@Charlie Fawcett – Promis, juré (craché, même) Caelan et Anwar avaient écouté avec attention et sérieux les instructions ayant servi de préambule à l’atelier d’orientation. Certains points avaient eu l’air de tomber sous le sens pour ceux qui, comme Anwar, maîtrisaient déjà la navigation, mais d’autres étaient de vraies découvertes doublées d’illuminations ponctuelles lorsqu’il prenait conscience de tout ce qu’on pouvait faire avec “presque rien”. Et “presque rien” c’était peu ou prou ce avec quoi on les avait laissés s’aventurer dans la jungle – soit, le petit bout de forêt – une fois la partie théorique terminée, à savoir le couteau suisse qu’ils traînaient chacun depuis le début de la journée, ainsi qu’une boussole sans fioritures et une carte digne de la meilleure époque pré-GPS et avènement du satellite. Ils n’avaient besoin de rien de plus que cela pour arriver à destination, « Ça, et une paire de chaussures de circonstances. » comme l’avait même souligné l’instructeur, le regard jugeant la paire de ballerines de l’une des participantes sans que l’on sache bien si c’était le choix inadapté ou le fashion faux pas qui était le plus à déplorer. La destination ? Elle était indiquée sur la carte, avec une croix rouge qui donnait presque à penser qu’un trésor s’y trouverait à leur arrivée.

Ce qu’Anwar n’avait pas prévu, c’était qu’avant même d’arriver à mi-chemin son objectif change subitement du tout au tout : la destination venait d’être reléguée au second plan, et le seul trésor qu’il entendait désormais retrouver … c’était Caelan. Il était pourtant juste derrière lui à peine une seconde avant, Anwar l’aurait juré, et pourtant lorsqu’il avait repris la parole et lui avait demandé si ça boussole pointant toujours vers le même sentier, il n’avait obtenu en réponse que le craquement de la branche sur laquelle il venait d’écraser sa chaussure, et s’était retourné pour ne plus trouver personne à sa suite. « Caelan ? » Allons bon, il ne manquait plus que ça. Aussitôt le brun était revenu sur ses pas, avait observé les alentours, appelé à nouveau son ami à plusieurs reprises, et même fini par s’agacer à voix haute en se croyant victime d’une blague … Mais non, le frère de Norah avait bel et bien disparu. « Explique-moi comment c’est possible de perdre une grande perche dans ton genre ? » avait-il finalement grommelé pour lui-même en secouant sa boussole, espérant peut-être la transformer en boule de cristal et lui arracher des réponses.

Et puis l’espoir était revenu, d’autres craquements de branches sur le sol quelque part vers sa droite, et l’inspecteur qui pressait le pas en s’attendant déjà à tirer les oreilles du Leckie pour s’être éloigné comme s’il était un enfant perdu au supermarché. Mais s’il avait bien trouvé une grande perche (toute personne qui dépassait Anwar en était une, à ses yeux) ce n’était assurément pas celle à laquelle il s’attendait : « Charlie ? » La seule, l’unique, et armée de la même boussole et de la même carte que lui – autant dire qu'Anwar allait de surprise en surprise.

Citation :

WIN – ce grand dadet de Caelan ne doit pas être loin, Charlie l'a forcément vu passer. D'ailleurs, elle a l'air de savoir parfaitement où elle va.
SO CLOSE – un grand dadet ? Non, mais askip la destination finale n'est plus très loin, le plus sage est peut-être d'y aller ensemble et d'attendre Caelan là-bas.
FAIL – peut-être bien que ce n'est pas Caelan qui est perdu mais bien Anwar. Et peut-être bien que Charlie est aussi perdue que lui. Peut-être.

