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 joamie + you can't even hear heaven is crying

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Message(#)joamie + you can't even hear heaven is crying  EmptyLun 26 Oct 2015 - 21:39

you can't even hear heaven is crying
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive


Un séjour non rangé, les photographies disséminées sur le sol, prêt de la table basse du salon, certaines s'étaient retournées. Les deux magazines étaient aussi là, les pages concernées légèrement chiffonnées à force de les tourner, de les lire. Des larmes, une douleur difficilement imaginable, un coeur brisé. C'était incroyable tout ce dont un article et quelques photos étaient capable. Depuis que Gabriella était partie, Joanne se noyait là-dedans. Lisant, relisant, regardant toujours encore ces photographies. Sans compter les nombreuses photos de Jamie et Hannah ensemble. Plus elle les regardait, plus elle se rappelait du moment où ils s'étaient parlés pour la première fois. A force, elle finissait par se dire qu'elle n'aurait peut-être pas du revenir vers lui, lors de ce gala, qu'elle n'aurait pas du envoyer ce SMS et lui dire qu'elle était toujours là. Peut-être que ce n'était pas ainsi que les choses devaient se passer. L'article et les photos avaient mis le feu aux poudres. Il suffisait de juste ça pour que l'imagination de Joanne la torture jusqu'à la chair, songeant à ce que Jamie et Hannah auraient pu faire ensemble. Ca lui glaçait le sang. Ce n'est pas faute d'essayer de se changer les idées, elle parvint à se décider de se faire un peu de thé, mettant l'eau à chauffer sur le feu. Il faisait encore clair dehors. Elle pensait au samedi passé. Ils n'avaient pas pu faire ce qu'ils avaient prévu, la pauvre Joanne était prise de nausées toute la journée, elle était restée clouée au lit une bonne partie de la journée. Ce n'était que partie remise, s'étaient-ils dits. Les chiens étaient calmes, certainement soucieux de leur maîtresse. Elle n'avait pas le coeur à les bichonner. Elle n'avait plus de coeur à grand chose. Joanne se disait ensuite qu'elle avait besoin d'un peu de repos, que la journée était rude. A vrai dire, un flot de pensées se mélangeaient dans sa tête, une idée finissait par ressortir, puis se mêlait à nouveau parmi les autres. Nonchalamment, elle grimpa les marches des escaliers, le pas lourd. Non, finalement, elle ne voulait plus dormir. La jeune femme allait dans sa salle de bain. Elle relevait sa robe, dévoilant la peau de son ventre, qu'elle caressa tendrement. Joanne regardait son reflet, se sentant totalement vidée. Vidée de tout. Longuement, elle regardait son ventre, qui avait pris déjà une légère forme. Elle le caressait tendrement. L'échographie était prévue pour la semaine suivante, cela valait-il vraiment le coup ? Bien sûr que oui, elle s'était déjà tellement attachée à ce petit bout. L'idée de l'élever seule lui traversait l'esprit. Puis soudain, elle se rappela qu'elle avait de l'eau en train de cuire. Alors elle descendit les escaliers. Peut-être que ce n'était qu'un mauvais rêve, un horrible cauchemar, se disait-elle. Un thé lui ferait le plus grand bien, oui. Mais ses yeux bleus étaient attirées par l'une des photos, jonchant le sol au verso. L'espace d'un instant, elle aurait presque oublié ce dont il s'agissait, certainement du à une sorte de déni. Comme hypnotisée, elle ramassait la photo et la regardait. Et tout lui revenait brutalement en pleine face. Sa respiration s'accentuait, annonçant un chagrin des plus tourmentés. Sans contrôler ses gestes, elle chiffonna sa photo entre ses doigts avant de la laisser tomber par terre, une nouvelle fois. Elle se rua sur l'escalier, claquant la porte derrière elle, comme si elle voulait s'éloigner le plus possible de cette réalité, s'isoler au possible. Joanne se laissa glisser le long de la porte tout en pleurant, plongée dans une souffrance innommable. Elle restait là pendant pendant de longues minutes, totalement recroquevillée