@Eve Daxson – Pourtant pas du genre particulièrement maniaque, Anwar ne rêvait désormais plus que d’une chose : pouvoir se laver les mains au savon et à l’eau claire, pour en finir une bonne fois pour toutes non seulement avec les démangeaisons mais également avec la sensation de crasse qui semblait s’être déposée sur leurs mains maintenant qu’elles avaient trempé dans cette eau à la qualité douteuse. « C'est pas si mal. » avait pour sa part tenté Eve, mais d’un ton qui donnait plus l’air de tenter de se convaincre que d’y croire elle-même. Il fallait au moins lui reconnaître plus d’optimisme qu’au brun, dont on comprenait chaque jour un peu mieux pour quelle raison le surnom “Grincheux” lui allait comme un gant. « Peut-être que la protection solaire c'était pas pour nous, mais on peut essayer autre chose. » Une déconvenue lui semblant largement suffisante, l’inspecteur de police étant de ces personnes qui se désintéressaient d’une tâche dès lors qu’ils n’étaient pas capables d’y exceller dès le départ, il avait néanmoins penché la tête sur le côté et fait remarquer avec un brin d’amusement « Oh, tu sais, c’était plus pour ta peau que la mienne de toute façon … » Face aux vilains rayons UV cancérigènes, la mélanine du policier saurait se défendre un peu plus longtemps que celle de la jeune femme et de son teint de porcelaine.

L’esprit désormais libre de le faire, l’un et l’autre avaient pu prendre quelques instants pour inspecter les alentours et décider de quelle serait la suite de leur programme, tous les deux néanmoins bien décidés à se montrer à la hauteur de l’atelier – pour le certificat, mais surtout pour leur égo, au moins en ce qui concernait Anwar. « C'est plutôt dégagé ici, on pourrait essayer de créer un SOS qui serait visible du ciel. » Les mains en visière au-dessus de son front, le brun avait levé le nez vers le ciel comme s’il espérait y trouver une confirmation quelconque, mais livré à sa seule volonté il avait fini par hausser les épaules « Alors en route. » Ouvrant la marche, la jeune femme avait entrepris aussitôt de ramasser branchages et cailloux supposés les aider, mais au bout de quelques mètres à peine déjà commençait-elle à revoir sa copie : « Je crois qu'on ne va pas en avoir assez, mais c'est déjà ça. » Ils n’iraient en effet pas bien loin avec le peu à leur disposition, mais le cours d’eau continuant de s’enfoncer entre les arbres aurait peut-être des trésors insoupçonnés à leur offrir s’ils se donnaient la peine de continuer à le suivre. « On n’a qu’à continuer par là, on trouverait peut-être mieux en chemin. Et au pire des cas, ce ruisseau se jette bien quelque part, l’eau y est peut-être plus propre. » Cela règlerait au moins l’une de leurs questions, ce qui vue leur productivité depuis leur départ ne pourrait pas leur faire de mal.

Suivant la ligne du ruisseau en prenant garde à ne pas glisser sur les amas de mousse qui se formaient ici et là contre la pierre, ils s’étaient finalement retrouvés nez-à-nez avec … « On dirait une cabane de pêcheur. » Moreton Island en comptait des tas, Anwar en avait l’habitude, mais n’aurait pas imaginé en trouver une ainsi perdue en pleine forêt « Je n’avais pas réalisé que la mer était si proche, on ne l’entend même pas … » Et même, il aurait juré qu’ils avaient pris la direction opposée de l’océan lorsqu’ils avaient entamé leur périple … Avaient-ils tourné en rond ?

Citation :

WIN – « Elle a l’air abandonnée, mais on y trouvera peut-être des trucs intéressants ? » Du fil de pêche, des outils, qui sait peut-être même du matériel de secours … Après tout, avoir de la chance faisait aussi partie de la survie.

