“Si tu le dis.” Ce que dit Archie est vrai, c’est bien connu. “Alors dis-moi, c’est quoi ton idée de fun ?” Le sourire qui tire ses joues est plein de mesquinerie. Ça c’est un sujet intéressant !  “Plus du genre à attacher quelqu’un, non ?” Bien évidemment, il ne prendra pas la peine d’admettre la vérité. Il s’imagine davantage un scénario ou les rôles sont inversés, mais il préfère prétendre être le dominant qu’il est au fond. « Je ne suis jamais allé jusque-là, mais pourquoi pas si tu es intéressée ! » Sa voix est amusée et il semble avoir oublié de jouer les cons pour le moment. « J’imagine mal un scénario dans lequel je rencontre une meuf pour la première fois et je l’attache au lit sans prévenir. » C’est une façon d’admettre qu’il enchaine les coups d’un soir avec de nouvelles personnes à chaque fois. Il ne rappelle jamais ces filles qui lui glissent leur numéro de téléphone dans les poches. « Ceci dit, ça ne faisait pas partie de l’atelier, de créer de la corde avec des racines. » Ils devront attendre un peu s’ils veulent s’amuser.

Bien sûr, la trêve dans la guerre de piques ne s’éternise pas et le naturel revient au galop. Archie trouve encore un moyen d’accuser Birdie pour leur nouvelle situation délicate, alors qu’ils ne peuvent même pas apercevoir la rivière qui est pourtant dessinée en encre noire sur la carte. “Je te la fouterai bien dans le derrière.” Ouch, ça doit être douloureux. “Ton aura de merde me déstabilise. Prends pas tes rêves pour des réalités.” « Mais ça te plaîîîîît ! » Elle finira par admettre que sa compagnie de merde est divertissante. Peut-être même qu’elle lui donnera son numéro, à la fin. C’est toujours comme ça que ça se termine.

La carte a été retournée, le nouveau chemin emprunté, et les voilà à observer le cours d’eau qui cascade à cinq-cents mètres plus bas. Ce n’était pas prévu. Mais à la fin, rien n’est vraiment prévu dans cet atelier. Ils enchaînent les échecs. “Avec la fourchette ?” « Que tu la tiennes dans le bon sens ou pas. » Mais il lui conseillera de la laver avant de l’utiliser, vu qu’elle a terminé dans son cul plus tôt. Après avoir cherché un moyen sûr de descendre la montagne, c’est à Archie de s’élancer le premier dans la pente. Il manque à plusieurs reprises de ses casser les os et bien évidemment ce n’est jamais de sa faute. “J’espère que c’est à toi que tu parles.” Il n’a pas la prétention de se parler ainsi à voix haute. “Allez, relève toi, princesse, on va pas y passer la journée.” Il grogne, n’appréciant pas de se faire ainsi surnommer, puis qu’il est un homme, un VrAi HomMe. « On aurait déjà terminé si tu n’avais pas commis cinquante erreurs. » Toujours renvoyer le blâme. C’est dans sa nature de chercher des coupables.

Enfin en bas, il se rend compte que sa gorge est terriblement sèche. Ça tombe bien, c’est le moment de faire bouillir de l’eau. La rivière leur lèche enfin les orteils. “On va pouvoir mettre en pratique la théorie. T’as suivi la théorie ?” Il pouffe de rire. « Je crois que je n’ai pas besoin de suivre une théorie quelconque pour faire un feu. » Oui, bon. Il se rendra bien compte qu’il ne possède pas les connaissances divines et qu’il aurait mieux fait d’écouter cette partie-là. “Il va falloir trouver un abri.” Non, pas question. Ils ont déjà perdu assez de temps. « Mais non, ce n’est qu’un petit nuage qui va passer. »

WIN : Ce n’est effectivement qu’un petit nuage qui passe en quelques minutes. Le soleil revient leur fouetter le dos et les joues. « Va chercher des brindilles. » Il ordonne tandis qu’il place des rochers en petit cercle pour faire une base à leur feu.

