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 (Amelyn #91) ► TIME STANDS STILL

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Message(#)(Amelyn #91) ► TIME STANDS STILL EmptyJeu 12 Oct 2023 - 20:32




TIME STANDS STILL

A chaque fois que Ruth quitte l’appartement avec ma petite fille, les battements de mon cœur accélèrent et la peine, suivie de la honte, me gagnent aussitôt. La porte se ferme et j’ai le vague à l’âme. J’ai mal parce que je suis coincé entre ses murs que je maudis. J’ai honte parce que je regrette que Micah ne tende pas les bras dans ma direction pour exiger - elle ne demande pas, elle impose - que je les accompagne. Le réconfort de retrouver en elle le mélange savant de la personnalité de Rae et de la mienne ne réduit pas mon désappointement et je m’en veux.

Je m’en veux d’envier cette vieille dame qui, à force de patience, de gentillesse et de fermeté, récolte l’affection de mon enfant.
Je m’en veux de souhaiter que celle-ci repousse la Gertrude à mon profit puisque seuls les monstres d’égoïsme enverrait au loin une figure familière du quotidien de son enfant pour de si mauvaises raisons.
Je m’en veux parce que je sais, au fond, que ce besoin de faire place neuve dépend des conditions de ma pseudo-libération.
Je m’en veux aussi pour mon attitude générale dès lors que mon réflexe, après leur départ, est de m’allonger sur le divan, un paquet de chips calé entre mon flanc et le dossier du sofa.

Je ne me repose pas, je me goinfre. J’agis comme si chaque nouvelle bouchée de gras ne se logeait pas directement dans mes artères et aidait plutôt à accélérer la course du temps. N’est-ce pas lui qui me garde loin de mon épouse ? A moins que ça ne soit de sa faute si je m’ennuie ? Ne préfère-t-elle pas travailler plutôt que d’être avec moi et ainsi rattraper ces deux mois perdus lorsque j’étais en prison ? Je suis injuste. Je consentirais à l’admettre si je n’étais pas remonté comme un coucou. Au lieu de ça, j’essaie de m’occuper l’esprit comme je peux. Je n’aime pas la télé : je l’allume. Je déteste les jeux diffusés aux alentours de 17h, je me surprends à être suspendu à mon écran, curieux de connaître le dénouement entre ce qui est présenté comme le choc des titans. Quelle connerie ! Deux idiots qui répondent à des questions mal formulées sur l’actualité la moins trépidante du pays. Tu parles de grands champions. Où est le challenge à se ridiculiser devant l’Australie entière ? Furieux - contre Dieu sait quoi - j’éteins et envoie valser la télécommande au milieu de la pièce. Je pourrais la casser, personne ne s’en rendrait compte, le téléviseur sert de décoration dans cette maison. Il est moins important que le portable que je tire de ma poche. De mes doigts gras, je cherche dans le répertoire de ma femme. Je ne mesure pas le propos quand je pianote quelques horreurs au sujet de la nounou. ça ressemble à : “Elle me fatigue. J’ai goûté sa soupe, elle n’a pas de goût”. J’ai renchéri un rien plus tard d’un : “Je pense pas qu’elle ait une si bonne influence sur Micah. Elle l’a prise en affection, elle la gagatise.” J’avoue, je me suis senti mieux de les avoir écrit, mais ça non plus, ça n’a pas duré. Agacé par les réponses de ma complice, j’ai attendu son retour sur le temps de midi avec une bille en tête : lui manifester au plus vite l’étendue de ma contrariété. «Palpitant ta matinée ?» l’ai-je accueilli avec du sarcasme au fond de la voix et sans bouger de mon divan. «Je t’aurais bien raconté la mienne, mais je t’ai déjà tout résumé. Deux phrases ont suffi. J’aurais au minimum pu me redresser, mais je n’en ai pas la force. En trois semaines, je me suis encroûté. J’ai pris cinq kilos et je ne dors pas. «Je pensais à un truc…» J’aurais pu arrêter le train de la bêtise avant que la locomotive ne percute un mur de plein fouet, mais ça nécessiterait plus de jugeote et, à disposition, j’en ai très peu. Peu, voire pas du tout. Effet secondaire de ma détention à résidence. «Pourquoi on n’a toujours pas engagé Callum ?» Il n’a commis d’erreur, il a écouté mes consignes, celles que j’ai estimées utiles pour la sécurité de toute ma famille. Son éviction est donc abusive et, qui plus est, je lui ai promis qu’il réintègrerait le casino. Pourquoi n’est-ce pas encore le cas si l’entreprise est la mienne ? La mienne aussi ? Ne devons-nous pas être des partenaires qui décidons ensemble ? N’est-ce pas ce que Raelyn prétend compte tenu de cette gifle à mon retour ? Ne l’a-t-elle pas justifiée par mon égocentrisme ? N’ai-je pas mon mot à dire à propos de Ruth si Rae décide à ma place pour mon ami ? C’est d’autant plus le bienvenu qu’il est question de ma fille et de mon moral… Alors, j’ajoute :   «Parce que c’est toi qui as un problème avec lui. Moi j’en ai pas. Je suis étonné qu’on en ait pas discuté à deux, un peu comme on l’a fait pour la nounou. Je n’ai pas souvenir que j’étais fou de l’idée. Est-ce que j’ai eu le choix ? ça, je ne m’en souviens plus.» Et, cette fois, j’ai reposé mes pieds au sol pour rassembler autant de constance possible alors que je végète depuis ce matin dans le même survêtement que la veille et peut-être même du jour d’avant… de prestance envisageable étant donné que je ne suis pas coiffé, que ma barbe est trop longue et, surtout, que je fulmine. Je suis fou d’une rage incontrôlable et ce n’est pas correct de lui en faire payer le prix de mes frustrations. Pourtant, j’en suis là et ça ne fait que commencer puisque je la dévisage, désormais. Je la fixe de mes prunelles défiantes qui sous-entendent que c’est l’heure d’en découdre.
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Raelyn Blackwell
Raelyn Blackwell
la muse des cauchemars
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(Amelyn #91) ► TIME STANDS STILL 9OYzxwd Présent
ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
(Amelyn #91) ► TIME STANDS STILL 2a124375de5bce4e041e9923da504d768c9edcf6
POSTS : 34323 POINTS : 3130

TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation.
ORIENTATION : J'aime les beaux garçons.
PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.
DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP
CODE COULEUR : indianred.
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(07) chad #3spencer #14miles #1 (2005)danaë #4 (2018)maxwell #7miles #2cecilia #2

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le cluble casino l'octopus

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maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1234567

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spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.

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danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.

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cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.

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miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.

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amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 123456789101112131415161718192021222324252627282930313233343536373839404142434445464748495051525354555657585960616263646566676869707172737475767778798081828384858687888990919293949596the end.

AVATAR : Lady Gaga
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Message(#)(Amelyn #91) ► TIME STANDS STILL EmptySam 14 Oct 2023 - 16:27


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Raelyn Blackwell & @Amos Taylor (Amelyn #91) ► TIME STANDS STILL 873483867

Lorsqu’Amos a commencé à divaguer, j’ai cessé de répondre à ses messages. J’ai passé mon téléphone en silencieux pour ne plus être distraite par ses inepties au sujet de la nourrice de notre fille qui n’a certes pas mon affection, mais celle de Micah et qui s’occupe d’elle depuis plus d’un an en remplissant tous les critères que nous recherchions chez notre employée. Elle est sérieuse, prends soin de notre enfant autant qu’elle est discrète et dépourvue de curiosité concernant nos activités, notre train de vie et, plus récemment, l’arrestation d’Amos. A ce sujet, elle n’a pas posé la moindre question et je dois bien admettre, bien que n’aimant pas le sentiment d’être redevable ou la sensation d’être la cible de pitié et de charité, que je n’aurais peut-être pas si bien gardé le cap sans cette vieille dame un peu austère mais que Micah aime de tout son cœur de bambin. Du reste, je connais Amos. Coincé à l’appartement depuis déjà deux semaines, il commence à devenir fou. Il ronge son frein et s’en prendra bientôt à chaque personne sur laquelle il posera ses yeux, à l’exception de Micah. Il déploiera des trésors de mauvaise foi et, à en croire ses messages, il a déjà commencé. Je me doute que Ruth n’est que sa première cible, et, lorsque de retour à la maison je suis accueillie par une remarque cinglante, mon petit doigt me souffle que je suis à présent la suivante sur sa liste. « Palpitant ta matinée ? » Agacée par le sarcasme que j’entends dans sa voix, j’ôte mes talons aiguille, je me masse les temps alors que je suis toujours dans l’entrée, dos à lui, avant de me retourner pour lui faire face et m’approcher de lui. Avachi dans le divan, il est l’expression même du quarantenaire qui s’encroûte, et je sais que ce n’est pas dans sa nature profonde, qu’il s’agit là des affres de l’enfermement. Le résultat est là : son jogging pourrait avoir plus fière allure, ses cheveux s’emmêlent et je peux à nouveau aisément y glisser mes doigts, sa barbe pourrait être taillée et j’ignore à quand remonte sa dernière douche. Peu désireuse de rentrer dans son jeu et de lui donner la satisfaction de réagir à sa provocation, je ne réagis pas, je me contente de m’approche de me servir un verre d’eau dans la cuisine, avant de revenir au salon et de chercher Micah du regard. Elle n’a pas l’air présente, et peut-être est-ce là ce qui rend Amos si vindicatif : notre fille a dû sortir prendre l’air avec sa nourrice. « Je t’aurais bien raconté la mienne, mais je t’ai déjà tout résumé. Deux phrases ont suffi. » La part la plus fielleuse de ma personnalité a envie de lui rétorquer qu’il fallait y réfléchir avant de m’enfermer dans notre bureau et de se rendre à la police sans nous laisser l’occasion de trouver une autre solution. Mais je la musèle au profit de l’amour que je ressens pour Amos, malgré ses erreurs et son agressivité latente. « Je pensais à un truc… » Je laisse échapper un sourire discret, avant de m’installer sur le fauteuil le plus proche du canapé. Je croise mes jambes, porte mon verre à mes lèvres, avale quelques gorgées d’eau, avant de finalement lui répondre. « Dis-moi ? » Je feins un calme parfait. Pourtant, je sens que rien de ce qui va passer la barrière de ses lèvres ne sera constructif. J’ai le pressentiment que ses provocations sont loin d’être derrière nous.

Et je ne me trompe pas. « Pourquoi on n’a toujours pas engagé Callum ? » Si face à ce nouvel affront je reste de marbre, il n’en reste pas moins vrai que mon agacement monte d’un cran. Moi aussi, je suis épuisée. Je fais tourner deux affaires conséquentes et le temps que je passe ici est dédié à ma fille et mon âme sœur. La nuit, il ne dort pas, se tourne et se retourne dans notre lit et, parfois, il m’arrive d’être réveillée par ses insomnies. Ma patience, pourtant habituellement à l’épreuve de beaucoup de choses, se réduit à peau de chagrin. « Parce que c’est toi qui as un problème avec lui. Moi j’en ai pas. Je suis étonné qu’on en ait pas discuté à deux, un peu comme on l’a fait pour la nounou. Je n’ai pas souvenir que j’étais fou de l’idée. Est-ce que j’ai eu le choix ? Ça, je ne m’en souviens plus. » A nouveau, je porte mon verre à mes lèvres pour boire quelques gorgées, et déglutir difficilement. Temporiser, c’est la seule solution qui s’offre à moi pour ne pas lui sauter au visage et lui arracher les yeux, littéralement. « Est-ce que tu as besoin que j’aille te chercher ta lettre pour que tu la relises ? » Autrement dit : "tout ce que tu as écrit et qui m’a touchée, n’étaient-ce que des conneries parce que tu avais peur d’être allé trop loin ?" « Si tu tiens tant à lui trouver un travail, offre-toi ses services en tant que garde du corps, puisque tu n’as pas de problème avec lui. » Mais moi, je n’ai plus confiance en son impartialité ainsi qu’en sa loyauté. « Et vire la nourrice de ta fille si ça te chante, mais débrouille toi pour en trouver une autre qui ne posera aucune question - » Sur le bracelet à sa cheville. « Et que Micah aimera autant. » Je ne rentrerai pas dans son jeu. Je ne le confronterai pas quant à ses piques mesquines – nous avons pris la décision de faire appel à une nourrice ensemble pour pouvoir à nouveau fonctionner ensemble sur le plan personnel autant que professionnel – et pas plus concernant Callum et ce qu’il lui a ordonné de faire, sans m’avoir encore présenté la moindre excuse pour m’avoir enfermée, moi aussi, et privée de l’opportunité de prendre une décision avec lui en tant qu’équipe. Ce dont je suis certaine en revanche, c’est qu’il est mal avisé de me provoquer sur mon terrain : s’il est roi au royaume de la mauvaise foi, je règne en grande maîtresse de celui du sarcasme et nos plus légendaires disputes sont toutes nées dans l’une ou l’autre de ces deux provinces.




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Message(#)(Amelyn #91) ► TIME STANDS STILL EmptyJeu 19 Oct 2023 - 22:53




TIME STANDS STILL

La nuit qui a suivi mon retour à la maison, je me souviens avoir quitté la chaleur douillette de notre lit pour glaner de l’intimité dans la salle de bain. Puis, en me baladant au travers de cet appartement méconnu, j’ai cherché à l’apprivoiser en prévision des mois à venir. Bien sûr, je ne suis pas dupe, je me suis douté que l’enfermement me serait pénible et qu’il me faudrait apprendre à ronger mon frein jour après jour. En revanche, ce que je n’avais pas anticipé, ce serait la violence du paradoxe entre mes besoins lors de mon retour et ce sentiment de solitude des semaines plus tard. Il me désole, celui-là. Après ma rencontre avec Raelyn, je pensais m’être débarrassé de cette meilleure ennemie que j’ai autant cherché à consacrer qu’à désavouer selon les différentes étapes de mon deuil. Aujourd’hui, seul en ces lieux à peine apprivoisé, abandonné à des remises en question douloureuses, soumis à l’isolement puisque la nounou m’a arraché ma fille et que mon épouse se rêve partout ailleurs, sauf avec moi, j’oscille entre peine et colère. Je me morfonds et, ensuite, je rage. Je rage au point que les horreurs me tombent tout crus dans la bouche ou tout prêts entre les doigts. Mes cibles ? Parfois, le monde entier. Souvent, l’entourage qui m’agace, me gêne, qui chatouille mon ego de mâle frustré d’être en cage. J’en veux à tous ceux qui accentuent mon impression d’être inutile. Rien d’étonnant à ce que je m’en prenne à Ruth et que je cherche auprès de mon épouse un minimum de soutien. Pas grande chose. J’attends juste un : “c’est vrai qu’elle n’est pas excellente cuisinière” ou, plus correct, un : “Il n’y a que nous qui trouvons grâce aux yeux de notre petite fille”. Au lieu de ça, j’ai récolté à peine une réponse qui s’est suivie d’un long silence, un silence qui m’a rendu complètement fou et que j’ai compensé par la bouffe, mais elle ne m’a pas consolée longtemps. J’ai essayé de me concentrer sur le programme télé, ce fut vain. Alors, cet envie de boire, prégnante depuis mon arrestation et conséquemment à l’aliénation, elle m’a de nouveau saisi à la gorge, si bien qu’à plusieurs reprises, j’ai cru devenir fou. Je l’ai quitté ce divan qui finira par prendre la forme de mon corps à force d’y demeurer avachi durant des heures à me lamenter sur ma situation. Je l’ai quitté pour hurler mes peurs et mes irritations. J’ai rousté le mur de mes pieds. Je lui ai filé des coups parce que la brique ne faillit pas, elle et au plus j’ai frappé, au plus j’ai regretté de ne pas être au loft, là où la salle de sport est adaptée à mes habitudes et ne ressemble donc pas à un subterfuge. Ce qui l’est, c’est mon excès de violence. Il m’aide à maintenir le cap jusqu’à ma prochaine envie de picoler, celle que je ne confie pas, celle dont je ne parle ni ne sous-entend afin de ne pas lui donner corps, celle qui est en partie responsable de la mauvaise humeur avec laquelle j’accueille mon épouse.

