« Pareil… Faut déjà que je me gère. » C’est déjà quelque chose à plein temps. A vos débuts, tu pensais que Jordan se gérait très bien. Que sa vie était bien calibrée et qu’iel était juste parfait. Oh, à tes yeux, iel l’est toujours mais t’as eu le temps de voir, et d’apprécier, les failles qui se sont montrées ici et là. Forcément, quand on vit avec quelqu’un depuis plus d’un an, on en découvre toujours plus qu’à quelques rencontres en soirée tous les deux mois. Cependant, étant une des premières à ne jamais dévoiler tes pensées les plus profondes et encore moins les plus sombres, tu ne peux que comprendre que ça ne saute pas au visage en premier abord dès la première rencontre avec Jordan. Mais avec le recul, tu te rends compte à quel point tu as été fortement privilégiée à cette soirée des 80’s. Rien que ça suffit à te faire croire que c’était écrit depuis le début en faites. « And I hate asking for help. » T’as un bref petit sourire en secouant lentement la tête ; toi aussi, mais tu ne le dis pas. Tu es une débrouillarde, une survivante, une combattante. Tu ne te fies que sur toi même et tes ressources pour t’en sortir - ça n’a pas toujours été une réussite, t’as fait des conneries et des écarts. Mais ça fait partie de toi. Tu as appris, avancé et grandi. C’est tout ce que tu retiens. Et tu t’en es quand même pas si mal sortie que ça puisque tu réussis à fêter ton trente-cinquième anniversaire. « She has lots of brothers and sisters. And friends. They help each others. » “Heureusement.” C’est sûrement ce que tu aurais fait aussi dans sa situation. Il y a en a des plus critiques que d’autres et un enfant, c’est très très critique. L’avantage des fratries qui sont soudées - une pensée que tu gardes pour toi car Jordan a des demi-frères et soeur mais qui sont loin d’être soudés envers lui alors tu ne préfères pas en parler.

« Of course I would. » D’autant que le sujet qui suit est bien plus intéressant et moins triste, moins effrayant, moins cauchemardesque. Un mariage, c’est moins contraignant qu’un enfant. Même si c’est pas vraiment un mariage - tu préfères le terme ‘union’ comme si ça change quoique ce soit. Mariage, ça fait trop religieux, trop sérieux, trop juridique aussi. Alors qu’union… Tu préfères. « Hmmm… It’s hard to tell. It could go in so many ways. » Tu as les yeux et le nez levé vers lui, ton entière attention lui étant dévouée car tu es très curieuse d’entendre ses propositions. « Could be super spontaneous because you just exist being your silly and most wonderful self and I can totally see it just coming out my mouth as my heart explodes with all the love I have for you. » Il y a une petite vague de frisson qui te parcourt tellement que c’est beau à entendre. Jordan sait comment toucher avec les mots, c’est incroyable. « Or… I could have thought it through for days, weeks, even months, trying to have it perfect perfect and… » And ? « Yeah. No. Forget that. I would never plan it. It would kill me, all the stress. But you know, if it’s a second proposal and I already know you will say yes, why not after all. » Tu penches la tête en le scrutant sérieusement. Tu n’y crois pas du tout. Même si tu comprends de quel stress iel parle puisque c’est ce que t’as ressenti toi-même. Mais tu n’y crois pas une seconde qu’iel n’aurait rien prévu. L’instinct qui te le souffle car ton partenaire est un romantique amoureux des mariages.

« You do know I would have never dared proposing to you ? Like… ever ? The thought of you saying no would have ruined me entirely. But you made it clear it wasn’t your thing for real so know that this was very very much appreciated. » “I thought it wasn’t my thing either.” Tu l’as répété tellement de fois, tu t’es mariée à Will dans le seul principe de tourner à la dérision ces histoires de mariage grotesque. “Je t’aurais sûrement dit non car tu aurais sûrement demandé pour un vrai mariage.” Tes doigts caressent toujours la lisière de ses cheveux. “Mais tu peux faire une simulation, un test de ce que tu as en tête… J’ai beaucoup de mal à croire que tu n’aurais rien fait. T’es tellement un romantique que je te visualises bien plus préparer quelque chose.” Tu penches la tête sur le côté. “Mais le mariage d’Iris m’a montré exactement ce que je voulais avoir.” Ce n’était pas un mariage, encore une fois, dans le terme le plus basique. Tu finis par te placer à califourchon sur lui pour mieux le regarder en face sans avoir à choper un torticolis. “Avec toi. Parce que t’es avec moi. Je n’aurai pas été en couple que je n’y aurai pas songé une seule seconde.” Tu as un moment de pause pour réfléchir. “Ou peut-être que si mais ça n’aurait été qu’un fantasme puisque je ne pensais pas non plus pouvoir me caser un jour.” Beaucoup de choses que tu ne pensais pas faites pour toi qui le sont, finalement. “Il y a beaucoup de choses que je ne pensais pas faites pour moi.” Tes mains glissent le long de son tronc pour aller chercher le dessous de cet offensant shirt afin de caresser sa peau. “And yet, here we are, my soul attached to yours forever, a store coming up soon, with two lil furry kids…” Tu caresses ton nez contre le sien. “The only thing that is annoying the fuck out of me right now…” Tu tires sur l’ourlet de son shirt en mordant sa joue. “Is that fucking shirt. Except if it’s also a gift who is waiting to be opened up…” Que tu dis d’un air malicieux en commençant à glisser les mains sur la peau vers le haut en remontant son haut. Les pancakes seront peut-être froids mais toi, tu te réchauffes toute seule comme une grande. T’as 35 ans et toujours les hormones d’une adolescente. Incroyable.

“Heureusement.” Tu sais qu’elle se serait fait un réseau de personnes fiable dans le cas contraire. Un peu comme toi. Tu penses bien évidemment à Birdie et toute sa fratrie. Tu aimes les voir ensemble, se soutenir contre vents et marées. Tu peux citer quelques personnes toi aussi que tu mets dans cette catégorie, ça vaut tout l’or du monde.

