autre soir. C'est pas comme si t'étais le champion du pardon. Surtout que, bah, t'as pas vraiment l'impression d'avoir vraiment quelque chose à te faire pardonner pour une fois. Tu vas pas t'excuser d'avoir passé les six dernières semaines en prison. C'était pas particulièrement une partie de plaisir pour toi non plus. « Je te détesterais demain. » Et tous les autres jours de sa vie. C'est ce qui a été conclu. Tu es resté debout à côté d'elle qui semblait vouloir t'ignorer à tout prix. Si je le vois pas, il me voit pas. C'est ce qu'elle semble vouloir se faire croire. Très bien. Comme elle veut. Tu souffles un coup avant de détourner les talons pour aller prendre place de l'autre côté de la surface de travail. De la distance, c'est ça qu'elle veut. C'est ça qu'elle aura. « T’as bien choisi ton moment pour disparaître… » Chose qu'elle t'aurait dit peu importe à quel moment tu serais disparu sans rien dire. T'en es convaincu. « Pourquoi ? » que tu demandes, bien trop con pour comprendre à quoi elle peut bien faire allusion. C'est pas le genre de détail sur laquelle tu t'attardes vraiment. Ça risque de bien lui plaire hm. « J'ai manqué quoi ? » Parce que la vie de tout le monde a continué d'avancer alors que la tienne a été mise sur pause. T'as manqué des tonnes de trucs. Probablement bien des futilités, mais qu'importe, t'es en retard dans les nouvelles de tout le monde. Quoi de mieux pour se remettre à jour que les réseaux sociaux ? Rien. C'est pour ça que tu profites de Vivian qui termine la préparation de son repas pour te pencher par-dessus l'écran de ton téléphone (toujours aussi cassé) pour scroller les nouvelles, toutes aussi palpitantes l'une que les autres. Oh, mais bien sûr, c'est sur le profil de Murphy que tu lognes le plus longtemps. « Pourquoi t’as pas appelé? D’habitude t’appelles toujours quand t’es dans la merde. » La voix de la brune te fait sortir de ta bulle. Déjà agacé de toute manière par les deux-trois photos que tu as eu le temps de regarder, tu éteins l'écran de ton cellulaire et le fait glisser sur ta gauche pour t'en débarrasser. « Ça aurait changé quoi ? » À part t'humilier encore plus j'veux dire. « Tu pouvais pas m'aider. » Et même si elle aurait pu ou voulu… ouais, non, tu pouvais pas lui demander un truc pareil. Mais tu pouvais avoir l'arrogance de demander à ta soeur par contre. C'est peut-être le refus de la première qui t'a empêché de courir le risque d'éponger un deuxième refus. Sauf que c'est pas pareil. Vivian a pas encore assez de kilomètres à son compteur pour en avoir marre de tes conneries. Maisie en a vingt-et-un. Vingt-et-un de trop si on demande son avis. « Mais tu peux m'aider en me laissant rester quelques jours. » Vu qu'elle semble légèrement calme, c'est sûrement le temps de faire tes demandes capricieuses. Ouais, cette fois-ci, c'est pas juste pour une nuit. Tu vas pas te sauver en voleur au petit matin. Nah, tu comptes gratter toutes les journées que tu peux. « Après j'irais… » Tu iras où ? Chez ta mère sans doute. Dans son appartement où elle n'a pas vraiment de place pour t'accueillir, mais c'est la seule personne qui ne dira pas non. « Ailleurs, j'sais pas. » Tu as toujours fini par trouver une solution à tout. Pourquoi ce serait différent aujourd'hui ? |
| | | | (#)Jeu 10 Nov 2022, 23:58 | |
| fury of a storm Du coin de l’œil, elle l’avait regardé s’éloigner d’elle après un soupir pour faire le tour du plan de travail, s’installer sur une chaise, un meuble désormais entre eux. Elle ne s’était pas retournée tout de suite vers lui, feignant d’être trop occupée par la cuisson de son plat pour se soucier de ses déplacements. Il avait même pas eu l’air soulagé, quand elle avait fini par accepter de reporter les explications demandées au lendemain. Maintenant qu’il était de retour, elle se sentait un peu stupide d’avoir accumulé autant de ressentiment envers lui, par rapport à ce qui s’était passé et qu’il semblait avoir bien vite oublié. S’il n’avait pas disparu après cet épisode, elle n’aurait pas été se faire des idées sur les raisons de son silence brutal. « Pourquoi ? » Elle s’était figée. « J'ai manqué quoi ? » Donc voilà. Soit il ne s’en souvenait pas, soit il avait sciemment décidé de