Itziar n'avait jamais eu un quelconque attrait pour la survie. Pourtant, elle s'était bien inscrite à cette activité de son plein gré. Sur un coup de tête. L'impulsivité avait pris le dessus. Ça lui avait paru être une bonne idée. Le moyen de se changer les idées, d'oublier que les choses avec Lara n'étaient pas réglées, que la bataille juridique n'était pas terminée et que son avenir au Paradise City était plus qu'incertain. La survie lui était donc apparue comme l'idée du siècle. Sait on jamais, si un jour, elle avait besoin de disparaître dans la nature, se faire oublier du monde, il fallait au moins qu'elle parvienne à survivre plutôt que de s'éteindre dans une mort longue et douloureuse. La faune et la flore de l'Australie n'étaient pas réputées comme étant les plus clémentes, ni comme étant celles pardonnant les mésaventures. Les espèces létales étaient nombreuses, un accident était vite arrivé. Elle avait sélectionné quelques activités qui l'intéressaient. L'orientation avait été celle qu'elle avait choisi en premier. Celle qui lui avait semblé être la plus simple. Elle avait l'habitude de se balader dans la nature. Estimait également avoir un bon sens de l'orientation … quand elle avait son téléphone en main, mais un bon sens de l'orientation tout de même. Ca ne lui paraissait pas sorcier et elle partait plutôt confiante. Un peu trop, peut-être. Elle ne s'inquiète pas particulièrement quand ils les font tourner et re-tourner avant d'atteindre leur destination, qui sera leur point de départ. Il fallait les désorienter, sinon, ce serait trop facile. Une fois de plus, rien de sorcier. Elle ne s'inquiète pas non plus quand ils leur distribuent à chacun une boussole et une carte. Les seules indications étant inscrites sur cette dernière étant leurs points de départ et d'arrivée. Là encore, elle reste confiante. Tout autant que lorsqu'elle découvre celui qui sera son partenaire pour cette initiation. Il n'a pas l'air d'être le plus aventurier de tous, mais elle sait qu'il ne faut jamais se fier aux apparences, peut-être que ce type a été scout dans sa jeunesse et s'avère être un pro de l'orientation. Alors, elle écoute les explications d'une oreille distraite. Inspecte sa boussole et sa carte, se disant que si ces deux outils étaient l'équivalent de leur GPS à l'époque, ça ne pouvait pas être plus compliqué que cela. “Ok, maintenant pour le côté pratique de cette activité. Normalement, en fonction de votre forme physique, vous devriez mettre environ deux heures pour arriver à destination. Si dans trois heures, vous n'êtes toujours pas là, c'est que vous êtes probablement dans une direction opposée et vous vous éloignez dans ce cas, merci d'utiliser le téléphone satellite dans la trousse de secours, on viendra vous chercher. Ca n'est jamais arrivé, mais quand même.” Indique l'organisateur. Peut-être que ça en inquiétait quelques-uns, mais pas Itziar, qui avait entendu les termes ‘forme physique' et en avait déduit que c'était finalement tout ce qui comptait. Elle était sportive, elle était en forme, il suffisait de tenir la boussole dans le bon sens et le tour serait joué. “Tu penses qu'on peut le faire en moins de deux heures ? Suffit de marcher dans la bonne direction non ?” demande-t-elle à son partenaire avant de reporter une dernière fois son attention sur l'organisateur. “Et ce sera tout pour moi. Tout le monde a bien compris comment se servir de la boussole et de la carte ensemble ? C'est maintenant ou jamais si vous avez des questions ?” Demande-t-il.

Lancer de dés:

@Itziar Cortés de Aguilar

“Si dans trois heures, vous n'êtes toujours pas là, c'est que vous êtes probablement dans une direction opposée et vous vous éloignez dans ce cas, merci d'utiliser le téléphone satellite dans la trousse de secours, on viendra vous chercher. Ca n'est jamais arrivé, mais quand même.” Ca n’était jamais arrivé parce qu’ils n’avaient jamais eu affaire à lui, songea-t-il. Mais Jonah se sous-estimait sans doute un peu. S’il était une catastrophe ambulante dans tout ce qui concernait les stages manuels, il demeurait un habitué de l’urbex, et il pensait que toutes ces heures passées à crapahuter dans des lieux abandonnés de nuit allaient enfin lui conférer un petit avantage. “Tu penses qu'on peut le faire en moins de deux heures ? Suffit de marcher dans la bonne direction non ? -Euh… Ouais, pt’être.” Quelle éloquence. Cela ne faisait que traduire son profond manque de confiance, autant en lui-même que dans le matériel qui lui était confié. Comment une simple aiguille aimantée pouvait être la clé de leur trajet dans cet environnement aussi sauvage que déconcertant ? Est-ce que cette carte était bien à l’échelle ? “Et ce sera tout pour moi. Tout le monde a bien compris comment se servir de la boussole et de la carte ensemble ? C'est maintenant ou jamais si vous avez des questions ?” Fletcher avait retenu une chose de sa scolarité : poser des questions donnait l’air stupide et n’engendrait que des rires ou des yeux levés au ciel. Il avait donc pris l’habitude de se taire et de se débrouiller. Si personne ne s’était jamais perdu auparavant, c’est que le parcours ne pouvait pas être si compliqué que ça, n’est-ce pas ?

Il jetait des regards inquiets autour de lui, comme s'il s'attendait à ce que les arbres se déplacent subitement pour le piéger dans un labyrinthe végétal ou à une conspiration de toutes les fourmis du bush pour faire bouger le paysage sur leur dos. Si son imagination lui disait que c’était possible, alors ça l'était. Itziar n’était visiblement pas plus née avec un GPS interne que lui. Jonah prit son air le plus sérieux et se racla le fond de la gorge, comme si cela allait lui donner un soudain boost de confiance. “Bon, les bases… Le nord, où il est le nord…” Le jeune homme vérifia une demi-douzaine de fois qu’il tenait la boussole dans le bon sens. L’aiguille pointait vers sa gauche. Jonah regarda dans cette direction, plissant les yeux comme s'il pouvait voir une pancarte indiquant "Nord". “Là-bas.” Genre il en savait quelque chose.

Allez, il était temps de faire le fameux premier pas. Avançant lentement mais sûrement à travers les buissons et les formations rocheuses, Jonah essayait d'imiter les gestes plein d'assurance de leurs instructeurs un peu plus tôt, tout en priant pour ne pas trébucher sur un kangourou ou se perdre dans une tanière de wombats. L'air était rempli du bourdonnement des insectes qu’il s'efforçait de chasser énergiquement du dos de la main. Tout le groupe s’était suivi pendant un temps, mais au bout de quelques mètres, certains décidèrent qu’il était temps de tourner vers l’Ouest pour rester sur le bon chemin. “Tu crois qu’on devrait les suivre ?” demanda Jonah à Itziar.

Win : Le doute de Jonah se dissipe, ils sont dans la bonne direction, c’est sûr.
So close : Le temps de réfléchir, l’autre groupe a disparu hors de leur vue et même si le duo décidait de les suivre ils ne parviendraient pas à les retrouver.
Fail : En terminant de poser sa question, un moucheron décide d’élire domicile au fond de la gorge de Jonah qui s’étrangle dans une quinte de toux

