« I trust you’ll be fine. » Parce que c’est ça la finalité. Prendre des coups, déprimer, en pleurer, s’en énerver, mais remonter, s’en remettre et repartir. Dans un monde parfait, il n’y aurait pas de bas. Il y aurait juste des hauts, des moments de bonheur, de sourire, de rire. Malheureusement, il faut que ça s’équilibre et pour mieux profiter des moments joyeux, il faut savoir aussi surmonter ceux qui le sont moins. Tu as encore du mal avec ça. Tu as toujours eu du mal avec ça. Mais ça ne t’a jamais empêché de rebondir. « Life has been throwing lots of shit at us. » Tu as l’impression que ça ne s’arrête pas depuis deux ans. Qu’il y a toujours quelque chose pour venir vous pourrir. Au moins, ce qui est beau à voir est que vous êtes toujours ensemble. Vous ne flanchez pas, toi y compris. Tu tiens bon, t’es toujours là, avec Jordan. Et ça, c’est une fierté aussi que tu peux avoir. « And we’ll keep on cleaning it all out with the best baths. » Tu as un bref petit sourire de coin qui apparaît. Ce rituel qui est devenu presque aussi important que n’importe quelle action routinière. L’eau a un pouvoir magique que ton mental a dénigré pendant si longtemps. La petite fille qui réclamait toujours quelqu'un pour se laver afin de ne pas céder à la crise d’angoisse est servie maintenant. Même si ce n’est plus pour cette raison maintenant que tu apprécies la présence de Jordan.

« You’ll probably find me naked in a bath when you come back. »
« Or on the piano. I know. You’re very surprised. »

Tu hoches la tête automatiquement, pour dire que t’as bien entendu. De toute façon, la maison n’est pas assez grande non plus pour s’y perdre et ne pas se retrouver. Tu finis par te redresser pour te détacher de Jordan. Tes mains vont frotter tes yeux. Tu vas passer par la salle de bain avant de sortir. “Okay. Je vais y aller. J’ai- Je…” Tu fronces des sourcils car tu n’as pas de finalité à cette phrase. Tu secoues la tête. “Bref, j’y vais.” Tu te lèves du lit pour aller dans la salle de bain afin de passer un coup d’eau sur le visage. Puis tu retournes voir Jordan pour aller déposer un baiser sur ses lèvres. “Où que tu sois, j’espère juste que tu seras nu.” Ah. Une phrase avec un petit sourire de coin, ça signifie que tu vas plutôt bien, là. C’est une bonne chose. “See you later.” Que tu conclus en embrassant une nouvelle fois sa bouche, rapidement et furtivement, avant de filer.

Tu n’as pas ton téléphone avec toi. Tu vas dans les champs à côté, tu vas voir les vaches et les ânes qui ne sont pas loin. Dans leurs maisons à eux car c’est l’hiver quand même et il n’y a pas grand chose à manger pour le moment. Tu connais les propriétaires qui t’invitent à boire quelque chose chez eux. Tu restes sur du jus de grenadine car tu as envie d’être sage. Ça fait du bien de retrouver ces gens qui ont le sourire, qui sont vrais et authentiques. Qui parlent fort aussi tout en râlant beaucoup. Ça te fait rire et tu continues ton tour avec l’antre aux cochons et celui des poules. Tu te sens tellement bien. Aucune maison ne pourra te procurer ce sentiment d’appartenance que te procure Elimbah.
Sauf que… “Birdie ? Ca alors, quelle surprise!”
“Alistair ?”
Mais qu’est-ce qu’il fout là ? Tu connais quasiment tout le monde, pourtant, non ?

“Incroyable de te voir ici! Je savais pas que tu connaissais Elimbah.” Tu fronces légèrement des sourcils car y’a un truc bizarre, non ? “C’est mon village d’enfance et j’y reviens toujours… Je ne savais pas que toi aussi.” En même temps, tu ne sais pas grand-chose d’Alistair. Outre le fait qu’il a un sourire ravageur et qu’il habite pas loin de ton local. Enfin ça, c’est ce qu’il te dit. “J’ai une vieille tante qui habite dans le coin, ça faisait longtemps que j’étais pas venu.” “Comment elle s’appelle ? Je la connais peut-être.” Sûrement, même. “Oh, euh… Elle ne sort pas beaucoup voire quasiment jamais donc ça m’étonnerait que quelqu’un ici la connaisse de toute façon.” Il y a quelque chose qui sonne faux mais ce n’est peut-être que toi qui te fait des films. “Okay bon et bien… Ravie de t’avoir revu dans un lieu aussi improbable en tout cas.” Que tu dis en souriant poliment tout en commençant à vouloir partir. Mais il t’arrête en se plaçant devant toi. “Tu veux aller boire un coup ? Je paie ma tournée.” Il est prêt à payer toutes les tournées que tu veux, à vrai dire. Il pourra se satisfaire de t’avoir fait tourner la tête - même si ce n’est pas encore de la façon dont il aimerait. “J’ai encore envie de marcher et j’ai pas très soif, merci.” Deux vérités vraies. “Très bien, très bien… Est-ce que t’as mon numéro ? Je vais te donner mon numéro. Comme ça, si jamais t’as besoin d’aide pour… Boire un verre ou ouvrir ta boite de cornichons, je suis là.” Il sort un papier pour y noter son numéro qu’il te tend. Tu fais un sourire poli malgré le bref frisson qui te parcourt. “C’est gentil, Alistair. Passes une bonne fin de journée.” Tellement polie… Ça cache quelque chose. Alistair te fait un petit signe de la tête avant de reprendre sa route. C’est vraiment trop bizarre, que tu penses.

