if you fail to plan, you plan to fail

@megan williams

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lieu: premiers secours, bear grylls survival academy.

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« Bien sûr que tu sais faire. » Il n’était en rien persuadé de ça, mais elle avait toujours plus facilement cru en lui qu’il ne savait le faire seul, alors ce n’était pas tant étonnant qu’elle lui dise ça. Mais le courage n’était pas inné chez le jeun italien, et il se montrait qu’en certaines circonstances - qu’il ne connaissait lui même-pas. « Je te rappelle qu’ils ont adapté ça à partir d’une initiation pour les enfants, à la base. » Donc tout courage était relatif dans cette situation, si c’était adapté à des enfants ou à base d’une initiation pour enfant - il se moquait bien de la différence, alors qu’il lui tirait doucement la langue, tel l’entant devenu grand qu’il était désormais.

« T’as lu les compo ? » La surprise était de mise sur les traits du visage de la jeune femme. Il ne s’attendait pas à une telle réaction de sa part - était-ce si suspicieux qu’il soit curieux de la sorte ? « Si c’est parce que toi aussi tu veux tes petits produits tu peux le dire, y’a pleins d’hommes qui en utilisent maintenant. » Alors, il étira un petit sourire plutôt que de laisser un rire amusé s’échapper, parce-qu’il se rendit compte à quel point derrière l’air amusé qu’elle donnait à ses mots, ces derniers étaient bienveillants malgré tout. « Si tu veux qu’on se fasse des soirées masques hydratants et manucures, on peut tu sais. » Pas que c’était là quelque-chose dont il avait particulièrement envie, mais ça ne le dérangerait en rien et il serait même plutôt ravi de partager ce type de moments avec elle. « Mais c’est vraiment par curiosité que je regarde les compo de tes produits. Pour savoir ce que t’utilises quoi. » Simplement parce-qu’il était du type à désirer connaitre ce genre de détails pour les réinjecter plus tard, ailleurs - pouvoir lui dire qu’elle sentait bon le parfum c’était bien, être apte à donner la nuance exacte de la senteur c’était mieux.

« T’es vraiment un enfant. » - » C’est toi l’enfant. »

Ils avaient encore du pain sur la planche, alors il se recentra sur ce qu’ils avaient encore à effectuer. « Au travail alors. » Et il ne s’attendait pas à ce que pour l’encourager à agir de la sorte, Megan lui claque la fesse - même si c’était fait doucement, cela le fit sursauter quelque peu. « Arrête ! » Il releva le regard pour être sur qu’ils n’aient pas été vus, mais le petit sourire malicieux qui faisait en sorte d’étirer ses lèvres le trahissait. « La dernière fois qu’on a fait ça, Auden a été appelé par l’école de Sloan. » Certes, le circonstances n’étaient pas les mêmes, mais pas besoin de se faire rappeler à l’ordre aujourd’hui dans ces conditions non plus. Pas qu’il n’aurait pas désiré profiter de l’occasion pour effectivement jouer à l’enfant, mais disons qu’il n’était pas du genre à désobéir au cadre imposé. Megan le regardait d’ailleurs avec un air quelque peu de réprimande - ce qui agrandit son sourire malgré lui. « C’est pour après avoir pris le soleil. Pas pendant. T’as mis de la crème d’ailleurs ? » Il mordit l’intérieur de sa joue. « Bien sur. » Menteur. « Garde une feuille de côté, je t’en étalerai ce soir dans la tente. » - « Parce-qu’ils nous fournissent des tenues ? Je croyais qu’ils allaient nous laisser dormir à la belle étoile ? » Il ne se plaignait en rien, au contraire: si c’était effectivement le cas, il était le plus heureux des hommes.

« Basilic, là, tu peux te guider à ton nez. » A cette mention, bien sur qu’une certaine petite étincelle se fit voir dans son regard; c’était là une plante qu’il connaissait bien. « Faudrait qu’on en fasse pousser chez nous d’ailleurs. Du basilic. » Il n’était pas bon cuisinier parce-que ce n’était pas dans ses habitudes, mais le basilic faisait partie de ses gênes et de son régime alimentaire depuis des années désormais. « On pourrait en faire un petit bac sur la terrasse. » Seul bémol auquel Damon ne pensait pas en cet instant en proposant une telle idée: le soleil australien n’était pas toujours autant clément que celui de l’Italie avec les plantes.