CLOSE : Ce n’est pas qu’un petit nuage. À peine trente secondes plus tard, le ciel se met à pleurer sur leur tête. « Manquait plus que ça ! » Archie se plaint en agrippant le poignet de Birdie pour qu’elle le suive jusque sous un arbre à la ramure étanche. L’averse persiste, ne les lâche pas. « Action ou vérité ? » Il bredouille du bout des lèvres en lorgnant la jeune femme. Ils doivent bien se divertir autrement.

LOSE : La foudre les happe et ils meurent, rip. :(  

« Je ne suis jamais allé jusque-là, mais pourquoi pas si tu es intéressée ! » Ah, donc pas aussi dévergondé que tu l’aurais pensé. Dommage, ça aurait fait un sacré contraste avec le personnage que tu es en train d’établir dans ta petite cabosse. « J’imagine mal un scénario dans lequel je rencontre une meuf pour la première fois et je l’attache au lit sans prévenir. » Ca, c’est parce que tu m’as pas connu avant, tu penses avec un léger sourire. Cependant, vu le caractère qui semble transpirer d’Archie, tu ne préfères pas formuler ça à voix haute. Et puis, honnêtement, au bout de dix minutes, tu ne ferais pas confiance à un type pareil pour qu’il t’attache - ou plutôt, qu’il te détache. « Ceci dit, ça ne faisait pas partie de l’atelier, de créer de la corde avec des racines. » “C’est vrai mais ça, j’ai appris à le faire.” Avec la création d’abris notamment. C’est utile de transformer des racines et brindilles en corde plus ou moins solide. « Mais ça te plaîîîîît ! » Ohmygod. Insupportable petite chose que tu préfères ignorer.

Pour deux minutes car malheureusement, vous devez toujours travailler ensemble pour tenter de mener à bien cette quête. « Que tu la tiennes dans le bon sens ou pas. » Tu joues des sourcils avec un petit sourire de coin. “J’en salive d’avance.” T’es clairement ironique, ça ne surprendra personne. « On aurait déjà terminé si tu n’avais pas commis cinquante erreurs. » “Attends, la cinquante et une n’est pas encore arrivée. Ca serait bien trop ennuyant si tout fonctionne trop bien.” Tu ne cherches même pas à te dédouaner car, contrairement à ton partenaire du moment, tu avoues à demi-mots que oui, tu merdes. Mais vous êtes là pour apprendre et sérieusement, ça serait à en crever d’ennuyer si les imprévus n’arrivaient pas.

« Je crois que je n’ai pas besoin de suivre une théorie quelconque pour faire un feu. » Tu ricanes légèrement. “Hâte de voir toute cette virilité à l’oeuvre alors.” Tu te moques clairement de lui car t’as eu de la chance une fois ou deux pour faire un feu mais les précédents ateliers t’ont prouvé que ce n’était pas si facile qu’Archie a l’air de le penser. « Mais non, ce n’est qu’un petit nuage qui va passer. » Un petit orage, hein. « Manquait plus que ça ! » “J’ai été Miss Météo, je sais ce que je dis!” Que tu dis en tapant presque du pied par terre avant d’être tiré par le jeune homme sous un arbre.

« Action ou vérité ? » Tu le regardes en clignant des yeux deux fois avant d’éclater de rire. “Action ou vérité ? Je m’attendais pas à ça.” Vraiment pas. T’espères qu’il ne va pas faire de l’orage car être sous un arbre avec de l’orage, c’est pas fun.

Win : Tu passes tes doigts sous les lanières de ton sac à dos en tirant dessus tout en débutant uen valse de mille pas dans la zone plus ou moins sèche. “Mmmmmh… Vérité.” Autant passer le temps comme vous pouvez.

So close : Tu passes tes doigts sous les lanières de ton sac à dos en tirant dessus tout en débutant uen valse de mille pas dans la zone plus ou moins sèche. “Mmh, je sens que je vais le regretter mais va pour action.” Autant passer le temps comme vous pouvez.