mentir. Dans les deux cas, c’était terriblement vexant pour elle… Elle s’était renfrognée. « Tu - » La phrase s’était étranglée dans sa gorge, et elle avait dû faire une pause pour pouvoir sortir quelque chose de cohérent. « Rien d’important, faut croire. » Elle était même pas sûre qu’il l’ait entendue, puisque l’air absorbé par l’écran de son téléphone qu’il venait de sortir. La jeune femme avait soupiré d’agacement, il avait pas relevé, du moins, il n’avait rien montré. Absorbé par son cellulaire, il ne disait plus rien, mais fronçant les sourcils de temps en temps. Elle était oubliée pour le moment, la brune. Après un moment de silence, c’est à nouveau elle qui avait rompu le silence, exprimant la question qui lui brûlait la langue. Ces derniers mois, il avait pris l’habitude de l’appeler dès qu’il était dans la merde, alors pourquoi est-ce que cette fois avait fait exception? Ramené à la réalité, il avait lâché son téléphone, son regard à nouveau rivé au sien. « Ça aurait changé quoi ? Tu pouvais pas m’aider. » C’était pas faux. Bien sûr, elle serait venue voir, mais de là à pouvoir faire quoique ce soit pour lui… Il était sous les barreaux, ces dernières semaines. Et elle n’était pas avocate. Et, de toute évidence, il avait mérité ça, au moins en partie. Elle le saurait avec certitude plus tard, quand elle lui aurait délié la langue. Mais en attendant… « J’aurais pas pu t’aider, oui. Mais au moins, je me serais pas fait des idées pendant six semaines. » Peu importe. Elle insistait, mais soit il ne comprendrait pas là où elle voulait l’amener, soit il faisait preuve d’une mauvaise foi légendaire, ce qui ne serait pas si surprenant. Résignée, elle avait senti le calme revenir peu à peu. Sûrement à cause de son air de chien battu. Il en avait même pas conscience, à tous les coups. « Mais tu peux m'aider en me laissant rester quelques jours. » Vivian avait éteint les feux, posé son arme en bois avant de se retourner vers lui. Plus que de la surprise, c’était de la stupéfaction qui s’était dessinée sur son visage. « Après j'irais… » Il avait fait une pause, pendant laquelle elle avait détaillé ses expressions avec soin. « Ailleurs, j'sais pas. » Ailleurs. Et pourquoi il était pas allé ailleurs dès le début? Pourquoi elle? « Pourquoi c’est moi que tu viens voir, Seth? » La jeune femme s’était rapprochée, se penchant venant s’accouder au plan de travail toujours entre eux, pile en face du brun. « Aux dernières nouvelles, t’avais une copine. Elle est trop bien pour t’héberger? » C’était ridicule de penser qu’en tant que mec en couple, il irait chez cette fille là en priorité plutôt que chez elle? « Ou… T’avais pas une coloc? » Elle s’était penchée un peu plus, tentant de capter son regard alors qu’il évitait le sien avec application. Quand elle avait finalement réussi, l’air sérieux, elle avait accroché le regard de Seth pendant un moment de silence. « Tu peux rester. » Elle allait pas le mettre à la rue alors qu’il sortait à peine de prison… Quelques jours, ça n’allait pas la tuer. code par drake. |
| | | | (#)Lun 21 Nov 2022, 01:55 | |
| « Tu - » Je quoi ? Tu marques une pause alors qu'elle se fige. Ton regard veut clairement dire que t'as aucune idée d'où elle veut en venir. Pourquoi est-ce qu'elle semble s'offusquer tout un coup ? Ah les meufs, elles sont tellement difficiles à suivre. Et vous les mecs, vous continuez constamment à courir après comme des petits chiens. « Rien d’important, faut croire. » Bah voyons, t'es là depuis deux minutes et tu dis rien de con pour une fois et elle est quand même pas contente. Comment veut-elle que tu saches de quoi elle parle ? T'étais pas là. Comment tu pourrais savoir ce que t'as manqué. Désolé ma belle, t'as pas passé les six dernières semaines à zieuter les réseaux sociaux pour te tenir au courant de ce qui se passait dans le vrai monde - mais putain ce que tu aurais aimé pouvoir le faire. Peu importe, tu choisis de ne rien ajouter. Tu as plus de chance de mettre de l'huile sur le feu sans même t'en rendre compte. Non, vaut mieux te la fermer. De toute façon, t'as trouvé de quoi t'occuper en essayant de regarder ce que ta petite-amie a fait pendant ton absence. Et à part montrer son cul à tout le monde, pas