SO CLOSE – « Dommage qu’elle ait l’air d’appartenir à quelqu’un, j’suis sûr qu’on aurait trouvé des tas de trucs utiles là-dedans. » Mais tous les deux étaient là pour apprendre à survivre, pas à entrer par effraction chez quelqu’un, peu importe qu’il ne s’agisse que d’une vieille cabane en bois où devaient s’entasser du fil de pêche, des hameçons et autres babioles.

FAIL – « Encore des voleurs ! Foutez le camp de chez moi ! » Surgissant de l’intérieur de la cabane, un bonhomme au physique de colosse et à la barbe de biker avait levé un poing colérique dans leur direction. « C’est encore cette école de crétins survivalistes ? Aucun respect pour la propriété privée ! » Quelle dommage que ni Eve ni Anwar n’aient fait attention au panneau “propriété privée” planté un peu en amont du talus qu’ils avaient difficilement descendu.

@Eve Daxson – Le fait qu’aucun panneau ni aucune indication ne soient là pour les persuader qu’ils n'étaient pas sur une propriété privée ne voulait pas dire pour autant qu’ils n’avaient pas outrepassé leurs droits ; Mais c’était toujours un peu le risque, en forêt, et dans les faits ni Eve ni lui n’avaient (à priori) de mauvaises intentions. Et surtout, la cabane de pêcheurs sur laquelle ils venaient de poser les yeux ne semblait pas avoir connu de visiteurs depuis un long, très long moment – ce qui pouvait autant être une très bonne chose qu’une très mauvaise, suivant ce qu’ils trouveraient à l'intérieur. Et à ce sujet Anwar avait semble-t-il d’ores et déjà décrété qu’ils iraient jeter un œil, répondant aux hésitations de son acolyte en haussant les épaules lorsqu’elle avait questionné « Tu penses que c'est autorisé ? » et ouvrant la marche comme pour appuyer le « Y’a aucun panneau qui dit que c’est interdit … Si ce n’est pas interdit, c’est que c’est autorisé. » par lequel il avait répondu. La rhétorique tenait de la mauvaise foi la plus totale, encore plus dans la bouche d’un représentant de la loi, mais l’inspecteur Zehri n’avait jamais été à un paradoxe près. « Tu fais quoi dans la vie, d’ailleurs ? » avait-il même fini par questionner, comme si le rapport entre ses deux phrases était évident sans avoir suivi le cheminement de sa pensée.

Négligence ou invitation, ils n’avaient finalement même pas eu besoin de forcer pour entrer et s’étaient contentés de pousser la porte de la cabane pour accéder à l’intérieur. Spartiate et poussiéreuse, la bicoque n’avait rien d’un palace mais avait au moins le mérite d’exister, et de compter quelques trésors : « Il y a une trousse de premiers secours. » S’en saisissant, Eve l’avait ouverte dans la foulée mais offert aussitôt une moue dubitative en relevant les yeux vers Anwar, commentant à propos du spray désinfectant qu’elle venait d’en sortir « Il ne reste pas grand chose. » Quand bien même il n’aurait pas été vide, le policier doutait cependant que s’en servir aurait été bien prudent – qui sait depuis combien de temps cette trousse prenait la poussière ici, et quand la bouteille avait été entamée. « Mais il y a quelques bandages et des ciseaux. » Inspectant également les étagères, tiroirs et recoins de la cabane, le brun avait répondu « Cool, au moins on ne sera pas entrés pour rien. » et s’était saisi d’une boîte en métal à l’allure un peu cabossée et recouverte de poussière, posée sur une étagère en hauteur que sa relativement petite taille avait poussé à se mettre sur la pointe des pieds pour pouvoir l’atteindre. « Hm, des hameçons et des appâts … ça nous sera pas très utile sans canne à pêche. » Encore moins quand, comme l’inspecteur, on ne se nourrissait pas d’animaux. Autant laisser cela à destination des prochains visiteurs, en compensation de la trousse de secours qui leur serait passée sous le nez au profit d’Eve et Anwar.

