end up dreaming instead of sleeping

@megan williams

(c) harley

lieu: construction d'abri, bear grylls survival academy.

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Les instructions qu’ils avaient reçu pour la construction de l’abris avaient soit été truquées pour ne pas qu’ils dorment effectivement à la belle étoile à la fin de la journée, ou alors Damon s’était découvert un super-pouvoir qui lui permettait de mettre Megan et lui à l’abri à coup sur. Parce-qu’il avait compris la plupart des lignes qui étaient écrites sur le papier, et semblait avoir réussi à participer à ce qui était désormais une tente improvisée dans la nature. Chaque duo avait eu besoin de construire son propre abri afin de passer la nuit, et ils avaient eu accès pour ça à une grande partie d’une plage et à la forêt aux abords de cette dernière; branches et lianes avaient donc fait partie de leurs préoccupations durant les dernières heures. Mais désormais, c’était de l’histoire ancienne: ils pouvaient presque confortablement s’allonger dans leur abri - et peut-être même que Damon avait sacrifié son tee-shirt afin de s’en servir comme taie d’oreiller, pour qu’au moins ce dernier puisse être confortable. Ils n’en auraient qu’un, mais la seconde personne d’eux deux n’aurait qu’à s’allonger sur l’autre en guise d’apport de confort pour dormir ce soir.

S’asseyant à l’entrée de l’abri, Damon souffla légèrement. « Quand tu disais d’aller faire du camping, à la base, on est d’accord que c’était pas du tout du camping comme ça dont tu parlais hein ? » Et bien sur que lorsqu’il tourna sa tête vers la jeune femme, c’était un sourire amusé qui ornait ses lèvres. C’était là pour la taquiner qu’il se permettait de souligner ce type de détails, car il savait pertinemment que quand elle avait évoqué une fois l’idée de faire du camping tous les deux, cela impliquait une véritable tente et non un abri de fortune construit sur un bord de plage et menaçant de s’effondrer au milieu de la nuit. Tendant sa main pour que Megan y dépose la sienne dedans et qu’il puisse l’attirer gentiment à lui, son sourire avait déjà pris une nouvelle teinte amusée avant qu’il n’ait prononcé les idées qu’il avait dans son esprit. « On a pas de couverture, alors pour pas que t’aies froid cette nuit je vais être obligé de te garder dans mes bras et contre mois tout le temps. » Oh, bien sur qu’ils avaient bien d’autres problèmes et points sur lesquels se concentrer avant celui là - ils n’avaient pas encore diné et cela n’avait pas été précisé dans les instructions, si ce dernier était compris ou s’ils se devaient de le trouver seuls -, mais bien sur qu’il préférait s’amuser sur les conditions de leur habitation pour la nuit plutôt que sur autre chose pour le moment. Surtout que, quelques heures auparavant, ils discutaient d’acheter une maison comme certains se demandent s’il ne faudrait pas changer la télévision du salon: c’était plutôt cocasse comme situation.

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Megan Williams & @Damon Williams ☆ crédit/harleystuff

Damon a été étonnement bien plus motivé et doué lorsque nous nous sommes lancés dans la construction d’un abri de fortune que pour confectionner ce fichu onguent supposé soigner je ne sais pas trop quel genre de plaie. Est-ce la perspective de passer une nuit tous les deux au clair de lune et d’avoir le droit à ce massage que je lui ai promis ? Est-ce une manifestation de son inner homme des cavernes, vraiment bien enfoui chez lui ? Quoi qu’il en soit, il a pris les choses en main d’une main de maître, et je ne le trouve pas ridicule, notre abri. Les grandes feuilles attachées à de solides branches à l’aide de lianes ne font pas totalement barrage à la lumière de la lune, mais nous sommes au moins à l’abri des regards. Pour plus d’immersion et pour que nous nous débrouillions réellement seuls, tous les participants ont été disséminés dans la forêt et si je ne suis pas tout à fait rassurée – la peur de la mauvaise rencontre est irrationnelle – la situation n’est pas entièrement déplaisante. Certes, nous n’avons ni matelas, ni oreiller ou drap. Mais le sentiment que nous sommes tous les deux complètement isolés du reste du monde, après tout ce que nous avons traversé récemment, est plutôt agréable.

