alimentation, bear grylls survival academy.
@Ambrose Constantine

Trouver de quoi manger - le titre de l’atelier ne paraissait presque pas être un traquenard. Cela pouvait même sembler être une promenade de santé, en comparaison de l’idée qu’ils avaient eu de leur faire construire un radeau et surtout, surtout, de les faire naviguer dessus. Contrairement, les organisateurs ne devaient jamais avoir navigué sur les eaux australiennes pour proposer une telle chose. Damon et sa coéquipière du jour avait fini par s’en sortir, mais ils avaient du y mettre les efforts et ce n’était clairement pas dans les habitudes de l’italien d’agir de cette façon là, lui plutôt habitué à ce que tout lui soit servi sur un plateau d’argent. En comparaison donc, se contenter de devoir trouver de quoi diner paraissait presque simple.

Et c’était avec cette perspective que Damon était arrivé au lieu de rendez-vous, presque la bouche en coeur. Presque - il avait rapidement déchanté quand il avait vu que certains outils avaient été mis à disposition et que certains autres participants semblaient déjà échanger et parler stratégie. Lui avait juste faim, honnêtement - et s’il fallait réfléchir, avec le peu d’énergie qui lui restait, il n’allait pas s’en sortir aussi bien qu’il l’aurait pensé. La promenade de santé venait de se faire la mal sous ses yeux, alors qu’il tournait sur lui-même.

Repérant de dos non loin un jeune homme brun, il fit les quelques pas pour annihiler la distance entre eux et posa, une fois à sa hauteur, la main sur son épaule pour lui indiquer sa présence et lui montrer qu’il avait l’intention de lui parler; son attention n’était pas des meilleures alors qu’il agissait ainsi, et il s’en serait moins mordu les doigts si ça avait été le cas. « Quand ils disent trouver de la nourriture… » Il avait fait encore quelques pas sur le côté, son regard porté plus loin sur les paillasses préparées en amont pour les participants, ne tournant ses yeux qu’au dernier moment vers celui qu’il pensait ne pas connaitre et qu’il aurait surement préféré ne pas connaitre, en réalité. Peut-être. Surement. Il n’en savait que trop rien - tout ce qui était établi de façon certaine, c’était qu’il perdit la faculté de parler lorsqu’il se rendit compte que c’était Ambrose face à lui désormais. Il retira dans la foulée la main de son épaule. « Tu participes à ce genre de truc toi ? » La surprise et l’étonnement étaient autant de mise dans sa voix que dans son regard, sans hésitation aucune.

Ambrose sursaute presque lorsqu’il sent la pression d’une main contre son épaule et il craint déjà que ce soit le retour d’Angus, venu le hanter jusqu’au camp de base. Fort heureusement, la silhouette familière le défait de cette idée et le rend même plutôt heureux lorsqu’il se rend compte qu’il s’agit de Damon. « Quand ils disent trouver de la nourriture… » Lorsque leurs regards se croisent, Damon retire sa main se son épaule comme si cette dernière venait de le brûler. De toute évidence, il ne s’attendait pas non plus à trouver Ambrose dans un tel endroit, et l’idée qu’il ne soit pas venu jusqu’à lui justement parce qu’ils se connaissent fend quelque peu le cœur de l’australien. Il l’aurait sans doute fait, lui, si les rôles avaient été échangés. « Tu participes à ce genre de truc toi ? » - “C’est vraiment toi qui pose la question ?” Parce que Ambrose comprend bien que les stages de survie dénotent de son habitat naturel, mais Damon est tout de même particulièrement mal placé pour venir lui faire un commentaire de la sorte en retour. Il évolue dans une bulle d’argent: trouver sa nourriture soi-même n’est pas une tâche qu’il connaît, au point où Ambrose doute même qu’il fasse ses courses seul.

“Je viens pour le certificat.” Il vient pour la carotte, évidemment. Il ne changera jamais. Le stage de survie donnerait une bonne image de lui et il n’est pas contre une telle idée, surtout depuis le scandale de l’article et de toute l’affaire Williams. “Tu voulais poser quoi comme question ? J’ai déjà fait quelques ateliers, je peux peut-être t’aider.” Il ne sait pas comment il est ressorti vivant, d’ailleurs, mais c’est sûrement un détail qui n’a pas à être porté à sa connaissance. Il est sur ses deux pieds et c’est bien tout ce qui compte, non ?

