Le Deal du moment : -25%
PC Portable Gamer 16,1” HP Victus 16 – 16 ...
Voir le deal
749.99 €

Aller à la page : 1, 2  Suivant

 Deuxième étoile à droite et tout droit jusqu'au matin.

Anonymous
Invité
Invité
  

Deuxième étoile à droite et tout droit jusqu'au matin. Empty
Message(#)Deuxième étoile à droite et tout droit jusqu'au matin. EmptyDim 27 Nov - 14:04


DEUXIEME ETOILE A DROITE ET
TOUT DROIT JUSQU'AU MATIN
FT. @JACKSON MILLS
Elle voulait faire ça toute seule, quitte à y passer plusieurs jours et dépenser une petite fortune dans la location du camion. Quitter cet appartement, c’était la conclusion d’un chapitre qu’elle voulait clore dans la solitude, exactement de la même manière lorsqu’elle l’avait ouvert et investi les lieux. Il renfermait tellement de souvenirs, des plus joyeux aux plus douloureux. Elle l’avait tant aimé ce petit cocon qu’elle avait partagé. Des nuits entières à rire, des dîners à n’en plus finir, du renouveau en se mettant pour la première fois en colocation, des rencontres improbables par le biais de défis et autres projets farfelus qui ponctuaient la vie de chacun. Une porte toujours ouverte pour ses plus proches amis jusqu’au jour où elle l’a claqué pour s’y enfermer. L’année écoulée était sombre. Le cocon était devenu toxique et elle ne parvenait plus à s’y projeter sans constamment revenir à son passé. Il lui semblait que les murs étaient marqués de ses propres ecchymoses. Le mur de sa chambre avait retrouvé de sa superbe mais elle n’oubliait pas les dégâts causés par Joseph. Il en valait de même pour la porte de la salle de bain qui avait été changée mais dont elle n’oubliait pas la cause de ce changement. Le comptoir marqué par le verre de trop dont elle n’avait pas su nettoyer la trace. Le nouveau verrou – plus si nouveau à présent – qui ne lui avait pas ramené ce sentiment de sécurité perdu le lendemain d’halloween 2021. Le canapé, qu’elle laissait ici, plus mou d’un côté que de l’autre, affaissé par des soirées entières à pleurer sans bouger de sa place jusqu’ici s’y endormir d’épuisement ou de prise de médicaments.

Dans ses cartons, elle n’emportait que l’essentiel : de quoi vivre et les bons souvenirs. L’empreinte de cette année ne devait pas la suivre. Elle ne voulait pas recommencer à zéro parce que ça serait prendre le risque de commettre les mêmes erreurs. Elle voulait apprendre ses leçons, sans oublier le passé mais sans vivre dedans non plus. 2023 lui semblait être de bon augure, la lumière au bout du tunnel qu’elle avait trop longtemps creusé. Elle allait mieux aujourd’hui, l’avenir lui semblait plus beau. Physiquement, les symptômes de sa grossesse nerveuse avaient disparu. Moralement, elle se reconstruisait doucement sans ignorer sa relative fragilité. C’était l’occasion d’avancer quand bien même son cœur se pinçait à chaque fois qu’elle franchissait le seuil de la porte avec ses affaires pour vider les lieux. C’était la deuxième fois qu’elle remplissait l’arrière du camion pour aujourd’hui. Les gros meubles en premier, les cartons plus tard. Le soleil dans sa phase descendante sonnait la fin d’après-midi, voire même le début de soirée tant les jours s’étaient allongés à l’approche de l’été. La fatigue se faisait ressentir et se voyait également dans sa force musculaire qu’elle avait perdu au fur et à mesure de la journée à force de déplacer, soulever, ranger. Descendre le frigo avait été simple (merci le diable et l’ascenseur). Le monter dans le camion aussi (merci la plateforme électrique). C’était le placer à l’intérieur pour éviter toute bascule qui lui semblait difficile. Elle l’avait approché au plus près de sa place avec le diable mais fallait-il encore le caler correctement. En le poussant, en le tirant… elle avait tout essayé sans se rendre compte que les pieds du frigo étaient simplement bloqués par une languette métallique au sol et qu’elle risquait de le faire basculer sur elle à tirer dessus ainsi.

« Attendez, j’vais vous aider. » Quatre mots qui résonnaient dans le camion. Pas suffisants pour qu’elle le reconnaisse. Sans se faire prier, elle se dégageait de l’arrière du frigo. Elle n’avait pas vraiment le temps de réaliser quoi que ce soit que l’appareil ménager était légèrement soulevé (juste de quoi lui faire passer cette maudite languette) et poussé à sa place. « Mer…ci… » Son souffle coupé en plein milieu de ses remerciements ne venaient pas d’un essoufflement suite aux efforts vains. Elle s’attendait à tout le monde sauf à Jackson pour l’aider ne serait-ce que quelques secondes. Ce n’était pourtant pas si étonnant qu’il soit là. Elle oubliait trop vite qu’ils vivaient dans le même quartier. D’instinct, elle faisait un pas en arrière, rapidement stoppée par la paroi du camion et les meubles déjà entreposés. La fatigue qui marquait jusqu’ici ses traits laissaient place à une appréhension palpable. Ça serait mentir que de dire qu’elle était à l’aise dans un espace si petit, avec la sensation d’être bloquée qui plus est, avec lui. Sa respiration devenait légèrement plus lourde et sans s’en rendre compte, ses iris l’avaient quitté un instant pour se poser sur les décorations encore accrochées sur le côté du frigo. Une paire de secondes, à peine. De quoi croiser du regard le trèfle qu’il lui avait offert à son anniversaire, révélateur du diminutif de son prénom. Les bons souvenirs à prendre avec soi, n’est-ce pas ? Closer, Jax ou Jackson. Qu’importe tant la peur de l’énerver en étant juste présente ou maladroite dans ses mots lui faisait fermer sa gueule.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

Deuxième étoile à droite et tout droit jusqu'au matin. Empty
Message(#)Deuxième étoile à droite et tout droit jusqu'au matin. EmptyLun 28 Nov - 4:49





DEBORAH & JACKSON







Il a repris la course. Pour être plus exact, Jax a repris les heures interminables de footing qu'il avait délaissées au profit de ses seuls entraînements de sprint depuis son retour sur le terrain. Être explosif, que ce soit contre son sac de frappe ou dans les starting-blocks, n'est pas la solution. Son stress chronique, celui qui le fait vriller à la moindre accumulation de fatigue ou de contrariété, ne disparaîtra jamais s'il s'acharne à se tenir en alerte jusque dans ses loisirs les plus récurrents. Alors l'agent accepte de changer ses routines d'entraînement afin de se donner une chance de reprendre le contrôle sur la prestation de GRS qu'est devenu sa vie ces dernières semaines. Depuis septembre, il a vécu tant d'émotions fortes et d'événements imprévisibles que certains matins lui font ouvrir l'œil avec la crainte qu'une autre tuile ne lui tombe sur la gueule. C'est pour ça qu'il médite. Un truc idiot, acheté sur l'Apple store, afin d'apprendre à respirer quand il se met à penser trop. Ça marche un peu, ou peut-être pas, Mills n'en sait rien. Il évite de se dire qu'il n'y a qu'en se crach-testant qu'il en aura le cœur net car, comme le lui a rappelé Sparrow, foncer délibérément droit vers le mur dans l'optique de tester ses freins est un comportement de crétin.

Écouteurs dans les oreilles, débardeur trempé et short au-dessus du genou, Jackson sue comme un bœuf. Noel qui s'en vient apporte avec lui les grosses chaleurs de l'hiver australe. Tout ce qu'il aime : courir en plein soleil, sentir son corps fondre et lutter contre la surchauffe pendant que ses muscles cherchent à parer le manque d'oxygène, le trop plein d'acide lactique ... Une guerre d'usure, lente et sournoise, qui n'a rien à voir avec la vitesse et la puissance des 100 mètres qu'il se tape en moins de 11 secondes. Résister, c'est ça la clé et Jax se sent plus fort quand il se dit que s'il en est capable physiquement contre la fatigue et la soif, il peut aussi le faire mentalement contre les voix de sa paranoïa. « Attendez, j’vais vous aider. » Lâche-t-il spontanément lorsqu'il voit galérer l'un de ses voisins sur le chemin du retour. Tel une gazelle, l'agent bondit sur le plateau du camion puis se penche afin de faire levier, suffisamment échauffé pour ne rien sentir du poids de l'engin pourtant massif lorsqu'il le soulève du diable.