Fail : Un orage se fait entendre au loin. “Il faut qu’on bouge. Je reste pas sous un arbre avec de l’orage, nope.”

“C’est vrai mais ça, j’ai appris à le faire.”  Les signes sont compliqués à attraper. Dans un autre contexte, Archie n’aurait aucun mal à déterminer s’il se fait tendre des perches ou pas mais, en pleine nature, dans son habit le plus ordinaire et sans aucune goutte d’alcool dans le sang, il peine à savoir si Birdie se moque de lui ou si elle a vraiment envie de fabriquer des cordes pour agrémenter l’activité autrement ennuyante. Il la lorgne, pensif, la commissure de ses lèvres retroussées, jette un regard de bas en haut de son corps, s’attardant à ses jambes, puis finit par secouer la tête en haussant les épaules : « Et tu me dis ça parce que...? » Plutôt chercher des éclaircissements pour ne pas se prendre un vent monumental. Archie n’apprécie pas de se faire dire non, encore moins de se faire tirer les ficelles. La plupart du temps, il décide. Birdie n’a pas le même caractère que les femmes qu’il convoite dans les bars. Elle sait comment l’insulter et la majorité s’abstient de tels égarements.

L’activité n’avance pas et, pour cause, une lectrice de carte qui ne sait pas lire une carte. C’est lui qui aurait dû mener la marche, qu’Archie pense. Maintenant qu’il est trop tard, il peut seulement la blâmer juste avant de chercher une autre solution. “Attends, la cinquante et une n’est pas encore arrivée. Ca serait bien trop ennuyant si tout fonctionne trop bien.” Il rit faussement en lui tirant sa meilleure grimace. « Et la cinquante-deuxième implique le décès de l’un de nous ? » Si possible, elle, car il n’a pas encore terminé de faire de cette Terre son empire, sans même passer par les douanes et leurs gabelous. Quel comble ce serait de perdre la vie de cette manière. Il ferait les grands titres des journaux alors qu’Archie a toujours préféré parasiter le monde dans l’ombre.

Enfin, la rivière. Il est temps de faire bouillir de l’eau pour la rendre potable. Archie se croit assez futé pour fabriquer son propre feu sans suivre un mode d’emploi. Après tout, selon les films, il suffit de taper des pierres ensemble et de persévérer. Il peut faire les deux sans problème. “Hâte de voir toute cette virilité à l’oeuvre alors.” « Regarde bien le maître et prends exemple sur lui ! » Il s’exclame avec conviction, cherchant à se procurer les meilleurs cailloux. Cependant, il n’a même pas le temps d’en choisir deux que la température se fond en gris. Alors là, faire du feu sous la pluie relèverait du miracle. “J’ai été Miss Météo, je sais ce que je dis!” L’anecdote aurait le mérite de l’amuser s’il n’était pas pressé. « Les présentateurs météos lisent un texte, ce ne sont pas des scientifiques. » Bien obligés de suspendre leurs actions, les deux partenaires se ruent sous les arbres pour éviter la noyade. Le temps ne passera pas bien vite s’ils ne trouvent pas quelque chose à faire pour patienter. L’idée d’Archie est immature, parce qu’ils ne sont plus des adolescents en quête de sensations fortes, mais il la propose tout de même.  “Action ou vérité ? Je m’attendais pas à ça.” Il insiste en la couvrant d’un large sourire insistant. “Mmh, je sens que je vais le regretter mais va pour action.” Son nez se plisse. Il réfléchit, l’arrière de son crâne pos contre le tronc de l’arbre et les yeux rivés vers le feuillage.