A première vue, elle n'est pas forcément convaincue que son partenaire de galère soit capable de l'aiguiller sur la manière de se servir de sa boussole. Peut-être qu'elle aurait dû lever la main pour interpeller l'instructeur. Elle aurait eu l'air un peu bête, car franchement, c'était la base de l'atelier. Comment espérait-elle s'en sortir si elle n'était pas capable de trouver les quatre points cardinaux à l'aide de cet objet ancestral ? Mais au moins, elle aurait pu commencer à se diriger. Elle a loupé sa chance, cela dit. Elle n'a pas réagi assez vite, alors, elle observe Jonah. Elle tourne sa boussole quand il tourne sa boussole. Elle voit bien qu'il n'est pas sûr, mais si leur deux boussoles sont dans le même sens, elle pourra au minimum vérifier qu'ils suivent le point qu'ils ont fixé. “T'es sûr que c'est par là ?” Lui demande-t-elle. Elle n'a pas vraiment compris sur quoi il se basait pour déclarer que le nord était dans la direction qu'il avait repérée. Elle jette un œil à sa propre boussole, la dirige dans la direction du nord indiqué par le jeune homme et semble comprendre. Elle remarque que l'aiguille s'aligne avec le N gravé sur l'objet alors que lorsqu'elle se tourne, elle s'en éloigne. Si elle se retourne de 180°, l'aiguille s'aligne sur le S. C'est donc ça le secret. C'est comme cela qu'ils vont être capable de rester sur le bon chemin. “J'ai compris ! Et je crois que t'as raison en plus. Ça a l'air d'être le nord.” Qu'elle annonce fièrement. Tournant sur elle-même pour confirmer sa théorie. Qui en soit n'est pas une théorie, mais bien ce pourquoi les boussoles ont été créées. Finalement, cette activité commence bien, elle est confiante quand elle suit Jonah et commence à marcher dans ce qu'ils ont estimé être la bonne direction. Elle a l'impression d'avoir fait le plus compliqué. Maintenant, il ne suffisait que de se reporter à la carte dès qu'il y aurait de potentiels croisements, vérifier qu'il marchait bien tout droit à l'aide de la boussole et le tour serait joué. Aussi simple que cela, non ? D'autant plus quand ils pouvaient encore voir d'autres participants, seulement quelques mètres devant eux. Cela confirmait qu'ils étaient sur le bon chemin car les probabilités qu'ils suivent tous le même mauvais chemin étaient sans doute très faibles. Pourtant, fallait-il réellement continuer de les suivre les yeux fermés ? “J'sais pas. Tu penses qu'ils savent vraiment ce qu'ils font ? Si ça se trouve, ils pensent aller dans le bon sens, mais ne savent pas se servir de la carte ou de la boussole.” Elle refusait de penser qu'elle avait été une des seules à galèrer. Elle était blonde, mais elle n'était pas du genre à satisfaire les stéréotypes. “Tu veux pas qu'on regarde la carte avant ? Histoire qu'on les suivent pas à l'ouest si …” Elle n'a pas le temps de finir sa phrase, Jonah lui fait peur, malgré lui. Elle sursaute, en lache à la fois sa boussole et sa carte en essayant de chasser de la main, un insecte invisible. “JONAAAAH !!” Qu'elle lance en reproche. C'est gratuit. Il ne le mérite pas, ce n'était pas comme s'il avait volontairement avalé quelque chose dans le but de s'étouffer. “Sache que si tu meurs, je compte pas traîner ton corps jusqu'à l'arrivée, donc, j'sais pas, avale correctement, ou ferme la bouche et respire par le nez.” Totalement sa faute, c'était sûr. La vérité, c'était qu'elle n'aimait pas les insectes, qu'il venait de les faire s'arrêter au milieu d'une horde de moustiques et qu'elle se voyait déjà partir en courant et en panique s'il venait à s'écrouler. “C'est bon ? Tu vas survivre pour cette fois ?” Demande-t-elle en se baissant pour ramasser ce qu'elle venait de faire tomber. Serrant les dents en voyant la boussole.

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Il entendait déjà l’instructeur rire et déclarer que les mouches étaient pleines de protéines lorsqu’ils lui raconteront sa mésaventure une fois arrivés à destination. Jonah avait l’habitude de se couvrir de ridicule, si bien qu’il n’en avait plus vraiment honte. Il s’amuserait à déballer l’anecdote lui-même, pour sûr. Il vaut mieux rire de soi-même en premier, avant que quelqu’un d’autre n’ait le loisir de le faire à ses dépens. Mais ils n’étaient pas arrivés, loin de là, et en attendant que l’affaire ne soit plus qu’un souvenir amusant, c’était encore un court moment de panique. “JONAAAAH !!” réprimandait Itziar qui n’avait pas su contenir un sursaut de trente centimètres au-dessus du sol dès le premier toussotement. Jonah, lui, était bien trop occupé à se débattre entre sa volonté de cracher la bestiole bien logée au fond de sa gorge, et sa résignation à l’idée de devoir en avaler le cadavre s’il voulait retrouver une respiration normale. Il déglutit finalement. Berk. “Sache que si tu meurs, je compte pas traîner ton corps jusqu'à l'arrivée, donc, j'sais pas, avale correctement, ou ferme la bouche et respire par le nez. -Oh, ouais, bien vu.” qu’il répondit sarcastiquement en levant le pouce en l’air, la voix éraillée par la toux qui avait asséché sa bouche. Mains sur les genoux, le jeune homme se tenait penché en avant pour reprendre son souffle. “C'est bon ? Tu vas survivre pour cette fois ? -Moi oui, la mouche, pas trop.” Il aurait bien proposé une minute de silence pour l’insecte, mais son binôme ne lui apparaissait pas comme quelqu’un pouvant se montrer réceptif à pareille tentative d’humour. Il se frotta le cou en toussant légèrement, récupéra doucement ses esprits pendant qu’Itziar récupérait sa boussole et sa carte tombées par terre dans la panique. Jonah observa autour d’eux ; désormais, le reste du groupe s’était bien éloigné et la question concernant leur bonne lecture du chemin demeurait entière. “Allez autant continuer dans la direction qu’on empruntait. On pourra toujours corriger le tir plus tard.” Enfin, il le croyait.

