I’m trouble

 @Edison Dorn  ft. Savannah

Assise à l’une des tables, je jette une fois de plus un coup d’oeil en direction de l’entrée du bar. Aucune Sacha à l’horizon, alors que je finis mon deuxième verre par une longue gorgée.  Et c’est en observant un groupe d’amis qui rit aux éclats que j’entends la sonnerie de mon téléphone retentir. Un léger soupir s’échappe de mes lèvres alors que je prends finalement l’appel, grimaçant face au brou ha général qui règne autour de moi, et qui ne me permet pas de l’entendre correctement. “J’suis désolée Sav, je sais qu’on s’était donné rendez-vous à 21h, mais Carter vient de m’vomir dessus.” Une excuse qui s’avère recevable, même si je me morfonds dans l’ennui depuis déjà un bon moment. “T’inquiètes pas, mes deux margaritas m’ont tenu compagnie” lançais-je pour dédramatiser la situation.”J’vais essayé de faire au plus vite, mais j’te promets rien” Je hoche la tête, ignorant le fait qu’elle ne puisse pas me voir. “Tiens moi au courant” Un cri à l’autre bout de fil me force à éloigner mon portable de l’oreille, ayant bien peur d’y léser un tympan. “Cours jusqu’aux toilettes, tu vas en foutre partout…” Je me pince les lèvres, ayant une vision un peu trop réaliste de la scène. Le chaos semble s’être invitée chez mon amie, et je me dis que finalement, je suis la moins à plaindre des deux. Je raccroche, ayant bien évidemment décelé qu’elle a pour l’instant autre chose à gérer et parviens à me convaincre qu’un autre verre serait le bienvenue.

Je traverse le bar, passant devant une table occupée uniquement par la gente masculine, et subit à nouveau le regard insistant de l’un d’eux. Je l’ignore, n’ayant clairement pas envie de subir un numéro de charme en ce moment. Arrivée au comptoir, je pose mes coudes sur ce dernier, attendant que l’un des serveurs puisse prendre ma commande. Je sens pourtant rapidement une pression sur le haut de mon bras, alors qu’instinctivement, mon regard se baisse sur ce contact surprenant. Mes paupières se relèvent, croisant bien vite l’auteur de ce geste un peu trop intimiste à mon goût. “Bonsoir” Et voilà, j’observe déjà ce sourire charmeur qui tente de me faire fondre comme neige au soleil. Malheureusement pour lui, la période n’est clairement pas propice aux vacances pour moi. Je me défais de son emprise, et tente de l’ignorer en observant de l’autre côté de la pièce, espérant qu’il comprenne assez vite le message. “J’vous ai repéré depuis l’autre bout de la salle, et je n’ai pas m’empêcher de vous observer depuis” Bon sang. Ma main vient frotter rapidement le haut de mon front alors que j’esquisse un léger sourire forcé. “J’imagine que je dois me sentir flattée… Mais j’suis désolée, j’suis pas intéressée." Sa belle gueule ne suffit donc pas. L’écho de son rire ne fait qu’intensifier le malaise. “J’me doutais que vous diriez ça.” Mes mâchoires se resserrent, semblant perdre patience face à l’attente qui me pousse à devoir subir le supplice. “C’est ce que font la plupart des femmes au premier abord…Et ensuite, elles viennent à le regretter.” Sa main s'approche, laissant son pouce effleurer mon poignet. “J’pense qu’on s’est mal comprit…” Je me tourne vers lui, grimaçant alors que le silence que j’impose lui pousse à me donner son prénom. “Jeff”. J'acquiesce  brièvement. “Ok Jeff. Je ne suis pas passée devant vous dans l’espoir que vous veniez me retrouver au bar, mais uniquement parce que je meurs de soif.Et peut-être que vous avez vu là un signe de ma part, mais je peux vous assurer que vous ne repartirez ni avec un numéro de téléphone, ni avec un nom.” Il encaisse, tentant de garder un sourire de circonstance alors que je pivote vers le comptoir. “On est pas obligé de se raconter tout ça” Damn it, il ne lâche rien. Je soupire, tournant mon regard vers ce dernier qui semble m’observer avec minutie, de haut en bas. Je lui fais face, plongeant mon regard menaçant dans le sien.”Il ne s’passera jamais rien avec vous. Alors vous, et votre petit air snob, vous allez retourner tranquillement à votre table, et allez vanter à vos copains que votre plan à foirer.” Ses yeux marrons s’assombrissent, alors que je semble avoir touché sa fierté “Tu penses être mieux qu’tout le monde?! J’en ai déjà connu des p’tites pétasses dans ton genre” Je détourne le regard vers le serveur au loin, ce qui semble l’échauffer davantage alors que son bras s’égare à nouveau sur ma peau, fermement, cherchant à ce que je lui accorde toute mon attention. “Eh! Tu m’écoutes quand j’te parle…” D’un geste vif et brusque, je tente de me défaire de son étreinte, mais il ne lâche pas l’affaire, visiblement incapable d’accepter l’échec…