Tu vois bien qu’elle a toute son attention sur toi, avec des grands yeux ouverts qui scintillent quand vous parlez mariage. C’est tellement un virage à 180 degrés par rapport à avant. Elle est en train de rêver de ta proposition à toi. “I thought it wasn’t my thing either.” Tu sais et tu ne comprends toujours pas comment elle en est arrivée à changer d’avis comme ça. Tu es la personne la plus heureuse de la Terre, vraiment. Elle a réalisé un de tes souhaits les plus grands et tu avais un petit espoir, mais certainement pas dans un futur si proche. “Je t’aurais sûrement dit non car tu aurais sûrement demandé pour un vrai mariage.” Tu n’aimes pas trop qu’elle parle de vrai (et donc par extension de faux) mariage. “Mais tu peux faire une simulation, un test de ce que tu as en tête… J’ai beaucoup de mal à croire que tu n’aurais rien fait. T’es tellement un romantique que je te visualises bien plus préparer quelque chose.” Va falloir qu’elle te précise si elle veut une vraie ou une fausse demande, que tu fasses en fonction. “Mais le mariage d’Iris m’a montré exactement ce que je voulais avoir.” Tu as bien vu ça oui. Ce mariage était très vrai et pourtant elle parle de véritable mariage pour une autre version de la chose. “Avec toi. Parce que t’es avec moi. Je n’aurai pas été en couple que je n’y aurai pas songé une seule seconde.” Tu l’écoutes parler, ou plutôt penser à voix haute. Tu regardes son beau visage et tu essaies d’oublier qu’elle sous entend toujours malgré elle que votre mariage n’en est pas un vrai. Ce n’est pas le jour pour se prendre la tête pour rien, même si ce n’est pas pour rien à ton avis. C’est ce qu’elle pense inconsciemment. “Ou peut-être que si mais ça n’aurait été qu’un fantasme puisque je ne pensais pas non plus pouvoir me caser un jour.” Tu n’as toujours pas de boule de cristal. “Il y a beaucoup de choses que je ne pensais pas faites pour moi.” Tu frissonnes de sentir ses mains sous ton haut. “And yet, here we are, my soul attached to yours forever, a store coming up soon, with two lil furry kids…” Tu vas déposer un baiser sur sa peau quand elle a son visage tout près du tiens.

“The only thing that is annoying the fuck out of me right now…” Ses dents sur ta peau te font oublier ses histoires de vrais faux. “Is that fucking shirt. Except if it’s also a gift who is waiting to be opened up…” Tu lèves les bras en l’air pour qu’elle puisse ôter ton haut plus simplement. « I’ll be anything you want me to be. » Tes mains qui retournent sur elle, sur ses cuisses cette fois, alors que tu te retrouves torse nu devant elle. « I can make all your wishes come true… » Tu caresses sa peau, tes mains qui vont sur ses fesses que tu es clairement en train de pétrir. Ta langue qui fait une apparition alors que tu te lèches les lèvres, déjà en appétit par le plus beau bonbon sous tes yeux. Le corps de Birdie.

Tu n’as pas capté la maladresse de tes mots - qui n’en sont que par la forme car le fond est bien là. Oui, ce n’est pas un mariage au sens littéral et habituel du terme ; c’est bien plus que ça à tes yeux. Mais comme Jordan ne relève pas, ne dit rien et que tu ne vois pas non plus la chose - tu n’as pas de boule de cristal et, malheureusement (ou pas) tu ne peux toujours pas lire dans les pensées - tu continues sur ta lancée en en rajoutant encore et encore.

Tes mains atterrissent sous ce foutu tee shirt qui cache beaucoup trop de choses - il ne fait pas si froid dans l’appartement et y’a que toi. Et en plus, c’est ton anniversaire. Jordan devrait être nu.e aujourd’hui encore plus que d’habitude. Oui oui. Loin les pancakes et tout ça tout ça. T’as besoin de t’ouvrir l’appétit et de tester ton endurance maintenant que tu as un an de plus autour du soleil, huhu. Jordan te facilite la vie en levant les bras et tu fais passer l’offensant shirt par dessus bord. “That’s better.” Que tu t’exclames avec la satisfaction placardée sur le visage. « I’ll be anything you want me to be. » Tu mords ta lèvre, tes prunelles sur son beau visage alors que ses mains glissent sur ta peau qui réagit toujours aussi follement à son contact. « I can make all your wishes come true… » Sa langue lèche ses lèvres et t’es quasiment hypnotisée par ce geste. Tu frottes vos bassins entre vous en te rapprochant jusqu’à avoir ta poitrine contre son torse, tes jambes et tes bras autour de lui. “I’m sure you can guess what wish I have right now.” T’es en train de te frotter à lui avec le regard le dévorant entièrement. Ça devient presque une battle pour savoir qui va craquer en premier. T’espère bien que ce soit lui même si t’es à deux doigts de le basculer en arrière.

“That’s better.” Incroyable comme autant l’un que l’autre vous êtes distrait en un temps record dès que vous effeuillez vos corps. L’attirance physique est plus forte que bien des choses. Tu en as oublié ce qui t’a contrarié dans ses mots juste avant. “I’m sure you can guess what wish I have right now.” Tout va bien maintenant, tout va très bien alors qu’elle frotte son corps contre le tiens et que tu as déjà tes mains en train de la garder toute contre toi. Tes lèvres vont sur son visage que tu embrasses autant que tu mords et engloutit. Tu as également oublié les pancakes et vous les réchaufferez en coeur un peu plus tard, car tu n’as pas touché les tiennes non plus.

Sans te vanter, tu l’as fait grimper au rideau deux fois à la suite. Ton esprit autant que ton corps est satisfait de votre performance ensemble, car oui, c’est un travail d’équipe. Première fois que vous vous envoyez en l’air dans cet appartement. Vous êtes par terre toujours, mais y’a un tapis et des coussins et tu es bien confortable comme ça là. « We need more cushions. » Tu marques une brève pause. « We need giant cushions. » Tu en as déjà vu.

