It's a new dawn, it's a new day, it's a new life for me, Ooh and I'm feelin' good
Tout les travaux ont été fait, et la maison sent encore la peinture fraîche. Elle sonne vide et elle semble encore plus grande alors que seulement quelques meubles ont été posés par les déménageurs le week-end dernier. C'est encore une nouvelle étape pour notre famille, une maison plus grande, adaptée à la nouvelle composition de notre famille. Une chambre pour chacun des enfants et c'est avec Nathan que nous sommes aujourd'hui à la maison, dans sa nouvelle chambre. Sa première chambre rien qu'à lui même s'il en avait déjà une dans l'ancienne maison, celle ci c'est lui qui a choisit les couleurs, les meubles, et qui choisit désormais la décoration. Il a eu onze ans et il sait ce qu'il veut Nathan. Il a son caractère, son parcours de vie ne lui a pas laissé vraiment le temps d'être un enfant, d'être innocent et de découvrir le monde avec des yeux de petit garçon et aujourd'hui, il n'est plus un petit garçon et c'est souvent avec fierté qu'il veut le prouver en aidant Caleb. A cuisiner, à bricoler, à s'occuper de ses sœurs aussi et aujourd'hui pour sa chambre, il a tenu à être présent pour tout faire. C'est après l'école que nous avons été le chercher, Caleb et moi, et c'est assez rare que nous soyons rien que tout les trois finalement. Nathan passe beaucoup de temps avec Caleb, un peu moins avec moi et la seule chose qu'il accepte de faire avec moi, c'est d'aller au foot mais c'est rare que nous soyons rien que nous trois, sans Lucy, Lena ou Mael. Ils sont tout les deux dans la chambre de Nathan à finir de monter son armoire, et je les écoute tout en déballant quelques cartons dans la chambre des filles à côtés. Ils ont besoin de temps tout les deux et je sais qu'en ma présence Nathan a parfois tendance à être un peu plus fermé, plus distant et je leur laisse du temps ensemble parce qu'ils apprécient ce temps, parce qu'ils en ont beaucoup à rattraper par ma faute. Je les entends quitter la chambre pour faire une petite pose. Ils viennent de finir de monter son armoire et il ne reste plus que son lit à monter et ses affaires à ranger. Ils sont tout les deux installés sur la terrasse extérieur, Nathan prends son goûter et je les rejoins avec des boissons pour un petit goûter mérité pour les deux bricoleurs. « C'est tellement beau. Je vais pouvoir apprendre à surfer. » Nathan a les yeux perdus dans le vide en train d'admirer la vue et je dois dire que c'est sans doute aussi ce qui m'a fait craquer sur cette maison. Cette vue magnifique, ce calme aussi et si j'ai toujours été une fille de la ville, je me dis que ce cadre est parfait pour les enfants. « J'ai jamais appris à surfer, on pourrait apprendre ensemble si tu veux. » C'est avec un peu de retenue que je fais cette proposition, j'ai pris l'habitude qu'il soit distant, froid avec moi et je ne veux pas le forcer à passer du temps avec moi s'il n'en a pas envie. « Ouai s'tu veux, d'toute façon j'aurais pas l'droit d'y aller seul. » Il est en train de manger et c'est la bouche pleine et un air un peu détaché qu'il me réponds, mais il ne me dit pas non déjà. Il ne demande pas à Caleb non plus pour apprendre avec lui et ça, je crois que c’est presque une première qu’il ne se tourne pas vers lui quand je lui propose quelque chose, peut-être qu’il l’a déjà fait et que Caleb lui a déjà dit qu’il ne savait pas surfer ? J’en sais rien mais je prends ça comme un signe positif. Et il a raison sur le fait qu'il n'aura pas le droit d'aller seul surfer et c'est bien de voir qu'il a comprit certaines règles sans même que l'on ait à lui rappeler plusieurs fois. Caleb est avec nous, silencieux et je le vois allumer une cigarette. « Tu fumes trop c'est pas bien pour la santé et ça pu en plus. » Je n'aurais pas pu dire mieux et je regarde Caleb en levant les épaules et en grimaçant légèrement parce que ça m'amuse un peu de voir Nathan lui faire ce reproche, surtout que c'est pas vraiment un reproche plus une remarque d'enfant. « Je pensais pas vivre si près de la mer un jour, j'aime trop cette maison. » Ses yeux brillent d'une émotion que je ne peux pas comprendre mais je réalise que pour lui le changement doit être vraiment impressionnant, passer de sa chambre commune au centre, à une chambre seul dans une villa avec vue sur la mer, je me demande parfois comment il vit tout ces changements mais il a l'air d'être heureux aujourd'hui et j'espère que si les changements sont trop pour lui un jour, il saura en parler à Caleb. « On y retourne je veux que ma chambre soit finie avant mon entraînement. » C'est qu'il est motivé Nathan. « Vas devant on te rejoins. » Il est déjà debout, presque dans la maison et je profite de ce moment pour venir m'installer quelques secondes sur les genoux de Caleb et pour venir l'embrasser. « Il a raison Nathan, ça pu la cigarette. » Je reprends les mots d'enfant de Nathan, mais c'est en souriant que je viens l'embrasser à nouveau pas plus dérangée que ça par le goût de la cigarette sur ses lèvres. « Il a l'air heureux non ? Ca fait plaisir de le voir comme ça. » J'ai besoin d'une confirmation alors que je le vois qu'il a le sourire, qu'il semble plus enjoué, que ce déménagement l'enthousiasme, mais j'ai besoin de la confirmation de Caleb parce que c'est lui qui le connaît le mieux. « On va être bien ici tout les six. » Comment ne pas l'être avec cette vue, avec cette villa, avec notre famille au complet qui se porte très bien et notre couple qui s'est retrouvé et qui va lui aussi parfaitement bien. « J'ai hâte que Nathan soit à l’entraînement pour qu'on puisse profiter de cette maison pendant une heure. » Je l'embrasse à nouveau, un dernier baiser plus long, plus langoureux aussi et je le laisse sur le terrasse en souriant, pour retrouver Nathan dans sa chambre. Il a déjà déballé les notices de montage de son nouveau lit et il est en train de trier les vis et son côté très organisé me donne l'impression de voir un mini Caleb. « Regarde on dirait toi. » Que je glisse à Caleb en le voyant arriver dans la chambre et je souris à cette pensée, parce que c'est vraiment Caleb, enfin une mini version de Caleb mais c'est lui, c'est son fils et y'a pas de doute à avoir la dessus. Je les laisse monter le lit, faut dire que je suis bien plus utile loin de tout outils et puis c'est leur truc à tout les deux et je profite qu'ils aient fini de monter son armoire pour ranger les vêtements de Nathan. Il est arrivé chez nous avec un sac de vêtements et un sac à dos de bricoles, et aujourd'hui il a déjà plusieurs cartons à son nom mais tout est à lui et c'est une première pour lui et peut-être qu'on le gâte trop mais il a tellement manqué de chose dans son enfance qu'il est inconcevable qu'il ne puisse pas être gâté et comprendre que désormais il ne manquera plus de rien. J'ouvre le premier carton et je range les affaires de Nathan tout en écoutant les discussions entre eux, tout en souriant quand je les entends rire, je ne participe pas mais je suis là et j'écoute tout ce qu'ils se disent même si je ne réagis pas parce que ce n'est pas à moi que Nathan parle mais j'ai envie de faire partie de ce moment, de partager un peu de ces moments que Nathan me refuse encore mais il sait que je suis là et pourtant il semble détendu et même si c'est pas avec moi qu'il l'ait, c'est déjà un point positif. « J'peux avoir une télé dans ma chambre pour pouvoir jouer à la PS5, s'il te plaît, s'il te plaît, s'il te plaît. » C'est à Caleb qu'il parle, Caleb qu'il tente de faire craquer et je sais la position de Caleb sur le sujet et j'ai hâte de savoir comment il va gérer ça, parce que je suis pas sur d'être capable de lui refuser ça moi.
Il ne reste plus grand-chose à emménager pour que notre nouvelle maison soit totalement prête à nous accueillir et aujourd’hui nous finissons la chambre de Nathan. C’est lui qui a choisi la chambre dans laquelle il voulait s’installer, lui qui a choisi les couleurs de ses murs et ses meubles. Il s’est investi dans la décoration de sa nouvelle chambre et j’ai la sensation qu’il a nous déménagions officiellement. C’est une page qui se tourne pour Alex et moi, notre maison à Spring Hill était le résultat de l’arrivée de nos premiers enfants Lucy et Lena et aujourd’hui nous devons de nouveau déménager mais cette fois pour une maison encore plus grande. L’arrivée de Nathan dans nos vies n’était pas prévue mais c’est un vrai bonheur de l’avoir à nos côtés tous les jours depuis quelques mois. Plus les jours passent plus j’ai l’impression que notre lien se solidifie ce qui est pour moi le plus important. « C'est tellement beau. Je vais pouvoir apprendre à surfer. » Un sourire s’étire sur mes lèvres en entendant les mots de Nathan et c’est avec un baiser sur la joue de ma femme que je la remercie pour les boissons qu’elle nous apporte. « J'ai jamais appris à surfer, on pourrait apprendre ensemble si tu veux. » Ma main glisse sur la cuisse d’Alex au moment où elle prend la parole pour venir la glisser dans la sienne entremêlant nos doigts. « Ouai s'tu veux, d'toute façon j'aurais pas l'droit d'y aller seul. » Il aurait pu la repousser. Il aurait pu lui dire qu’il ne voulait pas apprendre à surfer avec elle mais ce n’est pas ce qu’il fait et même s’il ne déborde pas d’enthousiasme il accepte même de passer du temps avec Alex pour qu’ils puissent tous les deux apprendre à surfer et c’est une belle avancée. Tout comme Nathan tout à l’heure c’est à mon tour de laisser mon regard se perdre sur la vue que nous offre la terrasse de notre nouvelle maison et il a raison, c’est beau et s’il y a dix ans quelqu’un m’avait dit qu’un jour je ferai partie de ces personnages passant d’une maison à Spring Hill à une villa proche de la mer sur Bayside je n’y aurais jamais cru. Mes parents n’ont jamais eu beaucoup d’argent j’ai grandi dans un milieu modeste et je ne pensais pas un jour avoir les moyens de m’offrir une telle résidence. Tout un lâchant un léger soupir, à peine audible, ma main lâche celle de ma femme pour amener mon café jusqu’à mes lèvres avant d’y caler une cigarette pour l’allumer. « Tu fumes trop c'est pas bien pour la santé et ça pu en plus. » Si je pensais pouvoir profiter de ma cigarette tranquillement alors que nous repartions au travail dans sa chambre c’est sans compter sur la réflexion de Nathan. Mon regard passe de ma femme à notre fils et après avoir tiré une dernière fois dessus, j’éteins ma cigarette avant même qu’elle ne soit terminée. « Désolé pour l’odeur… Je fumerai plus devant toi. » Pas après avoir appris que l’odeur le dérangeait apparemment assez pour me faire une réflexion. « Tu devrai même plus fumer du tout, tu sais. » C’est qu’il me fait la morale en plus de tout ça ? Sa demande me fait grimacer et baisser la tête. J’aimerais être capable d’arrêter la cigarette je vous assure, mais après les multiples essaies qui se sont tous résultés en échec je pense pouvoir confirmer que je ne suis pas assez fort mentalement pour ça. Pas pour le moment du moins. Ma main vient de nouveau chercher celle d’Alex, posant nos deux mains entrelacées sur sa cuisse. « Je pensais pas vivre si près de la mer un jour, j'aime trop cette maison. » Ses yeux qui brillent d’une certaine émotion me font doucement sourire et je l’observe quelques secondes tout en laissant mon pouce caresser le dos de la main de ma femme. « C’est marrant, je me faisais exactement la même réflexion il y a même pas cinq minutes. » que je lui avoue en riant légèrement. Même si pour lui le changement doit être encore plus brutal que pour moi. Il y a encore quelques mois il vivait toujours dans un foyer et le voilà qui va terminer cette année dans une famille, sa famille dans une villa au bord de la mer.
« On y retourne je veux que ma chambre soit finie avant mon entraînement. » S’il semble être naturellement motivé, moi j’ai tout de même besoin de finir mon café avant de retrouver le courage de me lever à nouveau. « Vas devant on te rejoins. » Il est tellement rapide qu’à peine mon regard levé je le vois déjà disparaître à l’intérieur. « Il a raison Nathan, ça pu la cigarette. » Nos mains sont dorénavant séparées mais c’est sur mes genoux qu’Alex s’installe et c’est avec une grimace que j’accueille ses mots. « Désolé… » Mais je suis apparemment incapable de ne pas fumer une journée entière, tristement bien trop accro à ces merdes. « J’essaie vraiment je t’assure. » Je lui avoue dans un soupir qui ressemble presque à du désespoir mais pourtant c’est la vérité. Quand je suis avec ma femme et mes enfants ma consommation de cigarette quotidienne est bien moins élevée que quand je suis seul ou au travail. « Il a l'air heureux non ? Ca fait plaisir de le voir comme ça. » J’hoche la tête avec un petit sourire. « Il a l’air heureux, oui. Et j’avoue que j’aimerais beaucoup te voir essayer le surf. » Je me mords la lèvre inférieure en la regardant tout en gardant toujours ce même sourire aux lèvres. « On va être bien ici tout les six. » Je pense aussi, on a tout pour être heureux ici. « J'ai hâte que Nathan soit à l’entraînement pour qu'on puisse profiter de cette maison pendant une heure. » J’aurais pu rire mais ses lèvres qui se posent sur les miennes me stoppent dans mon élan et c’est sans me faire désirer que je prolonge ce baiser en laissant ma langue chercher la sienne. « On va avoir beaucoup de pièces à inaugurer mon amour. » Je souris toujours alors que je la regarde avec sûrement les yeux brillant d’amour de tendresse et d’admiration pour elle. « Une préférence pour commencer ? » Son envie sera ma priorité nous allons avoir une heure pour profiter l’un de l’autre en tête à tête, et je ne compte pas la lâcher. Sauf qu’elle finit par me laisser seul sur la terrasse et j’en profite pour rallumer ma cigarette pour la terminer en quelques minutes. J’en fais de même avec mon café et une fois ma tasse vide je rejoins ma femme et notre fils dans sa chambre. « Regarde on dirait toi. » Je m’arrête sur le pas de la porte pour regarder Nathan trier les vis et s’organiser en fouillant dans la poche de mon pantalon pour trouver des chewing-gums à la menthe. Le voir trier parfaitement les vis suffit à me faire sourire grandement, fier de voir mon fils si organisé, il est touchant, Nathan et c’est après avoir passé ma main dans mes cheveux que je le rejoins par terre pour commencer le montage de son lit. Je lui explique, je lui montre sur le plan et c’est donc tous les deux que nous assemblons les pièces de son lit. Plusieurs fois mon regard se pose sur Alex qui, elle, est en train de ranger les affaires de Nathan dans son armoire que nous venons tout juste de monter. Mes yeux glissent sur ses fesses de façon tellement instinctive que je ne m’en rends même pas compte. « Tu regardes souvent les fesses d’Alex. » la réflexion de Nathan me fait tourner le regard vers lui et il a raison puisque mes yeux étaient effectivement sur les fesses de ma femme. « Quoi ? » Mes sourcils se froncent, mes yeux se plissent. « Non c’est pas vrai. » Si c’est vrai et tu le sais, Caleb. « T’as onze ans comment tu vois ce genre de chose ? » Je lui pose cette question mais c’est pourtant bien Alex que je regarde et j’entends le rire de Nathan à côté de moi. « Ça se voit c’est tout. » Est-ce que ça se voit vraiment ? Je ne sais pas mais en tout cas mon regard cherche le réconfort d’Alex.
