(outfit) C’est la pride à Brisbane et tu t’es joint aux membres de l’association de Amaya pour ne pas y être seul. Peut être qu’être seul serait une bonne chose pour faire des nouvelles rencontres. Tu sais pas. Tu sais que tu es libre de faire ce que tu veux quand tu veux. C’est très puissant comme sentiment. Tu n’es obligé de rien. Jamais. Et tu peux partir pour rentrer chez toi à n’importe quel moment. Tu sais pas trop quel sentiment ça te donne, la pride. Tu as l’impression que c’est écrit sur ton visage que tu es gay alors que non, ça n’est toujours pas le cas. Tu es juste tellement sûr tes gardes car ce fut le cas tous les jours de toute ta vie. Le lâcher prise n’est pas chose aisé pour toi, même si tu t’en sors bien mieux qu’avant. Il y a pas mal de personnes dans ton entourage qui savent que tu es gay. C’est un immense changement et ça reste un travail en cours.
Y’a un type dans ce groupe qui te fait les yeux doux à chaque fois qu’il est là. Ça te dérange sans te déranger. Tant qu’il tente pas plus que juste te regarder, tout va bien. Tu apprécies de voir qu’il a un intérêt pour toi mais la réciproque n’est pas vrai. Moi je sais que c’est surtout une histoire de déni. Tu ne te laisses pas le droit d’explorer plus de ce côté là. Tu te trouves déjà bien assez brave d’être ici et de faire parti de ce groupe de personne de l’association. Tu peux pas tout faire non plus.
Tu restes plutôt dans ton coin. T’es silencieux même si t’es souriant à les entendre discuter. Tu es là c’est déjà beaucoup oui. Tu restes une heure avec eux avant de partir de ton côté pour explorer un peu tout ce qu’il y a dans cet évènement. Il est certain que cette année les souvenirs que tu vas emporter avec toi de cette journée ne seront pas les mêmes que ceux d’avant. Tu n’as pas ton âme soeur avec toi, c’est une grande différence. Tu sens que tu vas pas rester bien plus longtemps. Un tour et puis tu partiras.
Sauf que y’a un visage familier qui se détache dans ton champ de vision. Carmine est là. Tu t’arrêtes dans ton ascension, réfléchissant un bref instant si t’as envie d’afficher ’je suis gay’ sur ton visage face à Carmine. Tu n’as pas prévu de sortir du placard vis à vis des gars du rugby, mais en même temps, s’il est là, c’est qu’il n’a pas de préjugés et de problèmes avec ce détail. Tu es vraiment pas croyable Asher, tu ne te dis même pas une seule seconde qu’il ne pensera pas forcément que tu es obligatoirement gay. Pour une raison étrange, ton cerveau se dit que oui ok peut être ça veut dire que Carmine mange aussi de ce pain là mais… Ca n’est pas sur cela que tu te focalises. Tu es dans ta tête là. C’est toi et ton image au centre de tes pensées. « Hey… » Tu t’es finalement rapproché car tu apprécies Carmine et… s’il est là c’est qu’il n’est pas homophobe. C’est ce que tu te répètes en boucle. C’est un sourire plutôt faiblard sur ton visage qui l’accueillera. T’as réellement l’impression que les mots « je suis gay » sont gravé en rose paillette sur ton visage et tu attends de voir qu’un changement s’opère dans la façon de Carmine d’être avec toi car c’est bien ça qui te fait le plus peur. Que les personnes que tu apprécies ne t’acceptes plus.
À peine sorti de son atelier peinture en compagnie de Mabel et Rosalie, Carmine s'était rendu à la vente aux enchères. Il avait misé à plusieurs reprises sur la Barbie de James mais avait rapidement été distrait au point de perdre la main. En effet, des drag queens étaient passé.e.s à côté de lui en trottinant sur leurs chaussures à plateforme afin de rejoindre le cortège. Le mannequin avait tout d'abord suivi le petit groupe car intéressé par l'une des matières de leurs costumes puis s'était finalement retrouvé dans la parade. Porté par l'ambiance bon enfant ainsi que le mouvement de foule, C. avait participé à la marche en toute innocence, fondu dans la masse. La multitude de participants empêchait les paparazzis de le suivre ou de le traquer, comme cela avait été le cas en début d'après-midi, lorsqu'il était sorti de la limousine ...
Arrêté à hauteur de ce qui semblait être un espace d'animations sportives, Sighbury observait le tire à la corde d'un air amusé. L'hiver Australien avait apporté son lot de pluie durant les jours ayant précédé la Pride et nul doute que les participants ressortiraient de leur affrontement avec autant de boue sur leurs vêtements qu'Asher et lui lors de leur dernier entraînement de rugby. « Hey… »« Hey ! » Carmine ouvrit de grands yeux surpris. La probabilité que Buckley surgisse du néant au moment précis où le mannequin pensait à lui relevait du coup du sort autant que des mystères de l'univers. L'anglais écarta les bras dans l'optique d'offrir au musicien le genre d'accolades qu'ils avaient pris l'habitude de se donner depuis le concert de Camden, mais stoppa son geste juste avant que leurs torses ne se touchent. « Oh no, wait ! » C. avait oublié l'état dans lequel se trouvait son pull. Ce maudit pull offert par ses parents en cadeau d'anniversaire qu'il avait pris un plaisir non dissimulé à salir, offrant au bébé de Mabel une toile vivante sur laquelle essuyer ses petites mains dont les adorables traces de doigts recouvraient ses pectoraux. La brillance de la peinture témoignait de sa fraîcheur. « Are you ok ? » Demanda-t-il, intrigué par l'air mi-figue mi-raisin qu'affichait Asher.