Le reste de ton tour s’est fait comme d’habitude, tu as même pu aller voir Stan et Garry qui étaient au bar. Tu leur as tenu compagnie un moment puis Stan a absolument tenu à te raccompagner. “Il fait nuit noir et on fait attention aux siens ici.” qu’il rouspète alors que t’essaie de lui faire comprendre que t’es grande. Mais c’est tellement agréable de se sentir protéger, apprécier et aimer que tu ne résistes pas longtemps. “I’m home!” Que tu chantonneras en franchissant le seuil de ta maison.

Tu la sens réagir à tes phrases, tes boutades. Elle se défait de toi et frotte ses yeux. Tu vas doucement poser une main sur sa joue que tu caresses. “Okay. Je vais y aller. J’ai- Je…” Tu fais oui de la tête. “Bref, j’y vais.” T’as envie de la garder contre toi mais elle est déjà debout et toi toujours assis sur le lit. Tu as bien compris que sa balade va commencer sous peu, sans toi. Tu sais que c’est rien, qu’elle en a besoin, mais tu veux tellement la protéger à tous les instants et tenter de lui donner du réconfort. Elle a besoin d’être seule et faire son bout de chemin sans toi pour s’aider un peu plus. C’est ce dont elle a besoin, envie. C’est pas en la gardant dans tes bras qu’elle va forcément aller mieux Jordan, tu le sais, mais c’est dur quand on aime quelqu’un si fort de le laisser dans des moments où ça va pas. Tu restes assis sur le lit, tu préfères pas bouger, car toi aussi t’as bien besoin d’être seul, dans tes réflexions un peu. Pas forcément la meilleure chose mais tu en as un beau bout de réflexion à faire. Il s’en est passé des choses ces dernières heures. Et puis voilà qu’elle dépose un baiser sur tes lèvres. Ca te sort de ton début de torpeur. T’as un doux sourire aux lèvres, appréciant bien plus que de mesure ce bisou. “Où que tu sois, j’espère juste que tu seras nu.” Ton sourire se fait encore plus large à ses mots. Elle a l’air de reprendre du poil de la bête? Tu sais pas, mais là ça en a l’air. Son petit air malicieux sur son visage te fait du bien. « I’ll do my best. » Car tu sais pas à quel heure elle rentre et tu vas certainement pas rester à poil de manière indéterminée alors qu’elle n’est pas là. Y’a aucun but. “See you later.” Tu gagnes un nouveau baiser, ta main va caresser son bras doucement. « See you later. » Que tu répètes avant qu’elle file de son côté.

“I’m home!” Tu es en train de lire un livre dans le canapé avec Milady ainsi que Milord sur toi. Est-ce que tu te sentais seul que tu avais besoin de tes deux babies si proche ? Oui. Et puis ils ne se sont pas enfuis, ça t’as fait du bien de voir qu’ils voulaient de ta proximité également. Seul hic c’est que tu n’as absolument pas le coeur à sauter sur tes deux pieds pour te mettre à poil. Tu réussis à ôter ton hoodie et ton tshirt sans déranger tes enfants et c’est donc avec tes lunettes sur le nez et un short qu’elle te trouvera torse nu sur le canapé avec un livre sur tes genoux autant que tes deux bêtes à poil. « Ils m’ont pris en otage je serai nu dès qu’ils m’auront libéré. » Que tu dis alors que tes cheveux sont en vrac. « J’ai pas le coeur à les déloger. » Tu les aimes trop. « Comment était la balade ? » Tu demandes même si elle a l’air plus apaisé à première vue. Ce qui est une très bonne chose. Tu espères que c’est la réalité pas juste la perception du moment.

« I’ll do my best. »
« See you later. »

Seulement, quand tu reviens, Jordan n’est pas nu.e. Tu parcours le rez-de-chaussée en passant par la cuisine pour voir qu’iel est sur le canapé dans la partie salon. Bien accompagné.e mais désespérement habillé.e. « Ils m’ont pris en otage je serai nu dès qu’ils m’auront libéré. » Tu souris à l’image car c’est adorable. Jordan est quand même torse nu.e et avec ses lunettes sur le nez. L’image est mignonne autant qu’elle est drôle. « J’ai pas le coeur à les déloger. » Tu t’approches pour t’asseoir sur l’accoudoir du côté de la tête de Jordan. “Je comprends. Ils t’ont choisi. Tu es l’Elu.” C’est en tout cas comment tu te sens quand une de tes deux bestioles grimpe sur toi. Alors les deux, c’est un miracle. Vous avez de la chance que Milady et Milord s’entendent bien. Milady a même tendance à se prendre pour un lapin aussi vu comment elle saute parfois.

« Comment était la balade ? » Tu passes ta main dans ses cheveux. “Excellente.” Pour de vrai. “Ca fait du bien de revenir dans le coin.” Comme toujours. Ce n’est pas pour rien que tu reviens à chaque fois. “Y’a juste un truc bizarre qui est arrivé… Enfin, je dois me faire des films mais bon. Elimbah reste un petit bled paumé quand même.” Tu commences à plus parler avec toi-même qu’à Jordan là. “Tu te rappelles d’Alistair ? Le gars qui habite pas loin de mon local et qui m’apporte parfois un truc ou deux du Starbuck ?” Des milkshakes, des cafés, parfois des gâteaux aussi, ou des vienoiseries, bref Alistair sait se montrer présent même (et surtout) quand personne ne lui demande rien. “Je l’ai croisé. Ici, à Elimbah. Soit-disant pour voir sa tante ou je sais pas quoi… Il a pas voulu me dire comment elle s’appelait.” Dit comme ça, c’est toujours aussi bizarre. “Enfin bon, je dois me faire des films, non ?” Tu ne sais même pas quel genre de films tu te fais ? Qu’Alistair soit ici parce qu’il t’a suivi ? Voyons, c’est complètement absurde. Puis tu souris de nouveau en regardant de nouveau Jordan. “C’est Stan qui m’a raccompagné. T’as son bonjour et celui de Garry aussi.” Que tu dis avant d’embrasser ses cheveux. Ça te donne la sensation que ton partenaire est chez lui aussi. Ça te fait du bien de le constater.