Tu es aux petits soins de ton oiseau toute la journée et tu lui dis que vous allez boire un verre dehors ce soir. Tu as envie de sortir avec elle pour marquer encore plus le coup de son anniversaire. Si elle n’a rien prévu, toi tu as eu des idées. Enfin, rien de fou à part ce petit déjeuner royal, ces parties de jambes en l’air et cette soirée en club certainement. Oui tu es déjà en train de changer, d’améliorer ton idée. Tu veux danser avec ton oiseau sur un dancefloor avec de la bonne musique. Tu sais déjà où vous allez aller. Tu sors de la salle de bain après t’être pris une douche et là t’as un petit pincement au coeur. Tu vas ouvrir le pauvre petit placard où tu as pris la peine de ranger vos fringues aujourd’hui. Ca n’a pas la même saveur que le dressing. Le dressing te manque. Tu en taperais presque du pied. Se préparer pour sortir a toujours été un pur kiffe car justement, ton dressing, tous tes habits, et là c’est un peu amer. C’est la première fois que tu vas en soirée depuis le drame de la maison. Tu te rends compte de toutes les nouvelles premières fois à présent.

Tu te rends aussi compte que y’a Birdie qui a l’air de pester dans le salon alors qu’elle est toute seule. Tu laisses tomber ton armoire et tes fringues pour aller la rejoindre et voir ce qu’il se passe. « B ? » Tu demandes alors que t’es déjà dans le salon. Cet appart’ est si petit, y’a tout à deux pas. « What’s going on? » Elle pourra te voir apparaitre dans le salon avec une serviette autour de la taille simplement. Tu as également les cheveux mouillés.

T’es mordue, engloutie, pétrie, embrassée et totalement ensevelie sous l’amour de Jordan - et le brasier, le feu, la passion. Vos étreintes sont toujours les meilleures - ça ne fonctionnerait pas entre vous si ce point pêchait de toute façon - et t’es doublement servie, te laissant faire comme la plus belle des reines du royaume. Vous n’avez pas bougé de votre place dans le salon. Il faut bien marquer votre territoire un peu partout - Asher sera ravi de le savoir (ou pas, huhu). « We need more cushions. » “Y’en a jamais assez.” Les coussins, les oreillers, c’est la vie. Surtout au sol, par terre, partout. « We need giant cushions. » “So MUCH.”

Toute la journée se passe tranquillement. T’as pas mal le nez dans ton téléphone, que ce soit pour les messages d’anniversaire ou pour lire quelques mails concernant le local car y’a pas mal d'arrivages dernièrement. Oui, t’as totalement demandé à Jordan de te montrer comment faire - et quelque part dans le monde, Elwyn et Lila doivent être désespérés de voir leur soeur aussi gauchère avec une simple boîte mail mais pour ta défense, t’as toujours celle que t’as créé quand t’avais seize ans. Tu reçois même des messages sur instagram, d’inconnus majoritairement et même des vocaux - que tu t’amuses pas à écouter car #flemme. Tu oublies parfois que tu as été une figure publique tellement que t’es déjà passée à autre chose. Tu reçois surtout des messages d’un même compte qui sont à la fois flatteurs et un peu bizarres.

Mais tu es complètement distraite par ces messages quand tu lis la réponse de Zoya à un de tes sms. C’est qu’elle commence à te taper sur le système depuis le début du mois. “Putaaain, mais tu fais chier!” On dirait un ours mal léché et t’as encore du mal à comprendre le souci. Elle sait que t’es avec Jordan et que vous avez passé un cap. Oui, t’as une bague à ton doigt en guise de preuve d’amour envers ton partenaire. « B ? » Jordan arrive pile au moment où tu jettes ton téléphone sur le canapé, avec un soupir exaspéré. « What’s going on? » “C’est Zoya, là, elle me- Arg.” Tu mimes un flingue contre ta tempe que tu presses pour souligner à quel point elle te soule. “Elle s’est visiblement pas remise qu’on soit ensemble pour de vrai. Nan mais sérieux, quand est-ce qu’elle va grandir un peu.” Ce n’est pas une question car y’a-t-il vraiment une réponse ? Tu passes ta main sur ton visage avant de secouer la tête. “Elle est à LA, je vais pas la plaindre non plus.” Certainement pas, loin de là. Elle te parle de mariage mais elle, elle a un gosse, donc niveau responsabilité, ce n’est pas la même chose. Tes prunelles claires se posent sur ton partenaire et te voilà en train de réaliser sa tenue. Une des plus belles du monde. Un sourire apparaît sur tes lippes. “Mmh, voilà une vue que je préfère…” Que tu dis en t’approchant de lui. “Je lui ai dit que mon amoureux m’attendait pour faire des cochonneries, ça risque d’arriver plus vite que prévu… Encore.” Que tu dis en glissant tes bras autour de sa taille pour aller palper ses délicieuses petites fesses malgré la serviette. Iel est tellement beau et c’est ton anniversaire, iel ne peut rien te refuser, pas vrai ?

“Y’en a jamais assez.” Vous êtes bien évidemment sur la même longueur d’ondes. “So MUCH.” Et c’est clairement un des meilleurs sentiment au monde. Vous ne faites qu’un sur bien des choses. L’évidence.

“Putaaain, mais tu fais chier!” Sauf quand tu l’entends pester de la sorte. C’est surprenant et tu vas la retrouver en un demi pas dans le salon. “C’est Zoya, là, elle me- Arg.” Oh oh. Zoya. Qu’est ce qu’elle a fait encore ? Le jour de l’anniversaire de Birdie en plus, pas cool. Elle a envie de se tuer, tu ne laisseras pas faire. “Elle s’est visiblement pas remise qu’on soit ensemble pour de vrai. Nan mais sérieux, quand est-ce qu’elle va grandir un peu.” Pour de vrai. T’es en train de te demander si y’a toujours tout qui a eu une version vrai et une version fake chez Birdie pour qu’elle fasse cette précision une fois de plus. Tu trouves ça fou le nombre de fois où elle doit souligner si c’est vrai ou faux. Y’a un truc là dessus de bien plus général que juste le mariage à ton avis. “Elle est à LA, je vais pas la plaindre non plus.” Et y’a la lumière Halsey qui s’allume dans ton cerveau et tu te souviens que tu as un trip à LA à préparer également de ton côté. « Elle fou quoi à LA ? » Tu es curieux oui oui.