Après quelques minutes de marche, ils arrivèrent à un croisement qui ne figurait pas sur la carte.

Win : Par terre, Jonah repère l’emballage de la barre de céréales qu’il avait engloutie sur le chemin aller. Pas très écolo de sa part, mais au moins, ils savaient dans quelle direction continuer.
So close : “Le droit chemin c’est la gauche” déclara Jonah, mais un adage qui fonctionnait quasiment à tous les coups dans les jeux vidéo n’était pas forcément vrai IRL…
Fail : Si Jonah tenait sa carte à l’endroit, il réaliserait que le croisement existait bel et bien.

La réaction était un peu démesurée. Elle avait été surprise et s'était laissée emporter par la panique. Elle n'était pas forcément des plus rassurées dans cette nature hostile. Il ne s'agissait que d'une mouche, mais il aurait pu s'agir d'un insecte un peu plus dangereux. Elle ne sait pas vraiment comment elle aurait réagi si ça avait été le cas. Encore moins si Jonah n'avait pas réussi à reprendre son souffle. Elle n'avait pas de réflexe quand il s'agissait d'agir en cas de situation médicale. Elle n'était donc pas prête à voir son partenaire s'effondrer alors qu'ils n'avaient même pas fait un tiers du parcours. “La mouche, c'pas plus mal, ça en fait une de moins et toi t'as eu une petite dose de protéines.” De quoi lui donner un peu plus d'énergie pour cette activité. Au cas où il en manquerait. Certes, pas l'encas le plus goûtu, mais bon, ce qui était fait était fait. Itziar, quant à elle, avait ramassé ses affaires qu'elle avait laissées échapper quand elle avait fait un peu, surprise par la quinte de tout de Jonah. Ils pouvaient donc se remettre à marcher et continuer leur chemin puisqu'à par la mouche, aucun mort n'était à déplorer. “C'est le mieux à faire. Au moins jusqu'au prochain croisement, ou point qu'on pourrait facilement identifier sur la carte.” Car ils avaient commencé dans la bonne direction, avaient marché tout droit et n'avaient pas marché si longtemps que ça. Ils n'avaient pas eu le temps de s'éloigner et n'avaient pas eu à bifurquer puisque le chemin ne leur en avait pas donné la possibilité jusqu'à présent. Alors, ils continuent, quelques minutes, pas d'autres participants en vue. Leur chance de suivre la trace d'un binôme s'était évaporée aussi vite qu'elle était venue, mais ce n'était pas grave. Ils n'étaient pas moins bons que les autres. D'ailleurs, ils arrivent rapidement à un croisement. Croisement qu'elle n'a pas l'impression de voir sur sa carte, Itziar. Elle va même jeter un œil à celle de Jonah pour s'assurer qu'elle ne se trompe pas. Visiblement, lui non plus ne semble pas avoir ce chemin indiqué. Pourtant, il propose quand même de tourner à gauche. “T'es sûr ?” qu'elle demande. D'un parce qu'elle préférerait trouver le croisement sur la carte avant de se lancer et surtout, parce qu'elle ne connaît pas cet adage qu'il vient de citer. “C'est quand même étrange qu'on voit rien sur la carte. Pourtant on a pas dévié, c'est impossible.” Ajoute-t-elle. Marquant un stop. Elle voulait vérifier. Elle voulait en avoir le cœur net. Perdre du temps dans la mauvaise direction n'avait pas d'intérêt. Alors, elle fait signe à Jonah de tenir la carte ouverte devant lui, pendant qu'elle saisit sa boussole. “Normalement on doit suivre le nord nan ?” demande-t-elle en tentant de s'orienter en combinant les données de la carte avec la boussole.