Y’a plus rien autour qui existe, y’a juste ce texte imaginaire sur ton front et Carmine au premier plan. Il a l’air d’être seul, c’était déjà un bon début. Ou pas. Ca aurait été plus simple de s’éclipser après lui avoir juste dit bonjour au milieu de la foule et de conversations. « Hey ! » Et maintenant Asher ? Quoi de plus ? Rien. Parce que tu vois le regard surpris de Carmine sur toi et tu te dis que l’inscription sur ton front doit être fluorescente plutôt qu’en pailette. Elle est certainement inloupable. Toi tu ne vois que ça et tes yeux ne sont pas devant pour autant. Faut dire que tu te connais et tu es totalement en train de te monter la tête. Allez Asher, ça va bien se passer. Carmine n’est pas là pour te rejeter. Il est intelligent. Il est du côté des gens biens. Des gens qui t’apprécient. Des gens qui font ouvrir les portes d’un palace à la dernière minute juste pour fêter encore plus fortement la fin de ta tournée. Ca, tu ne l’oublieras jamais. Meilleur soirée de ta vie depuis longtemps.
Carmine est déjà prêt à te faire une accolade en guise de bonjour. C’est bien loin d’être un coup de poing que tu anticipes malgré toi. « Oh no, wait ! » Tu comprends pas pourquoi et quand il baisse le nez vers son haut tu comprends. Mais t’as pas trop de réaction. « Are you ok ? » Ton esprit redescend sur Terre aussitôt et ton coeur bat la chamade car ça y est. Tu es de retour dans la réalité. Tu es en face de Carmine. Au milieu de la marche des fiertés. Pas littéralement car tu es sur le côté de la parade mais quand même, tu es là. « I didn’t expect to see you here. I’m just… Surprised. » C’est bien Asher tu dis des mots qui sont la vérité, je suis fier de toi. Toi et ton habitue de mentir à tout bout de champs quand ta sexualité est frôlée. Là c’est pas frôlé, y’a les deux pieds au milieu et tu es venu de toi même. Est-ce que c’est le moment de faire ton coming out ? Il a compris nan? Que tu es naïf. Si on t’écoute toute la Terre sait d’un simple coup d’oeil que tu es gay. Pour toi tout le monde sait ce qu’il se passe dans l’intimité de ta chambre. Mais non Asher. C’est privé, comme ce mot l’indique. L’être humain ne sait pas encore lire les pensées. Tout va bien. Tout va bien ? Pas tant que tu n’es pas sûr d’une chose qui te tourmente là. Tes lèvres se pincent. Ton esprit passe les mots en boucle dans ta tête mais ça en est des autres qui sortent de ta bouche. « Are you on your own? » Quelle genre de question c’est ça Asher ? I have no idea. Juste après ta question il y a des gens survolté qui passent pour donner des autocollants aux couleurs arc en ciel. Tu te retrouves avec un dans tes mains et Shit . Tu le glisses dans la poche de ton jeans car tu préfères que ce soit hors de ta vue. Oh boy. Ca fait très longtemps que tu ne t’étais pas senti comme ça. Dans ta spirale de honte. Le rugby et ta sexualité ne devaient jamais se croiser. Ca n’avait jamais été dans tes plans.
« I didn’t expect to see you here. I’m just… Surprised. » Le sourire de Carmine s'élargit. Ils étaient deux à ressentir l'effet de surprise. « Fun fact : I was just thinking about you ! » Confia-t-il avec un geste en direction du titre à la corde dont certains participants commençaient à patiner dans la boue tout en riant sous les encouragements de leurs coéquipiers. « Are you on your own? » L'anglais opina du chef. Il retourna son attention sur le visage d'Asher qui, décidément, semblait tourmenté par quelque chose. Carmine s'apprêtait à renouveler sa question quand des participants de la parade choisirent ce moment précis pour les interpeler, distribuant goodies et flyers aux couleurs de l'arc-en-ciel. Poli, il accepta le cadeau qu'on lui tendait puis remercia les donateurs. Lorsqu'il vit Buckley ranger à la hâte son autocollant dans la poche de son jean, une ampoule s'alluma quelque part dans son cerveau. Sighbury observa le creux de sa main dans lequel reposait deux décalcomanies enfantines, ce genre de tatouages éphémères qu'un peu d'eau suffisait à appliquer sur la peau et dont la durée de vie ne dépassait pas les 24 heures. L'un des dessins représentait un drapeau gay, l'autre une licorne multicolore. Il était là, le malaise.
Instinctivement, C. jeta un œil à l'entour. S'il ne craignait pas de jugement de la part des participants à la Pride, celui des paparazzis, en revanche, lui importait. Le mannequin était présent à l'évènement dans le but bien précis de rendre à ses parents la monnaie de leur pièce, mais il gardait à l'esprit son devoir de rester dans l'ambiguïté. Cela faisait bien longtemps que Carmine avait acté la séparation entre ce qu'étaient ses rapports avec sa famille et la réalité des conséquences de ses actions sur la marque portant leur nom. La réputation des Sighbury n'impliquait pas qu'eux. Des centaines d'employés à travers le monde gagnaient leur pain quotidien du fait de travailler pour leur maison. Son désir de faire évoluer les mentalités, tout aussi légitime qu'il fut, ne justifiait pas qu'il donne un coup de pied dans la fourmilière. Lorsqu'il était question des affaires, l'expérience de Carmine jouait en sa faveur. Mature et responsable, il savait que la réappropriation de son nom et de son identité passerait par des chemins aussi longs que tortueux, que ce n'était qu'à ce prix que survivraient à la fois sa carrière et celles de ceux dépendant de sa notoriété. « Let"s walk. » Invita-t-il, attrapant le bras d'Asher de sa main libre et l'entraînant à sa suite dans la parade.