La surprise n’était en rien forcée chez Damon, alors qu’il s’apercevait qu'il connaissait en réalité plutôt bien la personne sur qui il venait de tomber. Il s’était attendu à beaucoup de choses pendant ce stage de survie, mais il était loin d’avoir pensé qu’il rencontrerait des personnes qu’il connaissait déjà. Surtout: peut-être aurait-il évité Ambrose, s’il avait su. Maintenant qu’ils étaient l’un face à l’autre, il n’allait pas non plus partir en courant - il n’était pas véritablement un enfant. « C’est vraiment toi qui pose la question ? » Prenant un instant pour assimiler la réponse du brun, Damon fit une petite moue: il n’avait pas tout à fait tort, sa présence ici détonait assez facilement. « Je sais que la question est légitime pour moi. » Il n’avait rien à faire ici. « Mais je t’aurais pas imaginé aimer ce genre d’activité non plus. » Rose non plus, d’ailleurs.

Ce dernier dut comprendre que la justification était attendue, si elle ne pouvait être réellement nécessaire en cet instant. « Je viens pour le certificat. » Il hocha quelque peu la tête; l’excuse n’était pas si pire, comme il pouvait être dit. « Tu voulais poser quoi comme question ? J’ai déjà fait quelques ateliers, je peux peut-être t’aider. » C’était peut-être l’idée de l’imaginer dans d’autres ateliers, lui aussi ayant avancé un peu dans les épreuves, qui l’arrêta un instant avant qu’il ne secoue la tête pour remettre ses idées en ordre et répondre. « Je voulais savoir s’ils étaient sérieux quand ils disaient qu’il fallait qu’on trouve notre propre nourriture. » Pas que le ventre de Damon grognait déjà, mais ils en étaient pas loin et il savait qu’il n’avait pas les capacités nécessaires pour réellement survivre dans la foret sans aide. « Aucune chance que t’aies déjà fait cet ateliers là et que tu connaisses toutes les cachettes, par hasard ? » Savait-on jamais: ce ne serait que contourner les règles, même pas tricher.

« Je sais que la question est légitime pour moi. Mais je t’aurais pas imaginé aimer ce genre d’activité non plus. » C’est effectivement un monde dans lequel il n’a pas pour habitude de mettre les pieds, et Damon peut aisément s’en rendre compte alors même qu’il ne connaît pas beaucoup Ambrose. La réciproque est tout aussi vraie. « J’ai fait les scouts quand j’étais gamin et ado. » Il n’est pas le pro de la nature, mais cela peut au moins expliquer qu’il n’y est pas totalement étranger. Il sait se débrouiller dans la nature, plus ou moins. Il sait au moins survivre, et c’est sans doute un plutôt bon début, non ?

Peu importe à quel point la scène est étrange et semble tout droit sortie d’un livre sans queue ni tête, Ambrose tente toujours de faire au mieux selon la situation, ce qui consiste en cet instant à prendre au sérieux la question que le garçon s’apprêtait à lui poser. « Je voulais savoir s’ils étaient sérieux quand ils disaient qu’il fallait qu’on trouve notre propre nourriture. » Mais le politicien ne peut s’empêcher de rire à gorge déployée, sans doute un peu plus moqueur que ce qu’il aurait lui-même souhaité. « Tu crois quoi ? Dans un stage de survie, à ton avis ? » A-t-il vu la moindre émission de Bear Grylls ? « Aucune chance que t’aies déjà fait cet ateliers là et que tu connaisses toutes les cachettes, par hasard ? » Un peu plus compatissant cette fois-ci, il se contente de sourire. « Non. Jamais celui-là. » Malheureusement. Il aurait aimé lui simplifier les choses et lui donner toutes les cachettes, si seulement il les connaissait justement. « Mais … » Ambrose débute maladroitement, sans savoir où peut mener sa phrase, et si c’est une bonne idée d’aller au bout des choses, justement. « Tu veux qu’on cherche ensemble ? »

« J’ai fait les scouts quand j’étais gamin et ado. » Avec un petit rire, et un sourire de paire avec, Damon fronça le bout du nez; il n’aurait réellement jamais imaginé Ambrose dans ce domaine là. « Et je suis sur que c’était pas le même type de camp scout que j’ai pu faire moi. Tu dois mieux t’en sortir ici. » Parce-que les sorties scouts que lui avait pu faire se terminaient avec une nuit dans des chalets construits pas exprès pour les groupes qu’ils accueillaient, là où les parents ne les auraient jamais laissé dormir en tente au milieu de la forêt. Pas que Damon n’aurait pas désiré tenter l’expérience à l’époque, lorsqu’il était plus petit, mais bien que ce n’était pas là une option envisageable dans son excursion. Finalement, il releva son regard vers Ambrose, plissa désormais un brin les yeux, l’observant encore un instant. « La tenue scout devait bien t’aller, en vrai. »