Le visage attendrit de ta moitié te fait chaud au coeur. Elle a l’air d’avoir le moral. La balade a eu l’effet escompté. Ca apaise ton âme de la voir comme ça. Tu sais pas pourquoi tu es sûr.e que ce n’est pas un masque cette fois ci. C’est pure Birdie Cadburry sous tes yeux. “Je comprends. Ils t’ont choisi. Tu es l’Elu.” Qu’elle dit après s’être approché de toi sur le canapé. Tu sais aussi bien qu’elle que les moments où ces deux là s’entendent assez longtemps pour être côte à côte sont rares, et pourtant, ça vient de se produire. Est-ce qu’ils sentaient que tu avais besoin de compagnie ? Tu penses que oui. « Doit y avoir un alignement de planète qui a aidé ouais. » Tu déclines le fait que tu sois spécial et pourtant, tu l’es pour bien des gens Jordan, c’est juste difficile à le réaliser quand tu arrives toujours à voir certains éléments qui prouvent que c’est pas le cas. C’est juste ta tête qui te fait tourner en bourrique car tu ne mérites rien dans la vie, tu le sais bien. Tu sais aussi que c’est pas vrai. C’est compliqué dans ta tête.


“Excellente.” Sa main dans tes cheveux, tu apprécies tellement ce simple geste. “Ca fait du bien de revenir dans le coin.” Tu tournes la tête vers elle pour embrasser ce que tu peux atteindre, là c’est un bout de son bras. « I’m glad. » Sincèrement. Ca se sent qu’elle va mieux. Ce sera peut être temporaire, comme tout, mais l’important c’est le moment présent. “Y’a juste un truc bizarre qui est arrivé… ” Tu lèves la tête vers elle pour attendre la suite, elle a toute ton attention. “Enfin, je dois me faire des films mais bon. Elimbah reste un petit bled paumé quand même.” « What is it? » Tu es plus qu’intrigué avec cette introduction. Tu es toujours en train de caresser le pelage de Milady qui reste contre toi. Milord lui a commencé une petite quête sur le canapé. Il vit ça vie si paisible, à ton avis. “Tu te rappelles d’Alistair ? Le gars qui habite pas loin de mon local et qui m’apporte parfois un truc ou deux du Starbuck ?” « Localistair ouais. » Tu vois de qui elle parle. “Je l’ai croisé. Ici, à Elimbah. Soit-disant pour voir sa tante ou je sais pas quoi… Il a pas voulu me dire comment elle s’appelait.” Tu fronces les sourcils, effectivement c’est étrange. “Enfin bon, je dois me faire des films, non ?” Tu es en pleine réflexion car c’est super weird que ce type soit ici quand même. “C’est Stan qui m’a raccompagné. T’as son bonjour et celui de Garry aussi.” Tu sors de ta torpeur et réponds à ses réflexions de juste avant. Le baiser dans tes cheveux te gonfle le coeur au passage. « C’est bizarre ouais. Il a quoi à cacher pour pas te parler de sa tante ? Il l’a tué et il squatte sa maison ? » Pourquoi ton cerveau fonctionne comme ça Jordan ? Il n’empêche que ça sonne comme une raison plausible qu’il ne veuille pas s’expliquer sur sa tante. Puis tu tiltes qu’elle a parlé de Garry. « J’irai faire un tour à sa boutique à un moment. » Tu aimes tellement juste te balader et tester des nouveaux trucs. Souvent des instruments tellement vieux qu’ils sont trouvable nul part ailleurs.

Et puis y’a Milady qui saute de tes cuisses pour aller s’amuser avec un bout de la jupe de Birdie qui a bien évidemment des fantaisies. Tu lèves la tête vers Birdie, tu vas déposer un baiser sur son bras qui est la partie de son corps la plus proche de tes lèvres. « D’you still want me naked ? » Car si c’est pas son désir du moment, tu ne le feras pas. Toujours aussi complexé de ton corps, ça bouge pas ça.

« Doit y avoir un alignement de planètes qui a aidé ouais. » Ils sont là contrairement à toi en tout cas. Tu n’es pas non plus désolée d’avoir eu besoin d’être seule pendant un moment. Mais c’est bon de savoir que vos animaux ont cette sensibilité qui leur permet d’être là quand on a besoin de compagnie. Il y a eu un alignement de planètes pour les guider jusqu’à vous aussi. Ils sont les enfants les plus adorables du monde. Quand ils ne s’amusent pas avec ce qu’il ne faut pas.

« I’m glad. » Tu souris légèrement en passant un peu plus ta main vers son visage pour l’y caresser. A ce stade, qu’importe où c’est tant que c’est sur sa peau. « What is it? » Ton récit intrigue - tu serai douée pour écrire des romans. Ce n’est pas la première fois que tu le penses - tiens, ça faisait longtemps aussi que tu ne t’étais pas un peu flattée toi-même. Mais pour l’instant, le sujet happe toute ton attention et tes pensées. « Localistair ouais. » Tu souris légèrement car t’aime bien ce surnom même si tu l’as complètement oublié. « C’est bizarre ouais. Il a quoi à cacher pour pas te parler de sa tante ? Il l’a tué et il squatte sa maison ? » “Jor!” Que tu dis spontanément en lui tapant le bras. Cependant, il faut bien avouer que c’est la vibe qui en ressort. “There’s something off about him but I can’t decide what is it.” Tu mords ta joue avec tes yeux dans le vague. “Il est gentil mais… Je sais pas. Je dois me faire des films.” Tu te répètes car t’en es persuadée. “On est d’accord que c’est bizarre qu’il ne veuille pas parler de sa tante, hein.” Il n’y a aucune raison qui pourrait l’empêcher de cracher le morceau. A part si Localister a quelque chose à se reprocher et/ou à cacher. L’un va souvent de pair avec l’autre.