Au milieu de la foule, leur anonymat serait préservé. C. profita de passer devant le stand des activités sportives pour s'emparer d'une bouteille d'eau qu'il ouvrit une fois arrivé à couvert du défilé. Autour d'eux, les gens chantaient, dansaient et souriaient. « Trust me. » Demanda-t-il tout en remontant la manche de son pull tâché de peinture. Ces mots, Carmine les avait déjà articulés sur le terrain de rugby lorsqu'il était question de tenter une passe ou une action délicate. En leur qualité de petits nouveaux, Asher et lui avaient naturellement pris le pli de jouer l'un à côté de l'autre et de s'entraider afin de réussir ensemble là où chacun aurait échoué seul du fait de leur manque de technique. C. retira la pellicule de protection du petit drapeau qu'il colla sur son avant-bras. Il fit couler un peu d'eau sur le papier qu'il laissa s'imbiber avant de lever les yeux en direction d'Asher. Pour seul discours, il offrit au musicien un sourire complice avant de retirer le papier de sa peau. Le drapeau brillait désormais fièrement sur le corps du Sighbury. « It's like your t-shirt ... » Commenta-t-il tout en redescendant sa manche. « No one will see it if you keep your sleeves long ... » Il brandit la licorne et la bouteille d'eau en guise d'invitation, l'air avenant. « Feeling ready for that ? »
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Dernière édition par Carmine Sighbury le Lun 19 Juin 2023 - 16:23, édité 2 fois
Il sourit et tu te demandes vraiment pourquoi tu te prends la tête quand ça a l’air si simple et naturel de le voir ici. Il est pas stressé Carmine. Quand est-ce qu’il l’est ? Tu l’as déjà vu stressé ? Quand il gagne une année de plus et qu’il pense avoir vu des paparazzi autour. Deux choses qui sont aucunement un problème pour toi. Tu vois. Chacun ses angoisses. Tu sais. Ca ne rend pas ce moment plus simple dans ta tête. Il est là tout seul, Carmine, un peu comme toi là. « Fun fact : I was just thinking about you ! » Pourquoi est-ce qu’il pense à toi au milieu d’une parade du mois des fiertés ? Il savait déjà ? Ca se voit que tu es gay Asher ? Tu penses pas pourtant. Mais là tu es plutôt en train de partir dans une spiral qui ne fait pas de sens autre que celui de t’accabler plus encore. Tu remarques ensuite le tir à la corde qui se déroule à côté. Léger soulagement car effectivement, ça a des airs de déjà vu avec vos entraînements.
Des autocollants et autres en votre possession, tu mets dans ta poche alors que tu remarques le regard circulaire de Carmine. Paparazzi ? Tu te demandes, mais tu n’oses rien dire à voix haute, de peur qu’il réplique la même chose à ton égard, mais avec ce qui te fait flipper toi. « Let’s walk. » Tu te laisses entrainer par Carmine qui a l’air d’avoir une cervelle qui fonctionne mieux que toi là.
« Trust me. » Tu lèves un sourcil en le regardant et tu la laisses faire parce que oui, tu lui fais confiance. Tu l’observes se mettre un décalcomanie sur la peau. Tu captes qu’il a capté et tu captes ce qu’il est en train de faire. Ton coeur bat beaucoup plus vite et tes joues deviennent rouges. « It's like your t-shirt ... » Tu vois exactement ce qu’il veut dire. « No one will see it if you keep your sleeves long ... » Tes yeux qui vont aux siens. Are you saying I don’t look gay? Mon dieu Asher que tu es paranoïaque. « Feeling ready for that ? » Tu regardes la licorne qui représente vraiment bien plus que juste un tatouage temporaire. Tu la prends dans ta main et tu la regardes un instant avant de remonter tes yeux à ceux de Carmine. C’est peut être pas facile à dire ce que tu vas faire là, mais tu veux être sûr qu’il ait saisi le message. Le plus important de tous. « I don’t want the others at the club to know. » Ton coeur bat si vite. « I don’t want things to change. » Tu veux pas perdre des gens, tu veux pas être regardé de travers, être évité dans les douches par exemple. Tu veux pas être différent, même si tu l’es. « It seems silly to get that thing on my skin… » Tu vas du coup le mettre dans ta poche, avec le reste. « I already have one tattoo i’d like to get rid of, please don’t make me get another one. » Même si tu comprends la symbolique, tu ne te sens pas à l’aise. Tu as qu’un pied hors du placard et être ici même est déjà un pas immense pour toi, mais tout ça, il n'en a aucune idée Carmine.
« I don’t want the others at the club to know. I don’t want things to change. » « Understood. » Carmine observa Asher s'emparer de la licorne. Il était évident que toute cette histoire de Pride pesait lourd sur la confiance en lui du musicien. L'anglais pouvait le voir hésiter puis finalement choisir de ranger le tatouage dans sa poche, comme il l'avait fait avec l'autocollant. Il y avait dans ce comportement le même malaise que celui ressenti dans la cabine d'essayage, lors de leur shopping au Mall. Asher lui rappela d'ailleurs l'existence de ce tatouage qu'il disait regretter. Un tatouage que Sighbury n'avait jamais eu l'occasion de voir de près, car Asher mettait un point d'honneur à le couvrir, même au rugby. « I don't know if silly is the correct word ... » Répondit-il, un petit sourire au coin des lèvres. C. reprenait les mots textés par son coéquipier quelques jours auparavant, le soir de son anniversaire.