Pas de baiser. Pas de “bonjour” ou de “je suis content de te voir”. Pourquoi faire ? elle m’a ignoré. De plus, tout ce marasme d’émotion et la difficulté de mes combats font grimper ma jauge de mauvaise foi vers mon maximum. Je ne réfléchis pas les conséquences de mon culot et je ne prête pas à ses causes assez de méfiance pour ne pas plonger la tête la première dans le bassin poisseux de mes travers. M’aurait-elle au minimum embrasser que je n’aurais pas versé du fiel dans la coupe de notre amour. Au pire, je me serais retourné dans le sofa que j’ai retrouvé peu de temps avant son arrivée - un match de boxe contre une ire presque ancestrale et un mur de briquailles, ça épuise -, histoire de lui manifester mon mécontentement d’avoir été ignoré. A défaut, j’attaque. Je ne mords pas - ou pas encore -, je me distingue de la raison par l’utilisation abusive du sarcasme. J’insiste dans le but d’obtenir des réponses qui tardent à titiller mon sens de la répartie ou de la connerie. Je rajoute toujours plus de couches à mon mille feuilles de bêtises - quoique je ne le réalise pas encore - pour ne jamais obtenir les réactions attendues. Dès lors, je fulmine, je vois rouge et, de ma bouche, plus rien de cohérent ne pourra plus sortir quand tout ce que je reçois de ma complice se résume à une série d’impératif à respecter et, en guise d’amorce, une “attaque” en bonne et due forme. «Oh, parce que tu l’as encore ?» me suis-je défendu, la bouche déformée par ce qui s’apparente à cette saloperie de colère. Je la connais par coeur, elle. Elle me possède et je ne guerroie pas contre elle. Bêtement, je préfère sortir les armes contre ma femme. « Non mais, le contenu n’a pas eu l’air de t’intéresser puisque tu n’as pas jugé nécessaire de me répondre.» Je ne lui en veux pas, mais ça m’aurait fait du bien de la lire étant dnné que j’étais interdit de l’entendre ou de la serrer dans mes bras. «Quant à ta nouvelle coqueluche…» Allusion sans faux-semblant à Ruth. « Elle ne pose pas de questions parce que tu l’as dit toi-même, tout le monde sait.» Ma mère n’a pas échappé à la nouvelle de mon arrestation, pas tant que j’appartienne aux notables, mais faute au chef d’accusation et à l’établissement que je dirige. Plus malin, je me serais inquiété de l’impact des médias trop bavards sur la santé financière du casino. Je ne m’en suis pas tracassé et, pour cause, contrairement à Raelyn, j’ai confiance en elle et en son jugement. L’inverse n’existe pas toutefois. «Je suis là, moi. Je pourrais m’en occuper…» J’ai hésité à préciser le fond de ma pensée, j’ai renoncé pour éviter que s’expriment mes faiblesses. «Mais non, parce que tu dois tout contrôler, tout décider…Puis, il faut être maman, mais pas trop souvent non plus.» Je me suis redressé de l’assise et j’aurais juré entendre mon corps grincer. J'ai de suite occulté que, cette bassesse, aurait mérité que je m'excuse aussitôt, sans chipoter. « Les décisions, à deux, c'est pas seulement quand ça t'arrange. Alors, Callum sera avec toi demain.» ai-je craché, fatigué que toutes mes tentatives pour prendre soin d’elle soit déboutée, éreinté par ce qu’elle ne tienne pas compte de mes angoisses. «Et Ruth sera chez elle et moi, ici avec la petite. Je te proposerais bien de rester, mais j’ai compris que tu préférais être ailleurs.» ai-je conclu en tirant mon téléphone de ma poche pour pianoter un premier message.
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Raelyn Blackwell
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amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 123456789101112131415161718192021222324252627282930313233343536373839404142434445464748495051525354555657585960616263646566676869707172737475767778798081828384858687888990919293949596the end.

AVATAR : Lady Gaga
CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles)
DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall)
PSEUDO : stairsjumper
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INSCRIT LE : 21/02/2019
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Message(#)(Amelyn #91) ► TIME STANDS STILL EmptySam 21 Oct 2023 - 21:21


time stands still
Raelyn Blackwell & @Amos Taylor (Amelyn #91) ► TIME STANDS STILL 873483867

« Oh, parce que tu l’as encore ? » Je lève un sourcil, le visage presque de marbre à l’exception de ce soupçon d’effarement qui trahit la fonte comme au neige au soleil de ma patience. Elle est infinie, en temps normal, mais Amos me connaît pratiquement par cœur, et largement assez pour savoir sur quels boutons appuyer pour me faire monter la moutarde au nez. Son ton provocateur m’agace déjà, sans que je n’imagine pourtant que je suis loin d’être au bout de mes peines. La fatigue n’aide pas mais, plutôt que d’entrer dans son jeu, je choisis de me taire, pour notre salut à tous les deux. « Non mais, le contenu n’a pas eu l’air de t’intéresser puisque tu n’as pas jugé nécessaire de me répondre. » - « Ne me pousse pas à compter les points sur cette période. » Ne suis-je pas venue le voir à chaque fois que c’était possible, pendant cette période, et même plus ? N’ai-je pas fait tout le chemin jusqu’au pénitencier pour me voir refuser l’accès au parloir puisqu’Amos s’était battu, et qu’il était à l’isolement ? Ne suis-je pas revenue après avoir été traitée comme une malpropre par mon propre conjoint exigeant que je ne remette plus les pieds là-bas, simplement parce qu’il était frustré et en colère de ne pas pouvoir me dicter ma conduite ? Alors certes, je n’ai pas répondu à sa lettre. Je ne l’ai pas fait parce qu’à mon sens, la meilleure que je pouvais lui apporter c’était devenir le voir et lui montrer que je me moquais de ses mots durs et de son attitude insultante. Ses excuses m’ont touché, tout comme ses émotions dont il parlait comme je ne l’aurais jamais cru capable de le faire sur papier. Moi. Mais moi, je n’en avais pas, des excuses à présenter. Et lui montrer que j’acceptais les siennes et que je serais toujours là pour lui sans la moindre exception nécessitait plus que quelques mots sur du papier, mais des actes. S’il souhaite aborder le sujet et me dire qu’il a été blessé et qu’il se serait attendu à ce que je couche moi aussi quelques mots sur du papier, j’aurais volontiers cette discussion avec lui, mais pas maintenant. Pas alors qu’il cherche de toute évidence à provoquer une dispute et que rien de sain ou constructif ne pourra sortir de cette discussion.

« Quant à ta nouvelle coqueluche… Elle ne pose pas de questions parce que tu l’as dit toi-même, tout le monde sait. » - « Il y en a d’autres, des questions qu’elle pourrait poser. » La première concernant notre déménagement soudain. Jamais elle ne m’a demandé pourquoi nous devions quitter l’appartement, et elle n’a jamais bronché lorsqu’il lui a été communiqué que l’adresse du loft – dont l’atmosphère rassurante et familière me manque terriblement – ne devait être communiqué en aucun cas et ce à qui que ce soit, même aux représentants des forces de l’ordre. Elle est d’une discrétion exemplaire, et c’est la raison pour laquelle nous l’avons embauchée.

« Je suis là, moi. Je pourrais m’en occuper… » N’est-ce pas ce qu’il fait déjà ? N’est-il pas pertinent toutefois qu’il soit accompagné par une personne autorisée à sortir dehors et à faire prendre l’air à notre princesse, pour nous éviter de revivre ce début d’année où, à force d’enfermement, Micah devenait folle ? Est-ce qu’il est en train d’arriver à Amos ? Peut-être, mais je n’ai pas de solution à lui offrir : il a pris une décision, lorsqu’il m’a enfermée dans ce bureau, est les conséquences pourraient être bien pires. Il pourrait être encore en prison et attendre son procès sans se voir autoriser une libération conditionnelle. « Mais non, parce que tu dois tout contrôler, tout décider…Puis, il faut être maman, mais pas trop souvent non plus. » A nouveau, mes sourcils se froncent, accentuant la discrète ride d’expression qui se creuse entre mes yeux. Cette attaque-là, je ne la comprends guère. M’accuse-t-il de délaisser notre princesse ? Comment ose-t-il le faire quand, pendant deux mois, j’ai dû m’occuper d’elle seule ? Malheureuse comme les pierres et inquiète de ne jamais plus pouvoir l’avoir à mes côtés, j’ai encaissé et j’ai fait ce que je pouvais faire pour que Micah ne soit pas trop affectée par cette décision. « Les décisions, à deux, c'est pas seulement quand ça t'arrange. Alors, Callum sera avec toi demain. » Cette fois, il est clair comme de l’eau de roche. Ma réaction l’est tout autant : je laisse un rire froid, bref et sarcastique me soulever la poitrine. Tu rêves, voilà ce qu’il dit. « Et Ruth sera chez elle et moi, ici avec la petite. Je te proposerais bien de rester, mais j’ai compris que tu préférais être ailleurs. » Le visage fermé et dur – il m’a donné un ordre comme à une subalterne ou un sujet, je le détaille en silence quelques secondes, avant de remonter la bride de mon sac sur mon épaule – je n’ai pas eu le temps de le déposer – et de parcourir la mince distance qui me sépare de mes escarpins que je ramasse et enfile. « Ecris à Ruth pour lui donner une journée ou semaine de congé si ça te chante. » Je ne me battrai pas contre lui pour ça : il a le droit de passer du temps avec Micah et de s’occuper d’elle, et notre fille peut survivre sans mettre le nez dehors une semaine, si ce n’est avec moi. « Mais si je vois ne serait-ce que l’ombre de Callum autour de moi. » Mon ton se fait tranchant, presque menaçant. « Je te jure que je le tue. » Et ce genre de mise en garde, venant de moi, n’a rien d’une menace en l’air. Je m’apprête à faire ce qui est d’habitude l’une de ses spécialités : partir. Je ne prends pas la fuite, je lui fais un pied de nez en quittant l’appartement tandis que ça lui est interdit. Quitter une discussion lorsqu’elle ne lui plait pas, c’est du grand Amos. Moi, j’ai pour habitude de rester et d’affronter la discussion puisqu’une dispute me semble toujours préférable à une plaie qui s’infecte. Sauf qu’Amos est mauvais, volontairement blessant et que je n’ai pas l’intention de lui donner la satisfaction de l’être en retour et de lui donner une raison de vouloir me déclarer la guerre. J’ouvre la porte d’entrée et, avant de la franchir, je me retourne vers lui. « Ne t’avise plus de t’adresser à moi comme si j’étais ton personnel de maison ou ton animal. » Parce que ça, cela me blesse bien plus que ses attaques mesquines et sans fondement. Sur ces mots, je ferme la porte de l’appartement sans la claquer, mais sans la moindre intention de revenir sur mes pas.


❈❈❈❈


Ce serait mentir que de prétendre que cette altercation n’a pas entamé mon humeur pour le reste de la journée. Pourtant, j’ai mis un point d’honneur à m’attarder à l’Octopus, non pas plus que de raison, mais assez longtemps pour que mon époux ait le temps de retrouver la raison. Il est moins de minuit lorsque je passe à nouveau la porte de l’appartement, mais assez tard pour que Ruth ait ramené Micah, et qu’elle soit profondément endormie depuis plusieurs heures. Alors, plutôt que de chercher Amos sur le balcon ou dans notre chambre, je fais d’abord un détour par la chambre de notre enfant. Je caresse ses cheveux fins du bout des doigts, le plus délicatement possible pour ne pas troubler son sommeil. Avant de quitter son chevet, je dépose un baiser sur son front et, lorsque je quitte la pièce, je referme la porte avec une douceur infinie. Il n’est pas dans notre chambre, Amos. Puisque je n’ose supposer qu’il ait eu la bêtise de quitter l’appartement alors que cela signifierait un retour en prison pour une durée indéterminée – je ne le lui pardonnerais pas – je me doute qu’il doit être sur la terrasse. Soit, étant donné le traitement auquel j’ai eu droit ce midi, je ne me précipite pas pour le retrouver. Au contraire, je prends la direction de notre salle de bain, luxueuse mais moins spacieuse que celle du loft, où je me glisse sur la douche et je ferme les yeux sous l’eau chaude pour tenter de me débarrasser des désagréables souvenirs de cette journée épuisante à tous les niveaux.





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Message(#)(Amelyn #91) ► TIME STANDS STILL EmptyDim 22 Oct 2023 - 1:23




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Compter les points, c’est donc tout ce qui a de l’importance ? Déterminer lequel de nous deux à tort ou à raison ? Je ne suis pas stupide, je sais par avance qu’additionner mes bêtises ferait de moi le grand gagnant du championnat au titre du “Roi des Cons”. Bien sûr, ça ne m’empêche pas de surenchérir, mais ce n’est pas tout à fait prémédité. C’est la réaction spontanée qui découle de mes frustrations et, elle le sait, Raelyn. Elle me connaît. Quand bien même ne ferait-elle pas de suite le lien entre mon enfermement et mon besoin soudain de la provoquer, un éclair de lucidité aurait dû la frapper dès ma seconde reproche indue. Elle était tout aussi mesquine que la première voire un peu moins, finalement. Détenir quelques mots griffonnés sur un bout de papier parfumé, c’est vrai que ça m’aurait réchauffé le cœur à la nuit tombée. Ceci étant, je ne le lui en veux pas autant que je ne le laisse présumer. Pas plus que je ne suis cohérent alors que je menace encore la “quiétude” relative de notre foyer. Relative, parce qu’elle n’aura existé que durant les premiers jours de mon retour. Au terme de deux semaines, j’ai souffert d’impatience. Un sentiment d’étouffement m’a paralysé à chaque fois que Raelyn a claqué la porte derrière elle et l’impression de crever, bientôt, écrasé par la solitude quand Ruth arrache Micah de mes bras m’a assommé jour après jour. Je le suis encore et, ma complice, elle en paie le prix. Elle paie le prix de mes sarcasmes, de ma mauvaise humeur, de ma petitesse d’esprit lorsque je suis en colère, non pas contre elle, mais contre le monde entier, en ce compris moi…, ce moi horripilé par la nounou de notre fille. Elle est ma cible alors qu’au fond, elle n’est responsable de rien, si ce n’est d’être dévoué à ma môme. Calmé, je reconnaîtrais qu’elle est d’une discrétion sans précédent et que son affection envers Micah la rend exceptionnelle. Pour le moment, je suis juste bon à ressasser ces idioties dont j’aurai honte plus tard et desquelles je tire une satisfaction éphémère. « Et qu’elle ne pose jamais…» ai-je répliqué à Raelyn qui défend la nounou avec une telle vigueur que je m’en sens abandonné. Est-ce trop demandé de me duper ? De me leurrer en se prétendant d’accord ? En m'invitant à la dégager, ce que je ne ferais donc pas de peur de le regretter ou de m’épingler sur le front l’étiquette du père capable de meurtrir son enfant pour un caprice d’adulte ? Pourquoi est-ce si difficile, pour elle, de me serrer dans ses bras ou, mieux, compte tenu de mon entêtement, de me donner ce que j’attends ? De me distraire en me hurlant des vérités que je réfuterai, que je remettrai ensuite en question et pour lesquelles je présenterai des excuses tôt ou tard ? Ce schéma de discorde, il est toujours le même. Elle aurait pu l’anticiper si elle l’avait souhaité. Elle aurait pu me soutenir comme je l’attendais. Mais, non, bien sûr que non. Elle m’est dévouée par bien des angles, mais jamais elle ne m’autorise à péter les plombs ou jamais assez à mon goût. «Tu sais, des trucs simples comme : comment allez-vous aujourd’hui, monsieur Taylor ? Elle pose pas de questions parce qu’on est la poule aux oeufs d’or et que personne n’aurait envie de la tuer.» ai-je ajouté sans me préoccuper des regards courroucés, de croix et noir-obscur de mon épouse. Elle est furieuse également. Cela étant, je m’en doute plus que je ne le remarque. Je m’observe trop le nombril pour saisir que je la pousse à bout et, surtout, vers la sortie.