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 @Edison Dorn  ft. Savannah

La soirée n'était peut être pas exceptionnelle, mais jusqu'à présent, elle me permettait de me changer les idées, en attendant vaillamment l'arrivée de mon amie qui semble avoir d'autres problèmes à gérer sur le moment. La solitude dans un bar n'est pas un problème à mes yeux, je peux tout autant savourer un verre en toute tranquillité, ce qui n’est bien évidemment pas négligeable. Mon escale jusqu'au comptoir semble pourtant m'attirer son lot de problèmes…Monsieur J'ai-plein-de-projets semble se prêter à un jeu auquel je n'ai clairement pas envie de jouer ce soir, et encore moins avec lui. Je l'ignore, espérant pouvoir rapidement passer commande et m'échapper de son emprise, qui me met toujours un peu plus mal à l'aise, mais les chances ne sont pas de mon côté face à l’invasion de personnes qui souhaitent tout autant pouvoir être servies rapidement. Ma patience a des limites, surtout ce soir, et c'est avec un franc parler que je m'évertue à lui faire savoir qu'il n'y aura pas de happy end, pas plus que qu'il n'y aura de jeu de séduction les minutes à venir. Mon indifférence le laisse de marbre, et c'est en employant un ton bien plus dédaigneux que je semble éveiller la bête, à défaut de la décourager " Il ne s’passera jamais rien avec vous. Alors vous, et votre petit air snob, vous allez retourner tranquillement à votre table, et allez vanter à vos copains que votre plan à foirer." J'ai piqué son ego, sachant parfaitement que ce genre de propos pourrait rapidement se retourner contre moi, ce qui semble se dérouler alors que son contact, froid et autoritaire, accompagne ses mots accusateurs. “Tu penses être mieux qu’tout le monde?! J’en ai déjà connu des p’tites pétasses dans ton genre” Là ça sent pas bon, et malgré la foule qui nous entoure, ce sentiment de d’insécurité s'accentue soudainement, sachant très bien que l'ambiance générale n'aide pas à percevoir ce genre d'altercation.“Eh! Tu m’écoutes quand j’te parle…” Mes membres semblent se paralyser, et je suis tout bonnement incapable de deviner s'il s'agit de cette peur naissante ou de cette colère qu'il crée en moi par son comportement déplacé. Je l’observe, craignant de jeter de l’huile sur le feu en ripostant, alors qu’il ne semble pas vouloir en arrêter là.

L’intervention d’un homme me permet de reprendre mon souffle, restant pour autant sur la défensive. « J’pense que c’est plutôt toi qui devrait écouter quand c’est elle qui te parle, buddy »L’homme, impressionnant par son physique et son apparence physique, redistribue les cartes sans plus attendre. « Y’a la moitié du comptoir qui a déjà pris connaissance du fait que tu l’intéresses pas et qu’elle veut juste boire tranquille … Laisse-tomber. Chacun retourne à son verre, à sa petite vie et y’a pas d’embrouille. » Une conclusion qui paraît déplaire au bougre, qui trouve quand même le moyen de me dévisager par-dessus l’épaule de mon sauveur du moment. Au vu de son agitation et à son regard noir, je doute qu’il puisse vouloir s’y soumettre si facilement. Là n’est plus la question de vouloir me séduire, mais de me faire payer mon insolence. « Et t’es qui toi ? » La tension monte d’un cran, alors que je suis incapable de lâcher un mot, plus méfiante que jamais sur la tournure que pourrait prendre les événements. Edison tourne le visage vers moi, m’adressant un sourire que je ne peux que lui accorder, même si je crains un instant que les choses ne se retournent contre lui.« Moi, je suis le mec qui est pas venu se prendre la tête … un peu comme elle, en fait. » Bon sang, enfin un homme qui semble faire preuve d’objectivité et de détachement sur la scène. Était-il fou de penser qu’une femme dans un bar puisse vouloir uniquement se détendre sans subir un quelconque plan drague? « Putain ! Est-ce qu’on est nombreux à être aussi casse couilles dans la gente masculine ? » Cette réplique parvient à me soutirer un sourire par sa véracité. “Disons que ça manque parfois de respect et de subtilité.” Je plisse les yeux pour appuyer mes mots, jetant un dernier coup d'œil à monsieur snob qui semble vouloir me dilapider sur place. “Tu perds rien pour attendre” balance t-il, lâchant finalement l’affaire en voyant que l’attaque pourrait se retourner contre lui, et que son possible adversaire ait finalement un certain avantage. “Okay….Je pense que j’suis désormais contrainte à fuir ce bar pour le restant de mes jours” . Un sourire qui dissimule pourtant un semblant de vérité, qui sait comment les choses pourraient tourner le jour où il n’y aura personne pour s’interposer. “Laissez-moi vous offrir un verre pour vous remercier.” C’était la moindre des choses, et rapidement, mes traits s’étirent à nouveau. “Et promis; ça n'a rien d’un plan drague” Je ne me voyais pas retourner sagement à ma table alors que je pouvais déjà sentir l’autre type me suivre du coin de l’oeil, attendant sagement de pouvoir attaquer à nouveau.