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Megan Williams & @Damon Williams ☆ crédit/firetfly

« Si tu veux qu’on se fasse des soirées masques hydratants et manucures, on peut tu sais. » J’écarquille les yeux avant d’exploser de rire face à cette déclaration aussi naturelle qu’elle est touchante. Touchante, parce que je doute qu’il me dise ça parce qu’il rêve de ce genre d’activité. Il le fait parce qu’il saisit toute occasion de passer du temps avec moi et de partager des choses ensemble, et je n’ai pas besoin d’expliquer pourquoi ce genre d’attention ne peut que faire fondre une fille comme moi. « Mais c’est vraiment par curiosité que je regarde les compos de tes produits. Pour savoir ce que t’utilises quoi. » Je dépose un baiser sur sa joue, avant d’ajouter. « Si c’est ta façon de me dire que tu as envie qu’on fasse plus de rencards - » Et évidemment, je ne dirais jamais non à ce genre de chose, surtout pas alors que la période est rendue compliquée par tout ce qui a trait à Saül et l’article le concernant. « - on peut aussi aller au cinéma ou au restaurant, t’a pas besoin d’accepter une manucure pour ça. » Mais si c’est ce qu’il veut, alors je lui apprendrai comment faire les plus belles pour qu’il se transforme pour moi en esthéticienne à domicile.

« Arrête ! La dernière fois qu’on a fait ça, Auden a été appelé par l’école de Sloan. »
« Il a été en colère longtemps d’ailleurs ? »

Je ne connais pas réellement le géniteur de Damon. Jusque-là, je n’ai pas eu l’occasion et je doute que lui en ai eu l’envie. Ce que je sais, c’est que beaucoup seraient gêné par ce genre de convocation, encore plus lorsque la personne sur laquelle votre fils prend mauvais exemple dans le domaine est l’autre de vos fils.

« Bien sur. Parce-qu’ils nous fournissent des tentes ? Je croyais qu’ils allaient nous laisser dormir à la belle étoile ? » Cette fois, c’est Damon qui me prend en faute de ne pas avoir bien lu le programme et c’est lui qui a peut-être été plus attentif. « Je sais pas ? Je crois qu’on doit aussi apprendre à construire un abri, dans le programme, mais je sais pas si on va enchaîner et faire ça dès le premier soir. » Peut-être ai-je été trop optimiste en m’attendant à du confort en tente. « Mais je peux aussi te masser le dos à la belle étoile, si y’a que ça et si t’es pas gêné qu’on puisse nous voir. » Je lui fais un clin d’œil, avant de me remettre au travail. Du basilic donc, voilà ce qu’il faut pour continuer la préparation de notre onguent. « Faudrait qu’on en fasse pousser chez nous d’ailleurs. Du basilic. » Chez nous, je ne cesserai jamais d’adorer la sonorité de ce si petit mot. « On pourrait en faire un petit bac sur la terrasse. » - « Ou alors… » Parce qu’une terrasse c’est bien, mais qu’on pourrait voir plus grand si on le voulait, et plus chaleureux que cet appartement dans lequel il s’est passé tant de choses. « On pourrait avoir un jardin, un vrai, si tu veux faire pousser des choses. » Mes joues rosissent légèrement. « Je veux dire, avec une maison. Et on pourrait même faire pousser de la menthe pour les mojito si t’as besoin d’être convaincu. »

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Le rire de Megan à sa proposition ne le vexa en aucun cas, lui étira même un sourire sur ses lèvres. Il le concédait: ce n’était surement pas les paroles qu’elle s'attendait à avoir en retour à ce sujet abordé de la part de son mari. « Si c’est ta façon de me dire que tu as envie qu’on fasse plus de rencards, on peut aussi aller au cinéma ou au restaurant, t’a pas besoin d’accepter une manucure pour ça. » Ce fut comme par effet miroir qu’un sourire se trouva par la suite sur ses lèvres à lui, alors qu’une pointe de tendresse perçait autant dans ce dernier que dans son regard quelque peu brillant. Il accepterait les manucures sans broncher un seul instant, s’il le fallait, ce n’était pas quelque-chose qui lui faisait peur. Mais il était vrai que la proposition de façon générale de Megan ne pouvait être mise de côté, alors: « Tu voudras faire des rancards avec moi, Meg ? Tu voudras qu’on aille au cinéma ? » Peut-être était-ce un peu niais, la façon dont il présentait les choses et le sourire qu’il avait en complément sur les lèvres, mais peu importait: cela lui faisait du bien d'ajouter là un peu de légèreté entre eux, alors que les temps ne l’étaient pas toujours en dehors.