Aurais-je retrouvé mes esprits à temps, l’aurais-je vue relever la bride de son sac sur son épaule ? Aurais-je constaté, horrifié, qu’elle tournait les talons ? Me serais-je employé à effacer cette dernière phrase à propos de la maternité ? Raelyn, c’est une maman formidable. Nul doute que je regretterai ces attaques. Pas maintenant, malheureusement. «Qu’est-ce que tu fais ? » C’est fou comme le geste efface toute forme de menace : je ne perçois pas le contenu de sa promesse. Je ne m’attarde pas non plus sur ce qu’elle m’accuse - elle exagère - de la traiter comme un animal domestique. Non. Je ne vois que son corps qui s’efface derrière la porte d’entrée et moi qui la suit jusqu’au palier. «Tu ne peux pas partir comme ça, j’ai pas terminé.» Elle en a le droit et, à sa place, j’aurais agi de la même façon. Je déclare toutefois le contraire avec une mauvaise foi autant caractéristique que mes départs précipités dès lors qu’une discussion se détourne de mes espérances. «Et puis, tu ne pars pas, toi normalement. Pourquoi tu le fais ? » Etonnamment, cette dernière question n’est pas crachée au milieu du couloir. Je me suis radouci faute aux souvenirs de l’Amos claudiquant dans le couloir d’un hôpital qui n’aspirait qu’à retenir sa dulcinée blessée qui s’enfuyait loin de lui. Est-ce mauvais signe, ce départ précipité ? Est-ce qu’elle est rincée de mon attitude de gamin colérique ? Va-t-elle me jeter, bientôt, parce que j’ai dépassé les bornes ? Parce qu’elle ne m’aime tout simplement plus ? La poursuivant encore et tout prêt à lui réclamer des explications - à la supplier sans mot dire d’en découdre avec moi jusqu’à ce que réconciliation s’ensuive - je suis arrêté sur le palier par la stridulation de mon bracelet électronique. J’ai reculé précipitamment puisque je redoute de retourner sur la case prison sans passer par la case départ. Si mon couple est en danger, il ne survivra pas à un nouvel éloignement, mais… l’est-il ? L’est-il vraiment ? Suis-je victime des élucubrations du gars en souffrance dont l’estime de soi fond comme de la guimauve à proximité d’un feu ?

J’ai eu toute l’après-midi pour y réfléchir. J’ai même reçu un Rhett investi d’une mission qu’il a choisi d’ignorer, mais qui aura eu le mérite de distancer une partie de mon anxiété. L’envie de boire m’a tantôt foutu la paix et a tantôt ressurgi à chaque fois que j’ai balisé pour mon couple. Je ne suis pas prêt à vivre sans Rae. Je ne suis pas non plus disposé à envisager un avenir dans la séparation. Peut-être m’en veut-elle au point de me désaimer - Pourquoi ? Pour l’avoir enfermée dans son bureau ? Est-ce réellement un crime de vouloir protéger celle qu’on adore ? -, mais moi j’en suis toujours amoureux de cette femme que j’ai de nouveau peur de perdre. J’en ai frappé les murs de mes poings juste avant le retour de Ruth et Micah. J’en ai grillé mon paquet de cigarettes sur la terrasse après le bain de cette dernière et j’en entamais un second quand j’ai entendu la porte s’ouvrir sur ma conjointe. Un coup d’oeil vers la porte vitrée, je l’ai aperçue et j’ai attendu. J’ai fait le pied de grue au grand air, non pour m’aérer, même si ça me fait un bien fou, mais avec l’espoir qu’elle vienne m’y rejoindre. Evidemment, je ne me suis pas figuré qu’elle me sauterait au cou. Je l’ai même envisagé en train de m’arracher les yeux, littérairement, avec des mots-cuillères. Sauf qu’elle ne m’a pas honoré de sa présence. Elle m’a boycotté et mon cœur s’est aussitôt emballé. Est-elle repartie bosser ? Est-elle revenue récupérer ses affaires pour dormir à l’hôtel, loin de moi et de mes erreurs ? Non ! J’extrapole parce que j’ai peur. Je suis terrifié à l’idée d’avoir débordé des limites fixées par le mariage. Or, je l’oublie quand, persuadé que je la trouverai soit dans la chambre de notre enfant soit dans la nôtre, j’entends le bruit de l’eau depuis la salle de bain.

Je me souviens avoir assez perdu les pédales pour pénétrer dans la pièce d’eau, la traverser et passer le bras sous l’eau pour couper les robinets. Hors de question de réclamer des explications sous le capharnaüm des gouttes épaisses contre la paroi. J’exige une attention pleine, entière, dont je ne peux profiter puisque j’ai oublié l’essentiel : enlever mon sweat. Mouillé, il me colle à la peau et je râle, désormais. Je peste, une fois de plus, d’être et d’avoir été inepte à ce point… et de continuer à avancer la tête baissée et toutes cornes de taureau borné dehors. «Fais chier. Je suis trempé maintenant» ai-je râlé, secouant les mains, acceptant avec contrariété que la situation est risible et que j’en suis forcément ridicule. Ai-je donc d’autres options que celles où je prends la fuite ? J’ai balancé mon pull dans le coin de la salle de bain d’un geste rageur, j’ai quitté les lieux - et en l’occurrence ma complice pourtant complètement nue - en direction du divan du salon. Je m’y suis rencogné et, tel un enfant boudeur, je me suis tourné vers le dossier, preuve que je refuse de m’ouvrir à la discussion. Demain, peut-être que j’y verrai plus clair. Là, je ne suis bon qu’à ruminer sur mon sort même si je brûle d’enlacer Raelyn, de lui dire que je suis désolé d’être autant affecté par mon situation, désolé d’avoir peur d’être privé d’elle, désolé d’avoir été abject quand elle ne le mérite pourtant pas, désolé d’être un pauvre type, de temps à autre, mais un pauvre type qui l’aime tout de même du plus profond de son coeur.
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Raelyn Blackwell
Raelyn Blackwell
la muse des cauchemars
la muse des cauchemars
  
(Amelyn #91) ► TIME STANDS STILL 9OYzxwd Présent
ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
(Amelyn #91) ► TIME STANDS STILL 2a124375de5bce4e041e9923da504d768c9edcf6
POSTS : 34323 POINTS : 3130

TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation.
ORIENTATION : J'aime les beaux garçons.
PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.
DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP
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RPs EN COURS :
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(07) chad #3spencer #14miles #1 (2005)danaë #4 (2018)maxwell #7miles #2cecilia #2

(ua) maxwell #6 (jurassique)

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maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1234567

(Amelyn #91) ► TIME STANDS STILL 3a44d144a8bde068fb9bbf98d07bff96bdb42f25
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.

(Amelyn #91) ► TIME STANDS STILL 30
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.

(Amelyn #91) ► TIME STANDS STILL 297a714e8dfbe2965870bfed0f152606f9c9e175
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.

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miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.

RPs EN ATTENTE : aisling #3

RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens

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Message(#)(Amelyn #91) ► TIME STANDS STILL EmptyDim 22 Oct 2023 - 20:38


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Raelyn Blackwell & @Amos Taylor (Amelyn #91) ► TIME STANDS STILL 873483867

« Et qu’elle ne pose jamais… » J’ignore quelle mouche a piqué Amos pour qu’il ait décidé de reporter tout sa frustration sur notre employée. Certainement désespère-t-il de ne pas pouvoir être celui qui emportera Micah prendre l’air et jouer au parc, mais s’il est un champion toute catégorie de mauvaise foi, l’agressivité dont il fait preuve quant à elle ne lui ressemble pas. Peu désireuse de concourir avec lui dans son jeu de celui qui sera le plus mesquin et mauvais de nous deux, je ne relève pas. Au contraire, je prends déjà la direction de l’entrée pour quitter l’appartement avant qu’Amos ne réussisse réellement à nous entamer. Il n’a pas le pouvoir de me pousser au désamour, pas à cause d’une dispute et d’attaques sans fondement. En revanche, il a celui de me blesser et de créer une atmosphère lourde et étouffante dont nous n’avons pas besoin, étant données les circonstances. « Tu sais, des trucs simples comme : comment allez-vous aujourd’hui, monsieur Taylor ? Elle pose pas de questions parce qu’on est la poule aux oeufs d’or et que personne n’aurait envie de la tuer. » Je hausse les épaules avec nonchalance, juste avant d’enfiler mes escarpins, et j’ajoute avant de prendre la poudre d’escampette que « Callum n’a qu’à prendre exemple sur elle. » Je sais que ma désobligeance l’agacera. A ce stade et étant données ses attaques – qu’il ait critiqué mes qualités de mère me reste en travers de la gorge et s’ajoute à la liste des choses pour lesquelles il me doit bel et bien des excuses – je me moque bien de tout faire pour m’assurer de ne pas ajouter de l’huile sur le feu. De toute façon, je m’apprête à quitter l’appartement, et Amos semble enfin avoir relevé les yeux de son nombril pour le remarquer.

« Qu’est-ce que tu fais ? » - « Je pars. » Ce qui lui est interdit et, pour une fois, je jubile de savoir qu’il goutera la saveur amère de sa propre recette. Combien de fois ai-je cru devenir folle parce qu’il prenait la fuite au milieu d’une dispute ? Au moins, j’ai de bonnes raisons de le faire de mon côté : rien de ce qui ne sort de sa bouche n’est rationnel ou réfléchi ; il frappe au hasard dans le but de faire mal. « Tu ne peux pas partir comme ça, j’ai pas terminé. » - « Moi j’ai terminé. » Ou plutôt, je n’ai pas l’intention de commencer. Son agressivité réveille mes pires réflexes et je n’ai pas envie d’envenimer la situation plus qu’elle ne le mérite. D’une certaine façon, je comprends peut-être pour la première fois ce qu’il tente de m’expliquer, lorsqu’il clame que fuir, c’est souvent sa façon de nous protéger des pires aspects de sa personnalité. Aujourd’hui, il pourrait réveiller les miens si je ne m’apprêtais pas à mon tour à l’empêcher de nous abimer. « Et puis, tu ne pars pas, toi normalement. Pourquoi tu le fais ? » A ça, je ne réponds rien ou, plutôt, je le fais en fermant la porte derrière moi pour m’approcher de l’ascenseur et l’appeler en priant pour qu’il arrive vite. Bien sûr, Amos ouvre la porte derrière moi mais, à peine a-t-il mis un pied sur le palier que son bracelet le rappelle à l’ordre. Bien. Je lui adresse un dernier regard puis, alors que les portes de l’ascenseur s’ouvrent, je m’y engouffre sans qu’il ne soit possible pour lui de me suivre.


❈❈❈❈


Amos se sera-t-il calmé pendant la dizaine d’heures qu’il a passé seul ? Le contact de notre fille l’aura-t-il apaisé ? Au contraire, aura-t-il ruminé sur ma fuite pendant des heures, au point d’en perdre toute raison ? Toute l’après-midi et la soirée durant, j’ai tenté de chasser ces questions de m’en esprit, mais il n’en reste pas moins vrai que j’en veux à mon amant et âme sœur de se comporter comme un adolescent. M’aurait-il pissé sur la jambe pour marquer son territoire que l’acte ne m’aurait pas paru moins puéril que son déchainement de mauvaise foi de ce midi. J’ai faim – je n’ai pas mangé une fois de retour au casino, trop agité à cause de notre "dispute" – je suis fatiguée et je n’ai envie que d’une seule chose alors que je passe les portes de l’appartement après une journée épuisante, d’embrasser ma fille et de me nicher dans les bras de mon mari. Pour la seconde partie, je doute que ce soit au programme et c’est déplorable : j’aurais besoin d’une bouffée de tendresse ou de passion, au choix, pour me débarrasser des angoisses qui m’étreignent à cause d’un quotidien un peu trop rempli et exigeant – même pour quelqu’un comme moi – et du doute qui plane au-dessus de nous quand au sort de ma famille. Devrons-nous quitter le pays et vivre dans un paradis fiscal et policier ? Amos sera-t-il cueilli au beau milieu de la nuit à cause d’une nouvelle preuve, une que nous n’aurions pas dû venir, et pour rendre toute fuite impossible ? Je n’ai que rarement peur mais, ces derniers mois, j’avoue rougir que cela arrive plus souvent qu’à mon habitude.

Me glisser sous la douche plutôt que de cueillir Amos où qu’il se trouve, c’est ma façon de lui laisser une chance de revenir vers moi penaud, de présenter des excuses pour son comportement de ce midi et de m’étreindre pour que nous mettions cette querelle idiote derrière nous. Sauf que j’ai à peine le temps de tremper mes cheveux et de les shampooiner que je suis surprise par l’eau qui se coupe tandis que je les rince. Un cri de stupeur m’échappe et, rapidement, je fais volteface pour dévisager avec fureur un Amos qui retire sa main de la douche en pestant. « Fais chier. Je suis trempé maintenant. » La bouche entrouverte, je l’observe de deux billes noires. « Tu es sérieux ?  » Je ne couvre pas ma poitrine de mes mains, faute à l’instinct. Je l’observe poings serrés, fatiguée par son insolence et son immaturité. Lorsqu’il rebrousse chemin, je jure à mon tour dans ma barbe, avant de me savonner et de terminer de me savonner rapidement. Je ne prends pas le temps de me prélasser sous l’eau chaude, cette fois. Furieuse, je me hâte sous la douche, avant de m’enrouler dans une serviette et de me sécher, de faire mes ablutions et d’enfiler en vitesse un pyjama en soie. Dans la chambre, je ne trouve pas Amos. Ma fierté m’empêche d’aller le chercher dans le salon pour savoir quelle mouche lui a piqué. C’est à lui de me revenir, je n’en démordrai pas. Mon estomac attendra également demain. Il se lamente déjà à l’idée de ne rien avaler pendant vingt-quatre heures, mais il en faut plus pour me faire abandonner mes positions. Au contraire, frustrée et en colère, je me glisse sous les draps du lit de la chambre parentale, avant d’éteindre la lumière. Je prétends dormir, mais je rumine en silence. Je reste en tout cas éveillée assez longtemps pour entendre Amos revenir vers la chambre, et le sentir se glisser sous les draps à son tour, abandonnant finalement l’idée de passer la nuit sur le canapé, comme il projetait certainement initialement de le faire – je le connais assez pour le deviner. Ses bras m’attirent contre lui. Je ne le repousse pas, pas non plus lorsqu’après m’avoir collée contre son torse, il enroule ses bras autour de moi. Ma respiration trahit assurément que je suis éveillée, que je l’étais même avant qu’il n’entre dans la pièce. Sans chercher à prétendre le contraire, j’abandonne ma tête sur l’oreiller et aucun des muscles de mon corps ne se tends. Je m’abandonne à son étreinte et, pourtant, je déclare tout de mone que « Je te jure que je suis furieuse. » Au point d’avoir envie de lui arracher les yeux. Sauf que j’ai besoin de sa tendresse et de ses bras.