Cette nuit-là, le mannequin s'était senti terriblement triste et la conversation avec Buckley lui avait permis d'aller mieux, de dévier ses idées noires de Londres pour reconnecter avec Brisbane et les belles rencontres qu'il y avait faites. Découvrir que son ami était gay ne le surprenait pas plus que cela dans le sens ou Asher ne lui avait jamais paru défendre férocement l'hétérosexualité. Il prit le temps d'y réfléchir quelques instants et arriva à la conclusion que son co-équipier s'était montré plutôt neutre vis-à-vis de tout cela. En revanche, C. comprenait désormais mieux pourquoi Buckley était le seul à ne pas s'être gentiment moqué de lui lorsqu'il avait débarqué dans les vestiaires du club de rugby avec ses crèmes de jour et ses démêlants pour les cheveux. La différence entre Asher et lui résidait aussi dans le fait que Carmine, en sa qualité de mannequin, jouissait du privilège du stéréotype. Son obsession pour l'esthétique lui était pardonnée parce qu'être beau était son métier, que tout cela était très accepté dans l'imaginaire collectif. Par ailleurs, l'image de marque des Sighbury le hissait au rang d'icône masculine britannique par excellence, lui facilitant la vie, associant sa personne à tout un tas de clichés aussi patriarcaux qu'aristocrates. C. n'avait jamais eu à prouver à quiconque son hétérosexualité : on la tenait pour acquis et personne ne s'imaginait qu'il puisse aimer autant les femmes ... que les hommes.
« Love is Love. » Reprit-il tout en avançant aux côtés d'Asher dans la parade, ses lèvres rapprochées de l'oreille du musicien afin d'être certain qu'il l'entende à travers le bruit ambiant. « I don't mind who you prefer to kiss, PopStar, and I won't out you. » Carmine n'envisageait pas non plus de se outer lui-même. Comme sur le terrain, Asher et lui pouvaient avoir leurs petites stratégies qui ne regardaient personne. Le placard était de toute évidence suffisamment grand pour deux.
« Understood. » Good. Tu hoches la tête, appréciant qu’il confirme oralement. Un contrat vient d’être passé entre vous deux. Une sorte d’accord de confidentialité. Tu as confiance en Carmine. Il ne dira rien, il vient de le dire. Tu sens un soulagement te parcourir et vraiment c’est super con car il n’y a rien de plus que y’a deux minutes à part la certitude que rien ne changera. Suffisait d’une promesse. T’es pas très exigeant.
« I don't know if silly is the correct word ... » Tes yeux remontent aux siens avec un léger sourire sur tes lèvres. Tu sais ce qu’il est en train de faire. Tu te souviens de cette formulation d’il n’y a pas si longtemps. « Thanks. » Que tu ajoutes avec sincérité. C’est une chose de ne pas divulguer ton orientation sexuelle aux autre, c’en est une autre de se sentir valider. Les deux font énormément de bien à ton âme. « Love is Love. » Qu’il te dit à l’oreille alors que vous reprenez de marcher vers tu ne sais où. « I don't mind who you prefer to kiss, PopStar, and I won't out you. » Il n’avait absolument pas besoin de rajouter tout ça avec des mots mais ça fait plaisir à entendre même si ce n’est pas un sujet qui te met à l’aise. Ton coeur bat plus vite car ça y est, Carmine peut te voir sous ton véritable visage que même toi tu as encore honte d’afficher. « Thanks. » Tu rajoutes. Tu n’es pas le genre à remercier à tout va mais là il s’agit de quelque chose qui te tiens plus qu’à coeur.
Tu continues de marcher, silencieusement. Ca te touche plus que tu n’aurais cru qu’il soit si compréhensif. Tu es plutôt bouleversé par bien des émotions et tes yeux sont fixés sur le sol devant toi. Ton coeur bat vite. « I was about to leave. When I saw you. » Que tu dis, introduisant ton départ imminent. T’as une sacré envie de chialer et hors de question de te laisser aller en public. Tu sais garder bonne figure, ou du moins, tu le crois et tu fais des efforts mais quand les émotions sont trop grandes, c’est pas évident. Tu ne fais pas une crise de panique Asher, je trouve que c’est déjà un bel exploit. Y’a ta tête qui te fait cogiter bien trop car bien évidemment à un moment donné, tu te dis que s’il est là c’est peut être car lui aussi il aimerait embrasser Shawn Mendes, mais il ne t’a pas fait de confidence lui. Tu as été le seul de vous deux car ton esprit te tourmente trop et tu préfères être sûr qu’il ne dira rien plutôt qu’il mentionne ton passage dans le coin au prochain entrainement. Tu te sens stupide d’être venu en réalité. Tu t’es mis dans cette situation tout seul. La réalité c’est qu’une partie de toi veut que tu continues ton chemin hors du placard mais c’est dur… « I’ll see you on Tuesday? » Que tu dis en essayant d’avoir un ton détaché. Mardi, le prochain entrainement.
Après les remerciements répétés d'Asher, Carmine respecta le silence de son ami. Il lui sembla évident que le parcours de Buckley n'était pas nécessairement le même que le sien. Si le mannequin estimait sa situation parfois inconfortable vis-à-vis de l'étiquette qu'il avait à tenir, il était aussi capable d'admettre que d'autres vivaient ou avait vécu bien pire en termes de tourmente. Le malaise du musicien concernant cette révélation incitait l'anglais à s'interroger silencieusement sur les raisons profondes de cette gêne.