grand chose hm. Le moment d'espionnage ne dure toutefois pas très longtemps avant que Vivian ne revienne sur le sujet prison. Elle ne respecte qu'à moitié le marché conclu quelques minutes plus tôt. « J’aurais pas pu t’aider, oui. Mais au moins, je me serais pas fait des idées pendant six semaines. » Elle s'était imaginée quoi ? Que tu la boudais depuis tout ce temps ? Est-ce qu'elle s'est demandé à un moment donné si t'étais mort ? Tu sais bien que t'aurais pu l'appeler, que t'aurais même sûrement dû l'appeler. Mais tu l'as pas fait et : « J'regrette pas et ça m'est égale que tu penses que j'suis un salaud. » Non, tu ne changerais rien. Même si elle s'est imaginé certaines mystérieuses pendant ces six semaines. Tu ne le regrettes pas. T'avais pas envie qu'elle sache et t'aurais préféré encore avoir l'option de ne jamais le lui dire. Mais, non, c'était pas possible. Elle aurait fini par le découvrir de toute façon. Mieux vaut crever l'abcès. « J'avais pas besoin qu'toi aussi tu trouves que j't'ai un looser. » Bon, toujours un looser, donc l'utilisation du passé n'est pas la bonne tournure de phrase. Mais ouais, les foutus discussions où t'entends la déception des autres - ou pire, lire la pitié sur leur regard. Non merci. De vivre tout ça en étant libre, c'est déjà mieux. Parce qu'elle va quand même te prendre pour un looser et elle aurait raison de le faire.
La voilà qui éteint les fourneaux et se retourne vers toi. Elle vient poser ses avants-bras sur le comptoir qui vous sépare et se penche vers toi. « Pourquoi c’est moi que tu viens voir, Seth? » Bonne question. Si c'est possible d'aller ailleurs, pourquoi t'es ici au lieu d'être là-bas ? Elle essaie de jouer à la plus maline Vivian et ça ne fonctionne pas du tout. « Parce que j'ai dis à mon p'tit frère que la prison c'était comme un hôtel cinq étoiles. Il risque de pas m'croire s'il me voit débarquer comme ça. » que tu lui dis en désignant ta tronche d'un doigt. Alors que dans quelques jours, les bleus (qui sont déjà bien moins pire qu'au début) seront complètement disparu. Ta mère et lui ont pas besoin de savoir que ça fera déjà quelques jours que tu seras un homme libre avant que tu ne débarques chez eux. De toute façon, c'est pas comme si tu leur manquait réellement. Une semaine de plus ou de moins, ils n'en ont rien à foutre. « Aux dernières nouvelles, t’avais une copine. Elle est trop bien pour t’héberger? » Ah oui, bien sûr, après la prison, le sujet préféré de Vivian, c'est Murphy. Ça va pas d'être aussi jalouse. Habiter avec Murphy, c'est pas la meilleure méthode du monde pour rester clean. Tu serais défoncé juste à l'embrasser tant ses lèvres doivent être imprégnées de stupéfiants. « On s'est disputé. J'ai pas envie de crever. » T'as peut-être survécu à la prison. Tu survivrais même pas cinq minutes devant la rage de Murphy. La vérité serait de dire que t'en a plus de copine, mais bon, tu préfères encore te dire que vous prenez juste une petite pause. C'est pas comme si c'était la première fois qu'elle voulait que tu crèves. Elle va te pardonner. Vous allez reprendre tout ça où vous l'aviez laissé. C'est pas fini vous deux. « Ou… T’avais pas une coloc? » Tu soupires un coup. Elle a l'air d'en trouver des solutions pour que tu vives n'importe où sauf ici. Tu vas pas retourner voir Leo. C'était même pas ta pote. Elle est insupportable et elle est encore moins fiable que toi. Nah, c'est mort pour cette solution là aussi. Et encore une fois, Leo égale de la camr partout. Non, tu peux pas aller là. « J'peux rester oui ou non ? » Vous allez pas tourner autour du pot pendant dix ans encore. « Tu peux rester. » qu'elle conclut enfin. Pas trop tôt. « J'ai un autre truc à t'demander. » Ah bah oui hen. Quand on adhère aux demandes de Seth, il ne sait plus s'arrêter. Mais promis, c'est une bonne demande. « Si tu pouvais cacher l'alcool le temps que j'suis là… ce serait apprécié. » Parce que t'as aucune confiance en toi. Sans doute qu'elle saura jamais assez bien le cacher pour pas que tu mettes la main dessus de toute façon. Mais bon, t'auras au moins tenter de mettre les chances de ton côté. |
| | | | (#)Jeu 24 Nov 2022, 11:19 | |