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Message(#)(Amelyn #91) ► TIME STANDS STILL EmptyLun 23 Oct 2023 - 16:50




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Le gadget autour de ma cheville s’est mis à hurler à peine suis-je sorti de l’appartement et ma condition m’a frappé avec une telle vigueur que je me suis trouvé grotesque. J’ai bondi d’un pas en arrière comme si, à mes pieds, le sol se fendait une mare de lave en fusion. Ce n’est pourtant que du carrelage d’un froid glacial sous la plante de mes pieds, de la céramique fade coupée en large carré et dont le gris ressemble à mon teint blafard. Je dors mal. Je vais mal, tout simplement et, interdit de poursuivre mon indifférente épouse qui s’en retourne au Club. Elle était rentrée pour déjeuner avec moi : elle n’a rien avalé. J’ai été trop con pour qu’elle ait envie de rester à mes côtés. Est-ce pour cette raison qu’elle ne traîne jamais à l’appartement ? L’ai-je imaginée cette certitude que, tous les matins, elle s’empresse de me fuir au profit de sa vie professionnelle ? Est-ce moi qui me figure que notre couple s’est érodé avec le temps et à cause de la routine, de nos erreurs respectives ? Mes craintes sont-elles la création de mon cerveau malade ? Est-ce la conséquence de ces obsessions que je n’ai plus loisir de réduire au silence maintenant que Callum a été évincé ? Outre ces questions, je suis agacé par le départ précipité de mon épouse, mais cette irritation ne représente pas grand-chose en comparaison de ma rage d’être amputé de mes moyens. Je ne peux pas sortir sur le palier sans que des voyants rouges et une alarme ne s’allument ici et au commissariat. Je ne peux pas dépasser la limite invisible à ma liberté d’action sans que mon portable ne sonne et que je ne sois obligé de décrocher pour déclarer sur l’honneur que je n’ai pas cherché à tester le bon fonctionnement de l’appareil afin de préméditer ma fuite. Non. J’ai simplement commis une erreur de jugement. «Je n’ai pas le compas dans l’oeil…»ai-je articulé, la colère grimpant dans mes veines à une telle vitesse qu’après avoir raccroché j’ai vociféré des injures à l’égard du flic qui vient de me questionner, de Lou Aberline qui nous aura pourri la vie depuis le trou où elle se décompose, de Ruth qui me vole ma fille et, même si j’ai honte de le dire, ma raison de préserver mon calme et ma sobriété. Je me suis époumoné, le dos courbé, le corps plié en deux morceaux pour que de mon cri s’échappe toute ma douleur, contre la solitude qui m’a retrouvée - ne l’avais-je pas semée ? -, contre Raelyn qui s’enfuit quand j’aurais aimé qu’elle s’énerve, qu’elle m’ordonne de me taire, qu’elle s’échine à me démontrer ô combien je marche à côté de mes pompes. Bien sûr, je n’aurais pas entendu de suite. J’aurais continué à m’exemplifier à travers ma mauvaise foi, mais je n’aurais pas mal. Je ne souffrirais pas à cause de ma condition. Je ne serrerais pas les poings jusqu’à blanchir mes phalanges et je ne cognerais pas dans les murs à défaut d’avoir, dans cet endroit de malheur, un sac de boxe. Je n’aurais pas l’impression de manquer d’air tandis qu’un monstre menace de s’échapper du fond de mes tripes. Dans le fond, c’est un miracle que je ne me sois pas attaqué à la vaisselle. ç’en est un autre d’avoir réussi à me calmer peu de temps avant le retour de ma petite fille. Nul doute que la visite de Rhett m’y aura aidé, mais que m’arrivera-t-il, demain ? Quelle sauce mon addiction prépare-t-elle afin de me déguster ? A chaque jour de détention supplémentaire, l’alcoolisme gagne de nouveau du terrain. Elle entame considérablement mon bien-être. Alors, au retour de Raelyn qui, au lieu de me rejoindre sur la terrasse où j’entretiens mon cancer se prélasse sous la douche, je perds tout sens commun

Au départ, le plan ne consistait pas à couper l’eau pour sous-entendre un : “Regarde-moi, je suis là.” Mon but, c’était de fermer les robinets et de la tirer hors de la cabine pour l’obliger à se disputer avec moi. Se disputer, pas discuter : le choix des mots est important, je n’ai rien de pertinent à lui reprocher. En réalité, je cherche surtout à me distraire, moins parce que je m’ennuie, que pour tromper la maladie. Ne serait-ce pourtant pas plus sain d’en parler ? De confier mes tourments au lieu de les ressentir et de les vivre aussi intensément ? Je me pose la question tandis que le regard oblique de ma complice me douche. Je me liquéfie sur place et je renonce au combat dont les enjeux n’ont guère d’importance. Je suis ridicule, je le sais. Dès lors, je me réfugie au salon parce qu’elle n’y me débusquera pas après cette scène avortée qui enlumine mes enfantillages. Elle ne s’aventurera pas dans le séjour pour m’ordonner de retrouver la place qui est mienne. La vanité prendra le dessus sur les sentiments et je comprends. Elle est fatiguée, Rae. Si je ne suis pas entièrement responsable du sort qui nous est réservé, il lui pèse autant qu’à moi, certes différemment, mais ça n’a jamais été un concours. Jamais je n’ai cherché à définir lequel de nous a le plus morflé avec l’espoir de légitimer mes sautes d’humeur. En général, je dédramatise mes épreuves. Celle-ci, je n’y parviens pas et, tournant et me retournant dans un divan trop étroit, je redescends de mes grands chevaux dans le courant de la nuit. Je me souviens que jamais je n’en ai voulu à ma dulcinée. Elle ne compte pas réellement parmi mes cibles et, après une halte par la salle de bain - à mon tour de m’assainir autant le corps que la tête sous le flot d’une eau bouillante - je pénètre à tâtons dans la chambre parentale. Je me déplace sur la pointe des pieds de peur de la réveiller quoique sa respiration trop discrète m’indique qu’elle fulmine plus qu’elle ne dort. Ce sont des détails que je suis encore capable de percevoir dès lors, je me faxe lentement sous les draps. J’entoure sa taille de mes bras avec délicatesse et la tire contre mon torse avec douceur. Je n’ose embrasser la peau sensible de sa nuque malgré mon besoin d’affection. Ce soir, je n’aspire qu’à des caresses sages et réconfortantes. Je souhaite qu’elle arrive à éteindre le feu de l’émotion qu’elle me confie à la faveur de l’indulgence. «Je suppose que c’est normal.» ai-je répliqué, normalement maladroit puisque je ne doute d’aucune de mes hypothèses la décrivant fâchée après son idiot de partenaire. «Enfin, non, ça l'est, je le sais.» Je me reprends afin d'éviter de faire sauter la bombe qui sommeille encore elle. «Je voudrais pouvoir dire que ça avait du sens, mais ça n'en avait pas. Je crois que je deviens fou.» Fou de me retrouver seul dans ce "chez nous" qui ne l'est pas. Fou d'être privé de ma gamine. Fou de ne pas pouvoir sortir et de ne pas pouvoir boire sans danger. Fou d'être dénanti d'un droit fondamental : ma liberté. Je n’ai même pas le droit d’avouer que c’était presque plus facile d’être ailleurs qu’auprès d’elle parce qu’au moins, j’avais un objectif : la retrouver le plus vite possible. A présent, je dois composer avec ce que ma vie est interrompue tandis que la sienne court en tout sens. «C’est pas que l’ennui, tu sais. Il y a de ça, mais… j’ai appelé Rhett aujourd’hui. Je lui ai demandé de passer.» Je l’ai supplié, discrètement, de ne pas venir les mains vides. Il a respecté sa part du marché, mais pas comme je l’attendais et je l’ai soupirée, l’anecdote. «Il est venu avec du jus d’orange. Mais j’en voulais pas. Je voulais pas de ça. ça passe quand Micah est là.» Ce qui signifie qu’elle est devenue ce que je redoutais : ma planche de salut. «Je n’aime rien de ce que je deviens, mais j’ai pas envie d’en parler maintenant.» Pas alors que Rae a probablement besoin de se reposer l’esprit. Est-ce prétentieux d’envisager de ce qu’elle l’a torturé à cause de moi et de mes comportements ? « J’ai envie d’essayer de passer une nuit complète et sereine.» Faux. Elle ne pourra l’être, elles ne le sont jamais plus. La prison a réveillé de vieux souvenirs qui, de plus en plus souvent, me poursuivent au réveil de la lune.

∞∞∞∞∞

Les absences de Micah sont de plus en plus difficiles à digérer. La preuve étant, Raelyn m’a retrouvé assis par terre, adossé contre les meubles de la cuisine, prostré dans le silence et, s’il n’était caché entre mes genoux, les traits tordus par l’affliction. Ils se sont détendus alors qu’elle a posé ses mains sur mon genou pour me tirer de ma torpeur et, pour cause, je me suis efforcé de relever vers elle un regard rieur. Bien entendu, je n’ai pas fait mouche. Rae me devine. Elle me déchiffre tel un astronome lit dans les étoiles et j’ai su, à la lueur de ses pupilles, qu’elle s’est d’emblée inquiétée. Alors, je me suis redressé et j’ai fait mine que tout allait bien, que mon corps ne gémissait pas comme celui d’un vieillard quelques minutes avant qu’elle ne rentre. Je me suis relevé en lui lançant un «Tu as faim ? » suivi de « C’est moi qui ai cuisiné, pas Ruth. Je m’ennuyais un peu. D’ailleurs, je me disais que tu pourrais m’apporter de quoi faire, ça serait bien pour tous les deux.». Ces babillages sont destinés à noyer le poisson. Je n’ai pas envie de lui expliquer que je supporte des douleurs fantômes, des douleurs qui n’existent que dans ma tête puisque je suis sevré physiquement depuis longtemps, des douleurs qui semblent pourtant si réelles qu’elles m’handicapent. «Je sais que tu me l’avais proposé déjà.» J’avais refusé par fierté, avançant que cette pause forcée me serait profitable puisque je pourrais rattraper tout le temps que j’ai perdu avec Micah. Sauf que, si c’est juste, j’ai peur de moi. J’ai peur d’alourdir les épaules d’une fillette de la continuité de ma convalescence. Je n’ai pas arrêté de boire pour elle ou à cause d’elle. Je ne l’ai pas fait pour Rae non plus. J’ai opéré ce changement pour moi, pour ma santé. Je n’ai de cesse de me le répéter pour que jamais elles ne se sentent responsables d’une éventuelle rechute. Ce n’est pas leur fardeau, mon alcoolisme. C’est le mien. Malheureusement, j’en viens à douter, vraiment. J’en doute et j’opère donc une marche arrière sur des dizaines de kilomètres. Je me cache de nouveau ou, tout du moins, j’essaie.
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Raelyn Blackwell
Raelyn Blackwell
la muse des cauchemars
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(Amelyn #91) ► TIME STANDS STILL 9OYzxwd Présent
ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
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TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation.
ORIENTATION : J'aime les beaux garçons.
PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.
DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP
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maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1234567

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spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.

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danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.

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cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.

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miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.

RPs EN ATTENTE : aisling #3

RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens

― statistiques RP ―
2024 ☆ 202320222021

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amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 123456789101112131415161718192021222324252627282930313233343536373839404142434445464748495051525354555657585960616263646566676869707172737475767778798081828384858687888990919293949596the end.

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Message(#)(Amelyn #91) ► TIME STANDS STILL EmptyMar 24 Oct 2023 - 16:53


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Raelyn Blackwell & @Amos Taylor (Amelyn #91) ► TIME STANDS STILL 873483867

Lorsque les bras d’Amos se referment autour de ma taille, je n’envisage pas de le repousser, pas même le temps d’un souffle. J’ai envie de lui arracher les yeux avec mes ongles mais je crois que, s’il avait passé la nuit sur le divan, je lui en aurais voulu. Les fois où nous avons dormi séparément sans y être forcés par les circonstances sont rares. Même furieux l’un contre l’autre, nous respectons le sacro-saint moment du coucher en refusant le fait de faire lit à part. Le sentiment que j’en retirerais – celui d’être un couple à la dérive et au bord de la séparation – me serait intolérable. Même au cœur de nos plus terribles disputes, j’ai toujours ressenti le besoin d’être dans ses bras une fois la nuit tombée. « Je suppose que c’est normal. » Si nous ne faisions face, il aurait eu tout le loisir d’apercevoir mon regard noir passager, réaction directe face à son je suppose. Toutefois, soit il me connait assez pour le deviner, soit sa mauvaise foi est en sommeil, ne l’autorisant pas à maintenir sa position puisqu’il se reprend. « Enfin, non, ça l'est, je le sais. » Il s’agit du premier pas en direction de vraies excuses, mais je connais assez mon amant pour savoir que les suivants seront aussi difficiles à faire. Nous avons le point commun d’avoir du mal à demander pardon de façon explicite. Pourtant, cette fois et puisqu’il m’a à la fois donné des ordres et remis en question mes qualités de mère, de sous-entendus et des preuves d’amour et de bonne foi ne suffiront pas à obtenir mon pardon. J’apprécie sa remise en question. J’ai conscience de la valeur d’une telle démarche, et je suis taillée dans le même bois que lui à ce niveau : cela m’est aussi difficile qu’à lui. Mais rarement a-t-il été si mauvais avec moi sans fondement aucun. « Je voudrais pouvoir dire que ça avait du sens, mais ça n'en avait pas. Je crois que je deviens fou. » Il est toujours privé de liberté, et je n’ai pas grand mal à le comprendre. Toutefois, je ne l’autoriserai pas à faire de moi l’ennemie. Je suis peut-être responsable de ce dont on l’accuse, mais pas de sa situation. Je reste silencieuse, mais je l’écoute religieusement, attentive aux mots qu’ils choisit comme à chacune de ses pauses et de ses soupirs. « C’est pas que l’ennui, tu sais. Il y a de ça, mais… j’ai appelé Rhett aujourd’hui. Je lui ai demandé de passer. Il est venu avec du jus d’orange. Mais j’en voulais pas. Je voulais pas de ça. Ça passe quand Micah est là. » Son envie de boire, est-elle due à l’ennui ? Est-ce la faute de l’enfermement ? Les tentations sont inexistantes au sein de notre foyer. Si je me permets à nouveau de garder des nouvelles dans notre bureau, j’ai terminé la dernière bouteille de vin de l’appartement avant qu’Amos ne me soit rendu. « Je n’aime rien de ce que je deviens, mais j’ai pas envie d’en parler maintenant. J’ai envie d’essayer de passer une nuit complète et sereine. » J’attends un instant et, lorsque je suis certaine qu’il a terminé, je lui pose tout de même une question. Je peux comprendre qu’il n’ait pas envie de s’étendre quant à ses démons, mais il y a des choses qu’il convient que je sache. « S’il t’avait apporté ce que tu lui demandais, est-ce que tu aurais cédé ? » Aurait-il bu un verre, puis un second et puis trop – l’addiction, c’est ne pas savoir se limiter et se raisonner, j’en connais un rayon sur le sujet – et l’aurais-je retrouvé ivre ? Pire, en rentrant avant moi, est-ce Ruth et donc également Micah qui auraient assisté au tableau de sa rechute ? « Est-ce que tu aurais bu ? » Dois-je craindre une rechute à chaque fois que je passe la porte ? A-t-il plus besoin de moi que ce que je ne l’aurais cru et anticipé ? Qu’il s’ennuie comme un rat mort, j’en suis consciente. Mais à lui seul, l’ennui n’est pas un ingrédient suffisant à faire replonger un ancien addict. Ai-je négligé son mal-être, parce que je suis toujours en colère de la façon dont ils m’ont traitée, lui et Callum ? « Est-ce que tu vas au moins me présenter des excuses d’avoir été si odieux ? » Pour les horribles propos qu’il a tenu aujourd’hui ? Pour le reste, je me doute qu’il lui faudra plus de temps avant d’être prêt à me les offrir.  


❈❈❈❈


Ces derniers jours, Amos a été d’une prévenance exemplaire à mon égard. Il m’a couverte de baisers et de délicates attentions. Il a été doux et tendre, comme pour me prouver que son incartade n’était qu’un coup de sang malheureux et, jamais au grand jamais voué à se reproduire. Il a certes du mal à me laisser partir lorsque vient l’heure pour moi de rejoindre l’Octopus – je l’ai repoussée un peu plus chaque matin, mais nos responsabilités m’incombent à moi seule pour l’instant et je ne peux pas rester aux abonnés absents toute la journée – mais il ne l’a plus jamais exprimé par de l’agressivité à mon égard. Lorsque je le peux, je pars après le repas du midi pour rentrer tard le soir, avant ou après la fermeture de l’établissement de nuit. Aujourd’hui, j’ai profité que ce soit le soir de fermeture du Casino pour m’attarder un peu le temps de résoudre différentes affaires liées au Club, mais j’ai toutefois pris le chemin de l’appartement avant l’heure de souper de ma fille avec l’espoir de pouvoir passer du temps avec elle avant qu’elle s’endorme.

