Se retrouver coincé·es dans une cabane qui semble assez vieillotte n'était pas prévu mais Eve comme son binôme sont bien déterminé·es à en sortir. Peut-être aurait-il été plus prudent de ne pas s'introduire par effraction à l'intérieur, mais maintenant que c'est chose faite iels n'ont plus vraiment le choix : il leur faut trouver un moyen de sortir. Évaluant la solidité de la porte les retenant prisonnier·ères, tou·tes deux espèrent qu'elle soit aussi ancienne que le reste et cède sous leurs coups de pieds ou d'épaules, même si pour l'instant ce n'est pas une réussite. C'est finalement Anwar qui parvient à la faire céder mais s'écroule aussitôt en avant, emporté par son élan. Inquiète, la Daxson veut le rejoindre mais s'étale à son tour par terre, trébuchant sur le battant de la porte qu'elle souhaitait enjamber. « Pas de bobo, soldat ? » « Non, ça va, » assure-t-elle, considérant que ses coudes écorchés ne sont pas une blessure bien grave. Puis un rire nerveux lui échappe face au constat qu'iels sont à présent deux par terre et que c'est un peu ridicule. Elle se redresse, finissant en position assise tandis qu'elle affirme qu'elle ne voulait pas que son partenaire d'atelier se sente seul à faire ami-ami avec le sol. « J’te remercie pour ta solidarité. » Il se relève et elle fait de même, se saisissant de sa main tendue afin d'épargner son dos qui n'a déjà pas apprécié la chute. « Merci. » Plus important que cela, elle souhaite s'assurer qu'il ne se soit pas blessé en tombant, ayant chuté avec bien plus d'élan qu'elle lorsqu'il est parvenu à faire céder la porte qui les emprisonnait. « Hormis mon ego, tu veux dire ? » Elle esquisse une grimace, comprenant qu'il ne se sente pas très fier d'avoir fini par terre. « Ça va, mon fils dit que j’ai la tête dure. » La brune rit doucement face au double sens, se doutant que son fils ne s'amuse pas à tester la solidité de la boîte crânienne d'Anwar. « Alors tout va bien. » Est-ce qu'un jour Ella lui dira ça elle aussi ? Leslie mériterait bien plus cette remarque qu'elle, non ?

Prêt à repartir, le binôme est interrompu par des bruits de pas attirant l'attention des deux comparses. C'est un homme qui s'approche, visiblement plus âgé qu'elleux et très énergique malgré son bâton de marche. « Alors les jeunes, on a eu des ennuis ? » Anwar se penche vers elle pour lui murmurer quelque chose. « Ca faisait longtemps qu’on ne m’avait pas appelé “jeune” quoi que ce soit. J’crois que j’aime bien ce type. » La brune pouffe, pouvant comprendre cela. « Oh non, pas d’ennui … Disons un petit contretemps. Rien de méchant, pas vrai Eve ? On gère. Et vous ? » Elle approuve d'un hochement de tête, après tout iels ne s'en sortent pas si mal si on oublie... Les chutes, les plantes toxiques – d'accord, il y a eu des jours meilleurs, elle doit le reconnaître. « Impeccable, impeccable … Vous ferez attention, il y a un tas de gympie-gympie par là-bas, ce serait dommage de vous esquinter. » Croyant bien trop en la bonté des autres pour s'imaginer que leur interlocuteur puisse être en train de se moquer d'elleux, Eve trouve seulement gentil qu'il les préviennent. Surtout au vu de leur précédente mésaventure avec des plantes qu'il ne valait mieux pas approcher. « Ah, merci, on va faire attention … On n’est pas vraiment du genre à ramasser n’importe quoi de toute façon, uh ? » « Non ah ah, mais c'est gentil de nous prévenir, » renchérit-elle avec un sourire. « Alors bon courage les jeunes. On se retrouve tout à l’heure. » « Bonne continuation ! » lance-t-elle tandis que l'homme reprend son petit bonhomme de chemin, toujours aussi énergique et guilleret. C'est dingue, on croirait qu'il se promène seulement alors que la Daxson et son coéquipier enchaînent les mésaventures. « On galère depuis une heure, pendant que lui, on dirait qu’il fait sa promenade digestive. » Elle approuve d'un hochement de tête. « À croire qu'il fait ça tous les week-ends. » Ce qui, sans surprise, n'est ni le cas d'Anwar ni le sien.