It's a new dawn, it's a new day, it's a new life for me, Ooh and I'm feelin' good
« Désolé pour l'odeur … Je fumerai plus devant toi. » Je croise le regard de Caleb, je lève les épaules légèrement, je sais qu'il fait attention de ne pas fumer avec les enfants, qu'il ne fume qu'en extérieur, qu'il prends toutes les précautions pour éviter de les mettre en contact avec le tabac et je sais que ce genre de réflexion peut le faire culpabiliser, Nathan ne le sait pas lui et il en rajoute une couche. « Tu devrai même plus fumer du tout, tu sais. » Nathan a raison, je le sais et Caleb le sait aussi. La cigarette ce n'est pas bon pour lui, pour personne d'ailleurs, mais je sais aussi que Caleb a essayé. Il a vraiment essayé d'arrêter avec moi mais il a reprit et je sais qu'il se sent déjà assez mal pour que je n'en rajoute pas une couche. Je le vois baisser la tête et je me sens mal pour lui. « C'est pas si simple d'arrêter ce genre de chose. » J'en sais quelque chose au vue de mon passif et de mes différentes addictions. Je caresse le dos de sa main et je serre un peu mes doigts entre les siens. Je voudrais qu'il arrête, il le sait, je n'ai pas besoin de lui dire, et il n'a pas besoin de l'entendre non plus parce que je sais qu'il se met déjà bien trop de pression tout seul, alors je me contente d'être là et de lui montrer que je ne vais pas lui mettre plus de pression à ce sujet. Il doit arrêter, enfin il devrait arrêter, il en a conscience mais en avoir conscience ne fait pas tout, même si c'est déjà un début. Nathan est déjà sur un autre sujet lui, son la vue, sur la mer, sur cette maison qui est devenue la notre il y a quelques jours et dans laquelle nous allons bientôt nous installer tout les six. Une maison luxueuse, dans un quartier luxueux avec une vue magique sur la mer. C'est un gros changement pour Nathan, mais il a l'air de se plaire ici pour le moment. « C’est marrant, je me faisais exactement la même réflexion il y a même pas cinq minutes. » Je sais d’où vient Caleb. J'ai eu la joie de découvrir le lieu où il a grandit, ce fut une sacrée expérience pour moi de rencontrer ses parents, de découvrir la vie à la ferme aussi, le tout en talon bien sur parce que je n'étais clairement pas prête pour ce que j'allais découvrir. Et si je suis bien plus à l'aise dans ce genre d'endroit qu'à la ferme, je sais que pour Caleb et surtout Nathan, tout ces changements sont assez incroyables. Fils de paysans pour l'un, fils de personne pour l'autre, ils n'avaient pas le profil pour finir dans ce genre de maison et pourtant, on est là tout les trois. « Tu en as fais du chemin depuis Warwick, j'espère que tu es fier de toi chéri. » Ce sont des mots que je murmure à Caleb tout en venant déposer un baiser sur sa joue. Sa main dans la mienne posée sur ma cuisse, je caresse de mon pouce sa peau et je profite de ce moment avec Nathan et Caleb. Des moments rares mais qui font du bien, même si parfois ils peuvent aussi faire mal parce qu'ils me font réaliser toujours un peu plus tout ce que nous avons raté par ma faute, tout ce à côté de quoi nous sommes passés à cause de mes choix. Nathan a onze ans désormais et si nous avons encore beaucoup de choses à vivre avec lui, il y a toute une partie de son enfance que nous ne pourrons jamais rattraper et si c'est ma faute, cette pensée n'en reste pas moins douloureuse. Nathan me sort de mes pensées et c'est avec beaucoup de motivation et d'énergie qu'il part rejoindre sa nouvelle chambre, me laissant seule quelques minutes avec Caleb.
Et je quitte mon siège pour m'installer sur les genoux de Caleb, renforçant encore un peu plus ce lien physique entre nous. Pourtant depuis tout à l'heure, nos mains se touchent, se caressent, se cherchent, mais je me rapproche encore un peu plus de lui et je profite du départ de Nathan pour l'embrasser et ce malgré l'odeur de la cigarette sur lui. « Désolé... J'essaye vraiment je t'assure. » Je ne voulais pas le faire se sentir mal ou culpabiliser avec ma remarque mais faut croire que je ne suis pas trop douée pour ça. « Je sais que tu essayes, je te le reproche pas tu sais et je disais pas ça pour te culpabiliser, je voulais juste te taquiner un peu, c'était assez drôle de voir Nathan te faire la morale, ça prouve qu'il tient à toi. » Sûrement que ça ne l'était pas pour Caleb, mais il ne lui a rien dit de mal, ni même de façon dure donc je trouve ça à la fois drôle et touchant de voir que Nathan s'inquiète pour Caleb. Nathan a raison, Caleb ne devrait pas fumer du tout, et c'est une chose que j'ai envie de lui dire moi aussi. Enfin de lui redire, mais je me tais ne voulant pas le faire se sentir mal ou le faire se culpabiliser davantage alors que je sais ce que ça fait de se sentir dépendant à quelque chose dont on voudrait se débarrasser en vain. « Il a l’air heureux, oui. Et j’avoue que j’aimerais beaucoup te voir essayer le surf. » Je le regarde amusée par sa remarque, mais aussi par cette petite habitude qu'il a de se mordre la lèvre, une habitude qui ne me laisse pas indifférente parce que je sais ce que ça signifie. « Me dis pas que tu es en train de m'imaginer en bikini sur une planche de surf ? Parce que je t'assure que c'est pas aussi sexy le surf, avec moi c'est même plutôt pathétique et drôle. » Je ris un peu en repensant à la seule fois ou j'ai essayé le surf, et si je suis plutôt sportive et plutôt un peu casse cou, le surf fut un véritable échec pour moi et pourtant pour passer du temps avec Nathan, je suis prête à retenter l'expérience parce que j'ai envie de passer du temps avec lui, même si la réciproque n'est pas vraiment vraie. « Après si tu veux faire la planche, je pourrais te montrer comment je me tiens assisse dessus. » Avec Nathan dans les parages je n'aurais jamais faite cette remarque, mais nous sommes que tout les deux et c'est en souriant que je viens approcher mes lèvres des siennes pour me donner le droit de venir mordiller sa lèvre à mon tour. « On va avoir beaucoup de pièces à inaugurer mon amour. » La maison est grande, très grande et c'est sans me faire prier que je compte bien profiter de cette maison et de mon mari. Et du fait qu'elle soit encore vide parce qu'une fois que l'on sera installé, ce sera sans doute bien plus compliqué pour nous de profiter de toutes les pièces de la maison. « Une préférence pour commencer ? » « Ta cuisine. » Je n'ai même pas pris la peine de réfléchir quelques secondes, l'idée est sortie instantanément, sans aucun doute mais avec beaucoup d'envie. « Je veux voir si la cuisine que tu as choisis est bien adaptée pour ce que je préfère faire avec toi dans cette pièce. » Et ce n'est clairement pas cuisiner, il le sait et les nombreuses fois ou plus jeunes nous n'avons jamais fini le plat commencé ensemble le prouve. Et c'est d'ailleurs pour ça que je suis nulle en cuisine malgré les longues soirées passées en cuisine avec lui. Je profite de cette proximité pour venir déposer quelques baisers sur son menton et dans son cou, quelques baisers qui avec cette discussion prennent un autre sens mais avant que ça ne dégénère, je l'embrasse une dernière fois avant de me lever et le laisser reprendre ses esprits et finir son café.
Je retrouve Nathan dans sa chambre, sa nouvelle chambre, déjà actif. Il a écouté les consignes de Caleb, il est plus discipliné et plus attentif que moi visiblement, puisque lui a comprit l'intérêt de trier les vises, boulons et autres très chiants. Il le fait et j'ai vraiment l'impression de voir Caleb et la ressemblance est encore plus flagrante quand Caleb se retrouve assit au sol au côté de Nathan. Même chevelure, même attitude aussi et j'entends même un rire semblable quand je suis de dos en train de ranger les affaires de Nathan. Ils s'entendent bien tout les deux et Nathan parle, parle beaucoup avec Caleb, ce qui est loin d'être le cas avec moi, mais j'écoute leurs discussions en souriant. « Tu regardes souvent les fesses d’Alex. » J'entends les mots de Nathan et je retiens un rire entre mes lèvres tout en me retournant vers eux pour assister au moment ou Caleb, prit sur le fait, essaye de nier. « Quoi ? Non c’est pas vrai. » Oh que si c'est vrai, même moi je le sais alors que généralement je ne peux pas le voir quand il le fait puisque je suis dos à lui, mais je sais qu'il me regarde, je sais qu'il aime mon corps et j'en joue (j'en jouais) beaucoup tout en sachant qu'il allait me voir, me regarder. Mais que Nathan ait remarqué c'est encore une autre histoire et cette discussion me fait beaucoup trop rire même si je ris en silence. « T’as onze ans comment tu vois ce genre de chose ? » Mais quand je croise le regard de Caleb, je ne peux m'empêcher de sourire largement et même de rire quand j'entends la réponse de Nathan. « Ça se voit c’est tout. » Si Caleb voulait mon soutien c'est perdu parce que je suis bien trop amusée par cette situation un peu embarrassante pour lui mais très drôle pour moi. « Alors comme ça, tu regardes souvent mes fesses ? » Que je demande à Caleb l'air vraiment amusée par cette discussion alors que je me rapproche d'eux. « Il dit que c'est pas vrai mais il te regarde tout le temps. » Nathan est le premier à répondre, et ça peut sembler anodin la manière dont Nathan prononce cette phrase, et même si je le sais, pourtant ça me fait sourire, ça me touche même parce que j'ai la chance d'avoir un mari qui n'a d'yeux que pour moi, qui ne se lasse pas de moi, qui ne change pas son regard sur moi même si mon corps lui change. J'ai la chance d'avoir un homme aussi amoureux, aussi passionné, aussi attentionné et je viens me placer à côté de Caleb, ma main qui glisse dans la poche arrière de son pantalon pour caresser ses fesses discrètement. « Va falloir qu'on soit vraiment prudent, il a l’œil, mais moi aussi j'aime tes fesses chéri. » Des mots que je lui murmure à l'oreille pendant que Nathan cherche les bonnes visses, et ma main est toujours dans la poche arrière de son jean à palper un peu ses fesses. « Y'a autre chose que tu regardes souvent ou que tu as envie de voir tout à l'heure ? » Toujours des mots à l'intention de Caleb alors que je profite de cette proximité pour déposer un baiser sur sa joue et sur ses lèvres. « Vous pouvez arrêter de vous embrasser j'ai besoin d'aide pour monter le lit. » A nouveau je ris à sa remarque et encore plus quand je le vois en train de nous regarder les bras croisés attendant avec sa visse dans la main que Caleb lui dise la suite. « Oups désolée. » Je ne suis pas vraiment désolée non, je suis plutôt amusée par la situation et je reste là à les regarder faire quelques minutes. Nathan veut tout faire vite, trop vite, il a de l'énergie et de l'enthousiasme à revendre, et ça fait vraiment plaisir de le voir comme ça, parce que quand on l'a rencontré ce n'était pas un petit garçon souriant et plein de vie comme il l'est aujourd'hui, faut dire qu'il était malade, très malade et cette pensée me fait perdre le sourire quelques instants. « Tout les amoureux sont comme vous, toujours à s'embrasser ? » C'est à Caleb qu'il parle et voilà le genre de discussions que Caleb ne pensait sans doute pas avoir avant longtemps quand il est devenu papa de Lucy et Lena mais c'était sans compter sur Nathan. Bon ça le prépare à la prochaine discussion, celle que j'espère ils n'auront pas avant quelques années. « Comment on sait si une fille veut sortir avec nous ? » Je fronce les sourcils parce que j'ai comme l'impression que cette fois c'est à nous deux qu'il s'adresse, et je ne sais pas si vraiment il veut une réponse de ma part ou juste de Caleb, parce que c'est finalement sur Caleb que son regard se pose, mais je doute qu'il soit vraiment la bonne personne pour lui répondre, Caleb étant incapable de voir quand quelqu'un s'intéresse à lui. Il est même incapable de croire qu'on puisse s'intéresser à lui mais pourtant c'est bien à lui qu'il s'adresse puisque c'est lui qu'il regarde et il ajoute « Comment vous avez su que vous étiez amoureux ? » Et pour cette question, par contre Caleb risque d'être plus doué que moi alors je reste là, à la fois intéressée par la discussion, par ce qu'elle cache mais aussi par la réponse de Caleb. Je ne sais pas si sa question cache quelque chose ou non mais c'est la première fois qu'il semble baisser un peu ses gardes avec moi ou du moins en ma présence et j'ai envie d'en apprendre plus mais je n'ose pas trop intervenir de peur de le voir se fermer.
« C'est pas si simple d'arrêter ce genre de chose. » Ma faiblesse face au tabac en est la preuve ultime, si j’ai commencé à fumer il y a plus de dix ans ma consommation n’a fait que s’accroître au cours de ces dernières années et mon addiction avec. À deux reprises j’ai essayé d’arrêter, d’abord pendant la première grossesse d’Alex mais après à peine quelques petits mois, la rechute a été rapide. Et la seconde fois pendant la deuxième grossesse, contrairement à la première tentative j’ai réussi à arrêter ma consommation pendant une période de temps plus importante mais pourtant l’envie et le besoin de la nicotine a été plus fort que moi. Ce qui n’est pas très compliqué à faire car on ne peut pas dire que je sois le plus courageux. « Tu en as fais du chemin depuis Warwick, j'espère que tu es fier de toi chéri. » C’est avec un petit sourire que j’accueille la réflexion de ma femme ainsi que son baiser sur ma joue. Moyennement convaincu qu’il y ait matière à être réellement fier de moi je préfère ne pas vraiment lui répondre, je pense avoir simplement été chanceux que ce soit dans la vie professionnelle ou personnelle. L’idée qu’une femme aussi incroyable et parfaite comme Alex se soit intéressée à moi a toujours été étrangement inattendue, et je pense avoir surtout eu beaucoup de chance. Pour ma vie professionnelle c’est aussi le hasard et la chance qui ont fait que les gens ont mis les pieds à l’Interlude plutôt qu’un autre restaurant voisin.
« Je sais que tu essayes, je te le reproche pas tu sais et je disais pas ça pour te culpabiliser, je voulais juste te taquiner un peu, c'était assez drôle de voir Nathan te faire la morale, ça prouve qu'il tient à toi. » Je ne sais pas si entendre Nathan me reprocher ma consommation de tabac était réellement drôle, raison pour laquelle je grimace. Je sais que je devrais arrêter pour de bon la cigarette mais le savoir n’est pas assez pour que je parvienne à laisser la nicotine derrière moi. Comme Alex l’a justement souligné, arrêter de fumer est bien plus difficile que ça en a l’air et je m’en veux déjà énormément d’en être incapable. « Me dis pas que tu es en train de m'imaginer en bikini sur une planche de surf ? Parce que je t'assure que c'est pas aussi sexy le surf, avec moi c'est même plutôt pathétique et drôle. » C’est après avoir lâché un petit rire que je laisse mes doigts caresser doucement le bas de son dos. « Tout est sexy avec toi, mon amour. » que je lui dis en la regardant dans les yeux avec un sourire qui vient étirer mes lèvres. « Après si tu veux faire la planche, je pourrais te montrer comment je me tiens assisse dessus. » Le regard que je lui porte est bien différent et c’est en entendant cette proposition qu’il change. C’est avec les yeux pétillants et le regard plein d’envie que je la regarde cette fois appréciant même ses dents qui viennent mordiller ma lèvre inférieure. « C’est une idée vraiment très intéressante... » des mots que je murmure en approchant mon visage du sien laissant mes lèvres venir caresser les siennes sans pour autant l’embrasser réellement. « Tu me montreras ce soir comment tu t’assois sur la planche. » Mes yeux toujours hypnotisés par ses magnifiques et parfaites iris vertes qui me retournent toujours l’estomac je laisse enfin mes lèvres venir capturer les siennes pour un baiser tendre doux et aussi débordant d’envie et de passion. « Ta cuisine. » Une idée qui me fait immédiatement sourire. « Je veux voir si la cuisine que tu as choisis est bien adaptée pour ce que je préfère faire avec toi dans cette pièce. » Elle me fait rire, Alex, alors que mes mains viennent se poser sur ses fesses sans jamais rompre le contact visuel. « Je pense qu’elle est adaptée mais t’as raison, je crois qu’on devrait vérifier. » Je la laisse embrasser mon visage et mon cou, frissonnant même en sentant ses lèvres sur ces parties de mon corps mais comme nous ne sommes pas seuls je la laisse rejoindre Nathan me laissant ainsi seul sur la terrasse.