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@Itziar Cortés de Aguilar

“Du coup on a deux options. Soit on suit le nord de la boussole. Soit on part du principe que c’est à gauche et on verra au prochain croisement. Avec de la chance il sera sur la carte ?” Jonah hocha la tête, essayant de masquer son léger embarras face à la situation. Tous les croisements ne pouvaient pas être absents de la carte, n’est-ce pas ? …n’est-ce pas ? Aussi inquiet qu’Itziar concernant cette incohérence entre leurs outils et le terrain, le jeune homme n’était pas non plus très sûr de lui quant à la décision à prendre. Mais, comme à bon habitude, il préférait rester optimiste et prendre la situation avec humour. « Donc en gros, on suit la boussole et on espère que la carte n'a pas trop bu ! » plaisanta-t-il. C’était forcément la meilleure option. Cette carte n’était sans doute plus à jour, trop ancienne, dessinée soit par des pirates, soit des enfants de primaire. Ce n’était pas eux qui ne savaient pas s’y prendre, pfeuh, pas du tout.

Ils décidèrent donc de tourner à gauche, suivant de nouveau le nord indiqué par la boussole et se remirent en route. Frileux à l’idée d’ouvrir la marche, Jonah laissa Itziar prendre la tête de leur duo, boussole en main. Lui avait abandonné l’idée de parvenir à déchiffrer la carte et préférait faire appel à sa mémoire photographique : scrutant le chemin, il était à la recherche d'indices pour confirmer leur bonne orientation. La forêt les enveloppait, donnant une atmosphère Indiana-Jonesque à leur exploration. Excité et intrigué par l’inconnu, Jonah fredonnait le thème cultissime des aventures de l’archéologue. Siffler était toujours un bon moyen de canaliser sa nervosité. « Tu crois qu'on est entrés dans une zone cartographiquement oubliée ? Une zone inexplorée. On pourrait bientôt tomber sur un trésor caché, t’imagines ! » S’ils pouvaient tomber sur le camp où les instructeurs les attendaient, ça serait déjà un trésor en soi, mais qui ne serait pas tenté par un peu d’argent et d’or ?

Win : Leurs pas les mènent jusqu’à un cours d’eau : ils ne sont donc pas sur le bon chemin, mais s’ils remontent le courant, ils pourraient retrouver des repères.
So close : “Hé, j’ai une idée !” s’exclame Jonah, ce qui n’augure rien de très futé de sa part. “Je pourrais monter à un arbre assez haut et essayer de voir au loin si j’arrive à nous repérer !”
Fail : La marche s’éternise, rien ne paraît familier et, cerise sur le gâteau, un immense trou les empêche d’aller plus loin. Il faudra soit trouver un moyen de le traverser, soit faire le tour.

Suivre la boussole et espérer que ce soit la solution qui les maintiendrait sur le droit chemin. C'était l'une de leurs options. Ça ne voulait pas dire que c'était la bonne pour autant, mais ils ne pouvaient pas rester là. Il fallait qu'ils avancent, quelle que soit la direction dans laquelle ils décideraient d'aller. “C'est l'idée !” Lui répond-elle, pouces en l'air et un sourire un peu exagéré sur les lèvres. “Si ça se trouve c'est juste que ce croisement est pas un chemin principal donc il apparaît pas, avec un peu de chance.” Ajoute-t-elle. Plus pour se convaincre que parce qu'elle croyait réellement ce qu'elle venait de dire. Ca n'avait pas l'air d'un chemin qui aurait été créé par le passage répétés d'êtres humains. Il était plutôt large, bien dégagé et donc, ne devait pas être là par hasard. Cependant, il fallait rationaliser l'absence d'indication sur la carte puisqu'elle n'arrivait pas à mettre le doigt sur le problème pour l'instant. Autant suivre un outil qui lui semblait juste et tourner à gauche, pour suivre le nord indiqué par la boussole. Elle savait que ça pouvait être une erreur. Que la boussole indiquait le nord, mais qu'elle n'indiquait pas le chemin qui les mènerait à l'arrivée. Ce serait beaucoup trop simple. C'était en revanche, un problème pour plus tard. S'ils marchaient vers le nord, ils finiraient sans doute par trouver quelque chose. C'est ce qui la conforte dans son idée. Ainsi, elle n'hésite pas à ouvrir la marche, d'un côté plutôt fière d'avoir réussi à comprendre le fonctionnement de ce petit objet. Elle jette régulièrement des coups d'oeil à l'aiguille, s'assurant que celle-ci pointe toujours dans la direction voulue. “Ca se pourrait non ? Après tout, comment ceux qui ont dessiné les cartes peuvent savoir s'ils ont parcouru tous les chemins qui existent ?" Répond-elle à la remarque de Jonah. Est-ce qu'il y avait des preuves tangibles que tous les chemins avaient été découverts ou étaient-ils en passe de découvrir un nouvel itinéraire les menant vers leur destination ? Ils n'en sauraient rien pendant encore un bon moment, mais la question se posait et paraissait plutôt légitime pour l'espagnole. “Tu ferais quoi toi si on trouvait un trésor ?” demande-t-elle. Il était certes plutôt improbable qu'ils trouvent quoi que ce soit, mais cela ne voulait pas dire qu'ils ne pouvaient pas tenter d'imaginer l'éventualité. Surtout qu'ils sont encore loin du but. Ce qui est sans doute ce qui pousse Jonah à proposer sa dernière idée. “T'as déjà grimper à un arbre auparavant ?” Lui demande-t-elle. “Tu seras capable de redescendre sans te casser le cou ?” Continue-t-elle. Ça lui semblait risqué. D'autant que cela ne garantissait pas qu'il arriverait à reconnaître quoi que ce soit.

