Make it true

   @Jackson Mills   ft. Marley Lynch

Un sourire glissa sur le visage de Marley tandis qu'elle se maquillait dans la salle de bain. A quelques mètres d'elle, elle entendait Jackson s'énerver et s'agacer : « Putain ! ». Elle n'avait même pas besoin de lui demander ce qu'il avait. Elle savait. Sa cravate était en train de le rendre dingue. Comme toujours l'agent se battait avec le morceau de tissu. Fier, il cherchait sans cesse à la mettre tout seul alors qu'il était clair qu'il gagnerait un temps fou à lui demander de l'aide. La métisse continua à mettre son mascara, attendant, amusée, qu'il débarque dans la salle de bain. L'arrivée de l'agent ne tarda pas. Elle croisa son regard dans le miroir et constata qu'il était en train de la dévorer du regard. Elle posa son tube sur le rebord du lavabo et se tourna, levant un sourcil pour l'interroger. Il lui tendit la cravate tout en lui expliquant : « J'ai besoin de tes doigts de fée. » Un petit rire séduit échappa à la brune qui prit le morceau de tissu. Joueuse et taquine elle demanda avec innocence : « De l'aide pour que je t'enlève cette chemise ? » tandis que sa main libre glissait sur le torse du garçon. Qu'il était sexy dans cette tenue. Les doigts de la jeune femme sentait les pectoraux du garçon se dessiner sous le vêtement et durent prendre sur eux pour ne pas arracher le tissu. Elle finit par passer la cravate autour du cou de Jackson, se dressant sur la pointe des pieds afin d'accéder plus facilement à la nuque du garçon.

Alors qu'avec agilité elle nouait la cravate, elle sentit les mains de Jackson glisser sur ses hanches. Un frisson parcourut son échine tandis qu'instinctivement son corps se rapprochait de celui du jeune homme. «  Dis donc, t'es bien sexy pour une matinée de prospection. ». Son regard pleine de désir accroche celui du brun tandis que du tac au tac elle répondit : « Et toi pour une journée derrière un bureau... ». Le corps de Jackson se colla instantanément au sien et avec envie et précipitation, les doigts de la strip-teaseuse commencèrent à détacher les boutons de la chemise. Tant pis, il serait en retard. Elle avait beaucoup trop envie de lui pour pouvoir refréner son désir. Soudain le téléphone de l'agent sonna et il se recula : « Noooon » soupira la demoiselle, posant ses fesses de dépit sur le bord de la baignoire. Que le karma était cruel avec elle. Alors que Jackson était au téléphone, Marley s'amusait à lui lancer des œillades peu équivoques quant à ses pensées scabreuses.  Se léchant les lèvres avec envie, la tigresse s'amusait à torturer Mills. Elle cherchait à lui montrer ce qu'il ratait en étant pendu à son portable.

Elle fronça cependant les sourcils lorsqu'elle comprit qu'il ne s'agissait pas du travail. Qui avait eu l'audace de les déranger alors qu'elle s'apprêtait à le déshabiller ? C'était tout bonnement scandaleux. Elle croisa les bras sous sa poitrine, boudeuse et frustrée par la situation. Elle changea néanmoins rapidement d'attitude lorsque Jackson lui demanda : « Ça te dit de rencontrer le champion du monde des poids-moyens ? ». Un sourire éclaira son visage alors qu'elle comprenait qu'il parlait de son cousin. « Mickey ? » Il lui avait tellement parlé de lui et de son don pour la boxe que la jeune femme avait l'impression de déjà le connaître. Elle se releva et s'approchant de Jackson lui répondit avec taquinerie : « Avec plaisir ! Je suis sûre qu'il doit être musclé en plus. » Avant que l'agent ne prenne la mouche et se vexe de son comportement, elle colla à nouveau son corps contre le sien et glissa l'une de ses mains sur ses fesses musclées. Elle se mit sur la pointe des pieds et chuchota au creux de son oreille : « Je sais par avance qu'il ne sera pas aussi sexy que toi. » et elle embrassa le lobe de son oreille, laissant ses longs cheveux venir chatouiller sa nuque. Elle reposa ses pieds sur le sol et dans un sourire sincère acheva : « Sérieusement, je suis heureuse de rencontrer ton cousin. » Le fait qu'il lui présente un membre de sa famille lui laissait entendre qu'elle comptait pour lui, qu'il l'aimait et qu'il était prêt à aller de l'avant. Que pourrait-elle demander de plus ? Une partie de jambes en l'air ? Ce serait sans doute pour plus tard.  