J’en profite pour terminer ma cigarette maintenant que Nathan n’est plus avec nous et une fois terminée je prends un chewing-gum à la menthe afin d’essayer de camoufler l’odeur que ma femme et notre fils semblent tous les deux ne pas aimer. Fils sur lequel je ne peux apparemment pas compter parce qu’il me fait remarquer que mes yeux sont apparemment, trop souvent posés sur les fesses d’Alex. Bêtement j’essaie de le nier alors qu’Alex et moi savons tous les deux que c’est complètement vrai. « Alors comme ça, tu regardes souvent mes fesses ? » Ça l’amuse, Alex, et si je comptais sur elle pour m’aider à me sortir de cette situation je me rends compte qu’elle préfère en jouer. J’ouvre la bouche pour lui répondre mais Nathan le fait avant moi. « Il dit que c'est pas vrai mais il te regarde tout le temps. » Je me pince les lèvres alors que mes sourcils se froncent en le regardant. Il a raison sur ce point également. Quand Alex est dans la même pièce que moi c’est bien vers elle que mon regard est toujours tourné, ma femme est belle, ma femme est sexy, ma femme me plait et sa beauté m’hypnotise toujours autant. Je n’essaie plus de le nier, Nathan a raison et nous le savons tous les trois ce qui amuse Alex qui s’avance vers moi et sa main qui glisse dans la poche arrière de mon pantalon. « Va falloir qu'on soit vraiment prudent, il a l’œil, mais moi aussi j'aime tes fesses chéri. » Je souris à mon tour amusé par les mots de ma femme, j’essaie de me concentrer sur le montage du lit de Nathan mais avec Alex à mes côtés la concentration n’a jamais été mon fort. « Y'a autre chose que tu regardes souvent ou que tu as envie de voir tout à l'heure ? » Elle connait très bien la réponse à cette question et sans même un mot mes yeux glissent sur sa poitrine pendant quelques secondes jusqu’à ce qu’Alex ne m’embrasse. Baiser que je prolonge avec douceur et tendresse laissant ma main remonter sur sa joue. « Vous pouvez arrêter de vous embrasser j'ai besoin d'aide pour monter le lit. » Je m’éloigne d’Alex et si elle rit moi je me racle la gorge en passant une main dans mes cheveux. « Désolé. » Je le vois là, qui m’attend avec une visse à la main et c’est donc vers lui que je m’avance pour lui montrer la suite du montage de son lit. « Tout les amoureux sont comme vous, toujours à s'embrasser ? » Je m’assois sur le sol afin de mieux chercher les vices qui vont nous aider à avancer vers la prochaine étape de son lit. Ce n’est clairement pas le genre de question laquelle je m’attendais mais pour sa défense il n’a encore une fois pas tout à fait tort. Alex et moi passons notre temps collés l’un à l’autre à s’embrasser ou simplement main dans la main. « Quand tu es amoureux de quelqu’un tu as toujours envie de l’embrasser. Enfin, moi je suis comme ça avec Alex. » J’ai toujours envie de l’embrasser, de sentir sa présence à mes côtés, de pouvoir sentir son parfum, j’ai toujours envie la toucher la caresser et l’entendre rire. Mais ce n’est pas vraiment ce que Nathan me demande. « J’avais pas remarqué. » Une remarque clairement sarcastique de sa part qui ne manque pas de m’arracher un rire. Alex est bien la seule personne avec qui je suis tactile et j’aime montrer mes sentiments, avec mes enfants bien évidemment. « Comment on sait si une fille veut sortir avec nous ? » Cette question est encore plus inattendue. Je relève le regard vers lui dans un premier temps pour le regarder, l’observer et essayer de déceler quelque chose dans son attitude qui expliquerait ces questions soudaines qu’il me pose. Le problème étant qu’à trente-trois ans je ne sais même pas comment savoir si une fille est intéressée par un garçon. Je cherche Alex du regard qui est elle occupée à ranger les vêtements de Nathan dans son armoire tout juste montée. Il attend une réponse de ma part, je le sens, je sens son regard insistant sur moi alors je me lance. « Hm... J’en sais trop rien. Tu sais je suis pas vraiment doué avec les filles, et elles se sont jamais beaucoup intéressées à moi. » Je vois ses sourcils se froncer. « Mais je suppose que…quand une fille veut sortir avec toi elle sourit beaucoup quand vous êtes tous les deux, elle rit à tes blagues même quand elles ne sont pas drôles. » Une réponse bien maigre et assez courte mais il faut dire qu’il m’a pris de court avec cette question, Nathan. Il m’a fallu beaucoup de temps pour comprendre qu’Alex voulait être avec moi et qu’elle était réellement intéressée, comme je lui ai dit, je n’ai jamais été très doué pour ça. « Comment vous avez su que vous étiez amoureux ? » Encore une question que je ne pensais pas entendre ressortir de sa bouche de sitôt. Ma main vient frotter mon menton et je pose le tourne vice par terre juste à côté de moi. « Je suis tombé amoureux d’Alex dès que mon regard a croisé le sien. » Mais ça ne répond pas vraiment à sa question. « J’ai su que j’étais amoureux d’elle quand la voir sourire suffisait à me rendre heureux, quand son rire est devenu la plus belle mélodie que j’ai entendu. Quand je la regarde dans les yeux j’ai toujours l’impression d’être complètement déconnecté et qu’on est seuls sur terre. Tu sais que tu es amoureux quand elle te manque alors que ça ne fait qu’une heure que vous êtes séparés, tu as toujours envie de lui parler pour savoir comment elle va et si sa journée se passe bien. Quand elle est la personne la plus importante dans ta vie et que sa seule présence suffit à te rendre heureux et à t’apaiser. Et quand tu es amoureux d’une fille tu as toujours envie de la regarder et de l’embrasser, c’est pour ça qu’on est toujours collés l’un à l’autre. » Peut-être que je me suis un peu emballé, peut-être qu’il n’en demandait pas autant mais voilà ma réponse à sa question et même si la dernière phrase a été prononcée avec plus de légèreté en lien avec ses premières questions ça ne reste pas pour le moins vrai. Mes yeux se lèvent vers Alex pour lui sourire d’un air presque timide, un petit rire nerveux se fait même entendre. « Ah…bah alors maintenant j’sais que je suis pas amoureux alors. » C’est cette fois un rire plus franc qui ressort de ma bouche. « Pourquoi t’as encore une nouvelle copine ? » Nathan sait jouer de son charme alors qu’il n’a que onze ans et si à son âge c’est plus drôle et attendrissant je sais que dans quelques années ça pourrait l’être un peu moins. « Ouais mais j’ressens pas tout ce que t’as dit. » qu’il me dit en haussant les épaules presque comme s’il était déçu. « Mais si t’es nul avec les filles comment t’a réussi à te marier avec Alex ? » Encore une question à laquelle je n’ai pas de réponse, et c’est d’ailleurs une interrogation que je partage et pour le coup c’est Alex qui pourra lui répondre.
It's a new dawn, it's a new day, it's a new life for me, Ooh and I'm feelin' good
« Tout est sexy avec toi, mon amour. » Bien sur que sa remarque m'arrache un sourire, bien que ce soit complètement faux et largement subjectif de sa part, je sais qu'il y croit (presque) à ce qu'il dit. Tout n'est pourtant pas sexy non, mais quand il est avec moi, quand je le sais en train de me regarder, j'essaye de l'être oui. J'essaye de lui plaire et même si je n'ai pas vraiment d'effort à faire pour réussir, je veux tout de même faire les efforts pour rester celle qu'il aime et qu'il trouve sexy tout le temps. Et c'est aussi pour ça que chaque minute que j'ai avec lui, j'essaye de profiter de lui, de profiter de ces moments de tendresse, de complicité, de jeu aussi pour lui montrer que moi aussi je l'aime, que moi aussi je le trouve sexy, que j'ai envie de lui aussi. Des mots doux, des mots plus sensuels, plus sexuels aussi, murmurés contre ses lèvres et sa réaction m'amuse beaucoup. Son regard aussi me plaît, voir le changement d'émotion dans ses pupilles, dans son attitude ça a toujours réussi à me faire de l'effet. « C’est une idée vraiment très intéressante... » Une idée, une proposition surtout que je lui fais oui. « Tu me montreras ce soir comment tu t’assois sur la planche. » Et il comprends la proposition, il comprends toujours ce genre de chose Caleb et le regarde que je lui lance montre à quel point cette idée me plaît. « Faut pas me le demander deux fois bébé. » Il le savait sans doute, mais c'est maintenant avec cette image en tête que je sens ses lèvres venir se poser sur les miennes, et le baiser que je lui donne est loin d'être anodin. Les pensées qui m'occupent l'esprit sont plutôt très chaudes et j'ai moi même un peu chaud, mais ce n'est loin d'être un jeu fini entre nous. Des adultes mariés et parents, mais avec des conversations d'amants en chaleurs parfois, mais c'est aussi ce qui montre à quel point notre amour est toujours aussi fort et à quel point la passion est importante dans notre couple. Et si mes mots font rire Caleb, je sais qu'il est réceptif à ce que je lui dis, je sens ses mains se poser sur mes fesses, bien loin des gestes tendres qu'il avait en présence de notre fils. « Je pense qu’elle est adaptée mais t’as raison, je crois qu’on devrait vérifier. » Et là encore on semble n'avoir aucun mal à tomber d'accord et à être sur la même longueur d'onde. C'est presque rassurant aussi pour moi de voir que de ce côté là tout semble revenu à la normale. « J'ai hâte qu'on soit seul en cuisine. » Des mots que je lui dis alors que mes lèvres sont déjà en train d'embrasser son visage et sa peau, peut-être avec l'idée de lui donner un très bref aperçu de ce que j'aurais envie quand nous serons seuls. Ça et bien plus encore. Mais, nous ne sommes pas seuls encore et Nathan, notre fils nous attends dans sa nouvelle chambre.
Je suis la première à le rejoindre suivie de près par Caleb qui commence le montage du lit avec Nathan jusqu'à ce que mon mari ne se fasse surprendre en pleine session de matage de fesses par notre fils. Une situation sans doute légèrement gênante pour Caleb mais qui m'amuse beaucoup, et qui me flatte aussi. Surtout quand Nathan confirme que Caleb me regarde tout le temps. C'est plaisant, c'est gratifiant, c'est aussi une belle preuve d'amour de sa part parce qu'il ne se lasse pas de mon corps, de moi et que ce qu'il voit lui plaît toujours autant. Il veut sans doute que je l'aide, que je le sorte de ce moment un peu gênant mais je m'en amuse et j'en profite pour le rejoindre et lui glisser quelques mots dans l'oreille, des mots qui ne le laissent pas indifférent si j'en crois ses yeux qui se posent sur ma poitrine. « Plus discret, il va remarquer ça aussi. » Que je lui glisse alors que mes lèvres se posent sur les siennes pour l'embrasser et je ne pensais pas qu'il prolongerait ce baiser mais il le fait et je sens même sa main venir ajouter de la douceur à ce moment en se posant sur ma joue qui instinctivement se penche un peu pour venir se poser contre ses doigts. C'est Nathan qui nous rappelle à l'ordre, qui nous rappelle à la réalité et à sa présence aussi et si je ris, Caleb lui s'excuse et qui le rejoins assez vite. Je les regarde reprendre le montage du lit, avec un sourire aux lèvres et en profitant qu'ils soient dos à moi pour regarder à mon tour le dos et les fesses de mon mari. Et, c'est à ce moment que j'entends la première question de Nathan. Et si mes mains tiennent un t-shirt de Nathan, j'ai l'esprit qui est concentré sur leur discussion et sur la réponse de Caleb. « Quand tu es amoureux de quelqu’un tu as toujours envie de l’embrasser. Enfin, moi je suis comme ça avec Alex. » Je souris en entendant la réponse de Caleb, et je partage cette envie moi aussi. J'ai moi aussi, toujours envie de l'embrasser. Alors est-ce que tout les couples sont comme ça, je ne sais pas. Je n'ai jamais été amoureuse d'un autre que lui, alors il n'y a qu'avec lui que je ressens cette envie de l'embrasser tout le temps, mais je ne sais pas si tout les amoureux sont comme nous. Je ne sais pas et Nathan ne me le demande pas d'ailleurs. « J’avais pas remarqué. » C'est qu'il se moque un peu de Caleb là non ? Et j'entends le rire de Caleb ce qui me fait sourire même si je ne participe pas à cette discussion. Pas encore du moins, je l'écoute et j'entends cette deuxième question de Nathan qui semble pas totalement innocente et je devine dans le petit silence qui s'installe que Caleb réfléchit, ou est incertain quand à la réponse. Prête à lui venir en aide je pose le t-shirt que je tiens depuis le début de la discussion, mais je l'entends prendre la parole pour répondre à Nathan alors je ne bouge pas. « Hm... J’en sais trop rien. Tu sais je suis pas vraiment doué avec les filles, et elles se sont jamais beaucoup intéressées à moi. » Je lève les yeux au ciel, mais aucun des deux ne peut le voir ça mais ça m'agace d'entendre Caleb se rabaisser de la sorte mais j'écoute sa réponse à Nathan, je l'écoute jouer son rôle de père auprès de notre fils qui, il y a encore quelques mois n'osaient même pas le tutoyer. C'est une sacrée avancée pour eux deux, pour leur relation de père/fils et j'ai la chance de pouvoir assister à ce moment. « Mais je suppose que…quand une fille veut sortir avec toi elle sourit beaucoup quand vous êtes tous les deux, elle rit à tes blagues même quand elles ne sont pas drôles. » Il y aurait tellement d'autres choses à ajouter mais je crois qu'il n'y a pas une réponse, mais des multitudes de réponses en fonction de chaque personnes et Caleb donne à notre fils une première piste de réflexion. Il a onze ans Nathan et à son âge j'étais loin de me poser ce genre de questions, enfin je crois, je me souviens très peu de mon enfance finalement. Il est bavard quand il s'y met lui aussi et il semble avoir toujours plus de questions, un besoin de réponse aussi peut-être et cette fois c'est avec le vous qu'il s'adresse à Caleb et je sais qu'il ne vouvoie pas Caleb donc qu'il s'adresse à nous deux et je me tourne vers eux, un peu intimidée de faire partie de leur moment alors que depuis tout à l'heure j'écoute sans aucun scrupule et ils le savent sans doute tout les deux. Mais, Nathan attends quelque chose de moi, de nous, et je me sens pas totalement sereine à l'idée de lui répondre. Caleb, prends la parole le premier et j'écoute ses mots, curieuse de savoir comment il a su qu'il était amoureux de moi. « Je suis tombé amoureux d’Alex dès que mon regard a croisé le sien. » Il me l'a déjà dit ça, il est tombé amoureux de moi sur ce parking et je ne suis pas étonnée d'entendre ses mots, même si je doute que ce soit suffisant comme réponse pour Nathan, mais Caleb reprends la parole. « J’ai su que j’étais amoureux d’elle quand