Citation :

WIN – La trousse de secours embarquée avec eux, ils peuvent reprendre leur chemin le long du cours d’eau, dont la couleur et l’odeur s’améliorent au bout de quelques centaines de mètres. Là, le terrain redevient plat et moins accidenté, et la végétation se faisant moins dense et il va peut-être leur être (enfin) possible de s’atteler à la tâche pour laquelle ils s’étaient mis en route au départ : créer leur S.O.S visible depuis le ciel.

SO CLOSE – Ouvrant la porte pour quitter la cabane, les deux jeunes gens tombent nez à nez avec … Un émeu. Oiseau réputé pour n’être pas commode, celui-ci agite ses ailes et son long cou en leur faisant face, et refermant prestement la porte de la cabane avant que ne prenne au volatile l’idée d’entrer à son tour, Eve et Anwar n’ont désormais plus qu’à espérer que l’animal se désintéresse rapidement de la cabane et reprenne sa route dans la forêt pour qu’ils puissent en faire de même.

FAIL – Alors qu’ils s’apprêtaient à ressortir de la cabane avec leur butin, voilà que la poignée de la porte leur reste dans les mains et condamne l’issue par laquelle ils sont arrivés. Tenter d’enfoncer la porte ou briser la vitre de la seule fenêtre qui ne semble pas avoir été conçue pour s’ouvrir, voilà les deux seules options qui s’offrent désormais à eux pour pouvoir retrouver l’extérieur.

@Eve Daxson – Le raisonnement était un peu indigne d’un représentant de l’ordre, et d’un autre côté … Anwar avait l’intime conviction que personne ne viendrait se plaindre ou les prendre à parti pour être entrés un instant. Ils n’étaient pas des pillards, ils n’avaient pas l’intention de saccager l’endroit, et finalement lorsqu’Eve avait questionné « C'est écrit tel quel dans la loi ? » en pure rhétorique, il avait répondu sur le ton de la plaisanterie « Tu sais ce qu’on dit, la loi c’est une question d’interprétation. » Un principe qui s’appliquait plutôt aux juges qu’au commun des mortels dont tous les deux faisaient partie, soit, mais réalisant qu’il ne savait même pas ce que sa binôme d’aventure faisait dans la vie il avait enchaîné aussitôt avec la question pour en avoir le cœur net. « Je suis professeure des écoles. » Ouf, au moins elle n’était pas juge. « Et toi ? Juge ? » Ah. La supposition lui arrachant presque malgré lui un sourire narquois, il avait secoué la tête et rétorqué sur le ton de la confidence « Pire. Flic. » Pire dans l’imaginaire collectif, du moins, et de se présenter comme quelqu’un qui en avait pleinement conscience permettait contre toute attente souvent à Anwar de désamorcer une partie du problème. « Mais j’ai des qualités pour compenser, promis. » Et clin d'œil à l’appui, il avait ouvert la marche pour voir enfin ce que cette cabane abandonnée renfermait (ou non) de trésors.