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« Attends de voir sa gueule cassée. » Elle grimaça face à cette annonce. Elle n'osait imaginer dans quel état le cousin de Jackson se trouvait. Elle avait déjà dû soigner les blessures de Mills après un entraînement un peu trop musclé alors elle se doutait bien que cela risquait de ne pas être beau à voir du côté du boxeur professionnel. Il y avait peu de chance qu'il sorte d'un tel combat avec seulement un œil au beurre noir. Si la métisse respectait les choix des uns et des autres, elle avait toujours eu du mal à concevoir le fait qu'on puisse aimer la boxe. Comment pouvait-on aimer un sport où le but était de briser l'autre ? Accepter de recevoir des coups, les encaisser pour mieux pouvoir les rendre après lui paraissait inconcevable. C'était toute la bestialité de l'homme qui ressortait à cet instant. « Tu vas l'adorer. » Elle hocha affirmativement la tête. S'il était ne serait-ce qu'un quart de ce que l'agent était, il n'y avait aucune raison pour qu'elle ne l'apprécie pas, bien au contraire. La maquilleuse en devenir était pressée de rencontrer le boxeur même si une part d'elle angoissait quelque peu. Et si lui ne l'aimait pas ? Jackson et Mickey étaient si proches que cela influencerait forcément la façon de penser de Mills. Elle faillit émettre ses doutes à voix haute mais se contenta de les ruminer. « Merde ! » Un petit sourire mi-amusé mi-coupable glissa sur le visage de la brune tandis qu'elle comprenait parfaitement le cri de son amant : Elle l'avait encore mis en retard, mais cette fois-ci ils n'avaient mhême pas eu le temps d'assouvir leurs pulsions. Elle savoura le baiser déposé sur son nez et lorsqu'il quitta la salle de bain elle reprit où elle en était dans son maquillage. Lorsqu'elle l'entendit crier à l'autre bout de l'appartement : « Bon courage pour tes recherches. J'passe te prendre à 20 heures. » elle leva les yeux au ciel. Elle allait devoir trouver une excuse pour pouvoir partir une heure plus tôt du boulot. Cela risquait de ne pas enchanter son patron mais soit. « Je serai prête ! » lança-t-elle en retour. « Garde tes bas, j'te ferai visiter ma chambre ! » Un rire lui échappa tandis que la porte de l'appartement claquait en même temps que son cerveau comprenait la portée de ses propos. « QUOI ?! » cria-t-elle. Comment ça sa chambre ? La strip-teaseuse se figea devant le miroir, sentant son cœur battre un peu plus vite. Elle avait du mal entendre, mal comprendre. Son envie de sentir Jackson en elle avait dû lui jouer un mauvais tour. Il n'avait sans doute pas voulu dire ça... Elle déglutit avec difficulté, comprenant soudainement que si elle allait rencontrer Mickey, elle allait aussi rencontrer les parents Mills. Elle avait envie de le tuer. Il l'avait prise en traître, ne lui laissant aucun moyen de repli. Etait-elle prête à faire le grand saut dans la famille de l'agent ? Elle l'ignorait mais ne semblait plus avoir le choix.