Allongée contre son torse, je profite de l’agréable chaleur qu’il dégage, puisqu’aucun duvet ne nous a été fourni. « Quand tu disais d’aller faire du camping, à la base, on est d’accord que c’était pas du tout du camping comme ça dont tu parlais hein ?  » Je secoue la tête, un sourire sur les lèvres. « Je te confirme : c’est pas de ça que je parlais à la base. » J’avais quelque chose d’un peu plus romantique et confortable à l’esprit. Je voulais lui montrer qu’il était possible de se câliner et de se lover l’un contre l’autre sous une tente, mais avec un matelas et un doux duvet, et de profiter d’une soirée en tête à tête de la même façon que si nous étions descendus au Hilton. « On a pas de couverture, alors pour pas que t’aies froid cette nuit je vais être obligé de te garder dans mes bras et contre moi tout le temps. » - « Oh non, quelle terrible épreuve. » Je dépose un baiser sur son torse, ou plutôt sur le t-shirt qui le recouvre et que mes lèvres rencontrent. « Tu devrais l’enlever. Il parait que pour se réchauffer, la chaleur corporelle c’est ce qu’il y a de mieux. » Bien sûr, ce n’est que pour cette raison là que je le suggère.

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Bien sur que la question fit sourire Megan - et heureusement même, finalement, que ce fut le cas. « Je te confirme : c’est pas de ça que je parlais à la base. » Il exagéra son soupire, portant sa main libre sur son coeur comme si ce dernier s’était arrêté l’espace d’un instant. « J’ai eu peur. » Pas du tout en réalité: il se doutait bien que le camping qu’elle avait en tête ne ressemblait en rien à celui qu’ils étaient en train de pratiquer maintenant, alors que les branches au dessus de leurs  têtes semblaient presque tenir par l’opération du saint esprit. Désormais, il avait presque hâte d’être au jour où ils iraient vraiment faire du camping pour voir à quoi cela pouvait ressembler dans l’esprit de Megan.

Parce-qu’en prime du reste, ils n’avaient aucun confort à être allongés à même le sol - composé à moitié de sable et à moitié de terre -, de simples grandes feuilles servant de tapis afin qu’ils ne se salissent pas plus que cela pouvait déjà être le cas durant les prochaines heures. Ils n’avaient donc non plus aucun linge de lit, puisqu’ils n’avaient pas de lit, si bien que Damon ne put s’empêcher de préciser à haute voix que la jeune femme allait devoir rester collée contre lui toute la nuit si elle ne voulait pas attraper froid. Il n’avait rien d’une couverture, mais il savait que son corps diffusait de la chaleur et il était hors de question qu’elle ait froid, voyons. « Oh non, quelle terrible épreuve. » Il eut un petit rire. « Je savais que ça allait te peiner. » Bien sur qu’elle semblait désormais appréhender la suite des heures passées ensemble. « Tu devrais l’enlever. Il parait que pour se réchauffer, la chaleur corporelle c’est ce qu’il y a de mieux. » Tournant légèrement sa tête vers Megan, le sourire taquin accroché aux lèvres, il plissa quelque peu les yeux. « N’importe quelle excuse est bonne pour vous rincer l’oeil, madame, à ce que je vois. » Et comme s’il existait une autre issue à cette partie de conversation, Damon se releva délicatement - en faisant attention à ce que la tête de Megan ne retombe pas sans être accompagnée sur le sol  - afin de retirer son tee-shirt d’un mouvement, le posant au dessus de leurs têtes. « Si moi j’attrape froid, je saurais qui blâmer. » Comme s’il était véritablement possible d’attraper froid dans le climat dans lequel ils se trouvaient ce soir.