la voir sourire suffisait à me rendre heureux, quand son rire est devenu la plus belle mélodie que j’ai entendu. Quand je la regarde dans les yeux j’ai toujours l’impression d’être complètement déconnecté et qu’on est seuls sur terre. Tu sais que tu es amoureux quand elle te manque alors que ça ne fait qu’une heure que vous êtes séparés, tu as toujours envie de lui parler pour savoir comment elle va et si sa journée se passe bien. Quand elle est la personne la plus importante dans ta vie et que sa seule présence suffit à te rendre heureux et à t’apaiser. Et quand tu es amoureux d’une fille tu as toujours envie de la regarder et de l’embrasser, c’est pour ça qu’on est toujours collés l’un à l’autre. » Durant cette explication qu'il fait à Nathan, mes yeux se posent sur Caleb, mon regard est tendre, ému aussi parce que s'il explique à Nathan comment il a su qu'il était amoureux de moi, je prends tout ça aussi comme une déclaration d'amour. Ce n'est pas la première, et je sais que ça ne sera pas la dernière, mais je suis touchée par les mots de mon mari, par cette émotion que je ressens en l'entendant parler de moi, de nous, de ses sentiments pour moi. Je lui souris avec émotion, avec tendresse et avec amour aussi oubliant presque la présence de Nathan, je me perds dans ses yeux quand son regard se lève vers moi toujours en train de penser à ses mots et à ce que je ressens à cet instant et à l'amour que j'éprouve en le regardant, en pensant à lui. Moi aussi j'ai toujours envie d'être près de lui, de le toucher, de l'entendre rire, de le voir sourire. Moi aussi, je veux le savoir heureux, je veux savoir que je peux le rendre heureux, je veux être celle qu'il vient voir quand il va mal, quand il a peur, quand il va bien aussi. Je l'aime parce que je sais qu'il est tout ça pour moi. Il est celui qui sait me rassurer, celui vers qui je vais quand je doute, quand j'ai peur, quand je vais mal. Il est aussi le premier à qui je veux partager mes bonnes nouvelles, il est le premier que je veux voir au réveil, il est le premier à qui je pense en me levant, le dernier à qui je pense en m'endormant. Il est celui avec qui je veux m'endormir. Il est celui pour qui je veux être sexy. Il est celui qui me fait me sentir sexy aussi. Il est tout ça pour moi et bien plus encore et je sais que je lui dis peut-être pas assez mais je l'aime tellement. Et si je suis perdue dans mes souvenirs, dans mes sentiments pour Caleb, je suis ramenée au moment présent en entendant le rire plus franc de Caleb et sa question à Nathan. « Pourquoi t’as encore une nouvelle copine ? » Je sens qu'il risque de nous en faire voir beaucoup Nathan, mais il n'a que onze ans alors pour le moment je ne m'en inquiète pas, plus soucieuse d'entendre sa réponse. « Ouais mais j’ressens pas tout ce que t’as dit. » Je souris en le voyant lever les épaules presque triste de réaliser qu'il ne ressent pas tout ça pour sa nouvelle copine. Moi, ça me rassure qu'il ne ressente pas cette passion, cet amour si fort alors qu'il a onze ans. « C'est normal Nathan, tu as onze ans. » J'ai attendu d'avoir 20 ans pour tomber amoureuse, j'ai attendu de rencontrer Caleb pour découvrir l'amour, pour y croire, pour comprendre ce que c'est qu'aimer et être aimé, Nathan a le temps encore. « Mais si t’es nul avec les filles comment t’a réussi à te marier avec Alex ? » Mon regard passe d'un garçon à l'autre, et je les rejoins en me posant au sol à côté de Caleb. « Je sais qu'il t'a dis ça, mais il n'est pas nul avec les filles. Arrêtes de penser ça chéri, parce qu'en tout cas tu n'es pas nul avec moi. » Je souris à Caleb venant chercher sa main pour la caresser avant de me tourner vers Nathan qui pour une fois semble avoir vraiment envie de parler avec moi. Ou en tout cas qui semble à l'écoute de ce que je peux lui dire. « Il a réussi à se marier avec moi tout simplement parce qu'il est le seul homme que j'aime et que je ne me voyais pas faire ma vie sans lui. » Voilà pourquoi je suis mariée avec lui, c'est très simple finalement non ? Parce que je l'aime, parce que j'ai su que j'étais amoureuse le jour ou j'ai compris que ma vie ne serait jamais aussi belle sans lui à mes côtés, le jour ou j'ai réalisé qu'il pouvait me quitter et que cette pensée était insupportable. « Tout ce qu'il t'a dit sur l'amour, sur ce qu'on ressent quand on est amoureux, je le ressens aussi pour Caleb. C'est difficile à expliquer et peut-être encore plus à comprendre pour toi parce que tu es encore jeune pour ça, mais je crois que tu réalises que tu es amoureux quand tout le monde autour semble d'un coup moins intéressant et qu'une personne devient le centre de tes pensées. Quand la simple idée de la perdre devient une pensée impossible à gérer. Quand les moments de joies et de rigolades sont moins drôle sans cette personne. » J'essaye de me mettre au niveau de Nathan, de voir ce qu'il peut comprendre, ce qu'il peut adapté à son âge aussi. Mais, ce que je ressens pour Caleb, je sais qu'aucun enfant de onze ans ne pourrait être en mesure de le comprendre, j'ai mis du temps à le comprendre, à réaliser que ma vie, que mon bonheur, que mon avenir pouvait dépendre d'une personne mais c'est le cas. « J'ai connu la vie avec Caleb et la vie sans, et s'il a réussi à se marier avec moi comme tu dis, c'est que je sais que jamais je ne pourrais vivre heureuse sans lui, parce qu'il dit être nul avec les filles, mais il me rends heureuse, il me rends meilleure aussi et le mariage était aussi un moyen de lui montrer que je voulais faire ma vie avec lui. » Je ne sais pas si ça réponds à sa question, je ne sais pas si ça éclairci un peu sa vision de l'amour mais je ne sais pas comment on explique ça à un enfant de onze ans. Tout est nouveau avec Nathan, notre rôle de parents est nouveau, et on a pas forcément eu de manuel avec l'arrivée dans notre vie de nos fils pré-adolescent. Je ne sais pas ce qu'il cherche avec ses questions, ni même s'il attends des réponses précises, mais je n'en ai pas vraiment et pourtant je repense à ce qu'il nous a dit enfin ce qu'il a dit à Caleb avec un air presque déçu. « Je ne sais pas si tu veux mes conseils, mais tu ne peux pas comparer ce qui nous lie avec Caleb et ce que tu ressens avec ta nouvelle chérie. Vous êtes jeunes tout les deux, à ton âge je ne savais pas ce que c'était l'amour, si tu es bien avec elle, et si elle te plaît et que tu aimes passer du temps avec elle, c'est ça le plus important. » Ils ont onze ans et ils ont bien le temps de comprendre ce qu'est l'amour, de ressentir des émotions aussi fortes que nous les ressentons Caleb et moi. Ils n'ont pas notre vécu non plus et tout ce qui compte c'est qu'il soit heureux. « Tu es bien quand tu es avec elle ? » Il lève les épaule, ne me réponds pas vraiment mais je vois qu'il hésite, qu'il ne sait pas vraiment. Je n'insiste pas avec cette question qui semble le laisser perplexe. « J'espère que tu es gentil avec elle ? » Je le questionne, je suis curieuse, je me le permets aussi puisqu'il semble avoir un peu baissé ses gardes avec moi et s'il ne réponds pas à ma première question, il réponds sans aucune hésitation à ma seconde question sans même réfléchir. « Oui oui je suis gentil avec les filles, papa m'a déjà expliqué tout ça. » Et c'est en levant les yeux vers Caleb que je réagis à cette réponse de Nathan, non pas parce que je sais que Caleb a déjà du lui expliquer, mais bien parce que Nathan vient de parler de Caleb comme de son père et c'est là encore une sacrée avancée dans leur relation. Il semble un peu perturbé Nathan en réalisant qu'il vient de dire papa mais il reprends la parole en se tournant vers Caleb. « Est-ce que je peux t'appeler papa ? » Je sens son hésitation, je sens son besoin d'avoir une réponse de la part de Caleb et je sais déjà la réponse de Caleb mais ce n'est pas à moi de répondre, c'est un moment à eux, un moment important et je serre la main de Caleb un peu plus pour lui montrer comme je suis émue pour lui aussi.
Il est étonnant, Nathan, avec ses remarques et chaque jour il nous prouve qu’il est bien plus mature que la plupart des enfants de son âge. « Plus discret, il va remarquer ça aussi. » Donc oui, Alex a raison sur ce point aussi mais je me permets de regarder sa poitrine encore pendant quelques secondes sachant pertinemment que Nathan est de toute façon bien trop concentré sur le plan de son lit que nous sommes en train de monter tous les deux. Il ne finit par de me surprendre avec cette fois des questions auxquelles je ne pensais pas avoir besoin de répondre maintenant. Nathan n’a que onze ans mais il semble déjà se poser beaucoup de questions sur la vie et surtout au sujet de l’amour. Moi à son âge j’étais bien loin de toutes ces interrogations et surtout je ne pense pas que j’aurais osé les poser à mes parents. Bien plus timide, bien plus réservé que lui ce sont des questions que j’aurais sans doute gardées pour moi sans jamais en parler à qui que ce soit. Simplement parce que j’ai toujours eu cette peur de déranger, cette peur d’être jugé sur les émotions sentiments ou questionnements qui me traversent l’esprit. Je sais pourtant que mes parents ne me jugent pas qu’ils ne l’ont jamais fait et que certainement aucun parent au monde ne juge jamais son enfant mais il y avait toujours cette boule au ventre, cette appréhension ou cette peur qu’on ne me comprenne pas. Mais voir Nathan oser se livrer à nous et nous poser toutes ces questions me rassure au moins sur un point : il n’a pas hérédité de mon anxiété et croyez-moi c’est une excellente chose pour lui. J’espère pour mes enfants qu’aucun ne me ressemblera sur ce trait de ma personnalité ni même sur aucun autre. Je n’ai pas grand-chose de positif à leur apporter, malheureusement. Alex reste très silencieuse durant cet échange, ce qui est dommage car je n’aurais pas dit non à un peu d’aide de sa part surtout que Nathan ne s’adressait clairement pas seulement à moi. Elle s’est seulement contentée de nos rejoindre sur le sol. « C'est normal Nathan, tu as onze ans. » Et je vous assure qu’à onze ans je ne pensais pas encore à l’amour. J’étais bien loin d’imaginer que dix ans après j’allais être fou amoureux d’une belle anglaise. « Je sais qu'il t'a dis ça, mais il n'est pas nul avec les filles. Arrêtes de penser ça chéri, parce qu'en tout cas tu n'es pas nul avec moi. » Pourtant je suis réellement très peu doué avec la gente féminine. Avec Alex au début j’étais loin d’être bon ni même sûr de moi. Le début de notre relation le prouve aisément, elle a été remplie d’incompréhension de ma part souvent liée à ce manque affreux de confiance que j’ai en moi mais aussi simplement parce que j’étais tout simplement incapable de comprendre quand elle était sincère ou quand elle essayait de faire une blague. Je vois les sourcils de Nathan se froncer légèrement. « Il a réussi à se marier avec moi tout simplement parce qu'il est le seul homme que j'aime et que je ne me voyais pas faire ma vie sans lui. » Des mots qu’elle prononce et qui me font sourire, je resserre mes doigts autour de sa main et me penche ers elle pour déposer un baiser sur sa joue. « Tout ce qu'il t'a dit sur l'amour, sur ce qu'on ressent quand on est amoureux, je le ressens aussi pour Caleb. C'est difficile à expliquer et peut-être encore plus à comprendre pour toi parce que tu es encore jeune pour ça, mais je crois que tu réalises que tu es amoureux quand tout le monde autour semble d'un coup moins intéressant et qu'une personne devient le centre de tes pensées. Quand la simple idée de la perdre devient une pensée impossible à gérer. Quand les moments de joies et de rigolades sont moins drôle sans cette personne. » Comme bien trop souvent, Alex parle trop et elle répond aux questions de Nathan avec certes un peu de retard mais elle y répond quand même et je pense que c’est le principal. Certains de ses mots me font sourire, d’autres me touchent. Je ne suis pas sûr que Nathan en demandait tant mais peut-être qu’après ça il comprendra qu’il ne faut jamais poser des questions de ce genre à Alex, parce qu’elle est incapable d’y répondre simplement en quelques phrases et c’est de nouveau un monologue qu’elle déballe sans qu’aucun de nous deux n’ose la couper. Mais j’aime l’écouter parler. Encore plus quand elle parler ainsi de notre relation et de son amour pour moi. Tout ça me touche beaucoup et si j’essaie d’avancer un peu dans le montage du lit je l’écoute tout de même sans un mot. « Tu es bien quand tu es avec elle ? J'espère que tu es gentil avec elle ? » Le respect des femmes et la gentillesse inconditionnelle envers elles que nous devons avoir est une conversation que j’ai déjà eu avec Nathan il y a quelques semaines mais ça, Alex ne peut pas le savoir. « Oui oui je suis gentil avec les filles, papa m'a déjà expliqué tout ça. » Mon esprit abandonné tout et lâche complètement tout ce que j’étais en train de faire à l’instant même où j’entends Nathan m’appeler papa. C’est la toute première fois qu’il m’appelle ainsi, mon regard se lève un peu perdu et c’est d’abord sur mon fils que je me concentre dans un premier temps avant de regarder brièvement Alex comme si je cherchais à savoir dans leur regard si j’ai bien entendu ou non. « Est-ce que je peux t'appeler papa ? » De nouveau, c’est Nathan que je regarde. « Oui oui bien sûr. » Je ne m’étais donc pas trompé et c’est bien ainsi qu’il m’a appelé. Je souris, presque gêné. Ce qui est ridicule ne nous mentons pas, mais c’est aussi un sourire rempli d’émotions. « Je suis ton père après tout. » que je réponds alors que ma main vient se placer sur ma nuque après s’être baladée dans mes cheveux. « Cool. » Il sourit. « Tu penses que je pourrais avoir une barbe comme toi plus tard ? » Cette fois c’est un rire un peu plus franc qui s’échappe d’entre mes lippes. « Oui sûrement, enfin il va falloir que tu sois patient par contre parce qu’il m’a fallu du temps pour réussir à laisser pousser une barbe comme ça. » que je lui réponds en passant une main sur mon menton. « Oui mais les filles elles aiment bien ça, non ? » Là c’est clairement une question destinée à Alex, elle est la seule à pouvoir y répondre. « Vous vous êtes rencontrés comment papa et toi ? » qu’il demande cette fois en regardant Alex. C'est étrange de l'entendre m'appeler papa. Agréable, plaisant mais très nouveau. « Il avait pas une barbe comme ça du coup ? » Oh que non et Alex a elle gardé tout un tas de photos de notre première relation qui le montrent bien.
