| they say that bad things come in threes (noor #2) |
| | (#)Sam 1 Avr - 21:20 | |
| They say that bad things come in threesLa Corée était sans doute un meilleur sujet que la capacité infinie de Noor à tomber dans les pièges des hommes qu'elle fréquentait. Plus léger, même si ses compétences en coréen ne la mènerait pas loin. Elle était à peine capable de tenir une conversation quotidienne, malgré tout le temps passé avec Dani et Jiyeon. « C'est la même chose que de regarder une série dramatique ou romantique anglophone hein. A part qu'ils restent généralement sur une seule saison, donc si le scénario t'intéresse, t'as pas des centaines d'heures à te faire, c'est fini en quelques jours ou quelques semaines. Et que généralement c'est sous-titré et pas doublé. » Bon il y avait aussi quelques différences culturelles, mais ce n'était pas vraiment un point qu'elle avait besoin de développer avec Kai. Le nombre de fois où les Five s'étaient dévisagés devant un film ou une série que Hugo tenait à leur montrer, ne comprenant rien aux jeux de mots - qui paraissaient en plus beaucoup moins drôle une fois que Hugo avait mis sur pause et tenter de leur expliquer. Au moins, avec les deux Coréennes du groupe, Noor avait fini par apprendre certaines des coutumes, à défaut de vraiment les comprendre. « Et oui, la plupart du temps, les acteurs sont mignons. Comme partout. » Ils mettaient rarement en avant des acteurs au physique désavantageux, à moins que ce soit un point important de l'histoire. (Et encore, souvent, le personnage finissait par avoir un changement de look pour le faire paraître plus attrayant, et ce, quelque soit le pays d'origine de l'œuvre.) Les dramas coréens représentaient surtout une ouverture culturelle qu'elle n'aurait pas eu si elle était restée au Mexique, coincée par les demandes que sa famille aurait fait peser sur elle. Loin de l'indépendance qu'elle avait aujourd'hui. « On a la chance d'avoir pu partir et d'avoir pu découvrir des choses que nos parents n'imagineraient même pas. Mais d'une certaine manière, ça nous éloigne un peu plus d'eux » reprit-elle, blottie contre Kai. Ils venaient de familles semblables, et il était sans doute celui qui comprenait le plus ses états d'âme et ses difficultés. C'était rassurant de se dire qu'elle n'était pas seule, même quand le monde semblait devenir fou autour d'elle. Alors elle était prête à tout pour le préserver, pour qu'il soit heureux, et qu'il continue d'être dans sa vie, avec son doux sourire et ces yeux pétillants de joie. « Kai... Je t'aimerai toujours. Et tu seras peut-être pas différent ? Juste enfin toi-même ? » Elle le connaissait assez pour deviner qu'ils touchaient du doigt les parties secrètes qu'il avait toujours refusé de leur dévoiler. Ces parts de lui-même qu'il gardait cachées, sans doute parce que ça ne collait pas à l'éducation qu'il avait reçu, et qu'il avait peur de comment les gens réagiraient en les voyant. Noor était persuadée qu'il n'y avait rien de bien terrible - pas d'envie de meurtres ou elle ne savait quoi. Juste un Kai apeuré à l'idée qu'on l'abandonne pour être lui-même. « Je sais pas si passer la nuit avec Jiji et arriver torchée au boulot est une grosse audace que j'ai vraiment envie de réaliser » avoua-t-elle en riant. « Mais ok, essayons de sortir de notre zone de confort ! » Plus facile à dire qu'à faire, vu toutes les barrières que se mettait Noor dans sa vie quotidienne. Mais l'important était d'essayer, non ? Et elle aurait Kai pour l'aider à se motiver ! « Tu sais que si je vais à la salle de sport, ce sera juste pour te regarder ? Le sport c'est dangereux ! Tu peux te blesser ! » Le seul sport qu'elle ait jamais pratiqué était la danse, et si plus jeune elle avait adoré sauter sur la piste de danse pour quelques pas de samba ou de salsa, elle avait vite arrêté quand les mains de ses partenaires avaient fini par se faire trop insistantes. Et puis Seth n'avait jamais aimé danser, raison de plus pour qu'elle laisse ses années de danse derrière elle. « A moins que tu ne veuilles m'accompagner danser la salsa et le tango ? » Elle savait qu'il y avait un bar sud-américain pas loin de chez elle, à Fortitude Valley. Mais jusqu'ici, elle était juste allée boire un verre ou manger un plat rapide, et était restée loin du dancefloor. L'impulsion de Kai était peut-être ce dont elle avait besoin pour se lancer ? code par drake. |
| | | | (#)Mar 18 Avr - 3:30 | |
| Je plissais doucement les yeux, incertain de saisir l'engouement autour des séries dramatiques, quelle que soit leur origine. En réalité, cela provenait sans nul doute du fait que je misérais à demeurer tranquille devant un écran de télévision, mon esprit sans cesse agité et sautillant sur des milliers de choses différentes en plus de ce qu'il pourrait faire plutôt que de suivre l'intrigue d'une œuvre cinématographique. J'étais quelqu'un qui se plaisait à être dans l'action ou dans la découverte et seuls les matchs sportifs réussissaient réellement à capter mon attention et mon intérêt. Sans compter qu'en terme de reluquage, j'estimais plus avantageux de mater un match de foot avec plusieurs joueurs intéressants en pleine action qu'une série, par exemple.
