wicked ways
Raelyn Blackwell & @Spencer Blackwell ☆ crédit/harley

« Ouais, j’verrai avec les collègues à l’occasion. » Je hoche la tête et ne réponds que d’un sourire, peu intéressée par les mondanité qui découlent de ce genre de discussions à propos de tout et de rien. Les politesses ? Très peu pour moi. J’entre donc dans le vif du sujet et quel sujet. Pendant plusieurs jours, j’ai pensé à la requête formulée par ma demi-sœur. J’ai tenté d’évaluer les risques de rechute pour la blonde si d’aventure j’acceptais qu’elle participe aux activités de trafic de drogue qui constituent le cœur de métier du Club. Force est de constater que mon instinct me hurle qu’ils sont importants, très importants, trop : je réalise que, malgré le fait que je me targue d’être froide et insensible, l’idée me dérange. Spencer, je ne l’aime pas de l’amour fraternel qui unit Amos et le siens ou toute famille normale. Mais je ne suis pas tout à fait indifférente au sort de la demoiselle et je suppose que c’est à mettre sur le compte d’un instinct de protection qui ne peut plus être qualifié de nouveau, puisque j’assure ses arrières depuis un an et demi. Alors le départ de Stacey s’est présenté comme une solution miracle. Si j’en ai touché deux mots à Amos, c’est toutefois lui qui l’évaluera et à deux que nous prendrons une décision : le poste en question est l’un des rares qui se situe dans une zone un peu floue entre le casino dont il reste le gérant et l’organisation criminelle que je décide. Toute décision le concernant doit donc être prise à deux mais je n’ai pas peur : j’ai confiance en son jugement.  

La petite blonde écoute, et il ne lui faut guère plus de quelques secondes pour formuler une réponse. « Oui ? J’veux dire faudra me montrer exactement comment c’est supposé fonctionner mais, ouais. » Pour un peu, qu’elle se jette sur l’offre me confirmerait qu’elle est au fond elle-même soulagée, de ne pas avoir à tremper dans un business susceptible de mettre en péril sa sobriété. Peut-être également qu’elle sous-estime le niveau d’exigence de ce que je lui propose, et le stress que ce genre de rôle peut induire : c’est ce qui a fait craquer Stacey, la demoiselle a préféré couper un peu de ses dépenses pour avoir le droit à un train de vie plus tranquille. Ridicule. Peu ambitieux. Mais compréhensible, il paraît. « Je ne suis pas à l’aise à l’idée que tu touches à la drogue. » Je le lui exprime à voix haute, si ce n’était pas évident puisque je lui proposes quelque chose de différent. « Mais, avec ce genre de rôle, tes revenus augmenteraient considérablement. » Et n’est-ce pas le but ? Le pourquoi derrière sa requête ? Certains viennent grossir les rangs du Club par amour du danger, par besoin de ressentir l’adrénaline courir dans leurs veines. Concernant Spencer, il ne s’agit que de l’appât du gain. « Mais ils vont rien dire les autres ? » Je lève un sourcil, surprise que ce soit cette question-là qu’elle me pose en premier, étant donné tout ce que je viens de lui révéler. « J’veux dire, j’en connais une à qui ça ne va pas plaire. » Ah. Je pense à Cici, qui a plusieurs fois fait état de sa frustration et son mécontentement à l’idée de voir Spencer prendre une place au sein du Casino. Evidemment, elle va détester le fait qu’elle rejoigne la face la plus sombre et réservée aux initiés du Club. « Aux dernières nouvelles, Cecily ne dirige pas grand-chose. » J’ai de l’estime pour la jeune femme, mais je lève les yeux au ciel à chaque fois que son excessivité me force à taper du poing sur la table pour rappeler qui commande, et qui suit. « Elle aboie beaucoup, mais elle ne mord pas. » Ce n’est pas vrai en toutes circonstances, mais ça l’est lorsqu’il s’agit de suivre mes directives. La blonde peste, s’indigne, mais sait faire preuve d’obéissance et de loyauté au bout du compte. « Et Amos serait d’accord, aussi ? » Cette fois, j’accueille sa question avec un sourire plus sincère, puisqu’elle s’intéresse enfin à ce qui compte. « Il n’est pas contre. Mais il faudra que tu en discute avec lui également. » Je n’ai pas l’intention de lui imposer Spencer simplement parce que nous partageons une partie de notre ADN. Elle travaillera autant pour lui que pour moi et, même s’il a déjà exprimé qu’il n’était pas conte, je veux qu’il jauge la demoiselle. « Ce sera pas une promenade de santé. Je veux pas que tu t’imagines que c’est facile, ce que je te propose. » Elle ne touchera pas à la cocaïne, mais trempera tout de même dans des activités parfaitement illégales. « Mais c’est une alternative… » Une intéressante. Une qui lui permettra peut-être de résister un peu plus longtemps à l’appel de la cocaïne.