Trois secondes, c'est le temps qu'il lui faut avant de réaliser à qui il a à faire. Son sourire satisfait d'avoir effectué une bonne action se fige lorsque Jackson reconnaît le visage de Deborah derrière l'ombre du frigo. La musique toujours en marche dans ses écouteurs donne à la scène un je-ne-sais-quoi d'irréaliste. Muet, Mills observe le comportement de celle qu'il n'a pas recroisé depuis mai, ni à l'hôpital, ni dans le quartier. Seulement quelques mois, mais cela lui paraît pourtant faire des années-lumière compte tenu de la densité d'événements survenus durant ce laps de temps. Remontant mentalement l'historique, Jax se remémore les détails de leur dernière entrevue, alternance de flashs sauvages et de ralentis lugubres à travers lesquelles ressort surtout la certitude d'avoir poussé le bouchon trop loin. Son regard plonge en direction du ventre de Brody comme pour vérifier qu'il n'a pas rêvé cette conversation choppée à la dérobée lors de sa dernière consultation avec la psy. Plus de traces d'un hypothétique bébé et pas de couffin dans le camion. C'était donc bel et bien une grossesse nerveuse. L'agent ne sait pas ce qu'il en pense, si cette information le fait déculpabiliser d'avoir plaqué au mur cette femme à l'encontre de laquelle ses sentiments sont désormais si brouillons et si paradoxaux qu'il hésite à prendre la parole. Après tout, rien ne l'empêche de repartir comme il est venu, en sautant à terre sans même un au revoir ...

Mais son regard saisit celui de la brune déviant vers le frigo et c'est avec désarroi qu'il repère à son tour la forme du trèfle aimanté à la porte. Ses mains hésitent. L'une tire sur le fil des écouteurs, l'autre se lève pour ... Jax remarque le plissement craintif des paupières de Brody lorsqu'il s'exécute et soupire. « J'vais pas te frapper. » Non, Jackson s'empare du trèfle qu'il regarde de plus près, rattrapé par des souvenirs dont il se serait bien passé. C'est ça le problème. En 2021, il ne faisait que courir après sa mémoire, aujourd'hui il aimerait bien qu'elle le laisse un peu tranquille. « Tu vas quand même pas garder ça. » Articule-t-il perplexe, se questionnant sur l'intérêt que cela peut bien représenter pour elle de s'encombrer d'une relique de toute cette mascarade. Lui-même a fait le deuil de son carnet dans lequel il n'écrit plus depuis qu'il le lui a repris de force. « J'aime pas l'idée que tu m'colles sur ton frigo. » Ça sonne faux, ça le dérange, ça lui rappelle les aveux qu'il n'a pas voulu entendre dans les toilettes de l'hôpital, trop aveuglé par sa colère et sa rancœur pour laisser à Swad le bénéfice du doute. S'il avait su, à l'époque, que le retour de Marley l'attendait au tournant pour lui faire passer un cap irréversible dans sa perte de contrôle et dans son délire paranoïaque, peut-être que Mills aurait pris le temps nécessaire pour désamorcer le conflit avec Brody. Quand il la regarde se fondre avec la paroi du camion de peur qu'il ne l'agresse, Jax voit avant tout un impact. Celui à l'origine de la fissure qui désormais lui coupe la tête en deux et dans laquelle ses retrouvailles avec Lynch se sont salement pris les pieds. Ça pourrait péter au moindre dos d'âne, Mills le sent, c'est pour ça qu'il prend des gants et qu'il cherche par tous les moyens à ne pas trop se bousculer. La preuve : il reste calme. Elle se casse de toute façon, non ?


(c) sweet.lips
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

Deuxième étoile à droite et tout droit jusqu'au matin. Empty
Message(#)Deuxième étoile à droite et tout droit jusqu'au matin. EmptyLun 28 Nov - 21:47


Le langage corporel ne mentait pas. L’appréhension se lisait sur son visage, la crainte dans ses gestes. Sa manière de s’éloigner et de le fixer comme si elle surveillait chacun de ses mouvements étaient significatifs. Elle avait peur de lui, davantage de ses réactions brutales et inattendues. Elle ne serait sûrement jamais en mesure d’oublier leur dernière rencontre, gravée dans sa mémoire, les bleus dans sa peau. A cause de lui mais à cause d’elle-même aussi. Quelques jours avaient été nécessaires avant qu’elle ne réalise. D’abord vis-à-vis de la crainte qu’elle avait envers ses propres pensées puis par rapport à lui. Avec le recul, elle n’avait pas su expliquer une telle réaction. Ce jour-là, elle l’avait à peine regardé, juste le temps de réaliser avant de fuir dans les toilettes. Elle n’avait rien dit, rien fait et il avait explosé quand même. C’était sans surprise qu’aujourd’hui elle craignait ses réactions quoi qu’elle fasse. Devait-elle se taire ou lui sommer de partir ? Devaient-ils s’expliquer ? En avaient-ils seulement envie ? Le doute s’immisçait quand il retirait ses écouteurs. C’était le geste adéquat quand on s’apprêtait à parler à quelqu’un.

Elle détestait son corps d’avoir des réflexes, elle le détestait lui d’être trop observateur – déformation professionnelle qu’elle ignorait, comme beaucoup de choses sur lui finalement. Le trèfle finissait entre les doigts du géant et elle s’en mordait l’intérieur de la joue. Que dire ? Une question qu’elle ne se posait pas quand il était encore Closer, quand ils discutaient sans se soucier du monde et encore moins de leur réelle première rencontre ni des réactions que la discussion pourrait engendrer. Qu’il le veuille ou non, pour elle, il avait compté. La loupiotte dans la pénombre. La veilleuse dans le noir. La Deborah qu’il avait rencontré la première fois lui aurait sans aucun doute arraché des mains en lui disant qu’il n’était définitivement jamais content et qu’il pouvait se contenter de s’occuper de son cul. Celle qu’elle était aujourd’hui était plus posée, plus mature, moins impulsive. Depuis Tinder, dans cette relation bancale que le destin semblait les obliger à vivre, elle n’avait jamais cherché à entrer en guerre avec lui et ce n’était pas maintenant qu’elle allait commencer. Sans geste brusque – mais sûrement avec la crainte qu’il le froisse lui-même et le jette – elle tendait sa main et se décidait enfin à aligner quelques mots. « Je le mettrais autre part si ça te dérange tant que ça mais s’il te plait, rend-le moi. » Elle pouvait comprendre le malaise. Qui affichait le prénom de son agresseur sur son frigo et qui plus est en souvenir de son anniversaire ? Elle-même se trouvait étrange mais la réalité voulait qu’elle souhaitait se souvenir que ça n’avait pas toujours été aussi catastrophique entre eux, bien au contraire.

La brune se savait fragile et elle avait ce besoin étrange mais constant de se souvenir que tout n’a pas toujours été noir, qu’il y a toujours eu un petit espoir. Il a été cet espoir. Sûrement malgré lui et malgré elle aussi. Elle avait quelques souvenirs anodins mais complétement révélateurs sur la manière dont il l’avait aidé au fil des discussions. L’encouragement pour la sortir de sa flemme et lui faire remplir son frigo, l’obligeant indirectement à manger dans une période où elle se nourrissait plus tant, dans le but de ne pas gâcher. Les quelques fois où elle était sortie pour aller courir et pseudo performer dans l’objectif d’un jour courir à ses côtés et rire de sa médiocrité – sans jamais se moquer. De quoi prendre l’air et respirer entre des semaines entières de confinement auto imposées. Cette singulière étincelle dans son regard qui s’était rallumée lors de cette petite surprise pour son anniversaire, celle-là même qu’elle avait cru éteinte depuis longtemps. La loupiotte dans la pénombre. La veilleuse dans le noir. « Ta colère a pris le pas sur le reste. C’est pas mon cas, j’ai juste besoin d’un peu plus de temps que toi pour tirer un trait sur... » Closer ? Leur amitié naissante qu’il considérait comme une vaste moquerie ? Le flirt et l’attirance évidente au milieu du parc ? Elle ne savait pas comment nommer tout ça sans prendre le risque qu’il lui fasse du mal en appuyant une énième fois que pour lui, c’était que de la connerie. Elle se trouvait d’ailleurs particulièrement idiote de s’accrocher à ce point à des souvenirs qu’il refusait de partager.