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 @Edison Dorn  ft. Savannah

Ce genre de rencontre n’a rien d'inédit, pas plus que le manque d’originalité dont certains hommes peuvent faire preuve. Je n’ai jamais été réellement du genre à me montrer hermétique à toutes tentatives masculines dans ce genre d’endroit, saluant bien trop le courage que ce genre de chose demande. Devoir aborder une femme s’avère être une véritable prise de risque, et l’échec percute souvent l’égo. Au-delà de ça, ce genre d’approche m’a permis de rencontrer à plusieurs reprises des personnes sans qui ma vie n’aurait pas été ce qu’elle était aujourd’hui. Malheureusement pour cet homme, je ne suis pas d’humeur à me soumettre à ce jeu ce soir, encore moins alors qu’il se montre particulièrement envahissant et insistant. Mon attitude parle d’elle-même. Je n’ai pas envie de me montrer désagréable et m’affaire à l’ignorer dans le but qu’il saisisse le message, ça ne semble pas être si évident pour lui. Il persiste, faisant peu à peu monter une pression qu’il m’est difficile de contenir plus longtemps. Je ne mets pas les formes, et heureusement pour lui, la seule violence que j’emploie reste un dénigrement verbal qui suffira peut-être à lui faire regagner sa table sagement. Ou pas. Voilà que les choses se retournent contre moi, et qu’il semble désormais prêt à en découdre, espérant probablement des excuses que je ne suis pas prêt à lui fournir. Je le sens vrillé, et intérieurement, j’aspire à ce que les choses s’arrêtent là, grâce à ma parfaite indifférence. C’est pourtant l’irruption de Edison dans notre duo qui finira par le faire battre en retrait, probablement effrayé par la carrure et l’apparence physique du jeune homme, que je préfère clairement avoir de mon côté pour le coup. Il n’est pourtant pas si menaçant dans son attitude, et tente simplement d’amener un peu de détachement à cette situation, qui semble s'envenimer au fil des secondes. « Et ça ne mérite pas ce genre de formule polie selon moi. ». Je me mordille la lèvre intérieurement. Il n’imagine sûrement pas un seul instant toutes ces pensées négatives, voire méprisantes qui alimentent mon esprit depuis plusieurs minutes. Je canalise cette impulsivité, ayant visiblement déclenché l’alerte qui pourrait garantir ma sécurité. Une sorte d’instinct de survie, peut-être exagérée, mais qui me semble pourtant primordiale pour espérer repartir sans craindre d’être suivi. C’est probablement le fléau des femmes, cette incapacité presque générale qui nous empêche de pouvoir nous dresser face à un homme sans avoir peur des représailles ensuite. « Tu perds rien pour attendre. » Je laisse échapper un souffle, qui sonne une sortie de rictus. Et voilà comment un comportement plutôt sage était visiblement ignoré face à la colère d’un homme. Je relève les sourcils, tentant de ne pas me laisser impressionner par cette tentative d’intimidation. Ma fierté ne me poussera pas à baisser les yeux pour autant, parce que c’est tout ce qu’il me reste. « Okay … je pense que j’suis désormais contrainte à fuir ce bar pour le restant de mes jours. » Un léger amusement pour évoquer des faits, qui ne seront pourtant que trop vrais. « J’pense pas que ce soit son fief à ce tocard. Y’a pas de raison à croire qu’il ait marqué son territoire. » Mes yeux bleus se dirigent en direction de la table sur laquelle le vaniteux s’appuie en tentant de digérer son échec. “Mouais, j’suis quand même pas certaine de vouloir prendre le risque..” Derrière l’apparence irréprochable qu’il arborait, parfait sous tout rapport, le regard noir que j’avais eu l’honneur de récolter m’avait quelque peu déconcerté sur ses intentions. Personne n’avait le mot "dangereux" apposé sur le front pour nous avertir au préalable de ce qui pouvait nous attendre, et parfois, il arrivait que ceux qui faisaient preuve de fureur soient ceux que nous aurions pourtant sous-estimé.

« Laissez-moi vous offrir un verre pour vous remercier. » Je pouvais au moins faire ça. Qui sait comment les choses auraient tournées s’il n’était pas intervenu? La surprise se lit sur son visage, alors que je tente de me défendre rapidement. « Et promis, ça n’a rien d’un plan drague. » Une note d’humour qui me paraît indispensable pour me sortir de ce qui venait de se passer et le pousser à accepter, malgré une visible réticence. Une réussite puisqu’il lâche un rire, me permettant de retrousser les lèvres, satisfaite.« Ce serait vraiment pervers comme plan drague quand on y pense. » Je hoche la tête, me laissant pourtant portée par une fausse réflexion. “J’imagine qu’il faut savoir être originale de nos jours.” Bon okay, même mon esprit étriqué n’aurait pas été capable d’une telle chose.« C’sra la même chose. » J’observe un instant l’écran de mon téléphone, découvrant le message de mon amie qui m’indique qu’elle ne pourra visiblement pas se libérer. Une déception que je suis bien décidée à effacer alors que j’enchaîne auprès du serveur.”Un shoot de téquila pour moi”. La soirée était particulièrement désastreuse, et j’avais besoin de quelque chose de plus fort pour m’en remettre. « En réalité, ce serait presque à moi de payer un verre en m’excusant du comportement de l’autre primate … » Mon regard croise un instant le sien, ne pouvant dissimuler un amusement certain. “Si vous devez vous excuser pour tous les comportements déplacés que j’ai subi tout au long de ma vie, j’ai bien peur que vous soyez bloqué avec moi jusqu’au petit matin....Et que je frôle le coma éthylique” Un large sourire pour appuyer mes mots alors que j’apprécie pourtant cette bienveillance qu’il dégage, et qu’il ne cesse de me prouver. « Eddy, » J’observe la main qu’il me tend, venant finalement rencontrer la mienne. “Savannah” Je me penche légèrement vers lui, observant avec prudence autour de nous avant d’ajouter ses yeux dans les miens. “Je compte sur vous pour que ca soit notre petit secret.” En référence à l’autre abruti, qui s'évertuait à le connaître, et qui aurait pu s'enthousiasmer d’une telle information pour tenter de m’intimider après coup. “Vous venez souvent ici?” Demandais-je, alors que nos verres viennent d'être déposés sur le comptoir, et que je glisse un billet du bout des doigts pour les régler.