« Il a été en colère longtemps d’ailleurs ? » Il haussa lassement les épaules. « Il m’a remonté les bretelles par messages mais m'en a pas reparlé après, alors je suppose que ça lui ait passé. » Il laissa son regard se porter partout ailleurs un instant plutôt que dans la direction de Megan, pour prononcer les paroles qui vinrent ensuite: « Je crois qu’il était plus en colère de pas comprendre pourquoi on a agi comme ça alors qu’il pensait qu’on était pas vraiment ensemble, que le fait que Sloan ait copié mon comportement. » Ce n’était pas quelque-chose que Damon comprenait, mais c’était l'impression qu’il avait eu en tous cas.

Qu’il parle de dormir à la belle étoile provoqua une certaine surprise dans le regard de sa femme. « Je sais pas ? Je crois qu’on doit aussi apprendre à construire un abri, dans le programme, mais je sais pas si on va enchaîner et faire ça dès le premier soir. » Il plissa le bout du nez. « Je préfère l’option tente, je vais pas mentir. » Construire un abri ou dormir à la belle étoile ne lui donnait pas de bonnes images de la suite de l’aventure, honnêtement; il n’était pas apte à construire le second et il avait peur d’à peu près tout ce qui était vivant pour la première option. « Mais je peux aussi te masser le dos à la belle étoile, si y’a que ça et si t’es pas gêné qu’on puisse nous voir. » Et avec le clin d’oeil qu’elle ajouta là, bien sur que cela tira une expression de surprise amusée sur les traits de Damon. « Ok, je retire ce que j’ai dit: je m’en fous d’où on dormira ce soir. » Parce-qu’apparemment, le programme risquait d’être plaisant dans tous les cas. Et s’ils n’étaient pas supposés utiliser leurs mains pour commencer à préparer la mixture de l’atelier, celles du jeune italien s’amuserait à se poser sur le corps de la blonde plutôt que sur des substances étranges et des plantes qui risquaient de lui faire du mal.

« Ou alors… » Il haussa un sourcil en tournant son regard vers elle. « On pourrait avoir un jardin, un vrai, si tu veux faire pousser des choses. » L’incompréhension se fit présente un instant dans son regard, avant que la réalisation ne prenne le dessus avant même qu’elle ajoute d’autres paroles à la suite. « Je veux dire, avec une maison. Et on pourrait même faire pousser de la menthe pour les mojito si t’as besoin d’être convaincu. » - « Tu voudrais une maison ? A Brisbane ? » Ce n’était même pas tu veux déménager - tant il avait l’habitude que les options se combinent plus qu’elles ne se remplacent, lui qui avait toujours été bercé avec l’idée d’avoir un portefeuille plus grand que les besoins d’un homme. Et parce-qu’il était toujours plus dans les émotions que n’importe quoi d’autre, sans y réfléchir à deux fois, il mit ses mains autour du visage de la jeune femme - pleines de basilic et d’aloe, mais était-ce véritablement une mauvaise combinaison - afin de l’embrasser sans retenue… jusqu’à temps qu’une voix se fit entendre dans leur dos. « C’est un atelier de survie, je vous rappelle. » - « Pardon. » Il s’écarta quelque peu; il retenait son coeur de ne pas exploser dans sa poitrine alors que l’idée lui plaisait trop rapidement à son goût, comme toujours, et que ses joues prenaient feu en miroir de celles de Megan, plus discrètes, prenant des couleurs. « C’est à voir avec le fait que t’étais plus à l’aise chez nous pendant un temps, ou juste t’as envie de plus grand ? » Peut-être que ce type de question était davantage justifié en cet instant, pour le coup. Ou au moins légitimes.