@Jackson Mills
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

Deuxième étoile à droite et tout droit jusqu'au matin. Empty
Message(#)Deuxième étoile à droite et tout droit jusqu'au matin. EmptyMar 29 Nov - 19:56





DEBORAH & JACKSON





Il se souvient avoir pris soin de coller ce trèfle plus bas que la hauteur des hanches, afin de lui compliquer la tâche dans ses recherches. Il était à l'entraînement de boxe lorsque Swad lui avait texté les trois lettres de son prénom, complétement excitée d'avoir résolu son énigme. À cette époque Jax broyait du noir à n'en plus finir, la cheville tout juste rafistolée mais le moral en miettes de savoir Judy dans le coma. Il passait ses nuits entre la chambre de la fillette et les dossiers de création de l'association pour oublier que le procès de Hoover approchait à grands pas et que l'incertitude était forte quant à son dénouement. Parler avec cette inconnue sur Tinder, c'était souffler entre deux apnées, s'accorder quelques textos de répits avant de replonger dans les miasmes de son esprit perpétuellement tourmenté. Avec elle, il n'avait rien caché, s'était contenté d'être seulement lui-même aux détours de conversations tantôt sérieuses, tantôt stupides. Ça lui avait fait un bien fou d'être autre chose qu'un roc solide et inébranlable le temps de quelques mots. De formuler ses doutes, de mettre de l'ordre dans ses pensées rongées par l'amnésie grâce aux questions posées par cette interlocutrice plus si virtuelle que ça. Ils avaient partagé un repas, des rires et même un baiser. Ça l'avait peut-être vexé de se prendre un râteau mais il avait réussi à passer outre parce que ce qu'il appréciait le plus chez Swad était avant tout la complicité avec laquelle ils savaient échanger sans pression ni conditions. Raison pour laquelle il s'était senti si trahi par la révélation de son identité. Lorsque Louisa avait shooté dans la fourmilière, les conséquences étaient venues le chercher jusque dans son orgueil mis à mal par l'ironie de la situation. Apprendre qu'il s'était confié à celle qui se targuait d'avoir lu son carnet en long en large et en travers, violant par la même occasion les secrets de ses réflexions post-opératoire, l'avait tout simplement mis hors de lui et cette colère n'avait fait que croître quand il l'avait croisée à l'hôpital. L'impression d'être suivi, épié et manipulé depuis le début l'avait alors rattrapé sans crier gare. Du pain béni pour sa paranoïa ...

« Je le mettrais autre part si ça te dérange tant que ça mais s’il te plait, rend-le moi. » Mills redresse le regard, captant au passage la main que la brune tend dans sa direction. « Ta colère a pris le pas sur le reste. C’est pas mon cas, j’ai juste besoin d’un peu plus de temps que toi pour tirer un trait sur ... » Les points de suspension rebondissent à l'intérieur du camion comme des balles de tennis. Jax les entend ricocher dans le silence lourd des échos que cette histoire aurait pu faire si elle ne s'était pas terminée en nœud de boudin. Ses yeux remontent le long du bras de Brody jusqu'à se poser sur l'expression de son visage. Il la sent mal à l'aise et vulnérable. C'est maintenant qu'il faudrait se montrer cruel, l'agent le devine sans mal. Après l'avoir sentie se laisser mourir entre ses doigts, Mills sait que son ennemie est plus fragile que ses sourires au bras de Smith ne le laissent deviner. Il connait son secret. Elle connait une partie des siens. Est-ce assez pour remettre les compteurs à zéro ?

Calmement, Jackson pose le trèfle dans la paume de Deborah. « Bye bye Fortitude Valley. » Ce n'est pas une question, plutôt un constat. Tandis qu'il jette un œil au contenu du camion, Mills se fait la réflexion que c'est certainement le meilleur choix à faire pour " tirer un trait ", qu'importe le sujet qu'elle souhaite oublier. Un soupire désabusé lui échappe lorsqu'une petite voix désagréable lui persifle que c'est une chose à laquelle il devrait songer, lui aussi. Déménager ... Se sentirait-il prêt à quitter son appartement ? Celui-là même au sein duquel, à peine deux semaines plus tôt, il se plaquait au mur de peur qu'on ne l'assassine ? Le bruit de l'épaule de Marley au moment de la remettre dans l'axe raisonne à ses oreilles. Mauvaise idée. Les lieux sont peut-être peuplés de fantômes et de souvenirs toxiques pour son mental, mais changer d'environnement et de repères en ce moment ne l'aidera pas à stabiliser son état. Mills doit d'abord aller mieux et reprendre confiance en sa capacité à faire face. Ensuite seulement il pourra envisager de reconstruire ce qui peut l'être. Ici ou ailleurs, la question ne se posera qu'en temps voulu ... « Besoin d'aide pour d'autres meubles ? » Tant qu'à la voir partir, autant l'aider à tourner la page. Ils seront deux à en tirer profit.


(c) sweet.lips


Dernière édition par Jackson Mills le Dim 18 Déc - 1:08, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

Deuxième étoile à droite et tout droit jusqu'au matin. Empty
Message(#)Deuxième étoile à droite et tout droit jusqu'au matin. EmptyDim 11 Déc - 18:09


L’impulsivité de l’homme lui faisait naturellement peur alors c’était sans chercher des noises qu’elle lui demandait gentiment de lui rendre le trèfle, justifiant cette demande par l’affirmation qu’elle avait besoin de plus de temps que lui pour tirer un trait sur leur relation, sur la partie la plus agréable qu’elle avait connu de sa personne. Sans parler d’amour ou même de crush, il était toujours difficile pour Deborah de se séparer des gens avec qui elle s’était bien entendu. Cette fâcheuse manie de voir le positif chez les autres en évinçant le reste. Jackson n’était pas le premier. Elle faisait exactement pareil avec Joseph. Mettre de côté la peine et la violence pour ne chérir que le reste. Ça finirait certainement par se retourner contre elle un de ces jours. C’était avec un certain soulagement qu’elle récupérait le trèfle, le glissant sans attendre dans la poche arrière de son jean. « Il semblerait ouais. » qu’elle était en train de quitter Fortitude Valley. Son instinct lui dictait de ne pas en dire plus. Fortitude Valley était grand, elle pouvait très bien déménager ailleurs dans le même quartier mais elle n’en dirait pas davantage, comme le besoin express de garder secret son nouveau lieu de vie pour en faire un vrai cocon, de ceux qu’on ouvre qu’aux personnes de confiance.

Sans demander son reste, elle le laissait dans ses pensées pour mieux le contourner, attrapant la poignée du diable pour l’entraîner avec elle sur la plateforme du camion qu’elle faisait descendre de nouveau vers le bitume de la rue. Elle ne s’attendait à rien d’autre entre eux. Il allait disparaitre aussi vite qu’il était apparu, elle en était persuadée. Dès lors où elle disparaitrait de nouveau dans son immeuble, il allait reprendre sa course et ils ne se verraient plus. Pourtant, la résonnance de ses mots lui coupait l’herbe sous le pied. L’étonnement sur le visage, elle ne savait pas quoi lui répondre. Un instant, elle se posait la question : est-ce que lui apporter de l’aide était sa manière à lui de lui présenter ses excuses ? Est-ce qu’il était du genre à s’excuser ? Est-ce qu’il cherchait juste à la faire partir plus vite ? « Pourquoi tu ferais ça ? J’ai bien compris que je suis probablement l’une des dernières personnes que tu as envie de voir dans ton périmètre et d’aider. » disait-elle sur un ton calme et réellement interrogateur. Naturellement, la question se posait. Elle avait du mal à le suivre, probablement parce qu’il était impossible à comprendre, tantôt lucide, tantôt pris dans sa paranoïa. La fois dernière, il l’avait presque laissé se suicider entre ses doigts et aujourd’hui il voulait l’aider. De quoi la laisser perplexe.