A en croire le silence dans l’appartement, elle n’est même pas encore rentrée de sa promenade avec sa nourrice. Micah est une enfant adorable, mais bavarde et bruyante : si elle était là, je l’aurais entendue courir vers moi à peine la porte ouverte. En revanche, j’ai trouvé Amos assis par terre, prostré dans la cuisine et les yeux brillants, les traits déformés par une affliction dont j’ignore la teneur. Sans un mot, je m’accroupis à son niveau et pose une main sur son genou. Il tente de m’endormir d’un sourire triste, avant de se redresser, et je l’imite. « Tu as faim ? » Je hoche la tête, avant d’ajouter. « Je me disais qu’on pouvait attendre que la nourrice ramène Micah pour manger tous les trois, pour une fois que je peux rentrer avant qu’elle soit couchée. » Notre fille en a besoin, en plus du reste, de ces instants de partage en famille. Elle ne grandira pas comme toutes les petites filles normales de ce monde, mais j’aimerais autant que possible qu’elle ne doute jamais de l’amour et de la dévotion de ses parents à son égard. « C’est moi qui ai cuisiné, pas Ruth. Je m’ennuyais un peu. D’ailleurs, je me disais que tu pourrais m’apporter de quoi faire, ça serait bien pour tous les deux. » Que je lui apporte de quoi travailler donc, et je n’ai pas la moindre raison de refuser. La preuve en est, il lit dans mes pensées et me devance. « Je sais que tu me l’avais proposé déjà. » - « Ça sent très bon. » Je suis moi-même une piètre cuisinière, mais une critique compliquée à satisfaire. Amos a souvent mis le cœur à l’ouvrage, en termes de cuisine, et maintenant que sa fille peut goûter un peu de ses préparations, nul doute qu’il va se découvrir des talents de chef pour la satisfaire. « Je te ramènerai ton ordinateur, et tout ce dont tu as besoin. » Il ne peut pas tout faire à distance, mais un certain nombre de tâches courantes de la gestion d’une entreprise comme le casino ne nécessite pas de se trouver sur place. Du reste, nous avions des projets d’expansion avant son arrestation, des projets pour lesquels il pourrait très bien effectuer des recherches. Je pose mes lèvres sur les siennes, avant de m’écarter doucement. « Elle t’as dit qu’elle ramenait Micah à quelle heure ? » A mon tour, faute à mes obligations, d’avoir l’impression de ne pas passer autant de temps que je le voudrais avec mon bébé. Est-ce l’une des motivations d’Amos à me qualifier de mère, mais pas trop ? Doucement, je fais glisser ma main sur le torse de l’ancien militaire. « Tu sais. On avait des projets, des projets sur lesquels tu peux travailler sans avoir pas besoin d’être au Casino. » Il ne pourra pas visiter de locaux, mais il peut commencer à prospecter, se renseigner sur les affaires à vendre, contacter des prestataires et faire un business plan et étudier combien cela nous coûterait, de mettre sur pied nos différents plans.
   




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(Amelyn #91) ► TIME STANDS STILL Empty
Message(#)(Amelyn #91) ► TIME STANDS STILL EmptyMar 24 Oct 2023 - 23:18




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Avant de la rejoindre dans la chambre, j’ai ressassé toute l’étendue de mes émotions afin de leur offrir du sens. J’ai aussi cherché à expliquer mes comportements en cherchant réponses à mes questions. Elles sont variées : elles oscillent entre le pourquoi et le comment. Pourquoi suis-je de nouveau aussi fragile face à l’alcool ? Pourquoi ai-je tant envie de consommer ? Pourquoi lutter m’est-il difficile alors que j’ai pourtant remporté le combat le plus compliqué, celui du sevrage, celui des premières fois ? Pourquoi l’idée d’une rechute ne m’effraie que si je songe à la déception dans le regard de Raelyn ou à la peur dans celui de Micah ? Pourquoi suis-je en train de transférer sur leurs épaules le lest de mes réussites ou de mes échecs ? Pourquoi ne suis-je pas de ces gens bien qui ne se vengent pas sur ceux qu’ils adorent et qui les aiment en retour ? Pourquoi m’en prendre à Ruth et insulter mon épouse ? Comment vais-je réussir à ne pas flancher alors qu’il suffit d’une pression sur l’écran tactile d’un portable pour obtenir tout ce dont on rêve ? Une commande sur internet, une seule et un livreur se pointera devant ma porte pour me confier l’objet de ma malsaine convoitise. Jour après jour, résister me semble incoercible. Bien sûr, je m’arme de toute ma volonté. Je suis néanmoins faible, faible au point de déduire que seule ma mauvaise foi pourra m’aider à trouver des excuses pour la justifier, des excuses pour m’apprendre à me pardonner d’être éreinté par cette vie d’emmerdes qui manque cruellement de simplicité. N’est-ce pas le sort, le responsable ? N’est-il pas plus coupable que cet appartement ? J’ai essayé de me convaincre que j’étais heurté par ce que ces murs sont vides de souvenirs dans lesquels Rae et moi sommes véritablement heureux. “Il dégage une mauvaise énergie”, ai-je même tenté quand je ne suis pourtant pas versés à toutes ces conneries ésotériques et spirituelles servies par ma mère pendant mon enfance. Rien de cohérent dans ces prétextes. Par contre, accuser le destin, ça, c’est logique. Après tout, à quand remonte la dernière ère routinière de mon couple ? Existe-t-il une récente période durant laquelle notre unique préoccupation aura été de dévoyer l’ennui de ses rails afin qu’il ne nous abîme pas ? Est-ce lui qui me pousse à me comporter comme un con ? Qui m’exhorte à me planquer dans le sofa du séjour alors que ma place est dans mon lit, auprès de ma femme ? Honnêteté serait d’admettre que je ne me suis pas glissé sous les draps en étant plus fort de certitudes. Je nage encore dans les eaux de la peur d’une rechute, de l’envie de succomber à l’appel de la boisson et de la petitesse de mes comportements. Je décide de m’en contreficher. Sobre, ivre, furieux, honteux, jamais je n’ai évolué dans le sillage de mon épouse pour finalement découcher. Jamais. Je ne signerai pas aujourd’hui le début d’une randonnée vers les terres en friche du désamour. Aussi, l’ai-je enlacée doucement pour mieux psalmodier à son oreille le chapitre premier du livre de ma rédemption.

Il s’ouvre d’abord sur de la maladresse que j’efface aussitôt. Je n’ai pas le droit d’émettre des doutes à voix haute sur des convictions entérinées plus tôt. J’ai déconné, c’est indiscutable. Je file un mauvais coton, c’est évident. Je ne suis pas fier d’avouer ce qui se trame au fond de moi. Cela étant, j’apprécie d’être écouté et entendu maintenant que je me distingue par l’honnêteté et non plus par la bêtise. Je m’en sens plus léger quoique, peu surpris par la question tranchant la nuque du silence, je regrette de ne pouvoir m’y soustraire. «Je ne sais pas.» ai-je préféré répondre, refusant de nous mener tous les deux en bateau. J’aurais aimé lui chuchoter à l’oreille que je trouverai toujours la force de ne pas ingurgiter ne fût-ce qu’un verre. Je n’oserais affirmer que j’aurais été capable de m’arrêter sur celui-là. « Je n’en ai pas et c’est bon signe.» Pas de requête auprès d’un voisin qui ignore tout de mon addiction. Pas de coup de fil à l’un de nos employés qui aurait souhaité me satisfaire. « J’ai demandé à Rhett. C’est comme si j’avais appelé Kelly.» Sous-entendu, je savais, au fond, que la demande serait déboutée. « Qu'est-ce que ça changerait ?» me suis-je enquis en haussant les épaules, resserrant mes bras autour de sa taille. Je la rapproche plus avant de mon corps roidi par l’effroi. Mes genoux remontent jusqu’au creux dessiné par les siens qu’elle tient remonté vers son torse. Mes lèvres ont caressé l’arrière de son oreille sans intention d’évacuer stress et rage dans une étreinte brûlante. Je lui signifie surtout combien je suis désolé de ne pas être à la hauteur de nos attentes. « C’est pas ce que je viens de faire ?» ai-je déposé au creux de son tympan, conscient que je ne m’en tirai pas grâce à cette pantalonnade. «Tu es une mère extraordinaire. Je n’aime pas Ruth. J’ai été odieux et je n’ai pas appelé Callum, pas plus que la nounou.» ai-je renchéri, les paupières closes, espérant que cette nuit, mes démons me foutent la paix. Je n’ai pas envie de lui parler de ceux-là quand, pourtant, il pourrait être une cause indirecte, en plus de la privation de liberté, à tout ce que je déraille en ce moment.

∞∞∞∞∞

Je n’ai pas redoublé d’efforts pour lui être agréable, je n’ai tiré aucun plaisir à lui chercher des noises. C’est contre l’alcool que j’ai combattu de toutes mes forces, appréciant l’aide tacite de ma conjointe qui essaie de rester à mes côtés aussi souvent que possible. Pour la remercier, je l’ai couverte de petites attentions - je n’ai pas le droit à beaucoup plus - tantôt banales comme des sourires sincères, de la tendresse, des manifestations de bonne humeur à la retrouver tantôt plus préparées telles que lui faire couler un bain, la masser, nous dresser une jolie table, lui envoyer des photos de la petite ou lui dresser une jolie table quand elle rentre, tard et que notre enfant est déjà couchée. Je tente de façonner l’illusion que je vais bien ou beaucoup mieux, que je ne lui cache rien, que je n'ai finalement plus rien à confesser au matin suivant cette journée d’intense colère. Je ne veux pas qu’elle s’inquiète, Rae. Je ne veux pas non plus qu’elle ait pitié de moi. J’aspire à ce qu’elle vive cette épreuve avec sérénité, que l’un de nous deux se sente pleinement en sécurité. Sauf que j’ai joué de malchance. Alors que, peu avant le retour de mon âme soeur, je me suis laissé glisser contre les meubles de la cuisine, je ne l’ai pas entendue rentrer faute aux bourdonnements dans mes oreilles. J’ai donné le change d’une grimace proche de celle de la joie. Je n’en ressens pourtant aucune et elle s’en doute, ma complice. Accroupie devant moi, je jurerais avoir perçu dans ses yeux l’étincelle de l’angoisse et que puis-je faire d’autres pour l’éteindre si ce n’est lui souffler quelques mensonges ? «On peut, oui. Elle sera contente. Autant que moi.» Debout sur mes deux pieds, je m’active au milieu de la pièce en oubliant un essentiel : un baiser prometteur, non d’une soirée passionnée, mais qu’il n’y a pas lieu de se tracasser pour moi. «Mais, Ruth ne me dit jamais rien, à moi.» Et j’en puise la désagréable impression que je suis, à ses yeux, un accessoire. L’hypothèse qui la traduit comme une femme aussi “antique” que l’est ma mère ne me traverse pas l’esprit. Je ne songe pas non plus à ce qu’elle considère que l’éducation d’un enfant dépend davantage de la mère que du père supposé faire bouillir la marmite. Une chance, dans le fond, j’arriverais à me convaincre que je suis une espèce de bon à rien et n’est-ce pas déjà assez ardu de me relever de mes propres horions psychologiques ? N’est-ce pas pour cette raison que j’ai réclamé mon ordinateur et que je lui promets d’une oeillade que je vais y travailler, à ces projets ? «Je me dis qu’avant tout, faut que je me sente moins dépossédé de l’Octopus. » Non par ma femme, mais à cause des circonstances. «Mais, oui, avec mon PC sous la main, je peux essayer de me pencher sur tous nos projets. » Lui demander si elle a rencontré Reagan ou si elle sait quand il aura du nouveau quant à mon affaire me démange. Or, je n’en dis pas un mot. « J’aurais pas dû t’enfermer dans le bureau.» lui ai-je par contre lancé au bout de longues minutes de silence où je me suis perdu dans la contemplation distraite du contenu de mes casseroles. «Pas que j’aurais voulu qu’il t’embarque toi, mais parce que c’est douloureux, de ne pas être chez soi, dans une pièce dont on ne pourra bientôt plus voir la déco. Une heure, deux semaines, un mois, c’est déjà trop long.» Je conclus en me tournant vers elle, non pour accueillir son pardon dignement, mais pour qu’elle jauge selon d’autres critères que le son de ma voix tout ce que je suis authentique.
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Raelyn Blackwell
Raelyn Blackwell
la muse des cauchemars
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(Amelyn #91) ► TIME STANDS STILL 9OYzxwd Présent
ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
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TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation.
ORIENTATION : J'aime les beaux garçons.
PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.
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maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1234567

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danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.

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miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.

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RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens

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Message(#)(Amelyn #91) ► TIME STANDS STILL EmptyJeu 26 Oct 2023 - 23:25


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Raelyn Blackwell & @Amos Taylor (Amelyn #91) ► TIME STANDS STILL 873483867

« Je ne sais pas. Je n’en ai pas et c’est bon signe. » L’honnêteté d’Amos, même dans un moment où je lui en veux pour tout un tas d’autres raisons, est tout à son honneur et me pousse à cligner des yeux en signe de satisfaction. Mon minois ne lui est pas accessible mais il me connaît Amos : si la réponse m’avait déplu, je suis persuadée qu’il aurait pu le sentir bien facilement à la raideur de mon corps contre le sien. « J’ai demandé à Rhett. C’est comme si j’avais appelé Kelly. » Autrement dit, quelqu’un parfaitement incapable de le mettre en danger en lui offrant un accès à son poison, si j’en crois la comparaison. Le risque était maîtrisé, et je soupçonne son subconscient de s’être "autosaboté", d’avoir assuré l’échec de ses tentatives de purger sa soif. « Qu'est-ce que ça changerait. » - « Ce que ça changerait ? » Est-ce que je le verrais différemment ? Bien sûr que non. Serais-je plus en alerte pour empêcher une rechute ? Bien sûr que oui : je suis son garde-fou, combien de fois faudra-t-il que je le répète ? « Pas comment je te vois ou ce que je ressens. J’ai besoin de le préciser ? » Ne m’a-t-il pas vue après une rechute après des années de sobriété ? S’il était dans son état normal, si l’enfermement ne lui avait pas fait perde une partie de sa foi en lui, il ne douterait pas une seule seconde non pas de ma dévotion, mais de mon discernement concernant l’addiction, et surtout la sienne. « Mais je t’aurais empêché de recommencer. » Et puisque je suis moi et qu’il est lui, il sait qu’il ne s’agit pas que de parole en l’air, mais d’une stricte vérité. J’aurais su mettre en place les moyens correspondant à mes ambitions.

« C’est pas ce que je viens de faire ? » Je laisse échapper un rire certes encore un peu sarcastique mais, puisqu’il me tient dans ses bras, il est déjà plus sincère que tous les précédents. « Tu es une mère extraordinaire. Je n’aime pas Ruth. J’ai été odieux et je n’ai pas appelé Callum, pas plus que la nounou. » Ses lèvres effleurent ma peau et je ferme les yeux. Je ne doute pas d’être la mère dont Micah a besoin. Je n’en doute plus, en tout cas, mais l’entendre me jeter le contraire au visage reste d’une violence inouïe. Alors, je suis soulagée de l’entendre admettre le contraire. Malgré tout, il reste une chose que je pointe du doigt. « Tu n’as toujours pas dit que tu étais désolé. » Puisque, non, ce n’est pas ce qu’Amos venait de faire, présenter des excuses. Il est revenu sur ces viles déclarations. Pour un pardon entier et sans amertume, il ne pourra pas s’endormir sans de vraies excuses. Je ne le laisserai pas.


❈❈❈❈


Proposer à Amos d’attendre Micah pour dîner n’est pas une façon de lui offrir une échappatoire, une compensation pour oublier son quotidien plus que monotone. Je ne me sacrifie d’aucune façon, en rentrant plus tôt pour partager ces instants avec lui et notre fille. Eloignée d’eux par un quotidien taillé pour deux que je mène seule de front depuis plusieurs semaines, j’en souffre également. La douleur n’est peut-être pas aussi cuisante que celle qu’Amos ressent à cause de l’enfermement, mais pernicieuse. Jour après jour, j’ai le sentiment que l’on me prive un peu plus de la famille que je me suis choisie, pour laquelle je me suis battue, et j’aimerais pouvoir oublier mes obligations autant que le bracelet à la cheville d’Amos pour prendre le large quelques jours ou plusieurs semaines. Je ne suis toutefois pas idiote : le faire signerait nous engager dans une voie sans retour en arrière possible ; une voie dans laquelle je suis prête à m’engager, mais uniquement si nous n’avons plus aucun autre choix, pas à cause d’un manque de jugeotte et un caprice. « On peut, oui. Elle sera contente. Autant que moi. » - « Et moi aussi. » Je le lui assure avec l’aplomb d’une reine. « Mais, Ruth ne me dit jamais rien, à moi. » Un demi-sourire éclaire mon visage. Impossible de dire si m’engager sur cette voie aujourd’hui est dangereux, faute aux humeurs fluctuantes d’Amos. Simplement, personne n’est capable de me museler, et je ne fais pas moi-même exception à la règle. « Peut-être que c’est parce que tu n’es pas particulièrement discret lorsque tu lui jettes des regards noirs, ou parce qu’elle t’a entendu la traiter de sorcière. » Nul doute qu’il s’agit du genre d’attitude que peu apprécient.