« J’irai faire un tour à sa boutique à un moment. » Tu souris de nouveau en reportant ton attention sur Jordan. Le contraire aurait été surprenant. « D’you still want me naked ? » Milady commence à jouer avec ta jupe et tu la prends dans les bras pour l’étouffer dans un câlin. “I always want you naked.” Que tu affirmes alors que tu papouilles la plus belle féline de la savane australienne. “If you feel it.” Ca, c’est un détail que t’ajoute car tu n’as pas envie de le forcer à quoique ce soit. Jordan est déjà assez patient.e et adorable avec toi ; s’iel ne veut pas, tu ne vas pas le contraindre. “On ira se balader demain, hein mon bébé à la crevette.” Ce n’est pas à ton partenaire que tu t’adresses mais bien à ton chat, oui oui. Milady s’habitue peu à peu à la laisse et même si tu comptes bien la laisser gambader un jour à Elimbah comme elle veut, tu n’en es pas encore prête. “Je pensais que t’aurais été au bain ou au piano. Au final, t’es à ni l’un ni l’autre.” Cette fois, tu tournes ta tête vers Jordan alors que Milady ronronne contre toi avec sa moue adorable posée contre ton épaule. C’est vraiment le plus beau son du monde.

Tu fermes un peu les yeux pour profiter plus de sa main sur ton visage. Tu aimes bien trop ces simples gestes. Tu les aimes encore plus que vous avez été séparé quelques heures après un moment intense en émotions. Tu as besoin de reconnecter avec elle. Tu la laisses faire à son rythme.

“Jor!” « Quoi ? » Tu trouves ta conclusion plutôt pertinente. Mais t’as eu droit à une tape au passage, ce qui ne te déplait pas au fond. “There’s something off about him but I can’t decide what is it.” Tu la regardes cogiter et tu peux pas vraiment l’aider vu que tu n’as pas été témoin de ce qui la titille comme ça. Sa vibe à ce type là. Tu l’as croisé à un arrêt de bus une fois, voilà tout. “Il est gentil mais… Je sais pas. Je dois me faire des films.” « Il passe pas le vibe check. » Que tu dis naturellement, car c’est bien ça non ? Il est gentil mais no thank you. “On est d’accord que c’est bizarre qu’il ne veuille pas parler de sa tante, hein.” Tu confirmes d’un hochement de tête et puis tu as une illumination. « Yeah it’s weird. Maybe he fucks his aunt. » Jordan… Quoi? C’est une bonne raison de pas vouloir parler de sa tante à ton avis.

Tu regardes ton chat avec ta moitié et ça te rempli toujours le coeur d’amour de réaliser que ça c’est ta famille. La plus belle qu’il soit. La plus belle que tu aurais pu imaginer. Celle que tu n’aurais jamais cru avoir un jour. “I always want you naked.” Tu souris à sa réponse qui adoucis ton âme. Tu te penches vers elle pour déposer un baiser sur son bras. I love you. “If you feel it.” Y’a un bras qui va s’enrouler autour d’elle. Et tu sais pas trop si tu le sens. Tu es déjà torse nu Jordan, il manque pas grand chose pourtant. Mais ce soir, tu n’as pas la force mentale d’aller au delà de tes complexes. Tu restes ton nez contre son bras, sans répondre quoi que ce soit, ce qui est en soit, une réponse.

“On ira se balader demain, hein mon bébé à la crevette.” Tu te décales un petit peu de son bras pour les voir un peu mieux. Y’a tellement d’amour qui peut être lu dans ton regard sur elles. “Je pensais que t’aurais été au bain ou au piano. Au final, t’es à ni l’un ni l’autre.” Oh. « J’étais tout à l’heure. Et puis j’ai eu envie de continuer mon livre. » Tu lis bien plus de livres qu’avant ces derniers mois. Elle est partie bien plus longtemps que tu ne l’aurais pensé, mais Elimbah est l’endroit le plus sûr à ton avis. Tu ne t’es pas inquiété. Le temps a juste été plus long sans elle. Tu retournes embrasser le bras de Birdie. « Je peux te proposer un massage ? » Tu murmures entre deux baisers sur sa peau. « Ou on peut aller s’allonger dans l’herbe et regarder les étoiles. » Ton nez toujours sur son bras. « Or nothing at all… It just crossed my mind so I wanted to share. » Tu veux pas l’étouffer, la saouler à faire des choix alors que vous êtes là pour changer d’elle, se déstresser de la ville et tout ce qui en découle. « I might go out look at the stars though. Makes me feel better realising how small I am in the galaxy. » Alors que tu es un géant, c’est marrant ça.

« Quoi ? » Tu n’as pas envie de penser à ce genre de choses de quelqu’un que tu connais. Même si ce n’est pas un proche. Les psychopates vivent dans les docu-crimes, aux Etats-Unis et, surtout, loin de toi. Alors tu trouves la théorie absurde - même si tu la prends à coeur donc il y a peut être un effet de cause, non ? « Il passe pas le vibe check. » Tu secoues la tête. “C’est ça.” Alistair n’est pas méchant mais… Voilà, comme dit Jordan, la vibe n’est pas là. « Yeah it’s weird. Maybe he fucks his aunt. » Tu glousses en grimaçant. “Well, that wouldn’t be a surprise coming from someone around here.” Après tout, Elimbah est un petit patelin. Les histoires et les rumeurs ont beaucoup circulé. Le passé aussi. Ça ne serait pas si absurde même si c’est complètement dépassé, même pour toi. La famille, ça reste la limite.