Malheureusement pour eux, le temps ou simplement d’autres aventuriers en herbe plus rapides qu’eux étaient peut-être déjà passés, à moins que la chance ne se soit simplement montrée paresseuse à leur égard, puisqu’outre une antique trousse de secours dont seuls les produits non périssables étaient encore utilisables, et des hameçons dont ils n’auraient que faire sans une canne à pêche, ils avaient fait chou blanc. « La trousse de secours c'est déjà bien, je crois qu'on devra s'en contenter. » Acquiesçant d’un signe de tête, le brun s’apprêtait déjà à fermer la marche derrière Eve, la main sur la poignée de la porte, mais y obtenant une certaine résistance la jeune femme avait eu un moment de flottement « Euh ... » Se retournant vers Anwar, elle avait brandi l’objet lui étant resté dans les mains, son « Je crois qu'on a un problème. » ne faisant qu’illustrer le reste. « Merde, ce truc avait pas juste l’air de tomber en ruines, alors. » Tout de suite, le fait que le lieu ait été laissé à l’abandon faisait plus de sens. « Tu as déjà défoncé une porte ? » Évidemment, mais jamais sans mandat. « Jamais de l’intérieur. » Aussi. S’y essayant la première, l’enseignante avait d’abord secoué la porte avant de tenter d’y mettre tout son poids pour la faire céder. Mais si la poignée avait rendu son dernier soupir; l’encadrement quant à lui semblait décidé à jouer son rôle d’un bout à l’autre sans flancher. Ajoutant son poids à celui d’Eve, l’inspecteur n’avait pas fait évoluer la situation d’un pouce, et malgré le grincement de la porte indiquant que leur petit manège la poussait dans ses retranchements, celle-ci était restée close. « Ça ne va pas suffire. » Joignant le geste à la parole, elle avait finalement envoyé un grand coup de pied dans la porte, provoquant un nouveau grincement mais ne les libérant pas pour autant.

Citation :

WIN – Lui faisant signe de le laisser essayer, Anwar avait pris quelques secondes pour tenter de faire les choses proprement, et surtout pour tenter de ne pas se blesser bêtement au passage. Un coup de pied, puis deux, et finalement un troisième plus énervé que les deux précédents, et les voilà enfin de retour à l’air libre tous les deux, Anwar prenant même la peine de tirer la porte pour que, extérieurement, leur passage ait l’air de n’avoir jamais eu lieu. « Si on me demande, défoncer une porte c’est aussi un skill de survie, alors l’un dans l’autre je dirais qu’on n’a pas trop dévié du thème. » Epoussetant ses affaires, remarquant seulement de retour à la lumière du jour qu’il était couvert de poussières, il avait proposé « On se remet en route ? »

SO CLOSE – Lui faisant signe de le laisser essayer, Anwar avait pris quelques secondes pour tenter de faire les choses proprement, et surtout pour tenter de ne pas se blesser bêtement au passage. Un coup de pied, puis deux, et finalement un troisième plus énervé que les deux précédents, la porte cédant sous le coup d’Anwar mais lui faisant perdre l’équilibre, au point de lui faire passer l’encadrement de la porte pour mieux s’écrouler à plat ventre une fois dehors. « Aoutch. » Se redressant pour s’asseoir dans l’herbe, il s’était massé en grimaçant le poignet avec lequel il avait instinctivement tenté d’amortir sa chute. « Bon, au moins on est dehors. » Cela restait encore le principal.

FAIL – Les coups de pieds et d’épaules à tous les deux n’y changeant rien, il avait bien fallu se résoudre à réfléchir à une autre stratégie … et leur choix n’était pas illimité. Leurs deux paires d’yeux se posant sur la minuscule fenêtre, ils semblaient tous les deux conscients que leur seule issue se trouvait sans doute ici. « Si on brise la vitre, on devrait pouvoir sortir. » La proposition manquait toutefois d’entrain, et ne marquant qu’une seconde de pause, l’inspecteur avait ajouté d’un ton dubitatif « Ça sonne comme une idée désastreuse, mais je pense pas vraiment qu’on ait le choix. » Briser la vitre sans se blesser, se hisser jusqu’à la hauteur de la fenêtre, et passer au travers en tâchant là aussi de ne pas se couper avec les bris de verre … Cela ressemblait à un enchaînement d’actions ayant toutes beaucoup plus de mal se finir que le contraire.

Sharp objects

avec @Anwar Zehri, juillet 2023, Forêt, Stage de survie de la Bear Grylls Survival Academy Always desire to learn something useful. Take the first step, and your mind will mobilize all its forces to your aid. But the first essential is that you begin. Once the battle is startled, all that is within and without you will come to your assistance.