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@Itziar Cortés de Aguilar

“Ca se pourrait non ? Après tout, comment ceux qui ont dessiné les cartes peuvent savoir s'ils ont parcouru tous les chemins qui existent ?" Peut-être parce qu’ils étaient au vingt-et-unième siècle et non pirates sur la piste d’un trésor perdu, qu’il existait des satellites pour observer les moindres détails de chaque pays du monde. Mais tout cela relevait d’une réalité trop sérieuse et ennuyante. “Quand on arrivera, on tracera nous-même ce chemin sur la carte, au stylo rouge.” affirma Jonah. C’était mieux de persister à croire que les concepteurs de la carte avaient tort que d’admettre qu’ils étaient en train d’avancer dans le sens inverse depuis plusieurs minutes. “Tu ferais quoi toi si on trouvait un trésor ?” Un unboxing en live sur Twitch fut instantanément sa première idée. Comme quoi, même au milieu du bush, son esprit restait connecté à son précieux ordinateur. “On ferait moitié-moitié, puis je garderais la moitié de ma moitié, et je diviserais le reste entre mes frères et soeurs, et peut-être un musée.” Il lui fallait forcément faire honneur à Indiana Jones dans une hypothèse pareille. “Et toi ?”

Le sentier sur lequel ils marchaient devenait de plus en plus étroit, la végétation s'épaississait autour d'eux. Il était évident que cet endroit n'était pas souvent emprunté, voire jamais. Les branches basses des arbres accrochaient leurs vêtements, et les cailloux secs craquaient sous leurs pas. La seule découverte exceptionnelle qu’ils allaient faire, au point où ils en étaient, c’était celui du chemin le plus paumé d’Australie. Monter à un arbre semblait non seulement super fun, mais aussi nécessaire. “T'as déjà grimpé à un arbre auparavant ? Tu seras capable de redescendre sans te casser le cou ? - Mon dernier arbre doit remonter à une petite dizaine d'années, mais ça doit être comme le vélo !” Non, Jonah, ça n’a rien à voir avec le vélo. “On marche encore cinq minutes et si on trouve pas de croisement ou d’indice qu’on est sur la bonne voie, on cherchera un arbre, ok ?” Jonah acquiesça, son Tarzan intérieur déçu.

Leur décision de suivre la boussole semblait les rassurer un peu, même si l'incertitude planait toujours dans l'air. Ils marchaient depuis un moment maintenant, Itziar en tête, scrutant la boussole avec attention pour s'assurer qu'ils allaient bien vers le nord. Jonah la suivait de près, se demandant s'ils allaient vraiment finir par trouver leur chemin.

Enfin, après quelques minutes supplémentaires, ils trouvèrent un point de repère…

Win : Des traces de pas ! Visiblement, un ou deux autres binômes sont passés par ici. “Hé oh ! Y’a quelqu’un pas loin ?!” hurla Jonah dans l’espoir qu’ils soient encore à proximité : peut-être qu’ils sauront où ils vont, eux.
So close : “Là, ce gros rocher, je le reconnais !” s’exclama le jeune homme en pointant du doigt ce qui avait tout l’air d’un rocher ordinaire. Il lui disait quelque chose parce que la mousse avait comme une forme de, euh, phallus, et que ça l’avait fait rire tout à l’heure.
Fail : c’est le lieu depuis lequel ils sont partis tout à l’heure, ce qui signifie qu’ils ont fait un grand demi-tour : retour à la case départ !