« J’étais tout à l’heure. Et puis j’ai eu envie de continuer mon livre. » Tu peux comprendre. Avoir de l’intérêt pour un livre est quelque chose que tu partages aisément. Ce n’est pas étonnant et au moins, ça a le mérite de te surprendre vu qu’iel n’est pas en train de faire ce que vous pensiez tous les deux qu’iel allait faire. « Je peux te proposer un massage ? » Jordan est glué.e à ton bras alors que tu tiens Milady fermement contre toi. Tu avais oublié sa proposition de massage. Pas lui. « Ou on peut aller s’allonger dans l’herbe et regarder les étoiles. » Tu mords tes lèvres en réfléchissant à ses propositions et surtout à ce dont tu aimerai. « Or nothing at all… It just crossed my mind so I wanted to share. » “J’aime bien tes propositions.” T’as envie de calme, c’est la seule chose dont tu es certaine. Ce qui est rare quand on te connait. « I might go out look at the stars though. Makes me feel better realising how small I am in the galaxy. » “C’est possible d’avoir un massage dehors ?” Vous pouvez enchainer avec la contemplation du ciel juste après. “Je veux juste… La paix. Le calme. La tranquillité.” C’est exactement ce que tu veux. Dehors sera encore mieux. “And feeling small in the eyes of the universe.” Que t’ajoute avec un petit sourire.

“C’est ça.” Tu comprends, ça t’arrive aussi pour certaines personnes. Tu l’expliques pas. C’est juste une histoire de vibes, des intuitions. “Well, that wouldn’t be a surprise coming from someone around here.” Tu ricanes avec elle, toi aussi ça te file des vibes comme ça les petits villages bien communautaire. « Ca confirmerait la weird vibe en plus. » Car c’est super fucked up de baiser sa tante. Tu te penses bien niqué de la tête mais pas le niveau qui baise avec des gens de sa propre famille. Surtout que c’est giga limité chez toi et t’as bien envie de vomir à l’image que ça donne avec chacune d’entre elles.

“J’aime bien tes propositions.” C’est bon Jordan, respire, relax. Tu vois bien qu’elle ne te pense pas chiant, elle aime tes idées. C’est plus fort que toi de t’imaginer étouffant à la moindre chose que tu dis car la réalité c’est que si tu pouvais passer tout ton temps avec elle tu le ferait. Mais la vie est bien plus différente que ça et elle a besoin de ses moments, autant que toi des tiens. Mais ça c’est quand tout va bien. Quand c’est tendu, tu la veux encore plus près de toi, être sûr qu’elle est là, autant que la rassuré que toi tu es là. Tu n’oublies toujours pas la maman hyène qui sommeil en toi… “C’est possible d’avoir un massage dehors ?” Un doux sourire se forme sur tes lèvres car cette splendide créature qui est ta moitié a combiné tes deux envies. Elle aime tout et ce n’était pas que des paroles en l’air. “Je veux juste… La paix. Le calme. La tranquillité.” Tu confirmes d’un hochement de tête. “And feeling small in the eyes of the universe.” Un baiser de plus se dépose sur son bras. « Je te masserai en silence. » Ta tête posée contre son bras, tu lui fais une sorte d’étreinte comme ça. Vraiment t’es pire qu’un koala sur son arbre là.

Avant de sortir tu remettras ton t-shirt et ton hoodie sur le dos car il fait pas chaud dehors. Tu enlèveras tes lunettes que tu poseras sur ton livre qui est à présent sur la table basse. Tu iras prendre un plaid pour vous couvrir plus que pour vous allonger car tu n’as pas peur d’être directement sur l’herbe. Au contraire et il en va de même pour Birdie qui ne fait qu’un avec la nature de son village. Une fois dehors, toujours debout, tu lèveras les yeux au ciel pour apprécier les étoiles que vous pouvez voir alors que tu n’es pas encore installé. Tu es un vrai gosse, on peut le dire. Y’a un doux sourire sur ton visage car on voit tellement bien les étoiles ici. Ca se voit que vous êtes loin de la ville. L’air est plus pur, la voie jusqu’au ciel est plus nette. Tu es déjà en train de te perdre dans ta contemplation. Tu es toujours autant fasciné par les étoiles, le ciel, l’espace, le monde, la vie, et surtout, ta petitesse.

« Ça confirmerait la weird vibe en plus. » Si seulement vous saviez… J’ignore si c’est pire ou non. Mais aucun de vous deux ne peut savoir qu’Alistair n’a pas de tante dans le coin, qu’il est au seul motel le plus proche de la ville et qu’il est clairement en train de faire du repérage. Au loin, comme le creep qu’il est mais dont tu n’as pas conscience. Parce que franchement, qui pense que ce genre de choses peut lui arriver, hein ? Non, tu trouverais plus probable qu’il se tape quelqu’un de sa famille plutôt qu’il soit un stalker qui renoue avec de vieilles (et mauvaises) habitudes. Tu n’as pas tort de ne pas être active sur les réseaux sociaux mais pour le peu qu’il y a dessus, il semblerait que tu sois assez facile à repérer sur une mappemonde. Quand quelqu’un le veut vraiment en tout cas.

« Je te masserai en silence. »
“Je parlais pas de toi. Mais de l’environnement.”

Ça ne te dérange pas que Jordan te parle. Iel n’est pas un grand bavard, à part si on le lance sur certains sujets qui le passionnent, évidemment. Tu embrasses ton chat avant de la laisser filer et de t’occuper de la tête de ton partenaire un peu plus bas et pour qui tu te casses le dos (pour une fois que c’est toi) afin d’atteindre ses lèvres dans une position peu pratique.