Elle déteste être un cliché, mais bien sûr qu’elle a pris des photos discrètement dans le but de poster tout ça sur Instagram. Ce n’est pas tous les jours qu’elle peut avoir l’occasion de faire un stage de survie, et c’est présentement tout ce dont elle estime avoir besoin, loin de l’avant-première de Barbie à Sydney. Elle mène deux vies différentes, entre celle qu’elle a par procuration auprès de tout son répertoire de stars de tous les milieux, et celle qui est réellement sienne, au milieu de la paperasse administrative et d’un uniforme de police qui lui rend quand bien même moins faveur que ce que les fantasmes en tous genre et autres tenues d’Halloween laissent penser. Sa tenue du jour, choisie à base de “habits auxquels vous ne tenez pas”, est bien le cadet de ses soucis alors qu’elle est bien décidée à obtenir un certificat dont elle ne fera jamais usage et qu’elle ne pensera sûrement même pas à présenter à ses visiteurs. Peu importe. Pour aujourd’hui, cela l’occupe à merveille, même si elle fustige aisément la carte qui n’est décidément pas bien faite. « Caelan ? Explique-moi comment c’est possible de perdre une grande perche dans ton genre ? » La voix lui est trop familière pour qu’elle s’attarde sur les mots, elle qui réfléchit déjà à vive allure pour trouver à qui elle appartient, dans sa mémoire emplie de bien trop de personnes différentes. Certaines ont plus d’importance que d’autres, évidemment, mais tenter de retrouver la personne dont il est question équivaut à trouver une aiguille dans une botte de foin, tant et si bien qu’elle tend plutôt le cou pour tenter d’apercevoir l’homme en question.

« Charlie ? »
“Anwar ?”

La surprise se lit aisément sur le visage de la blonde, qui comprend que le prénom est à associer à une personne qu’il semble avoir perdu, comme le témoigne son regard quelque peu paniqué à son tour. Rien de bien immense, mais personne n’aime perdre ses amis, encore moins au coeur d’un exercice qui consiste à survivre en pleine nature. De toute évidence, cela commence pas. “Un Caelan, ça ressemble à n’importe quel brun du coin ?” Demande-t-elle sans jugement (bien qu’il n’y paraisse pas), simplement parce qu’elle avoue avoir vu passer un homme qui n’a cependant pas attiré son attention pour un détail en particulier. Un monsieur tout le monde avec un prénom un poil original, ce serait un mélange simple mais efficace. “Il est parti sur ma gauche, mais…” Mais elle a bougé depuis, évidemment, et elle ne sait plus réellement entre quels arbres il s’est faufilé pour donner une indication un peu plus précise à son coéquipier. Pas bien fière, elle se gratte brièvement le crâne, avant de sortir sa carte pour tenter d’être un peu plus utile. “Il devait aller quelque part en particulier, ton Caelan ?” Ton Caelan, parce qu’il a l’air plus que jamais soucieux de le retrouver, et sans doute que Charlie est curieuse de savoir pourquoi.

Spoiler:

@Charlie Fawcett – Les poings posés contre ses hanches tel un parent qui perdait patience – un rôle de plus en plus récurrent chez lui à mesure qu'Alma grandissait et affirmait son caractère trempé – Anwar observait les alentours sourcils froncés, encore acquis à l'idée que Caelan lui faisait une farce. Une farce qui risquait de leur coûter la possibilité d'impressionner l'instructeur sur leur rapidité à venir à bout de l'orientation, tâche qu'il avait décidé de prendre autant à coeur que s'ils avaient été en demi-finale de Survivor, et pour laquelle son esprit de compétition refusait donc catégoriquement de se contenter d'un "à peu près". Et voilà que de farce de Caelan, la situation venait de se transformer en début d'histoire drôle : une asperge et un policier entrent dans un bar, l'asperge disparaît, entre alors un second policier, puis … « Un Caelan, ça ressemble à n’importe quel brun du coin ? » Interrompant le fil de sa pensée (de sa bêtise), celle qui n'était pas sa coéquipière aujourd'hui mais l'était par ailleurs tout le reste de l'année avait ajouté presque aussi vite « Il est parti sur ma gauche, mais … » en faisant un vague geste vers les arbres qui les entouraient. « Et il n'avait pas l'air d'avoir perdu quelque chose ? » Quelque chose comme : l'un de ses amis, à tout hasard. Affichant une moue un poil vexée, l'inspecteur avait haussé les épaules et soupiré lorsque la blonde avait demandé encore « Il devait aller quelque part en particulier, ton Caelan ? » avant de ranger sa boussole dans sa poche en grommelant. « Au même endroit que moi, aux dernières nouvelles … Et au même endroit que toi aussi, si j'en crois ça. » Ça, la carte qu'elle tenait dans son autre main, faisant réaliser au passage au brun « Je le crois pas, il s'est barré tout seul avec la carte ? » Prenant la jeune femme à témoin plus qu'il ne la questionait, Anwar s'était renfrogné ; Caelan aurait plutôt intérêt à avoir une bonne excuse lorsqu'il lui remettrait la main dessus. « Ok … j'ai la boussole, tu as la carte, je suis sûr qu'on peut s'arranger. » Mais au cas où, il avait levé vers elle un doigt faussement menaçant « Et avant que t'envisages de me laisser là, rappelle-toi qu'on sait ce qu'on perd mais pas ce qu'on gagne … Qui sait quel équipier horrible tu récupéreras si tu me laisses ici, et que je termine bouffé par … je sais pas, un varan ? » Le comble, pour un végétarien. Marquant une pause, il avait baissé les yeux sur la carte, puis les avait remontés jusqu'à ceux de Charlie « Dis-moi que tu sais où on est. » C'est que rien ne ressemblait plus à un sentier qu'à un autre sentier, qu'il aille vers le nord ou vers le sud. « Il allait dans la bonne direction au moins ? » avait-il finalement demandé, néanmoins pas si près à continuer sa route sans Caelan.