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Megan Williams & @Damon Williams ☆ crédit/firetfly

« Tu voudras faire des rencards avec moi, Meg ? Tu voudras qu’on aille au cinéma ? » - « Je ferai tous les rencards du monde avec toi, Damon. » Cela fait des années que les choses n’ont pas été aussi simples pour moi, que je n’ai pas eu le loisir de me contenter de glisser ma main dans celle de la personne que j’aime, de me balader en public avec lui sans la lâcher et de faire des choses aussi anodines qu’aller au cinéma ensemble. Alors je le dis en le pensant à 100% je ferai avec Damon tout ce qu’il voudra bien faire avec moi, en espérant tomber un jour sur une chose qu’il n’aura jamais faite avec qui que ce soit d’autre, lui aussi.

« Il m’a remonté les bretelles par messages mais m'en a pas reparlé après, alors je suppose que ça lui ait passé. » J’esquisse un sourire aussi gêné qu’amusé au souvenir de ce qu’il s’était passé il y a plusieurs mois, alors que Sloan avait eu la mauvaise idée de reproduire nos jeux avec ses petits camarades de classe. Lorsque Damon m’avait montré le message de son oncle – le designer comme ça restera toujours plus facile – j’aurais rougi jusqu’aux oreilles mais il s’était bien gardé de me dévoiler le reste de la conversation. « Je crois qu’il était plus en colère de pas comprendre pourquoi on a agi comme ça alors qu’il pensait qu’on était pas vraiment ensemble, que le fait que Sloan ait copié mon comportement. » - « En colère ? » Je fronce les sourcils, dérangée sans trop comprendre pourquoi par cette révélation. « Surpris, j’aurais compris sans mal. Mais en colère, pourquoi ? » Me déteste-t-il à ce point ? Comment est-ce possible alors que nous n’avons jamais échangé plus de quelques mots d’affilée ? La nuit qui aurait dû être ma nuit de noce, je l’ai passée à l’hôpital parce qu’il s’était fait tirer dessus le soir de notre mariage : c’est moi qui devrait détester le peintre ou en tout cas ressentir un peu d’amertume.

« Je préfère l’option tente, je vais pas mentir. »
« Ok, je retire ce que j’ai dit: je m’en fous d’où on dormira ce soir. »
« Bein voyons, comme c’est surprenant. »

C’est tout le contraire : sous sa façade de garçon timide, Damon cache un véritable polisson et je suis loin de m’en plaindre. Moi, j’aime tous ce qui permet d’initier des rapprochements physiques de la plus sensuelle des façons. « Tu voudrais une maison ? A Brisbane ? » Je le veux même plus que ma simple allusion faite sur le ton de la discussion peut le laisser deviner. Sans m’obséder, l’idée m’a effleuré l’esprit plus d’une fois ces dernières semaines, voire ces derniers mois, et si je n’en ai pas encore parlé à Damon, ce n’est que parce que l’épisode Constantine nous a tous les deux perturbés. Damon aime l’idée, si j’en crois la façon dont il attrape entre ses doigts pour déposer un baiser sans retenu contre mes lèvres. Un baiser qui goutte le basilic et l’aloe vera, et que j’aurais prolongé sur l’instructeur ne nous avait pas interrompu alors que je venais de poser mes mains sur les hanches de Damon. J’observe l’Italien s’excuser sans rougir et en riant légèrement. « C’est à voir avec le fait que t’étais plus à l’aise chez nous pendant un temps, ou juste t’as envie de plus grand ? » Peut-être, mais pas assez pour en faire la raison principale. « Non, enfin ça joue peut-être un peu inconsciemment, mais je si je m’y sentais vraiment plus du tout en sécurité, je serais pas restée aussi longtemps sans rien dire. » Mes agressions remontent à plus d’un an après tout. « Et c’est pas une question de volumes non plus, on est loin d’être à l’étroit c’est juste que… » Je réfléchis un instant pour mettre les mots les plus justes sur ce que je ressens. « C’est juste que depuis plusieurs mois tu dors dans ma chambre ou je dors dans la tienne. Je sais que  c’est devenu les nôtres, mais ça l’était pas au début et… Je crois que j’ai envie de choisir un endroit où ce sera le cas dès le début. » Un endroit où nous visiterons toutes les pièces pour les envisager comme chez nous. « Un endroit où on aura pas vécu séparé. Tu comprends ? »

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« Je ferai tous les rencards du monde avec toi, Damon. » Alors bien sur que son sourire était encore plus niais en cet instant avec ce type de réponse, il ne fallait pas s’attendre à grand chose d’autre en cet instant. « Trop hâte d’aller voir les pires films du monde au cinéma alors. » Oh, ils pourraient aller voir les bons; mais il était persuadé que cela serait d’autant plus amusant s’ils se contentaient de vérifier si les mauvais étaient aussi mauvais qu’ils prétendaient l’être.