« J’ai une commode que je ne peux pas démonter, si tu y tiens. » celle dans laquelle il avait fouillé pour retrouver son carnet. Ce genre de commode impossible à démonter au risque de plus savoir la remonter pour cause de qualité pas extraordinaire. Elle n’était pas spécialement lourde mais sa longueur faisait qu’elle n’était pas capable de la mettre sur le diable et la manipuler toute seule sans prendre le risque de la faire tomber. Il fallait être deux et la transporter à la main. Le genre de meuble qu’elle avait prévu de prendre en dernier, probablement avec l’aide de Camil, parce que ce n’était pas un meuble indispensable mais si Jackson insistait… Elle ne disait rien de plus avant de disparaitre dans le hall de l’immeuble, dégageant le carton qu’elle mettait à la porte de l’ascenseur pour l’empêcher de se refermer et remonter sans elle – après s’être assurée que ça ne gênait aucun voisin qu’elle bloque l’ascenseur pour aujourd’hui. Ce n’était qu’en apercevant la silhouette du géant qu’elle retenait la porte à la main pour qu’il puisse entrer. L’ascenseur les engloutissait dans un silence de mort particulièrement gênant – pour elle en tout cas. Briser la glace, peut-être enterrer la hache de guerre. C’était dans ce sens qu’elle osait ouvrir sa bouche pour aligner quelques mots. « Je me suis jamais excusée pour Halloween et je regrette. » Sur ce point, elle prenait la faute sur elle parce qu’elle était entièrement fautive. « C’était pas à moi de te faire subir un quelconque interrogatoire sur ton carnet, c’était pas aux oignons. » Quand bien même elle avait eu ses raisons de suspicion – notamment les traces de sang plus que suspectes – elle n’avait pas à se mêler de ça et, au pire, confier tout ça à la police, bref, l’histoire n’était plus à refaire. « Je te présente mes excuses. » Mieux vaut tard que jamais, non ?

@Jackson Mills
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

Deuxième étoile à droite et tout droit jusqu'au matin. Empty
Message(#)Deuxième étoile à droite et tout droit jusqu'au matin. EmptyDim 18 Déc - 1:07





DEBORAH & JACKSON





« Pourquoi tu ferais ça ? J’ai bien compris que je suis probablement l’une des dernières personnes que tu as envie de voir dans ton périmètre et d’aider. » Jackson soupire lourdement, incapable de retenir ses yeux lorsque ces derniers roulent d'exaspération vers le plafond du véhicule à l'intérieur duquel il pivote, mains sur les hanches. « Pourquoi tu poses toujours autant de questions ? » Est-ce si compliqué de simplement accepter l'aide qu'il lui propose, sans chercher à en savoir d'avantage ? Il a l'impression de la revoir à la table du café, prête à lui casser les couilles de la première majuscule de sa phrase jusqu'au point final, sans virgule ni apostrophe. La seule différence notable reste son attitude : Brody semble moins campée sur ses positions et la mention qu'elle fait de la commode vient confirmer que cette conversation se dessine sous des hospices moins tendus que les précédentes. Bon point, note mentalement Mills qui la rejoint sur la plateforme, prêt à faire bon usage de ses muscles.

Lorsqu'il traverse le couloir à la suite de Brody, le regard de l'agent s'attarde sur la porte de l'escalier de secours. Ce même escalier par lequel il était monté jusqu'à chez elle, le soir d'Halloween ... Dans l'ascenseur, c'est le calme plat. Mills reste fidèle à lui-même : muet comme une tombe. Il peut sentir à sa droite l'aura de l'irlandaise et deviner son malaise. Lui s'accommode très bien des silences. À travers ses messages Tinder, elle l'imaginait probablement plus bavard qu'il n'est réellement, mais c'est parce que le temps n'a pas la même consistance virtuellement. Une minute sans répondre à un texto, c'est court. Soixante secondes enfermés côte à côte sans dire un mot, c'est long. « Je me suis jamais excusée pour Halloween et je regrette. » Jax tourne la tête en direction de son interlocutrice. « C’était pas à moi de te faire subir un quelconque interrogatoire sur ton carnet, c’était pas mes oignons. Je te présente mes excuses. » S'il se demande pourquoi elle lui sort des excuses entre un frigo et une commode, alors que bien des litres d'eau ont coulé sous les ponts depuis et qu'il n'y a de toute façon plus rien à sauver de leur pseudo lien, l'agent se garde toutefois de demander pourquoi. « Je les accepte. » Répond-il simplement, surpris de constater à quel point le fait de mettre ce dossier aux archives libère en son for intérieur de l'espace pour autre chose que de la rancœur.

Les portes s'ouvrent, Jackson s'avance et se dirige vers celle de l'appartement de Brody sans qu'elle n'ait besoin de la lui désigner. Il sait qu'il se vend en agissant de la sorte, c'est pourquoi il se tourne vers la brune arrivé face au battant. « Désolé pour les cauchemars. » Ceux qu'elle a probablement du faire pendant des jours après qu'il se soit introduit chez elle. Rattrapé par les souvenirs, Jax ouvre la porte et observe le hall d'entrée au sein duquel il s'était faufilé tel un chat cagoulé. « J'ai touché à rien d'autre, si ça peut te rassurer. » Deux strings et une jupe qu'il a pris soin de replier sur son passage en constatant que son précieux ne se trouvait pas dans ses tiroirs à vêtements, pas de quoi en faire mention dans un rapport d'enquête. Qu'elle comprenne que ça n'a rien de personnel, qu'il ne garde aucune preuve à charge contre elle et qu'elle peut continuer son petit jeu de je-ne-sais-quoi-et-je-m'en-cogne avec Smith sans avoir à s'inquiéter de quelconques fuites de sa part. Mills n'a rien a gagner à lui pourrir la vie, quand bien même il l'a soupçonnée de vouloir pourrir la sienne lorsqu'il lui a sauté à la gorge dans les toilettes de l'hôpital. Avec le recule, l'agent sait que son jugement était biaisé ce jour là, que son impulsivité a pris le dessus ; que Brody était simplement au mauvais endroit, au mauvais moment, même s'il ne peut s'empêcher de grincer des dents en repensant à ce '' hasard '' qu'elle avait évoqué et qui lui semble aussi sournois qu'impromptu. On ne choisit pas d'avoir la poisse, après tout. Mills le sait mieux que quiconque : il a l'impression que sa vie se résume à des coups de mal chance depuis quelques années ...

(c) sweet.lips


Dernière édition par Jackson Mills le Ven 27 Jan - 4:53, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

Deuxième étoile à droite et tout droit jusqu'au matin. Empty
Message(#)Deuxième étoile à droite et tout droit jusqu'au matin. EmptyMer 25 Jan - 23:16


« Parce que tu y réponds rarement. Et puis tu ne peux pas nier que c’est quand même curieux comme comportement. » De se mettre en position d’aidant quand la dernière fois qu’ils se sont croisés, elle était au plus mal et il n’avait rien arrangé. Ça ne lui semblerait même pas étonnant s’il avait souhaité, ne serait-ce qu’une demie seconde, qu’elle disparaisse de la surface de la planète ce jour-là. « C’est pas comme si tu n’étais pas au courant de ma curiosité de toute façon. » L’entièreté de leur relation en était témointe. Plus au moins sur un ton calme, plus ou moins avec malice ou sérieux, plus ou moins poussée, elle s’était toujours montrée curieuse le concernant, ça ne devrait pas le surprendre qu’elle le soit toujours. Curieuse des gens, curieuse du monde. C’était peut-être ce qui finirait par causer sa perte un de ces jours. La dernière rencontre était celle où elle avait finalement le moins parlé mais celle qui l’avait le plus secouée et retournée, bien au-delà du physique.

Dans l’ascenseur, c’était l’heure des confidences et des excuses. Elle admettait maladroitement avoir dépassé les bornes. Sur le moment, elle n’avait pas regretté, persuadée d’avoir bien agit. Le regret n’était arrivé que plus tard, quand son comportement d’halloween avait flingué tout le reste. La faute était sienne et à défaut d’avoir une bonne relation, elle comprenait qu’en acceptant ses excuses, il mettait de côté la rancune, celle qui peut parfois durer, celle qu’elle connaissait envers certains et qu’elle détestait quand même. Elle aimerait avoir cette capacité de passer à autre chose, sur les événements positifs comme négatifs. Un exercice compliqué pour elle, sa grossesse nerveuse en preuve physique de ce cruel manque d’aptitude. Les portes de l’ascenseur s’ouvraient plus rapidement que prévu. Il prenait les devants, menant la marche jusqu’à l’appartement. De quoi la mettre de nouveau mal à l’aise, ne sachant pas vraiment quoi lui répondre quand il s’excusait à son tour en ouvrant la porte, comme pour l’invité dans un chez elle qui ne l’était plus tant non seulement par le déménagement mais aussi depuis sa visite nocturne. Ça serait mentir que de dire que ce n’était pas grave, s’introduire chez quelqu’un n’avait rien d’anodin. Ça serait tout autant faire preuve de mensonge que d’ignorer cette petite voix fragile qui lui hurlait qu’elle l’avait bien cherché. Se pardonner à soi-même n’était pas facile, sur tous les niveaux. « Je fais cadeau du deuxième verrou à mon proprio. » disait-elle en entrant sans plus de cérémonie. Petit objet pas aussi solide qu’elle l’aurait cru mais à même de lui apporter un semblant de sentiment de sécurité. Il avait suffi pour l’année écoulée en tout cas.