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 @Edison Dorn  ft. Savannah

« Si vous devez vous excuser pour tous les comportements déplacés que j’ai subi tout au long de ma vie, j’ai bien peur que vous soyez bloqué avec moi jusqu’au petit matin … et que je frôle le coma éthylique. » Une réplique qui est peut-être un brin exagérée. La gente masculine ne représentait pas uniquement des hommes dépourvu de respect ou de considération envers les femmes, mais fort heureusement, j’avais eu la chance de croiser pas mal d’homme capable de relever le niveau et de me surprendre par des attitudes bien moins superficielles et plus authentiques que souhaitée. « Ah. A ce point ? Ok, on oublie et on reste sur la bière offerte que j’accepte avec un sincère merci. », Ça mérite au moins ça! Et étonnement, me trouver près de cet homme instaure une forme de sécurité, bien que je ne connaisse pas grand-chose à son sujet. Une fois de plus, je me fis à mon instinct, et ce dernier semblait assez apaisé par toute cette bienveillance qu’il dégage naturellement. Aucune hésitation pour lui donner mon identité en retour, veillant à m’amuser de ce petit détail qui pourrait faire rugir monsieur ronchon qui tente de se remettre de ses émotions. « Évidemment ! Marché conclu. Je serais en faire bon usage. » Je hoche la tête, un sourire satisfait alors que l’ambiance festive autour de nous semble m’absorber quelques secondes.

La curiosité prend finalement le dessus alors que je viens briser ce silence entre nous.« Vous venez souvent ici ?» Est-il venu seul? Cette idée ne me traverse l’esprit qu’à cet instant, ayant visiblement ignorer la possibilité qu’il puisse être attendu un peu plus loin. « Franchement ? Nan ! Pas vraiment le genre d’endroits où j’ai l’habitude de mettre les pieds et vu les péquenauds qui s’y trouvent, je pense que c’est même plutôt une bonne chose pour ma pression sanguine et ma santé mentale. » Je hoche la tête, ne pouvant qu'acquiescer. “Ouais… J’ai bien peur que ce package inclut également quelques inconvénients." Ce que nous avions vécu quelques minutes plus tôt en était la preuve. « Disons que je préfère les trucs plus petits, avec une cible de fléchettes qui ne fonctionne pas, des piliers de bar trop bourrés pour venir t’emmerder et un groupe de musique local pas connu pour mettre l’ambiance. » Mes traits s’étirent légèrement face à cet aveu, l’imaginant parfaitement dans ce décor que je ne côtoyais pas si souvent pour ma part, mais dans laquelle, l’ambiance intimiste et légère était bien plus présente et réconfortante, bien que parfois un peu bourrue pour chaque femme qui osait passer la porte seule « Et toi ? T’es venue ici parce qu’il y avait de la lumière ou tu savais où tu mettais les pieds ? » Je relève les sourcils, m'accordant un bref instant pour songer à mes réelles motivations alors que la réaction de Eddy vient à détourner mon attention. « Merde ! Je suis passé au tutoiement sans la moindre invitation … quel connard ! Désolé, c’est juste que je vouvoie uniquement les gens de l’administration … et t’es pas ma bancaire alors bon … » Je lâche un rire franc et sincère, n’ayant pas un seul instant remarquer cette transition entre nous.”J’peux toujours m’atteler à donner quelques conseils sur des placements en bourse si tu y tiens…” Un sourire que je parviens à estomper légèrement. "Ça ne me pose aucun problème…. Et pour répondre à ta question, disons que cet endroit ne m’est pas particulièrement inconnu, mais je préfère y venir accompagner. Ca aurait dû être le cas ce soir, mais on m’a posé un lapin…” avouais-je en me pinçant les lèvres, n’éprouvant pourtant pas la moindre rancoeur à ce sujet. “Je suis visiblement bien moins attrayante qu’un gamin de 3 ans….” lâchais-je avec une certaine ironie, avant de reprendre plus sérieusement, et de ne plus laisser planer le doute d'un date raté. “Le pouvoir d’un enfant sur sa mère n’est pas à sous-estimé, même si cela inclut de tirer un trait sur quelques minutes de distraction autour d’un verre.” Et de ce côté là, j’étais bien placé pour comprendre les motivations. Évoluer auprès de Mathis m’avait permis de réaliser quel était le réel sens de ma vie, et que peu importe ce qui pouvait se passer,, il restait le centre gravitationnel de mon existence, une force qui pouvait pourtant devenir ma plus grande faiblesse dans des moments de vulnérabilité. Je lève mon shoot, venant ingurgité l’intégralité dans une grimace à peine perceptible.