Citation :

WIN – la bonne direction, et en plus le long d'un cours d'eau, question orientation c'était comme jouer le jeu en mode facile.
SO CLOSE – absolument pas la bonne direction, il allait falloir choisir entre retrouver le Leckie en cavale, et terminer l'orientation dans un temps honorable.
FAIL – en parlant de varan … OH, UN VARAN. Pas de taille à les dévorer, certes, mais plot twist : certains sont venimeux.

L’habitude de travailler avec Anwar est désormais profondément ancrée dans son quotidien et si elle peut aisément affirmer le connaître entre les quatre murs du poste de police, elle ne peut certainement pas en dire autant en plein cœur d’un stage de survie. A vrai dire, elle n’aurait jamais pensé l’y trouver, mais il semble s’y plaire tel un poisson dans l’eau. « Et il n'avait pas l'air d'avoir perdu quelque chose ? » Elle hoche la tête de la négative, n’ayant de toute façon pas porté attention aux faits et gestes de l’homme en question. Ils ont tous l’air perdu, et c’est sans doute parce qu’il s’agit là du thème même de leur épreuve. Autant dire qu’ils ont perdu le nord. A défaut de pouvoir répondre positivement à ses questions, Charlie tente au moins d’y voir plus clair et de faire avancer l’enquête - parce que oui, tout est déjà devenu une enquête selon elle. « Au même endroit que moi, aux dernières nouvelles … Et au même endroit que toi aussi, si j'en crois ça. » Il pointe la carte qu’elle garde encore jalousement, bien au fait qu’ils ne sont plus des collègues pour la journée - et rien n’a précisé qu’ils pourraient gagner des points grâce à leur esprit d’équipe s’entendant aux autres joueurs. « Je le crois pas, il s'est barré tout seul avec la carte ? » - “J’assiste à une vraie scène de ménage, c’est passionnant.” Elle rétorque dans un sourire, ayant effectivement du mal à prendre au sérieux la quête de Caelan, surtout alors qu’Anwar semble ajouter une à une les pièces d’un puzzle dont il n’aime que très peur l’allure finale.

« Ok … j'ai la boussole, tu as la carte, je suis sûr qu'on peut s'arranger. »
“J’y gagne quoi ?”

La blonde n’hésite pas à le demander, un sourcil intrigué et amusé relevé alors que son regard ne le quitte pas un seul instant et son sourire non plus. Anwar semble pourtant avoir anticipé les dires d’une collègue qu’il connaît bien, tel que le démontre son index presque menaçant relevé en sa direction. « Et avant que t'envisages de me laisser là, rappelle-toi qu'on sait ce qu'on perd mais pas ce qu'on gagne … Qui sait quel équipier horrible tu récupéreras si tu me laisses ici, et que je termine bouffé par … je sais pas, un varan ? » Tout en affichant un air renfrogné, Charlie mime de penser aux pour et autres contre de la situation, tout en ayant l’air de se demander si ce serait si terrible que ça que de perdre Anwar. La réponse est oui, ce serait effectivement terrible de perdre celui qui est petit à petit devenu un véritable pilier de son existence, mais au-delà de ça elle n’a aucune vocation à le lui faire comprendre d’une telle manière, préférant jouer le jeu de l’enfant capricieuse. “Mais si je t’aide, mon merveilleux coéquipier m’amènera le café pendant une semaine ?” Elle croise ses bras et mime de le juger, du haut de ses quelques maigres centimètres de plus.