WIN : « Va te rouler sous la pluie. » Il accompagne son ordre d’un mouvement de la main, pointant bientôt le tas d’herbe dans lequel il veut la voir se mouiller. « Fallait pas prendre action ! » Il se défend en haussant les épaules.  
CLOSE : Pourquoi ne pas mélanger le jeu avec celui de la bouteille ? Adolescents jusqu’au bout, ou pas du tout. « Embrasse-moi ! » Il sourit en se redressant pour être bien droit, ses cils battant comme les ailes d’un papillon.
LOSE : L’arbre est frappé par la foudre et tous les deux meurent sur le coup. Rip :(

« Et tu me dis ça parce que...? »
“Comme ça. Pour la conversation.”

L’air de rien, un haussement d’épaules et le regard devant elle pour souligner la nature détachée de cette information. Alors que ça pourrait clairement sous-entendre qu’ils pourraient tenter d’en faire pour l’eXpéRieNce ; Birdie ne va cependant pas avouer que le voir attacher l’arrangerait beaucoup, il la ferait beaucoup moins chier en étant pas avec elle.

Cependant, il faut bien avouer que ça serait clairement moins divertissant. Même si les pauvres nerfs de la blonde sont mis à l’épreuve, c’est assez intéressant d’avoir quelqu’un qui semble attirer sa curiosité malgré tout. Il y a des trucs non dits qu’elle aimerait creuser davantage mais sans pour autant pouvoir le faire car elle est DéTachéE et loin d’être la psychologue qu’elle aurait aimé être. « Et la cinquante-deuxième implique le décès de l’un de nous ? » Un large sourire se placarde sur ses lèvres. “Qui sait, la vie est pleine de surprises.” C’est son crédo qui ne la quitte jamais. Mais pour affirmer ses propos, c’est que la jeune femme est certaine que son heure n’est pas encore arrivée - rien n’est moins sûr pour son partenaire de fortune. Jordan serait fier.e d’elle qu’elle soit aussi peu aigrie face à quelqu’un évoquant sa mort potentielle.

« Regarde bien le maître et prends exemple sur lui ! » Mais quel énergumène. “Torse nu j’espère. Histoire d’aller avec le cliché ambulant que tu sembles vouloir être.” C’est ce qu’Archie l’inspire de plus en plus, elle n’y peut rien. Enfin, c’était quelque chose qu’elle avait hâte de voir avant que la nature se rappelle et que la pluie fasse son apparition. « Les présentateurs météos lisent un texte, ce ne sont pas des scientifiques. » Elle fronce des sourcils. “On apprend des choses même en lisant des textes!” Ce qui est vrai. Même si elle a pas mal oublié parce que ça fait longtemps et qu’elle ne regarde ironiquement pas la météo.

Planqués sous un arbre, Birdie est en train de faire les milles pas en regrettant son choix mais en étant aussi curieuse de savoir à quelle sauce elle va être servie - à part, ahem. « Embrasse-moi ! » Non mais. “T’es sérieux ?” La jeune femme éclate d’un nouveau rire en passant sa main sur son visage. “Okay.” Elle s’approche de lui, le petit sourire au coin de la bouche avant de se pencher pour l’embrasser… Sur la joue. Qu’elle lui pince juste après. “Il est content, le grand garçon, il a eu son bisou!” Est-ce qu’elle est en train de se moquer de lui ? Totalement. Elle lâche sa joue avec un sourire satisfait avant de se détourner.

Win : La pluie se calme enfin. “Bon, allez, je veux voir ces muscles en action, moi!” Qu’elle s’exclame en prenant le chemin vers la rivière.

So close : Un orage se fait entendre au loin. “Il faut qu’on bouge. Je reste pas sous un arbre avec de l’orage, nope.”

Fail : La pluie continue à tomber. Ils commencent à être mouillés aussi. “Action ou vérité ?” Autant continuer sur la même longueur d’onde non ?

“Comme ça. Pour la conversation.” Ça n’aide pas. Aussi, Birdie évite tout contact visuel alors il devra peut-être abdiquer. Il ne s’agissait pas d’une invitation et la nature de l’activité restera la même. Il peut dorénavant arrêter de l'appâter en utilisant la technique d'agrainage qu'il a apprise au dernier atelier. Le petit animal ne mord pas à l'hameçon. Retour à la case départ : trouver de l’eau pour survivre. Fuuuuuuun.