| fury of a storm Elle ne comprenait toujours pas pourquoi Seth était venu toquer à sa porte pour obtenir l'asile, lui qui était censé avoir une copine au minimum, sûrement une famille, aussi peu nombreuse qu'elle pourrait être. « Parce que j'ai dis à mon p'tit frère que la prison c'était comme un hôtel cinq étoiles. Il risque de pas m'croire s'il me voit débarquer comme ça. » Un petit frère donc. L'australienne retenait les petits détails, comme à son habitude. Ici, ce dont elle se souviendrait surtout, c'est que Seth se souciait suffisamment de ce membre là de sa famille pour ne pas oser débarquer avec sa gueule abîmée. Il voulait pas passer pour un menteur... Même si de toute évidence, il l'était. « Soit. Va falloir attendre quelques jours avant que les marques disparaissent. » Avec un peu de chance, toutes ses blessures successives auront permis à son corps d'acquérir une cicatrisation plus rapide... Mais dans tous les cas, il faudrait un bon moment avant que sa peau redevienne claire de toute lésion. Donc, pas possible d'aller chez sa famille pour le moment. Et sa copine alors, le fameux ravioli? « On s'est disputés. J'ai pas envie de crever. » L'architecte avait froncé les sourcils à cause de la formule. Est-ce qu'il avait peur de se faire tuer par sa petite amie? En l'observant attentivement, la jeune femme avait bien vu le malaise qui l'avait saisi, et aussi le soupçon d'inquiétude qui avait traversé ses yeux, fugace. Il ne blaguait pas, alors. Même si Vivian n'imaginait pas qu'il soit vraiment en danger de mort avec elle dans les parages, il en avait suffisamment la frousse pour n'avoir pas envisagé d'aller se cacher là-bas. Elle aurait pu lui demander des détails, mais elle était prête à parier qu'il ne dirait pas un mot sur ce sujet, qui paraissait sensible... Très sensible. Un peu trop pour être abordé tout de suite. Mais il ne perdait rien pour attendre. De celles qui avaient paru les plus logiques à Vivian, deux options n'était déjà plus envisageables pour le brun. Mais avant de terminer en taule, il vivait en colocation, non? Est-ce que la personne avec qui il vivait l'avait mis à la porte pendant son absence? Ou juste avant? Il avait soupiré, évidemment agacé par le petit interrogatoire par lequel il était en train de passer. « J'peux rester oui ou non ? » La troisième option n'était pas viable non plus, à l'entendre. Un court silence s'était installé, chacun jaugeant l'autre avec application. Il lui demander de l'héberger pour quelques temps. Lui, qu'elle avait mis à la porte de chez elle la dernière fois qu'ils s'étaient vus, pour des raisons évidentes. Un événement que le brun semblait avoir bien vite oublié, ou du moins, qu'il ne considérait pas assez gênant pour l'empêcher de demander à vivre chez elle. Il aurait au moins dû se sentir vexé par cette histoire, mais apparemment, il n'en était rien. Alors, après une courte réflexion, elle avait fini par accepter. Elle pouvait bien faire un effort pour quelques jours, avec un peu de chance, il ne ferait pas de vagues pendant cette période... Sinon, elle n'aurait aucun scrupule à le mettre à la morte. Néanmoins, il restait quelque chose à mettre au clair, et puisque tous ses appels du pied étaient restés incompris jusque là, elle allait devoir être plus claire... Mais avant qu'elle ait pu dire quoique ce soit, il lui avait coupé l'herbe sous le pied. « J'ai un autre truc à t'demander. » Évidemment. Après un bref hochement de tête, elle avait attendu qu'il continue. « Si tu pouvais cacher l'alcool le temps que j'suis là… ce serait apprécié. » L'australienne avait tenté de dissimuler la surprise qui l'avait prise à la gorge. Ce n'était pas du tout le genre de demande auquel elle s'attendait. Pourtant, ça restait important. Elle qui l'avait plus connu quand l'odeur lui collait à la peau que sans, ne pouvait qu'approuver qu'il tente de s'en défaire... Au moins à court terme. Elle mieux que les autres savait les ravages que pouvait faire une addiction. Même si la sienne avait été différente de celle du brun. « Aucun souci. Je m'en occuperai tout à l'heure. » Quand il ne serait plus dans les parages, mais dans la chambre qui serait la sienne le temps qu'il se remette sur pieds. Pour le moment, elle pouvait le surveiller, pas besoin de