It's a new dawn, it's a new day, it's a new life for me, Ooh and I'm feelin' good
Parler d'amour, parler de ce que je ressens pour Caleb, je ne pensais pas le faire avec Nathan. Pas de si tôt en tout cas, parce qu'on ne peut pas dire qu'au contraire de mon couple, ma relation avec Nathan soit au beau fixe. Il ne m'aime pas, il me déteste sans doute encore d'ailleurs, même s'il ne me l'a jamais redit. Il ne se montre pas vraiment emballé par ma présence et rare sont nos discussions. Mais, aujourd'hui nous ne sommes que tout les trois et la présence de Caleb semble aider Nathan à accepter ma présence. Il ne me parle pas vraiment, mais il parle à Caleb et ce malgré ma présence, ce qui est un progrès. Il ne me demande pas de les laisser, il ne me demande pas de partir, il s'ouvre un peu et il se montre presque vraiment intéressé par ce que je peux lui dire alors que le sujet est loin d'être un sujet anodin, ou même un sujet sur lequel je sois vraiment très douée. L'amour c'est loin d'être quelque chose sur lequel je suis experte mais j'essaye de lui apporter des réponses en parlant avec mon cœur et si j'ai eu du mal à le comprendre, je sais que mon cœur est rempli d'amour pour Caleb, mais aussi pour nos enfants, même Nathan sauf que c'est encore difficile pour lui de l'entendre, de le comprendre aussi et difficile pour moi de lui dire même si je l'ai déjà fais. Mais, ce n'est pas de ce genre d'amour que l'on parle, mais bien de l'amour entre deux amoureux comme il le dit. Il a une chérie visiblement, encore une d'après Caleb et je découvre de nouvelles choses sur notre fils moi aussi, faut dire que si les enfants de cet âge ne parle pas beaucoup, avec Nathan c'est le silence complet avec moi. Et pourtant, il peut être bavard quand il le veut lui aussi, en démontre les nombreuses questions qu'il nous a posé. Je ne sais pas si j'ai répondu à ses questions, s'il y voit plus clair ou si au contraire tout est plus embrouillé désormais, mais tout ceci devient presque insignifiant quand je l'entends prononcer pour la première fois le mot papa. Tout semble même s'arrêter quelques secondes alors que Nathan réalise qu'il vient de dire ce nom, et que Caleb le réalise aussi, avec sans doute encore plus de surprise que Nathan. Je les regarde, j'assiste à ce moment, et si ça peut sembler con parce que ce n'est pas étonnant en soit que Nathan, onze ans appelle son père en lui disant papa dans notre situation c'est tout sauf anodin. Caleb me regarde brièvement, je lui souris brièvement aussi, mais j'imagine l'émotion qu'il doit ressentir, j'imagine ce mélange d'amour, de fierté, de soulagement aussi sans doute en entendant ce mot prononcé par Nathan pour la première. Je l'imagine aisément parce que c'est ce que je ressentirais si j'étais à sa place, mais on en est loin de cette étape nous deux. Loin du lien qu'ils ont réussi à construire ensemble depuis quelques mois. Caleb et Nathan. Père et fils et ça le devient encore plus à cet instant précis alors que Nathan semble accepter l'idée qu'il ait envie de l'appeler ainsi puisqu'il lui demande s'il peut le faire. C'est qu'il se sent prêt et qu'il en a envie non ? « Oui oui bien sûr. » La réponse n'a rien d'étonnante et si Caleb a un sourit presque gêné, Nathan lui semble soulagé et heureux d'entendre la réponse de Caleb. Je regarde Caleb à nouveau, et moi aussi je lui souris, vraiment heureux pour lui, heureuse de voir que ce lien se renforce encore un peu et que Nathan semble l'avoir définitivement adopté comme père. « Je suis ton père après tout. » Biologiquement, légalement oui il l'est et maintenant c'est aussi dans leur lien que se développe cette relation de père et fils. Ils en ont perdu du temps à cause de moi, mais aujourd'hui ils semblent trouver leur équilibre, ils semblent rattraper petit à petit les années qu'ils n'ont pas eu, même si je sais que rien ne pourra leur permettre de combler ce manque qu'ils ont ressenti par ma faute. Mais, aujourd'hui, Caleb est presque devenu vraiment son père même si la loi lui avait donné ce statut, aujourd'hui Nathan est assez à l'aise avec lui pour l'appeler papa pour lui donner sa confiance et c'est avec finalement un certain naturel que les choses se font. « Cool. » C'est la réponse de Nathan et je réalise qu'il n'a sans doute pas vraiment conscience de tout ce que moi je mets derrière ces mots, derrière ce symbole, puisqu'il rit ensuite. « Tu penses que je pourrais avoir une barbe comme toi plus tard ? » Caleb rit et ça me sort de mes pensées et j'ai l'impression d'avoir manqué un truc, perdue dans mes pensées pendant quelques instants. « Oui sûrement, enfin il va falloir que tu sois patient par contre parce qu’il m’a fallu du temps pour réussir à laisser pousser une barbe comme ça. » Je fronce les sourcils, je le regarde lui et Nathan ensuite et ce n'est que quand Caleb reprends la parole que je comprends un peu de quoi ils sont en train de parler. Ils parlent de barbe, et voilà un sujet sur lequel j'ai des choses à dire, un sujet qui est bien plus léger que le précédent même si finalement ça l'est, c'est moi qui y porte peut-être trop d'importance. « Oui mais les filles elles aiment bien ça, non ? » C'est vers moi que son regard se porte, visiblement aujourd'hui je représente toute la gente féminine aux yeux de Nathan, et à défaut d'être sa mère, je peux au moins répondre à ses questions, pour une fois qu'il m'en pose. « Heureusement toutes les filles n'aiment pas la même chose, mais pour ma part, une barbe bien entretenue je trouve que ça apporte un vrai plus au visage et ça amène un vrai charme. » Ça donne un côté sexy mais je ne me vois pas dire ces mots à notre fils. « Et j'aime beaucoup la barbe de … papa. » J'hésite, ça ne sonne pas naturel mais c'est pourtant ainsi que je parle de Caleb en présence des jumelles, en présence de Mael alors c'est finalement assez logique que je le fasse aussi avec Nathan désormais non ? Mais, je risque d'avoir besoin d'un temps adaptation moi aussi. Je passe ma main à mon tour sur le menton de Caleb et je le regarde quelques instants essayant de voir comment il vit tout ça. « Vous vous êtes rencontrés comment papa et toi ? » De nouveau le mot papa qui prouve que ce n'est pas un hasard et qu'il souhaite désormais utiliser ce mot pour désigner Caleb, et si le mot est toujours assez étonnant venant de lui, sa question l'est aussi et elle m'est clairement destinée. Il devrait pouvoir savoir que c'est le genre de question à poser à son père plutôt qu'à moi s'il veut une réponse courte et concise. Pendant un instant je pense à lui proposer de lire le cadeau que m’a offert Caleb pour notre anniversaire de mariage, mais je me rappelle que certains passages sont clairement pas adaptés à l’âge de Nathan. « On s'est rencontré sur un parking, il a reculé dans ma voiture et quand il te dit qu'il est nul, c'est faux, il a réussi à trouver le courage de me demander mon numéro, en cas de problème avec la voiture d'après lui, et le jour même il m'a invité à aller boire un verre.» La suite c'est peut-être plus de son âge et il ne saura certainement pas que nous avons fini en sous vêtement le premier soir dans l'eau à s'embrasser, il ne saura pas non plus qu'on a couché ensemble le lendemain après avoir bu et fumé un joint. Il y a des choses qu'il ne saura pas. « Et ensuite on s'est revu plusieurs fois avant de réaliser qu'on voulait tout les deux plus qu'être juste amis. » J’édulcore, je simplifie, j'adapte à son âge. « C'est toi qui l'a embrassé en premier ? » Il s'adresse à Caleb et je souris en entendant la question de Nathan parce que je connais la réponse moi et je repense à ce premier baiser dans l'eau. « Il avait pas une barbe comme ça du coup ? » Je lâche un petit rire en regardant Caleb et en secouant la tête. « Non clairement pas, il avait pas de barbe quand je l'ai connu, mais il était jeune, non pas que tu sois vieux chéri. » Que je lui dis en lui souriant et en posant ma main sur sa joue. « J'ai gardé quelques souvenirs et pas mal de photos si tu veux le voir sans barbe et sans cheveux blancs je peux aller te chercher ça. » Je ne sais pas jusqu'à quel niveau Nathan est curieux, et a envie d'en savoir plus mais je lui propose si jamais il le veut. « Tu les as ici ? » Je comprends par sa question qu'il a envie de les voir mais qu'il n'ose pas trop le demander directement et tout en secouant la tête et en lui répondant « oui oui, je vais te chercher le carton, tu pourras fouiller et voir ce que tu veux. » je me lève pour aller chercher l'un des cartons que j'ai ramené il y a quelques jours. Un carton qui ne m'a jamais quitté depuis toutes ces années et qui contient les souvenirs de notre première relation mais aussi de mon ancienne vie. « Tu en as toi des souvenirs ? » J'entends la question de Nathan alors que je sors de la pièce mais je n'écoute pas la réponse de Caleb, puisque je me dirige déjà dans ce qui sera notre future chambre. Je ne mets pas longtemps à trouver le carton au milieu des autres. Il est plus abîmé que les autres, mais il est aussi celui qui a le plus de valeur à mes yeux. Nos souvenirs, tout ce qu'il nous reste de ce que l'on a vécu il y a onze/douze ans sont dans ce carton et je ne pensais pas qu'un jour Nathan, notre fils, demanderait à le voir. Depuis quelques souvenirs plus récents ont rejoins la boite à souvenir de notre relation mais Nathan saura faire la différence au vue de nos têtes, dix ans d'écart ça se voit. Je fouille dedans pour enlever deux trois (ou même un peu plus) d'éléments qui ne sont clairement pas de son âge et que je n'ai guère envie de lui expliquer et je reviens vers eux avec cette boite et un album photo dans les mains. « Tu as eu d'autres amoureuses après qu'elle nous ait abandonné ? » Voilà le genre de questions de la part de Nathan qui rappelle qu'il n'est pas encore prêt de me pardonner totalement, mais c'est surtout en entendant sa question que je m'arrête et que je reste un peu à l'écart avec mon carton et mon album photo en main, parce que je sais que ce sujet est loin d'être un sujet facile et je ne sais pas si je dois être présente ou si ce moment est le leur alors je reste là, derrière la porte à écouter et voir si Caleb a besoin de mon soutien ou s'ils ont besoin de rester tout les deux pour évoquer ce passé de Caleb.
C’est la première fois que Nathan m’appelle ainsi, papa. Pourtant je suis bel et bien son père et me voir réagir ainsi peut sembler peut-être un peu ridicule mais quand on sait qu’il y a un an ce petit garçon n’était même pas encore dans nos vies on comprend pourquoi je suis si heureux de l’entendre m’appeler comme ça. Je suis son père, je le sais et il l’avait déjà plus ou moins accepté quand il m’a donné son accord pour commencer à entamer les démarches de la reconnaissance de paternité. Sauf que là il le dit à voix haute et je pense que c’est une grande avancée dans notre relation à tous les deux. Je suis heureux, je suis ému, peut-être même presque autant que quand nos filles m’ont appelé papa pour la première fois sauf que cette fois, ce nom qu’il m’a donné a une saveur toute particulière. « Heureusement toutes les filles n'aiment pas la même chose, mais pour ma part, une barbe bien entretenue je trouve que ça apporte un vrai plus au visage et ça amène un vrai charme. Et j'aime beaucoup la barbe de … papa. » Par contre entendre Alex m’appeler ainsi en parlant à Nathan ne sonne pas naturel du tout et c’est même presque étrange mais ses paroles me font lâcher un petit rire. « Tu dis ça maintenant mais tu n’as pas toujours aimé. » C’est vers Nathan que je me retourne pour lui expliquer. « Sa première réaction quand elle m’a vu comme ça a été de me demander d’aller me raser. » Et de me couper les cheveux car mes boucles étaient légèrement plus longues à ce moment-là. Cette réaction avait été vexante puisqu’on se retrouvait réellement pour la première fois après plusieurs semaines de séparation par sa cure. Je pense qu’elle a surtout fini par s’y faire plutôt qu’elle ne l’apprécie réellement et ça n’a fait que renforcer le sentiment que j’avais déjà et que j’ai toujours eu : je ne suis pas assez beau pour elle et je ne le serais jamais. Barbu ou pas, cheveux longs courts ou rasés rien de tout ça ne change le fait qu’elle soit beaucoup trop belle et sexy pour être avec un homme aussi simple que moi.
Notre rencontre est maintenant le sujet qui vient piquer la curiosité de Nathan c’est encore une fois papa qu’il m’appelle ce qui me fait toujours sourire un peu plus. « On s'est rencontré sur un parking, il a reculé dans ma voiture et quand il te dit qu'il est nul, c'est faux, il a réussi à trouver le courage de me demander mon numéro, en cas de problème avec la voiture d'après lui, et le jour même il m'a invité à aller boire un verre.» Je ris légèrement quand elle évoque le courage que j’ai pu avoir de lui demander son numéro. « Mais je pensais vraiment te demander ton numéro au cas où il y avait un problème avec le constat. » J’essaie de me justifier bêtement parce que finalement on sait tous les deux qu’au fond ce n’est clairement pas aux voitures que je pensais en lui demander son contact. J’entends Nathan rire un peu ce qui me fait relever les yeux vers lui. Alex met de côté certains détails qui ne regardent que nous et que Nathan n’a pas besoin de savoir. Il est bien trop jeune pour savoir que le soir-même nous nous embrassions en sous-vêtements dans l’eau et qu’à peine vingt-quatre heures après notre rencontre nous avons couché ensemble pour la première fois. Tout ça, ça ne me ressemblait pas et je ne comprenais clairement pas ce qu’il m’arrivait. On a été vite, et je pense que la vitesse avec laquelle nous avons passé des étapes prouve la passion de notre amour. « Et ensuite on s'est revu plusieurs fois avant de réaliser qu'on voulait tout les deux plus qu'être juste amis. » Je souris en la regardant, amusé de voir la manière avec laquelle elle simplifie les choses pour répondre à la question de notre fils et je viens poser un léger baiser sur les lèvres de ma femme. « C'est toi qui l'a embrassé en premier ? » Je grimace tout en secouant la tête de gauche à droite. « Non. C’est Alex qui a fait le premier pas. » Je vois Nathan froncer les sourcils. « Pourquoi ? » « J’ai eu envie de l’embrasser très vite mais j’avais très peu de courage et surtout, je pense que j’avais pas vraiment compris qu’elle m’aimait bien elle aussi. » Quand je lui dis que je n’ai jamais été très doué je pense qu’en voilà la preuve parce qu’avec du recul, voir qu’on était tous les deux très intéressés par l’autre était évident. « T’avais pas vu qu’elle souriait toujours et qu’elle rigolait à tes blagues nulles ? » Il reprend les mots que j’ai utilisé tout à l’heure quand il me demandait comment savoir qu’une fille est amoureuse de nous. Je tourne la tête vers Alex en me pinçant les lèvres mais je finis par rire un peu. « Pas vraiment, non. » Mais il y a certains éléments que Nathan n’a pas et qui expliquent pourquoi je n’avais pas vu tous ces signes. « Non clairement pas, il avait pas de barbe quand je l'ai connu, mais il était jeune, non pas que tu sois vieux chéri. J'ai gardé quelques souvenirs et pas mal de photos si tu veux le voir sans barbe et sans cheveux blancs je peux aller te chercher ça. » Je lève les yeux au ciel, légèrement amusé quand elle me parle de mon âge mais surtout des cheveux blancs que j’ai déjà aujourd’hui. « Tu les as ici ? » « oui oui, je vais te chercher le carton, tu pourras fouiller et voir ce que tu veux. » Mon regard se lève pour l’observer quitter la pièce et oui, cette fois je fais attention à ce que mes yeux ne se posent pas sur ses fesses n’ayant pas vraiment envie que notre fils me voit à nouveau en train de reluquer sa mère et nous pouvons donc reprendre le montage du lit. J’explique à Nathan certaines étapes, je lui montre et par moment je le laisse faire seul tout en faisant attention à ce qu’il ne se blesse pas. « Tu en as toi des souvenirs ? » Est-ce étrange si je me sens quelque peu pris au piège face à cette question ? Je fronce légèrement les sourcils et lui réponds tout en avançant le bricolage. « Dans ma tête, oui. Mais…c’est Alex qui a gardé tout le reste. » Je ne me vois pas vraiment expliquer à notre fils que lorsque sa mère m’a quitté, j’allais tellement mal et je lui en voulais tellement que j’ai jeté tous les souvenirs que j’avais d’elle de nous. « Tu as eu d'autres amoureuses après qu'elle nous ait abandonné ? » Alors ça, je ne m’y attendais pas. Je ne pensais vraiment pas entendre Nathan me demander un jour si Alex a toujours été la seule femme dont j’ai été amoureux ou non. Je me laisse quelques courtes secondes de réflexion, je ne compte pas lui mentir mais je ne sais pas s’il y a des détails que je dois garder pour moi. « Un moment après qu’Alex m’ait quitté même s’il a raison et qu’abandonner serait plus approprié je ne me vois pas utiliser ce terme, j’ai passé un an en Europe pour suivre des stages de cuisine et j’ai rencontré une fille là-bas. On est resté un moment ensemble. » Je m’arrête là, ne sachant pas vraiment jusqu’où je dois aller. « Tu l’as quitté quand Alex est revenue ? » Sans même que je n’y fasse attention sa question m’arrache un soupir. « Non elle est… Morte, partie, décédée ? Comment est-ce que je dois évoquer ce genre de chose avec un enfant de onze ans qui est lui-même passé à côté de la mort ? Pourquoi est-ce qu’Alex n’est pas avec moi pour ça ? Je cherche le mot approprié pour son âge mais je n’en ai pas la moindre idée et j’ai l’impression que le temps que je mets à lui répondre et bien trop long. …morte. » Un mot lâché comme ça et si je sens le regard de Nathan se poser sur moi, de mon côté le mien se lève et je crois apercevoir Alex derrière la porte. « Montre-moi tout ça. » c’est à Alex que je m’adresse en levant la main pour qu’elle me donne la boîte qu’elle tient entre les mains. Je la fouille afin d’y enlever les choses qui ne sont clairement pas de l’âge de Nathan mais je constate qu’elle a déjà fait le tri, alors je glisse la boîte et l’album photos à Nathan. Au moins ces souvenirs occuperont son esprit et pendant qu’il ouvre l’album photos je reprends le montage du lit.