* * *

La journée fut terriblement longue pour Marley qui ne parvenait pas à s'enlever de la tête que le grand jour était enfin arrivé : Elle allait rencontré ceux qui avaient mis au monde celui qu'elle aimait. Elle avait passé sa matinée à arpenter les rues de Brisbane à la recherche d'éventuels contrats dans le maquillage. Cette tâche, quelque peu ingrate, ne la repoussait pas, au contraire. Bien décidée à changer de carrière, la jeune femme mettait tout en œuvre pour y parvenir. C'était avec une certaine satisfaction qu'elle était arrivée au strip-club. Quelques heures plus tôt, en effet, elle avait décroché un contrat pour maquiller des mannequins qui devaient poser avec une nouvelle collection de boucle d'oreilles. Les photos allaient apparaître sur le site internet de l'entreprise. Marley avait bien compris qu'elle allait devoir faire des maquillages sobres et que l'on ne verrait pas vraiment le fruit de son travail mais savoir qu'elle était embauchée en tant que maquilleuse lui faisait un bien fou. Lorsqu'elle arriva au strip-club, elle allait directement voir le patron, lui demandant la permission de partir plus tôt. Comme elle s'y était attendue, il refusa dans un premier temps sa demande. Après négociation, il accepta à la seule condition qu'elle accepte de travailler toute la nuit du samedi qui arrivait. Cela n'enchantait pas la jeune femme mais elle n'avait pas pu refuser. Aux environs de 19h30, elle était sortie de scène et s'était rendue dans les loges afin de se changer. Quelle tenue devait-elle adopter alors qu'elle allait rencontrer les parents Mills ? La pression commençait à peser sur ses épaules tandis qu'elle enfilait la robe noire qu'elle avait amenée avec elle. Le tissu était moulant, laissant découvrir ses formes avantageuses mais la robe avait pour points positifs de n'être pas trop décolletée, ni trop courte. Si elle savait qu'elle était sexy dans cette tenue, elle espérait du fond du cœur qu'elle n'était pas vulgaire.

A 20h, la jeune femme prit ses affaires, le bouquet de fleurs qu'elle avait acheté pour la mère de Jackson, sortit et grimpa dans la Jeep qui se trouvait juste devant l'entrée. Lorsque son regard se posa sur la banquette arrière, la métisse fronça les sourcils devant la quantité astronomique de nourriture qui 's'y trouvait. Elle planta son regard dans celui de l'homme se trouvant à ses côtés et questionna : « Dis-moi qu'avant d'aller chez toi on va s'arrêter à une collecte de nourriture... ». Elle n'y croyait absolument pas, mais elle ne pouvait envisager une autre option. C'était impossible que toute cette nourriture ne soit que pour cinq personnes. Un long soupir échappa à la jeune femme qui posa l'une de ses mains sur la cuisse de son amant : « Jax... Je t'en prie, ne me dis pas qu'on va rencontrer toute ta famille et que tu ne me l'as pas dit avant... » Ses doigts se resserrèrent sur la cuisse du garçon tandis qu'elle plantait ses ongles dans son pantalon, manière pour elle de lui faire comprendre qu'elle le désirait mais qu'elle avait aussi envie de le tuer. Elle marmonna d'ailleurs : « Tu vas finir par m'achever... ». 

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Alors qu'elle priait tous les dieux pour qu'il lui dise qu'en effet ils n'allaient pas rencontrer toute sa famille, Marley observa Jackson se concentrer. Ses lèvres pincées, elle comprit qu'il réfléchissait. Elle ferma longuement les yeux tentant tant bien que mal d'encaisser et d'accepter cette nouvelle. Le temps qu'il mit pour lui répondre était déjà une réponse en soi. Ce soir était le grand soir, elle allait débarquer au milieu de la famille Mills. A cette pensée son cœur se mit à battre beaucoup plus vite tandis qu'elle sentait sa respiration accélérer. Il était peut-être encore temps de descendre de la voiture et de fuir ? La main qu'il posa sur la sienne l'obligea à rouvrir les yeux et lorsqu'elle l'entendit dire : « T'inquiète pas, personne ne mord. » Elle leva les yeux au ciel et soupira : « C'est ça oui... » Personne à part lui. Elle tourna son visage vers la rue et se dit qu'il était temps pour elle d'affronter l'une de ses plus grandes peurs. Comment devait-elle agir au milieu de la famille de son compagnon ? Elle l'ignorait. Elle était terrifiée à l'idée qu'ils ne l'apprécient pas, qu'ils la trouvent trop vulgaire, pas assez bien pour leur fils qui avait si bien réussi. Jackson était un exemple, il était le genre de fils dont toute mère rêve. Ses parents à elle avaient obtenu tout ce que les parents redoutaient : Une strip-teaseuse... Ce fut à cet instant-là qu'elle lui dit qu'il allait l'achever. Le « Patience ! » plein de sous-entendu scabreux accompagné du garçon qui se léchait les lèvres arrachèrent un sourire à Marley qui si elle avait envie de l'étrangler, se retenait aussi pour ne pas lui sauter dessus dans la voiture.