« Pour être tout à fait honnête, c’est pas ce qui m’a donné le plus de cauchemar mais j’imagine que tu t’en doutes. » Aucune surprise là-dedans, pas vrai ? Ce qui pouvait néanmoins l’être était les raisons profondes. Par son geste guidé par ses démons, il avait réveillé ses peurs, malgré lui. De lui dans un premier temps mais le plus important : d’elle-même. Il avait réveillé sa conscience, celle qui lui avait donné un frisson d’effroi le long de sa colonne vertébrale lorsqu’elle avait réalisé qu’elle était capable de se faire du mal à elle-même. En se laissant mourir dans la paume de Jackson, en se laissant guidée par ses propres démons quelques minutes plus tôt. Un épisode désastreux qui lui avait permis de comprendre qu’elle n’était plus en mesure de rester seule sans quoi elle allait faire une regrettable connerie. « Mais je veux pas d’excuse pour ça. Si d’apparence on ne peut rien en tirer, la réalité est différente. Pour moi en tout cas. » sans aller jusqu’à dire qu’il lui a sauvé la vie, elle avait conscience qu’il avait contribué à ce qu’elle se secoue les puces et ne se laisse plus aller à ce point au risque d’un non-retour.

« Tu es à l’aise pour descendre les escaliers en arrière ou tu préfères dans le sens normal de la marche ? » disait-elle en entrant dans la chambre, désignant la commode en question. Le choix de Jackson fait, elle prenait l’autre extrémité dans ses mains, levant la commode de quelques centimètres pour commencer à la déplacer. Il était aisé de sentir qu’elle n’était pas tout à fait vide (sans que cela ne contribue à trop de poids en plus). Elle n’avait pas prévu de prendre ce meuble aujourd’hui, là était la raison de la présence de quelques objets à l’intérieur – dont ils n’avaient pas à s’inquiéter de la fragilité. Néanmoins, elle n’avait pas pensé que l’inclinaison du meuble dans l’escalier allait déplacer les objets à l’intérieur, appuyant contre les portes jusqu’à les ouvrir et faire chuter les précieux à leurs pieds…


WIN:

SO CLOSE:

FAIL:


@Jackson Mills
Revenir en haut Aller en bas
LE DESTIN
LE DESTIN
l'omniscient
l'omniscient
  
Deuxième étoile à droite et tout droit jusqu'au matin. HlIQNBi Présent
ÂGE : des milliers d'années, mais je suis bien conservé.
STATUT : marié au hasard.
MÉTIER : occupé à pimenter vos vies, et à vous rendre fous (a).
LOGEMENT : je vis constamment avec vous, dans vos têtes, dans vos esprits, et j'interviens de partout, dans vos relations, dans vos joies, vos peines.
Deuxième étoile à droite et tout droit jusqu'au matin. D66f3080d3197264bebf7cba4d60718598caecba
POSTS : 31457 POINTS : 350

TW IN RP : nc
PETIT PLUS : personne ne sera épargné, c'est promis les chéris.
AVATAR : je suis tout le monde.
CRÉDITS : harley (avatar), in-love-with-movies (gif)
DC : nc
PSEUDO : le destin.
INSCRIT LE : 15/12/2014

Deuxième étoile à droite et tout droit jusqu'au matin. Empty
Message(#)Deuxième étoile à droite et tout droit jusqu'au matin. EmptyMer 25 Jan - 23:16

Le membre 'Deborah Brody' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


'dé action' :
Deuxième étoile à droite et tout droit jusqu'au matin. AAO1L5H
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

Deuxième étoile à droite et tout droit jusqu'au matin. Empty
Message(#)Deuxième étoile à droite et tout droit jusqu'au matin. EmptyVen 27 Jan - 16:41




DEBORAH & JACKSON





« Je fais cadeau du deuxième verrou à mon proprio. » « Quelle bonté d'âme. » L'humour en guise de drapeau blanc. S'il ne sourit pas, Jackson ne tire pas non plus la tronche. Il avance tout simplement à la suite de Brody à la rencontre de cette commode qu'ils ont à descendre. « Pour être tout à fait honnête, c’est pas ce qui m’a donné le plus de cauchemar mais j’imagine que tu t’en doutes. » Pas de réponse. Évidemment qu'il s'en doute. Lui non plus n'a pas eu les nuits les plus calmes de son répertoire après l'épisode de l'hôpital. Se sentir perdre le contrôle de son esprit et se mettre à entendre des voix sans savoir s'il avait fabulé tout cela ou s'il était temps pour lui de signaler que quelque chose ne tournait pas rond dans sa tête l'avait particulièrement chamboulé. Et c'est en y repensant que Jax prend conscience du point auquel les choses n'ont fait qu'empirer jusqu'à atteindre le point de non retour avec cette crise de paranoïa complétement délirante quelques jours plus tôt. Il a bien failli plomber Marley ... « Mais je veux pas d'excuse pour ça. Si d'apparence on ne peut rien en tirer, la réalité est différente. » Mills fronce les sourcils en direction de la brune, essayant de comprendre ce qu'elle n'avoue qu'à demi-mots. « Pour moi en tout cas. » « Cool ... » Commente-t-il, sincère. Ce n'est pas parce que lui en est sorti pire que mieux que l'agent souhaite à Brody de finir dans le fond de son trou. Les choses ont dégénéré trop vite de son côté pour qu'il ait encore la force de la haïr au point de lui souhaiter du mal. Depuis le temps, Jax a du se rendre à l'évidence : connasse ou pas, l'irlandaise n'est pas seule responsable de ses sorties de pistes. C'est bel et bien dans sa tête à lui que la paranoïa se trouve et c'est donc à lui de prendre les mesures nécessaires pour l'en extraire. Faire abstraction des interférences extérieures néfastes semble, par exemple, être un bon premier pas. Jax ne peut pas empêcher les gens qu'il n'apprécie pas d'exister mais il peut les empêcher de l'atteindre, se délester de ce qui le lie à eux pour laisser plus d'espace au sentiment d'indifférence par le biais duquel les voix n'ont aucune prise sur son mental.

Aussi passe-t-il en mode homme à tout faire sans plus s'engager émotionnellement dans cette histoire. Conscient que sa force sera plus utile dans la descente afin de freiner la charge plutôt que de l'accompagner, il se place en ouvreur de voie et avance à reculons, les bras chargés de sa part du meuble à l'intérieur duquel roule le contenu. Dans l'escalier, une boîte s'échappe. « Je l'ai. » Dit-il en signalant à Brody qu'il s'apprête à poser la commode. Ses mains rassemblent la paperasse sans qu'il prête attention à la nature des souvenirs ici révélés mais la paire de chaussures attire son attention. Le même genre de mini Nike qu'il s'imagine enfiler aux pieds de ses gamins avant de leur apprendre à dribler, quand bien même leurs couches les empêcheront de faire quoique ce soit de productif avec la balle ... Des souvenirs remontent à la surface. Ceux des aveux de Swad au tout début de leurs conversations Tinder. Vu que la dernière grossesse était nerveuse, Jax n'a aucun mal à déduire que ces reliques font référence à la première. Il se tait, mais son regard parle pour lui. Lorsqu'il lève les yeux vers Deborah tout en lui tendant la boîte refermée sur le secret qu'elle contient, les iris de l'agent regorgent de non-dits. D'accord, elle ne lui a pas menti sur ce point mais la confiance inexistante qu'il place en elle lui interdit de croire que quoique ce soit d'autre ait pu être tout aussi véridique. Jackson chasse les probabilités et les questionnements de son esprit comme on chasse une mouche. Il ne souhaite plus se prendre la tête avec cette histoire, préfère laisser remords, regrets et rancœur au placard car son présent déborde et qu'y ajouter une couche de passé lourd de colère ne l'aidera pas à avancer.