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Spencer Blackwell & @Raelyn Blackwell

Depuis toujours, lorsque certaines choses arrivent aux oreilles de Spencer, il y a deux manières de procéder. Soit elle agit sur l’instant, dans le feu de l’action, sort des paroles qu’elle regrette instantanément, prend une décision hâtive et s’en mord les doigts ensuite. Ou alors il lui faut un peu trop de temps pour les assimiler, les traîter et enfin, savoir quoi en faire. « Je ne suis pas à l’aise à l’idée que tu touches à la drogue. » Ca la fait brièvement sourire, cette semi-confession lâchée par l’aînée. C’est presque mignon de voir qu’elle ne s’est pas désintéressée de la situation médicale de Spencer. Elle ne le dit pas directement, mais ça montre tout de même qu’elle en a quelque chose à faire et c’est suffisant pour la plus jeune. « Alors là, je vois vraiment pas pourquoi, » qu’elle plaisante à moitié, sachant très bien qu’elle ne devrait pas. Le sujet n’est en principe pas le genre qu’on aborde avec légèreté, c’est même plutôt tout le contraire, après tout, l’une comme l’autre ont failli y rester et ont gâché une partie de leur vie à cause de la consommation abusive de stupéfiants. Mais le fait de blaguer dessus, ça l’aide, Spencer. Et puis c’est un peu une forme d’autocritique alors elle a le droit et elle sait que ce n’est pas le genre d’humour qui risque de froisser sa demi-soeur. « Mais, avec ce genre de rôle, tes revenus augmenteraient considérablement. » Doucement, Spencer hoche la tête. Bien sûr, c’est le but de la manœuvre. Et pour être tout à fait honnête, elle est soulagée à l’idée de possiblement avoir quelque chose loin des tentations trop faciles pour être contrées. « Aux dernières nouvelles, Cecily ne dirige pas grand-chose. Elle aboie beaucoup, mais elle ne mord pas. » Blackwell laisse échapper un ricanement en secouant la tête. Encore heureux parce que si elle avait son mot à dire sur la façon dont les choses sont dirigées ici, ça fait sûrement bien longtemps que Spencer aurait été dégagée par l’autre grande perche. « Ouais, j’espère bien. J’crois qu’elle m’aime pas trop, j’ai pourtant pas insulté sa mère. » C’est à peine si elles se sont adressées plus d’une phrase, même. Mais chaque fois qu’elles se croisent dans les couloirs du casino, c’est un calvaire de ne pas lui demander c’est quoi son problème parce que ça commence à devenir particulièrement agaçant, ses regards hautains en permanence. Enfin tant que l’assistante -ou qu’importe son rôle- laisse Spencer tranquille, tout devrait bien aller. L’avis d’Amos en revanche, est tout de suite plus important sur la question. « Il n’est pas contre. Mais il faudra que tu en discute avec lui également. » Nouveau hochement de tête de la part de la blonde. « Ouais je- J’irai le voir à l’occasion. » Pour plaider sa cause, peut-être que c’est même lui qui lui filera des cours de cartes, qui sait. Elle imagine facilement que ce n’est pas n’importe quel employé qui va lui apprendre les subtilités du rôle qu’elle endossera peut-être si elle sait se montrer suffisamment convaincante. Si un jour on lui avait dit qu’elle pourrait être payée à mentir et tricher (enfin truquer, bluffer, la véritable appellation de la pratique n’a pas réellement d’importance), elle ne l’aurait jamais cru. Comme quoi tout est possible. « Ce sera pas une promenade de santé. Je veux pas que tu t’imagines que c’est facile, ce que je te propose. Mais c’est une alternative… » « Je sais. Enfin je m’en doute. » Pour l’heure, elle n’a qu’une vague idée de la charge de travail qui ça va être. « J’ai aussi conscience de l’importance d’un rôle pareil et du fait que j’aurai pas le droit à l’erreur. » Qu’elle ne sera pas traitée différemment que n’importe quel employé et que les quelques passe-droits qu’elle avait jusque là ne lui sauveront pas les fesses si jamais il y a la moindre entorse. Il n’est plus question d’être uniquement la soeur ou la protégée de la patronne, d’être celle qui est arrivée là avec un gros coup de pouce. Dans un premier temps, elle va déjà charbonner pour racheter sa dette. Difficile à dire combien de temps ça lui prendra, mais ça sera certainement moins long qu’avec son poste actuel. « Je te décevrai pas. » Qu’elle rajoute comme si c’était déjà acté. « T’sais c’est marrant parce que genre… Au tout début, je savais pas si ça pouvait fonctionner, tout ça. » Enfin non, c’est pas marrant. « Mais t’as quand même décidé de me laisser une chance malgré c’que tu savais et- Merci. » Dès qu’elle en a l’occasion, elle remercie sa demi-soeur, Spencer. C’est pas grand chose, mais ça montre que ça compte à ses yeux.