Ils se mirent en route et à peine étaient-ils partis que Mills la questionna sur sa journée : « Alors, la pêche aux contrats ? » Avec tout ça, elle avait presque oublié la bonne nouvelle du jour. Elle esquissa un petit sourire timide et finit par répondre : « Une boîte qui crée des boucles d'oreilles m'a engagée. Je dois maquiller les mannequins qui porteront les bijoux avant qu'elles ne soient prises en photo pour le site... » Elle était ravie par cette nouvelle mais elle se sentait un peu ridicule d'en parler. Marley avait bien conscience que l'on ne verrait presque pas son travail. Les photos seraient centrées sur les oreilles des jeunes femmes, son travail serait donc peu visible. « Mais c'est pas grand chose » concéda-t-elle. Rapidement elle enchaîna sur le travail de Jackson et lui demanda comment s'était passé sa journée bloqué derrière un ordinateur et entouré de paperasses. Elle n'avait pu s'empêcher de rire en voyant son air dépité et blasé. Il détestait ce genre de boulot, et si la jeune femme se moquait, elle comprenait parfaitement que cela le rende dingue.

Son sourire disparut avec vivacité lorsqu'ils se garèrent dans une allée et qu'elle comprit qu'ils venaient d'arriver. Elle jeta un coup d'oeil à l'extérieur et en voyant le nombre de tables disposées dans le jardin manqua de s'évanouir. Elle reporta son attention sur la maison et se dit qu'elle avait l'air d'un nid douillet bien confortable. « Prête ? » Elle se tourna vers Jackson, et la panique se lisant dans son regard elle balbutia : « Absolument pas... Je crois... Je crois que je vais faire un malaise ! ». Où était passée son assurance légendaire ? A l'instant, elle ressemblait à une gamine perdue dans une fête foraine. Elle déglutit avec difficulté et lorsque Jackson vint lui ouvrir la portière elle récupéra le bouquet et sortit du véhicule. Elle ne perdit pas une seule seconde pour s'accrocher au bras du jeune homme et tandis qu'ils marchaient en direction de la porte d'entrée elle murmura : « J'te préviens, tu me laisses pas toute seule. » C'était une requête ou peut-être même un ordre. Dans tous les cas, un sourire radieux s'afficha sur son visage lorsque la porte d'entrée s'ouvrit. Que le spectacle commence.

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« Tu es magnifique et pleine de talent, tu vas assurer. » Si les mots de Jackson la touchèrent, ils ne parvinrent néanmoins pas à calmer la houle de sentiments anxieux qui naviguait en elle. La porte s'ouvrit et la métisse eut l'impression qu'une tornade venait d'atterrir sur Mills. La strip-teaseuse n'eut pas vraiment le temps de comprendre ce qui se passait. Elle eut juste le réflexe de faire un pas en arrière lorsqu'elle vit une demoiselle se jeter dans les bras de son compagnon. La première réaction de Marley fut de froncer les sourcils, d'autant plus lorsqu'elle vit l'inconnue toucher les biceps de l'agent. Les cris qui retentirent dans le salon la firent sursauter et ce fut à cet instant qu'elle prit toute l'ampleur de la situation. Jackson était attendu comme le messie. Lorsque Jackson se décala pour lui laisser la voie libre, elle fit un large sourire à la fameuse Sanaa. Instantanément la demoiselle tenta de mémoriser son prénom ainsi que son visage. Ce soir, elle ne devait pas commettre d'impair et cela commençait par la base : Savoir qui était qui et ne pas confondre les uns avec les autres. « Bienvenue. Entre, on va te présenter à la famille. ». Est-ce que tous les membres de la famille de Jax étaient aussi énergiques que Sanaa ? La brune se le demandait sincèrement. Elle répondit dans un souffle : « Merci, j'avais hâte de tous vous rencontrer. » Ce n'était ni totalement vrai, ni totalement faux. Bien sûr qu'elle avait hâte de connaître la famille de Jackson, mais elle aurait certainement préféré les rencontrer en petit comité et pas tous en même temps. Elle sentit la main de son amant glisser le long de son dos et avança. Lorsqu'elle entra dans le salon, une sorte de déflagration retentit. Tout le monde se mit à siffler et la métisse sentit que tous les regards se posaient par elle. Sa bouche devint sèche tandis qu'elle s'obstinait à garder un sourire aimable et bienveillant accroché au visage. Jackson fit les présentations de chacun et devant le nombre de personnes dans la salle, la demoiselle dut se rendre à l'évidence : « Je m'excuse si je me trompe dans vos prénoms » bafouilla-t-elle sous les rires de certains. Il n'y avait pas à dire : cette maison respirait la joie de vivre, respirait la vie tout court.