Mmh, voilà une vue que je préfère…” Ta moitié a tourné les yeux vers toi. Son regard si appréciateur sur toi fait très plaisir. T’as même un petit sourire qui s’affiche sur tes traits. Elle s’approche telle la lionne qu’elle est. Tu es quasi sûr.e qu’elle va tirer sur la serviette pour la faire tomber dans un futur très proche. Car c’est ce que tu ferais toi si les rôles étaient inversés. “Je lui ai dit que mon amoureux m’attendait pour faire des cochonneries, ça risque d’arriver plus vite que prévu… Encore.” Tu as un rire qui file entre tes lèvres. Ses mains sur tes fesses ça c’est très agréable. « Il est encore trop tôt pour aller au club de toute façon… » Tu te mords la lèvre alors que tu vas déposer un baiser sur le dessus de sa tête. « Et ce placard me déprime tellement il est minuscule… » Tu fais une petite moue. Tu aimes choisir tes fringues mais là c’est pas fun. « Tu peux venir le mettre en bordel s’te plait ? » Car c’est ça qu’elle fait, que vous faites, quand vous vous préparez, choisissez, essayez. Vous faites vos défilé de mode improvisés dans le dressing… Dressing qui n’est plus. Il va falloir trouver des nouvelles choses fun à faire qui te pincent pas le coeur. Le temps va aider Jordan.

« Elle fout quoi à LA ? » La formulation de Jordan est presque protective de cette ville où iel retourne régulièrement pour le travail - ça te rappelle que son voyage s’approche dans les environs même si tu n’as aucune idée de quand exactement. Voilà un moment que vous n’avez pas été séparés - depuis octobre dernier en faites. Une petite semaine qui a été assez tendue, mais là n’est pas le moment de se rappeler de tout ça. A quoi bon se rappeler des mauvais souvenirs alors que tout va si bien maintenant. “Pour une fashion week.” Tu ne suis pas trop l’actualité mais t’es un peu au courant des choses quand ça concerne les fringues. “Je me rappelle pas qu’y en avait à LA maintenant que j’y pense.” Ou alors ta mémoire te fait défaut, ce qui ne te surprendrait pas non plus. Tu hausse les épaules. “Comme si j’avais besoin d’elle pour y aller.” Tu y as été avec Heather qui, elle, au moins, a eu la gentillesse de t’inviter. T’as fait le plus grand tour que Zoya ne pourra jamais te faire de toute façon. Oui, tu rages un peu car ta copine t’énerve un peu, là. C’est vraiment pas cool de sa part.

Heureusement que Jordan est là. La vision qu’iel t’offre t’apaise, malaxer ses fesses te ferait presque ronronner de plaisir. « Il est encore trop tôt pour aller au club de toute façon… » En plus tu le fais rire et iel t’embrasse la tête - comme si t’étais une gosse alors que t’es juste petite. Et une gosse aussi faut dire. « Et ce placard me déprime tellement il est minuscule… » En parlant de minuscule… « Tu peux venir le mettre en bordel s’te plait ? » Tu hausse les sourcils avant d’éclater de rire. “Pourquoi ?” Puis tu le pinces sur le ventre. “C’est pas du bordel, c’est du bazar organisé.” Tu t’y retrouves et c’est le principal, non ? Tu tires sur sa serviette et te voilà en train de pousser une petite exclamation d’appréciation. “T’aurai au moins pu me demander à te rejoindre sous la douche.” Tes mains retrouvent sa croupe alors que tu vas mordre son torse. Avant d’y passer la langue. “Je sais que c’est plus petit mais quand même… On se serra plus.” Que tu dis avec le regard brillant.

“Pour une fashion week.” Tu lèves un sourcil à ces mots. Une Fashion week? A Los Angeles ? Y’a des trucs que tu ignores encore sur l’amérique et leurs possibilités, car tu ne l’avais pas vu venir celle là. T’es un peu confus mais tu n’en fais pas plus état que ça dans ta petite tête. “Je me rappelle pas qu’y en avait à LA maintenant que j’y pense.” Ca te fait sourire doucement de voir que ta moitié à eu la même pensée que toi. “Comme si j’avais besoin d’elle pour y aller.” Elle y est déjà allée sans toi ta petite Birdie. Une ville que vous n’avez pas fait ensemble encore nope. L’occasion se profile totalement à l’horizon par contre yep. Y’a encore rien de gravé dans le marbre mais les échanges de mails sont là pour mettre tout ça en place.

Tu oublies bien vite Zoya et sa Fashion week quand Birdie tâte tes fesses. T’es sûr.e que dans pas longtemps elle va ôter ta serviette. “Pourquoi ?” Tu la fais rire avec tes mots et t’as même le droit à ce qu’elle te fasse physiquement mal. Not enough. « Pour ranger un peu plus. » Tu gardes ta moue toujours. “C’est pas du bordel, c’est du bazar organisé.” Tu fais oui de la tête. « Je veux organiser ton bordel organisé. » Tu utilises ses mots si elle préfère, tu n’as pas de problème. Tu l’aimes son bordel. C’est une partie d’elle.

Ce qui devait arriver arriva, elle tire sur la serviette et celle ci tombe au sol. Elle fait sa surprise, c’est très très drôle à voir. “T’aurai au moins pu me demander à te rejoindre sous la douche.” Tu aimes la sentir si proche de toi alors que tu es dans le plus simple appareil. Elle te caresse, elle t’embrasse, te mord, te respire, te possède tout entier sous ta forme la plus vulnérable. Celle de ta naissance. “Je sais que c’est plus petit mais quand même… On se serra plus.” Ses yeux qui retrouvent les tiens et tu casses ton cou en deux - juste pour elle - et l’embrasser sur le bout du nez. « It is really small… » Tu te mords la lèvre. « Mon moi de 15 ans aurait donné n’importe quoi pour avoir un appart’ pareil, faut que je pense à ça. » Tu es devenu.e une petite Princesse mais c’est dur de voir tout ce qu’on a accompli s’envoler en fumée. Tu es en vie, tu es avec Birdie. Tu t’accroches à ça aussi. C’est le plus important. « Let’s try to do it in that tiny shower. » Tu dis pour en revenir au sujet principal du moment. Faire plaisir à Birdie et répondre à ses requêtes.