cacher quoique ce soit. De toute façon, elle n'avait pas tant de choses à cacher... Puisque ce sujet là était clos, la brune s'était retournée pour retourner à son plat fumant. « J'espère que t'as faim. » Sûrement que oui, de ce qu'elle en savait, on mangeait pas super bien en prison... De toute façon, elle imaginait bien qu'il ne dirait pas non à une telle proposition culinaire, et s'il le faisait quand même, ce serait bien son problème. Vivian avait servi les assiettes, en posant une devant le brun avec des couverts. L'autre plat en main, elle s'était installée sur le tabouret d'à côté. Et dans une carafe entre eux, de l'eau, la nouvelle boisson préférée de son nouveau colocataire. Si on pouvait l'appeler comme ça. Jusqu'à preuve du contraire, Seth ne payerait pas de loyer... Après une première bouchée, l'australienne était ravie; elle avait parfaitement assaisonné sa cuisine. Quelques épices en moins. Elle avait épargné le palais du brun pour cette fois, même s'il risquait d'avoir un peu chaud quand même. De toute façon, s'il comptait rester dans les parages, il devrait s'habituer aux plats indiens... « Est-ce que t'as peur de Murphy parce qu'elle a découvert que t'avais embrassé quelqu'un d'autre? » Elle avait rompu le silence de la manière la plus abrupte qui soit. Certainement, il ne devait pas s'attendre à une phrase du genre, quand l'interrogatoire semblait s'être terminé un peu plus tôt. Ça ne paraissait pas complètement idiot à Vivian, comme réflexion. Après tout, certaines étaient prêtes à aller très loin pour des questions de fidélité bafouée... « Je demande pas de détails, juste un oui ou un non. » C'était pas beaucoup demandé. Un simple hochement, ou secousse de tête. Ensuite, l'architecte n'avait pas attendu longtemps avant de dévier légèrement du sujet initial. « Faut qu'on parle de ce qu'il s'est passé l'autre fois, avant de commencer cette... colocation. » Parce qu'évidemment, ce n'était pas tant Murphy qui intéressait la brune. Elle ne la connaissait pas autrement qu'à travers Seth, et elle avait beau savoir pour le couple qu'il formait avec elle à ce moment là, elle avait envoyé ce détail aux orties bien rapidement après que le brun l'eu embrassée. Y avait pas grand chose à dire sur ça, d'ailleurs. Mais c'était un passage obligatoire à ses yeux. « On aura plus jamais à en reparler après, puisque c'était rien. Mais j'aimerais comprendre. » Quoi comprendre? Elle ne savait pas elle-même. Peut-être qu'elle avait simplement besoin d'en parler, de s'alléger l'esprit à ce sujet, pour de bon. code par drake. |
| | | | (#)Jeu 24 Nov 2022, 17:13 | |
| « Soit. Va falloir attendre quelques jours avant que les marques disparaissent. » Et c'est exactement pour cette raison que tu demandes à rester quelques jours de plus ici. Les marques sont déjà en bonne voie de guérison. C'est pas comme si c'était vraiment la première fois que Lee aurait droit au spectacle de ta gueule défoncé. Mais c'est pas pareil de s'attirer des ennuies en homme libre ou en homme incarcéré. Peut-être que t'as juste envie de gratter quelques jours supplémentaires sans devoir l'affronter, lui et Madelyn. « T'inquiètes pas, j'vais dégager aussitôt après. » Parce qu'elle n'a sûrement pas envie que tu passes plus de temps que nécessaire sous son toit. Tu partiras à la seconde où elle te demanderas de le faire, sans broncher. Y'a pire que de devoir partager une chambre avec ton frère de…. douze ? ans. Vivian finit par accepter officiellement que tu restes ici et ce serait mentir de dire que t'es pas soulager de l'entendre. Un casse-tête de moins pour les prochains jours. Rester sobre sera un défi assez grand sans que tu n'aies à te préoccuper de te trouver un endroit où vivre en plus du reste. « Aucun souci. Je m'en occuperai tout à l'heure. » qu'elle te confirme par la suite lorsque tu lui parles de dégager les bouteilles d'alcool d'ici. Tu sais pas ce qu'elle compte en faire et c'est sans doute mieux que tu saches pas. Mais si elle pense que de les enfermer à clé c'est suffisant, elle se trompe. Faut pas te sous-estimer. Pour l'instant, ça va, tu gères bien, mais t'es pas assez con pour prendre pour acquis que ce sera facile. C'est sûrement pas nécessaire de préciser