Peut-être était-ce un défaut personnel, une mauvaise habitude d'enfant gâté et élevé en véritable petit prince, mais Carmine, pour sa part, n'avait jamais eu honte de ses désirs. Il avait accepté de mentir par omission, comme il avait accepté à peu près tout ce que ses parents avaient exigé de lui en l'accessoirisant depuis sa plus tendre enfance, mais jamais on n'était venu lui planter dans la tête qu'il était une mauvaise personne parce que ses attirances ne rentraient pas tout à fait dans la norme. Les conflits n'étaient apparus que tard dans sa vie. À peine une année auparavant, à vrai dire. Lorsque Catherine lui avait fait comprendre que les Sighbury n'accepteraient pas qu'il invite un homme au brunch dominical. L'anglais n'avait pas accepté ce refus. Ce que son père considérait comme un caprice était, pour Carmine, un cheval de bataille. C. pouvait accepter que les médias se fassent une fausse image de lui car il avait depuis longtemps compris que manipuler l'opinion publique était d'usage dans le monde des affaires. Il acceptait en revanche beaucoup moins d'être jugé par ses proches, ceux-là mêmes pour le bon vouloir desquels il avait été, toute sa vie durant, le fils parfait, l'enfant idéal. Alors quoi ? Lui aurait du tout céder à leur nom de famille sans pouvoir ne serait-ce que profiter d'un moment en famille, justement, à l'abri des regards indiscrets ? Catherine et Alistair lui demandaient de renier ce qu'il était et c'était un peu trop, même pour le si complaisant, si concilient, si politiquement correct Carmine. Greta, qu'il était venu rejoindre à Brisbane après sa prise de bec parentale, le comprenait bien mieux. C. était reconnaissant envers sa soeur de l'avoir soutenu à un moment ou sa fugue aurait tout aussi bien pu signer la fin de sa carrière. Avec ses encouragements, il avait su rebondir et se trouvait aujourd'hui couvert de peinture au milieu d'un défilé Queer, prêt à provoquer l'arrête cardiac de ses parents lorsque ces derniers verraient les photos de Mabel et lui face au mur collaboratif.
« I was about to leave. When I saw you. » Sighbury revint sur terre, sorti de ses pensées par la voix d'Asher encore incertaine. « I’ll see you on Tuesday? »« Of course, but ... » Carmine hésita. Il ne souhaitait pas se montrer intrusif, conscient du caractère parfois évitant de Buckley et de la contre productivité que cela représentait de le brusquer quand ce dernier montrait des signes de retrait dans sa coquille. Quelque chose toutefois lui souffla de ne pas laisser son coéquipier seul face à lui-même après avoir ressenti ce que l'anglais devinait être des émotions intenses et particulièrement bien refoulées. « May I suggest you to play some guitar ? » Proposa-t-il poliment. L'idée lui était venue tout naturellement. Après avoir passé des heures à écouter Asher jouer anonymement sur Tik Tok, C. estimait judicieux de proposer à un musicien de se calmer les nerfs en musique. Il l'avait vu sur scène, l'avait entendu de sa propre bouche : Buckley ne se sentait réellement bien qu'en pratiquant son Art. « I could just listen. I'm good at it ... » Ils n'avaient qu'à sauter dans un taxi, c'était aussi simple que cela.
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Dernière édition par Carmine Sighbury le Mar 20 Juin 2023 - 14:47, édité 2 fois
« Of course, but ... » Le mais qui t’inquiète aussitôt dans sa phrase. Qu’est ce qu’il se passe ? Mardi sera différent ? Tu lui as pourtant dit explicitement que tu voulais que rien ne change. Est-ce que c’est déjà ressorti via son autre oreille ? Tu dois le répéter ? L’écrire peut être ? Pour être sûr que le message est correctement passé ? Oui, tu es totalement en train de te monter la tête de nouveau. « May I suggest you to play some guitar ? »What? Absolument pas ce à quoi tu t’attendais. Tu comprends qu’il s’inquiète pour toi. Ca te touche. Y’a pas grand monde qui s’inquiète pour toi de nos jours. « I could just listen. I'm good at it ... » Celle ci non plus tu ne t’y attendais pas.
Le monde vous entour et tu étais en pleine tentative de te retrouver seul dans les minutes qui suivaient. Mais Carmine est encore là et il suggère de t’écouter jouer de la guitare. « Don’t worry I won’t drink myself to death. » Il n’a pas besoin de chercher à te babysitter et pourtant Asher, c’est pas ça que tu fais depuis des mois ? Tu le lui as même dit par le passé que tu essaies de toujours avoir quelqu’un à voir car la solitude n’est pas ton amie. Elle est même ta pire ennemie. Il a bien compris que le moment qui est en train de se dérouler n’est pas anodin et qu’une réaction plutôt vive de ta part est à prévoir. Il t’a bien cerné. « Don’t you have things to do? » Est-ce que c’est un « Okay allons y » que tu viens de lui dire sans tous ces mots là ? Car ça sonne comme ça pour moi. La réalité c’est que depuis trois jours tu es absolument seul dans ton appartement et ça n’est pas bon du tout. Tu n’as plus de colocataires pour les six mois à venir et c’est un gros soucis. Un très gros soucis. « I’m gonna go to the guitar store. I need to spend money. » Est-ce que tu lui donnes ton itinéraire pour qu’il décide de te suivre ou non en toute état de cause ? Yep.