« Fallait que tu viennes en Men in Black pour piquer la vedette, hein ! » La future maquilleuse se retourna à ces mots et sourit devant le propos du jeune homme qu'elle devina être Mickey. Il n'avait pas tort, Jackson était sacrément sexy dans cette tenue. Les yeux de la brune naviguèrent sur le corps du boxeur. Il était musclé, mais comme elle s'en était doutée, il avait le visage abîmé. Les stigmates de son dernier combat étaient encore visibles sur sa peau. Amusée par le check qu'ils se firent, Marley observait la scène un peu à l'écart, ce ne fut que lorsque Mickey posa son attention sur elle qu'elle se rapprocha : « Il s'était bien gardé de dire que t'étais Miss Monde ! » . Elle sentit ses joues s'empourprer légèrement mais se mit à rire et instinctivement répondit : « Il s'était aussi bien gardé de dire que tu étais une montagne de muscles. » Naturellement, la brune s'approcha et déposa une bise sur l'une de ses joues : « Je suis ravie de te rencontrer. » Ses yeux descendirent sur la ceinture qu'il portait – signe qu'il était champion – et fronça les sourcils : « T'as du style avec ça, c'est indéniable, mais avoue que c'est pas pratique de se déplacer avec ! ». Le boxeur se mit alors à pavaner sous les applaudissement de sa famille et sous les rires de Marley.

Soudainement, elle sentit qu'on l'attrapait par le bras. Elle tourna le visage et croisa le regard d'une des tantes de Jackson qui tentait de l'amener à l'écart. Son bouquet de fleurs toujours dans la main, Marley n'opposa aucune résistance même si elle jeta un regard suppliant à son compagnon. Pitié qu'il ne la laisse pas seule. L'agent, occupé à discuter avec ce qu'elle pensait être un oncle, la laissa se débrouiller toute seule dans ce qui s'annonçait être un véritable pétrin. « Dis-moi, il mange ? » Est-ce qu'il mangeait ? Il passait son temps à cela ! Elle allait répondre mais la tante enchaîna sur une autre question : « Il n'est pas trop fatigué quand il rentre du travail ? » Marley esquissa un petit sourire, cherchant la réponse appropriée pour rassurer la femme sans l'inquiéter davantage mais cette dernière poursuivit : « Tu prends soin de lui j'espère ? » un doigt accusateur fut pointé en sa direction et Marley se crispa quelque peu. Elle répondit en balbutiant : « Oui bien sûr mais... C'est Jax. » Devant le regard interrogateur de la femme, elle se sentit obligée de se justifier : « Il aime se débrouiller seul et rappeler que c'est un homme indépendant et fort. » elle rit doucement mais se rendit compte que cela ne convenait pas à la tante qui lui faisait face. Elle acheva donc d'une voix douce : « Il fait attention à lui, et je m'assure toujours qu'il va bien. ». Cet interrogatoire mettait Marley dans une position délicate qui ne savait plus vraiment quoi dire pour s'en sortir. Au loin elle croisa le regard de Jackson qui lui fit un large sourire, sans doute ravi qu'elle discute avec sa famille. De son côté, elle le suppliait de venir la sauver de cette conversation où elle avait l'impression d'enchaîner mauvaise réponse sur mauvaise réponse. Elle lui avait pourtant demandé de ne pas la laisser seule... La soirée commençait en fanfare.

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« C'est pas fait pour se déplacer, regarde ! » Elle avait ri face à cette remarque, encore plus lorsqu'il se pavana en levant les bras au ciel. Marley n'eut d'autre choix que d'applaudir devant le succès du jeune homme. Elle comprenait la fierté que ressentait sa famille, l'engouement qu'il provoquait. Il était champion ! La métisse n'osait imaginer la charge de travail qu'il avait dû abattre pour en arriver à un tel niveau. Combien d'heures avait-il passer à s'entraîner ? Beaucoup trop pour qu'il ne puisse sans doute les compter.