pour la drogue aussi. Elle n'a pas vraiment le profil à cacher de la coke dans ses tiroirs. Si c'est le cas, elle devrait être assez intelligente pour comprendre que l'alcool et la drogue c'est dans le même bateau de l'interdit. « J'espère que t'as faim. » Bien sûr que tu crèves de faim, et de fatigue aussi. Tu risques d'avaler le contenue de ton assiette en moins de dix minutes et d'aller directement dans la chambre qui sera tienne pour les quelques jours qui viendront. Elle vient s'installer à côté de toi pour manger. Une magnifique carafe d'eau qui fait office de bouteille de vin entre vous deux (tu détestes déjà). Le silence s'installe de nouveau entre vous deux alors que tu manges comme si t'avais rien mangé depuis six semaines. Même si ça pique la langue, ça t'empêche pas de te goinfrer. « Est-ce que t'as peur de Murphy parce qu'elle a découvert que t'avais embrassé quelqu'un d'autre? » Tu t'arrêtes soudainement dans ton élan à t'empiffrer pour tourner la tête vers elle. Elle est sérieuse là ? Comment elle pourrait savoir ça de toute façon ? Vivian a confié ce baiser à quelqu'un ? « Je demande pas de détails, juste un oui ou un non. » - « Non. » Elle veut pas de détails et elle n'en aura jamais non plus. Y'a des choses que t'es prêt à lui dire, mais d'autres que non. Pas la partie la plus noire. Elle finira sans doute pas découvrir à ses dépends à quel point t'es pas quelqu'un de bien. « J'ai pas peur d'elle, j'sais juste que j'me tire dans le pied si j'la laisse pas décompresser. » Elle peut bien te poignarder encore avec une fourchette si ça lui chante, elle peut te frapper et te cracher au visage si ça lui fait plaisir, nah, t'as pas peur d'elle. Un coup la colère dissiper, vos conflits seront réglés sur l'oreiller. C'est toujours comme ça. Y'a pas de raison que ce soit différent cette fois-ci. « Faut qu'on parle de ce qu'il s'est passé l'autre fois, avant de commencer cette... colocation. » Évidemment, elle revient sur ces nombreux messages qu'elle t'a envoyé sans que tu ne lui répondes jamais - avec une bonne raison toutefois. Pourquoi est-ce que les meufs doivent toujours revenir sur les sujets ? Y'a rien à dire puisqu'il s'est rien passé. Elle a besoin que tu lui promettes que ça n'arrivera plus jamais ? Bien, si c'est ce qu'elle a envie d'entendre. « On aura plus jamais à en reparler après, puisque c'était rien. Mais j'aimerais comprendre. » Bah voilà, elle le dit, c'était rien. Elle veut comprendre quoi ? Franchement, elle va pas vraiment te demander pourquoi s'est arrivé ? Elle a besoin d'un dessin peut-être ? « T'aimerais comprendre ? » que tu reformules un petit peu trop sarcastiquement. Ferme ta gueule Seth, vaut mieux si t'as pas envie que la colocation se termine au jour un. « J'vais pas t'aider à faire le petit puzzle dans ta tête, c'est toi qui s'est dégonflé. » T'as rien à lui expliquer. C'est pas toi qui va l'aider à comprendre pourquoi elle s'est laissé faire pendant un temps, pourquoi elle s'est désisté à la dernière minute, pourquoi elle apporte autant d'importance tout ça. « Sois pas idiote putain Vivian. » Parce qu'elle l'a dit elle-même, ça voulait rien dire. |
| | | | (#)Jeu 24 Nov 2022, 21:24 | |
| fury of a storm « Non. » Non, Murphy était pas au courant. Non, elle ne le serait probablement jamais. Et non, elle ne l'aurait pas non plus appris si Vivian n'avait pas fait machine arrière avant que les choses n'aillent trop loin entre eux eux. Dans toutes les configurations, Murphy n'était pas au courant des dérapages de Seth. S'il avait dérapé avec elle une fois, contre toutes attentes, qui lui disait qu'il ne l'avait pas fait ailleurs, avec quelqu'un d'autre? Sa copine était cocue, et plutôt deux fois qu'une. Après, peut-être que le brun l'était aussi, après tout, elle ne savait rien de plus de leur couple que ce qu'il avait bien voulu lui dire. Soit, quasiment rien. « J'ai pas peur d'elle, j'sais juste que j'me tire dans le pied si j'la laisse pas décompresser. » Vivian avait laissé échapper un exclamation moqueuse. « Ouais c'est ça, t'as pas peur. J'peux presque entendre des genoux jouer des castagnettes. » Probablement qu'il faisait le malin, le mec sans peur et sans coeur, parce que dans leur couple, c'était