« Don't worry I won't drink myself to death. »« Humhum. » L'approbation de Carmine voulait aussi bien dire qu'il croyait Asher que son contraire. Diplomate, l'anglais ne se serait pas risqué à verbaliser qu'il avait quelques doutes quant à la véracité de cette affirmation. Il ne souhaitait cependant pas non plus laisser croire à Buckley qu'il n'en avait rien à faire. Leur fête post-concert à Camden lui avait ouvert les yeux sur la capacité de son ami à ingurgiter des quantités importantes d'alcool comme s'il s'agissait d'eau fraîche et non de bière. C. n'avait pu éviter le rapprochement mental entre l'attitude d'Asher et celle de Greta lorsqu'elle était dans le fond du trou de sa déprime sentimentale. Le frère et la sœur n'étaient pas entrés dans les détails car l'ainé avait rapidement compris qu'il valait mieux éviter de retourner le couteau dans la plaie. Carmine avait simplement été présent pour elle comme il tenait de se montrer présent pour Asher, ce jour-là. On ne buvait pas à ce point par seul plaisir de la boisson. Buckley tentait de noyer quelque chose tout comme Greta avait noyé ses peines de cœur dans ses trop nombreux verres de vins. « Don't you have things to do ? »« You should know I do what I want when I want it. » Plaisanta-t-il afin de détendre l'atmosphère, content de lire entre les lignes du musicien que sa suggestion avait fait écho en lui. « I'm gonna go to the guitar store. I need to spend money. »« Fair enough. » L'anglais ne discuterait pas les stratagèmes d'Asher pour gérer ses émotions. Si le shopping l'y aidait, alors il le suivrait sans se plaindre, lui dont le métier consistait à donner envie aux gens d'acheter des biens de consommation ...
Ils poussèrent la porte de la boutique dans un calme apaisant après l'effervescence de la Pride. Le petit fond sonore musical des lieux n'entravait pas la conversation et permit à Carmine de ne plus avoir à perpétuellement chuchoter à l'oreille d'Asher. « So, which kind of noise do you want to make ? » Demanda-t-il, mains sur les hanches, englobant l'intérieur du magasin d'un regard curieux. Sighbury n'était jamais entré dans ce genre de boutique. Sa guitare personnelle lui avait été offerte par Greta aux alentours de son vingt-cinquième anniversaire et il n'en avait jamais changé depuis. Usée jusqu'à la corde (c'était le cas de le dire), l'instrument aurait eu besoin d'être remplacé, mais l'anglais ne jouait pas suffisamment pour s'inquiéter de ce genre de détail. Gibson leur offrirait probablement des éditions collectors de l'instrument pour lequel Asher et lui s'apprêtaient à tourner. Cela ferait amplement l'affaire pour l'usage qu'en avait le mannequin.
« Humhum. » La seule façon dont tu comprends cette réponse, c’est qu’il tient à toi et ça te suffit bien largement. Tu lui as avoué être gay et il ne veut quand même pas que tu meurs, c’est déjà bien plus que ton paternel, par exemple. Alors que par définition, il est fait pour tenir à toi par défaut, puisqu’il est celui qui t’a donné la vie. Puisque tu es son enfant. Mais non, ça ne fait pas tout. Carmine peut dormir sur ses deux oreilles, tu ne vas rien faire de dangereux, ou en tout cas, pas consciemment. Ton envie de vivre est bien plus grande à présent, même si la vie est compliquée. Tu supposes que tu mérites de souffrir, que c’est juste normale. Vivre est plus dur que mourir.
« You should know I do what I want when I want it. » Ok et tu es touché de voir qu’il préfère passer du temps avec toi que de faire les autres choses qui étaient dans son plan initial. Même si ce n’est que pour te babysitter, c’est ce dont tu as besoin. De compagnie. Plus il passe du temps avec toi maintenant que le secret est dévoilé, moins tu vas t’inquiéter de la suite. Il ne te repousse pas, il te suit. C’est mieux que tout comme validation. « Fair enough. »
Et c’est comme ça que vous vous retrouvez à la boutique de musique qui se trouve à une distance très raisonnable de la parade. Vous y êtes allés à pied. Ce petit temps trajet t’aide comme si c’était une sorte de méditation. Tes angoisses redescendent. Peut être le fait que vous ne soyez plus au milieu de la foule majoritairement arc en ciel ? Tu sais pas, mais la finalité fait du bien, même si tu restes bien plus calme et docile que tu peux l’être parfois. Tu es sur tes gardes, oui, c’est plutôt ça le mot. Il peut voir ton vrai visage à présent et tu espères que tu ne fais pas trop gay. Tu m’exaspères Asher, mais je comprends d’où tu viens et j’espère qu’un jour ça ira mieux de ce côté là. Tu sais ce dont tu as besoin en réalité, juste être habitué à la situation globale. Etre sûr à chaque instant que non, ça n’a rien changé entre vous. « So, which kind of noise do you want to make ? » Tu tournes la tête vers Carmine à cette phrase. Tu trouves qu’il a une manière bien singulière de formuler sa question. « I don’t really know. I don’t know much about guitars but… » Tu t’approches d’une que tu as remarqué lors d’un passage ultérieur. Une guitare noir mais blanche et grise aussi. « Je peux l’essayer ? » Que tu demandes à une personne du magasin. Ils la décrochent pour toi et tu vas t’assoir sur un petit banc non loin à disposition comme dans une boutique de chaussure. Tu commences doucement à faire quelques accords et tu apprécies de voir qu’elle est déjà accordée. C’est naturellement que tu joues les notes que tu connais le mieux, ceux d’une de tes chansons, Empty Throne. Tu ne comptes pas te mettre à chanter non non loin de là. Tu apprécies les cordes sous tes doigts. C'est plus confortable que ta guitare acoustic. Plus près du corps. Tu aimes le son qu’il en sort. C’est doux à tes oreilles. Ton visage est détendu, tu as les yeux fermés car si y’a un morceau que tu sais jouer sans regarder tes doigts, c’est bien celui là. Tu joues la chanson entière sans même vraiment t’en rendre compte. C'est la première fois que tu l'entends avec ce son de cloche là, c'est différent, c'est carrément mieux, à ton avis. Tu avais besoin de ce petit moment à toi, cette petite bulle de réconfort que la musique te fait ressentir, autant que le rugby. Même si le rugby y’a un côté en plus non négligeable, celui tu où reçois des coups au passage. Tu as bien hâte du prochain entraînement.