Tu iras te mettre un peu plus à l’aise niveau vêtements - tout en oubliant pas une de tes vestes d’intérieur car l’air hivernal est quand même bien plus revigorant ici qu’à Brisbane. Tu n’as aucune intention de tomber malade en plus de toutes les merdes qui t’arrivent en ce moment, merci bien. Tu prends un paquet de fraises tagada non ouverts - un crime en plus d’être une tentation - avant de te diriger, pieds nus, vers l’arrière de la maison. L’étendu du jardin cadburrien est si grand qu’il est impossible d’en voir les limites une fois la nuit tombée comme maintenant. Jordan est planté.e là, le minois relevé vers le ciel ; tu t’approches derrière lui pour passer tes bras autour de lui. Ton visage est complètement plaqué contre son dos. “We should stay here like forever.” Ca semble être le meilleur plan du monde à l’instant T.

“Je parlais pas de toi. Mais de l’environnement.” Un petit exemple parmi les milliers - avec un poil d’exagération - sur un moment très simple mais où il y a un quiproquo comme vous savez si bien les faire. Mais la chose qu’on peut noter c’est que vous avez l’air d’avoir moins de difficulté à vous comprendre, à rectifier le tire, comme là et c’est beau à voir. Y’a vraiment rien de mieux que la communication et être sans filtre… Même quand tu parles trop de mariage Jordan Fisher. Car tu es honnête et elle sait au moins un peu plus ce qu’il se passe dans les tréfonds de ton âme. Même si c’est pas des détails qu’elle aime, ils existent malgré tout. Vous êtes deux personnes bien distinctes malgré vos similitudes. Ca ne pourrait pas fonctionner autrement. A ce moment précis en tout cas tu as bien oublié toutes ces histoires de divorces et de mariage hypothétique, même si la bague est dans tes affaires. Tu profites du moment présent, de votre proximité, de la simplicité de l’instant, de votre immense proximité. Elle vient t’embrasser et tu reconnais bien cet angle pas confortable car c’est toi qui le fait d’habitude. Il est pas fréquent que tu sois plus petit qu’elle et pour tout dire, tu aimes beaucoup ça.

Tu sens ta blonde passer en mode koala pour ton plus grand plaisir. Rien de mieux que sentir son corps contre le tiens.  “We should stay here like forever.” Une de tes mains va sur son avant bras qui est autour de toi. « On est vraiment pas fait pour vivre enfermé dans une boite à chaussure. On est des princesses de maison. Avec jardin et terrasse. » Tu restes dans la même position car vous êtes bien là. « Still it’s fucking amazing we have a house and an appartement at our disposal. When I was a kid I would never have allowed myself to dream I could have such a confortable life with so many amazing people in it helping me out. I am so grateful for everyone. » Petit moment émotion alors que ton coeur bat bien plus vite suite à ces mots là. Tu n’es pas à la rue alors que tu n’as pas de toit et ça n’a pas de prix, vraiment.

Tu tiens fermement ton paquet de tagada de tes doigts autant que ton partenaire de tes bras. Le meilleur endroit pour s’endormir, pour s’évader, pour respirer aussi. Même si tu as tendance à vouloir te fermer ces derniers jours, Jordan reste solide, présent et doux comme ce n’est pas permis. Pourtant, tu as été pareille quand c’était lui qui n’allait pas bien ; vous vous aimez tellement que vous apprenez peu à peu à vous mettre de côté, à vous effacer, à vous rendre silencieux le temps que l’autre s’ajuste. Que l’autre réalise l'étendue de son erreur ou de sa maladresse. Ne te diminue pas, tu as aussi été son roc quand iel en avait besoin. Même si tu as l’impression d’être une roche qui s’effrite beaucoup en ce moment mais c’est okay. C’est okay de ne pas toujours pouvoir sourire ou d’être joyeuse. De toute façon, en vivant avec quelqu’un, c’était impossible à cacher 24/7. Enfin… En vivant avec quelqu’un qui partage assiette, lit et douche s’entend.

« On est vraiment pas fait pour vivre enfermé dans une boite à chaussure. On est des princesses de maison. Avec jardin et terrasse. » Tu souris contre lui, toute écrabouillée contre le meilleur arbre du monde. Qui parle pour dire de vraies paroles car c’est totalement ça. “Tellement.” Même si tu t’adaptes parfaitement, tu as quand même pris des habitudes. Et surtout, ce n’est pas pareil de squatter et de vivre quelque part. Tu es reconnaissante d’Asher pour l’appartement mais clairement, être l’un sur l’autre avec Jordan est parfois trop. Vous aviez vos habitudes avec vos espaces, vous devez partager maintenant, ça devient de plus en plus chiant, on ne va pas se mentir. Avant, ton espace était ta chambre. Maintenant que ta chambre est partagée, il t’en faut un autre rien qu’à toi. « Still it’s fucking amazing we have a house and an appartement at our disposal. When I was a kid I would never have allowed myself to dream I could have such a confortable life with so many amazing people in it helping me out. I am so grateful for everyone. » Tu humes légèrement contre lui avant d’embrasser son dos. “I am too.” Sans tes amis, tu sais que tu aurais atterri dans des endroits bizarres - tu y as déjà été et c’était des sacrées aventures. Mais tes amis ont toujours été assez gentils et généreux pour ne jamais t’avoir laissé tomber. “Je sais pas si je l’ai déjà dit, et j’espère que tu le prendra pas mal mais je suis un peu contente que ta maison ait pris l’eau.” Est-ce que Jordan ne va pas mal le prendre ? Tu perds un peu de leste dans ton hug pour faire le tour de sa personne afin de l’avoir en visuel, tes bras toujours autour de lui. “Enfin, ça reste triste et tout ça, considérant que c’était ta première maison, que tu l’avais rénovée toi-même et tout ça mais… Je m’y sentais à l’aise sans pour autant m’y sentir complètement chez moi… C’est compréhensible ?” Tu fronces des sourcils et du nez car t’ignores si t’aurais dû le partager ce ressenti que tu as eu pendant de longs mois. “Je sais même pas pourquoi je parle de ça… Bref.” Que tu dis en secouant la tête avant de te détacher complètement pour t’avancer quelques pas. Jordan va se vexer, non ? C’est sûr. Pourquoi t’as dit ça ? Parce qu’iel semble avoir fait le deuil de sa maison ? T’en sais rien. Peut-être. Lui faire comprendre que t’aurais fini par lui demander d’acheter avec toi un jour ? Peut-être aussi.