« Dis-moi que tu sais où on est. Il allait dans la bonne direction au moins ? » Sa première réponse se résume au bout de son nez qu’elle fronce doucement. Non, de toute évidence il n’allait pas dans le bon sens. “Je pensais qu’il avait abandonné l’exercice, pour te dire.” Parce qu’il partait d’un pas décidé, mais certainement pas dans la bonne direction, tel que le prouve Charlie tout en consentant à partager sa carte qu’elle ouvre à même le sol. D’un mouvement de son index, elle lui pointe le chemin suivi par Caelan et de l’autre, la ligne d’arrivée où ils sont attendus. “Mais j’ai perdu mon équipier quelque part en chemin, aussi. On peut peut-être faire quelque chose, toi et moi.” Accroupie face à la carte, elle relève ses yeux dans les siens, le jaugeant un instant et jouant sur les apparences. Elle mime de prendre la plus grande décision de sa vie, tout en sachant qu’il n’en est évidemment rien. “Enfin, si tu penses qu’on peut arriver à bosser ensemble.” Son sourire en coin prouve déjà qu’elle n’en pense pas un traître mot, leurs disputes sur leur lieu de travail n’ayant d’égale que leur capacité à travailler d’un commun accord.

WIN – c’est un deal et Charlie consent à lui partager un peu mieux sa carte pour qu’ils tentent de se repérer à deux à travers la forêt dense. prochaine épreuve: traverser une rivière.
SO CLOSE – le pacte pourrait être conclu mais une silhouette se rapproche à nouveaux d’eux, Charlie espérant sans doute secrètement qu’il ne s’agisse pas de son coéquipier perdu.
FAIL – une grande silhouette passe dans les parages, remuant toutes les branches sur son passage, au point où ils ne savent pas s’il s’agit d’un Caelan ou d’un animal (possiblement féroce et/ou mortel, Australie oblige).

@Charlie Fawcett – « J’assiste à une vraie scène de ménage, c’est passionnant. » Il y avait eu une seconde de battement, peut-être deux, avant qu’Anwar ne fasse le lien entre ses jérémiades et le commentaire de Charlie, et n’y réponde par un « J’aurais moins de cheveux blancs si mes scènes de ménage ressemblaient toutes à ça. » entendu. Même en y mettant toute son âme et tous ses efforts, Anwar les nerfs aussi fort que pouvait le faire Riley sans même avoir à se forcer – c’était un don qu’elle avait. Mais trêve de bavardages, son équipière possédant l’objet qui manquait à son propre périple – la carte – l’occasion de faire équipe semblait se dessiner d’elle-même quand bien même l’occasion était trop belle pour la blonde de tenter de se faire désirer. « J’y gagne quoi ? » avait-elle en effet minaudé, sourire joueur à l’appui, et suffisamment d’insolence pour qu’Anwar ne lève un doigt (faussement) menaçant au moment de lui suggérer d’y réfléchir à deux fois avant d’envisager l’abandonner à son sort. « Mais si je t’aide, mon merveilleux coéquipier m’amènera le café pendant une semaine ? » Croisant les bras, elle avait pris un air grave, et soupirant avec théâtralité Anwar avait fait mine de céder au désespoir « Puisqu’il le faut … C’est d’accord. » Comme s’il n’apportait pas déjà le café presque un jour sur deux. « Dire que t’aurais pu négocier de conduire la voiture pendant une semaine, t’es vraiment pas bonne négociatrice. » s’était-il en tout cas moqué aussitôt, ses lèvres s’étirant en un sourire narquois.