sur elle-même. Cela ne pouvait pas être vrai, cela ne pouvait pas être réel. Peut-être que ce n'était qu'un mauvais rêve, se dit-elle une nouvelle fois, rejetant tout en bloc. Une douche lui ferait le plus grand bien. Oui, c'est cela, une douche. Joanne se releva dans la plus grande difficultén tout était un effort insurmontable, tout était douloureux. Elle en oubliait de se dévêtir, elle avait tout oublié. Ses jambes étaient si meurtris qu'elle peinait à tenir debout. Cette pseudo-célébrité aura sa mort. Joanne se laissa quasiment tomber sur le sol de la douche. Son bras se leva difficilement, activa plein fouet l'eau, glaciale, une nouvelle fois. Elle aurait juré que l'eau était plus froide que la fois précédente. Joanne ne savait pas combien de temps elle était restée là. L'eau qui chauffait au rez-de-chaussée devait faire certainement siffler la théière depuis un bon moment. Ce n'était pas rangé non plus. Du moins, pas comme d'habitude. Plus rien n'était vraiment comme d'habitude. La tête appuyée contre l'une des parois de la douche, Joanne ne prenait plus vraiment beaucoup de place en collant ses jambes contre son torse, maintenu par ses mains quasi figées par la fraîcheur de l'eau. Elle aurait presque pu s'endormir. Peut-être que ce n'était qu'au mauvais rêve, qu'un vulgaire cauchemar, se disait-elle toujours et encore, tentant de se convaincre. Pourtant, la douleur était bien réel, bien là, elle le sentait comme si l'on mettait du sel sur de la chair à vif. Ferme tes yeux, couvre tes oreilles, et fais comme si tout ceci n'existait pas.

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Message(#)joamie + you can't even hear heaven is crying  EmptyMar 27 Oct 2015 - 1:02

Moi qui pensais rentrer chez moi annoncer une bonne nouvelle. Retrouver ma fiancée, comme tous les soirs, bouquinant sur le canapé du salon, attendant que le four termine de préchauffer, la table mise, les chiens calmes après leur balade, jouant dans le jardin. Un baiser sur le front de la jeune femme, une longue séance de caresses pour nos boules de poils, afin de savoir que je suis bien chez moi, et que la journée touche à sa fin. Mais lorsque j'entre, la maison est calme, silencieuse. Doucement, surpris par cette ambiance pesante que je devine à peine la porte passée, je laisse mon regard faire le tour du salon, ne sachant pas si je dois m'attendre à quoi que ce soit. « Joanne ? » Pas de réponse. Il me semble entendre le bruit de l'eau coulant dans les canalisations, mais je n'en suis pas certain. Peut-être est-elle sous la douche, ou se coule-t-elle un bain. D'un geste tout aussi mécanique, je retire ma veste et défait ma cravate que j'abandonne dans l'entrée, intrigué par quelques aboiements. Quand je m'avance dans le séjour, je vois les chiens bataillant sur un parterre de feuilles de papier. Mes sourcils se froncent. Tout le salon est dans un désordre inhabituel. « Jo' ? » j'appelle de nouveau, pensant que le diminutif de son prénom, que je n'emploie que rarement, aurait plus de chances de la faire réagir. Mais toujours rien. Toujours l'eau dans les tuyaux. Et la bouilloire qui siffle, abandonnée sur sa plaque. Rapidement, j'attrape un torchon pour ne pas me brûler la main en me précipitant, et pose l'eau bouillante sur le côté. Elle a sûrement oublié qu'elle comptait se préparer un thé. Ca arrive. Les chiens continuent de se disputer les bouts de papier. « Qu'est-ce qu'il s'est passé ici ? » Ben et Milo remarquent enfin ma présence. Ils sortent de leur jeu pour venir me saluer, mais n'ont droit qu'à de brèves caresses sur le haut du crâne. Je m'accroupis néanmoins pour retirer le papier collé à l'une des pattes arrière du plus grand des deux. « Qu'est-ce que tu as là ? » je demande en tournant le papier glacé, et découvrant le cliché. Mon coeur rate un battement. Mes yeux s'écarquillent, et une main se pose automatiquement sur ma bouche. Un tressaillement manque de me faire lâcher la photo, alors mes doigts, la serrant un peu plus, la froisse