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 @Edison Dorn  ft. Savannah

« Ouais … J’ai bien peur que ce package inclut également quelques inconvénients. » Il en était de même pour les endroits qu’il préférait d'ailleurs, et de manière générale, je préférais siroter un verre accompagnée que de subir des regards malaisants se perdre sur moi, bien que ca n'était pas systématique. Assez naturellement, Edison se libère de ce vouvoiement que nous avions instauré, par simple convenance, et qui semble pourtant le mettre mal à l’aise l’instant d’après, suscitant très vite un amusement que je ne cherche même pas à dissimuler. « J’peux toujours m’atteler à donner quelques conseils sur des placements en bourse si tu y tiens…» Non! Il ne le voulait sûrement pas, et derrière un faux air confiant, je n’étais clairement pas en mesure de le faire, n’y connaissant absolument rien dans le domaine, et n’ayant pas envie de m’y lancer! Sa réaction me satisfait, obtenant exactement la réponse que j’attends de lui. « Oh ! Rien que ça ! Non, je suis pas le bon public pour ce genre de conseils … » Je souris, acquiesçant avant d'enchaîner. "Ça tombe bien, j’ai clairement rien à t’apprendre à ce sujet! ” Mon métier me poussait pourtant à manipuler pas mal de transaction plus ou moins importantes, et l’aspect financier donnait souvent des résultats gratifiants, pour autant, la vie que je menais restait plus ou moins banale, à l’exception de cette maison cosy et spacieuse que j’avais prit le temps de rénover pour offrir un havre de paix à mon fils. A défaut, je pouvais toujours lui apprendre comment perdre son emploi à nouveau ou ruiner ses relations amoureuse, ca, j'étais véritablement douée« Ça ne me pose aucun problème…. » Le souffle qu’il laisse échapper parvient à me surprendre, comme si le fait d’avoir été inconvenant pouvait le gêner. Un fait qui est surprenant face à une apparence physique qui impose une certaine confiance en soi et une prestance inébranlable.

Et voilà que je viens à lui confier la raison de ma solitude, avec un naturel presque désarmant alors que je ne le connais finalement pas. « Faut voir le côté positif, t’as une anecdote à lui raconter … celle du péquenaud de tout à l’heure. » Je laisse échapper un souffle de douleur en grimaçant à cette simple réflexion. “Ouh…J’ai bien peur que ce ne soit pas la partie la plus agréable à exposer.” Et je préfère d’ailleurs ignorer cette petite voix au fond de moi qui souhaiterait presque s’assurer de la disparition soudaine de monsieur sans gêne, et qui savourerait le réconfort de ne plus le savoir à quelques mètres de moi, à partager le même oxygène.  « Une deuxième même, l’anecdote du mec d’à côté, au comptoir, qui relevait un peu le niveau de la soirée. » Je fronce les sourcils, ayant beaucoup de mal pour garder mon sérieux pour autant. “J’suis pas certaine qu’elle me croit pour le coup… J’vais parler d’un homme plutôt grand, musclé, tatoué de partout, qui tente d’apaiser les tensions avec bienveillance et sagesse… J’vais pas être crédible” Ma franchise ne me quitte pas, surtout lorsque les effets d’ivresse semblent peu à peu s’installer, me poussant à être bien plus à l’aise pour aborder certains sujets. [color:f866=#steelblue]« J’pense que tu as encore moyen de tirer quelque chose de positif de cette soirée …» Mon regard se perd sur son profil qui m’impose, s’étant redressé face au comptoir. “C’est pas impossible…” lâchais-je en me mordillant  l'intérieur de la lèvre. D’un signe de main, j’indique au serveur de me servir la même chose, sans prendre conscience que je risque rapidement de devoir rentrer à pied si je continue ainsi. “Tu sais c’que je fais ici…Mais je sais toujours pas pourquoi tu as atterri dans cet endroit moi” fis-je remarquer en relevant brièvement l’index pour le cibler. “Laisse moi deviner…” Je fais mine de réfléchir, ayant pourtant du mal à trouver bon nombre d’hypothèses. “L’endroit le plus proche de chez toi pour t’envoyer une bière tranquille? Un joli parfum féminin qui t’aurait amené jusqu’ici par un délicieux sortilège? Ou alors on t’a payé pour faire régner la paix dans cet endroit?” Je plisse les yeux, n’ayant pourtant pas l’impression de mettre le doigt dessus. “Ou alors tu fuis quelqu’un…Ou quelque chose?” Peut-être que j’approche du but, ou peut-être que je suis complètement à côté de la plaque. “Il va falloir que tu m’en dises un peu plus sur toi là” demandais-je en arrondissant les yeux tout en hochant la tête, tentant de l’amadouer en croisant son regard pour tenter d’y lire quelque chose.