Tu entends le plastique mais si tu baisses pas les yeux tu vois pas que c’est des fraises tagada. Tu es trop focalisé sur le corps de ton oiseau contre le tiens. Ca fait un bien fou, oui. Tu es en train de remercier l’univers de bien des choses là. Tu as eu une vie de merde mais franchement, t’es fier de ton parcours. T’as été aidé c’est certain, par la vie, par la mort, par beaucoup d’énergie qui t’entour et te mène dans la bonne direction à chaque fois. C’est pas toujours évident de s’en rendre compte car le chemin est parfois le plus pourri du monde mais il faut le traverser pareil.

“Tellement.” C’est aussi tellement plus simple de traverser tout ça avec elle à tes côtés. Elle autant que tout tes amis mais elle est ta meilleure amie, incontestablement. Elle est au dessus de tout le monde. Elle est ta personne. Tu n’avais jamais vécu une relation depuis Rosa et tu étais adolescent, les problèmes étaient tout aussi existant mais à présent ils sont bien différent. Tu as aussi la capacité de pouvoir comparer la vie seul et à deux, vu que tu as passé la majeur partie de ta vie d’adulte seul. La partie avec elle est tellement plus douce que tout le reste. Ta main caresse doucement son avant bras. Tu tiens toujours le plaid de ton autre main. Elle se serre si fort contre toi, tu voudrais même qu’elle te casse une cote, ça prouverait votre amour combien il est fort. T’es maso Jordan… “I am too.” Le silence vous enveloppe et tu relèves les yeux vers les étoiles, pas dérangé d’être debout plutôt qu’allongé.

“Je sais pas si je l’ai déjà dit, et j’espère que tu le prendra pas mal mais je suis un peu contente que ta maison ait pris l’eau.” Oh. Tes yeux sont toujours sur le ciel mais tu ne regardes plus vraiment. “Enfin, ça reste triste et tout ça, considérant que c’était ta première maison, que tu l’avais rénovée toi-même et tout ça mais… Je m’y sentais à l’aise sans pour autant m’y sentir complètement chez moi… C’est compréhensible ?” Oui c’est compréhensible… Que tu ne peux pas t’empêcher de penser. Tu vois ce qu’elle veut dire. Tu vois même un peu trop bien. “Je sais même pas pourquoi je parle de ça… Bref.” Elle se défait de toi et tu te tournes pour la regarder malgré la pénombre. La lune est presque pleine et ça aide à y voir dans la nuit. Tu laisses le silence vous envelopper un instant de plus. Tu es dans tes pensées. « C’est compréhensible ouais… » Tu réponds enfin. « Je pense pas que j’aurai pu me défaire de ma maison si les circonstances n’avaient pas été aussi extrême… » T’as un sourire triste sur le visage parce que tu l’aimes toujours aussi fort ta maison et tu es toujours aussi triste de ne plus l’avoir dans toute sa splendeur. « Un mal pour un bien. » C’est bien ça le fin mot de l’histoire. « Un peu comme ton divorce… » Tu as hésité à le mentionner et ça se sent dans le ton de ta voix que tu es sur la retenu mais en même temps, apparemment vous êtes en monde confidences, adieu les filtres, car c’est bien ce qu’elle vient de faire là. Elle a suivit ton entrée en matière d’un peu plus tôt. Consciemment ou non, c’est vraiment pas ce qui est important. Ce qui est fascinant par contre c’est que très souvent vous pouvez faire des parallèles de vos ressentis car vous vivez la même chose en même temps même si ce n’est pas au travers la même situation.

« C’est compréhensible ouais… » Jordan n’a pas l’air de le prendre mal. Tu penses. Tu crois. Ou c’est ce que tu veux voir ? Tu pars sur cette idée en tout cas. Jordan n’est pas en train de te rouspéter dessus, d’avoir la mine refrognée ou de paraître en colère ou triste. Il y a de la mélancolie dans son regard, évidemment, car sa maison était une part importante de son existence. Des fondations qui prouvaient qu’iel avait un toit sur la tête. Qu’iel a réussi et a évolué en société. Maintenant, c’est un retour à la case départ forcé, donc forcément amer. Tu sais que la maison Cadburry a connu des intempéries et même un incendie dans les générations d’avant. T’ignores comment tu réagirai si ça devait arriver de ton vivant. « Je pense pas que j’aurai pu me défaire de ma maison si les circonstances n’avaient pas été aussi extrêmes… » Ta main libre va naturellement se loger contre son bras alors qu’iel a forcément la tristesse que tu as déjà perçu juste avant. Tu le comprends lui aussi. Mais tu es aussi ravie de voir qu’iel ne te prend pas en grippe. Qu’iel te comprenne aussi. « Un mal pour un bien. » Tu hoches la tête lentement car cette phrase est de situation. Dans d’autres circonstances, non, mais là, ça fonctionne très bien.