Eve n'a jamais eu la curiosité de plonger son nez dans le moindre article de loi concernant la propriété privée et n'aurait pas imaginé pouvoir en avoir besoin un jour, pourtant aujourd'hui c'est bien à ce sujet qu'elle se trouve avoir un dilemme. Elle serait bien tentée de faire confiance à son binôme de stage qui semble être un homme sérieux, si seulement son interprétation des textes ne semblait pas si... hasardeuse. « Tu sais ce qu’on dit, la loi c’est une question d’interprétation. » Elle esquisse un sourire en secouant légèrement la tête. De toute façon, Anwar semble si déterminé à entrer dans cette cabane qu'elle ne compte pas l'en empêcher, espérant simplement que ses propres réticences étaient infondées et peut-être qu'iels trouveront quelque chose d'utile une fois la porte franchie. Le fait qu'il lui demande ce qu'elle fait dans la vie au beau milieu de cette discussion sur la légalité ou non de leur projet la laisse supposer qu'il a peut-être un métier en rapport avec la loi, alors elle penche pour juge car c'est le premier qui lui vient à l'esprit dans ce domaine. « Pire. Flic. » La brune pouffe doucement face à la mention de pire, ce qui masque presque sa surprise – au vu de son interprétation de la loi, elle n'aurait pas parié là-dessus. Elle n'a rien contre les policier·ères et ne saurait dire si elle trouve ce métier pire que celui de juge – elle ne s'était jamais posée la question, en réalité. « Mais j’ai des qualités pour compenser, promis. » Elle esquisse un léger hochement de tête. « Ça ne t'a pas empêché d'être un bon binôme, en tout cas, » assure-t-elle, comme un moyen de lui faire comprendre qu'avoir appris qu'il est flic n'a rien changé à la vision qu'elle a de lui. Pour peu que ça ait de l'importance à ses yeux alors que ça ne fait que quelques petites heures qu'iels se connaissent.

Leur exploration de la cabane a été rapide, le lieu s'avérant plus petit que ce que le duo imaginait. Iels n'avaient pas trouvé grand chose d'utile mais auront au moins essayer de rentabiliser cette possible infraction en fouillant de fond en comble ce taudis bien encombré. Majoritairement d'un bazar qui ne leur servirait à rien si ce n'est à alourdir leurs poches, ce dont iels se passeraient bien au vu des difficultés déjà inhérentes à l'atelier. Et comme si ces dernières ne suffisaient pas, il faut en plus que s'y ajoute une vieille poignée qui les condamne à être enfermés dans la cabane où iels hésitaient même à entrer. Peut-être est-ce un signe ? Ou un simple coup du hasard ? Eve s'en moque en réalité, signalant plutôt le problème à son coéquipier sans trop savoir à ce sujet pour l'instant. « Merde, ce truc avait pas juste l’air de tomber en ruines, alors. » Non, et à défaut de toute fenêtre pouvant être utile, le duo se trouve avec comme seule option de sortir une porte à défoncer. Anwar étant flic, sa binôme se permet de lui demander si, par chance, il n'aurait pas déjà accompli cette prouesse et pourrait donc la renouveler ici sans se déboîter une épaule. « Jamais de l’intérieur. » Est-ce plus difficile que de l'extérieur ? La brune n'en a pas la moindre idée. Mais cela semble être leur seule option viable puisque le verrou de la porte ne cède pas face à leur simple poids. Peu adepte de violence, Eve se répète que ce n'est qu'une porte et qu'elle n'a pas vraiment le choix pour se convaincre d'y envoyer son pied aussi fort qu'elle le peut. Rien de suffisant pour les libérer, malheureusement.