pas lui qui portait la culotte. Parce que c'était une fille. Abruti, pas besoin de faire le fier avec elle, elle avait suffisamment de mecs dans le genre à gérer au bureau. Il pouvait bien dire ce qu'il voulait, s'il se planquait, c'était pas pour rien. En attendant, pour l'envie stupide de se sentir sereine par rapport à ce qui s'était passé, pour que leur cohabitation se passe pour le mieux, si c'était possible, il fallait qu'ils parlent. Et quand elle avait ouvert la bouche pour lancer les hostilités, elle avait bien vu que ça n'enchantait pas vraiment Seth, comme idée. « T'aimerais comprendre ? » Ok, bon, rien qu'à son ton, elle avait compris que c'était une mauvaise idée que de relancer le sujet qui fâche. Il a revêtu son air de con. « J'vais pas t'aider à faire le petit puzzle dans ta tête, c'est toi qui t'es dégonflée. » Et quoi, ça aurait changé quelque chose, si elle n'avait pas changé d'avis. Non. Murphy ne serait pas plus au courant, et la situation actuelle n'aurait pas été moins gênante, au contraire. « Je sais pourquoi je t'ai repoussé, j'ai rien à dire de plus là-dessus. Mais je me demandais pourquoi toi, tu m'avais embrassé. » Parce que c'est lui qui avait commencé, bon sang! Son agacement était en train de flamber comme une allumette qu'on embrase; à toute vitesse. Pire que le reste, elle détestait la sensation de passer pour une imbécile. « Sois pas idiote putain, Vivian. » Oups, la goutte d'eau. « Parce que c'est moi, l'idiote? » Prison ou pas prison, Seth avait toujours cette incroyable capacité à la faire sortir de ses gonds en un claquement de doigts; c'était foudroyant. « J'imagine que t'embrasse des nanas à la pelle, pour aucune raison. Rien qui sorte de l'ordinaire, du coup. » Elle était vexée, Vivian, oui, vexée pour de bon. Elle avait déjà utilisé des mecs, sachant très bien qu'elle les jetterait après, comme si c'était rien. Paradoxalement, elle détestait l'idée qu'on puisse se servir d'elle pour la même chose. Se levant, elle avait débarrassé son assiette prestement, fuyant le regard que le brun dardait sur elle. Il devait la prendre pour une folle. Rien à foutre. « Tu sais quoi? Laisse tomber, t'as raison. J'vois pas pourquoi je me suis imaginé que ça pouvait être autre chose qu'une pulsion ridicule de ta part. » Parce que s'en avait été une, de pulsion stupide. Simplement, elle avait été surprise parce que jamais auparavant il n'avait montré la moindre attirance envers elle. C'était juste ça. De la surprise. Elle avait exhalé un soupir agacé, retrouvant un peu d'aplomb, et un semblant de sérénité. « On a qu'à faire comme s'il s'était jamais rien passé, puisque de toute évidence, c'est ce que tu comptais faire. J'aurais même pas dû aborder le sujet. C'est pas grave. » Parce que c'était rien. Et que maintenant, elle se sentait stupide d'avoir absolument voulu en reparler, de cet évènement parmi tant d'autres. Avisant le brun et son repas non terminé pour le moment, la jeune femme avait croisé les bras. « Je monte me doucher, fais comme chez toi. » C'était peut-être pas la chose à dire, mais tant pis. De toute façon, elle ne comptait pas surveiller tous ses faits et gestes le temps qu'il habiterait chez elle. C'était peut-être pas une si bonne idée de lui faire confiance, mais tant pis. Sans un ultime regard en arrière, elle était montée à l'étage d'un pas contrarié. D'ici quelques minutes, elle serait à nouveau totalement calme. Et suffisamment détendue pour passer à autre chose. Dans la salle de bain, elle avait réglé l'eau brûlante. Il lui faudrait au moins ça pour laver l'embarras qui lui collait à la peau. code par drake. |
| | | | (#)Jeu 24 Nov 2022, 23:20 | |