« I think I just fell in love with that guitar. » Que tu dis naturellement car y’a une connexion qui s’est fait naturellement. Si Birdie était là, elle te dirait que la guitar t’as choisi comme les baguettes choisissent leurs sorciers. « Sounds amazing on top of looking very good. » Tu n'avais jamais eu de coup de coeur pour une guitar avant celle ci. Tu ne possèdes pas non plus de guitare électrique faut dire. Est-ce que ce serait enfin le jour où tu te lances de ce côté là ? Oui. Ca se voit sur ton visage. Tu vas l’acheter. « And it’s a Gibson. » Ton sourire se fait un peu plus large. La continuité naturelle. Tu es heureux de voir que tu trouves ton bonheur aussi aisément chez cette marque avec qui tu vas collaborer à l’avenir.
Asher choisit une guitare au style particulièrement classe. C'était le seul commentaire que pouvait se faire Carmine dont la connaissance des aspects esthétiques dépassait celle des caractéristiques instrumentales. Le mannequin n'aurait su faire la différence entre aucune des guitares accrochées au mur. Il en appréciait simplement le dégradé de couleurs et de formes savamment réfléchi pour donner à l'ensemble de l'exposition une cohérence marketing évidente. Aux premières notes de musique, l'anglais détourna son attention du mur dans le but d'observer Buckley jouer. Lentement et en silence, il se rapprocha jusqu'à prendre place sur le banc voisin du sien. Voir son ami retrouver calme et sérénité au fil des notes dessina un fin sourire sur ses lèvres délicates. Il reconnaissait la mélodie. Sûrement l'avait-il entendu sur Tik Tok.
Carmine remarqua l'aisance d'Asher avec la guitare électrique et se fit la réflexion que ce passage au magasin d'instruments venait peut-être de provoquer une révélation chez le musicien. Intuition confirmée par les propos de Buckley à la fin du morceau : « I think I just fell in love with that guitar. »« Best day ever to fall in love ... » Un jour de Pride et de coming out, c'était peut-être le début d'une grande histoire entre cet instrument et Asher. « And it’s a Gibson. » « Really ? » Surpris, Carmine s'approcha afin de jeter un œil à la marque. Son rire satisfait accompagna l'indexe qu'il pointa en direction de l'objet d'un air docte. « That's a sign, Pop Star ! Hurtwave is on its way to shine. »
L'anglais savait que la réussite de ce nouveau groupe lui tenait à cœur. Asher lui avait fait part de certains de ses bons souvenirs avec Empire of the Sun et le mannequin comprenait que les complications ayant précipité la dissolution du groupe été venues ternir la joie du succès, mais l'avait aussi privé du bienêtre de pouvoir enchainer les tournées et de vivre de sa passion en étant perpétuellement dans l'extase de la scène. Tout ce que C. pouvait souhaiter à Buckley était de trouver de nouveaux chemins menant à ce qu'il aimait le plus. Ouvrir de nouveaux chapitres et écrire sur de nouvelles pages des histoires plus joyeuses que celles dont il soupçonnait la morosité d'être à l'origine de la consommation d'alcool du musicien. « Do you feel better ? » Demanda-t-il après un moment de silence passé à observer la façon dont Asher tripotait l'instrument. Il semblait évident que la guitare allait repartir sous son bras.
« Best day ever to fall in love ... » Avec la musique, tu n’as aucun soucis de tomber amoureux n’importe quel jour. C’est bien la seule chose que tu as toujours eu pour toi. La musique, tes paroles, tes textes. Personne ne peut te les enlever non plus, et au fond quand tu y penses, tes parents n’approuvent pas non plus ta musique. Tu aurais presque envie de laisser filer un rire nerveux de te rendre compte qu’ils détestent tout ce que tu aimes le plus au monde. Et tu te sens encore plus seul de le réaliser aussi vivement là. Mais tu essaies de faire partir ces pensées. Tu as une magnifique guitare dans les mains qui t’a provoqué des sensations que tu ne connaissais pas avant ce moment. Et ce n’était qu’une rapide tentative. Tu sais que tu pourras faire bien mieux avec de l’entrainement sur ces cordes ci. « Really ? » Et ton amour pour cette marque qui grandit de plus en plus. Le sourire sur tes lèvres est inloupable. « That's a sign, Pop Star ! Hurtwave is on its way to shine. » Tu ne sais pas si c’est un signe, mais tu veux imaginer que Hurtwave va avancer un poil plus vite que dans ton imagination. C’est une immense opportunité qui s’est pointé. Celle ci même qui tombe en même temps que la future sorti de votre album. Vous devez encore l’enregistrer, et ça se prévoit doucement.
« Do you feel better ? » Tu lèves les yeux vers Carmine. Sa question qui te fait l’effet d’un reality check. Tu fais oui de la tête, même si tu n’es pas totalement sûr de la réponse à cette question. « Music is the only thing that will never leave me. » C’est la seule certitude que tu as dans la vie. Tu te mets sur tes deux pieds, guitare à la main, tu vas vers un employé de la boutique à qui tu dis que tu vas la prendre.
Tu as un gros paquet avec toi en sortant de la boutique. Tu tournes la tête vers Carmine. « I’ll put it in my car and we go eat somewhere? » Non seulement tu as faim, mais tu n’as pas envie de rentrer dans ton appartement vide tout de suite. « I could use more of your company. I’m alone in my flat for the next six months I’m not sure how I’m gonna cope with this plot twist. I moved in a shared flat to be around people and now it's just me. » Que tu avoues avec sincérité. Tu as appris à faire ça depuis que tu cherches la compagnie d’autrui. Tu as remarqué que c’était plus efficace que de dire des excuses. Tu apprends doucement à être vulnérable pour ne pas que tu te retrouves au fond du trou. C’est pas grand chose à faire pour ta survie. Tu es tellement devenu une autre personne depuis une année, c’est impressionnant, dans le bon sens des choses.