Il attend donc qu'elle range les preuves compromettantes avant de reprendre sa place en tête de convoi. Comptant jusqu'à trois, l'agent donne la cadence et leurs efforts combinés les amènent à côté du camion. Mills pousse le meuble sur la plateforme. « Le lit aussi ? » Jax trouve cela étrange. Si elle emménage avec Smith, à quoi peut bien servir ce déménagement ? L'agent peine à croire que ce riche politicien ne dispose pas déjà de tout le mobilier nécessaire. À moins que Brody ne dédie ses possessions à un garde-meubles ? Quelle importance, après tout.

(c) sweet.lips
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

Deuxième étoile à droite et tout droit jusqu'au matin. Empty
Message(#)Deuxième étoile à droite et tout droit jusqu'au matin. EmptyMer 8 Fév - 23:08


La volonté de se débarrasser des rancœurs et de la colère se voyait dans la nécessité qu’elle avait de parler – peut-être un peu trop – mais surtout d’être honnête. Faire table rase. On le fait souvent pour repartir sur de nouvelles bases. Dans leur cas, elle doutait que de bonnes bases puissent se créer. Elle n’était sûre que d’une chose : si de nouvelles bases ne se créaient pas, elle ne voulait plus de colère, plus de peur, plus d’envie de faire du mal à l’autre – dans les deux sens, si possible. L’année passée avait été douloureuse, sur absolument tous les plans et son seul dessein aujourd’hui était d’apaiser son cœur, de trouver la paix intérieure, ne plus s’en vouloir et ne pas en vouloir aux autres non plus. Exercice compliqué dans le monde d’aujourd’hui et même si elle ne se permettait pas de se le promettre, elle donnerait son maximum pour s’en approcher, c’était certain. Cette année, elle avait beaucoup mûri et tant appris à relativiser sur son quotidien. Rien n’est vraiment grave tant que la santé mentale et la santé physique suivent.

C’était cette tendance à relativiser qui l’avait amenée à se retrouver là, dans les escaliers de son immeuble, en pilote de commode quand Jackson en était le frein. Un travail qu’ils savaient faire en équipe semblait-il et qui lui faisait étrangement penser à la scène de « pivot » dans F.R.I.E.N.D.S. Une pensée fugace qui s’en allait dans le bruit de la chute d’une boite mal calée. Dans sa mansuétude, Jackson posait le meuble, rattrapait les effets pour les rassembler quand la gêne grignotait l’estomac de la brune. Elle n’avait pas pour habitude de montrer ces souvenirs et même si Jackson était l’un des seuls à connaître ce secret de polichinelle – littéralement – elle n’en était pas moins toujours sensible à la vue concrète de ce dernier. « Merci. » d’avoir ramassé, de ne pas en parler davantage. La boite était alors remise immédiatement dans le meuble, bien calée cette fois.

Rapidement, ils se retrouvaient sur la plateforme du camion puis à l’intérieur de nouveau. « Non, c’est pas le mien, il était déjà là quand je suis arrivée. J’en rachèterais un autre. » Quant au matelas, il était déjà à quelques centimètres d’eux. Ses paroles étaient un signe sans équivoque qu’elle n’emménageait avec personne. « Je vais juste avoir l’air très bête en arrivant chez moi pour la descendre toute seule du coup. » Cette commode. Bah ouais, c’était bien beau de l’avoir chargée mais maintenant elle coinçait tout le reste et elle ne serait pas capable de la déplacer seule. « Je trouverai une solution. » disait-elle tandis qu’elle se retournait pour sortir du camion.

Mais c’était sans compter sur une bande de gamins, adolescents. Le genre de petite bande qui se croit maline, plus forts à plusieurs et qui faisaient la moindre connerie dès lors qu’elle se présentait à eux. Et quelle meilleure bêtise et que de tirer brusquement sur la languette du rideau coulissant pour les enfermer dans le camion. « Hey, NON ! » Too late. Ils ricanaient et s’en allaient déjà sur leurs vélos en les laissant à leur sort. Dans la pénombre, elle tentait en vain de lever le rideau. Pour cause, ils n’étaient pas idiots, ils avaient bien mis le loquet. « Putain, quelle bande de petits cons. » disait-elle en connaissance de cause tant elle se retrouvait en eux quand elle avait leur âge. Par automatisme, elle se mettait à taper contre la paroi du camion, hurlant à quiconque de les aider. Sans vraiment s’en rendre compte, elle respirait plus fort, peu à l’aise avec les endroits confinés dont elle ne pouvait pas sortir. La chaleur australienne n’aidait pas non plus à ce qu’elle garde entièrement son calme, sa lucidité se faisant la malle, ne pensant même pas à allumer la torche de son téléphone ou simplement appeler une connaissance pour qu’on les sorte de là. Si elle n’était pas totalement en panique, l’angoisse était palpable, la limite était fine.


@Jackson Mills
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

Deuxième étoile à droite et tout droit jusqu'au matin. Empty
Message(#)Deuxième étoile à droite et tout droit jusqu'au matin. EmptyDim 12 Fév - 5:19




DEBORAH & JACKSON





« Je vais juste avoir l’air très bête en arrivant chez moi pour la descendre toute seule du coup. » Jax n'avait pas pensé à ça. En réalité, l'agent s'attendait à ce que Smith soit là pour réceptionner la marchandise et se montre perplexe face aux réponses de l'irlandaise. À quoi bon jouer les faire-valoir et les plantes vertes face aux médias si c'est pour emménager seule ? Il n'y a aucune logique dans les choix de la brune mais, plus important, aucune envie de la part de Mills de demander des explications. L'agent a décidé de s'en foutre et ne prendra pas la peine de satisfaire son besoin de cohérence. Pas pour quelque chose qui ne le concerne pas directement. L'affaire Smith et Brody ne compte pas parmi ses dossiers professionnels ; ajouter une enquête foireuse à la liste de celles monopolisant d'ores et déjà ses capacités d'investigation n'a rien d'une idée lumineuse. Aussi observe-t-il le meuble tout en se questionnant intérieurement : poussera-t-il sa bonne volonté jusqu'à proposer à Deborah de l'accompagner et de l'aider à descendre ce meuble dans sa nouvelle demeure ? « Je trouverai une solution. » Affaire réglée.

Jax est en train de récupérer les écouteurs pendouillant sur sa poitrine dans l'optique de reprendre sa course lorsque le grincement métallique de la porte que l'on descend lui fait vivement redresser la tête. Par réflexe, l'agent bondit en direction de la sortie mais arrive bien évidemment trop tard pour empêcher l'inévitable : Brody et lui se retrouvent coincés dans le camion. « Putain, quelle bande de petits cons. » Elle dit tout haut ce que Mills pense tout bas. « Inspire. » Lui conseille-t-il après avoir constaté sa montée en pression, faisant pour sa part preuve d'un calme surprenant pour quiconque connait ses prédispositions à partir au quart de tour. Le fait est que l'agent est bien plus entraîné à ce genre de situation qu'à gérer le cocktail explosif d'émotions déclenchées par l'activation des leviers de son stress post-traumatique. Être enfermé dans le noir et dans un espace restreint ne l'effraie pas. Il a depuis longtemps appris à dompter cette peur, tout comme celle de se noyer, d'être au bord du gouffre ou face au feu. Ce camion ne sera jamais pire que les trous dans lesquels le MOSC et l'armée l'ont enfermé durant des jours afin de le préparer au pire de ce qu'un agent infiltré pourrait vivre en cas de perte de couverture ...