Finalement, ils revinrent sur la question initiale de Damon, à savoir de savoir comment l’atelier allait réellement se profiler - car ce n’était pas qu’il n’en avait pas envie, mais trouver sa propre nourriture n’était pas réellement dans ses capacités initiales et il manquait un brin d’enthousiasme pour réussir dans le domaine sans encombre. Et bien sur que cela décroche un rire de la part de Constantine, ce dernier lui faisait lever les yeux au ciel. « Tu crois quoi ? Dans un stage de survie, à ton avis ? » Il soupira, une moue presque boudeuse accrochée aux traits de son visage désormais. « Ils auraient pu nous apprendre en théorie et nous donner un diner après, ça aurait été sympa. » C’était utopique surtout; comme Rose l’avait souligné, ils étaient dans un stage de survie après tout.

« Non. Jamais celui-là. » Le regard de Damon perdait déjà la maigre étincelle d’espoir qu’il avait réussi à allumer jusque maintenant. « Mais… Tu veux qu’on cherche ensemble ? » Avec une lenteur en rien exagérée mais qui aurait eu tous les traits pour l’être, l’italien tourna son visage dans sa direction, ne cachant pas la surprise apparaissant sur ce dernier. « Tu veux qu’on cherche ensemble ? De quoi manger ? » Ambrose se devait de se jouer un minimum de lui, ce n’était pas possible autrement. Pas que l’idée semble des plus idiotes, mais. « Pour de vrai ? » Il était plutôt étonné, pensant que Rose serait bien mieux loin des Williams et de leurs affaires de famille désormais, plutôt qu’à rester aux côtés du fils du principal problème de sa vie ces derniers temps.

« Et je suis sur que c’était pas le même type de camp scout que j’ai pu faire moi. Tu dois mieux t’en sortir ici. » - « T’as fait les scouts, toi ? » Et à bien y repenser, oui, évidemment qu’il a fait les scouts. Il est un enfant modèle qui a été façonné de cette façon, ce qui pousse la question d’Ambrose à finalement être reléguée au second plan. Elle est purement rhétorique: non seulement il a fait les scouts mais il a aussi sûrement détesté ça. « La tenue scout devait bien t’aller, en vrai. » Rose hausse les épaules, n’ayant aucun avis sur la question. « C’est comme un costard. Plus ou moins. » Quelques insignes brodées en plus et le tour est joué, non ?

Lorsque Damon lui pose une question au sujet du stage d’alimentation, Ambrose ne sait faire autre chose qu’en rigoler gaiement. Même avec le temps, il est toujours aussi étonné de l’innocence du garçon qui est pourtant loin d’avoir vécu une vie simple et sans obstacles. « Ils auraient pu nous apprendre en théorie et nous donner un dîner après, ça aurait été sympa. » Ils auraient pu, oui, mais tous ceux qui se sont inscrits au stage de survie savaient déjà que cela ne serait pas le cas. « T’auras qu’à aller manger au restaurant après ça, personne ne te l’interdit. » Ambrose lui fait la proposition d’un ton simple sans se montrer vindicatif. Il lui fait confiance pour déjà savoir qu’il ne manquera pas d’aller au restaurant. « Tu veux qu’on cherche ensemble ? De quoi manger ? Pour de vrai ? » Puisque Damon ne fait que répéter la question qui était initialement la sienne, Ambrose ne sait réagir autrement qu’avec suspicion. « C’est une vraie question ? » Est-ce qu’ils vont encore longtemps jouer au jeu des questions sans queue ni tête ? « Tu crois que je me moque de toi ? Si je te pose la question, c’est que c’est sincère Damon. » Est-ce qu’il a à ce point grandi dans un monde où il ne pouvait faire confiance à personne, pas même à son ombre ? « Et si je te pose la question, c’est que tu peux dire non aussi. » Il précise tout de même, parce qu’il pourrait comprendre que le Williams n’ait pas le coeur à passer du temps avec lui, surtout après les récents événements.

« T’as fait les scouts, toi ? » Peut-être qu’un petit rictus amusé étira les lèvres de Damon, malgré lui. Bien sur qu’il avait fait les scouts, quelle question. « Jusqu’à mes quatorze ans je crois, ouais. » Tant qu’il était en Italie, il avait du assister à toutes ces excursions - mais ce n’était pas pour autant qu’il avait été un seul jour à l’aise là-bas. « J’ai détesté toutes les années. » Presque, la partie qu’il redoutait le moins à chaque fois c’était celle où ils allaient à la messe: là au moins, il n’avait pas besoin de faire d’efforts, c’était presque facile que de réciter les chants et de rester sage, calme, et silencieux la plupart du temps.