légèrement. « Nom de... » Rapidement, je fais le tour de toute la pièce pour récupérer tous les clichés éparpillés. Partout la même chose. Hannah qui m'embrasse. Mais là-dessus, on ne voit que Hannah et moi s'embrassant. La nuance s'envolant avec le contexte des photos. Ma chasse me mène jusqu'à la table où sont disposées deux revues. Je reconnais immédiatement la première double page, l'article consacré à des fiançailles entre la comédienne et moi, sorties tout droit de l'imagination de son auteur. Le second magasine narre la suite de l'aventure. Les photos que je tiens entre les mains font la une. « …''déjà lassé de sa fiancée''. Putain. » J'ai la nausée. Envie de frapper quelque chose. Ou quelqu'un. Quelqu'un, de préférence. Le quelqu'un qui s'amuse à écrire ce ramassis de mensonges. Si tout est là, dans cet état, c'est que Joanne l'a vu. Si elle, en revanche, ne répond pas et n'est plus là, c'est peut-être parce que cela aura réussi à la faire partir. Oh non. Seigneur, non. « Joanne ! » j'hurle de nouveau depuis le bas des escaliers, avant de vite monter à l'étage. Je suis le son de l'eau qui coule jusqu'à notre salle de bains. Pas de buée sur les miroirs. Personne dans le bain. Je la trouve dans la douche, recroquevillée, sous un jet d'eau que je devine gelé, la connaissant. « C'est pas vrai... » Je passe mes mains sur mon visage, entre mes cheveux. Voilà pourquoi je ne lui disais rien. Voilà pourquoi je voulais la garder à l'écart de tout ceci. Après avoir retroussé les manches de ma chemise, j'attrape une serviette, coupe l'arrivée d'eau. Je la couvre sans attendre. « Arrête ça, bon dieu. Viens là. » dis-je en essayant de la tirer hors de la douche. Mais pas moyen. Elle ne compte pas bouger, alors je m'accroupis devant elle. Pendant quelques secondes, je frictionne ses bras pour la réchauffer. Puis je dégage tous ses cheveux qui tombent sur son visage, et pose mes mains sur sa mâchoire pou l'obliger à relever la tête. « Joanne, écoute-moi. Ouvre les yeux. S'il te plaît. » Si elle se mure, elle n'entendra jamais mes explications. Si elle refuse de me regarder, elle ne verra pas ma sincérité. Il faut qu'elle sorte de son choc. « Ce n'est pas ce que tu crois. Ce que tu as lu et ce que tu as vu, ce n'est pas la vérité. » dis-je calmement, d'une voix douce, espérant réussir à la rassurer, lui inspirer confiance. « Tu le sais, comment sont ces magasines. Tu le sais très bien. C'est ce qu'ils font. Ils font du mal aux gens pour le plaisir des autres. Ne les écoute pas. Il n'y a rien de vrai dans ces pages. Il n'y a rien entre moi et Hannah, il n'y a jamais rien eu, et il n'y aura jamais quoi que ce soit. » Je ne cherche pas encore à expliquer le baiser. Pas tant que je suis pas sûr qu'elle m'écoute, qu'elle a envie d'entendre mes explications. Cela ne servirait à rien de me fatiguer si je devais avoir affaire à un mur. Je cherche toujours désespérément son regard, et garde son visage dans mes mains, passant mes pouces sur ses joues rosies par le froid. « Je t'aime, Joanne. Tu dois me croire. Tu es tout pour moi, je ne te ferais jamais une chose pareille. »
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Message(#)joamie + you can't even hear heaven is crying  EmptyMar 27 Oct 2015 - 17:51

you can't even hear heaven is crying
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive


L'eau froide avait beau être plus que désagréable au premier toucher, on finissait toujours pas s'y faire. Puis, au fur et à mesure, elle la menait vers une sorte de létargie, lui faisant presque oublier l'origine de sa douleur. Joanne aurait pu s'endormir, bercée par la fraîcheur des gouttes qui tombaient sur elle. Quoi que, elle ne sentait plus vraiment le bout de ses doigts, devinait son nez s'engourdir et perdre en sensation. Elle ne savait plus pendant combien de temps elle était restée là, sous la douche. Joanne se sentait s'endormir, partir. Elle aurait juré avoir entendu son prénom, au loin. Mais le son lui semblait être étouffé, plus que lointain, résonnant