L'écran de son téléphone éclaire soudainement la pénombre tandis qu'il slide dans son répertoire à la recherche de quelqu'un à déranger. Son pouce s'attarde sur Louisa. Mauvaise idée quand on sait que c'est elle qui a découvert le pot aux roses. Jax continue ses recherches et finit par dégoter le nom de l'un de ses camarades de basketball. Stewart, avec lequel il drible les soirs d'été sur le terrain du coin de la rue, habite à six blocks de là. « Yo ! J'ai un service à te demander, Bro. » À l'autre bout du fil, Stew lui fait savoir que ça se paiera en bières. Jackson se marre et promet de se montrer généreux. En moins d'une minute, le problème a trouvé sa solution. « Il sera là dans moins d'une demie-heure. » Le temps de déposer sa fille chez son ex, merci la garde alternée. En attendant qu'on les libère, Jax pousse un meuble qu'il devine à tâtons et se pose à même le sol du camion, le dos confortablement calé contre le matelas. De la torche du portable, il éclaire l'espace à côté de lui. « L'air est plus frais au ras du sol. » Explique-t-il, conscient que la chaleur étouffante qui les écrase n'aidera pas la brune et les tendances claustrophobiques qu'il lui soupçonne à se calmer. Sa main tapote la place qu'il lui suggère tandis qu'un sourire indigné lui étire silencieusement les lèvres. Ce petit geste, c'est le même que celui apposé sur le tabouret du café au matin d'Halloween, alors qu'elle espérait de lui qu'il la rejoigne et entre dans son jeu de chantage à la mords-moi le noeud. Face à l'ironie de la situation, Jackson pourrait presque en rire.

(c) sweet.lips
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

Deuxième étoile à droite et tout droit jusqu'au matin. Empty
Message(#)Deuxième étoile à droite et tout droit jusqu'au matin. EmptyDim 12 Fév - 16:03


Son injonction d’inspiration passait presque inaperçue aux oreilles de Deborah. Entre le tambourinement contre la paroi métallique du camion et cette sensation presque instantanément d’étouffer, elle n’y avait pas fait très attention. Ce n’était que lorsqu’il semblait parler à quelqu’un d’autre qu’elle se montrait plus silencieuse et prenait un peu de temps pour se calmer, inspirer. Les oreilles n’avaient pas écouté mais l’esprit avait entendu. Tout ce qu’elle s’autorisait à dire était le numéro de l’immeuble et le nom de la rue. Le camion étant garé devant, son Bro comme il le disait si bien n’aurait aucun mal à le repérer. « Une demie heure... » répétait-elle à voix basse, ne sachant pas trop se positionner sur cette information. En temps normal, elle trouverait ça rapide – surtout quand on estime la taille de Brisbane et sa circulation, il n’était pas aisé d’y circuler à grande vitesse – mais pour le coup, coincés dans un camion qui allait rapidement se transformer en fournaise, elle trouvait ça extrêmement long. Néanmoins, elle ne s’en plaignait pas. Quelqu’un venait et c’était déjà beaucoup. Il avait eu la lucidité quand elle en avait été dépourvue.

« Idiot. » disait-elle comme on peut le balancer à un ami lorsqu’elle poussait sa main pour s’asseoir à côté de lui, n’ayant aucun mal à comprendre le pourquoi de son sourire presque moqueur, un soupir lourd aux lèvres pour faire redescendre la pression et tenter de rester calme. « Merci. » d’avoir appelé, d’avoir pris la situation en main, quand bien même il l’avait sûrement fait pour son propre bien plutôt que celui de Deborah, sans aucun doute. Dans un réflexe pour contrer la chaleur, elle attachait ses cheveux encore plus hauts qu’ils l’étaient déjà et se penchait un peu pour trainer un carton jusqu’à elle. Le genre de cartons qui a servi à vider l’un des meubles présents dans le camion. Elle extirpait quelques feuilles de papier au hasard qu’elle prenait le temps de plier en accordéon. Eventails de fortune. « Tiens. » Elle lui en tendait un, secouant déjà le sien pour créer un petit courant d’air.

Le calme était paradoxalement moins lourd que celui qu’elle avait ressenti dans l’ascenseur climatisé. Belle ironie. La soif commençait à se faire ressentir (les joies de ne pas prendre le temps de boire quand on est occupé) et elle restait concentrée sur sa respiration en tentant d’oublier la sueur qui perlait déjà sur sa peau. Le parallèle avec les enfants laissés inconsciemment ou oubliés maladroitement dans les voitures en plein cagnard venait titiller son stress. « Parle-moi d’un truc s’te plait, je me sens pas très bien. » avouait-elle dans le souhait de penser à autre chose en ayant une conversation quelconque. La salive difficilement avalée, elle l’entraînait plus ou moins sur un souvenir de conversation Tinder. « Bravo pour le marathon. Judy semblait en forme, ça fait plaisir. » Ils n’en avaient jamais parlé mais en fréquentant beaucoup l’hôpital, elle en avait forcément entendu parler et elle avait même assisté à la retransmission en direct à la télévision, étant dans une chambre d’un des enfants ne pouvant malheureusement pas quittés leurs lits ce jour-là pour assister à l’événement en personne. Un rire rempli de nostalgie passait ses lèvres avant de rajouter quelques mots. « La frénésie s’est ressentie jusque dans les murs de l’hôpital au point d’improviser une course de lits dans les couloirs. » Elle ne savait pas s’il était au courant de ça, de l’impact positif que cet événement avait eu bien au-delà de l’endroit où il s’était déroulé. « C’était chouette. » Un doux souvenir qui lui permettait aussi de relativiser sur leur situation actuelle : ils étaient chanceux d’être juste en sueur dans un camion pour quelques minutes définies.

@Jackson Mills
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

Deuxième étoile à droite et tout droit jusqu'au matin. Empty
Message(#)Deuxième étoile à droite et tout droit jusqu'au matin. EmptyLun 13 Fév - 20:08




DEBORAH & JACKSON





Deborah prend place à sa gauche. Comme il a bien compris qu'elle angoisse de se savoir coincée dans ce camion (et que sa compagnie ajoute probablement à la pénibilité de la situation), l'agent garde la torche du portable qu'il pose à côté d'eux allumée. La lumière étire les ombres des meubles à l'entoure jusqu'au plafond, donnant à cet espace minuscule des allures de cachette de film d'horreur. Tant pis, c'est quand même mieux que le noir total. « Merci. » « Hm. » Jax s'empare de l'éventail qu'elle lui propose sans pour autant s'en servir. Il était déjà trempé de sueur en arrivant, son t-shirt qui lui colle à la peau n'est plus à un litre près. Quant à la déshydratation, Mills deale avec sans sourciller. Ses chromosomes de chameau l'aide à encaisser la chape de plomb écrasant un peu plus leurs épaules de seconde en seconde. Tête basculée vers l'arrière, en appui sur le matelas, il ferme les yeux et tâche d'économiser son énergie ponctionnée de toutes parts par les efforts de régulation thermique que produit son organisme en surchauffe. Dans son oreille droite, l'un des écouteurs diffuse la playlist qu'il était en train d'écouter durant sa course. Jackson n'est pas connu pour sa patience mais lorsqu'il s'agit de situations comme celles-ci ou s'agiter ne ferait qu'accélérer la chute, il sait rester immobile et attendre que la cavalerie arrive.

« Parle-moi d'un truc s'te plait, je me sens pas très bien. » Mills ouvre un œil et tourne légèrement la tête en direction de sa voisine.  Sa solidarité a des limites s'apprête-t-il à lui répondre lorsqu'elle embraye sur Judy, tapant dans le mille avec une efficacité redoutable. La seule évocation de cette gamine suffit à adoucir la rudesse de l'agent qui devrait un jour penser à prendre un peu de recul sur son attachement affectif. Il entend d'ici Néo le mettre en garde contre le moyen de pression que l'adolescente pourrait devenir pour quiconque souhaiterait le mettre en porte-à-faux ... « La frénésie s'est ressentie jusque dans les murs de l'hôpital au point d'improviser une course de lits dans les couloirs. » L'information lui arrache un sourire. Jackson - qui connait chacun des patients du service pédiatrique - appose sans mal des visages sur les révélations de Brody. Il s'imagine Kilian et sa bande de leucémiques tirer sur les fils de leur perfusion au point de donner aux infirmières quelques sueurs froides. « C'était chouette. » « Content de l'apprendre. » Humble, Jax ne parlera pas des longues heures passées à se noyer dans la paperasse afin de monter le projet, tout comme il passe sous silence le fait que toute cette joie aurait pu se transformer en cauchemar si les terroristes sur lesquels il enquête depuis septembre étaient arrivés à leur fin ...