L'enthousiasme de la brune s'était peu à peu dissipé lorsqu'elle s'était retrouvée coincée dans une discussion avec une tante quelque peu intrusive. Elle avait tenté de la rassurer, de répondre du mieux qu'elle pouvait mais elle avait eu l'impression que cela n'avait pas vraiment fonctionné. Ce fut avec un certain soulagement qu'elle enlaça ses doigts à ceux de Jackson : « Suis-moi. » Il n'eut pas besoin de le lui répéter qu'elle le suivait déjà dans le couloir. A l'abri des regards, elle souffla un bon coup et releva son regard stressé en direction de l'agent. « Ca va ? ». Elle hocha affirmativement la tête, ne désirant pas gâcher les retrouvailles de Jax avec sa famille. La vérité était qu'elle était intérieurement paniquée. Elle avait l'intime conviction qu'elle n'était pas à la hauteur de l'homme qui lui tenait la main. Lorsqu'il lui dit qu'ils allaient trouver un vase pour les fleurs, Marley le suivit jusque dans la cuisine.

Une délicieuse odeur se dégageait du plat qu'une femme tenait dans ses mains. Lorsqu'elle se retourna et qu'elle vit Jackson, son regard s'illumina et il n'en fallut pas plus à Marley pour comprendre qu'il s'agissait de la matriarche. « Je savais que l’odeur des lasagnes te ferait rappliquer. » La brune laissa échapper un petit rire face à cette constatation. Il n'y avait pas à dire, Gloria connaissait très bien son fils. Véritable estomac sur pattes, l'agent ne résistait jamais à un bon plat. La strip-teaseuse se tint un peu à l'écart, laissant la mère et le fils se serrer dans les bras l'un l'autre. « Comme tu es beau. » Marley se mordit la lèvre pour ne pas préciser : « Le plus beau. » Parce que c'était ce qu'il était à ses yeux. Le seul. L'unique. Jackson finit par se décaler et dit à sa mère : « M'man, voici Marley. ». Intimidée par la situation et par Gloria qu'elle ne voulait pas décevoir, la brune avança timidement tout en esquissant un sourire enchanté. Sourire qui se crispa légèrement tandis que ses doigts se resserrèrent sur le bouquet lorsqu'elle entendit : « Qu'est-ce que tu fais dans la vie ? » La bouche de Marley devint soudainement sèche tandis qu'elle essayait d'avaler sa salive. Il n'y avait pas à dire, la mère de Jackson était une femme directe qui ne passait pas par quatre chemins. La métisse finit par balbutier : « Je suis... danseuse... » Elle regarda du coin de l'oeil Jackson, se mordant l'intérieur de la joue. Elle n'avait pas menti, mais elle n'avait pas non plus dit toute la vérité. D'un ton un peu plus assuré elle poursuivit : « Mais je suis actuellement en reconversion professionnelle. J'aimerais devenir maquilleuse professionnelle. » Elle se sentit rapidement ridicule. Elle avait l'impression qu'elle passait pour une jeune femme écervelée et superficielle. Son cœur battait de plus en plus vite tandis qu'elle avait l'impression de perdre pied. Elle venait seulement de rencontrer Gloria et elle avait déjà l'impression d'avoir raté la première épreuve. Elle finit par tendre le bouquet à la femme et dans un large sourire elle répondit : « Je suis vraiment ravie d'enfin vous rencontrer. Jackson m'a tellement parlé de vous. ». Cherchant inconsciemment le soutien et surtout la force de l'agent, elle glissa sa main dans la sienne alors qu'il venait de se poster à ses côtés. Elle espérait sincèrement qu'il ne regretterait pas de l'avoir amenée chez lui.