« Je me dis qu’avant tout, faut que je me sente moins dépossédé de l’Octopus. » J’opine du chef puisque son raisonnement est cohérent et sa démarche saine : il ne m’accuse pas de lui voler son "bébé" quand, il y a quelques jours et dans toute sa mauvaise foi, il en aurait été capable. « Mais, oui, avec mon PC sous la main, je peux essayer de me pencher sur tous nos projets. » Je pose une main sur son torse, et j’esquisse un sourire discret, mais plus franc. « Je serai la première ravie de te voir reprendre le boulot. » Peut-être pas comme il l’aurait voulu, mais du mieux qu’il le peut, ici, à distance. « Et les gens seront rassurés de t’avoir au téléphone, je pense. » Je suis une femme de poigne et rassurante, quand les temps sont durs. Mais les employés comme les collaborateurs ont besoin de voir qu’Amos est présent, qu’il tient toujours l’affaire et qu’il n’ira nulle part. « J’aurais pas dû t’enfermer dans le bureau. » La déclaration me surprend, pas parce que je ne l’attendais pas, mais parce qu’elle l’est, inattendue, dans le présent contexte. Est-ce une pulsion, ou le fruit d’une mûre réflexion, une qu’il aurait attendu toute la journée pour me confier ? Je l’ignore, mais je plonge mon regard dans le sien, convaincue que j’avais besoin d’entendre ces mots. « Pas que j’aurais voulu qu’il t’embarque toi, mais parce que c’est douloureux, de ne pas être chez soi, dans une pièce dont on ne pourra bientôt plus voir la déco. Une heure, deux semaines, un mois, c’est déjà trop long. » Je hoche la tête, mon regard braqué dans le sien, et pose à nouveau ma main sur son torse. « Oui, tu n’aurais pas dû. » Un constat. Une conclusion alors que je me hisse sur la pointe des pieds pour déposer un baiser à l’angle de sa mâchoire, puis sur ses lèvres. Mes lèvres glissent sur sa peau pour s’échouer à quelques centimètres de son tympan. « Merci. » D’avoir combattu tes réflexes et ta mauvaise foi pour m’offrir cet aveu, des excuses que j’avais besoin qu’il formule. « Et je me moque de la façon dont tu traites la nourrice. » Les petites gens ne m’intéressent que quand j’ai quelque chose à tirer d’eux, et dans le cas de Ruth, il s’agit de ses qualités en tant qu’employée, mais je me fiche de ses états d’âme. « Mais fais attention si tu ne veux pas te retrouver avec de l’arsenic dans du café du matin. Toutes les histoires sordides commencent pas un employé mécontent. » J’esquisse un sourire amusé, preuve que traite la chose avec légèreté.
   




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Message(#)(Amelyn #91) ► TIME STANDS STILL EmptySam 28 Oct 2023 - 17:21




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Qu’importe le contexte ou les circonstances, garder Raelyn contre moi avant de m’endormir, me réchauffer le coeur à la chaleur diffuse de son corps malgré le tissu, embrasser ses lèvres ou, le cas échéant, sont cou de cygne a toujours agi sur moi comme un médicament, une sorte d’antidépresseur ou d’onguent naturel et apaisant toutes les douleurs, y compris celles de l’âme. Aujourd’hui ne fait d’ailleurs pas exception. Je n’ai pas été repoussé par ma dulcinée à cause du venin que j’ai craché plus tôt. En m’accueillant à ses côtés, elle a dissipé mes inquiétudes concernant la santé de mon couple. L’hypothèse du désamour a éclaté comme une bulle de savon. Elle a explosé en plein vol à l’instar de celles d'antan qui, pour la première, supposait que l’homme sobre l'ennuierait et, pour la seconde, que l’addict mis en échec par son poison la dégouterait. Certes, je suis un homme borné. Il lui a fallu des moyens conséquents pour arracher de mon crâne ces certitudes. Aujourd’hui, j’ai intégré que les sentiments implémentent entre nous une indulgence réciproque. Elle accepte mes erreurs, j’oublie ou ne vois pas les siennes. Alors, derrière la question du changement ne se dérobe pas la peur de la décevoir. On y trouve surtout un constat : je risque de replonger, je l’ai admis, et que devons-nous faire à présent ? Aurais-je répondu par un “oui, je me serais servi un verre et j’aurais terminé la bouteille pour en réclamer une autre et une suivante, à consommer jusqu’à la lie en quelques heures”, qu'elles auraient été les conséquences ? Serait-elle restée avec moi plus régulièrement ? Est-ce là l’argument à invoquer pour récupérer de son attention, moi qui ai le sentiment d’en manquer, mais qui n’ose m’en plaindre ? «Pas besoin, non.» ai-je donc répliqué, retenant une vérité évidente et difficile à combattre : mon jugement envers moi-même serait le plus dangereux.

Intransigeant, je me détesterais pour une gorgée et l’impact pourrait ensuite être dramatique. Continuer à picoler pour endormir la culpabilité, me détester, fuir dans mes pensées - mon bracelet me retient à cet appartement, le mausolée de ma liberté -, ne jamais plus revenir vers la sobriété puisque chaque goulée me serait plus douce que la première. Je me ficherais de ma santé physique, car tabassé par le whisky, j’arriverais à me convaincre que nos retrouvailles, je les ai attendues comme Pénélope, son Ulysse. D’aucuns ne me détourneront plus de la bouteille parce qu’elle anesthésie ma honte et qu’il fait toujours bon vivre sur les terres du déni. C’est ça qui me pend au nez. Ce n’est pas une Raelyn en quête de solutions pour s’éviter le chagrin d’une rupture et protéger sa fille du traumatisme d’avoir un père alcoolique. J’en suis convaincu et ce n’est pas de la prétention. Non. C’est le constat tiré de l’analyse de notre histoire. « Tu l’aurais fait, je sais, mais comment ? » Comment m’empêcher de replonger en étant absente ? En laissant Ruth dans mes pattes plus souvent qu’à l’habitude parce que mon ego m’interdira de fléchir devant elle ? A-t-elle conscience que mon injustifiée colère à l’égard de la nounou décuplera ? Que mon malaise s’en intensifiera ? Qu’à chaque moment de solitude, mon envie de boire se multipliera et que mon inconscient sera un jour trop faible pour me saboter quand j’entreprends de me procurer un peu de ma drogue ? « Il faudrait changer des choses et ce n’est pas vraiment envisageable. Tu ne peux pas tout faire et ça, je dois essayer de le faire seul.» De nouveau, je hausse les épaules, preuve d’un dépit que je m’autorise parce que je n’ai pas été repoussé. A l’inverse, je n’aurais pas souri lorsqu’elle m’a réclamé des excuses pour mon attitude de vieux cons. «Si tu tiens absolument à m’aider, tu peux faire une croix sur ça. Je le pense et tu le sais, c’est aussi bien, non ?» La tentative est si maladroite que je ne crois pas en mes chances de réussite. Je ne ferai pas mouche, pas ce soir, alors j’écourte le laps de temps normalement utile à gagner une réponse. Je le lui offre, mon mea culpa. Je rachète ma conscience d’un : « Si ça l’est pas, alors ok… je le suis… désolé.» ai-je confessé de bonne grâce quoique mes soupirs prétendent le contraire. Dans le fond, c’est du cinéma. Je suis plus sincère que je ne le prétends et elle le sait, Rae. Elle sait que je réponds aux instincts du gosse capricieux terré dans mon subconscient et qui supporte mal l’enfermement et, plus largement, de s’illustrer par de l’humilité pour des soi-disant bêtises.

∞∞∞∞∞

J’ai apprécié Ruth. Je ne me rappelle plus tout à fait comment j’ai accepté de confier Micah à cette étrangère, mais j’ai reconnu qu’elle était efficace, qu’elle jouissait de la discrétion nécessaire à préserver notre statut et qu’elle a su gagner le coeur de notre fillette à force de rigueur et aussi de tendresse. Depuis le début de mon assignation à résidence, je ne la supporte plus. Je la traite de sorcière, non parce qu’elle me considère peu, mais parce qu’elle m’arrache ma gamine plusieurs heures par jour, ce qui me ramène à ma condition de prisonnier. Bien sûr, en dehors de ces promenades, cette vieille peau reste à sa place. Elle ne s’interpose pas lorsque je m’installe avec ma gamine pour jouer avec elle. Elle ne s’oppose pas à moi non plus lorsque je m’isole dans la chambre de ma princesse avec cette dernière pour l’endormir ou dans la mienne pour m’assoupir à ses côtés. Elle n’en reste pas moins dans le jugement. Alors, oui, je la traite de sorcière sans m’inquiéter de ce qu’elle est dans les parages et donc susceptible de m’entendre. Je suis persuadé qu’elle plaint mon enfant d’être le mien, ce pauvre type incarcéré à cause d’un chef d’accusation des plus douteux. Dès lors, je ne regrette rien des horreurs que je pense et que je dissimule mal. «Je l’emmerde.» ai-je grogné sans honte, davantage soucieux de me réapproprier ma vie dans sa globalité que de m’en vouloir de mésestimer notre employé. J’aime autant consacrer un peu ma bonne humeur à ceux qui m’attendent au casino. Ils ont besoin d’être rassuré sur ce que je n’abandonne pas le navire à mon épouse. Elle m’est associée, mais ne suis-je pas la figure d’autorité première dans mon domaine ?

Ce sont toutes ces idées-là qui tapissent mon cerveau tandis que je vérifie mes préparations. Je coupe machinalement le feu sous mes casseroles et envahi par le besoin d’être honnête, je m’enrichis de l’être en lui demandant pardon. Pardon de l’avoir enfermée dans le bureau, autrement dit chez elle. Pardon d’avoir ignoré volontairement qu’elle était dotée du libre-arbitre. Pardon de lui avoir manqué de respect même si mes intentions étaient plus nobles que l’attitude. Le sait-elle ? Est-ce qui lui permet de me trouver des circonstances atténuantes ? Sont-ce là ses raisons de rester à mes côtés sans me tirer la tête du matin au soir ? «Mais je l’ai pas fait pour t’insulter. Je n’ai pas penser à ce que ça impliquait et ça, c’est important que tu le gardes bien en tête.» lui ai-je rétorqué, mes bras entourant sa taille par réflexe puisqu’elle s’élève pour déposer sa gratitude au creux de mon oreille. «Dis pas ça.» Ne me dis pas merci d’être normalement raisonnable, aurais-je pu ponctuer pour plus de clarté. «Garde juste en tête que la démarche n’était pas ce qu’elle a semblé être, contrairement à ce que je dis de Ruth… raison pour laquelle je ferai mon café moi-même à l’avenir et que je cuisinerai moi-même.» A défaut de pouvoir la virer, je peux réduire l’étendue de ses responsabilités, sans réellement craindre d’être empoisonné. « Et, plus tard, c’est moi qui irai promener Micah.» Je l’ai affirmé avec panache et confirmé par un baiser. Je perds tout intérêt pour l’osso bucco que je me suis échiné à préparer grâce aux indications de marmiton.com. Ma tête s’emplit d’idées licencieuses suggérées par plusieurs attentions désormais avortées par la porte qui claque et les longues phrases, somme toute incompréhensibles, presque criées par Micah. «Et on s’étonne que je la déteste.» ai-je remarqué, relâchant mon épouse pourtant hissée sur le plan de travail. «Si tu te fous que je la traite mal, je peux ne pas lui dire bonsoir. Et tu peux la dégager pour aujourd'hui aussi et rester avec nous. Ne pas repartir pour le casino qui survivra bien une nuit sans elle. Pour le Club, je n’oserais m’avancer. Ceci étant, j’ai tout de même exécuté mes menaces : je n’ai pas regardé cette horrible chouette que j’imagine empaillée quand elle me tape sur les nerfs, autrement dit souvent. «Je le ferais bien moi, mais je t’ai dit, elle ne m’écoute pas.» ai-je appuyé alors qu’elle récupère l’enfant qui s’est jeté au cou de sa mère pour la saluer. «C’est agaçant, hein.» Je jubile en dressant la table pour trois. « On n'a pas besoin d’elle, Micah et moi. En tout cas, pas ce soir.» On a besoin de la femme et de l’épouse qui, quoique ça soit pas de sa faute, s’apprête à s’en retourner d’où elle vient d’ici une poignée d’heure.
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Raelyn Blackwell
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la muse des cauchemars
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(Amelyn #91) ► TIME STANDS STILL 9OYzxwd Présent
ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
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TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation.
ORIENTATION : J'aime les beaux garçons.
PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.
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maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1234567

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danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.

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cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.

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miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.

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amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 123456789101112131415161718192021222324252627282930313233343536373839404142434445464748495051525354555657585960616263646566676869707172737475767778798081828384858687888990919293949596the end.

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Message(#)(Amelyn #91) ► TIME STANDS STILL EmptyMer 1 Nov 2023 - 2:09


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Raelyn Blackwell & @Amos Taylor (Amelyn #91) ► TIME STANDS STILL 873483867

« Tu l’aurais fait, je sais, mais comment ? »
« Je l’aurais fait, c’est tout ce qui compte. »

Le comment n’importe peu quand, comme moi, on a la certitude que l’on peut réussir tout ce que l’on entreprend, surtout avec la bonne motivation. Et lorsqu’il est question de sauver Amos de ses démons, ma motivation ne connait guère de limite. Si, au creux de la vague et au sommet de son addiction, j’ai réussi à le ramener à moi, comment envisager que j’échoue dans des conditions, certes compliquée de par son enfermement, mais tout de même plus favorables qu’à l’époque ? Est-ce prétentieux de penser que Micah et moi sommes des raisons suffisantes de tenir, même lorsque l’appel de la boisson deviendra plus intolérable ? Non, parce que nous ne sommes plus un jeune couple qui se découvre et que la dévotion du père envers sa fille est presque sans limite. Pour lui offrir une mère, il était prêt à aller en prison pour un crime qu’il n’a pas commis. « Il faudrait changer des choses et ce n’est pas vraiment envisageable. Tu ne peux pas tout faire et ça, je dois essayer de le faire seul. » Je hoche la tête, saluant son entêtement à prendre le taureau par les cornes, mais estime tout de même nécessaire de lui rappeler que je suis là s’il ne se sent plus assez résistant pour affronter son pire ennemi, Jack Daniel. « Tant que tu n’oublies pas que tu ne l’es pas, seul. » Tant qu’il sait estimer quand m’appeler à l’aide, j’ai confiance en lui. Il ne peut plus être qualifié d’addict, Amos, même s’il le sera paradoxalement toute sa vie. Il ne l’est plus au point de me mentir pour endormir ma méfiance. « Si tu tiens absolument à m’aider, tu peux faire une croix sur ça. Je le pense et tu le sais, c’est aussi bien, non ? » Je me retourne enfin dans ses bras, lui offrant le loisir de contempler ma moue boudeuse face à cette tentative de parade peu adroite. Avec une autre que moi, peut-être que cela aurait pu être suffisant. Mais étant donné mon caractère et, surtout, la véhémence de ses attaques et les mots dur et insultants qu’il a jetés dans ma direction, il en faudra plus que ça. Il me faudra des excuses, et des vraies. Malgré l’obscurité de la chambre à coucher, je glisse mes mains contre sa nuque épaisse pour l’obliger à me regarder dans les yeux. « Si ça l’est pas, alors ok… je le suis… désolé. » En guise d’approbation, je ferme les yeux, et dépose un tendre baiser sur ses lèvres, avant d’entourer mes bras autour de sa nuque pour l’attirer contre moi. L’humeur n’est pas à faire monter la température mais à se retrouver.