ici et là dans sa tête. Peu importait. Elle retrouvait un peu de sérénité, en étant loin d'une réalité trop dure à supporter. Le seul moment où elle se rendait véritablement compte qu'elle n'était plus seule, ce fut quand l'eau cessait de couler sur elle. Le froid avait fait de ses membres de la pierre, elle se sentait incapable de bouger. Jamie frottait ses bras, certainement dans le but de la réchauffer un peu. C'est alors qu'elle se mit à greloter, réalisant à quel point elle avait froid. Délicatement, il retirait les mèches de cheveux blondes qui recouvrainet une partie de son visage. Mais tout lui était si douloureux, absolument. Elle savait qu'il lui parlait, mais elle n'en entendait pas. Tous les échos se mélangeaient et rendaient toute phrase inaudible. Il voulait qu'elle ouvre les yeux, qu'elle l'écoute. Peu à peu, cette voix si familière semblait se clarifier. Lentement, et lourdement, elle parvenait à ouvrir ses paupières, les yeux regardant dans le vide. Ce n'était pas ce qu'elle croyait. Mais que croyait-elle ? La vérité était qu'elle avait vu ces photos, qu'elle savait à quel point il appréciait Hannah malgré leur conflit, elle l'avait plus ou moins ressenti le soir où elle les avait vu parler ensemble. Fichue soirée, se disait-elle. Il pensait qu'elle savait ce que c'était, que d'être mentionnée dans un magazine, de faire couler l'encre à base de mensonges (ou non), de le subir. "Non, je ne le sais pas." dit-elle à voix basse, perdue entre ce monde et un autre. "Je n'en sais rien." Elle savait pas à quoi correspondait tous ces revers de médaille, à quoi correspondait ce semblant de célébrité. Il y avait bien plus de mauvais côtés que de bons. Joanne était loin d'être hermétique à tout ce qu'il disait, elle les entendait bien. Mais elle n'arrivait pas à le regarder, elle n'y arrivait absolument pas. Il avait doucement pris son visage de porcelaine, pâle et froid au possible, entre ses deux mains, cherchant désespérément cette paire d'yeux bleus. Il l'aimait, il lui demandait de le croire, qu'il n'était pas capable de lui infliger pareille douleur. Pourtant, c'était là. Sortant peu à peu de sa torpeur, la douleur et la peine se réveillaient elle aussi. Immédiatement, elles tiraient les traits du visage de Joanne, qui déroulait encore et encore toutes ces images et tous ces textes dans sa petite tête blonde. Ses yeux, embrumés, maintenaient d'autant qu'ils pouvaient une épaisse couche de larmes, tandis que sa voix, était éreintée par le froid et les pleurs des heures précédentes. Elle ne rejetait pas son contact physique, mais elle s'était demandée toute la soirée s'ils avaient plus loin, trop loin. S'il y avait songé. S'il avait apprécié le baiser, ce qu'il avait réellement ressenti à ce moment là. Le genre de question qui allait l'ébouillanter, trouvant une plus ridicule que l'autre, que tout était si évident. Elle n'oserait jamais lui demander. Cela allait des questions à jamais sans réponse, semant ici et là des doutes dans l'esprit de la belle blonde. Une seule réponse positive la détruirait. C'était tellement facile de faire souffrir une personne que l'on aime, il y avait toujours toutes les cartes en main. Elle se mit à trembler, on ne savait pas vraiment si c'était uniquement par le froid ou par ces émotions qui la submergaient de toute part lorsqu'elle osa enfin croiser son regard. L'effet fut immédiat, et ses yeux ne parvinrent pas à retenir ses larmes davantage, s'effondrant de plus belle sur ses joue. "Ca fait tellement mal." dit-elle, avec une voix déformée par ses pleurs et son visage crispé décrivant là toute la peine et tout son chagrin. "Tellement mal." répéta-t-elle avant de pleurer de plus belle, s'appuyant malgré tout contre l'une des mains de Jamie, cherchant un tant soit peu son affection. S'il était capable de la mettre dans un tel état par un simple baiser, des photos et des magazines, qu'adviendrait-elle s'il allait plus loin ? Si, un jour, par malheur, il cherchait réellement à la briser ?