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 @Edison Dorn  ft. Savannah

Peut-être qu'effectivement, en racontant mes mésaventures le lendemain à cette amie, je parviendrais à avoir du recul sur la situation, à l'évoquer avec un amusement perceptible...Mais présentement, je sens encore cette colère en arrière plan, s'apparentant à un volcan endormi, qui serait prêt à s'embraser au moindre regard que je pourrais échanger avec cet homme, aux manières particulièrement douteuses. Heureusement pour moi, la soirée semble tourner à mon avantage par la présence d'Edison, qui par son naturel, suffit à effacer les déboires de l'autre.« J’suis pas certaine qu’elle me croit pour le coup… J’vais parler d’un homme plutôt grand, musclé, tatoué de partout, qui tente d’apaiser les tensions avec bienveillance et sagesse… J’vais pas être crédible. » L'image prête à rire, complètement surfaite pour le coup, malheureusement ou pas, il doit certainement s'y confronter à maintes reprises, brouiller parfois l'image qu'il souhaite donner à son interlocuteur. J'ai souvent été concerné par ce fatalisme. La jolie blonde, aux courbes voluptueuse et au sourire ravageur...Inutile de dire qu'on ne me prenait pas au sérieux si je venais à parler poésie. C'est probablement ce qui explique ce caractère parfois explosif, souhaitant inlassablement chasser cet aspect bimbo, creuse de l'intérieur, que l'on m'a si souvent attribué. Une force de caractère qui avait su faire faire ses preuves depuis la fin de mon adolescence « Ok, vu et présenté comme ça, ça peut être moyen crédible. T’as qu’à faire une photo … et je promets d’afficher mon plus gentil sourire. » J'arque un sourcil, peut-être n'était pas sérieux, mais je le prends au mot, me moquant bien de l'étrangeté de ce moment. "Allons-y" Mes traits s'étirent alors que j'extirpe mon portable de la pochette qui est accrochée à mon épaule. "Promis, j'te mettrais pas un filtre avec les petits coeur et le teint lisse comme une peau de bébé"Je lâche un rire. Une légère moue d'hésitation, avant de venir appliquer l'effet miroir et garantir un selfie sur lequel je me trouverais moi aussi. Pourquoi ne pas jouer le jeu jusqu’au bout et garantir l'effet voulu? Mon corps se penche vers le sien, alors que je lève l'appareil pour m'assurer une photo réussie. Je souris, et cette expression s'intensifie alors que je croise le regard du jeune homme par le biais de la technologie. Un clic, et me voilà à froncer les sourcils de façon exagérée pour simuler une moue menaçante, et ainsi créer le paradoxe avec monsieur bonne humeur à côté de moi. Une deuxième photo de prise "Avec ça, elle ne pourra que me croire!" annonçais-je fièrement en rangeant le téléphone à sa place initiale. Faire une photo avec un parfait inconnu relevait de l'inédit, bien que je cherche malgré tout à lui soutirer quelques informations dès que l'occasion se présente.

D'ailleurs, ma curiosité me rattrape, et je savoure chaque détail qui peut mettre fourni. Mais avant même qu'il vient à donner la raison de sa présence, ou à tenter d'échapper innocemment à une réponse un peu trop personnelle à son goût, j’émets quelques hypothèses, cherchant au plus profond de moi celle qu'il l'aurait amené jusqu'ici, dans ce bar dont il n'apprécie visiblement pas beaucoup le profil.« Fais-toi plaisir, Sherlock. » Je me laisse guider par son regard, qui pourrait trahir à lui seul la moindre expression. Mais il est bien trop amusé par mes théories pour me laisser entrer dans son petit coin secret, et la tâche s'avère bien plus compliquée que ce que je n'avais imaginé. « Ou alors tu fuis quelqu’un…Ou quelque chose? Il va falloir que tu m’en dises un peu plus toi là. » Médiocre, je me dois de reconnaître ma possible défaite, attendant patiemment qu'il me mette sur la piste.  « Ah … s’il le faut alors …. »  Je souris, me tournant d'avantage vers lui, avec une attention toute particulière et un amusement déjà de mise. « Pas de demoiselle, pas d’envie de devenir Gandhi non plus. C’est pas la porte à côté de chez moi. Mais c’était sur le chemin, il y avait de la lumière et je pense que changer d’environnement peut parfois aider à y voir plus clair . » C'est bien plus sérieux et profond que je ne pouvais l'imaginer. Ce sourire radieux s'estompe légèrement face à l'authenticité qu'implique cette réponse, même s'il cherche à s'en détacher par une attitude légère. Je la reconnais, je m'y reconnais. Ma présence ici n'a rien d'une habitude, d'un plaisir que je m'accorde. Elle résulte de plusieurs échecs qui m'ont récemment mis à mal, sauf qu'à l'inverse d'Edison, je ne suis pas ici pour songer à mes problèmes, mais pour les chasser par une distraction qui apparaît comme indispensable pour ma survie.  « Le coup classique du type qui fait le point, au comptoir d’un bar – un gros cliché que tu pourras accompagner à ton anecdote. » J’acquiesce brièvement de la tête, mon regard se perdant quelques secondes sur l'étendue des bouteilles. "Et est c'que ça fonctionne?" Mes iris bleus se heurtent à rencontrer les siennes, sachant pertinemment que j'engageais une discussion bien plus périlleuse que ce que nous avions pu partager depuis plusieurs minutes, et qu'il pouvait veiller à se refermer comme une huitre. Je me mordille l'intérieur de la lèvre, lâchant à mon tour. "L'euphorie, toute cette ambiance, l'ivresse...Ca semble changer la donne sur le moment, ça tire la corde d'un côté, ou de l'autre, nous donnant l'impression d'avancer ou contraire de sombrer.... Mais l’aspect négatif, les doutes...On retrouve tout ça dès lors qu'on se retrouve chez soi, assailli par un silence de plus pesants." Une situation qui m'est un peu trop familière pour pouvoir en parler ici, particulièrement en ce moment, et je m'empare sans plus attendre du nouveau shot qui a été déposé devant moi pour le savourer, oubliant sans plus attendre cette discussion par la chaleur ressentie dans toute ma trachée.