It's a new dawn, it's a new day, it's a new life for me, Ooh and I'm feelin' good
Je ne pensais pas que cette journée prendrait une telle tournure. On devait passer un peu de temps tout les trois à la nouvelle maison pour aménager la chambre de Nathan après l'école et l'emmener à son entraînement de foot, enfin de soccer (désolée pour une anglaise c'est dur d'appeler ça soccer). Et je ne pensais pas assister à la première fois ou Nathan appelle Caleb avec le mot papa. Je ne pensais pas non plus apprendre que notre fils a une nouvelle chérie, ni même l'entendre nous questionner sur l'amour, sur ce que c'est, sur ce que l'on ressent mais c'est bien le cas et il me questionne aussi, ce qui est encore plus surprenant finalement. « Tu dis ça maintenant mais tu n’as pas toujours aimé. » Je sais à quoi il fait référence mais je lève les épaules en l'écoutant expliquer les choses à Nathan. « Sa première réaction quand elle m’a vu comme ça a été de me demander d’aller me raser. » Je ne peux pas nier, c'est la vérité et comme pour me faire un peu pardonner de cette maladresse je dépose un baiser sur sa joue tout en caressant sa barbe et j'amène une précision quand même. « C'était pour t'embêter que j'ai dis ça et c'était la faute des hormones aussi. » A la fois vraie, à la fois faux, et je trouve une autre excuse nouvelle celle ci et loin d'être vraie non plus mais qui rappelle quand même que j'étais en cloque à ce moment, sans le savoir. Mais je n'avais pas l'habitude de le voir avec une barbe si fournie comme il l'a désormais. C'était une barbe plus fine, plus taillée, et ça me plaisait beaucoup. Mais, désormais, je sais que je le préfère ainsi et quand il se rase pour entretenir sa barbe, je réalise encore plus que la barbe lui donne un côté encore plus sexy. « Je te préfère même nettement avec désormais. » Je ne sais pas s'il va me croire mais c'est plus que sincère, même si je l'aime aussi sans parce que c'est Caleb et il n'y a rien qui pourrait changer ce que je ressens pour lui, ni changement de barbe ou de coupe de cheveux. « Je t'aime aussi sans. » Que j'ajoute tout de même réalisant que mes mots ne sont peut-être pas trop clairs et que ça pourrait être mal interprété de sa part. Il doute de lui, je le sais. Il doute de ses qualités, de son physique, de ce qui peut plaire chez lui, alors je veux juste pas qu'il pense que si je le préfère nettement avec sa barbe, ça ne signifie pas que je ne l'aime pas sans barbe pour autant.
Il n'avait pas de barbe quand on s'est rencontré et c'est pourtant à ce moment là que je suis tombée amoureuse de lui. Pas le jour de notre rencontre, enfin j'en avais pas conscience que dans l'eau ce soir là, je venais d'embrasser celui qui pendant des années occuperait mes pensées, celui pour qui j'apprendrais à aimer, à dire je t'aime. Je ne le savais pas et pourtant aujourd'hui quand j'y repense je souris avec tendresse en repensant à ces deux jeunes adultes que l'on était, perdus, innocents, inconscients aussi. Je ne peux pas raconter tout ça à Nathan, mais il me demande notre rencontre et je lui explique vraiment la première rencontre, qui n'a rien de sexy, de romantique ou de spéciale finalement. Un coup de sort, du destin, du hasard peu importe mais on était pas voué à se rencontrer, pas du tout et pourtant nos vies se sont liées l'une à l'autre et voilà que douze ans plus tard nous parlons de notre rencontre à notre fils de onze ans. « Mais je pensais vraiment te demander ton numéro au cas où il y avait un problème avec le constat. » Je secoue la tête amusée par sa réponse et sa justification. Nathan rit lui aussi, et ça prouve bien que Caleb n'est pas crédible du tout. « Mais oui chéri, on y croit. Quand tu m'as invité à boire un verre c'était aussi pour parler du constat bien sur. » Je ris un peu, je le regarde en souriant amusée de ce moment que l'on passe tout les trois, ils sont rares ces moments alors j'en profite et ce souvenir est agréable, très agréable même. Et je ris encore quand Nathan demande à Caleb si c'est lui qui m'a embrassé en premier. « Non. C’est Alex qui a fait le premier pas. » Comme bien souvent d'ailleurs dans notre histoire, je crois que je suis juste moins patiente que lui. « Pourquoi ? » « J’ai eu envie de l’embrasser très vite mais j’avais très peu de courage et surtout, je pense que j’avais pas vraiment compris qu’elle m’aimait bien elle aussi. » Ca nous a valu quelques moments d'incompréhensions compliqués pour nous mais il est loin d'être le seul responsable. « T’avais pas vu qu’elle souriait toujours et qu’elle rigolait à tes blagues nulles ? » Caleb me regarde et il rit à la remarque de Nathan, et je l'imite mais ça montre que Nathan a bien écouté les choses. Il nous regarde visiblement surprit par notre attitude, il semble pas comprendre pourquoi on rit mais il ne demande pas et Caleb lui réponds. « Pas vraiment, non. » Il a mit du temps à comprendre, j'ai mis du temps à lui dire aussi que je l'aimais bien, que je l'aimais tout court. « Faut dire qu'à ta décharge, j'avais même pas conscience moi non plus de t'aimer bien, enfin genre vraiment vraiment bien. » J'avais conscience de ressentir un truc spécial en sa présence, de penser à lui souvent, d'avoir envie de l'embrasser tout le temps, d'avoir même envie de lui très vite, mais je ne croyais pas en l'amour, je ne savais pas ce que c'était alors si moi j'y croyais pas, si moi j'avais pas conscience de mes sentiments, dur de lui reprocher de ne pas avoir compris non ? « Ca n'a pas été simple pour lui tu sais, à l'époque on ne savait pas ce que c'était d'être amoureux, et j'ai mis du temps avant de vraiment comprendre tout ça. » C'est aussi pour ça que Nathan ne doit pas s'inquiéter à onze ans de ne pas ressentir et vivre l'amour comme nous pouvons le faire à plus de trente ans et avec une histoire aussi forte que la notre. Ca n'a pas été simple, mais aujourd'hui, rien, ni personne ne peut remettre en doute notre amour, ni histoire, ou notre famille. Et il a le droit, et plutôt intérêt de m'embrasser souvent parce que j'aime ça, et ça je suis sur qu'il l'a comprit désormais.
Je propose à Nathan de voir des photos de Caleb jeune, de Caleb sans barbe et il accepte alors je les laisse quelques minutes pour aller chercher le carton de souvenir que je trie rapidement enlevant toutes les choses non appropriées. Je pense que je mets un peu trop de temps puisque quand je reviens dans la chambre, Nathan parle à la fois de son abandon et des amoureuses de Caleb, deux sujets sur lesquels je ne suis pas forcément très à l'aise. Caleb ne l'est pas forcément non plus, je le sais mais si Nathan a demandé en mon absence c'est peut-être qu'ils ont besoin d'être tout les deux, alors j'attends, ma boite en main, à côté de l'entrée de la chambre de Nathan. Discrètement, je les écoutes, ou plutôt j'écoute le silence de quelques secondes qui suit cette question. « Un moment après qu’Alex m’ait quitté, j’ai passé un an en Europe pour suivre des stages de cuisine et j’ai rencontré une fille là-bas. On est resté un moment ensemble. » Une fille, Victoria et oui il a été amoureux, oui il a été très amoureux après moi, avec des projets de couples, de famille avec cette fille mais il ne détaille pas les choses Caleb. Juste qu'ils sont restés un moment ensemble. « Tu l’as quitté quand Alex est revenue ? » C'est une très bonne question ça Nathan, est-ce qu'il l'aurait quitté si elle n'était pas décédée, est-ce qu'il aurait renoncé à sa vie rêvée avec son ex-fiancée si la vie ne lui avait pas forcé à la faire ? Est-ce que mon retour aurait changé quelque chose ? C'est une question, ou plutôt des questions que je me suis posée sans jamais les poser à Caleb. A quoi bon ? Elle est morte Victoria et je suis là c'est tout ce qui est concret finalement. « Non elle est…» Le temps semble s'être arrêté dans la pièce, je regarde à l'intérieur je vois Nathan qui regarde Caleb en fronçant les sourcils devant le long silence. Il veut savoir ou elle est et surtout pourquoi ce suspense. J'hésite à intervenir, à entrer et à venir sortir Caleb de cette situation et je fais même un pas vers la chambre pas du tout à l'aise à l'idée de m'immiscer dans cette discussion mais je n'ai pas envie non plus d'être lâche et de laisser Caleb se débrouiller, alors que moi je sais ou est Victoria. Je sais ce qu'il cherche à dire et qu'il ne semble pas réussir à dire. Je sais à quel point ce sujet est difficile pour Caleb aussi. La mort. Et ce qui est difficile pour moi c'est la mort de son ex-fiancée, celle de qui j'ai pris la place. J'ai toujours le carton de nos souvenirs dans les mains et pourtant ça ne me semble plus approprié parce qu'il y a autre chose qui se joue à cet instant. « …morte. » Caleb ouvre la bouche, il parle et le mot semble refroidir l'air d'un coup mais il ne semble pas paniquer, il semble même rester calme malgré le regard que Nathan pose sur lui. Un regard plein de surprise, de tristesse et surtout de questionnement. Je ne le vois froncer les sourcils et ouvrir la bouche plusieurs fois mais il ne dit rien. Je ne sais toujours pas si je dois entrer ou pas et ce n'est que quand je croise le regard de Caleb que je comprends qu'il n'a pas envie de rester seul avec Nathan. « Montre-moi tout ça. » Il m'invite même à les rejoindre et je lui tends la boite en espérant que ça suffira à distraire Nathan et à éviter à Caleb de trop cogiter sur la mort de son ex-fiancée. « Tiens si tu veux voir à quoi tu ressembleras dans dix ans. » Que je dis à Nathan tout en lui tendant une photo de nous deux bien jeune. Faut dire qu'il ressemble tellement à Caleb, que si la ressemblance reste aussi prononcé, il pourra presque se voir dans dix, vingt ans même. Je tente de faire comme si je n'avais pas entendu leur début de conversation, de détourner l'attention de Nathan et peut-être celui de Caleb et pourtant je ne peux m'empêcher de regarder Caleb avec une inquiétude dans le regard. « Ça va ? » Que je lui glisse en me plaçant derrière lui. Et, alors qu'il occupe ses mains à monter le lit, mes bras viennent faire le tour de son corps pour le serrer contre moi. Je regarde Nathan, il nous regarde, il a sorti quelques trucs du carton mais c'est Caleb qu'il regarde désormais. « Tu es resté combien de temps avec elle ? » Elle, ce n'est pas moi et je le sais, c'est de Victoria dont il parle, de cette femme dont il ne sait qu'une chose c'est qu'elle est morte. Je lâche Caleb mais je viens caresser son bras avec tendresse et approcher ma main de la sienne pour qu'il sente que je suis là pour lui. « Elle est morte comment ? » Cette question est peut-être maladroite mais il a onze ans Nathan, il ne sait pas ce qu'il peut demander ou non et moi je ne sais pas ce que Caleb peut dire ou non, ce dont il se sent prêt à parler. « Tu l'as aimé et pourtant y'a pas de photo d'elle dans la maison, quand les gens meurent on les remplaces et on les oublie ? C'est ça quand on est mort, on disparaît, on existe plus ? » Bien sur qu'il se pose des questions, bien sur que la mort n'est pas un élément anodin, pas une information anodine pour Nathan qui à onze ans a déjà flirté avec la mort et je sens que sa question ne le laisse pas indifférent et si pour les autres c'est à Caleb de lui expliquer, de lui raconter ce qu'il veut lui dire ou non, pour cette question j'ai peur que ce soit trop pour Caleb. Je n'ai aucune idée de ce que je peux dire à Nathan, la mort c'est pas quelque chose à laquelle j'aime penser. Je ne suis pas croyante, je ne sais pas forcément gérer les deuils, je trouve la mort cruelle et injuste et j'évite souvent de faire face. Le déni c'est bien pour éviter de souffrir. Mais, qu'est-ce que je peux dire à Nathan ? Certainement pas ça. Pas ma vision de la mort, pas ma façon de gérer les choses, ce n'est pas sain, pas rassurant même mais est-ce qu'il a besoin d'être rassuré ou d'avoir une vraie réponse ? « Tu n'as pas besoin de photo pour penser aux personnes qui ne sont plus là Nathan. On oublie jamais quelqu'un qu'on a aimé, petit à petit on apprends à vivre sans la personne mais elle continue à vivre dans nos pensées, dans nos souvenirs. » Il n'y a pas de photos de Victoria chez nous mais je sais qu'il y pense Caleb. Comme je pense à certaines personnes dont je n'ai pas de photos accrochées chez nous non plus. « Il y a des croyances qui disent que même mort, tu existes toujours tant qu'une personne sur terre pense à toi. Je sais pas si c'est vrai, mais si quelqu'un a compté dans ta vie, tu auras toujours une place, un temps pour penser à elle et pour qu'elle ne disparaisse pas totalement, et ce même si tu as refais ta vie et que tu es heureux. » Je pense à Rachel à ce moment, et même si je ne le veux pas, je pense à elle toujours. Je pense à ma mère aussi. Je pense aux personnes que j'ai perdu, je pense à ce que la mort représente, je pense à ce qu'un enfant de onze ans pourrait comprendre, entendre, mais j'en sais rien finalement et je me dis que c'est pas un sujet à avoir avec un enfant si jeune non ? La mort, j'étais pas prête pour ça et si je suis mal devant cette discussion, je regarde du coin de l'oeil Caleb pour m'assurer qu'il ne craque pas, parce que ce genre de discussion a souvent générer une réaction forte chez lui.
« C'était pour t'embêter que j'ai dis ça et c'était la faute des hormones aussi. » Oh non je pense qu’elle n’aimait sincèrement pas ce changement de look et si je ne me trompe pas il me semble même l’avoir écouté et m’être rasé dès le lendemain. Quant aux hormones je pense qu’elle sait très bien qu’en étant enceinte d’environ une semaine comme elle l’était à ce moment-là, ils n’ont pas encore un vrai rôle dans ses comportements ou changement d’humeur. Je pense que le regard que je lui lance parle pour moi-même mais j’ajoute à cela un roulement de yeux. « Je te préfère même nettement avec désormais. » Je sais qu’aujourd’hui elle aime me voir avec cette barbe ou que du moins dans le pire des cas elle s’y est habitué et c’est maintenant les rares fois où je me rase entièrement que j’ai droit à une réflexion de sa part. « Je t'aime aussi sans. » Je tourne le visage vers elle pour lui sourire doucement avant de venir poser mes lèvres sur sa joue. Je sais que ma barbe ajoute des sensations différentes à tous ces types de baisers. Que ce soit sur la joue, sur les lèvres ou sur toutes les autres parties de son corps. Sensation qu’elle apprécie même selon ce qu’elle a déjà pu me dire dans le passé.