Justement, c’est l’heure pour Archie de se prouver meilleur que le monde entier. Cherchant les pierres les plus adaptées (comme s’il savait lesquelles l’étaient…), il rejette la proposition de Birdie d’un signe de la main détaché. Non, il ne retirera pas son t-shirt. Il est un cliché, certes, mais pas à ce niveau-là. Il a toujours été complexé par sa petitesse et il a toujours été l’un des seuls à ne jamais exposer son torse dans son équipe de football ou durant un match de boxe. Aussi, il avait appris à se méfier des autres garçons, qui pourraient devenir des objets de tentation. Il préférait se protéger derrière des vêtements. Le réflexe est resté en lui, quinze ans plus tard. Il se sent bien plus robuste lorsqu’il porte un costume. « Tu devras te contenter de ton imagination cette fois ! » Et il n’a pas le temps de mener sa quête à bien que la pluie s’abat sur leurs têtes sans prévenir. Enfin, non, la jeune femme l’avait prévenu, mais il ne l’avait pas crue. “On apprend des choses même en lisant des textes!”  Elle gagne ce round-là, mais la vengeance d’Archie sera terrible !

Sous la protection des arbres, il ne trouve pas meilleure idée pour passer le temps que de lancer une idée immature. Birdie se prête au jeu mais regrette aussitôt qu’elle apprend quel genre d’action elle doit faire. C’est avec un sourire ravi qu’il l’accueille alors qu’elle s’approche de lui, mais son visage s’affaisse quand les lèvres de la jeune femme se compriment contre sa joue. Il grimace quand ses doigts s’en emparent après. Il ne lute pourtant pas. « Ha. Ha. Ha. » Il abandonne, se frotte le visage lorsqu’elle le relâche enfin. « C’est de l’antijeu. » Il se défend simplement. “Bon, allez, je veux voir ces muscles en action, moi!” Il n’avait même pas remarqué que la pluie avait cessé tellement il se sentait ridicule. Ce n’était pas dans ses habitudes de se faire ainsi infantiliser. La jungle ne colle pas du tout à son teint.

Près de la rivière, dont le courant s’est accéléré, il se remet à la recherche des roches parfaites.

WIN : Il en trouve puis fait une moue en constatant que le sol est complètement trempé. Il ne se ridiculise donc pas en tentant de fabriquer un miracle, il s’adresse plutôt à Birdie : « Je crois que le feu est tombé à l’eau. Ce sera impossible de créer une étincelle dans cette humidité. On devra trouver un endroit sec dans la jungle. On rapportera de l’eau là-bas avec le chaudron. »

CLOSE : Il trouve deux rochers, se met à les frotter ensemble. La concentration est au maximum : il frappe, frappe, frappe encore. Mais rien ne se produit. « Mais putaiiiin… » Les efforts sont en vain. Il est simplement ridicule. Ça ne l'empêche pas de continuer parce qu'il est persistant, Archie.  

LOSE : Il trouve deux rochers, se met à les frotter ensemble. La concentration est au maximum : il frappe, frappe, frappe encore. Mais rien ne se produit. « Mais putaiiiin… » Plutôt trouver une bonne excuse, maintenant : « Le sol est bien trop mouillé. Tu me demandes de faire de la magie, là !! » Encore la faute à Birdie. « C’est comme si je te demandais d’accoucher là, tout de suite, alors que tu n’es même pas enceinte. Pffff. » La comparaison est très valide.  