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 @Edison Dorn  ft. Savannah

La proposition d’Edison devait prêter à rire, il n’empêche que je décide qu’il en soit autrement, et accepte volontiers cette dernière, créant sans plus attendre un léger effet de surprise sur mon acolyte du soir. Ce sera bien la première fois que je me retrouve à prendre une photo avec un parfait inconnu dans un bar, mais je trouve l’idée finalement bien trop originale pour passer à côté, au-delà du fait qu’elle puisse convaincre cette amie qui m’aura fait faux bond de croire à mon discours complètement loufoque. Pas de filtre qui pourrait compromettre son image, une photo tout ce qu’il y a de plus naturel, alors que la spontanéité d'Edison sur le moment suffit à me satisfaire. « Preuve irréfutable ! » C’est enregistré, pas de retour en arrière pour lui, il sera dans l’incertitude de savoir si cette photo continuera d’exister dans la téléphone d’une femme qu’il aura juste croisé un soir, par le plus grand des hasards. Une photo qui rappellera bien évidemment ce moment partagé.

Nous voilà à avoir une discussion bien plus profonde concernant sa présence ici. Je ne cherche pas à me montrer intrusive, cependant, ma curiosité crée bien malgré moi une situation de gêne à laquelle il souhaite probablement échapper. Et je culpabilise presque de le confronter sur les maux qu’il rencontre, n’ayant pas la moindre idée de ce qu’ils peuvent être, mais ne cherchant désormais plus à le savoir. Pourtant, derrière le sourire que j’arbore, se cache un sentiment bien trop réciproque, bercé de non-dits et de faux semblants. Je comprends qu’il ne veuille pas plus s’y attarder, et dans le simple but de lui faire savoir que d’une certaine façon, je ne le juge pas, et que je vis certainement une situation similaire à la sienne, je viens à poursuivre « L’euphorie, toute cette ambiance, l’ivresse. Ça semble changer la donne sur le moment, ça tire la corde d’un côté, ou de l’autre, nous donnant l’impression d’avancer ou contraire de sombrer … mais l’aspect négatif, les doutes … on retrouve tout ça dès lors qu’on se retrouve chez soi, assailli par un silence de plus pesants. » Les problèmes ne sont sûrement pas les mêmes, le degré de la difficulté non plus, mais au final, nous arrivons toujours à cette issue dramatique qu’impose la solitude dès lorsque les festivités sont terminées. « Woh ! T’es pas très douée pour remonter le moral, non ?» Mon regard vide, perdu quelque part sur le comptoir, se relève à ces quelques mots, alors qu’avec une certaine spontanéité, je viens à effacer cette mélancolie par un léger rictus« C’est la triste vérité … et c’est aussi la raison pour laquelle j’évite de rentrer tout seul. » Je souris, ne pouvant que reconnaître que la solution devait être tout de même efficace sur le moment. « Petite phrase de gentleman …» Je hoche la tête, reconnaissant sans plus attendre un profil qui ne m’est bien évidemment pas inconnu.”Qui ne me surprend presque plus. J’ai l’impression que c’est le nouveau remède à la mode”. lâchais-je en souriant. “J’espère dans ce cas que je n’suis pas en train de foirer tes plans, en te privant de la femme de tes rêves...”.Je suis là, près de loin, de quoi repousser toute trace féminine à ses côtés, et de l’empêcher de sortir bien accompagné. Et je lui fais surtout savoir que je ne me sens pas concernée. « Je paie la prochaine tournée … » L’alcool, une vertus qui suffit à elle-seule à panser toutes nos désillusions. Je hoche la tête. “Je ne peux pas refuser.” avouais-je faiblement en relevant les épaules. « Je ne suis pas un habitué des shooters, va falloir que tu me coaches là-dessus … c’est quoi que tu bois depuis tout à l’heure ? » Mon regard se pose machinalement sur le shooter vide, avant de croiser celui du jeune homme. “Téquila. C’est pas forcément très agréable au début, mais ça a le mérite de faire effet assez rapidement” Et c’est exactement la raison pour laquelle je l’appréciais. “Ca passe quand même toujours plus facilement avec un peu de sel et du citron.” Un sourire de circonstance alors que j’observe sa bière. “Mais t’es sûr de vouloir rejoindre la cour des grands?” Un amusement perceptible pour le taquiner. “J’ai pas envie que tu parles en pleurant après ton premier verre…” Provocante? Jamais!