Contrairement à aujourd’hui lorsque nous nous sommes rencontrés je n’étais pas barbu mais mis à part ce changement il n’y en a pas eu beaucoup d’autres. J’ai toujours du mal à croire qu’une femme comme Alex ait choisi un homme comme moi pour faire sa vie et j’ai encore conscience de la chance que j’aie de l’avoir à mes côtés tous les jours. « Mais oui chéri, on y croit. Quand tu m'as invité à boire un verre c'était aussi pour parler du constat bien sur. » Mon rire se mélange à celui d’Alex et c’est en secouant la tête que je lui réponds. « Pour le coup là non, clairement pas. C’était pour me faire pardonner. Et aussi parce que je mourrais d’envie de passer du temps avec toi et que j’avais passé toute la journée à penser à toi. » Je lui avoue, mais ce n’est pas une découverte pour elle car c’est loin d’être la première fois que je lui dis tout ça. Sauf qu’aujourd’hui Nathan est curieux et nous pose beaucoup de question sur le début de notre histoire et sur l’amour en général et mes réponses à ses interrogations ne font que lui trouver ô combien je n’étais pas doué. « Faut dire qu'à ta décharge, j'avais même pas conscience moi non plus de t'aimer bien, enfin genre vraiment vraiment bien. » Donc comment est-ce que je pouvais comprendre les sentiments d’Alex alors qu’elle-même ne me voyait que comme un simple ami au tout début ? J’étais nul et je l’ai toujours été avec les filles mais avec Alex je l’étais encore plus parce qu’elle m’envoyait beaucoup de signaux contradictoires. Comme cette fameuse soirée chez moi devant le titanic où elle me disait à quel point l’amour était ridicule et qu’elle n’y croyait absolument pas tout en terminant en m’avouant aimer passer du temps avec moi et ne jamais s’être sentie aussi bien avec quelqu’un d’autre. J’étais perdu je n’y comprenais rien et même aujourd’hui avec du recul je suis sûr qu’avec autant de signaux contradictoires je serais tout autant perturbé. « Ca n'a pas été simple pour lui tu sais, à l'époque on ne savait pas ce que c'était d'être amoureux, et j'ai mis du temps avant de vraiment comprendre tout ça. » Si je ne savais pas non plus ce que signifiait être amoureux j’ai très vite compris que je l’étais mais je sais que ce n’était pas son cas. « Enfin, dans tous les cas tu as l’air bien plus doué que moi pour ça. Tout ce que je te demande c’est d’être gentil avec les filles, de toujours les respecter et surtout de ne jamais les forcer à faire quoi que ce soit. » Je lui répète ces mots que je lui ai déjà dit plusieurs fois mais je veux m’assurer qu’il ait bien compris et c’est en hochant la tête qu’il répond. « Promis. »
Après un moment passé avec nous Alex nous abandonne pour partir chercher un album photos et une boîte dans laquelle elle a rangé tous les souvenirs de notre première relation. Nathan se montre comme à son habitude curieux en me questionnant sur les autres relations que j’ai eues. Et elles n’ont pas été nombreuses, c’est donc forcément de Victoria dont je lui parle et je sens que le temps que je mets à trouver le bon mot pour parler de sa mort est beaucoup trop long. « Tiens si tu veux voir à quoi tu ressembleras dans dix ans. » Je relève le regard rapidement sur Nathan qui feuillète l’album et si j’aurais aimé regarder les photos défiler avec lui je sais que nous n’avons plus beaucoup de temps pour terminer son lit avant qu’il ne soit l’heure de le conduire à son entraînement de foot. « Ça va ? » Je sens ses bras s’enrouler autour de mon corps et je tourne le visage vers elle pour venir l’embrasser rapidement sur les lèvres. Parler de Victoria ne me dérange pas vraiment bien que je ne m’attendais pas à devoir le faire avec Nathan aujourd’hui mais évoquer la mort est maintenant une chose bien trop compliquée. « Tu es resté combien de temps avec elle ? » Concentré sur les pièces de son lit que j’avais dans les mains c’est donc vers lui que je relève le regard et bêtement il me faut quelques secondes pour comprendre le sens de sa question. « Cinq ans. » Ses yeux s’écarquillent. « C’est beaucoup cinq ans ! » Je grimace en levant les épaules tout en le regardant. « Oui et non, sur toute une vie cinq ans c’est finalement pas grand-chose. » Je sens Alex bouger pour venir glisser à côté de moi et poser sa main sur la sienne, je sais qu’elle est là, tout prêt, ses gestes me le montrent. « Elle est morte comment ? » Je sais qu’il ne cherche pas du mal avec sa question mais je ne peux m’empêcher de soupirer légèrement en entendant ses mots. « Dans un accident de voiture. » Et non je n’ai pas envie de lui avouer que je suis le responsable de sa mort, ni même que j’ai bien failli perdre la vie ce soir-là moi aussi encore moins que j’ai longtemps eu en tête que j’aurais préféré mourir à sa place. Il est bien trop jeune pour entendre tout ça et je n’ai tout simplement pas envie d’en parler. « Tu l'as aimé et pourtant y'a pas de photo d'elle dans la maison, quand les gens meurent on les remplaces et on les oublie ? C'est ça quand on est mort, on disparaît, on existe plus ? » Encore une fois il cherche simplement à comprendre et je ne lui en veux pas mais nous commençons tout juste à entrer dans le sujet exact que je ne voulais pas aborder. La mort, l’après. De nouveau je souffle légèrement mais cette fois ma main vient masser ma nuque sans pour autant que je ne lui réponde. Je cherche mes mots. Qu’y-a-t-il après la mort ? Je n’en sais rien, personne ne peut le savoir. Je me souviens avoir dit à Prim que je pensais qu’il n’y avait rien et que c’était le vide total, le noir et je le pense encore. J’y avais même ajouté y voir comme une sorte d’apaisement dans la mort mais aujourd’hui c’est tout le contraire. « Tu n'as pas besoin de photo pour penser aux personnes qui ne sont plus là Nathan. On oublie jamais quelqu'un qu'on a aimé, petit à petit on apprends à vivre sans la personne mais elle continue à vivre dans nos pensées, dans nos souvenirs. Il y a des croyances qui disent que même mort, tu existes toujours tant qu'une personne sur terre pense à toi. Je sais pas si c'est vrai, mais si quelqu'un a compté dans ta vie, tu auras toujours une place, un temps pour penser à elle et pour qu'elle ne disparaisse pas totalement, et ce même si tu as refais ta vie et que tu es heureux. » Je regarde Alex apporter quelques éléments de réponse à Nathan et j’avoue être étonné de sa prise de parole. Positivement, clairement. Parce qu’elle se positionne et surtout je comprends et je me retrouve totalement dans ce qu’elle lui dit. Mes doigts s’entremêlent aux siens et je trouve enfin le courage de reprendre la parole pour moi aussi répondre à Nathan. « J’ai des photos d’elle, tu sais. Et pleins de souvenirs que j’ai gardés mais je ne les expose pas par respect pour Alex. Quand tu perds une personne que tu as beaucoup aimé tu ne pourras jamais la remplacer, comme Alex te l’a dit on apprend juste la vie sans elle. » Je reprends rapidement le montage de son lit qui ne sera définitivement pas terminé car il ne nous reste plus beaucoup de temps et après avoir jeté un coup d’œil rapide à mon portable pour avoir l’heure je profite du temps pour changer complètement de sujet. « Tu vas te changer Nate ? Il faut qu’on parte dans cinq minutes si tu veux arriver à l’heure à ton entraînement. » « Je pourrais mettre la musique que je veux dans la voiture ? » J’acquiesce d’un signe de tête et attends qu’il soit parti se changer pour me tourner vers Alex et l’embrasser sur la joue. « Merci mon amour. » Merci de ne pas m’avoir laissé gérer tout ça seul comme elle l’a fait au tout début en entendant Nathan me questionner sur les autres femmes avec qui j’ai pu avoir une relation.
It's a new dawn, it's a new day, it's a new life for me, Ooh and I'm feelin' good
« Pour le coup là non, clairement pas. C’était pour me faire pardonner. Et aussi parce que je mourrais d’envie de passer du temps avec toi et que j’avais passé toute la journée à penser à toi. » Je ne suis pas surprise par les mots de Caleb, il me l'a déjà dit et pourtant je lui souris et je viens même déposer un baiser sur sa joue en guise de réaction à ses mots. « Tu t'es bien fais pardonner depuis le temps. » Les mots sont murmurés au moment du baiser pour que seul Caleb puisse les entendre parce que si ça aurait pu être une phrase lambda, le ton avec lequel je lui glisse ces mots n'a rien d'innocent. Et le temps a aussi eu un impact assez grand sur nous, notre la façon dont nous avons compris ce qu'était l'amour, ce que c'était d'être amoureux et si Nathan semble curieux, je ne l'étais clairement pas à son âge et j'ai mis du temps avant de comprendre ce que ça voulait dire qu'aimer. J'ai mis tellement de temps que ça aurait pu être compliqué pour Caleb, mais on s'en est sorti finalement. Lui trop rapide, moi pas assez, on a réussi à apprendre à s'aimer, à découvrir l'amour ensemble et c'est tout ce qui compte finalement. Nous n'étions pas doué tout les deux mais nous avons réussi à nous aimer même si j'ai fini par tout gâcher. « Enfin, dans tous les cas tu as l’air bien plus doué que moi pour ça. Tout ce que je te demande c’est d’être gentil avec les filles, de toujours les respecter et surtout de ne jamais les forcer à faire quoi que ce soit. » Caleb est plutôt bien placé pour parler parce qu'il fait parti de ces hommes respectueux, de ces hommes avec des valeurs, et tout les hommes que j'ai pu croiser n'avaient pas toujours la même attitude que Caleb, le même respect et la même façon de voir les choses. Mais, c'est aussi une discussion importante que Caleb et Nathan doivent avoir, qu'ils ont d'ailleurs déjà eu si j'en crois les mots de Nathan, mais c'est aussi là une belle preuve que leur lien père/fils se développe à vitesse grand V.
Victoria, voilà le sujet de discussion entre eux quand je reviens avec mon carton. Enfin pas vraiment elle, pas directement elle, mais le fait que Caleb ait été amoureux d'une autre. Le fait aussi et surtout qu'elle soit … morte. Je ne sais pas trop quelle est ma place dans tout ça et si je reste un peu en retrait, c'est Caleb qui m'invite à les rejoindre et je le fais ne comptant pas le laisser se débrouiller seul face aux questions de Nathan, même si je ne suis clairement pas la mieux placé pour intervenir dans cette discussion. « Tu es resté combien de temps avec elle ? » La encore il met du temps à répondre Caleb et Nathan attends la réponse. Je crois que moi aussi. Je la connais, sûrement, mais je l'ai oublié aussi. Enfin presque, ou plutôt j'aimerais avoir oublié. « Cinq ans. » « C’est beaucoup cinq ans ! » Voilà pourquoi j'aimerais avoir oublié cette info. Cinq ans c'est beaucoup oui. « Oui et non, sur toute une vie cinq ans c’est finalement pas grand-chose. » Oui c’est beaucoup cinq ans. Il a raison Nathan. Cinq ans c’est long. C’est plus que notre histoire à Caleb et moi. C’est vraiment long cinq ans et ça me prouve ou rappelle, qu’il devait être vraiment heureux avec elle pour avoir passé autant de temps avec elle. Il relativise le temps, il relativise le fait que cinq ans ce soit pas si long et pourtant c’est le cas. Surtout que je sais que les cinq ans auraient pu être toute une vie si le destin en avait pas décidé autrement. Mais, ce n’est pas le sujet. Ni la longueur de sa dernière relation ni ce que je ressens d’ailleurs. Nathan se questionne, Nathan pose des questions. Il a onze ans, il ne se doute pas de ce que ses questions peuvent provoquer ou entraîner, ni même qu’il évoque la, le sujet le plus difficile et douloureux pour Caleb. La mort de Victoria. L’accident. Et je pourrais répondre à la question de Nathan, je connais les circonstances de la mort de Victoria mais je ne sais pas ce que Caleb veut lui dire. Je ne sais pas jusqu’à où il veut parler de son passé à Nathan. Je ne sais pas si j'ai le droit de trahir son passé en parlant à sa place. Ce n'est pas à moi de la faire, et je fais ce que je peux pour le soutenir, pour être là pour lui mais je ne peux pas répondre à sa question. « Dans un accident de voiture. » La réponse est courte, brève, aucun détail même si je doute que ce soit vraiment adapté à Nathan ce genre de détail, mais Caleb n'évoque pas les circonstances. Il ne précise pas que c'était lui qui conduisait, et je crois que c'est mieux ainsi parce que je sais qu'il s'en veut encore et je ne pense pas que Nathan ait besoin de savoir tout ça. Pas maintenant du moins. Je serre à nouveau la main de Caleb en guise de soutien, pour lui rappeler qu'il n'est pas seul pour gérer tout ça et que je suis là s'il a besoin même si en ce moment je sais qu'il aurait sans doute besoin qu'une autre personne soit là, celle dont on évoque la mort. Mais, elle est morte dans cet accident et je sais que cet événement a marqué à vie Caleb, que ça l'a changé aussi et si je n'aime pas toujours voir ce changement en lui, je sais que ce genre de sujet le fragilise énormément et quand Nathan évoque la mort, je crains de voir Caleb craquer. Je crains que ce soit trop pour lui parce que je l'ai déjà vu paniquer à ce sujet plusieurs fois, alors je prends sur moi et je réponds à Nathan. Du moins j'essaye de lui répondre sur un sujet dont je ne parle pas normalement. La mort, l'après, le deuil, la vie après la mort, continuer à vivre sans une personne que l'on a aimé, je n'ai pas envie de faire face à tout ça mais Nathan m'y oblige en quelque sorte. Je ne sais pas si ce sont mes mots ou Nathan qui nous regarde toujours, mais Caleb prends la parole à son tour et j'avoue que ça m'étonne et m'inquiète un peu aussi. « J’ai des photos d’elle, tu sais. Et pleins de souvenirs que j’ai gardés mais je ne les expose pas par respect pour Alex. Quand tu perds une personne que tu as beaucoup aimé tu ne pourras jamais la remplacer, comme Alex te l’a dit on apprend juste la vie sans elle. » J’ai beau l’avoir dis ou presque dis en ces termes, entendre mon mari parler d’une autre femme qu’il a beaucoup aimé et qu’il ne pourra jamais remplacer, c’est loin d’être la chose la plus sympathique et agréable. Je sais que je suis responsable du fait qu’il n’ait pas de souvenirs d’elle, de photos d’elle chez nous et la remarque de Nathan et même un peu celle de Caleb me ferait presque culpabiliser. Pourtant ça devrait me ravir puisqu’il le fait par respect pour moi. Mais pas parce qu’il en a envie. En même temps pourquoi aurait-il envie de ne plus avoir de photo de son ex qu’il ne pourra jamais remplacé ? Je sais que je n'ai pas à penser ça, à réagir comme ça, à lui en vouloir d'avoir existé dans la vie et dans le cœur de Caleb, comme je ne peux pas lui en vouloir d'avoir toujours une partie du cœur de Caleb, mais je n'aime pas l'entendre parler d'elle, c'est comme ça et je crois que je vais devoir m'y faire et apprendre à gérer ça toute seule. Caleb se concentre sur le montage du lit, sans doute une manière de montrer qu'il n'a plus envie de cette discussion et je crois que Nathan le comprends puisqu'il continue à sortir des trucs du carton sans poser plus de question.