« Tu devras te contenter de ton imagination cette fois ! » Je porte mes deux mains contre ma poitrine comme s’il vient de me détruire de l’intérieur. “Noooon, tu peux pas me promettre la voie lactée et me donner que la lune!” Le rapport ? Aucun mais j’en rajoute des tonnes et des caisses, j’ai envie de croire que je me mets à son niveau même si y en a pas un pour rattraper l’autre. Archie est agaçant mais il a aussi le mérite d’être distrayant malgré tout alors je rentre dans un jeu un peu flou à mon tour.

Cependant, le flou s’évapore rapidement face à l’action qu’il me défie d’accomplir. Ce n’est pas tant le fait que je sois en couple qui me pousse à embrasser sa joue mais clairement mon envie de le prendre en dérision et de me foutre de lui. J’ai techniquement réussi mon action, je l’ai embrassé, il n’a pas précisé où, c’est de sa faute. Et y’a pas à dire, je suis fière de moi. « Ha. Ha. Ha. C’est de l’antijeu. » Je lève mes mains. “Sois pas mauvais perdant, j’ai réussi mon action.” Inutile qu’il me dise le contraire, le mauvais perdant. Je prends ma victoire malgré tout.

La pluie s’arrête enfin et on se dirige vers la rivière afin qu’Archie puisse faire étalage de son talent pour faire un feu. Je suis sceptique et j’ai très hâte de le voir se foirer. Juste pour lui prouver que c’est pas si simple qu’il a l’air de le penser. Certes, j’ai déjà réussi une fois mais c’était un coup de cul, même moi je le sais. « Mais putaiiiin… » Les bras croisés que je l’observe avec un petit air satisfait de voir qu’il a du mal. « Le sol est bien trop mouillé. Tu me demandes de faire de la magie, là !! » Mon sourire s’agrandit. « C’est comme si je te demandais d’accoucher là, tout de suite, alors que tu n’es même pas enceinte. Pffff. » Mon sourire s’éclipse brièvement avant d’aller lui frapper l’arrière du crâne - je suis debout, il est accroupi, c’est plus facile. “Et je le serai jamais donc ça, ça serait un miracle.” Pourquoi je balance une information si importante à un type qui s’en fout ? Parce que ça me pique, comme réflexion, tout simplement. “C’est pas si facile, hein ? Tu peux l’avouer que t’y arrives pas, c’est pas donné à tout le monde de faire de la magie.” Que j’ajoute en déposant mon sac au sol pour sortir ma gourde. “Je vais aller récolter de l’eau en attendant.” Car le but est de faire de l’eau propre avec l’Aloe Vera, pas vrai ? Je sais même plus à force. En tout cas, j’abandonne mon sac pour aller trois pas plus loin vers le cours d’eau.

“Noooon, tu peux pas me promettre la voie lactée et me donner que la lune!” Il fait claquer sa langue contre son palais en la lorgnant : « Tu t’es mise l’idée en tête, j’ai jamais rien promis ! » Il peut montrer sa virilité autrement. Même, il la montre toujours autrement, en arborant des habits onéreux et des accessoires qui pourraient rembourser le loyer de Birdie. Son torse n’est pas sa mine d’or. C’est… son compte en banque – logique, oui.

En attendant, il n’est pas le seul à se jouer de l’autre car Birdie trouve un moyen injuste de contourner son action. C’est lui qui fait les règles, et voilà qu’elle les contourne comme une hors la loi. “Sois pas mauvais perdant, j’ai réussi mon action.” Il grimace et imite sa voix aigüe en geignant « gni gni gni » puis ils peuvent passer à autre chose. Leurs entractes sont de plus en plus longs et, à ce rythme, ils ne termineront pas l’atelier avant le coucher du soleil. Archie se demande si le guide devra partir à leur recherche s’ils ne donnent pas de signes de vie d’ici là.