I’m trouble

 @Edison Dorn  ft. Savannah

« Qui ne me surprend presque plus. J’ai l’impression que c’est le remède à la mode. » Loin d’être une moquerie, j’ai pourtant l’impression que la présence féminine parvient à panser bien plus que quelques verres à alcool fort, un remède qui a sûrement, et malheureusement , lui aussi une date de péremption, les effets magiques ne durant que l'espace de quelques heures. « On survit comme on peut. » Un mince sourire alors que mon regard se relève sur son visage. “Je devrais peut-être penser à m’y mettre” Une phrase humoristique qu’il est désormais capable de saisir, après ces quelques minutes passées à mes côtés, et mon incapacité à rester sérieuse bien longtemps. « J’espère dans ce cas que je n’suis pas en train de foirer tes plans, en te privant de la femme de tes rêves. » Notre conversation peut clairement être un frein s’il compte dégoter la petite perle rare, et je ne veux pas qu’il se sente obligé de rester avec moi par simple politesse. « Oh putain non ! T’en fais pas pour ça, tu foires aucun plan … y’avait même pas de plan ce soir. » Je hoche la tête successivement, plisse les yeux en l’observant avec une certaine réflexion qui s’impose à moi. “Tu peux m’dire comment ça se passe?” Je hausse les sourcils, dissimulant un sourire malicieux en me pinçant les lèvres. “Tu passes la porte et il y a une sorte de radar qui se met en route pour trouver la fille la plus séduisante de la soirée? Tu lances quelques regards furtifs et te diriges vers celle qui semble la plus réceptive?” J’ajoute finalement. “Ou alors il y a déjà des femmes attitrées, de vieilles connaissances sur lesquelles tu peux compter pour te faire oublier un quotidien parfois éprouvant?” Je suis peut-être intrusive, mais je n’ai jamais eu l’occasion de savoir ce qui peut réellement se passer dans la tête d’un homme, peut-être que Edison sera apte à m’éclairer sur le sujet, quand bien même le déroulement devait être propre à chaque homme qui s’engageait dans ce genre de jeu.

« J’ai donc affaire à une sprinteuse et pas à une marathone. » Je fronçe les sourcils en l’observant, tâchant de comprendre où il souhaite en venir. « Je m’explique. Je pars du principe qu’en soirée, il y a toujours deux types de personnes : celles qui sont faites pour les marathons, elles boivent sur longue distance, parfois grâce à une descente de monstre soit par le choix de boissons pas trop alcoolisées. Et puis, on a les sprinteurs. Eux, ils enchaînent les verres rapidement, cherchent le kick le plus vite possible … le petit raccourci des shots. Malin. » Un délicieux sourire s'empare de moi alors qu’il semble soulever une réflexion qui prend tout son sens vu ainsi. “Disons que je sais m’adapter selon la situation” La malice est visible dans mes iris bleutés, alors qu’un rire s’extirpe de mes lèvres. Souvent, cela n’influence pas mes choix, étant une femme qui se laisse aller à ses envies du moment sans trop se poser de question, cependant, lorsque je veux échapper à des réflexions bien trop accablantes et savourer la légèreté d’un moment jovial, j’ai tendance à me laisser attirer bien vite par des alcools qui me donneront bien vite un esprit plus évasif, et liberé de tout tourment. “ Ca passe quand même toujours plus facilement avec un peu de sel et du citron. Mais t’es sûr de vouloir rejoindre la cour des grands ? “ Je m’en amuse, alors qu’encore aujourd’hui, l’intensité de cet alcool parvient encore à me faire grimacer par son intensité. « J’ai pas envie de que tu partes en pleurant après ton premier verre… » Provocante, j’observe sa réaction, ne pouvant que me satisfaire d’un certain étonnement de sa part. Et mon rire se mêle au sien, dans ce brouhaha ambiant. « Est-ce que tu serais pas en train d’essayer de me provoquer … ? Attention, je suis le genre à accepter à relever n’importe quel défi … » Je fronce les sourcils, faussement surpris par ces quelques mots. “Un homme qui serait prêt à relever un défi pour jouer les gros durs devant une femme…Ca serait du jamais vu!” Je continue mon petit jeu, veillant pourtant à ce qu’il s’amuse de ce moment autant que moi. Il passe commande, et ce large sourire qui éblouit mon visage n’est qu’un prémisse alors qu’il demande au serveur de laisser à disposition la bouteille, suscitant un rire spontané de ma part. Je sais que je devrais en être, après avoir voulu faire la maligne auprès de lui, et je sais d’avance que je m’engage sur un chemin sinueux, alors que les effets des quelques verres déjà ingurgités auparavant se font encore ressentir. Pourtant, j’attrape mon verre, veillant à croiser le regard d’Edison qui semble plutôt confiant, alors que je ne peux que m’en amuser au travers de cet échange complice. « Et si jamais je finis par chialer comme un gosse, ça restera notre petit secret. » Je relève les sourcils, cherchant à rester sérieuse l’ombre d’un instant. “J’emporterais ça dans ma tombe” avouais-je dans un faux murmure alors que mon verre vient cogner le sien pour sceller ce pacte et célébrer ce moment de partage. D’un geste vif et élancé, je lève le shot, m’emparant du liquide boisé dans la bouche alors que mes yeux bleus ne quittent pas le jeune homme, m’assurant qu’il ne se défile pas. Je ferme les paupières quelques secondes, sentant la chaleur parcourir ma trachée , avant de retrouver le regard du grand brun. Un léger sourire alors que je tente de surpasser mes propres ressentis. “Tu survis, ou je dois préparer les mouchoirs?”