Lorsqu'Anwar lui fait signe qu'il veut essayer, elle hoche la tête et recule d'un pas – c'est à peu près tout ce qu'elle peut faire, dans un espace si étroit. À son tour, il frappe avec son pied une, puis deux, puis trois fois la porte qui finit par céder. Eve l'aurait à n'en douter applaudi et féliciter si elle ne l'avait pas vu basculer vers l'avant à la suite de la porte, l'inquiétude primant alors sur tout le reste. « Anwar ! » Elle n'a pas le temps de le rattraper qu'il s'écroule à plat ventre et ne peut que le voir chuter et essayer d'amortir sa chute avec son bras. « Aoutch. » Instinctivement, la brune grimace même si elle sait que ça n'aide à rien – elle a juste mal pour lui, ne pouvant se contenir. « Bon, au moins on est dehors. » Fourrant ses trouvailles de la cabane dans sa poche, elle s'empresse de rejoindre son coéquipier à l'extérieur.

Win : Venant s'asseoir à ses côtés, elle remarque qu'il se masse le poignet et a alors une idée. « On peut te faire un bandage avec ce qu'on a récupéré dans la cabane, si tu veux. » Elle ressort alors le matériel de sa poche et constate avec un sourire qu'il semble y avoir assez de bandages pour son poignet endolori. « Je pense que ça devrait suffire. »

So close : En enjambant la porte couchée, Eve manque de trébucher mais se rattrape de justesse à l'encadrement de la porte. Elle y écorche sa veste au niveau du bras mais rien de bien grave, raison pour laquelle elle se concentre plutôt sur Anwar. « Tu t'es pas fait trop mal ? » Elle remarque qu'il se masse le poignet et sort alors de ses poches les bandages récupérés dans la cabine.« Tu penses qu'il y en aurait assez pour faire un bandage ? »

Fail : Eve trébuche en voulant enjamber la porte et s'étale de tout son long juste à côté de son binôme. La scène est ridicule et un rire nerveux lui échappe alors qu'elle se redresse pour prendre à son tour une position assise, non sans préciser avec humour : « Je voulais pas que tu te sentes seul par terre. » Ses coudes ayant servi à amortir sa chute auraient préféré qu'elle se passe de cet élan de solidarité, indéniablement. « Toi ça va tu t'es pas fait trop mal ? »

Pando
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HRP :

@Eve Daxson – Anwar n’avait pas honte de son métier, mais il avait aussi appris à ne pas s’en vanter plus que de raison, au risque de renvoyer un mauvais signal. Au jeu de la bonne et de la mauvaise graine, il avait eu maintes fois l’occasion de prouver quelle était sa valeur et de se désolidariser de certains dont les principes et la moralité n’étaient pas en accord avec ses propres idéaux … Mais là encore, on ne méritait ni lauriers ni médailles pour simplement se comporter en humain décent. « Ça ne t'a pas empêché d'être un bon binôme, en tout cas. » en avait pour sa part conclu son acolyte du jour, et en admettant que la révélation ait pu provoquer chez Anwar une vague pointe d’appréhension, elle n’avait duré que le temps d’une seconde avant d’être balayée comme le reste du sujet. Du reste, ils n’étaient dans l’immédiat ni policier ni institutrice, mais plutôt Crusoés en quête de clefs pour espérer survivre, si d’aventure ils se retrouvaient un jour perdus en pleine jungle ou échoués sur une île – une hypothèse bien moins aventureuse qu’elle ne l’aurait été un ou deux siècles en arrière, il est vrai. Et de tous les obstacles susceptibles de se dresser sur leur chemin, se retrouver coincé à l’intérieur d’une cabane de pêcheurs n’était pas celui dont la leçon leur serait la plus utile … Hormis peut-être concernant le fait de faire confiance à leur premier instinct, lequel leur avait probablement soufflé que la dite cabane n’était pas abandonnée pour rien, et que s’introduire par effraction dans un bâtiment aussi chancelant soit-il était rarement une idée ingénieuse.