Je refermais l'étreinte de Noor contre moi, songeant à cet imposant et douloureux fossé qui persistait entre la vie que nous menions et celle que nos familles respectives nous dictaient. Il m'était toujours aussi difficile de me heurter à la désapprobation ou l'indifférence de mes parents quant à ce qui me plaisait et m'intéressait réellement. Je n'avais jamais été doté de la force de caractère de n'en faire qu'à ma tête, fuyant le conflit, craignant le rejet. Le sentiment de marcher sur des œufs m'était traditionnel avec mes parents, un profond automatisme de survie, tout comme j'usais de non-dits pour ne pas les contrarier. En somme, une mascarade de haute voltige que je déployais depuis mon enfance. Au fil des années, la relation qui me nouait à mes géniteurs se détériorait et l'affaiblissement de ce lien m'attristait comme me réconfortait ; je ne voulais pas perdre mes aïeuls mais me distancer d'eux me procurait une liberté indéniablement salutaire. La vision de mes parents était effectivement bornée et en aucun cas elle ne me correspondrait ; pour les satisfaire, je devrais me sacrifier, et égoïstement, je supportais de moins en moins réaliser des concessions pour les honorer, autant puis-je les respecter et les aimer.
En ce qui concernait le volet romantique, je préférais me cloître dans le célibat. J'avais été déçu, écœuré, dégoûté, blessé, lassé ; aujourd'hui, je désirais simplement être seul, ne rien devoir à personne et prendre soin de moi. Par ailleurs, je ressentais tant de pression vis-à-vis de l'amour que j'en venais à le repousser, tout comme je me détestais pour ne pas être en mesure d'en être épris à l'image de cette fichue norme qu'on m'avait toujours désignée et imposée. Cette fichue différence me tétanise, celle qui me différencie des autres, celle qui me sépare de l'identité que je démontre de celle que je suis réellement. Des tactiques dont je ne peux manifestement pas duper entièrement la Guerrero qui annihile une partie de mes craintes : « Kai... Je t'aimerai toujours. Et tu seras peut-être pas différent ? Juste enfin toi-même ? » Je me murais dans un certain silence, des répliques surgissant dans mon esprit. Et si être moi-même jurait trop avec la version de moi-même que j'avais toujours dédiée à mes amis ? Et si être moi-même les décevait, les déplaisait, les choquait ? Et si être moi-même ne me convenait pas ? Je me perds dans mes secrets, dans mes différents rôles, dans mes appréhensions et mes doutes, si bien que même si Noor m'affirmait toujours m'aimer, je ne pouvais totalement adhérer à sa confiance, ayant beaucoup trop de mal à m'aimer moi-même pour concevoir qu'on puisse m'accepter sans condition. Faute de mots, je déposais un baiser sur le front de mon amie, lourd de sens, d'affection et de reconnaissance, avant de placer son bonheur au coeur de notre conversation. Motivé à rendre son sourire à la trentenaire, qui était tout le but de cette escapade nocturne, je l'invitais à bouger les lignes de sa zone de confort et même produire de la dopamine en ma compagnie dans une salle de sport. Je ris doucement en entendant Lyb accepter ma suggestion atypique et me réjouissais : « Merveilleux ! On commence donc demain ! » Je prenais une nouvelle gorgée de tequila, lorgnant vers mon interlocutrice lorsqu'elle se défilait sur la pratique de sport en salle. « Si tu viens, c'est pas moi que tu dois mater ! » Je charriais dans un rire. « Mais faire genre tu t'es blessée est toute une stratégie pour attirer l'attention d'un mec. Ca te permettra