Damon ne fut pas un instant surpris par la première réaction de Megan, qui elle contenait de l’étonnement. « En colère ? Surpris, j’aurais compris sans mal. Mais en colère, pourquoi ? » Il haussa quelque peu les épaules, étirant une petite moue vers le bas pour souligner son incompréhension également de son côté. « J’en sais rien. » Et c’était là la plus pure des vérités, malheureusement. « Je me suis demandé s’il était pas dégoûté que le plan de son frère ait… fonctionné, en quelques sortes. » Et que son fils ait fini par tomber amoureuse de la femme qui lui avait promise lors d’un mariage qui initialement n’avait aucune valeur sentimentale. Il était un peu trop tard pour faire la moindre machine arrière, désormais.

« Bein voyons, comme c’est surprenant. » Il se contenta d’étirer un sourire plutôt satisfait de lui-même en direction de la jeune femme.

De toutes les discussions qu’il s’attendait à avoir aujourd’hui et pendant cette aventure, alors qu’ils s’apprêtaient à sacrifier - c’était le nom, à se yeux - leur sommeil et leur confort pendant il avait oublié combien de temps, Damon ne s’était pas imaginer parler maison. C’était en rien un problème, ce n’était pas désagréable même et bien au contraire: il aimait l’idée de se projeter dans ce qu’il entr’apercevait déjà dans son esprit. Il aimerait, maintenant qu’il avait lâché les lèvres de la blonde à la demande de l’instructeur, comprendre ce qui motivait Megan à mettre cette idée avant maintenant. « Non, enfin ça joue peut-être un peu inconsciemment, mais je si je m’y sentais vraiment plus du tout en sécurité, je serais pas restée aussi longtemps sans rien dire. » Cela avait au moins le don de le rassurer. « Et c’est pas une question de volumes non plus, on est loin d’être à l’étroit c’est juste que… » Il se retint de faire le moindre commentaire - il avait vécu toute sa vie dans des volumes plus grands, mais ce n’était pas nécessaire de le souligner; alors, à ses yeux presque, leur appartement était petit. « C’est juste que depuis plusieurs mois tu dors dans ma chambre ou je dors dans la tienne. Je sais que  c’est devenu les nôtres, mais ça l’était pas au début et… Je crois que j’ai envie de choisir un endroit où ce sera le cas dès le début. Un endroit où on aura pas vécu séparé. Tu comprends ? » Bien sur, il n’avait jamais envisagé les choses de cette façon là, mais parce-qu’ils avaient chacun leur prisme sur la réalité et leurs ressentis qui jouaient dans leur camp. En revanche, il pouvait se permettre de répondre une première phase sans réfléchir: « Je comprends, oui. » Il n’aimait pas imaginé, mais il comprenait.

Ses mains tenaient toujours le visage de Megan et par instinct, l’un de ses pouces s’était mis à tracer des arcs de cercles sur son épiderme. « Tu sais ce qui est affreux ? » Son sourire amusé soulignait d’avance que rien ne l’était à proprement parlé. « C’est que j’avais pas envisagé l’idée d’une maison de suite. » Parce-que leur appartement était bien, qu’il était pratique et que malgré tout, il représentait le début de leur relation ou toutes les épreuves auxquelles ils avaient survécu ensemble jusque maintenant. « Mais maintenant que t’as mis l’idée en avant… Bah j’ai hâte de nous voir ensemble dans une maison. » Et il ressemblait à un enfant quand on lui disait que Noël approchait, comme ça. « Ou même si c’est pas une maison, mais dans un autre logement. De recommencer à emménager ensemble, mais pour de vrai. » Elle comprendrait la nuance, de toutes façons.

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Nous irons voir tous les bons films du monde ensemble et tous les navets aussi, à commencer par le film dans lequel je jouerai sans que je n’ai encore trouvé l’occasion d’en parler à Damon. La nouvelle est fraîche, et je voulais que nous ayons l’occasion de nous retrouver tous les deux loin des problèmes que nous avons déjà avant d’envisager de partager la nouvelle avec lui. Je ne crains pas qu’il s’énerve pour le film en lui-même, mais plutôt à cause de l’identité de la personne à la réalisation. Je garde cette discussion pour ce soir, lorsque seules les étoiles seront témoins de la façon dont tout se déroulera.