La carte et la boussole désormais vouées à être partagées, restait à décider d’une direction à emprunter, et à ce sujet le brun espérait au moins que rejoindre l’arrivée de la course d’orientation et rejoindre Caelan n’étaient pas vouées à être deux tâches impossibles à concilier. Malheureusement pour lui, Charlie eût vite fait de réduire ses espoirs à rien en commentant « Je pensais qu’il avait abandonné l’exercice, pour te dire. » sans que l’on sache bien si c’était de la pitié ou du jugement envers le disparu qui guidait ses mots. « Mais j’ai perdu mon équipier quelque part en chemin, aussi. On peut peut-être faire quelque chose, toi et moi. » Le plus inquiétant restait peut-être le fait que, contrairement à Anwar, la blonde ne semblait pas spécialement inquiète d’avoir perdu son acolyte, et alors qu’elle ajoutait « Enfin, si tu penses qu’on peut arriver à bosser ensemble. » sur le ton de la taquinerie, il n’avait pas su s’empêcher d’ajouter « J’espère que si un jour je disparais tu seras un peu plus inquiète que pour ton équipier du jour. » en plissant les yeux pour se donner l’air vaguement suspicieux. Toujours est-il qu’il allait devoir prendre une décision : accepter la proposition de Charlie et laisser à Caelan le soin de retrouver son chemin tout seul, ou écouter sa mauvaise conscience et anéantir toutes ses chances de terminer l’atelier en un temps raisonnable pour retrouver son compère. « Je sais pas … s’il se perd pour de bon ? » Oh, comme si le petit bout de forêt dans lequel on les avait lâchés était insondable. « Enfin, il a gardé la carte ceci dit … » En plus de n’avoir pas tenté de rebrousser chemin, sans quoi Anwar était certain qu’il serait retombé sur lui en cherchant.

« Oh, et puis z… » S’apprêtant à faire un choix ferme et définitif, celui de donner à Caelan la possibilité de faire étalage de toutes ses ressources en termes d’orientation en retrouvant son chemin sans lui, l’inspecteur avait été coupé dans son élan par l’agitation du feuillage dans sa vision périphérique et le passage furtif de ce qui lui avait semblé être une silhouette. « Ah, je crois qu’un de nos deux disparus a finalement retrouvé son chemin. » Une seconde était passée, puis deux, trois, mais finalement personne n’était sorti de derrière les buissons, et comme toujours guidé par la curiosité plus que par la prudence, Anwar s’était avancé jusque-là où il jurait avoir vu du mouvement dans leur direction.

Citation :

WIN – un bruissement d’ailes, des feuilles d’arbre qui s’agitent, et finalement c’est un colibri qui s’échappe de la branche sur laquelle il s’était posé en gratifiant les deux policiers de quelques piaillement joyeux, comme pour leur souhaiter bonne chance pour la suite de la course. Ouf.

SO CLOSE – les griffes grattent contre la terre, les feuilles s’agitent pour laisser passer l’animal qui semble raser le sol, et voilà Charlie et Anwar face à un porc-épique, visiblement dérangé durant son déjeuner. Pas de quoi s’alarmer, mais il valait probablement mieux pour eux ne pas s’attarder plus que de raison, au risque de découvrir par eux-mêmes ce que pouvait donner un porc-épique en colère.

FAIL – un mugissement caractéristique, des pattes qui battent le sol avec impatience, et un bec acéré sortant le premier des buissons avant que ne suive le reste de l’oiseau : c’est un émeu, un vrai bien de chez eux. Et du genre pas vraiment content d’être dérangé, alors peut-être était-il temps de courir … Comment déjà, en ligne droite ou en zig-zag ? L’instructeur leur avait probablement donné l’information avant de les lâcher en pleine nature, le tout était de s’en rappeler.

« Puisqu’il le faut … C’est d’accord. Dire que t’aurais pu négocier de conduire la voiture pendant une semaine, t’es vraiment pas bonne négociatrice. » Elle préfère encore le regarder rouler des mécaniques et s’énerver au moindre problème (qui n’en est généralement pas un, d’ailleurs) mais s’assurer d’avoir un café bouillant à son bureau tous les matins. Ses priorités sont ailleurs mais qu’importe: le marché est conclu entre les deux collègues, malgré les fausses craintes qu’Anwar émet quant au binôme disparu de Charlie. De son côté, elle pleure bien moins sa perte qu’il le fait avec Caelan, ce qu’elle juge être bien plus terre à terre ; ce qu’il juge être louche. Peu importe. Un sourire plus tard, la voilà déjà qui passe outre ce qui n’a jamais été considéré comme un problème. « Je sais pas … s’il se perd pour de bon ? »- “Dans la description qui tu m’en as faite, il a l’air d’avoir un peu plus de huit ans, donc je suis sûr qu’il va très bien s’en sortir.” Il ne sont même pas réellement dans un environnement hostile: il n’existe absolument aucune raison pour qu’il arrive malheur à son ami. Avec un peu de chance, il est sûrement en train de discuter avec Eddie en cet instant même. « Oh, et puis z… » Le sourire de la blonde s’agrandit, triomphant et pleinement heureux. Leur duo reprend du poil de la bête dans un contexte parfaitement inattendu, et elle adore ça.