❈❈❈❈


Les excuses d’Amos, je les ai attendu avec la patience d’une papesse. Force est d’admettre que j’ignorais si elles arriveraient sans que je n’ai à l’aider d’une façon ou d’une autre, puisque ce genre d’exercice n’est pas sa spécialité, mais il n’a finalement pas eu besoin de moi pour jauger qu’elles étaient à présents nécessaires. Si je lis entre les lignes, je comprends que son propre enfermement lui a pesé, et l’a poussé à réévaluer les méthodes qu’il a lui-même employées. Bien sûr, les choses ne sont pas comparables. Mais je n’ai pas l’intention de perdre du temps à me montrer tatillonne par esprit de contradiction. J’ai conscience des efforts de remise en question que demandent chez Amos des excuses sincères. « Mais je l’ai pas fait pour t’insulter. Je n’ai pas pensé à ce que ça impliquait et ça, c’est important que tu le gardes bien en tête. » - « Je sais. » Ce n’est pas pour autant que nous ne devons pas travailler sur la notion d’équipe, surtout et même dans des contextes extrêmes. Mais chaque chose en son temps et, les bras enroulés autour de la nuque d’Amos alors qu’il se fraye un chemin contre moi, je me contente pour l’instant de ça. « Dis pas ça. Garde juste en tête que la démarche n’était pas ce qu’elle a semblé être, contrairement à ce que je dis de Ruth… raison pour laquelle je ferai mon café moi-même à l’avenir et que je cuisinerai moi-même. » J’éclate finalement de rire. « J’ai pas l’intention de m’en plaindre, surtout si tu prépares aussi le mien et que tu me l’apportes au lit, je dis ça… » L’air innocente, un mince sourire sur les lèvres, je hausse les épaules. « Et, plus tard, c’est moi qui irai promener Micah. » Plus sérieuse, je hoche la tête et dépose un baiser sur sa tempe. « Tu iras la promener autant que tu en auras envie. » Et moi, quand je ne profiterai pas de l’occasion pour passer du temps avec eux, je profiterai de l’occasion pour me détendre et prendre soin de moi : je n’ai guère eu de temps à considérer au bien-être, ces derniers temps, et je suis une femme coquette. Les bras d’Amos se resserrent autour de ma taille mais, alors que ses lèvres glissent à peine vers ma nuque, les clés tournent dans la porte qui s’ouvre sur Micah et sa nourrice : sans apercevoir la porte depuis là où nous sommes, la petite voix de notre fille qui devient bien bavarde ne laisse pas de place au doute. En grognant, Amos s’éloigne de moi avant d’accabler la nourrice une dernière fois, provoquant chez moi un rire et un faux regard désapprobateur. « Si tu te fous que je la traite mal, je peux ne pas lui dire bonsoir. Et tu peux la dégager pour aujourd'hui aussi et rester avec nous. Je le ferais bien moi, mais je t’ai dit, elle ne m’écoute pas. » - « Ne fais pas l’enfant. » Je m’adresse à lui avec malice, avant de descendre de mon perchoir pour accueillir ma princesse qui court vers moi en me tendant les bras. Je l’embrasse avec tendresse mais, tandis qu’elle commence déjà à me raconter sa journée en propos difficilement compréhensible, Ruth l’attrape par la main pour l’encourager à se les laver avant toute chose. De bon grès, je la laisse détacher ma fille de mon cou pour la soulever et l’aider à s’exécuter en la soulevant pour l’approcher du lavabo. Moi, j’admire l’autonomie croissante de mon bébé qui frotte maladroitement ses petites mains. Amos bien sûr profite de l’occasion pour se plaindre à nouveau de la nourrice de Micah. « C’est agaçant, hein. » En guise de réprimande, je lui pince la fesse de façon nonchalante. « On n'a pas besoin d’elle, Micah et moi. En tout cas, pas ce soir. » - « Je sais. Et j’ai dit que je resterai. » Il est déjà presque l’heure du dîner, et je n’ai pas prévu de retourner à l’Octopus pour y rester une partie de la nuit et jusqu’à la fermeture. Alors, je me retourner vers Ruth qui débarrasse Micah de son petit sac à dos. « Vous pouvez rentrer pour ce soir. Je vais rester, et Amos est là, on va rester un peu tous les trois.  » Du reste, je n’ai pas besoin de me justifier. Notre employée sait que dans ce cas de figure – lorsque nos humeurs changent et régissent son emploi du temps – elle est malgré tout rémunérée. Travailler pour nous a des avantages, il en faut bien. Professionnelle, elle acquiesce donc avant d’embrasser Micah qui dépose de gros baisers sur les joues de sa nourrice avant son départ. Après cela, c’est vers moi qu’elle revient naturellement et je la soulève du sol pour la prendre dans mes bras. A nouveau, elle entreprend de me raconter comment elle et Ruth sont allées nourrir les canards du petit lac situés à quelques mètres du parc où elles se sont promenées. Bien sûr, tout cela je le devine puisque la petite fille ne s’exprime pas encore parfaitement clairement, mais l’habitude permet de la déchiffrer sans trop de mal. « Tu as faim ? On va manger tous les trois ce soir. » La petite fille hoche la tête et remet les mèches de cheveux qui lui bouchent la vue en lui venant dans les yeux en place. « Tu vas avec papa ? Juste le temps que j’aille chercher de quoi te les attacher pour plus qu’ils t’embêtent. » Ses cheveux, donc. Ma fille fait la grimace, mais je l’ignore. Au contraire, je la tend à son père dont elle repousse les bras en grommelant à la façon du petit bébé qu’elle n’est pourtant plus.





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Message(#)(Amelyn #91) ► TIME STANDS STILL EmptyMer 1 Nov 2023 - 19:32




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Je sais qu’elle agirait, mon épouse. Elle ne pourrait me regarder m’enliser dans des sables mouvants sans intervenir. Cette certitude m’étant acquise, c’est le moyen par lequel elle me tirerait de ce guêpier qui m’intéresse. Je crois que, dans le fond, j’aspire trouver dans ses solutions ce soupçon d’inspiration qui boutera le feu au moteur de ma volonté. Il ne lui manque que ça pour botter les fesses de mon addiction et ainsi la rencarder sur le banc de touche. Ceci étant, je n’insiste pas dès lors que la réponse est aussi sibylline que les histoires que nous racontent notre fille. Ô, le vocabulaire de ma moitié est justement employé. J’entends sa détermination et, à défaut de fournir des explications, je récolte un peu de sa force, un peu de celle qui me manque. De gratitude j’embrasse cette épaule que je dénude d’un geste du pouce, j’enfouis mon visage au creux de son cou, je m’enivre du parfum naturel de sa peau. Je gonfle aussi mes poumons à l’instar de ce que l’on emplit d’hélium d’un ballon de baudruche. A son image, je me sens plus léger, capable de survoler mes emmerdes actuelles puisqu’elle déploie autour de moi les ailes de l’amour et de la confiance. «Je le sais.» ai-je chuchoté avec force. Je doute facilement de moi, mais rarement de ma femme. Dans ces conditions, comment lui refuser ce à quoi elle a droit ? Pourquoi dérober derrière pudeur et fierté les excuses qu’elle mérite ? Je m’y essaie davantage par jeu et provocation que par mauvaise foi. Rae, elle le lira dans mes yeux désormais. Elle se tourne dans mes bras et mon sourire s’élargit. Il lézarde mes traits avec la précision d’un chirurgien : la lézarde est belle. Je souffre de ma privation de liberté depuis que les flics ont débarqué et, pourtant, ma grimace est solaire. Elle ne transpire pas tout ce qu’elle m’intimiderait à cadenasser aux miennes des pupilles brillantes d’exigences, mais le plaisir de lui offrir sur un plateau un concentré de mea culpa, un repentir sincère qui souhaite insuffler en l’autre de l’indulgence. Une chance, c’est réussi. Je savoure ma victoire autant que ce baiser simple, mais chargé des ions d’une affection débordante qui s’apparente au plus noble de tous les sentiments. Est-ce lui qui, quelque temps plus tard, m’a conduit à réfléchir sur tout ce qui entourait l’acte de l’enfermer dans notre vaste bureau du casino ? Evidemment !  

Certes, la démarche était de protéger. Mes intentions étaient louables. Alors, au moment de décider, je ne les ai pas remises en question. Mon erreur ne m’a pas non plus sauté aux yeux lorsque j’étais enfermé en cellule ou quand, à mon retour, ma conjointe m’a confié son irritation. Jusqu’ici, j’ai considéré que ses remarques appartenaient à l’ordre du caprice de son indépendance bafouée. Les jours passant, je prends le pouls de ce que représente d’avoir les pieds et les poings liés, non pas dans une cage - elle rend l’expérience moins traumatisante grâce à l’imaginaire commun, mais bien entre des murs qui nous sont plus ou moins familiers. Le décor nous donne le tournis. Les complices de la manigance deviennent des ennemis, et ce, qu'importe leur dévotion à notre cause. Je me suis aussitôt promis de ne plus évoquer Callum à voix haute, de lui trouver un autre job que celui du garde du corps. Toutes proportions gardées, n’est-il pas pour Raelyn ce qu’est Ruth à  mes humeurs ? Cette énigme, je l’ai résolue lentement, mais sûrement, assez pour ne pas chuchoter un :”Je suis désolé” du bout des lèvres. Je l’ai déclaré de derrière mes casseroles avec le panache du mec dévoué à assumer ô combien la précipitation peut le rendre con. Nul doute qu’elle est en partie responsable de cette perte notable de sang froid. De la naissance de Micah découlent des angoisses ayant pour résultat des comportements inadéquats. Je ne m’en vanterai pas. En revanche, tandis que ma démonstration est accueillie par de nouvelles preuves d’amour, j’entérine dans la case de la politesse de ne surtout pas oublier de remercier Rhett. Son soutien m’est indispensable : il dissipe la purée de pois qui m’embrouille l’esprit. Il n’est que pour Ruth que son aide est inefficace. J’ai beau insisté, je sais que je n’arriverai pas à la dégager de mon existence sur le long terme. Primo, je n’en ai pas envie. Deuzio, je connais sa valeur. Tertio, mon influence sur mon épouse est bornée par son libre-arbitre et par ce que je ne suis pas assez odieux pour la soumettre au chantage de choisir entre ce qui me convient et ce qui est bon pour notre enfant. C’est un jeu auquel je refuse de participer : les règles en sont ignobles. Cela étant, j’avoue que je serais aux anges si la sorcière était dégagée par la main de celle qui la défend bec et ongles. Mesquin, j’oeuvre donc en ce sens. Je profite de la proximité d’une sage étreinte et de ce que l’ambiance est à la blague. Dieu ce que j’aime son rire. L’entendre remue toujours mon coeur. J’en viendrais presque à céder devant cette nouvelle lubie. «Le tien, je peux. Te l’apporter au lit…» Je fais mine de réfléchir avant de secouer la tête par la négative. Par contre, moi promenant mon enfant bien plus qu’auparavant, je signe à deux mains. N’avais-je pas parler de bébé nageur ? N’était-ce pas le jour où j’étais encore un homme d’ambition ? La seule qui, aujourd’hui, me tient à coeur, c’est de réussir à ignorer les douleurs idiopathiques de mon corps et que mon cerveau traduit comme les conséquences d’un sevrage terminé depuis longtemps. Sur elles, je ne me confie pas. Hors de question d’alerter qui que ce soit sur ce qui n’est probablement rien de grave. Est-ce que ça m’inquiète ? Pas tout à fait ou, pour être exact, pas en tout temps. Alors, j’ignore la globalité, je me concentre sur mon âme soeur qui m’échappe dès lors que la porte d’entrée s’ouvre sur notre magnifique petite fille.

Je me souviens avoir jubilé lorsque la nounou a séparé la mère de l’enfant. Bêtement, je me suis imaginé que ma partenaire s’en offusquerait. Quelle méprise. Elle me pince les fesses et je la toise d’un regard faussement oblique et noir. Ne suis-je pas conquis par ce qu’elle a décidé de rester avec nous ? Pas de casino pour nous séparer. Depuis mon arrestation, plus de fournisseurs non plus. Pas de parade au sein des clients parce que c’est rassurant de la voir au vu de la conjoncture actuelle. Le patron a été embarqué devant “la boutique”... Les prunelles des mes yeux seront juste à moi maintenant que la harpie qui me ravit ma place - dans mon imagination - rassemble ses affaires sous les recommandations de la boss.   « J’aurais dû filmer pour les jours où elle me rend complètement dingue.» ai-je remarqué en alignant des couverts près des assiettes, de la malice tintant de mes cordes vocales. J’ai hâte de serrer ma gamine dans mes bras, que nous nous asseyons tous ensemble à table, autour d’un repas, comme une famille traditionnelle. C’est ce dont j’ai besoin, finalement. Depuis que je suis coincé à l’intérieur de cet appartement, je n’ai jamais eu autant envie d’être entouré de mes proches. Autant dire que je me crispe quand Micah me repousse. Qu’elle tourne davantage autour de sa mère, je le comprends : elle lui manque, comme à moi. Je supporte moyennement qu’elle tourne la tête lorsque je tends les mains dans sa direction. J’approche, elle geint. J’insiste, elle gémit. Son teint de porcelaine rougit de frustration : elle ne veut pas de moi et j’en reste coi. «C’est quoi le problème ? » Je n’ose plus faire un pas, si ce n’est en arrière. « J’ai fait quoi ? » Bien entendu, c’est à la maman que je m’adresse. Si Micah s’emploie à m’expliquer ce qui la dérange, ça manque de clarté verbale. Je comprends surtout parce qu’elle montre du doigt ma barbe trop longue, mal taillée et qui se répand jusque sur mes joues. Elle s’exprime avec une telle colère que je m’observe d’un oeil nouveau à travers le miroir de la salle à manger. Même de loin, je réalise avec surprise que je ressemble… à un taulard. Une vive colère s’est emparée de moi, une colère qui ne concerne que moi, une ire mélangée à une profonde tristesse. Je m’en suis rembruni et, perdu, je m’en suis de suite retourné à mes cuissons. « On peut manger.» ai-je annoncé avant de m’enfoncer dans le silence. Lui, il nourrit en moi de la culpabilité. Dieu seul sait comme je lutte contre cette tristesse que mon bébé a ravivé. Qu’Il soit témoin de tous mes efforts pour sauvegarder les apparences, ici, à table. Ils m’ont épuisé et, alors que Rae a conduit notre fillette jusqu’à son lit, de mon côté, je me suis éclipsé dans la salle de bain. Combien de temps me suis-je observé dans lle miroir sans tirer mon rasoir de son tiroir ? Pourquoi n’ai-je sorti un ciseau de coupe dans ce même rangement ? Qu’est-ce que j’attends, exactement ? Une explication précise à propos de l’émotion que j’ai provoqué chez mon bébé ? Du dégoût, c’est certain. Tout du moins, je l’envisage sérieusement et c’est avec cette question que j’aborde la spectatrice appuyée contre le seuil de sa porte. « Tu peux faire quelque chose ?» Ce n’est pas son métier, mais j’aimerais ne pas effrayer ma fillette dès son réveil. «Au moins pour mes cheveux…» Le reste, je pourrais en faire mon affaire. Je pourrais si ça ne me paraissait pas insurmontable. N’est-ce pas derrière ce barrage de poils que j’ai caché qui j’étais vraiment dans ces lieux dont je sors et où, tout autour de moi, n’était que danger ?

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Raelyn Blackwell
Raelyn Blackwell
la muse des cauchemars
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(Amelyn #91) ► TIME STANDS STILL 9OYzxwd Présent
ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
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TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation.
ORIENTATION : J'aime les beaux garçons.
PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.
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danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.

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miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.