« C’est comme un costard. Plus ou moins. » - « L’uniforme quoi. »

Rapidement, ils dévient sur le sujet principal sous leurs yeux: l’atelier chasse et pêche, donc, apparemment. Damon se doutait qu’il y aurait bien un moment où ils allaient devoir mettre la main  à la patte, mais il avait espéré en silence qu’un véritable repas soit servi en fin de course pour les récompenser d’avoir vaillamment battu. « T’auras qu’à aller manger au restaurant après ça, personne ne te l’interdit. » Il haussa un sourcil. « C’est le plan, tu sais. » Parce-que de toutes façons, après tout ce qu’ils avaient enduré ici, ils auraient bien besoin d’un peu de douceur et de réconfort - et par ils, bien sur, c’était Megan et lui.

« C’est une vraie question ? « Damon pencha la tête un brin sur le côté, l’air de lui demander s’il comptait se payer sa tête longtemps. « Tu crois que je me moque de toi ? Si je te pose la question, c’est que c’est sincère Damon. » Ses épaules se haussèrent un brin, presque de façon imperceptible. « T’aurais pu proposer par politesse. » Après tout, c’était là un mécanisme que lui connaissait bien, alors c’était quelque-chose qui pouvait être emprunté par d’autres personnes pour naviguer dans certaines situations. « Et si je te pose la question, c’est que tu peux dire non aussi. » Pinçant les lèvres, Damon n’était pas idiot: il savait pertinemment pourquoi il soulignait cette partie là de la question. Mais c’était toute la subtilité de la chose: ce n’était pas par envie qu’il agissait de la sorte, mais parce-que les conditions autour d’eux étaient trop blessantes et trop déchirantes pour ne pas prendre le temps et les pincettes, quitte à marcher sur des oeufs un peu - ce n’était pas la première fois que Damon se retrouverait dans une situation délicate, après tout. Il finit par secouer quelque peu sa tête. « On se contente de quelque-chose de simple alors, j’ai failli y rester sur le radeau juste avant, j’ai pas envie de reperdre des forces inutilement. » Et parce-que de toutes façons toutes les instructions étaient notées sur la feuille qui leur avait été remise en début d’atelier à chacun pour tout ce qui concernait la cueillette, il attrapa un des paniers qui étaient mis à disposition. « J’espère que t’as des bons yeux. »

« Jusqu’à mes quatorze ans je crois, ouais. » Mais à la façon dont il en parle, il n’en tient pas un souvenir très bon, ou même joyeux. « J’ai détesté toutes les années. » Et Ambrose en tire un rire presque nerveux: évidemment qu’il a détesté. Tout dans son timbre de voix autant que dans ses mots le criaient déjà. D’autres n’auraient peut-être pas lu en lui aussi facilement mais, à défaut de connaître Damon autant qu’il l’aurait un jour aimé, il connaît au moins ses mécanismes de défense et celui-ci en est un tout donné: il mime de toujours aller bien, peu importe le véritable contexte derrière. Et quand il le fait, il se trahit toujours avec d’infimes détails.

C’est justement parce qu’il le connaît un minimum qu’Ambrose n’a aucun mal à comprendre la retenue qui est celle de l’italien lorsqu’il propose qu’ils fassent équipe pour un atelier du stage de survie. Il le propose à lui comme il aurait pu le proposer à n’importe quelle personne après la moindre petite discussion, mais il n’est pas n’importe quelle personne et leur historique joue contre eux bien plus que pour eux. « On se contente de quelque-chose de simple alors, j’ai failli y rester sur le radeau juste avant, j’ai pas envie de reperdre des forces inutilement. » Intrigué, il relève un sourcil, pas certain de vouloir connaître l’histoire dans sa version plus large et développée. Sans doute qu’il exagère quelque peu: ils font un stage de survie mais personne ne joue réellement sa survie tant tout autour d’eux est encadré. Il hoche néanmoins la tête, soulagé d’avoir toujours le droit de faire équipe avec lui, même au sujet d’un instant aussi futile qu’une après-midi sans conséquences. « J’espère que t’as des bons yeux. » - « 10/10 selon les médecins. » Il n’est pas doué pour trouver de la nature tout seul en nature, mais il peut au moins vanter son acuité visuelle, ce qui est sans doute déjà ça.

WIN: 10/10 et il arrive à trouver aisément la première baie cherchée sur la feuille
SO-CLOSE: 10/10 mais il galère un peu à trouver la première baie, il a besoin de plusieurs minutes
FAIL: 10/10 mais totalement perdu, il échange la baie recherchée contre une autre sous-espèce, parfaitement toxique de son côté