« Ah, je crois qu’un de nos deux disparus a finalement retrouvé son chemin. » Elle en pense la même chose, son dos droit, ses sens occupés à tenter de comprendre l’origine exacte du bruit. Néanmoins, rien ne vient. Du moins, rien qui ne ressemble à l’arrivée d’un Caelan, ou même d’un Eddie - ou même de n’importe quelle personne, en réalité. Après quelques secondes, la blonde éclate de rire en se rendant compte que seul un porc-épique vient de dérober toute leur attention. “Un ennemi de taille.” Même pas, ironiquement. Un minuscule ennemi qui n’en est pas même un et qu’elle décide de laisser tranquille sans même se concerter avec son collègue. “Même si Caelan le croise, il devrait s’en sortir. Pas de quoi paniquer.” Pas de quoi chercher à surprotéger son ami non plus, ce qu’il semble enclin à faire. L’homme en question a vraiment su lui parler avec les bons mots, de toute évidence.

Quelques mètres plus loin, elle reprend l’exercice d’observer la carte avec leur nouvelle boussole. Cette fois, peut-être qu’ils ne seront pas arrêtés en plein exercice et pourront enfin commencer à avancer dans l’épreuve. A bien y repenser, Charlie est désormais certaine qu’il a été question d’élimination d’office si jamais ils mettaient trop de temps à rentrer. “T’as jamais fait les scouts à tout hasard ?” Parce que ce serait le moment de l’avouer et de leur sauver la mise. “Je vais inscrire mon filleul chez les scouts, il me revaudra ça plus tard.” Elle reprend, convaincue par ses propres arguments avant de replonger son regard sur la carte.

WIN – Ils partagent finalement la carte pour et tentent de se repérer à deux à travers la forêt dense. Son index suit le trajet et est certain de son coup. Prochaine épreuve: traverser une rivière.
SO CLOSE – Ils partagent finalement la carte pour et tentent de se repérer à deux à travers la forêt dense. Son index suit le trajet et est certain de son coup. Prochaine épreuve: suivre la rivière. Le problème, c’est qu’ils n’arrivent pas à être d’accord sur l’idée de la descendre ou de la remonter.
FAIL – La carte est ouverte entre eux, avant que la blonde ajoute un petit cri d’effroi en se rendant compte qu’il en manque un morceau. “Merde. Faut retourner sur nos pas.” Elle rage, fulmine, s’exaspère. Désolé monsieur le porc-épique, ils reviennent déjà.

@Charlie Fawcett – La soudaine mauvaise conscience d’Anwar ne venait pas tant du fait qu’il ne pensait pas Caelan capable de retrouver seul son chemin – à situation équivalente il avait même plus de chances que lui de s’en sortir rapidement, puisqu’il avait la carte – mais du fait qu’il était celui qui avait insisté pour traîner le Leckie dans ce stage de survie. Une occasion trop belle à la fois de poser une pierre supplémentaire sur ce que leur relation avait à reconstruire après les turbulences de ces trois dernières années, mais aussi de pousser Caelan à mettre le nez en dehors de chez lui, bataille de tous les instants à laquelle s’attelaient les membres de son entourage depuis sa sortie de prison l’année précédente. Pas au fait de ces détails, et par conséquent dotée pour sa part d’un pragmatisme, Charlie s’était pour sa part fendue d’un « Dans la description qui tu m’en as faite, il a l’air d’avoir un peu plus de huit ans, donc je suis sûr qu’il va très bien s’en sortir. » qui se défendait, et bien que tenté de faire remarquer que Caelan partageait au moins avec chaque enfant de huit ans la capacité à disparaître dès que l’on avait le malheur de les quitter des yeux dans le rayonnage d’un magasin, il s’était contenté d’une grimace visant à signifier à la blonde qu’elle marquait un point. Et tandis qu’un visiteur imprévu les interrompait momentanément et leur laissait croire à tort que l’un de leurs acolytes respectifs revenait à leur rencontre, la révélation de son identité de porc-épique avait arraché à la jeune femme un « Un ennemi de taille. » amusé, mais à Anwar une grimace un brin dégoutée. Il respectait tous les animaux, que l’on s’entende, il n’était pas végétarien par hasard … Mais pour certaines espèces, il les préféraient à distance raisonnable de sa personne. « Même si Caelan le croise, il devrait s’en sortir. Pas de quoi paniquer. » Sans doute (un peu) piqué au vif par les sous-entendus, l’inspecteur avait fini par grommeler « J’panique pas. » et fait un pas de côté pour s’éloigner du porc-épique avant de reporter son regard et la majeure partie de son attention sur Charlie « Mais c'est pour ça que je préfère la navigation à la randonnée. » Inutile de dire qu’il était aussi bien plus adroit avec un sextant qu’avec une carte topographique.