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Message(#)joamie + you can't even hear heaven is crying  EmptyMar 27 Oct 2015 - 19:29

Elle est froide, pâle. A la fois bleuie et marquée de rouge par le froid. J'entends à la peine ce qu'elle articule. Je devine seulement qu'elle n'a pas l'esprit clair, qu'il au moins aussi gelé que le reste de son corps dans des idées qui forment une haute torture. Elle ne semble pas croire que tout ceci est un mensonge, une manipulation. Elle ne me semble pas en mesure de croire quoi que ce soit, d'ailleurs, d'écouter, de comprendre. Mes mains ont l'air brûlantes sur son visage trempé. Son regard est ailleurs, fuyant dans le vague, à la recherche de quelques minutes supplémentaires de répits avant de retrouver le monde réel qui la blesse. Joanne se réveille doucement, sans envie, sans volonté, malgré elle. Ses yeux bleus sont bordés de nouvelles larmes. Les miens aussi, mais d'un tout autre ordre. Je pourrais tuer, sur le moment, la personne qui a publié cela. Je sais que je ne répondrais pas de moi si je l'avais sous la main. Je ne cesse de serrer les dents pour contenir une colère qui n'a personne sur qui s'abattre. Je ne comprends pas pourquoi. Pourquoi est-ce que cela me tombe dessus. Pourquoi maintenant. Pourquoi chercher à me faire du mal, à atteindre mon couple, à faire souffrir ma fiancée. A quel point je pourrais démolir la personne à cause de qui elle est dans cet état. Un photographe ? Et pourquoi pas Hannah elle-même, pour m'achever ? Mon coeur est si serré par cette nausée de plus en plus présente. J'ai vécu cette scène des dizaines et des dizaines de fois. Tout ceci a un air de déjà vu qui me colle une de ces migraines que je connais bien. Pendant une seconde, une fraction de seconde, je pourrais tout simplement m'effondrer autant que Joanne, en colère, fatigué, lassé, torturé par les souvenirs, bien plus que par ces simples photos. Elles ne font que représenter tout ce que je hais, déclencher cette tornade d'émotions que je contiens. Mes mains tremblent un peu. Ca fait mal. « Je sais, mon ange. Je sais. » je murmure en faisant glisser sa tête vers mon épaule, la prenant tendrement dans mes bras pendant de longues minutes, la laissant déverser toutes les larmes de son petit corps sur ma chemise. Lorsqu'elle semble plus calme, sûrement assommée par les pleurs, je l'attrape plus fermement et la soulève au dessus du sol, et la porte jusqu'à notre chambre. Là, je dépose une sortie de bains sur ses épaules que je noue grossièrement à sa taille, puis l'installe dans le lit, là où son corps pourra continuer de retrouver une température normale. Mes doigts sont spasmodiques, mes gestes légèrement saccadés. J'ai besoin de sortir d'ici, d'air, d'un coin où me terrer et craquer en paix. Mais je respire, contient toujours. « Ne fais plus des choses pareilles, s'il te plaît. Je m'inquiète tellement à chaque fois. » dis-je en l'embrassant sur le front, accroupi à côté du lit. Je caresse ses cheveux, observe les quelques couleurs normales qui reviennent sur ses joues. « Penses au bébé. » Notre petit bout déjà si fragile, est-ce qu'elle y pense lorsqu'elle se jette sous l'eau froide, faisant subir ce choc à son corps, et donc à lui ? A quoi pense-t-elle, d'ailleurs, à cet instant ? Qu'est-ce qu'il se passe sous ces mèches blondes ? « Restes-là. Réchauffes-toi. Je reviens tout de suite. » dis-je finalement en me redressant. Je quitte la pièce