Ne se rallongeant pas totalement, optant pour l’idée de s’appuyer sur son coude plutôt, Damon pencha légèrement la tête, ne pouvant s’empêcher de détailler chaque centimètre du visage de Megan comme si c’était la première fois qu’il la rencontrait. Oh, c’était là une de ses activités favorites - de celles qu’il pourrait pratiquer à longueur de journée sans s’en lasser. Ce fut avec un petit sourire qu’il reprit ensuite la parole. « Je crois que je déteste absolument chaque activité qui peut être proposée pendant ce stage. » Mais. « Mais je suis content d’être venu avec toi pour les tester. » Bien sur que c’était cliché et ultra romantique de s’exprimer de la sorte; bien sur qu’il n’avait même pas besoin de forcer le moindre trait et que c’était juste sa façon à lui de s’exprimer. « J’ai hâte de plus avoir à aller à l’entreprise ou à l’université, et qu’on ait plus de temps pour passer des moments ensemble. » Il aurait toujours du travail à côté, mais il pourrait répartir d’une façon bien plus à son image son temps de travail et celui qu’il préférait allouer à sa vie personnelle qu’il n’avait pu le faire jusque maintenant. Ainsi, d’ici à quelques mois, s’il désirait passer toute une journée en compagnie de Megan et que l’envie était réciproque, même si c’était juste pour flâner dans les rues de la ville, ils pourraient s’octroyer ce type de privilège.

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Megan Williams & @Damon Williams ☆ crédit/harleystuff

« N’importe quelle excuse est bonne pour vous rincer l’oeil, madame, à ce que je vois. » - « Ce sont les études qui le disent, encore une fois, pas moi. » Mais il n’est guère déplaisant à voir torse nu, pour des raisons tout à fait évidentes. Ses protestations ne sont de toute façon qu’un jeu d’acteur et, bien vite, il retire le tissu qui séparait jusque-là ma joue posée contre son torse de sa peau. Je l’enlace un peu plus, ravie de pouvoir glisser mes doigts sur sa peau nue. « Si moi j’attrape froid, je saurais qui blâmer. » - « Si tu attrapes froid, t’auras le droit de te conduire comme n’importe quel homme lorsqu’il tombe malade. » Comme un enfant donc, ou un assisté pour ceux qui tombent le plus dans les clichés. Dans tous les cas cela ne me gênera pas : prendre soin de Damon est une chose que je fais sans que cela ne relève de la corvée.

« Je crois que je déteste absolument chaque activité qui peut être proposée pendant ce stage. » L’entrée en matière est surprenante. Je fronce les sourcils et, toujours lovée contre lui, je relève mon menton dans sa direction. Il fait presque nuit noire, la faible lampe qui nous ont confié les organisateurs n’éclaire pas grand-chose et je ne distingue pas bien les traits de son visages. « Mais je suis content d’être venu avec toi pour les tester. » C’était donc ça la chute, et je l’apprécie bien plus que la façon dont il a entamé sa phrase. « Je savais que tu allais toutes les détester. » Parce que Damon a grandi dans le luxe et le confort. Devoir se salir les mains n’a rien d’une habitude pour lui. « Mais je suis contente que tu joues le jeu pour moi. » Je ne suis pas non plus une amatrice de survie, et ce n’est pas à cause du thème de cette mini formation que nous sommes ici, pas tout à fait. « Je me suis dit qu’on avait besoin de se retrouver un peu juste tous les deux. » Après les événements du début de mois : le sous-entendu est évident. Nous avons tous les deux été secoués, individuellement et en tant que couple. « J’ai hâte de plus avoir à aller à l’entreprise ou à l’université, et qu’on ait plus de temps pour passer des moments ensemble. » - « Tu veux dire que tu vas devenir un écrivain reclus dans son bureau et que je pourrais t’y déranger dès que j’en aurais envie ? » J’aime bien cette idée. « J’ai trouvé une façon de passer le temps d’ici là... » Pour patienter en attendant de pouvoir passer bien plus de temps avec lui, puisque ses cours et son stage ne terminent qu’à la fin de l’année civile. « Un boulot qui devrait me prendre un peu moins de deux mois. A partir de la fin de l’hiver. » J’aborde le sujet avec des pincettes, pour une raison qui deviendra bien vite évidente.