La douche était vraiment petite mais la bonne chose c’est que tu étais dans l’incapacité de tomber tellement vous étiez contre les paroies. C’est plutôt sécurisé dans ce sens là. Tu prends les victoires où tu les trouves, même les plus minuscules. Ce qui n’est pas minuscule par contre c’est la taille des shots que ce club fait. Ils sont tous des doubles shot alors quand tu en as commandé quelques uns - cinq - pour toi, pour commencer la soirée, on peut dire que la surprise fut de taille. « The universe wants me to have them. » Tu dis tel un moine tibétain alors que c’est bien la dernière chose que celui ci ferait, boire l’équivalent de dix shots en quelques minutes. Pas surprenant que tu sois joliment cuit au fur et à mesure de l’avancement de la soirée - car tu ne t’es pas arrêté à ça. Ce n’était que le début. Tu as une grande tolérance à l’alcool. Ou plutôt, tu avais. Celle ci a diminué depuis que tu as travaillé sur ta sobriété et en plus ce soir tu n’as pas tant manger avant de venir, juste grignoté les restes de pancakes, ce n’est pas fou fou. Tu as un joli sourire bienheureux sur ton visage alors que tu danses avec ton oiseau sur la piste. Tu la gardes toute contre toi même si la musique se prête à danser bien plus énergiquement que ça. Tu veux la sentir proche et tu te moques du reste. Tu embrasses son visage que tu admires comme si c’était la première fois que tu le voyais. « You look like a diamond… » Et I shit you not, pile à ce moment là on entend l’intro de « Diamond » de Rihanna qui commence dans le club.

Shine bright like a diamond.

Ton visage tout entier est la définition du « OH MY GOD ». Ca faisait longtemps qu’il n’y avait pas eu de synchronicité de la sorte. Celle ci est impressionnante et flippante (comme toutes, en réalité).

« Pour ranger un peu plus. » Depuis quand c’est rangé quand tu passes quelque part ? T’es dans ta petite confusion interne mais t’es bien trop occupée à palper et profiter de toutes ses formes pour relever. Tu t’en fous, c’est que du détail, tu peux faire tout ce qu’iel te demande tant que c’est dans tes capacités. « Je veux organiser ton bordel organisé. » Tu roules des yeux. “Yeah, comme t’as fait sur mon ordi. J’y retrouve rien, d’ailleurs!!” T’exagère un peu mais pas trop non plus car vraiment, même si Jordan a tout bien fait comme il faut, t’es parfois paumée et tu râles pas mal à remettre la main sur tel ou tel truc - c’est chiant, l’organisation, vraiment.

« It is really small… » Tu fais mine de mordre sa bouche alors qu’iel est tout penché.e vers toi. « Mon moi de 15 ans aurait donné n’importe quoi pour avoir un appart’ pareil, faut que je pense à ça. » Tu frottes ton nez contre son menton. I know, baby. “T’auras encore plus grand après.” T’en sais rien mais ta voix, elle, en est sûre et certaine. Peut-être que vous retrouverez simplement la maison inondée. Jordan n’a pas l’air encore décidé de la suite des évènements et t’as pas envie de le pousser à quoique ce soit. Tu as l’habitude d’être une nomade et franchement, tu trouves ça plutôt excitant. T’as toujours adoré l’aventure et tu avais oublié à quel point ce genre de situations était plutôt fun - t’as de drôle de fun parfois, Birdie. Ça t'avait manqué et t’es plus qu’heureuse de voir ta routine chamboulée. Alors non, tu ne presses pas ton partenaire ; qui dit que vous n’allez pas devoir vivre ailleurs dans un mois ? T’aime beaucoup trop. T’es sans attache, ça aide aussi. « Let’s try to do it in that tiny shower. » Ah, finalement… Tu vas faire des cochonneries avec ton amoureux, huhu. Tu le laisses joyeusement t’entrainer dans la salle de bain.

Ton téléphone continue à t’envoyer des notifications de messages sur instagram, ton twitter aussi est spamé par le même pseudo mais comme tu n’y vas jamais, tu ne risques pas de les voir. Tu n’as pas la patience de tout lire, tu enlèves rapidement les notifications ; par contre, tu t’enjailles des photos que t’envoie Elwyn au Pérou sur les traces d’une mystérieuse créature - que tu montres à Jordan parce que “C’est trop beau, hein ?”

Le soir même, direction le club et t’es presque surprise que ce ne soit pas celui de sa copine où vous aviez été l’an dernier. Mais l’ambiance est bonne et, surtout, c’est vous qui pouvez danser ici. Ca fait du bien de pouvoir se lâcher un peu. Si l’univers avait été plus tendre avec toi et ton entourage, tu aurais pu y inviter quelques amis - mais comme les premiers noms en tête ne reviennent pas vraiment à Jordan, tu vas éviter de lui infliger ça. Et puis au moins, vous pouvez être dans votre bulle sans risquer de faire sentir quelqu’un de trop. Les shots - double! - montent vite à la tête, pas assez mais pas trop non plus, juste la parfaite balance pour sentir le petit nuage dans la tête. « The universe wants me to have them. » T’éclate de rire. “Tu vas voir, je vais aller plus vite que toi.” Oui, t’as clairement tourné vos lignes en compétition car où est l’intérêt sinon ?
Cela ne vous empêche pas de vous retrouver sur la piste. Jordan te tient contre lui et t’es lascive af (évidemment) à défaut de pouvoir gesticuler partout. Iel doit sûrement savoir qu’y a des chances qu’iel te paume si ses bras te lâchent. T’es un vrai papillon de nuit. « You look like a diamond… » Tu souris fort avant de faire un gros “oh” de surprise avec ta bouche quand t’entends la musique. Vous êtes bien mignons tous les deux à être aussi surpris. “No shiiiiit!” Que tu t’exclames en lui tapant le bras avant d'enchaîner en chantant - enfin, en criant parce que c’est un club, qu’y a du bruit et que tu t’entends même pas.