Ressortis bredouilles, à l’exception de quelques babioles sans grande utilité qu’Eve avait fourrées dans sa poche de pantalon, ils étaient surtout ressortis avec fracas, Anwar d’abord la tête la première sitôt venu à bout de la porte récalcitrante, puis Eve quelques instants plus tard, trébuchant sur le pas de la porte presque à l’identique pour finir à son tour les quatre fers en l’air. « Pas de bobo, soldat ? » Retrouvant à son tour la position assise, la jeune femme avait fait aller ses coudes l’un après l’autre comme pour s’assurer ne pas s’être blessée véritablement, avant de répondre « Je voulais pas que tu te sentes seul par terre. » et d’arracher au brun un éclat de rire amusé. « J’te remercie pour ta solidarité. » S’appuyant sur l’une de ses mains pour se remettre debout, non sans pousser un soupir d’effort tout juste bon à rappeler qu’il n’avait plus vingt ans, il avait secoué la tête lorsqu’Eve lui avait demandé « Toi ça va tu t'es pas fait trop mal ? » puis avait tendu une main vers elle pour l’aider à se relever. « Hormis mon ego, tu veux dire ? » Entre la chute et la rencontre avec une plante plus ou moins venimeuse, on ne pouvait pas dire que l’atelier lui ait donné l’occasion de briller, sa seule consolation étant probablement de savoir qu’ils étaient au moins deux dans leur échec. « Ça va, mon fils dit que j’ai la tête dure. » Oh, bien sûr la remarque de Tarek tenait probablement plus du caractère d’âne bâté que possédait son père que de la solidité de sa boîte crânienne, mais rien n’interdisait à Anwar de comprendre les choses comme elles l’arrangeaient.

Alors qu’ils s’apprêtaient vraisemblablement à se remettre en route, un craquement un peu plus loin sur leur sentier avait attiré leur attention, et même les avait fait légèrement sursauter tandis que leurs regards se tournaient tous les deux dans la même direction. « Alors les jeunes, on a eu des ennuis ? » Marchant d’un pas tranquille, un homme à la chevelure grisonnante mais à l’énergie visiblement encore débordante avançait dans leur direction, son bâton de marche solidement ancré dans le sol à chaque nouveau pas. « Ca faisait longtemps qu’on ne m’avait pas appelé “jeune” quoi que ce soit. J’crois que j’aime bien ce type. » avait alors murmuré Anwar à l’intention d’Eve, avant de reprendre d’une voix plus claire et à l’intention du nouvel arrivant « Oh non, pas d’ennui … Disons un petit contretemps. Rien de méchant, pas vrai Eve ? On gère. Et vous ? » Lui, pour ainsi dire, avait l’allure du bonhomme qui en savait suffisamment sur la survie pour que l’atelier ressemble plutôt à une promenade de santé … à moins qu’il ne soit simplement très doué pour cacher son jeu. « Impeccable, impeccable … Vous ferez attention, il y a un tas de gympie-gympie par là-bas, ce serait dommage de vous esquinter. » Se pourrait-il qu’il ait également assisté à leur débâcle précédente, et soit en train de se payer leur tête ? L’information ne tombait en tout cas pas dans l’oreille d’un sourd, Anwar et Eve ayant eu bien assez à faire avec leur précédent face-à-face avec une plante pour ne pas se frotter à une encore pire. « Ah, merci, on va faire attention … On n’est pas vraiment du genre à ramasser n’importe quoi de toute façon, uh ? » Oh, si peu. « Alors bon courage les jeunes. On se retrouve tout à l’heure. » Et reprenant sa marche le bonhomme s’était éloigné, Anwar attendant qu’il soit à distance raisonnable pour commenter d’un ton un peu déconfit « On galère depuis une heure, pendant que lui, on dirait qu’il fait sa promenade digestive. » De là à dire que Anwar et Eve n’étaient pas bien doués …

Citation :