« La dernière fois que t’as pleuré de rire ? » Questionne-t-il après que le silence soit revenu s'installer entre eux suffisamment longtemps pour lui faire comprendre que son manque de compassion risque fort de leur valoir une crise d'angoisse à gérer entre deux cartons. Non merci. Mills oriente donc la conversation vers des souvenirs joyeux. Il a beau regretter d'avoir à user de ce stratagème, preuve n'est plus à faire de son efficacité. Tinder les a peut-être aveuglés sur bien des points, mais pas sur celui-là : l'un comme l'autre sont particulièrement réceptifs au ping pong de questions aussi anodines qu'impromptues. Du coin de l'œil, il surveille le téléphone en espérant ne pas recevoir de texto de Stewart l'informant d'un quelconque contre-temps. Juste au cas où, l'agent profite d'avoir temporairement détourné l'attention de sa voisine pour mettre hors de portée de vue l'écran de l'appareil. Rien ne sert d'apporter de l'eau au moulin de son stress palpable.

(c) sweet.lips


Dernière édition par Jackson Mills le Ven 17 Fév - 18:32, édité 2 fois
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

Deuxième étoile à droite et tout droit jusqu'au matin. Empty
Message(#)Deuxième étoile à droite et tout droit jusqu'au matin. EmptyJeu 16 Fév - 16:16


Proches du sol, éventail en papier en action et pourtant, elle avait l’impression que la température grimpait encore. L’impression n’en était pas une, c’était bien le cas. Le tôle du camion en plein soleil australien transformait doucement mais sûrement le véhicule en four. Son jean collait à sa peau, ce n’était guerre mieux pour son haut pourtant souple et léger. Dans ces conditions, elle ne se sentait pas très bien, chaque seconde s’écoulant au rythme d’une minute. Elle engageait d’elle-même la conversation dans l’espoir, sûrement, d’oublier ce stress qui lui donnait envie de vomir (ce qui n’arrangerait sûrement pas leurs affaires). Le souvenir de la joie des enfants dans son esprit était intact, un moment suspendu dans le temps où la maladie et la souffrance quelles qu’elles soient n’existaient pas.

De quoi dessiner un fin sourire sur son visage jusqu’à la prochaine question de Jackson qui consentait à lui changer les idées. La réponse n’arrivait pas de suite parce qu’elle avait besoin d’un certain temps de réflexion, preuve irréfutable qu’elle n’avait plus le rire aussi facile que lorsqu’ils se sont rencontrés au parc, cette soirée où elle avait passé son temps le sourire aux lèvres – ou presque. « J’ai déstabilisé un ami avec quelques révélations. Je crois que j’ai été trop cash. Sa tête choquée et mon franc-parler nous ont fait rire. » A défaut de dater, elle lui racontait. Son sourire était complètement contradictoire avec son regard fuyant le sien et qui se voilait d’un film nostalgique révélateur d’un souvenir entaché par une blessure : La tristesse. Tristesse engendrée par l’aspect lointain de ce souvenir. Presque une année entière sans rire sincèrement aux éclats, c’était tristement long à constater, surtout pour une personne comme Deborah qu’on disait naturellement rayonnante.

Sa joie de vivre n’avait plus rayonnée sur quiconque depuis longtemps. Une pensée fugace chassée dans un soupir, ne la persuadant qu’un peu plus que tout cela devait changer, qu’elle devait retrouver celle qu’elle était, les remords en moins et les leçons apprises en plus. « Ton dernier accomplissement personnel ? » demandait-elle, n’ayant pas remarqué son mouvement discret pour éloigner son téléphone. Sans surprise, son esprit s’en allait sur leurs conversations diverses. Il avait ouvert l’association, certes. S’était-il rendu au Botswana ? Avait-il trouvé une potentielle mère pour son équipe de basket ? Avait-il retrouvé le terrain au sein de son travail ? Des questions que Swad n’aurait pas hésité à poser. Des questions que Deborah gardait pour elle, ne se sentant plus assez à l’aise pour les poser. Son regard ne le quittait pourtant pas, sincèrement intéressée par la réponse s’il daignait lui parler un peu. Dans son observation, elle se surprenait à ne plus tant ressentir de crainte vis-à-vis de lui, comme si la pénombre apaisait leurs mœurs, comme s’ils retrouvaient un peu la configuration de l’anonymat. La nuit leur sied si bien. « J’aurais aimé que ça se passe autrement. » Un calme propice aux confidences, sans filtre. Toujours pauvres en mots mais authentiques dans les regards, dans le langage corporel qu'il est difficile de cacher.

@Jackson Mills :l:
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

Deuxième étoile à droite et tout droit jusqu'au matin. Empty
Message(#)Deuxième étoile à droite et tout droit jusqu'au matin. EmptySam 18 Fév - 0:36




DEBORAH & JACKSON





Elle lui parle de franc parler, il répond par une expiration nasale laissant deviner que cela ne le surprend pas d'elle. Jax a cette étrange impression de la connaître tout en sachant que ce n'est pas le cas. Paradoxe déroutant des sites de rencontres et des conversations tenues tard le soir, par claviers interposés, quand la nuit et l'insomnie rendent les échanges plus profonds qu'ils ne devraient l'être avec un interlocuteur invisible.«  Ton dernier accomplissement personnel ? » Jackson se crispe imperceptiblement. Ira-t-il jusqu'à considérer sa dernière conversation avec Sparrow comme un accomplissement ? Certainement que non. Pas quand la libération d'être passé aux aveux concerne la paranoïa ayant bien failli étrangler sa voisine en mai dernier. Cette même paranoïa qui aurait pu faire de Marley une viande morte sur le plancher de son salon en novembre.

Mills chasse d'un revers de main la sueur coulant désormais à grosses gouttes de son front. Il lui faut remonter d'avantage dans le temps pour retrouver dans sa mémoire de quoi être fier :  « Back to buisiness. » Répondit-il en mimant de ses doigts mouillés l'acte de ranger une arme à feu dans un hoster imaginaire. Cette réintégration lui a coûté cher, notamment sur le plan personnel avec l'altération du lien l'unissant à Sofia, mais l'agent s'est entraîné dur afin d'y parvenir et ne prétendra pas que la réussite vaut pour quantité négligeable dans l'estime qu'il a de lui-même. S'il se considère comme un poissard irrécupérable en ce qui concerne la vie privée, Mills ne doute pas de ses compétences professionnelles. Être bon dans ce qu'il fait et se le faire confirmer par l'un des plus hauts organes de défense nationale a le mérite de le conforter dans l'idée que son choix de carrière était pertinent. Mickey serait probablement exalté d'apprendre que son cousin travaille désormais pour les services de renseignements australiens. Mais personne ne doit savoir, c'est le deal.

« J'aurais aimé que ça se passe autrement. » Jax tourne vers Brody un regard interdit. Est-ce vraiment le moment ? À bien y réfléchir, clairement que oui. Ils n'ont aucune raison de se trouver en tête à tête si ce n'est ce coup du sort les obligeant à partager un air de plus en plus chaud et de plus en plus rare. S'ils ne discutent pas maintenant, ils ne le feront jamais. Mais l'agent en a-t-il seulement envie ? Tandis que l'irlandaise lui prouve silencieusement la sincérité de ses propos, lui se perd dans la contemplation de ses iris. La vie était-elle plus simple à l'époque ou sa seule réponse aurait été de l'embrasser pour la faire taire ? Mills se remémore la pression du procès Hoover en approche et le sentiment de culpabilité insupportable après la tentative de suicide de Judy. Finalement les problèmes se suivent sans se ressembler, se contentant d'être présents et de leur apprendre à relativiser. L'agent soupire, se détourne et débranche ses écouteurs du téléphone afin que la musique qu'il avait jusqu'alors dans son oreille puisse se répandre dans tous l'habitacle.



« Quoi ? Ton fils, le cake au Baileys ou l'hôpital ? » Il met les pieds dans le plat, prenant comme prétexte la pluralité des références possiblement interprétables pour briser les non-dits. Que ça sorte une bonne fois pour toute, comme la sueur des pores de leur peau. S'ils n'en reviennent pas lavés de leurs pêchés, peut-être qu'ils seront plus légers de quelques litres de chacun pour soi et Dieu pour tous.

(c) sweet.lips
Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé
  

Deuxième étoile à droite et tout droit jusqu'au matin. Empty
Message(#)Deuxième étoile à droite et tout droit jusqu'au matin. Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

Deuxième étoile à droite et tout droit jusqu'au matin.

Aller à la page : 1, 2  Suivant