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Les doigts de la métisse s'agrippèrent un peu plus à ceux de l'agent lorsqu'elle tendit le bouquet de fleurs. Le cœur de Marley battait la chamade alors qu'elle attendait avec nervosité la réaction de la matriarche. Lorsque cette dernière prit le bouquet et lui adressa un sourire, la brune sentit un poids s'envoler de sa poitrine. « Merci, Marley, elles seront parfaites en centre de table. » Elle entendit même Jackson soupirer de soulagement et se fit la réflexion que lui aussi était plus stressé par la situation qu'il ne le laissait paraître. Évidemment qu'il était essentiel pour l'agent que sa mère l'apprécie. « On va prévenir p'pa de faire de la place. » Si Marley fut soulagée de savoir qu'elle allait quitter la cuisine, une nouvelle angoisse la gagna : Et si le père de Jackson ne l'aimait pas ? C'était possible ! Elle devait passer les épreuves une à une et elle avait l'impression que chaque défi était plus difficile que le précédent. Il y avait eu la tante, puis Gloria, désormais elle allait rencontrer Idriss.

Jackson l'entraîna dans le couloir et avant même qu'elle ne comprenne ce qui lui arrivait, la strip-teaseuse se retrouva coincée entre le mur et le corps musclé du garçon. Ses yeux s'écarquillèrent tandis que paniquée elle regardait à droite et à gauche pour s'assurer que personne n'était dans les parages. Quelle image renvoyaient-ils ? La voix de Jackson l'obligea à reporter son attention sur lui : « J'crois que t'as pas compris la position dans laquelle tu t’trouves ... » Elle fronça les sourcils, interdite face à ses propos. Son corps réagit plus vite que son esprit. Lorsqu'elle sentit la main de l'agent descendre le long de sa taille, elle se cambra, se collant un peu plus à son compagnon. « Fais pas ça... » supplia-t-elle. Elle tentait tant bien que mal de se comporter en parfaite petite amie mais s'il continuait à l'allumer ainsi par surprise, elle risquait d'avoir du mal à se tenir correctement. « La danse c'est une religion chez nous. » Elle sourit, amusée par ce qu'il venait de lui raconter, et par son bassin qui ondulait contre le sien. Elle sentit des frissons la parcourir tandis que l'une de ses mains venait se glisser entre leur deux corps afin de pouvoir toucher le torse du garçon. Sa respiration était plus saccadée, mais cette fois-ci ce n'était pas dû au stress, mais à l'excitation. « Attends un peu qu'on ait tous un verre dans le nez ... » Elle rit un peu sachant pertinemment que lorsque Jackson buvait il était inarrêtable – que ce soit en bien ou parfois en mal – elle se demandait si le reste de la famille était fait du même bois. « Tu vas tous les doser. » Qu'il croie sincèrement ou non en ce qu'il lui disait importait peu, la seule chose qui comptait était qu'elle se sentait rassurée. Il la soutenait quoi qu'il arrive et cela lui redonnait un peu plus de force et de sérénité pour le reste de la soirée. Elle se mit sur la pointe des pieds, passa ses bras autour du cou de Jax et déposa un tendre baiser sur ses lèvres. Elle se contrôlait pour que le baiser soit chaste, qu'il ne déborde pas, qu'il ne les entraîne pas dans une passion qu'ils ne pouvaient actuellement pas assouvir. Le visage de la demoiselle glissa jusqu'à l'une des oreilles de Jackson et elle murmura : « Promis... Je garderai mes vêtements. » Un dernier baiser dans son cou et elle finit par détacher – à regrets – son corps de celui de son amant. Elle prit une profonde inspiration et déterminée lui dit : « Bon, tu me présentes ton père ? ». Autant que ce soit fait, au moins une partie de son angoisse se dissiperait ! Elle fit mine de réfléchir et taquine demanda à son compagnon : « Il est aussi bel homme que toi ? » ou Jackson tenait-il sa beauté et son charisme uniquement de sa mère ?

Elle prit sa main dans la sienne et se dirigea en direction du jardin. A l'extérieur, les rires résonnaient comme dans le reste de la maison. La jeune femme eut un léger pincement au cœur en se rendant compte qu'elle ne pourrait sans doute jamais présenter sa famille à Jackson. Au loin, elle aperçut un homme et se dit que cela devait être le fameux Idriss. A cet instant elle se rendit compte qu'elle ne lui avait apporté aucun présent. Elle regarda Jackson et tirant sur sa main pour reculer lui dit : « J'ai rien pour ton père ! On peut pas aller le voir ! » C'était sans doute un peu tard pour y penser. Comment avait-elle pu faire un telle erreur de débutante ?  

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