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Message(#)(Amelyn #91) ► TIME STANDS STILL EmptyJeu 2 Nov 2023 - 16:55


time stands still
Raelyn Blackwell & @Amos Taylor (Amelyn #91) ► TIME STANDS STILL 873483867

« Le tien, je peux. Te l’apporter au lit… » Je l’observe me narguer, hésiter puis secouer la tête, une moue désolée sur le visage. J’essuie un refus qui n’en est pas réellement un, j’en suis tout aussi consciente que lui. Je sais tout de l’effet que je lui fait – qui serait qualifié par d’emprise par certains, ceux qui, idiots, ne comprennent pas que rien n’est à sens unique entre Amos et moi et que nos extrémités nous rassemblent – et je le sais incapable de me refuser toute lubie de ce genre, innocente, mue par un caprice sans danger pour notre équilibre. « Tu as oublié comment te conduire en gentleman, en prison ? » Je lui réponds d’un air provocateur. En plus d’avoir oublié comment utiliser un rasoir, une tondeuse et une paire de ciseaux aurais-je pu ajouter. Sauf que je ne suis ni idiote, ni mesquine et pas plus insouciante. Je sais où se situe la limite entre le badinage et des propos qui pourraient être blessants. Je me moque qu’Amos se "néglige" plus que la normale. Bien sûr, je le préfère plus propre sur lui, bien que ses cheveux longs soient pour moi semblables à un péché mignon, mais je ne suis pas une femme superficielle ou pas autant que j’en ai l’air. Je sais qu’il s’agit d’une passade, de sa façon de gérer l’épreuve qui lui est imposée et ça n’a pas la moindre importance pour moi.

Nos badinages sont interrompus par la nourrice de notre fille et cette dernière qui rentrent de leur promenade. Visiblement, Micah a beaucoup de choses à en dire et, quant à Amos, c’est sur Ruth qu’il semble avoir son lot de remarque à faire. Si son impertinence m’amuse, je doute que la quinquagénaire partage son sens de l’humour. Alors, je le "réprimande" en pinçant son fessier, comme une mère qui tape sur les doigts d’un enfant qui les laisse trainer partout, à l’image de l’immaturité dont il fait preuve ces derniers temps concernant Ruth, que son esprit dessine comme adversaire dans le cœur de notre fille. Moi, je suis sereine. Je sais que Micah n’a pas de souci à faire la limite entre ses parents et sa gardienne. La limite n’a rien de floue pour elle. La preuve, elle se jette dans mes bras à nouveau dès que ses menottes sont propres et que notre employé prend congé. Moi, je tente de la transférer dans ceux de son père pour aller chercher de quoi empêcher notre poupée de passer son temps à tenter de discipliner ses cheveux blonds qui tombent à présent dans ses yeux. Sauf qu’elle râle, qu’elle repousse les bras de son père et, lorsqu’il insiste, qu’elle geint et se met en colère. Si je comprends ce que Micah essaye de nous dire que montrant la barbe de son père, je suis aussi surprise que lui. « C’est quoi le problème ? » Mon regard passe de ma fille, toujours dans mes bras, à son père qui semble atterré. « J’ai fait quoi ? » Si mon cœur se serre, c’est parce que le moment est mal choisi. Je suis consciente que ma fille ne repousse pas son père en lui-même, mais qu’elle s’offusque surtout de ses airs d’ours mal léché. Je sais que cela ne change rien à l’amour qu’elle ressent pour son papa, mais Amos est-il en état de faire preuve d’autant de discernement ? Ne risque-t-il pas d’être blessé, outré par cet affront ? Fera-t-il la part des choses ? Rien n’est moins sûr, même si Micah tente d’expliquer elle-même la racine du souci en répétant à nouveau un « Qui pique. » qui serait amusant et touchant dans d’autres circonstances. Moi, je me garde bien de faire la moindre réflexion. Amos se tourne vers le miroir et, dans son regard, je lis qu’il a compris. Il se referme, et sa tristesse me fait mal au cœur. Sans un mot, je pose Micah à terre et, sans perdre une minute, je m’empresse de cheminer jusqu’à sa chambre dans laquelle j’attrape un élastique, avant de revenir dans la salle à manger et de m’agenouiller au chevet de notre fille, et de lui attacher les cheveux sans y mettre la même application qu’en temps normal. Je pense "pratique" et rapide pour enterrer derrière nous la crise. Mais au ton et aux couleurs d’Amos, je devine que la pilule ne passe pas toujours pas. « On peut manger. » Je hoche la tête, avant de déposer un baiser sur ses lèvres pour le rassurer ou, en tout cas, essayer. Il dit ne t’en fais pas, elle t’aime toujours autant ou encore c’est une enfant tu sais, il ne faut pas le prendre à cœur, mais je me garde bien d’exprimer ce genre de pensées à l’oral. Au contraire, je réponds à mon bébé pour qui tout ça semble déjà très loin. A table, elle raconte à nouveau sa journée, se répétant sans s’en rendre compte, reprend depuis ce matin où elle a joué avec son père qui lui a lu une histoire, avant de revenir sur le par cet les canards qu’elle a nourri avec Ruth. Elle semble ravie et je lui distribue de tendres sourires entres mes coups d’œil fréquents vers Amos, pour vérifier si mon mari est toujours de la même terrible humeur. De toute évidence oui et, après avoir couché Micah seule, je le retrouve dans la salle de bain.

J’approche avec la légèreté d’une plume dans son dos, sans faire le moindre bruit. Je l’observe depuis le seuil de la porte jusqu’à qu’il se rende compte de ma présence. Les outils dans les mains, il semble avoir oublié comment les utiliser. « Tu peux faire quelque chose ? » Je hoche la tête, fais un pas dans sa direction, avant d’attrape le ciseau et la tondeuse dans ses mains. « Au moins pour mes cheveux… » Je dépose un baiser dans sa nuque, avant d’attraper le tabouret de la salle de bain, celui qui me permet d’attraper les objets qu’il aurait perché hors de ma portée, puis d’appuyer sur son épaule. « Assieds-toi. » Ma main glisse le long de son épaule, caresse la courbe de sa nuque avant de se perdre à la naissance de ses cheveux. « Quelque chose de plutôt court ? » J’ignore ce qu’il se passe dans son esprit pour qu’il ait conservé son apparence de prisonnier, mais j’estime de mon côté qu’un changement conséquent est nécessaire pour le débarrasser du sentiment d’être encore derrière les barreaux. Rasé de près, ses cheveux revenus à la longueur à laquelle je peux tout juste glisser mes doigts dedans, et une fois qu’il replongera la tête dans les sujets propres à l’Octopus, il aura certainement l’impression d’être un homme nouveau. « Je pourrais aller te chercher d’autres vêtements au loft, aussi. Ou t’en acheter des nouveaux. » Je m’exprime avec douceur, tout en réglant le sabot de la tondeuse sur la longueur la plus longue pour d’abord tailler dans la masse. Avec aisance et une extrême précision – ces mains et ces doigts savent après tout faire des points de suture – je passe la tondeuse dans ses longueurs, et affine la coupe avec les ciseaux. A environ la moitié du chemin, je m’arrête l’espace de quelques secondes pour quitter mon ouvrage des yeux et chercher son regard dans le reflet du miroir. Mes doigts s’enfoncent dans ses cheveux, et je murmure presque. « C’est une enfant Amos. Elle ne sait pas qu’elle est blessante. » Je n’y connais rien, mais ça je le sais. Depuis qu’elle parle, Micah dit tout ce qui lui passe par la tête sans que cela n’ait la moindre connotation dans son esprit. Elle n’est pas consciente que son comportement a blessé son père ou que cela risquait de le faire. « Tu le sais ça, n’est-ce pas ? » J’attends qu’il réponde avant de rallumer la tondeuse pour finir le travail qui m’a été confié. « Lave-les. Je corrigerai la coupe après. » Et s’il en besoin pour retrouver confiance en lui, je ferai même venir le meilleur barbier de la ville jusqu’à lui, sans regarder à la dépense. « T’es plus là-bas. » En prison, cet endroit qui le hante, je le devine sans avoir besoin de connaître tous les détails de son expérience. « Et t’y retourneras pas. » Pas tant que j’aurais mon mot à dire, pas tant qu’il me fera confiance pour mettre sur pieds tout un tas de plans, des plans de fuite s’il le faut.





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Message(#)(Amelyn #91) ► TIME STANDS STILL EmptyJeu 2 Nov 2023 - 19:38




TIME STANDS STILL

Je n’ai rien oublié en prison des bonnes manières. J’ai appris l’insécurité, j’ai écrit un nouveau chapitre du livre de ma colère et j’ai combattu mes émotions pour réduire au maximum son impact sur mes problèmes d’alcool. Ils appartiennent à l’addiction : on l’endort, on ne la guérit pas. Alors, consacré à ce combat-là et soucieux de me tenir à carreaux pour retrouver ma famille au plus tôt, j’ai éteint tous les réflexes propres à l’élégance ou à la coquetterie. Je ne me suis pas davantage rasé que je n’ai coupé mes cheveux. J’ai traversé cette épreuve dans l’uniforme que l’on m’a confié. J’ai bridé mon identité propre pour cacher qui je suis au plus profond de moi. Je me suis méfié de tout individu m’accordant de l’intérêt, j'ai détourné toutes questions à propos de mes activités ou, au sujet de ce qui est a protéger plus que moi-même : ma famille. Y-a-t’il donc à s’étonner que Ruth me dérange ? Que je m’acharne sur elle faute à sa présence ? Elle est une intruse désormais. Elle m’empêche de profiter de tout ce qui m’a manqué : mes reines, mon intimité, le plaisir d’être un père, la joie de m’occuper au profit de mes miens puisque j’ai décidé, que dans cette équation, j’étais la donnée à négliger. Ce que la nounou représente, c’est ce qui m’a empêché de renouer avec les réflexes uniquement possibles lorsque l’on se sent en confiance. Dans cet appartement, c’est compliqué. Je n’ai pas vraiment apprivoisé les lieux. J’ouvre parfois deux placards avant de mettre la main sur un bol. Mon déferlement de frustration, c’est la preuve que, psychologiquement, je suis en vrac. Quand ma femme et mon enfant gravitent autour de moi, je suis supposé aller mieux, sauf qu’il y a des conditions. Pas de parasite (je soupire d’aise au départ de Ruth.). Beaucoup d’amour aussi, de l’amour et rien d’autre. Résultat ? Je supporte mal les mouvements d’humeur de Micah qui me repousse comme si j’étais un paria. J’ai essayé, pourtant. Dans ma voix a tinté l’infinie douceur qu’elle m’inspire. Rien n’y a fait. Elle est “fâchée”, mon enfant. Elle est contrariée et elle ne se gêne pas pour l’exprimer de la plus violente des façons. Je crois que, peu avant avoir cherché mon reflet dans le miroir, je n’ai pas seulement eu mal, j’ai aussi maudit son authenticité. Bien sûr, elle est naïve. Il n’y a pas de volonté de me blesser dans le coeur de ma fillette. Je dois néanmoins m’en convaincre tant le désappointement est grand, immense, bien trop pour mon assuétude. Elle, elle se régale. Elle bat des mains parce que je suis au bord de la rupture. De la piquette aurait fait l’affaire puisqu’elle assomme et n’ai-je pas besoin de l’être ? D’être protéger du flux néfaste de mes pensées ? De celles qui me décrivent comme un boulet lourd à la cheville et que l’on tire jusqu’au bout de ses forces ? Mon enfant refuse mes bras, quelle sera donc la prochaine étape ? Rae se détachera-t-elle de moi ? J’y songe de l’instant où je surveille ma gamine en l’absence de sa mère jusqu’à l’heure de passer à table. Ses peurs se mêlent à d’autres, certes moins féroces, mais somme toute handicapantes. Elle me paralyse et j’agis comme un robot. Je débarrasse la table en homme mécanique. Je montre patte blanche pour approcher Micah et embrasser sa petite main du bout des lèvres pour lui souhaiter la bonne nuit. “Du bout des lèvres”... ça aussi, ça me brise à l’intérieur. J’en suis supplicié, mais je n’insiste plus pour aujourd’hui. Je fais cortège pour grimper à l’étage, non en direction de la chambre, mais de la salle d’eau.

Combien de temps me suis-je observé dans le miroir ? Combien de temps suis-je resté planté devant l’évier sans broncher, à me regarder droit dans les yeux, à me jauger et à essayer de définir l’étendue de mes émotions ? Est-ce normal de dédramatiser mon incarcération ? Est-ce juste d’estimer que ces quelques semaines loin de mon carcan rassurant m’ont davantage traumatisé que je ne le souhaite vraiment ? Est-ce un signe de faiblesse ? L’accepter me permettra-t-il de redevenir le gars fort et solide dont Rae est tombé amoureuse ? Je crois que je suis fatigué de systématiquement m’inquiéter pour ce bonheur tant je suis effrayé à l’idée qu’il m’échappe. Je suis épuisé et c’est un regard lasse que je dépose sur les traits de ma femme. Que me disent-ils ? Que pense-t-elle de tout ça ? Je sais qu’elle me voit dans l’eau de mon bain. Je ne doute pas de ce que son coeur palpite pour moi, pour ce que nous avons construits, pour ce que nous représentons et pour ce que nous sommes fusionnels. Au contraire, je n’aurais pas réclamé son aide pour venir à bout de mon laisser aller. Ce qui m’est nécessaire, c’est d’être accompagné dans la démarche parce qu’elle enterre prématurément l’hypothèse d’un retour en prison, un retour à envisager. Est-ce par la faute de celle-ci que je me maintiens le statu quo sur mon physique ? Est-ce pour ces raisons que je ne m’assainis pas du superflu ? Que j’ai demandé mon PC sans rien entreprendre ? Tout occupé à tergiverser avec moi-même, je ne suis réceptif qu’au contact physique de ma conjointe. Je réagis tandis qu’elle m’invite à m’asseoir. Je souris légèrement dès lors qu’elle caresse ma nuque avec tendresse. Pourtant, je lui ai à peine répondu au sujet de ma coupe de cheveux. J’ai haussé les épaules parce que leur longueur m’importe peu au même titre que les armoires du dressing. Les remplir ne me libèrera pas de mon bracelet. «Je ne m’habillerai pas si je ne sors pas d’ici.» ai-je rétorqué sans reproche. Peut-être est-ce révélateur du phénomène d’asthénie dont je souffre cruellement. «A quoi ça sert ?» Pourquoi devrais-je soigner mon apparence ? Pour qui ? Micah ? «De ça, elle ne s’est pas encore plaint.» Parce qu’elle s’en moque éperdument et, pour cause, ma complice a raison : ce n’est qu’une enfant. Elle est moins incommodée par mon allure que parce qui la gêne dans cette dernière. « Et, je sais, oui. Et je sais aussi que tu ne peux pas faire ce genre de promesses.» ai-je rétorqué plus désolé que contrarié. Je ne ressens aucune amertume envers ma partenaire. «Et c’est une partie du problème. Je n’ai pas envie de m’investir si je dois retourner d’où je viens. Je veux pas me retrouver là-bas et avoir oublié tout ce que j’avais mis en place pour tenir bon. Je ne veux pas devoir refaire tout le boulot d’adaptation parce que c’est pénible et usant.»Je me justifie en détaillant le résultat de ses talents et, en guise de conclusion partielle, j’actionne les robinets de la baignoire. Je n’ai aucune envie de me laver les cheveux, je veux être lénifié par de l’eau trop chaude. Je veux être frappé par un coup de pompe à cause de la température de l’eau et de la vapeur dans la salle de bain. «Et je lui en veux pas, mais ça fait pas moins mal pour autant…ça commence toujours comme ça.» J’ai soupiré ma honte de l’avoir oublié plus de quelques secondes. « Je veux rentrer chez moi. J’en peux plus de cet endroit. Je déteste cette impression que l’histoire se répète, qu’elle est sensiblement différente juste pour me donner l’illusion que je brasse pas systématiquement de la merde, mais on en est là, Rae.» N’aurais-je pas craint de réveiller mon bébé que je n’aurais pas maîtrisé la crispation de mes nerfs. Je n’aurais pas tenté de les détendre pour ne pas envoyer valser tout ce qui traîne sur le meuble de la salle de bain. «Je le sais, mais j’ai pas envie de mendier quoi que ce soit, pas encore une fois.» Et, pour m’éviter cette tragédie, je pourrais bien m’enfuir, loin, mais seul, parce que ça vaudra mieux que cette sensation que je serai bientôt forcé de tout recommencer pour ne pas représenter aux yeux de ma fille un père repoussant - à défaut d’être un inconnu - et, par conséquent, à repousser.

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