Mais il était précisément là pour ça : acquérir des connaissances dans des domaines qu’il ne maitrisait pas déjà, aussi une fois à distance raisonnable de leur intrus à pics, l’une avait agité sa carte et l’autre brandis sa boussole comme pour tenter de se recentrer sur leur mission première. « T’as jamais fait les scouts à tout hasard ? Je vais inscrire mon filleul chez les scouts, il me revaudra ça plus tard. » L'œil s’attardant d’abord quelques instants sur la carte, Anwar avait répondu d’un ton amusé mais sans relever les yeux « Attends peut-être qu’il sache marcher avant, hm ? » Du peu qu’elle avait jusque-là mentionné le filleul en question, elle avait encore un peu de marge avant de lui proposer autre chose que des balades en poussette et des excursions au parc pour découvrir les joies de la balançoire et du toboggan. « Et c’était les Punjab Boy Scouts, si tu veux tout savoir. » Alors oui – la réponse était oui. « Mais t’emballe pas, j’ai fait qu’un été et j’avais six ans, j’crois pas y avoir appris autre chose que lacer mes chaussures et ne pas toucher les plantes que je connais pas. » Une leçon qu’il n’avait même pas été capable de porter jusqu’à l’âge adulte, sa mésaventure avec la maîtresse d’école dans l’un des ateliers précédents lui ayant laissé les mains sèches et irritées de s’être frottées n’importe où sans méfiance élémentaire. « Remarque, qui a besoin d’avoir fait les scouts après avoir fait l’école de police ? On sait peut-être pas repérer le Nord grâce à la mousse sur les cailloux, mais on sait crocheter une serrure et réassembler un Glock 22 en moins d’une minute. » Marquant une pause il avait néanmoins conclu « Bon c’est peut-être pas les skills à mettre en avant si tu vises le titre de Marraine de l’année, cela dit. » A moins que son filleul ne soit rien de moins que le fils du premier ministre australien, auquel cas être une marraine-garde-du-corps était un atout non négligeable.

Faisant de leur mieux pour décoder la carte et s’aider de la boussole pour savoir dans quel sens la lire, ils avaient fini par convenir d’une direction ayant l’avantage de ne pas les faire s’éloigner du sentier, limitant les possibilités de rencontres avec d’autres animaux qui n’apprécieraient pas d’être dérangés. Très vite, il était néanmoins apparu que couper à travers la végétation leur permettrait de rejoindre plus rapidement un cours d’eau qui, en plus de leur faire un bon point de repère, leur ferait rattraper une partie du temps perdu à tergiverser. « Là, écoute – » Il fallait tendre un peu l’oreille, mais au milieu du vent dans les feuilles un bruit d’eau devenait de plus en plus distinct, et leur confirmait qu’ils étaient dans la bonne direction. Accélérant un peu le pas, désormais acquis à la certitude qu’ils n’avaient pas lu la carte de travers, ils étaient finalement arrivés jusqu’à ce qui, contre toute attente, tenait plus de la rivière que du petit ruisseau … Autrement dit, avec bien plus de courant et de fond qu’escompté au départ, et donc à franchir à leurs risques et périls. « Tu penses qu’on peut quand même traverser ? » S’ils en croyaient la carte, leur point d’arrivée se situait bien de l’autre côté du lit de la rivière … Restait simplement à savoir quel niveau de risque ils étaient prêts à prendre pour franchir le cours d’eau.

Citation :

WIN – deux ou trois minutes de marche supplémentaires leurs permettent finalement de trouver un tronc d’arbre dont la surface usée ne laisse aucun doute quant au fait qu’il sert de pont à tous les randonneurs depuis des lustres. Aucun danger à se joindre à la longue liste de ceux qui l’ont un jour emprunté en somme.

SO CLOSE – deux ou trois minutes de marche supplémentaires leurs permettent finalement de trouver un tronc d’arbre à l’apparence un peu triste, mais ayant le mérite de s’étendre jusqu’à l’autre rive pour leur permettre de traverser … A condition d’avoir un minimum de sens de l’équilibre. Qui aurait cru que s’essayer à la poutre pendant les cours de gymnastique à l’école pourrait un jour leur servir ?