WIN – Peut-être parce que piqués dans leur orgueil, les deux compères s’étaient aussitôt remis en route, précautionneux quant à la mise en garde de l’inconnu mais non moins décidés à redorer leur propre blason. Ils ne pouvaient pas rentrer bredouille, il fallait au moins terminer sur un coup d’éclat … « Ah ! » Le relief et la forme des arbres changeant au fil des derniers mètres, Anwar pouvait maintenant affirmer avec certitude qu’ils se trouvaient au milieu d’eucalyptus. « Il a essayé de nous embrouiller avec le gympie-gympie, mais ça c’est de l’eucalyptus ou je ne m’y connais pas. » Il ne s’y connaissait pas réellement, mais pouvait au moins reconnaître cette plante-ci … Mais comme une grande majorité d’australiens, en réalité. « Avec ça au moins, on rentrera pas bredouilles. » Les vertus de la plante n’étaient plus à prouver.

SO CLOSE – Observant quelques instants le sillage de l’homme désormais loin d’un air pensif, Anwar avait posé ses mains sur ses hanches et finit par tourner la tête vers Eve « J’me demande ce qu’est devenu son ou sa binôme … » S’il leur parlait de “tout à l’heure” il devait bien faire partie du groupe lui aussi … Peut-être s’étaient-ils séparés pour plus d’efficacité, à moins qu’ils n’aient pas réussi à s’entendre et aient préféré continuer chacun de leur côté. Eve et lui se remettant en route, ils n’avaient cependant pas eu à marcher plus de deux ou trois minutes avant de trouver réponse à leur question : « Vous n’avez pas croisé un vieux schnock avec un sac à dos rouge et un bâton ? » Surgissant d’un buisson environnant, un jeune homme passablement remonté était venu à leur rencontre. « Je lui avais demandé de m’attendre, fallait que j’aille au petit coin. Évidemment qu’il ne m’a pas attendu, c’est déjà la deuxième fois qu’il essaye de me semer ! » Option numéro une : le “vieux schnock” n’était pas un partenaire très réglo. Option numéro deux : le jeune énervé n’était pas de très bonne compagnie.

FAIL – L’interlude n’avait pas duré très longtemps, mais du temps Eve et Anwar en avaient déjà suffisamment perdu, aussi n’avaient-ils pas tardé à se remettre en chemin, non sans garder à l’esprit les mises en garde de l’inconnu. Mais moins d’une minute de marche plus tard voilà qu’un nouvel obstacle se dressait sur leur chemin, et pas des moindres : deux jeunes femmes que le brun avait déjà eu l’occasion de croiser dans la matinée à l’atelier de construction d’abri avaient semblé surgir de nulle part, furibondes. « Vous deux ! » Pointant vers le duo un doigt accusateur, l’une des deux jeunes femmes avait repris du même ton « C’est vous qui avez volé nos affaires ? Vous trouvez ça drôle ? » Ouvrant des yeux ronds comme deux soucoupes, Anwar s’en était défendu le premier « Quoi ? Mais ça va pas. On vous a rien volé, on ne sait même pas d’où vous sortez ! » Échangeant aussitôt un regard teinté d’incompréhension avec Eve, il avait secoué la tête et levé les mains comme pour tenter de calmer le jeu. « On va tous se calmer, d’accord ? Qu’est-ce qu’on vous a volé exactement ? » Désignant ses pieds nus comme si la question n’avait pas besoin de se poser, la seconde inconnue avait rétorqué « Mais vous voyez bien ! J’avais retiré mes chaussures pour aller dans le ruisseau, je me retourne et : plus de chaussures ! » – « Et moi mon sac à dos, un gros sac à dos rouge, il n’a pas pu disparaître tout seul ! » Oh, tout seul il y avait effectivement peu de chances … En revanche, l’homme croisé quelques minutes plus tôt portait bien un sac à dos rouge sur le dos. Reste qu’Anwar ne tenait pas spécialement à accuser un inconnu sans preuves, et son regard s’était tourné vers Eve avec hésitation, comme pour sonder son avis sur la question.