Y’a un moment où tu finis dehors car t’as envie de fumer un coup. Une fille t’aborde pour te demander un briquet que tu lui tends avec un large sourire - on peut te demander n’importe quoi, de toute façon. T’avais oublié à quel point c’est euphorisant d’être comme ça. Tu entends un peu de musique donc tu danses un peu sur le bord du trottoir en jouant l’équilibriste. Jordan t’a suivi ou pas ? T’as les yeux trop en étoile pour faire attention autour de toi. “Jordaaan ???”

“Yeah, comme t’as fait sur mon ordi. J’y retrouve rien, d’ailleurs!!” Tu te dis qu’elle n’y aurait rien retrouvé de toute façon. Tu essaies de pas le prendre personnellement. Ton organisation était très bien, c’est elle qui n’a pas la patience d’ouvrir tous les dossiers, forcément. Non tu sais pas en vérité. Tu essayeras de voir avec elle - si tu te remets à ranger son ordi - quel moyen serait le plus optimal pour elle. Tu ne veux que le meilleur pour ta moitié. Ca ne rentre pas dans l’oreille d’un sourd son commentaire. Tu feras mieux.

Son minois contre toi te fait du bien. “T’auras encore plus grand après.” Ses mots aussi. Elle en a aucune idée car elle n’a toujours pas de boule de cristal mais tu la crois. C’est en disant ce genre d’affirmation positive que les choses arrivent. Elle est en train de manifester votre futur. Tu veux y croire fort. Ca va aller. Ca va aller encore mieux même. Il faut.

“C’est trop beau, hein ?” Tu te rapproches un peu plus d’elle et tu commences à lui poser mille questions sur son frère et le Pérou. Tu te transformes en parfait petit Cadburry quand tu t’y mets. « On pourrait y aller lui faire coucou. »  Lui faire coucou bien sûr Jordan. On sait que dès que tu peux aller parler espagnol tu es la première personne à volunteer as tribute. Encore des vacances dans des coins merveilleux du monde, quelle vie dure tu as Jordan vraiment.

“Tu vas voir, je vais aller plus vite que toi.” Tu ne comptes pas aller vite, tu veux profiter de sentir l’alcool brûler ta gorge. Tu aimes tellement ça et tu t’es tellement privé que tu en profites par milles fois depuis que tu ne te restreint plus. Y’a aussi un sale sentiment de culpabilité et de honte qui se mêle en même temps. Tu n’arrives plus à rester sobre. Pas pour l’instant. Ca te désole mais tu fais au mieux. Encore un truc où tu as downgrade. Mais à côté de ça tu as Birdie qui t’a demandé en mariage. C’est le seul plus de maintenant par rapport à avant et tu t’y accroches fort, car c’est une des choses que tu voulais plus que tout. Ca vaut la peine de plus avoir de maison et de ne plus être en capacité d’être sobre. Tu vois les bons côtés, c’est pas toujours évident, mais il y en a oui.

“No shiiiiit!” Tu es trop choqué.e pour profiter à fond de la chanson, ou en tout cas pas dans son intégralité. Bien évidemment tu la connais par coeur et bien évidemment y’a tes mains toutes sur Birdie qui virevolte devant toi. Vous dansez comme s’il n’y avait que vous car votre bulle est la plus belle de tous.

“Jordaaan ???” C’est le moment où tu réapparais dans son périmètre. Tu étais parti aux toilettes pour te soulager. Tu la vois faire l’équilibriste et ton sourire est large alors que tu l’observes comme le joyaux qu’elle est. Tu as des petits yeux car tu commences à être fortement fatigué. Tu n’as pas beaucoup dormi la nuit passée, vous avez fait beaucoup d’efforts physique aujourd’hui et l’alcool est le coup de grâce que tu prends en pleine avec plaisir. Tu tends la main pour qu’elle la prenne et si ce n’est pas le cas, tu iras tout.e seul.e comme un.e grand.e te réfugier dans ses bras. Tes yeux se ferment, alors que tu apprécies qu’elle soit un peu plus grande car sur le trottoir et pas toi. « I love you so much baby… I am so happy our first day in this new life is your birthday… I loved this day very very veryyy much. I love you my love, my wife, my baby bird I love you and today… » Tu finis sur un immense bâillement, mais tu n’as pas l’air de vouloir partir, t’es bien là, dans ses bras, devant ce club à prendre l’air.

« On pourrait y aller lui faire coucou. » Tu souris en embrassant sa joue. “Mmh, ça dépend où il est.” Après tout, Elwyn passe son temps à gigoter, il ne reste jamais très longtemps au même endroit, ce n’est pas le premier Cadburry de la fratrie pour rien. Le plus bênet, le plus innocent, le plus drôle aussi mais souvent à ses dépens, il te manque terriblement, ton grand nounours qui trimbalait partout sa tortue.

Le bord du trottoir n’est pas un fil mais quand on a bu et que tout est un peu ombragé, flouté, en apesanteur dans la tête, ça devient aussi fin qu’un fil de fer. T’as les bras tendus de part et d’autre de ta personne alors que tu continues ton petit jeu ; t’es pieds nus, aucun risque que tu te blesses les chevilles cette fois au moins. C’est vrai que t’aurais pu inviter ta team d’ABC maintenant que t’y penses… Ça fait longtemps que tu ne les as pas vu. Julia va bientôt se marier en plus… Tu crois ? Tu ne sais plus quel jour il est il faut dire. Celui de ton anniversaire en tout cas. Tu n’as pas ta couronne pour rien. T’es la reine du monde. Aujourd’hui en tout cas. Le reste du temps, t’es une princesse car t’as pas envie de responsabilité. Pourtant, t’en as maintenant. T’as des animaux, t’as un partenaire, t’as un local. Mais c’est que du fun tout ça.