Songeant à repartir sans vraiment savoir vers où iels devraient aller, Eve réfléchit alors que son regard ne lâche pas le sac à dos rouge de l'homme en train de disparaître parmi les branchages. « J’me demande ce qu’est devenu son ou sa binôme … » Elle tourne alors la tête vers son propre binôme, les sourcils légèrement froncés. « Tu penses qu'il l'a semé ? » Pourquoi aurait-il fait ça ? Elle le trouvait plutôt gentil, elle, et ne comprend pas pourquoi il aurait pu vouloir se séparer de son binôme alors que c'est un des intérêts de l'atelier : travailler à deux. Néanmoins, elle a pu constater en l'observant s'éloigner qu'il marche effectivement à un rythme soutenu pour son âge. « Peut-être qu'il n'en avait pas, » suggère-t-elle après une brève réflexion, trouvant cela moins pessimiste mais étrange étant donné qu'il doit appartenir au groupe de l'atelier et que tout le monde était censé former un binôme avant de partir. Néanmoins, une silhouette surgissant d'un buisson lui donne rapidement tort. « Vous n’avez pas croisé un vieux schnock avec un sac à dos rouge et un bâton ? » Cette fois, leur interlocuteur est moins âgé qu'elleux et a aussi l'air bien moins aimable, pour ne pas dire très agacé. « Je lui avais demandé de m’attendre, fallait que j’aille au petit coin. Évidemment qu’il ne m’a pas attendu, c’est déjà la deuxième fois qu’il essaye de me semer ! » Ces paroles font réaliser à la brune qu'elle a eu de la chance de tomber sur un binôme comme Anwar avec qui elle n'a pas eu trop de mal à s'entendre, puisque ce n'est visiblement pas le cas de tout le monde. « On l'a croisé oui, il est parti dans par là. » Elle indique d'un geste de la main la direction dans laquelle il s'en est allé après leur avoir parlé. « Peut-être que si vous marchez assez vite, pour pourrez le rattraper, » assure-t-elle, naturellement optimiste et pas moqueuse pour un sou.

Win : « Quel connard. » L'insulte est la première réaction du jeune homme qui frappe dans un caillou au sol et enfonce ses mains dans ses poches. Il semble alors traversé par un éclair de génie et en sort un couteau suisse. Il attrape alors la main d'Eve pour pour le lui confier sans lui demander son avis. « Tenez, c'est pour vous. » « Non non, on n'en a pas besoin, » affirme-t-elle en tendant la main vers lui pour qu'il le récupère, sans succès. « Gardez-le, ça lui fera les pieds. » Sur ces mots, il s'éloigne d'un pas vif dans la direction qu'Eve lui a indiqué un peu plus tôt. Cette dernière se tourne alors vers son coéquipier, l'air perplexe. « Je vais finir par croire que j'ai une tête de voleuse, voire que j'en suis une, » avoue-t-elle, un peu confuse d'avoir dans la même journée commis une entrée par effraction, piqué du matériel de soins dans une vieille cabane et volé sans le vouloir un homme âgé. « On pourra le rapporter au camp quand on aura fini, comme ça son propriétaire pourra le récupérer. » Elle a à cœur qu'il sache qu'elle ne compte pas le garder, et pas seulement parce qu'il est flic.

So close : Malheureusement, l'homme ne l'entend pas de cette oreille et se vexe d'une telle remarque. « Vous avez qu'à dire que je suis lent, » peste-t-il en secouant la tête. Il les toise tous les deux quelques secondes, un mélange d'agacement et de mépris dans le regard, avant de reprendre la parole. « Décidément, il n'y a que des personnes du troisième âge à cet atelier à la con. » Et sur cette charmante insulte, il s'en va dans la direction que lui a indiquée Eve. « C'était plus sympa d'être appelé·es les jeunes, » fait-elle remarquer à haute voix, l'air encore perplexe mais soulagé qu'il se soit éloigné.

Fail : « Vous auriez pas pu le retenir ? » grogne aussitôt le jeune homme, soudainement plus agressif. Il fait alors deux pas dans leur direction, plus menaçant tandis qu'il pointe un doigt accusateur sur elle. « Ça vous fait marrer, de tous me faire tourner dans cette forêt comme un con ? » Les yeux d'Eve s'écarquillent face à une telle réaction qu'elle n'avait pas prévu, ayant seulement souhaité lui rendre service. Elle esquisse un pas en arrière, n'étant pas du genre à répliquer lorsqu'on l'agresse.