| « Ouais c'est ça, t'as pas peur. J'peux presque entendre des genoux jouer des castagnettes. » - « Va t'faire foutre, tu sais rien du tout. » Heureusement que tu n'as eu à aucun moment l'envie de lui confier quoique ce soit, parce que là, c'est mort de chez mort. Elle a aucune foutu idée de ce qui se passe entre Murphy et toi, elle ouvre sa grande gueule alors qu'elle est ignorante de l'histoire dans son entièreté. S'il y a quelqu'un qui peut bien avoir peur de l'autre, c'est Murphy et certainement pas l'inverse. Mais comme si ce n'était pas assez, Vivian doit s'aventurer sur un autre terrain glissant. Elle ouvre un sujet qui ne nécessite aucunement d'être réouvert. « Je sais pourquoi je t'ai repoussé, j'ai rien à dire de plus là-dessus. Mais je me demandais pourquoi toi, tu m'avais embrassé. » C'était qu'un baiser. Un baiser qui aurait pu mener à plus, oui, mais… y'a quand même rien à dire. Faut avoir une raison pour avoir envie de baiser l'autre. Elle est canon, t'as pas besoin de plus d'argument pour en avoir envie. « Parce que c'est moi, l'idiote? » - « Ouais, t'es vraiment conne si tu t'poses une question pareille. » Parce que c'est quand qu'on commence à se poser des questions que tout devient compliqué. C'est déjà perpétuellement compliqué avec toi, Vivian a pas besoin d'en rajouter une couche. Elle a pas besoin de se questionner sur des sentiments qui devraient être morts et enterrés. Comme si tu lui arrivais à la cheville, qu'elle s'intéresse à un mec à sa hauteur. « J'imagine que t'embrasse des nanas à la pelle, pour aucune raison. Rien qui sorte de l'ordinaire, du coup. » Tu lèves les yeux au ciel. C'est sûrement pas nécessaire d'approuver ses dires, mais, ouais, c'est pas mal ça. Il faut croire que ça la rend pas de bonne humeur, puisque se lève et va se débarrasser de son assiette qui n'est même pas terminée. Dommage, tu l'aurais terminé après la tienne. « Tu sais quoi? Laisse tomber, t'as raison. J'vois pas pourquoi je me suis imaginé que ça pouvait être autre chose qu'une pulsion ridicule de ta part. » Faut croire qu'elle t'a surestimé hm. À ne jamais faire. Elle apprendra de ses erreurs après maintenant. Tu baisses la tête dans ton assiette alors que de ton côté tu entreprends de la terminer rapidement. Quelle idée de merde de venir ici. « On a qu'à faire comme s'il s'était jamais rien passé, puisque de toute évidence, c'est ce que tu comptais faire. J'aurais même pas dû aborder le sujet. C'est pas grave. » - « Ouais, c'est ça. » que tu réponds sans trop de conviction. De toute façon, la conversation est officiellement terminée même aux yeux de Vivian maintenant. « Je monte me doucher, fais comme chez toi. » qu'elle annonce avant de partir à l'étage la seconde d'après. La maison devient rapidement silencieuse lorsque tu te retrouves tout seul au rez-de-chaussée. Tu peux savoir où elle est rendue dans sa routine simplement par le bruit qui vient de l'étage. Tu entends l'eau couler et s'arrêter. Tu entends des pas, puis soudainement plus rien. Elle est sûrement dans son lit.
Tu ramasses ton assiette que tu mets à ton tour dans l'évier. Tu comptes pas rester debout plus longtemps de ton côté non plus. C'était pas dans tes plans. Un coup seul, ce l'est encore moins. Tu montes les escaliers un à un, passe devant la chambre de Vivian qui est entrouverte, mais dont tu ne peux rien voir dans toute cette noirceur. Tu hésites une seconde, puis un autre. Merde, quelle connasse. Pourquoi tu te sens coupable ? Pourquoi elle te fait ressentir comme ça ? Pourquoi t'as pas envie qu'elle te déteste ? Mieux vaut la laisser décompresser, ça ne sert à rien de jouer avec une bombe encore chaude. Elle risque de juste t'exploser au visage. Tu files dans ta chambre, te déshabille et te glisse sous les draps en caleçon. Tu devrais t'endormir en deux secondes dans une matelas aussi moelleux que celui-là. Ça fait changement des dernières semaines. Mais non, tu tournes et te retournes dans le lit. Le sommeil ne te gagne pas. Tu grommelles un merde avant de te redresser d'un seul coup dans le lit. Tu refais le chemin inverse et cette fois-ci, tu pousses la porte de la chambre de la brune. Est-ce qu'elle fait semblant de dormir ? Tu mettrais ta main au feu que oui. Avec la belle place libre à ses côtés, on jurerait qu'elle attendait juste que t'arrives. Belle place que tu occupes rapidement - pour combien de temps ? bonne question. « J'suis pas quelqu'un de bien. Tu vas t'brûler. » que tu lui dis sans même vérifier d'abord si elle est endormie. Elle ne dort pas. T'es certain. Tu te tournes sur le côté face à son dos et ta main se glisse en toute délicatesse sur sa hanche pour l'inviter à te faire face. |
| | | | | | | | fury of a storm || viviarty #6 |
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