T’appelle Jordan qui apparait presque par enchantement, comme si tu l’as senti et qu’iel a senti que t’avais besoin de lui. Par contre, tu râles un peu quand iel vient tout contre toi car tu ne peux plus bouger et ça commence à être pénible d’être bloquééée. « I love you so much baby… I am so happy our first day in this new life is your birthday… I loved this day very very veryyy much. I love you my love, my wife, my baby bird I love you and today… » Mais en même temps… Ton partenaire est si adorable, si amoureux, si romantique. Ce baby bird qui te fait chavirer totalement. Encore plus maintenant. “T’es la créature la plus adorable du monde.” A ce moment précis alors que tu passes tes mains dans ses cheveux, que tu embrasses ensuite, et son front aussi, faut pas de jaloux. “I love you mucho mucho too. My person. My ass. Mine.” Tu l'embrasses encore et encore ici et là. “I want an icecream.” Que tu murmures car t’as vraiment une envie de sucré là. Maintenant. Tes mains glissent contre son dos que tu grattes comme toi t’aime bien qu’on te fasse. “Can we go get ice cream ?” Vous pouvez revenir ici après… Ou aller ailleurs.

“Mmh, ça dépend où il est.” Elle est si exigeante ta femme. Ca ne t’étonne pas une seconde, ça te fait sourire même. Tant que Elwyn reste dans l’Amérique du sud, tu irais n’importe où dans tous les cas. A qui tu mens, tu irais n’importe où dans le monde entier avec ton oiseau. Le bonheur de découvrir des nouveaux endroits avec elle vaut tout l’or du monde. Les meilleures expériences.

“T’es la créature la plus adorable du monde.” Qu’elle te répond alors que tes yeux - quand ils restent ouverts - ne sont que des coeurs qui vont tout droit sur elle. Ses mains dans tes cheveux c’est la chose la plus parfaite à ce moment précis. Tu frémis un peu de cette sensation. Ca fait du bien. Ses lèvres sur ta peau, dans tes cheveux, le sourire sur tes lèvres. Tu es satisfait à ce moment précis. Tu veux que ça dure longtemps. “I love you mucho mucho too. My person. My ass. Mine.” Ton coeur va exploser de tous ces jolis mots qu’elle te dit. Tu lui rends quelques baisers comme tu peux quand tu peux au milieu des siens qu’elle te donne par milliers. I love you… So much. “I want an icecream.” Tu dis jamais non pour une glace mais voilà qu’elle se met à te faire des gratouilles. Ca ne donne pas envie de bouger ça. Tu veux qu’elle continue pour l’éternité. « Hmmm… » Tu risques de t’endormir dans un futur proche dans les plus beaux bras du monde.

“Can we go get ice cream ?” Tu hoches la tête de nouveau alors que tu vas chercher son visage pour y déposer un baiser. Tu te redresses et glisses un bras autour de ses épaules pour prendre la marche vers le premier shop ouvert pour vous prendre une glace chacun. Tu as une idée de où vous allez en trouver une. Faut dire que vous êtes dans votre quartier, Fortitude Valley et que tu connais tout par coeur. Le shop est toujours là, ta glace favorite aussi, ça te réveil un petit peu car il faut activer sa mâchoire pour manger la glace. Vous continuez de marcher dans la nuit, le silence autour de vous dans les rues est vraiment très plaisant. Il n’est pas rare que tu marches la nuit quand tu as des insomnies ou quand tu rentres chez toi tout simplement. Avec musique dans les oreilles ou l’amour de ta vie à tes côtés, les deux sont des choix de qualités. Tu te sens si bien, tout est si parfait, tout est si apaisant, tu ne te rends pas compte que tes pieds te guident automatiquement sur James Street. C’est seulement quand tu es en haut de la rue, prêt à tourner pour la dernière ligne droite jusqu’à ta maison que tu réalises. Ton coeur bat plus vite d’un coup. Tu restes immobile un moment, ne sachant pas si tu veux aller jusque devant la maison ou reprendre le chemin pour aller là où vous dormez en ce moment. Là où il y a ton matelas préféré au monde et tes instruments aussi, quelques uns d’entre eux. Tout ce qui te tiens le plus à coeur est passé chez Asher. Sauf ta Mona Lisa malheureusement. Elle est dans un garde meuble. Qu’est ce que c’est triste. Tes yeux sont rivés sur la rue et ta maison que tu peux déjà apercevoir d’ici.

« Hmmm… » Vous êtes plantés là encore pendant un moment à vous léchouiller le visage et à vous rappeler que vous êtes dingues amoureux l’un de l’autre, c’est juste trop mignon. D’autant qu’il fait clai ; y a juste une douce brise qui te chatouille la peau et les poils mais tu t’es réchauffée avec l’alcool. Tu as la musique qui continue à tambouriner dans ta tête, les oreilles qui sifflent et les pieds meurtris mais ça ne t’empêche pas de continuer à gambader et virevolter comme une petite fée jusqu’au trajet pour aller là où Jordan t’emmène. Oh, un glacier. C’est vrai.

Son bras autour de tes épaules, tu glisses ta main dans la sienne alors que tu continues à sautiller même si t’es gluée à lui. Quand tu as ta glace, tu te déloges de sa forme mais tu continues à danser tout en gardant vos mains liées. Tu t’amuses à tournoyer et tu fous de ta glace à côté, ce qui a tendance à te faire rire alors que t’atterrit sur Jordan dans le même ton hilare qu’au départ. T’es bien heureuse et tu ne fais même pas attention à la direction où vous allez. Tu gères les trajets en voiture, iel gère les trajets à pied. “Wouhouuuuuuu!” Que tu dis en tournant de nouveau sur toi même après avoir pris une impulsion. “Oulà, pas bon, pas bon du tout.” Que tu dis en gloussant alors que ça tourne aussi dans ta tête - évidemment. Tu te blottis contre Jordan pour te calmer, et calmer ta pauvre tête, avant de réaliser que ce dernier s’est bloqué.e sur le trottoir. “Bah alors ?” T’as vraiment pas conscience d’où vous êtes - faut dire que tu ne regardes pas où vous êtes. “Qu’est-ce que t’as, mon beau chou à la myrtille ? Il faut bouger, là, hein ? Tu mets un pied devant l’autre, allez!” Et tu fais genre tu lui montres en extra ralenti - si Jordan veut avoir une démarche de cosmonaute, c’est maintenant ou jamais. Au milieu du trottoir, c’est quand tu lèves enfin les yeux vers les bâtiments et le quartier que ça te monte à ton petit cerveau qui fait des bulles. “Oh.” Ta tête tourne automatiquement pour voir la maison - ancienne ? - de Jordan. “Oh.” Tu te répètes mais tu ne t’attendais pas à être ici. “Mmh… Do you wanna go in here ?” Que tu demandes maladroitement en revenant vers lui.