« J’en sais rien. Je me suis demandé s’il était pas dégoûté que le plan de son frère ait… fonctionné, en quelque sorte. » Je fronce les sourcils et penche la tête, secouée malgré moi par le terme de dégoût, que je trouve fort. « Il sait que tu es heureux ? » Je n’ai pas envie de demander au blond s’il l’est, je sais que c’est le cas et ne veux plus douter. « C’est tout ce qui devrait compter pour lui. » Pas que je sois le choix de Saül quand je l’étais de toute façon par défaut et que l’homme d’affaires m’a fait du mal à moi aussi. Je ne peux pas être à la fois bourreau et victime, et j’entre assurément dans la seconde case, non ?  

« Je comprends, oui. » J’esquisse un sourire, attendant avant de m’emballer – mon cœur le fait déjà lui – la confirmation qu’au-delà de comprendre, Damon en a également envie, de ce futur avec moi dans une maison que nous aurions trouvée tout le deux pour y vivre à deux, et plus uniquement chacun de son côté. « Tu sais ce qui est affreux ? » Je secoue la tête, tentant de garder un visage neutre alors que je m’inquiète déjà de la réponse à cette question. « C’est que j’avais pas envisagé l’idée d’une maison de suite. » - « On est pas obligés d’y penser tout de suite tu sais. Je disais ça pour qu’on puisse l’évoquer, mais si c’est trop rapide pour toi, on peut prendre le temps d’en parler. » Inquiète à l’idée d’avoir mal fait les choses, je le coupe et ne le laisse même pas terminer son idée. Je me serais évité une petite dose d’embarras si j’avais appris à me taire et à écouter au lieu de répondre trop vite. « Mais maintenant que t’as mis l’idée en avant… Bah j’ai hâte de nous voir ensemble dans une maison. » La fin de sa phrase, quand je lui laisse le temps de la prononcer, est douce à l’oreille. Mon sourire s’étire d’ailleurs jusqu’aux miennes, et je me moque bien de l’instructeur : je ne résiste pas à l’envie de déposer un baiser sur ses lèvres. « Ou même si c’est pas une maison, mais dans un autre logement. De recommencer à emménager ensemble, mais pour de vrai. » - « On peut s’offrir une maison non ? » Je ne tiens pas les comptes, persuadée qu’il n’a guère besoin de faire attention aux dépenses et que, par conséquent, c’est mon cas à moi aussi. Mais je ne veux pas lui donner l’impression que je suis une petite idiote qui dépense sans compter non plus. « Bowie adorerait avoir un jardin. » Il suffira de lui ouvrir la porte pour le laisser sortir lorsqu’il fera un caprice une heure seulement après avoir été promené. « Moi aussi je crois. On pourrait avoir une chambre immense pour nous, une chambre d’ami et même un bureau pour écrire pour toi. » Nous pourrions avoir un de ces dressing immenses, le genre qu’on trouve sur Pinterest avec un côté pour lui, et un côté pour moi. Dans mon esprit, il serait rangé à la perfection et trié par couleur. « Vous voulez recommencer dans quel coin de Brisbane, Damon Williams ? »

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« Il sait que tu es heureux ? » Les sourcils froncés de Megan étaient justifiés, il ne pouvait nier cette partie là. Sa question l’était aussi: après tout, ce n’était pas réellement les affaires d’Auden ce qu’il se passait entre les deux jeunes mariés, qu’importe la genèse de leur union. Cependant, Damon ne lui avait que peu parlé ces derniers temps et il ne savait même pas si c’était là une information qui était arrivé jusqu’à son géniteur - le fait qu’il soit heureux. Alors, il haussa mollement les épaules, malgré lui en réalité. « J’en sais rien. » - « C’est tout ce qui devrait compter pour lui. » Il soupira quelque peu. « Je suppose, oui. » Il n’était jamais sur de rien lorsqu’il s’agissait de Auden, malheureusement: il ne le connaissait pas assez pour deviner ou anticiper ce qu’il pouvait penser.