Moi je regarde Caleb, je veux m'assurer qu'il aille bien, ou du moins aussi bien que possible au vu de la discussion que nous venons d'avoir, mais il ne semble pas avoir du mal à respirer ce qui en soit est une preuve rassurante de son état. « Tu vas te changer Nate ? Il faut qu’on parte dans cinq minutes si tu veux arriver à l’heure à ton entraînement. » « Je pourrais mettre la musique que je veux dans la voiture ? » Il n'a pas l'air plus perturbé que ça par cette discussion en tout cas. Je me relève pour lui donner son maillot, son short et ses chaussettes que j'ai sorti du carton et une fois Nathan sorti de la chambre, je sens les lèvres de Caleb se poser sur ma joue et je lui souris. « Merci mon amour. » Je lève les épaules, je n'ai pas l'impression d'avoir fait grand chose finalement, enfin rien qui mérite qu'il me remercie mais ce bref contact de ses lèvres sur ma joue me fait du bien. M'apaise, me rassure, me fait oublier les émotions que j'ai pu ressentir, cette insécurité que je ressens quand on évoque tout ça, et toutes les émotions qui je n'ai toujours pas vraiment accepté ou géré. J'oublie tout ça et c'est à mon tour de venir déposer mes lèvres sur son visage mais c'est sur ses lèvres que les miennes ont choisi de se poser pour un baiser tendre et doux alors que mes mains glissent sur sa nuque. Je me sens bien auprès de lui, je me sens bien malgré la discussion que l'on vient d'avoir avec Nathan, je me sens bien parce que je suis avec lui et je sais qu'il va bientôt partir mais je profite des cinq minutes que j'ai en tête à tête avec lui. « Il t’a appelé papa, je suis vraiment contente pour vous deux. » C’est une réelle preuve qu’entre eux les choses vont biens, que leur relation est plus que bonne et je préfère me concentrer là dessus que sur le reste de la discussion. Ni sur Victoria. Ni sur mes parents. Ni sur la mort. Je ne veux pas penser à tout ça. « Je pensais pas qu’on aurait à faire face aux questions aussi sérieuses aussi vite. Bientôt il va te poser des questions sur le sexe. » Je le dis en souriant, avec un air amusé et léger mais pourtant cette discussion n’a pas été simple et fut loin d’être légère et je cache un peu mes émotions derrière cette remarque non sérieuse. « Mais de rien, je suis là pour vous. » Pour Caleb, pour Nathan. Je suis là pour eux quand ils ont besoin, je n’ai pas réussi à être présente pour eux il y a onze ans, je le suis aujourd’hui et j’essaye d’assumer ce rôle même si cette discussion n’avait rien de très agréable, même si je sais que d'autres peu agréables arriveront encore mais je préfère laisser ça derrière moi et alors que Nathan l'appelle déjà, je l'embrasse une dernière fois avant de le laisser partir. Je laisse Nathan et Caleb partir tout les deux pour l’entraînement de Nathan tout en rangeant un peu le bordel que Nathan a laissé en sortant les souvenirs de la boîte. Je regarde les photos en repensant aux moments où elles ont été prises. Je vois les billets de concerts, de cinéma, de musée, de parc d’attractions, toutes ces choses que l’on a fait ensemble. Je relis certains mots écrits sur des posts its qui ne collent plus mais sur lesquels l’encre n’a pas disparu. Les petits mots d’amour, ceux du quotidien, les petits dessins qui accompagnaient mes mots, les je t’aime écrit sur le papier. Je repense à nous. A notre histoire qui aurait pu être magnifique si je n’avais pas tout gâché et à tout le chemin parcouru pour en arriver jusque là. Je repense à lui, à nous. A notre première soirée chez lui. A toutes nos premières fois. A nos ratés mais aussi nos réussites. Il y en a eu beaucoup à l’époque mais aujourd’hui quand je pense à nos plus belles réussites, je ne peux pas penser à autre chose qu’à nos enfants. Ils sont sans aucun doute ce que j'ai de plus précieux, ma plus belle réussite, ma plus grande fierté aussi et dire qu'il a onze ans j'ai cru qu'être loin de Nathan serait pour le mieux pour lui, que je serais dangereuse pour lui, que jamais je ne pourrais être une mère. Aujourd'hui c'est mon meilleur rôle, celui qui me comble, qui me donne la force de faire face à tout. Ce rôle de mère mais aussi ce rôle de femme pour Caleb. Ils sont tout ce que j'ai et si on a traversé beaucoup d'épreuves pour en arriver là, je suis fière de ce que nous avons accompli. Je suis fière et heureuse et je ne veux pas que le passé, ou les absents viennent perturber ce présent si agréable. Une fois le contenu de la boite rangée, c'est avec une idée en tête et l'envie de laisser cette discussion vraiment derrière moi que je me dirige dans notre chambre, enfin ce qui sera notre chambre parce que pour le moment ça ne l'est pas vraiment. Je pose le carton dans un coin, soigneusement rangé, et c'est dans un autre carton que je fouille un peu. J'allume quelques bougies et quand j'entends la voiture se garer dans l'allée, je me dirige vers la cuisine et j'attends qu'il rentre. « Il est courant d’avoir des cadeaux pour une crémaillère, qu’est-ce que tu dirais que je sois ton cadeau ? » Une entre en matière on ne peut plus directe je crois mais je ne veux pas nous laisser une seconde pour penser à autre chose qu'à ce moment. Debout face à lui, une simple chemise à moitié fermée qui laisse entrevoir mon corps nu sous cette chemise. Voilà comment je le reçois. Un cadeau à moitié emballé qui ne demande qu’elle être déballée. Je m’offre à lui, sans vraiment même faire monter le désir ou l’excitation chez lui, je lui donne une vision qui devrait suffire a l’exciter un peu, du moins je l'espère mais au moins je vais bien vite voir s'il a toujours envie de ce moment ou si ces dernières discussions l'ont refroidi jusque dans le caleçon. « C’est ton domaine, ton territoire, je suis à tes ordres chef. » Je viens ouvrir un autre bouton de la chemise pour laisser apparaitre un plus grand décolleté encore. « Qu’est-ce que je peux faire pour te servir ? » Mes lèvres qui se posent sur son menton et qui descendent dans son cou j’embrasse sa peau avec douceur et en prenant mon temps mais en laissant ma langue se joindre à mes lèvres pour lui donner un peu plus de sensations.
« Il t’a appelé papa, je suis vraiment contente pour vous deux. » Je ne pensais sincèrement pas que Nathan m’appellerait papa aujourd’hui ni même dans les prochains jours. J’ai bien senti que plus les jours passent plus notre relation s’améliore et prend de l’importance mais clairement pas au point qu’il se sente à m’appeler ainsi. Mais c’est avec beaucoup de surprise et d’émotion que j’ai accueilli tout ça. « Je pensais pas qu’on aurait à faire face aux questions aussi sérieuses aussi vite. Bientôt il va te poser des questions sur le sexe. » Je sais qu’elle n’est pas sérieuse, je sais qu’elle ne pense pas sincèrement que dans peu de temps Nathan commencera à s’intéresser au sexe mais pourtant quand je l’entends me dire ça je ne peux m’empêcher de froncer les sourcils et de lâcher un petit rire certainement assez nerveux. Ma main vient frapper doucement son épaule avant que je ne lui réponde. « Arrête, dis pas ça. » Nathan est bien plus précoce que je ne l’étais. À son âge je ne m’intéressais pas du tout aux filles et je ne pensais clairement pas à tout ça. À l’amour, à trouver une fille avec qui se sentir bien et surtout amoureux. Ce sont des occupations que j’ai commencé à avoir bien plus tard, tout comme le sexe. Sauf que j’ose espérer qu’à onze ans il ne se posera aucune question sur l’intimité avec une femme. Ni aujourd’hui, ni demain, ni dans les deux ou trois années à venir. « Mais de rien, je suis là pour vous. » Et elle me l’a encore prouvé tout à l’heure en ne me laissant pas gérer seul les questions de Nathan qui étaient pourtant difficile à gérer pour moi.
Sur la route jusqu’à son entrainement de foot, Nathan reste aussi bavard qu’il ne l’est habituellement. Cette conversation que nous avons eu ne semble pas l’avoir perturbé bien au contraire. Il n’a même pas l’air d’avoir réalisé qu’avec certaines de ses questions il a abordé un sujet sensible chez moi qui n’est nulle autre que la mort et également l’accident de voiture dans lequel Victoria a perdu la vie. Mais je ne lui ai pas tout dit et il est loin d’imaginer que cette fille dont je lui ai parlé est décédée par ma faute et à cause d’une erreur d’inattention de ma part. Comment est-ce qu’il est possible de vivre avec la mort de quelqu’un sur la conscience ? C’est difficile et je sais que jamais je ne pourrais me le pardonner, certainement aussi la raison pour laquelle je refuse d’en parler afin de ne pas me rappeler encore et encore la personne horrible que je suis. Tout le monde m’a pardonné. Tout le monde ou presque. Mais moi je n’y suis jamais parvenu, ce qui me semble finalement presque logique car quelqu’un a perdu la vie par ma faute. Des parents ont perdu leur fille, un frère sa sœur et elle était l’amie de beaucoup parce que Victoria était une femme incroyablement gentille qui avait le cœur sur la main. Bien heureusement que le trajet avec Nathan me permet de ne pas ressasser sans cesse le passé puisqu’il me parle de tout et de rien dans la voiture et je n’ai qu’une hâte : rejoindre ma femme dans notre nouvelle maison, ce que je ne tarde pas à faire une fois Nathan au sport. « Il est courant d’avoir des cadeaux pour une crémaillère, qu’est-ce que tu dirais que je sois ton cadeau ? » À peine arrivé je remarque tout de suite une chose : les bougies qui n’étaient pas allumées quand je suis parti tout à l’heure. Lorsque j’entends la voix d’Alex je la cherche du regard et c’est dans la cuisine que je la trouve simplement habillée d’une chemise me laissant une vue plongeante sur son corps nu en dessous de celle-ci. « C’est ton domaine, ton territoire, je suis à tes ordres chef. » Mes yeux commencent par dévisager ses jambes nues et alors qu’ils remontent sur sa poitrine je vois ses doigts venir ouvrir un nouveau bouton me laissant ainsi une vue encore plus plongeante et excitante sur sa poitrine. Partie de son corps sur laquelle je m’attarde longuement. Je suis presque bouche-bée face à ma femme et à son corps qui me fait complètement perdre la tête. « Qu’est-ce que je peux faire pour te servir ? » Ses lèvres dans mon cou puis sur mon menton qui me font frissonner de la tête aux pieds et je ne me fais pas prier pour prolonger ce baiser qu’elle initie. Mes mains ne savent pas où se poser. Sur sa joue, dans son dos, sur ses fesses, elles ne font que caresser son corps durant tout le moment où nos lèvres et nos langues se retrouvent.
It's a new dawn, it's a new day, it's a new life for me, Ooh and I'm feelin' good
Parler de sentiments, parler de ce que ça signifie être amoureux c'était loin d'être ce que je pensais faire aujourd'hui, du moins pas avec Nathan. Il n'est pas très bavard avec moi, plutôt même distant et froid. Parfois il est au mieux indifférent mais rare sont les fois ou nous avons pu parler vraiment alors l'entendre questionner Caleb sur ce genre de chose, l'entendre me questionner moi c'est vraiment quelque chose de surprenant. Il est jeune Nathan, beaucoup trop jeunes pour avoir ce genre de questionnements, que ce soit liés aux sentiments amoureux ou pire encore liés à la mort, mais son passé est loin d'être comme celui des autres enfants de son âge. Confronté dès son plus jeune âge à la question de la mort, et au manque d'amour, il a grandi plus vite, trop vite peut-être mais il n'a eu personne avec qui parler de ce genre de chose. Du moins jusqu'à aujourd'hui, et si je plaisante avec Caleb en évoquant la future discussion sur le sexe qu'ils devront avoir (et sans moi pour celle là, je l'espère), c'est aussi pour détendre l’atmosphère. Pour me détendre mais aussi pour faire rire Caleb que je sais particulièrement sensible face au sujet de la mort. J'obtiens un petit rire, nerveux et sans doute peu ravis de penser à cette discussion entre hommes qu'ils devront avoir, mais il rit et vient même frapper doucement mon épaule, geste qui prouve qu'il plaisante et qu'il est réceptif à ma remarque. « Arrête, dis pas ça. » Je ris un peu moi aussi en le voyant réagir ainsi, il est clairement pas prêt pour ça et j'espère sincèrement que Nathan ne sera pas prêt à ce genre de questions avant longtemps moi aussi, parce qu'il n'a que onze ans et c'est encore un bébé non ? Mais ce n'est pas avec sérieux que j'ai dis ça, et je sais que Caleb le sait. « Après il aurait les conseils d'un bon prof, et si tu peux lui raconter ta première fois pour bien lui rappeler de fermer à clef sa porte que j'évite d'avoir à le surprendre ça m'arrangeait. » Je mets ma main sur mon épaule comme si je savais déjà qu'il allait à nouveau venir cogner sa main contre mon épaule, et je l'aurais mérité parce que je me moque un peu de lui quand même mais ça fait du bien de rire après ces dernières minutes à parler de la mort, à penser à la mort et à d'autres sujets peu joyeux. « Je plaisante, me tape pas, mais j'étais sincère sur le bon prof, tu es doué pour ça chéri. » Je dépose un baiser sur sa joue comme pour me faire pardonner même si tout ce que je dis n'est là que pour détendre l’atmosphère et on a déjà rit plusieurs fois de cette aventure de son passé. Mais, si je dis tout ça ce n'est pas pour évoquer cette future discussion, ni même pour vanter ses talents, bien qu'il soit réellement doué pour ça et j'en sais quelque chose, mais vraiment pour qu'il quitte la maison avec d'autres pensées que celles qui ont du lui occuper l'esprit durant la dernière discussion avec Nathan, même si je sais que ça risque de lui rester en tête parce que moi aussi j'ai du mal à oublier certaines choses et je sais que pour Caleb c'est encore plus dur que moi. Mais je suis là pour lui, du moins j'essaye de l'être, de répondre présente quand il a besoin, quand ça devient trop dur pour lui, même si je ne suis pas la plus forte, la plus à l'aise ou la mieux placée pour parler, j'essaye de le faire parce que je l'ai déjà vu plusieurs fois craqué, je l'ai vu plusieurs fois si mal à cause de ce sujet que désormais j'essaye d'être attentive et de lui éviter d'avoir à gérer tout seul. J'espère y arriver, j'espère faire mon rôle d'épouse en répondant présente pour lui, parce que comme je lui rappelle, je suis là pour lui, pour Nathan, pour nos enfants, enfin pour notre famille.
« Après il aurait les conseils d'un bon prof, et si tu peux lui raconter ta première fois pour bien lui rappeler de fermer à clef sa porte que j'évite d'avoir à le surprendre ça m'arrangeait. » Je pense que le souvenir de moi me faisant surprendre par ma mère lors de ma première relation sexuelle je risque de pas quitter son esprit et c’est en levant les yeux au ciel et en riant légèrement que j’accueille sa remarque. Je sais que c’est ce qu’elle cherche à faire, elle veut me faire rire elle veut m’aider à oublier ces dernières minutes pas faciles et ces conversations que nous avons eues avec Nathan concernant des sujets pas forcément simples à aborder pour moi. « Je plaisante, me tape pas, mais j'étais sincère sur le bon prof, tu es doué pour ça chéri. » Mes lippes s’étirent en un magnifique sourire alors que les siennes se posent sur ma joue. « J’espère bien que tu es sérieuse, parce que je te rappelle qu’on a la cuisine a tester et qu’en plus ce soir tu devras me montrer comment tu t’assois sur une planche de surf. » Je n’ai oublié aucune de ces promesses et je sais que pour elle c’est la même chose, s’il y a bien un point sur lequel nous nous entendons toujours à la perfection c’est bien là-dessus. On se comprend en un regard. Pas besoin de mot entre nous ce qui démontre de notre complicité et pourtant la compréhension de l’autre a longtemps été un problème entre nous au début de notre relation quand nous étions jeunes. Heureusement que nous avons évolué sur ce point-là et sur bien d’autres également.
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