La pluie ne joue pas en leur faveur : il est désormais impossible pour Archie de créer des flammèches. Il évacue sa colère en radotant des stupidités mal accueillies par Birdie, qui le corrige en lui tapant l’arrière de la tête. Il grogne, se frotte l’occiput après avoir lâché les roches inutiles. Il en cherche de nouvelles, plus enterrées qui ne seraient pas entrées en contact avec l’eau. “Et je le serai jamais donc ça, ça serait un miracle.” « C’est gentil d’épargner la misère à un gosse. » Qu’il ironise sans la regarder, ne pesant pas le poids de ses paroles. L’idée de fonder une famille ne l’a jamais intéressé alors il ne connait pas les limites du bien et du mal à ce sujet. Il ne pourra jamais se mettre dans la tête d’une personne qui veut agrandir son arbre généalogique. Ainsi, l’empathie ne le connait pas.      

“C’est pas si facile, hein ? Tu peux l’avouer que t’y arrives pas, c’est pas donné à tout le monde de faire de la magie.” « Dans d’autres conditions, on aurait déjà cuit et mangé un lapin. » En référence à son autre atelier qui s’était pas mieux terminé. “Je vais aller récolter de l’eau en attendant.” Il acquiesce en ronchonnant.

WIN : Il trouve des roches parfaites. Le feu prend enfin et Archie ne peut contenir sa joie (et son égo) alors il se redresse et tire la révérence pour obtenir tous les applaudissements du public invisible (et Birdie, qui revient par ici). Seulement, le feu s’éteint à cause de son mouvement trop rapide, de retour à la case zéro. Au moins, il sait que c’est possible. « C’est le vent. » Ah oui, la justification mandatoire.

CLOSE : tu n'as pas vu mon fail.

LOSE : Il trouve des roches parfaites. Mais, cette fois, ce sont les brindilles et les branches qu’ils ont empilé qui se révèlent bien trop humide. Il a beau réussir à créer des étincelles (vraiment ??? wow), aucun feu ne prend. Il se redresse, garde ses pierres au creux de ses paumes et propose : « Retournons dans la jungle. Il devrait bien y avoir un endroit qui n’a pas été arrosé. »  

« Tu t’es mise l’idée en tête, j’ai jamais rien promis ! » Je fais mine qu’il me brise le coeur encore plus avec une main toujours contre ma poitrine. “C’est si vil de ta part! Jamais je ne pourrai m’en remettre.” J’en rajoute tellement mais Archie est le genre de type à soit entrer dans le jeu soit à réagir malgré tout à mes propos. Dans tous les cas, c’est divertissant et au lieu de m’énerver, ce qui ne servirait à rien, autant en profiter.

Même si ça veut dire pas de torse poil, je suis déçue. Mais au moins, il se mange la défaite poignante en tentant de faire son feu comme un paon tout fier ; la réalité le rattrape bien vite. « Gni gni gni » qu’il me rétorque et ça me fait ricaner car on dirait clairement moi. Finalement, on a bien quelques points communs, il semblerait. Ça m'intrigue de plus en plus, on ne va pas se mentir. « C’est gentil d’épargner la misère à un gosse. » C’est une réplique qui en aurait vexée plus d’une mais ce n’est pas franchement mon cas. J’épargne à un gosse quelque chose qui me stresserait énormément, à savoir la parentalité. J’ai du mal avec moi même alors un être dépendant de moi qui plus est régit ma vie selon la sienne, non merci. “Je sais, je suis altruiste comme ça.” Que je rétorque sans broncher davantage.

« Dans d’autres conditions, on aurait déjà cuit et mangé un lapin. » Je grimace. “T’as tué un lapin ? Je te préviens, s’il faut tuer quelque chose, je te laisse faire. Tout seul. Compte pas sur moi.” J’ai bien vu sa réaction tantôt avec le serpent et sa proie. De ce côté-là, je n’ai aucune témérité mais beaucoup d’empathie.

Je finis par aller chercher de l’eau dans ma gourde, non sans claquer un moustique qui pense pouvoir me piquer quelque part. Quand je reviens, je vois de brèves petites étincelles créées par Archie - la persistance paie au moins - mais sans feu qui suit. « Retournons dans la jungle. Il devrait bien y avoir un endroit qui n’a pas été arrosé. » Je ferme la gourde pour la remettre dans mon sac. “A part sous un très gros arbre ou une grotte, je vois pas où ça aurait pu être épargné.” Mais je suis malgré tout ses pas vu que Monsieur veut prendre le lead.