même de voir s'il se débrouille bien pour prendre soin de toi. » Je taquinais, imitant Noor avoir une crampe. « A moins que tu ne veuilles m'accompagner danser la salsa et le tango ? » Je fronçais les sourcils, songeur. Spontanément, j'aurais eu tendance à décliner cette offre, mais la vérité était que l'optique d'apprendre quelques pas de danse me séduisait. Aussi, Bea pourrait les utiliser. « Je suis partant. » Voilà, c'était acté. « On s'inscrit demain dès qu'on aura digéré ce festin, » je soumettais en désignant le contenu du sachet contenant le kit de survie de peine de coeur que j'avais concocté pour ma meilleure amie. « T'aurais pas envie de dormir à Bayside ? Je peux installer le salon comme on le faisait à l'appart en Californie quand on voulait passer la nuit tranquille ensemble à regarder la télé et critiquer les personnes sur nos réseaux sociaux. Puis j'ai renouvelé le stock de sucreries, tu seras pas déçue. » Je l'invitais. « Je peux même te faire le chocolat chaud - tequila avec plein de crème fouettée, » je tentais. |
| | | | (#)Ven 21 Avr - 17:18 | |
| They say that bad things come in threesVoir Kai si fermé, si terrifié de ce qu'elle pouvait dire... C'était douloureux pour Noor, parce qu'elle n'arrivait pas à savoir si c'était un manque de confiance de la part d'un de ses meilleurs amis, ou juste la preuve d'un mal-être profond et ancien que Kai n'avait jamais osé leur révéler. Ou bien un savant mélange des deux, complexe comme seul Kai pouvait l'être. Il laissa filer le sujet, et elle le laissa faire, se blottissant juste un peu plus contre lui, pour prouver physiquement qu'elle serait toujours là. Il n'y avait pas de raison qu'elle l'aime moins, ou qu'elle le déteste - sauf s'il lui confiait avoir commis des atrocités punies par la loi. Mais aimer les garçons n'était pas quelque chose qui pouvaient lui faire changer sa vision de Kai. « Je te materai pour empêcher les filles de t'aborder » promit Noor en souriant. Et parce qu'elle avait beau avoir un faible pour les mecs toxiques, elle savait bien que s’amouracher d'un sportif à la tête vide n'était pas une bonne idée. Cliché certes, mais plutôt vrai selon son expérience. Ou peut-être qu'il n'y avait que les surfeurs californiens, trop blonds et trop bronzés, pour être si creux. Elle n'avait pas testé avec les australiens, dans une vaine tentative de protéger son cœur malmené. « Je t'apprendrai à danser ! » Même si elle n'aurait sans doute pas grand chose à faire à part lui montrer le rythme de base. Elle n'oubliait pas que Kai était brésilien et avait sans doute grandi au rythme de la samba et du carnaval de Rio - même s'il ne dansait pas à l'époque, il devait avoir le rythme dans la peau. « Je veux bien dormir avec toi ! Pas envie de revoir Hugo ce soir... » Elle ne se souvenait que trop bien de sa tentative de ce matin pour la réconforter, qui avait surtout fini avec plus d'alcool dans le sang parce qu'ils n'avaient jamais été très doués pour discutent sentiments ensemble. (Et cette idée d'avoir un bébé qui la faisait encore frissonner d'horreur.) Autant passer la nuit avec Kai à regarder des séries débiles pour se vider la tête, et avec assez de sucre dans le sang pour qu'elle ait l'impression d'être une enfant de quatre ans à un goûter d'anniversaire. Surtout avec sa recette favorite de chocolat chaud, qui n'était bonne que quand Kai la préparait - et ça n'était pas faute d'avoir essayer de la refaire elle-même ! code par drake. |
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