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« Ce sont les études qui le disent, encore une fois, pas moi. » Il secoua quelque peu son visage, un sourire amusé sur les lèvres. « Elles ont beau dos les études. » Comme s’il allait se plaindre plus longtemps de toutes façons et qu’il n’allait pas retirer son tee-shirt dans tous les cas, préférant rendre les désirs de Megan des ordres qu’autre chose. « Si tu attrapes froid, t’auras le droit de te conduire comme n’importe quel homme lorsqu’il tombe malade. » Et il laissa un petit rire lui échapper à ces mots là: il n’était pas le moins du monde vexé qu’elle anticipe une telle situation de la sorte. « Seulement si mon infirmière personnelle est mignonne, sinon ça vaut pas le coup d’être malade. » Et surtout, si ce n’était pas Megan qui le surveillait et s’occupait de lui, ça ne valait pas le coup du tout; il n’aimait pas particulièrement être malade.

« Je savais que tu allais toutes les détester. » C’était presque écrit sur le papier, en bas de page, en petits caractères qu’il allait détester toutes les activités; mais il était tout de même venu, parce-que d’autres motivations étaient plus grandes que simplement récupérer son certificat d’aventurier. « Mais je suis contente que tu joues le jeu pour moi. » - « Bien sur. » La question n’en avait même pas été une. « Je me suis dit qu’on avait besoin de se retrouver un peu juste tous les deux. » Retenant un petit soupire, son visage se penchant quelque peu sur le côté, il étira un petit sourire qui n’était pas là pour souligner un événement joyeux - mais ils savaient tous deux de quoi il en retournait. A la place, il attrapa la main de Megan qui était disponible et déposa un baiser et déposa un baiser sur cette dernière. « C’est une bonne idée. » De pouvoir passer un peu de temps tous les deux, en dehors de l’agitation de l’extérieur et de la vie de tous les jours.

Damon avait hâte d’avoir un peu plus de moments de cette sorte là, une fois que son emploi du  temps quotidien se serait allégé en fin d’année scolaire et en fin de master surtout. « Tu veux dire que tu vas devenir un écrivain reclus dans son bureau et que je pourrais t’y déranger dès que j’en aurais envie ? » Il leva les yeux au ciel, la mine bien plus amusée que réellement dérangée. « Quand tu veux, quand tu veux, j’aurais du vrai travail à faire quand même madame. » Mais il était vrai qu’il avait hâte d’en arriver là; ce serait beaucoup plus simple pour eux d’agir de la sorte, effectivement, lorsqu’il travaillerait de chez eux et qu’il n’aurait plus à se rendre à l’université. Ou pire: à la MHI - là où il n’avait aucune envie de voir Megan débarquer, pour des raisons tant évidentes qu’il n’était pas nécessaire de les nommer ici. « J’ai trouvé une façon de passer le temps d’ici là… » - « Ah oui ? » L’air de son visage était enjoué, et ses mots étaient véritablement témoin de la curiosité qu’elle venait de susciter chez lui. « Un boulot qui devrait me prendre un peu moins de deux mois. A partir de la fin de l’hiver. » Un boulot - il s’était attendu plus à un passe-temps qu’à un véritable boulot, mais il ne retira pas la moindre trace d’intérêt de son visage, plissant quelque peu désormais les yeux. « T’en dis trop ou pas assez Megan, me laisse pas dans l’entre deux comme ça. » Et bien sur que c'était amusé et bienveillant qu’il disait ça: il ne fallait pas qu’elle hésite à lui en parler, voilà ce que sous-entendait ses mots.

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Megan Williams & @Damon Williams ☆ crédit/harleystuff