FAIL – même en longeant le cours d’eau durant plusieurs minutes, rien ne semble avoir été fait pour leur faciliter la tâche et les aider à traverser. Il allait falloir mouiller la chemise (et même tout le reste) et surtout prier pour qu’aucun crocodile ou autre animal du même acabit n’ait décidé que ce territoire lui appartenait.

« Attends peut-être qu’il sache marcher avant, hm ? »
« Il fera fureur auprès des vieilles dames quand il vendra ses tickets de tombola. »

Certes, certes elle attendra un petit peu avant d’embarquer Sasha dans ses grandes idées, mais elle a quand même à coeur de faire tous les bons choix de vie pour lui. Et qu’il la remercie plus tard. « Et c’était les Punjab Boy Scouts, si tu veux tout savoir. » Ce n’est pas particulièrement la mention du nom qui la fait sourire à ce point, mais bel et bien le fait qu’un mini Anwar se soit aventuré dans les méandres des scouts - il y a fort, fort longtemps. « Mais t’emballe pas, j’ai fait qu’un été et j’avais six ans, j’crois pas y avoir appris autre chose que lacer mes chaussures et ne pas toucher les plantes que je connais pas. » La seconde mention lui semble un peu abrupte et elle ne sait pas quoi en penser, si bien qu’elle décide tout simplement de ne pas rebondir dessus et ainsi laisser les histoires de pantalons là où elles se trouvent. « Au moins tu ne risques pas de te blesser parce que tu as marché sur ton lacet. » Et au point où elles en sont, elle prend les bonnes nouvelles là où elle peut bien en trouver. Celle-ci par exemple n’est pas si pire qu’on pourrait le croire, même si leur but premier n’est autre que l’orientation dans une forêt pas très accueillante - pour ne pas dire hostile. Rien que leur formation en école de police ne devrait - théoriquement - effrayer, comme le souligne à son tour Anwar alors qu’elle pose cet éternel même regard fier sur lui. Il est ce qu’il est (comprendre: parfois pas facile à vivre), mais elle n’aurait voulu d’un autre coéquipier pour rien au monde.

« Là, écoute – » L’eau se fait entendre, parfaitement salvatrice pour l’ouïe de deux personnes quasiment perdues malgré la carte en leur possession. « Tu penses qu’on peut quand même traverser ? » Elle jette un coup d’oeil à la rivière face à eux puis à la carte sous ses yeux - comme si elle avait changé entre temps - avant de marquer la négation de ses mouvements de tête. Ils ne peuvent pas traverser tout droit comme si de rien n’était, du moins. « On peut remonter le lit. » Et ils aviseront ensuite, quitte peut-être à long la rivière en suivant son flot ensuite. Ses paroles ne prennent plus en compte toutes les minutes passées à discuter mais elle préfère encore longer la rivière plutôt que de courir à une mort certaine, tout ça pour un stupide atelier de survie. « T’as appris l’équilibre chez les Punjab Boy Scouts ? » Elle demande après avoir marché à peine quelques minutes, désormais les bras croisés et la moue dubitative face au tronc d’arbre faisant office de pont de fortune. Elle ne rigole qu’à moitié, en réalité, parce qu’elle tient à s’assurer qu’il puisse traverser la rivière sans trop de mal. « Je vais passer en première. » Parce qu’elle est plus légère, alors elle se permet au point de passer avant lui pour tester la solidité du rondin de bois. Ainsi, alors qu’elle avance en mettant un pied après l’autre, elle prie tous les saints pour que ce fichu bout de bois ne décide pas soudainement de couler. « Tu sais quoi ? La prochaine fois je vais sauter de joie quand on va nous annoncer une journée de formation. » C’est décidé: elle déteste ce stage de survie et toutes les incertitudes allant avec.

« Donne moi la carte. » Pas qu’elle pense qu’il va tomber, mais disons simplement qu’il vaut mieux prévenir que guérir.

WIN - La carte est safe, Annie l’est aussi (normalement )
SO CLOSE - Un coup de vent leur fait sacrément peur mais la carte s’envole simplement un peu plus loin sur le rondin. Elle est sale, mais toujours utilisable.
FAIL - Glou glou glou fait la carte tombée à l’eau.