en laissant la porte ouverte derrière moi, au cas où. Et rapidement, je retourne au rez-de-chaussée, essayant d'agir normalement, de penser normalement. Je n'ai pas de raison de paniquer. Ces photos ne veulent rien dire, elles sont hors de leur contexte, je peux tout expliquer -mais me faire croire, c'est une autre histoire. Non, c'est de voir Joanne ainsi qui me bouleverse, qui me donne envie d'hurler. Je passe à côté des clichés et des magasines en les ignorant, tout en sachant pertinemment qu'ils sont là. Je vais tout droit vers la cuisine, et reprends la bouilloire dont l'eau a à peine eu le temps de se tiédir. J'attrape une tasse, n'importe quel sachet de thé, et verse l'eau dedans. Cela m'occupe l'esprit. Dix secondes, tout au mieux. Puis tout revient. Mon coeur s'emballe. Si elle ne me croit pas ? Ou si elle me croyait, mais qu'elle réalisait qu'elle ne voulait pas signer pour une vie de ce genre ? Elle réalise sûrement qu'elle n'est pas faite pour. Trop fragile, frêle, influençable, atteignable. Ce n'est qu'un baiser, un mensonge, et la voilà dans cet état. Et si elle n'arrivait jamais à se renforcer ? Qu'est-ce que ça sera une fois que le bébé sera là ? Je finis par terre, accroupi de nouveau, tenant fermement la poignée d'un tiroir pour m'accrocher au monde réel. Juste une minute. Je ferme les yeux, respire. A plusieurs reprises, je subis ces courants électriques qui crispent mes muscles, ne pouvant pas m'empêcher de faire le parallèle avec Oliver, mourant de peur qu'elle ne lui ressemble encore plus que ce que je pensais. Je plaque une main sur ma bouche, ne sachant si je retiens mon envie de hurler ou cette nausée qui me noue l'estomac. Bon dieu, je ne supporte pas de la voir comme ça. Le revoir comme ça. Revivre ça. La minute suivante, je suis de retour à l'étage. Je dépose le thé sur la table de chevet et tire la chaise de la chambre à côté du lit. Je reste bras croisés sans rien dire un instant. Je ne sais même pas si elle veut écouter. « Maintenant tu vois pourquoi je voulais te garder en dehors de tout ça. » dis-je finalement, sans la regarder. « C'est du poison... » Les photos, les revues, la moindre forme de notoriété, et ceux qui s'en nourrissent. Je ne sais même pas pourquoi on s'intéresse à moi. A Londres, je comprenais. Fils de subissant les frasques d'un père adorant se faire médiatiser. D'accord. Aujourd'hui, je suis un petit Lord loin de chez lui, animant, pour le moment, une émission locale, et aimant disséminer son argent dans à peu près n'importe quelle cause. A quoi bon me suivre ? Je me demande si je ne suis pas arrivé à un stade où je ne peux plus rien faire pour disparaître du paysage. Et d'un autre côté, je ne fais rien pour. Je ne sais toujours pas ce que je veux, au final. « Ca t'auras, comme ça a eu Oliver... » je murmure. Je passe une main sur mon visage, par mes cheveux, ne sachant plus quoi faire. Je l'avais prévenue. Elle savait dans quoi elle s'engageait. Personne n'aurait pu prévoir que des photos pareilles tomberaient, mais cela fait partie du lot. Et c'est tout ou rien. C'est ça, ou sortir de ma vie. « C'est qu'un début. Ils vont vouloir te contacter, voir un commentaire par rapport aux photos, quelques clichés de toi en larmes pour étayer l'article et agrémenter le feuilleton. Ils se lasseront vite. » C'est bien le seul avantage avec ce milieu. Je soupire. « Tu devrais probablement… partir. Loin de tout ça. » Et donc, de moi. Il