« Music is the only thing that will never leave me. » Ces mots heurtèrent Carmine dans tout ce qu'ils laissaient sous-entendre de sentiment de solitude et d'insécurité chez son interlocuteur. Bien sûr, l'anglais était au courant des pertes tragiques et successives qu'avait subi Asher. Il ne pouvait qu'imaginer les traumatismes ainsi que la peine engendrés, n'ayant lui-même jamais vécu l'horreur de perdre un frère ou une sœur. Probablement d'ailleurs que Buckley ne s'en remettrait jamais tout à fait, puisqu'il était impossible de combler le manque d'êtres aussi chers disparus trop tôt. Mais de là à déduire qu'il n'existait plus dans sa vie que la musique comme seul repère viable ? C. trouvait cela particulièrement triste. Pas forcément faux, juste extrêmement solitaire et désociabilisant. Une stratégie de protection, pensa-t-il, sans toutefois chercher validation auprès d'Asher. Ce genre de question n'avait pas lieu d'être. L'anglais doutait que son ami fut disposé à avoir une conversation de ce type au milieu d'une boutique d'instruments ...
Ils finirent par sortir du magasin accompagnés de la nouvelle guitare du musicien. Carmine accepta de le suivre jusqu'à sa voiture. En chemin, les révélations d'Asher vinrent à nouveau pincer la corde de sa sensibilité. L'anglais continua de marcher aux côtés de Buckely tout cherchant à comprendre comment la situation avait pu se renverser de la sorte : « Are your roomates traveling or something like that ? » Il n'avait pas souvenir d'avoir entendu son coéquipier parler des personnes avec lesquelles il partageait son logement. Leurs sorties ne les avaient jamais amenées ni chez l'un, ni chez l'autre. Sighbury avait toutefois noté l'engouement de sa sœur lorsqu'il lui avait parlé de Hurtwave et comptait bien inviter Asher à diner un soir afin de les présenter l'un a l'autre. Savoir que Buckley s'élançait dans six mois de solitude non désirée allait précipiter les choses. Le mannequin nota mentalement de consulter son agenda en rentrant afin de trouver une date à laquelle organiser ce repas. Pour l'heure il n'était pas question de manger à domocil mais de manger au restaurant. « Let's try this one ! » Dit-il en poussant la porte d'un établissement végétarien. Il jeta au menu affiché au mur un regard gourmand. La carte indiquait aussi bien la provenance des produits - bio pour la plupart - que les différents allergènes présents dans les plats. Carmine et la salade : une grande histoire d'amour.
Tu ne réalises pas le silence que tes mots provoquent. Tu es dans ta contemplation de ta future possession. Meilleur achat spontané depuis bien longtemps celui là. Le fait que Carmine soit avec toi en est peut être pour quelque chose. Sauf que parfois tu oublies que tu n’es pas seul vu le long silence qui s’est installé et qui n’est pour autant pas dérangeant du tout. Comme si vous aviez tous les deux besoin de ce temps pour méditer, réaliser l’ampleur de la situation. Tout est bien plus compliqué que ce qu’il n’y parait.
« Are your roomates traveling or something like that ? » Tu fais oui de la tête. « Yeah. Something like that. » Tu es un peu dans tes pensées de nouveau avant d’ajouter. « I’ll find a solution. » Car tu ne peux pas rester comme ça. Tu vas certainement retourner dans ton ancien appartement où tu es propriétaire et chercher un colocataire fiable pour prendre l’autre chambre. Ou peut être que tu iras t’incruster chez Naomi. Elle serait la meilleure solution de tout. Vous êtes si seuls tous les deux et vous vous aimez sincèrement. Les moments avec elle sont tel du velours autour de ton être.
« Let's try this one ! » Tu le suis sans regarder de plus près quel genre de resto il s’agit. Tu aimes la bouffe qu’elle qu’elle soit, tu sais que tu trouveras quelque chose pour te satisfaire. Une fois assis à une table ton nez dans le menu, y’a plusieurs plats qui t’appellent. « I’ll get the lasagna. » Végétarienne bien évidemment. Tu reposes le menu alors que tu regardes Carmine en face de toi qui a l’air bien concentré dans l’étude de tous les choix. Tu pars dans tes pensées alors que sa personne est un très bon point de chute de ton regard. Il est vraiment beau, c’est juste objectif, c’est aucunement lié à ton orientation sexuelle. Le gars est mannequin faut dire, c’est son métier d’être beau et de prendre soin de lui. « I’ve been thinking… Using a different name for my music. » C’est bien évidemment l’histoire de sa soeur, Greta, qui t’a inspiré. « I used to want to be called AJ when I was younger but it didn’t work out, people were just not calling me that. My middle name is Jonathan. » Que tu ajoutes pour expliquer. « And you kinda saw it’s my secret tik tok username. » Un léger sourire se forme sur ton visage. Tu veux toujours être anonyme là bas dessus. Ca fonctionne pour l’instant vu que tu ne chantes jamais sur tes vidéos. « What do you think about this? » Tu veux son opinion, tu n’as encore rien fait pour aller dans ce sens là mais ça te fait cogiter fortement. « Do you have a middle name? » Tu demandes à la suite, curieux de ce détail, ou désireux d’avoir autant d’informations à son propos que lui sur toi peut être.
Dernière édition par Asher Buckley le Jeu 29 Juin 2023 - 22:46, édité 1 fois
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