« Seulement si mon infirmière personnelle est mignonne, sinon ça vaut pas le coup d’être malade. » Mes yeux roulent dans leur orbite sans pour autant être accusateurs ou réprobateurs. Je feins seulement toutes ces émotions quand, dans le fond, je suis ravie d’attirer ce genre de commentaires de la part d’un homme, et d’autant plus d’un homme pour lequel mon cœur bat. Je me pelotonne contre lui, entièrement satisfaite d’être désignée comme son infirmière personnelle. « La seule infirmière que tu as le droit d’avoir de toute façon, c’est moi. » Je plaisante à moitié : imaginer une demoiselle jeune et jolie se déplacer pour administrer un traitement quotidien à l’Italien, très peu pour moi. Peut-être s’agit-il de possessivité, mais j’ai de toute façon eu l’occasion de prouver que je n’en étais pas dénuée ces dernières semaines. Mais à a place, qui aurait vécu la période que nous avons traversée avec sérénité et une confiance absolue en l’avenir, si ce n’est une sainte ? En guise de ponctuation et alors que mon corps tremble légèrement, Damon attrape ma main pour déposer un baiser sur ma peau. Moi, je profite de cette proximité pour enlacer mes doigts aux siens et ne plus les lâcher. « C’est une bonne idée. » J’acquiesce d’un signe de la tête : aucun de nous deux n’a réellement envie d’entrer dans les détails maintenant.  

« Quand tu veux, quand tu veux, j’aurais du vrai travail à faire quand même madame. » - « Me dis pas que tu vas devenir un de ces types qui fait passer le travail avant tout le reste, j’y survivrais pas. » Mon sourire prouve que je plaisante, mais mon ton assuré que ce n’est pas entièrement le cas non plus. J’ai besoin d’attention, ne l’oublions pas.

Mais ce soir, j’ai surtout besoin de dire à Damon ce pour quoi j’ai travaillé ces dernières semaines, et la nouvelle que j’ai eue juste avant que nous quittions Brisbane pour prendre la destination de cette formation. Scott a été bref, preuve de sa rancœur à mon égard. Tu as le rôle. Quatre mots qui lui ont certainement coûté beaucoup. « Ah oui ? » - « Hum hum. » Je ne suis pas assez courageuse pour faire autre chose qu’y aller à tâtons. Avant, j’aurais menti et caché jusqu’à ne plus avoir d’autre choix que de dire la vérité. Avec Damon, j’essaie de devenir la personne qu’il mérite. « T’en dis trop ou pas assez Megan, me laisse pas dans l’entre deux comme ça. » - « Garde l’esprit ouvert. » Pas tant pour le boulot en questions : je ne vais rien faire qui porterait atteinte à mon intégrité. « Je vais jouer dans un film. Un rôle principal, l’adaptation d’une biographie à succès. »

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Rien qu’à la façon dont elle fit en sorte de se coller davantage à lui, Damon savait que ses arguments fonctionnaient. Il ne cherchait pas à gagner quoi que ce soit, mais il savait que c’était là un jeu auquel il pouvait se permettre de jouer et qui ferait plaisir à tous les participants. « La seule infirmière que tu as le droit d’avoir de toute façon, c’est moi. » Il feinta une moue étirée vers le bas, pleine de déception. « Quel dommage, vraiment. » Il n'allait pas réellement se plaindre qu’elle désirait s’occuper de lui. Peut-être que s’il n’était pas autant pris dans le moment et qu’il ne la regardait pas avec des étoiles dans le yeux, il aurait peut-être compris le sous-entendu de la jalousie qu'elle était capable de ressentir - mais ce n’était vraiment pas la question, pas pour le moment.

« Me dis pas que tu vas devenir un de ces types qui fait passer le travail avant tout le reste, j’y survivrais pas. » Il avait un air innocent collé au visage: comme si c’était même envisageable que ce soit le cas. Ou en tous cas, ce ne serait pas de sa propre initiative - s’il faisait passer le travail avant le reste, c’était parce-qu’il ressentait le besoin de faire ses preuves ou, malheureusement pire, qu’il pensait avoir besoin de plaire pour réussir. Parce-que c'était là dans ses habitudes, dans les comportement qui lui avaient été inculqués.