serait si simple de lui faire claquer la porte pour moi, vu son état. Si facile de faire en sorte qu'elle ne veuille plus me voir. Il suffirait d'enfoncer le couteau dans la plaie, et le tourner un peu. Dire que les photos sont vraies, que le baiser est vrai, qu'il y a même plus que ça ; que je me suis joué d'elle, que si je suis allé vers Hannah c'est parce que je ne veux plus d'elle, du mariage, de notre enfant -de toute manière, je ne voulais pas d'enfants, avant. Il y a une mer entière de mensonges à déverser pour qu'elle parte, cela ne prendrait qu'une minute. Mais je ne trouve pas le courage. Je ne veux pas la faire fuir. Pourtant je me sens incapable de faire en sorte que l'histoire ne se répète pas. Si impuissant.
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Message(#)joamie + you can't even hear heaven is crying  EmptyMar 27 Oct 2015 - 22:37

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Revenir dans ses bras fut presque un choc thermique, c'en était presque désagréable. Mais Joanne était loin d'être contre avoir un semblant d'affection pour tenter d'apaiser sa peine. Elle était tout de même restée son ange. Pendant longtemps, elle pleura dans ses bras, bien incapable de s'arrêter. Cela venait tout seul, et il n'y avait rien qui puise calmer son chagrin. Ca lui faisait si mal, tellement mal. Le genre de douleur fantôme, totalement indescriptible, mais qui était pourtant bien là. Mais, à force de larmes, Joanne sentit sa tristesse se calmer, les pleurs l'avaient épuisé. Son fiancé profita de l'occasion pour prendre soin d'elle, la réchauffer avant tout. Il la vêtit d'un peignoir et la transporta jusqu'à leur lit, sous la couverture, afin qu'elle retrouve une température corporelle adéquate. Elle se laissait sans résistance, sans montrer qu'elle pourrait peut-être se débrouiller seule, telle une poupée de chiffon. Joanne se sentait vidait. Elle entendait Jamie la supplier de cesser de se mettre ainsi sous l'eau froide. Il faisait son typique geste de tendresse, en l'embrassant tout doucement sur le front. C'était comme un véritable coup de poignard, un choc, lorsqu'il lui rappelait qu'elle était bien enceinte, qu'elle venait de faire subir quelque chose d'horrible à ce bébé. Elle se sentait soudainement presque indigne de le porter. A cette pensée, une larme s'écoula le long de sa joue, elle qui pensait en être à court. Jamie lui caressait tendrement les cheveux, accroupi juste à côté d'elle. La jeune femme le regardait de temps à autre, moitié perdue dans ses vagues de pensées, incessantes et tumultueuses. Elle manquait de mots. De toute façon, elle ne savait pas quoi dire. Il la sortait de ses pensées en lui demandant de rester, de se réchauffer. Il se redressa, et l'entendit descendre les escaliers, laissant derrière lui la porte de la chambre. Elle avait l'impression de le voir partir pour toujours. Cette simple pensée lui suscita une vive émotion, uniquement les négatives, qui la plongea, une nouvelle fois, dans un chagrin sans nom. Elle s'était allongée sur le côté, plaçant l'une de ses mains sous l'oreiller, sanglotant silencieusement. Il n'y avait pas de dispute, il n'y avait pas de tension, et pourtant, elle avait l'étrange impression que leur couple s'explosait de l'intérieur, chacun réalisant que le fossé était bien trop grand entre eux, que ce n'était finalement pas si gérable que ça. Une poignée de minutes plus tard, Jamie fit sa réapparition, une