Le changement de conversation était peut-être le bienvenu, finalement sans qu’il s’en aperçoive - certes, il était celui ayant apporté son père sur le tapis, mais il n’était plus sur que ce soit une bonne idée. En revanche, l’idée que Megan et lui achètent une maison faisait bondir son coeur de joie dans sa poitrine comme un enfant le jour de Noël. Pourtant, ce n’était pas quelque-chose qu’il avait anticipé pour le moment, ni pour les quelques à venir; il s’était bien douté qu’un jour ils saisiraient l’occasion de changer de logement, normalement dans le but d’avoir plus grand - c’était plutôt dans ce sens là que les choses allaient, même chez les riches -, mais il n’avait pas prédit que cela pouvait intéresser la blonde si rapidement. Bien sur que certains événements rendaient les choses plus faciles à envisager, tout de suite; elle lui assura cependant que ce n’était pas à cause uniquement de ça, qu’elle évoquait l’idée, ce qui rassura de façon inconsciente Damon. Ce sur quoi elle buta de son côté en revanche, c’était le fait qu’il ait dit qu’il ne s’attendait pas à y penser maintenant - mais il n’eut pas le temps de terminer d’expliquer son point de vue qu’elle prenait déjà la parole de façon précipitée. « On est pas obligés d’y penser tout de suite tu sais. Je disais ça pour qu’on puisse l’évoquer, mais si c’est trop rapide pour toi, on peut prendre le temps d’en parler. » Et à entendre ses mots, bien sur qu’il étira un sourire attendri. Elle s’inquiétait: il n’y avait pas de quoi l’être, elle le comprendrait avec la suite des mots de Damon, mais il ne pouvait nier trouver ça adorable qu’elle s’inquiète de la sorte. « C’est pas trop rapide, t’en fais pas. » Même: l’idée lui plaisait et il avait déjà hâte qu’ils la mettent en application. Il savait que les choses ne se feraient pas du jour au lendemain et qu’ils avaient tout le temps du monde pour trouver le bien qui leur ferait plaisir - l’avantage d’être dans un logement déjà payé et acheté -, mais il se projetait déjà aux visites et sélections de biens à travers les annonces.

Sa réponse dut plaire à Megan, car elle ne s’embarrassât pas de la première remontrance de l’instructeur et lui vola un baiser - qui fit rire Damon, au passage. « On peut s’offrir une maison non ? » Et à ces paroles là, il rajouta un rire franc. « On peut s’offrir une maison, oui. » Il n’avait pas besoin de se dire qu’il devait vérifier les comptes, il savait très bien qu’ils pouvaient le faire. « Je comptais revendre l’appartement de New-York de toutes façons, comme il sert plus à rien et que je compte pas retourner vivre là-bas. On aura qu’à le réinvestir dans la maison. » C’était une idée qui lui trottait en tête depuis quelques temps déjà, mais là était l’occasion parfaite pour la mettre en application puisque cela aurait une finalité utile. « Bowie adorerait avoir un jardin. Moi aussi je crois. On pourrait avoir une chambre immense pour nous, une chambre d’ami et même un bureau pour écrire pour toi. » L’une des mains de l’italien replaça une mèche des cheveux de sa femme, qui semblait vouloir devenir rebelle, et laissa sa paume contre sa joue ensuite. Oh, elle ne pouvait pas savoir à quel point c’était le type de moment et de discussion qui le rendait heureux; bien d’autres à sa place seraient partis en courant, lui fonçait vers ce type de sensation. Surtout quand elle parlait d’anticiper certains de ses besoins à lui avant d’avancer les siens, il se sentait comme l’homme le plus chanceux du monde. « On pourrait prendre de quoi faire un studio photo pour toi, si c’est quelque-chose qui te fait envie aussi, tu sais. » Il avait avancé l’idée du bout des lèvres, c’était une porte qu’il avait ouvert mais qu’elle était libre de refermer sans qu’il ne se vexe le moins du monde.

« Vous voulez recommencer dans quel coin de Brisbane, Damon Williams ? » Il agrandit son sourire. « Vous connaissez mieux la ville que moi, Megan Williams. Où voulez-vous recommencer, de votre côté ? Quelles seraient vos recommandations ? » Elle avait plus d’histoire rattachée à la ville, et il préférait qu’elle soit quelque-part où cette dernière ne venait pas lui mettre des bâtons dans les roues; lui s’accommoderait d’à peu près n’importe où, s’il savait qu’elle se sentait en sécurité et heureuse dans son nouveau chez-eux.