Au bout de quelques minutes, voilà qu’un abri sous la roche se dessine. En son centre, il y a un tas de bois qui a l’air à moitié consumé. “Hey, je crois que quelqu’un a laissé ça, c’est parfait!” Franchement, y aurait pas pu avoir mieux à ce stade. Plus qu’à prier pour qu’Archie réussisse enfin son feu.

“Je sais, je suis altruiste comme ça.” Il bascule la tête pour la lorgner subtilement. Pour l’agacer un peu plus, il ne s’empêche pas d’en rajouter des couches : « Tu imagines, à la fin de cette activité on se rend compte que ça a été le coup de foudre entre toi et moi, et on décide d’être altruiste ensemble et de ne pas avoir d’enfants ensemble et de faire tout ce qu’on veut parce qu’on a aucune responsabilité, et on mourra main dans la main, ensemble, le même jour, sans aucun héritage à préparer parce qu’on aura aucun enfants à rendre jaloux. » Cette idée doit paraître cauchemardesque pour Birdie, mais ça l’amuse de tester les limites à sa patience. Elle l’est bien plus que la majorité ; elle use de sarcasme autant que lui, et aucun coup n’a été porté pour le moment.

De faire craquer la jeune femme n’est pas le but de l’atelier mais Archie doit bien s’amuser autrement puisqu’il n’arrive tout simplement pas à créer de feu. Les roches sont humides et, si ça n’avait pas déjà été le cas, ils auraient déjà de l’eau bouillante. “T’as tué un lapin ? Je te préviens, s’il faut tuer quelque chose, je te laisse faire. Tout seul. Compte pas sur moi.” « On ira demander au serpent de nous recracher le quokka. Il a dû mariner dans son ventre, depuis le temps. La chair sera tendre et juteuse. Je te laisserai la première bouchée. » Ça se mange, un quokka ? Certainement pas. Tant pis.

Nouveau plan : trouver un endroit qui n’a pas été inondé par la flotte. Archie ne pourra pas montrer son génie si les conditions ne sont pas idéales. “A part sous un très gros arbre ou une grotte, je vois pas où ça aurait pu être épargné.” Dans la culotte de Birdie, sûrement. Oula, non, ne dis pas ça à voix haute. « Tu es pessimiste. » Il ronchonne en ouvrant la marche vers la jungle qu’ils venaient pourtant de quitter. Ce n’est pas long avant que la chance (dans la malchance) leur offre un coin parfait où les restes d’une autre équipe résident encore. Se frottant les mains malicieusement, Archie sautille jusqu’au petit tas de bois noirci, met en son centre une petite poignée de foin sec.

WIN : Il frappe ses pierres au-dessus du foin et, après quelques essais, de premières étincelles bondissent. Le feu prend immédiatement et Archie y ajoute des brindilles et branches plus grandes pour l’alimenter. « TU VOIS !!! » Qu’il s’exclame fièrement en se redressant, désignant son feu parfait avec ses deux mains grandes ouvertes. « La magicien Kwanteen reprend du service, disponible pour vos mariages et anniversaires ! » Une petite danse de la victoire est de mise aussi, et tant pis s’il se ridiculise.
CLOSE : Toujours pas. Il finit par rager et à jeter les pierres de l’autre côté de la grotte. Elles se fracassent contre sa paroi et le son réverbère jusqu’en son fond. Un grognement retentit, Archie s’immobilise. Yeux grands comme des soucoupes, il fixe la noirceur. « Y-a… Il… Y… Y-a un truc… » Il s’agit d’un chien sans collier qui sort de l’ombre pour se jeter sur eux. :o :o :o
LOSE : tu connais la chanson, ils meurent, couick. :(