Vice et Versa 3

   @Jackson Mills   ft. Marley Lynch

Le sourire qu'il lui décocha après ses aveux soufflés rassurèrent Marley. Premièrement il ne s'était pas moqué de ses confidences qu'elle prenait habituellement bien garde à dissimuler. Il ne semblait pas la trouver mièvre et ridicule d'ainsi se dévoiler. Deuxièmement, il semblait la prendre au sérieux et comprendre qu'elle ne plaisantait pas, qu'elle ne jouait pas. Aucune manipulation de la part de la brune, simplement la vérité, sa vérité. Et enfin, son sourire combiné à son regard laissait penser à la jeune femme qu'il était touché par ce qu'elle lui disait et que peut-être elle n'était pas la seule à ressentir de telles choses. Elle eut bien vite la réponse quant à la réciprocité des sentiments du garçon puisqu'une d'une voix chaude il lui répondit : « J'apprécie... ». Lorsqu'il approcha son visage du sien et qu'elle sentit sa joue se coller à la sienne, Marley ferma les yeux, se concentrant seulement sur la chaleur de sa peau. Son corps se tendit lorsqu'elle sentit ses baisers parsemer son cou. La flic ne put d'ailleurs s'empêcher de pencher la tête en arrière, lui laissant plus d'espace, lui permettant de dévorer encore plus de parcelle de sa peau. Comme à chaque fois que le contact devenait plus sensuel entre eux, plus concret, elle sentit son estomac se nouer et son cœur louper un battement. Un petit gémissement glissa entre ses lèvres lorsqu'il décolla légèrement sa bouche pour préciser à son tour : « Je joue pas non plus. ».

La métisse s'apprêtait alors à relever le visage de Jax pour pouvoir lui offrir un véritable baiser, digne de ce nom pourtant elle n'en eut pas l'occasion. Elle fronça quelque peu les sourcils, se demandant pourquoi il s'était arrêté en si bon chemin. Il lui disait ne pas jouer pourtant elle avait la désagréable sensation qu'il n'avait de cesse de l'allumer pour mieux l'éteindre juste derrière. Sa frustration était elle que l'espace de quelques secondes elle douta des propos du garçon. Finalement, il suffit à ce dernier de se pencher par-dessus elle afin de la serrer dans ses bras pour que tous ses doutes ne finissent par s'envoler. Blottie contre lui, Marley humait son parfum tandis que l'une de ses mains venait caresser sa nuque et ses cheveux. Elle se sentait parfaitement bien ainsi, protégée. Le silence s'installa entre eux et bien vite Lynch se rendit compte qu'il ne bougeait plus. Si son corps à elle était parfaitement détendu, elle ne pouvait pas en dire autant de celui du jeune homme. L'une des mains de Marley était en effet dans ses cheveux mais l'autre était dans son dos et elle sentait ses muscles tendus, presque crispés. Elle n'eut pas besoin de réfléchir bien longtemps pour comprendre de quoi il s'agissait : Jax avait le vertige. Elle en aurait mis sa main à couper. Elle ne dit pourtant rien, préférant faire comme si elle n'avait pas saisi. Il avait pris sur lui pour monter avec elle dans cette grande roue parce qu'elle le lui avait demandé, la moindre des choses était de faire comme si elle ne s'était rendue compte de rien.

Finalement, la roue arrêta de tourner et leur nacelle arriva à bon port. Elle chuchota dans l'oreille du garçon : « Il est temps de retrouver la terre ferme. » Il était enfin délivré de son supplice. Le moment suspendu dans le temps qu'ils avaient vécu dans les airs prenait aussi fin, les aveux prononcés dans la nacelle le resteraient sans doute encore pendant quelques temps. Leur soirée aussi semblait touché à sa fin. La terre ferme était décidément beaucoup moins attractive que celle aérienne. Ils finirent par descendre et s'éloignèrent un peu. Marley jeta un coup d'oeil à sa montre et se rendit compte qu'il était presque 23h30. Elle ne savait pas vraiment à quelle heure le garçon devait la quitter mais elle se doutait qu'il avait la permission de minuit et le temps qu'il retourne jusqu'à sa chambre... « Je crois que c'est le moment de te souhaiter bonne nuit » lui dit-elle tout en fixant ses propres pieds. Elle n'avait aucune envie de le quitter et commençait déjà à ressentir le manque alors que ses mains étaient toujours dans les siennes. Elle finit néanmoins par relever le visage et tout en lui offrant un petit sourire conclut : « Merci pour cette soirée... ». Elle aurait voulu se dresser sur la pointe des pieds et l'embrasser mais elle n'osa pas. C'était déjà elle qui n'avait pas su résister et qui l'avait embrassé au starbuck, elle avait peur de paraître trop insistante si elle recommençait. Elle avait aussi peur de ne pas pouvoir contrôler ses pulsions et ses désirs et que le baiser chaste qu'elle lui offre se transforme en quelque chose de beaucoup plus passionnel. Elle se contenta donc de plonger une dernière fois ses yeux dans les siens, cherchant à imprimer durablement – et pourquoi pas définitivement – le souvenir de cette nuit féerique en sa compagnie dans son esprit.

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