“Wouhouuuuuuu!” Tu sais pas comment tu te sens. Y’a ta tête qui tourne trop rapidement pour toi. Tu as sommeil, tu as trop bu et tu as ta maison à quelques mètres de toi aussi. “Oulà, pas bon, pas bon du tout.” Tu as l’impression que le destin a envie de te remettre les pieds sur Terre à te placer ici maintenant. Tu as perdu ta maison. Elle est là sans que tu puisses profiter d’elle à présent. Ta chère et tendre maison. Ton baby. “Bah alors ?” Est-ce que tu es en train de comparer cette situation avec celle de Rosa dans le coma ? Yep. C’est ce que tu es en train de faire. “Qu’est-ce que t’as, mon beau chou à la myrtille ? Il faut bouger, là, hein ? Tu mets un pied devant l’autre, allez!” Birdie est toute contre toi, elle commence à s’impatienter, mais tu es bien trop profondément dans tes songes.

“Oh.”
“Oh.”

Tu te sens tout triste d’un coup. C’était pas sensé être une journée triste aujourd’hui. Tu veux pas ruiner son anniversaire avec ta peine. “Mmh… Do you wanna go in here ?” Mais peut être juste que l’univers a envie de te faire tourner totalement la page aujourd’hui en venant clore le chapitre de ta maison sur James Street. L’alcool dans tes veines accentuent tes émotions et pendant quelques secondes on dirait tu vas t’effondrer en larmes avant que tu ne te reprennes en hochant la tête. Tu confirmes que oui tu veux aller par là bas. Toi qui a esquivé la maison depuis le drame, voilà que le premier jour de votre nouveau chapitre, tu te retrouves ici même sans l’avoir fait exprès. Tu avances un pied devant l’autre et la réalité de la situation c’est que tu appréhendes plus qu’autre chose. Une fois que tu es devant ta maison, y’a rien qui se voit de là et ça va mieux. Tant que tu n’entres pas à l’intérieur pour voir combien elle est vide et mal en point. Ca va. Comme Rosa qui dormait et qui avait toujours toute sa beauté pour elle. Une enveloppe mais pas d’âme. C’est toi et Birdie l’âme de cette maison. Vous allez refaire votre nid ailleurs. Ce ne sont que des murs. Tu pensais que tu ne tomberais plus jamais amoureux et regarde qui est à tes côtés Jordan. Tout peut toujours recommencer. Tu vas mêler tes doigts à ceux de Birdie alors que tu restes résolument muet, mais ta respiration parle pour toi. Tu inspires fortement, pour expirer tout aussi fort. Ta main libre qui va naturellement se poser sur ton coeur alors que tu fais tes au revoir silencieux à cette maison qui est toujours tienne. Est-ce que tu vas la revendre ? Tu sais pas. C’est dur de lâcher prise sur quelque chose de si précieux à tes yeux. « Let’s go… I’m falling asleep… » Tu pourrais rester devant ta maison pendant des heures. Tu l’aimes de tout ton coeur. Tu restes soulagé de voir que ça ne te fait pas si mal que ça d’être venu devant. Ca vient de débloquer quelque chose ce passage impromptu. Quelque chose dans le bon sens. C’est certain.

Tu te dandines d’un pied sur l’autre en attendant sa prise de décision. Tu passes beaucoup de temps à faire ça, encore plus concernant la maison car c’est la sienne. Va-t-iel la garder ou va-t-iel pas la garder ? C’est toujours un grand mystère. Là encore, t’es sur l’attente mais sans y penser plus que ça. Quel que soit son choix, tu le suivras. Tu n’es pas autant perturbée que ça par ce changement de situation. Ça se sait, inutile de le répéter. T’espère que ton partenaire le comprendra bien vite - mais de l’autre côté, s’il arrivait quoique ce soit à Elimbah, tu tomberais en dépression de suite. Certains de tes ancêtres ont connu des péripéties, y’a même eu un gros incendie qui a failli tout ravager mais c’était une époque où retaper une maison et travailler le bois étaient aussi faciles que respirer. Enfin tu crois. Nan, elle a beaucoup plus de valeur, cette maison car y’a tout plein de générations cadburiennes qui y sont passées. Et pour le coup, ça se trouve nulle part ailleurs - enfin, si, à vrai dire, car la famille est trèèès grande…
Mais là n’est pas le sujet.

Tu suis le mouvement de Jordan qui avance, en faisant de petits trots au lieu de marcher, sans faire vraiment attention que ton amoureux est complètement chamboulé.e de revenir ici. Dans le fond, sois contente qu’iel ne dise rien cette fois-ci car si tu savais le fond de ses pensées… J’ignore comment t’aurais réagi. De toute façon, son futur est avec toi et cette maison était un pas dans le passé. Toi, vous, votre union, cette inondation, autant de signes de l’univers qui lui crient de laisser tout ça derrière lui. Ce n’est pas évident, tu peux l’imaginer, mais quand il faut y aller, faut y aller. T’es tellement du genre à pas vouloir ressasser et penser, il faut dire, toi qui t’occupe, t’enjaille, t’évertue à ne jamais jamais rester posée plus de trente secondes pour ne pas avoir le temps de penser… Mais tout le monde n’est pas comme toi. Certains prennent le temps de se manger leurs émotions en pleine gueule ; parfois ils les gèrent, parfois non. Comme Jordan.
C’est là que ta psy intervient de toute façon.
Et ça t’emmerde parfois.

« Let’s go… I’m falling asleep… » Tes prunelles se posent sur Jordan et tu le vois avec son autre main contre sa poitrine. Tu lèves sa main à tes lippes pour embrasser les phalanges. “Second star to the right and straight on 'til morning!” Que tu t’exclames joyeusement en rebroussant chemin tout en levant tes bras au ciel sans pour autant lâcher sa main. Oh oui, tu vas bien dormir, toi aussi. La reine de la journée avec sa couronne.