De toutes façons, il y avait un autre sujet qui était mis en avant par Megan, et qui titillait la curiosité de Damon: elle en avait trop dit, ou pas assez, la question était de savoir ce dont elle parlait exactement parce-que ce n’était pas avec la maigre dose d’informations qu’elle lui avait donné dans les deux dernières phrases prononcées qu’il pouvait rien que deviner les contours de ce qu’elle désirait aborder comme sujet avec lui. « Garde l’esprit ouvert. » Il fronça quelque peu les sourcils; il était du genre à avoir l’esprit plutôt ouvert d’habitude, ou tout du moins il pensait l’avoir. Alors, peut-être qu’une part de lui ressentait une pointe d’inquiétude. « Je vais jouer dans un film. Un rôle principal, l’adaptation d’une biographie à succès. » Peut-être qu’il resta un instant à la regarder sans bouger, potentiellement attendant d’avoir un peu plus d’explications parce-que cela sonnait comme une blague - mais pas de celles drôles, pour rire, celles pour désamorcer un autre sujet qui pouvait moins l’être.

Mais en s’apercevant qu’il n’existait pas de suite à cette explication, un léger voile d’étonnement se posa sur ses traits. « Oh, pour de vrai tu veux dire ? » Il se releva quelque peu d’avantage, avant de finir par s’asseoir en tailleur. L’obscurité empêchait de voir toutes les réactions, mais Megan n’aurait pas trop de mal à entendre de toutes façons qu’il ne s’attendait pas à ça quand elle avait dit garde l’esprit ouvert. « En tant qu’actrice, tu veux dire ? » C’était peut-être idiot, mais une précision ne serait pas de refus car cela lui semblait quelque peu étrange - elle qui avait toujours préféré être derrière les objectifs que devant.

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Megan Williams & @Damon Williams ☆ crédit/harleystuff

Bien sûr, je tourne autour du pot. Et si j’ai du mal à avouer à Damon de quoi il en retourne, ce n’est pas simplement à cause de "boulot" en lui-même, mais bel et bien à cause des personnes avec lesquelles je vais travailler. Je doute que Damon ait quelque chose contre Aiden, quand bien même il apprendrait que nous avons vécu une brève histoire histoire, puisque nous n’avons pas réellement compté l’un pour l’autre et que tout est fini depuis bien longtemps désormais. En revanche, Scott posera peut-être problème, ou en tout cas il pose problème dans mon esprit et c’est la raison qui me pousse à avancer à reculons dans mes aveux. Nerveuse, je me demande si Damon accueillera la nouvelle avec sa compréhension naturelle à toute épreuve ou si je vais avoir le droit à des reproches de sa part. Ceux-là, je crois que je pourrais les encaisser. Les doutes me font quant à eux plus peur : je n’ai pas envie que ma fidélité et mon honnêteté soit remises en question. J’ai passé trop de temps à lui faire intégrer que je ne voulais plus rien lui cacher, et c’est le cas : je lui dis les choses aujourd’hui avant que tout n’aille trop loin et qu’il apprenne les choses après tout le monde.  

« Oh, pour de vrai tu veux dire ? » - « Hum, oui, pour de vrai. » Il a l’air de croire à une blague, mais compte tenu de la suite des informations que je dois lui délivrer, elle aurait été de mauvais goût. « En tant qu’actrice, tu veux dire ? » Je hoche la tête doucement. « Oui, en tant qu’actrice. Je doute que ce soit le genre de chose que je ferai toute ma vie mais, j’ai eu l’opportunité - » Je l’ai créée, plutôt. « Et je me dis qu’il est temps que j’arrête de passer mes journées à rien faire. Et c’est un premier rôle, en plus, et le film a vraiment bien marché… » Lorsqu’il faut sortir les rames pour prouver qu’une idée est bonne, c’est rarement réellement le cas. « Mais voilà, le réalisateur… » Je pince mes lèvres et me redresse à mon tour mon garder mon garde dans celui d’un Damon qui a quitté mes bras. « Je le connais. C’est sûrement grâce à ça que j’ai eu le rôle. » C’est un euphémisme. « Tu te souviens de l’homme mariée que je fréquentais avant qu’on soit ensemble, toi et moi ? » Bien sûr qu’il s’en souvient. « On m’a promis qu’on passerait pas de temps ensemble, lui et moi. » Ou plutôt, mon ancien amant m’a rapidement fait comprendre qu’il ne souhaitait pas m’adresser la parole, ou le moins possible. « Je préparerai le rôle avec les scénaristes, et avec Rhett Hartfield, le type dont je joue le rôle. Mais pas avec lui. »