« Un peu comme ton divorce… » Tu n’avais pas pensé à ça. “Yeah…” que tu murmures dans un état pensif. “Un peu beaucoup, en effet.” Car c’est un mal pour un bien. Sans l’inondation, il n’y aurait pas eu tout ce qui a suivi. “Will ne le vit pas très bien non plus.” Tu mords ta joue avant de soupirer. “Mais on s’en remettra.” Tu relèves ton visage vers lui avec un petit sourire mélancolique. “C’est un nouveau chapitre pour nous deux. Ensemble.” Tu passes ton bras autour du sien pour l’entraîner avec toi pour aller… Tu ne sais où. Un peu plus loin de l’entrée de la maison. Ta main va chercher la sienne pour emmêler vos doigts. “Je peux être honnête ?” Que tu demandes sans vraiment attendre la réponse pour enchainer car oui, Jordan va vouloir de ton honnêteté. “J’ai l’impression que me marier va à l’encontre des mes idéaux. De me trahir.” Tu applatis ton visage contre son bras alors que vous continuez à marcher. “Pourtant mes parents le sont.” Donc c’est stupide, non ?

Elle revient vers toi, elle refait le contact entre vous. Ca fait du bien de la sentir proche alors que y’a ces pensées pas joyeuses dans ta tête. Ca te rappelle que elle, elle est là et c’est bien le plus important. Pas une maison qui peut être remplacé aisément. Tu mentionnes son divorce. “Yeah…” Vous êtes tous les deux dans vos réflexions, ça se voit, ça se sent. Cette conversation vous fait bien cogiter. “Un peu beaucoup, en effet.” Un triste sourire se forme sur ton visage. “Will ne le vit pas très bien non plus.” T’avais bien compris qu’il allait déjà pas bien avant cette nouvelle là, c’est un coup supplémentaire sur le coin de la figure. Le monde s’acharne aussi sur lui. “Mais on s’en remettra.” Tu sais pas de quel on elle fait mention, t’as envie de te mettre au milieu car toi aussi tu t’en remettras. Pas de la même chose qu’eux, mais toi aussi tu sortiras la tête de l’eau enfin à un moment donné. Tout est toujours temporaire. Ca te fait du bien de te le répéter. Tes yeux dans les siens, tu vas glisser ton bras autour d’elle. “C’est un nouveau chapitre pour nous deux. Ensemble.” Tu confirmes d’un hochement de tête alors que tu vas naturellement déposer un baiser sur le dessus de sa tête. Vous marchez un petit peu, pensif, tous les deux. Tu aimes l’évocation du chapitre et cette fois ci t’as envie de penser qu’elle parle de toi et elle, vous deux, pas Will et elle, même si ça pourrait. Non elle parle de nous.

Vos mains s’enlacent. “Je peux être honnête ?” Tu sens que y’a un gros truc qui est sur le point d’être dit. « Bien sûr. » Car c’est tout ce que tu peux lui demander, toujours, à tous les instants. D’être honnête. De te faire confiance, de se confier à toi. C’est pas toujours facile, c’est même souvent flippant, mais c’est la réalité. “J’ai l’impression que me marier va à l’encontre des mes idéaux. De me trahir.” Tu sens ton coeur se serrer. “Pourtant mes parents le sont.” « You’re not your parents, you’re you. » Que tu réponds naturellement sans trop de réflexion. Le reste en demandera bien plus. Ton coeur bat plus vite, tes jambes s’arrêtent de marcher. « Je veux pas que tu te sentes comme ça. J’avais pas… réalisé. » Et voilà, comment en un claquement de doigt, toutes tes certitudes sur Jordan Cadburry se désintègrent totalement. « Thanks for telling me. » Car la réalité à présent est-elle que tu ne vas pas la mettre dans cette situation, car oui, ce serait de ta faute puisque c’est toi qui comptait faire ta demande. Il te faut un moment avant de bien réaliser l’étendue de ce qu’elle vient de te dire mais vu comme tu es sonné, ça prouve bien que tu as compris déjà. Tu reprends de marcher et tes yeux se lèvent vers le ciel. Tu as besoin de te sentir tout petit. C’est pas important. Elle est en vie c’est bien ça qui est important. Elle t’aime et elle veut acheter une maison avec toi. Votre avenir n’est pas en danger.

« Bien sûr. » Tu le savais. Qui n’aime pas l’honnêteté ? Ça dépend de quel genre de vérité on parle. Un peu comme celle que tu viens de transmettre sans être sûre que ce soit une bonne idée. Mais autant le dire plutôt que de le camoufler, n’est-ce pas ? C’est le but d’une relation, la base même pour que ce soit pérenne, pas vrai ? Même si ça te bouffe de le dire à voix haute car t’aimerai tellement lui donner ce qu’iel veut mais tu ne sais pas si t’en seras capable. T’es encore remplie de doutes. La seule certitude que tu as étant que tu veux finir ta vie avec lui. Ca paraît incroyable et trop grand pour toi mais t’y arrive pour l’instant. Tu l’aimes si fort. Tu le veux avec toi. Pour toi pour la vie entière. C’est terrifiant.

« You’re not your parents, you’re you. » Mais tu te demandes s’il n’y a pas autre chose. Ce n’est pas normal de se sentir oppressée de la sorte pour un tel sujet. Est-ce qu’avoir vu des mariages se casser la gueule te fait craindre le pire pour vous ? Comme si le mariage, le vrai, changerait quelque chose dans votre dynamique. Tu veux croire que non, ça n’arriverait jamais mais on ne sait pas. Vous vous arrêtez de marcher car Jordan vous stop. « Je veux pas que tu te sentes comme ça. J’avais pas… réalisé. » Ton coeur se serre. « Thanks for telling me. » Tu déglutis en le regardant. “J’ai vu tellement de mariages s’effondrer. J’ai pas envie que ça nous arrive.” Que tu dis juste avant que Jordan ne reprenne sa marche. Ta main quitte la sienne alors que tu restes à l’arrière. T’as l’impression qu’iel est dans ses songes. Tu l’as déçu, t’en es sûre. “Si je dis oui, ça sera parce que je le veux vraiment.” T’enroule tes bras autour de toi-même. Tu te sens tellement misérable. Tu ne sais même pas où tu vas avec tes mots. Tu sembles être sur pilote automatique.