tasse en main. Il prit une chaise et s'installa près de la belle, qui restait silencieuse. Il resta silencieux un moment, avant de prendre parole. Elle le regardait, lui non. Joanne ne saurait dire si c'était de bon présage ou pas, intentionnel ou non. Il comparait cela à du poison. La célébrité et son poids. Si l'on pouvait appeler ça la célébrité. Ses arguments s'entendaient parfaitement, mais les idées de Joanne étaient bien ancrées, difficiles à s'en débarrasser en un claquement de doigt. Noyée dans celles-ci, elle devinait simplement qu'il murmurait, mais aurait juré l'avoir entendu énoncé le nom de son frère. Sa voix s'éclaircit, bien plus audible. Elle avait l'impression qu'il voulait uniquement lui faire peur, et ça marchait. Si c'était un plan, il se déroulait à merveille. Des journalistes capable de détourner une bride d'informations en quelque chose d'extravagant. Soudain, ses yeux le fixaient, complètement choqués, apeurés. Elle n'était pas sûre d'avoir entendu. Partir Sa respiration haletante, voilà qu'elle tremblait de peur. Joanne revivait douloureusement cet insupportable sentiment d'abandon, une deuxième fois. Elle le suppliait presque du regard, espérant peut-être qu'elle avait mal compris, qu'il ne pensait pas ce qu'il disait. "Es-tu en train de... te débarrasser de moi ?" finit-elle par lui demander, la voix éreintée à la fois par l'effroi et la tristessse. Elle s'était toujours dit qu'elle n'était pas assez bien pour lui. "Es-tu en train de rompre avec moi ?" Formuler la question avait été une véritable torture pour elle. Aussi dur cela pouvait-il être pour elle, elle le regardait, les yeux humides, tristes, suppliants. Elle s'emportait si vite dans son idée, au point que sa paranoïa vienne au grand galop, suivant parfaitement le courant d'informations initié par le magasine. Et s'il faisait tout ça pour être avec Hannah ? Et, étrangement, beaucoup de choses devenait plus clair à ses yeux. Alors qu'il n'en était rien. Juste son imagination, rien de plus. "Et le mariage, alors... ?" finit-elle par demander d'une voix faible. "Et le bébé ?" Parce que si elle finissait seule, elle n'aurait pas beaucoup de ressources, pour poursuivre sa grossesse, le salaire étant amoindri durant son arrêt. Son futur se construisait ainsi peu à peu dans sa tête, et elle ne voyait absolument qui la poussait à tenir bond. A envoyer des plans sur la comète, à se dire que tout était fichu. Peut-être que cette envie d'avoir un enfant n'était que périodique pour lui, qu'il était revenu à son idée de départ et qu'il ne voulait certainement pas s'en porter garant. S'il voulait la briser, il avait réussi.

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Message(#)joamie + you can't even hear heaven is crying  EmptyMar 27 Oct 2015 - 23:58

Est-ce que je veux me débarrasser d’elle ? Non, absolument pas. Est-ce que je le devrais ? Sûrement. Pour son bien. Parce qu’elle ne tiendra jamais. Elle ne cesse de dire qu’elle le peut, qu’elle le fera. Même si cela sera dur, même si elle aura souvent mal, même si elle ne saura pas toujours gérer cela. Elle a toujours insisté pour être officialisée, pour ne plus avoir l’impression d’être recluse, et une honte pour moi. Et je lui répétais, inlassablement, que je la préservais. Que je la protégeais. Je voulais –je veux toujours- croire qu’elle peut être plus forte que ça. Apprendre, évoluer, dresser des barrières entre elle et tout ceci. Encore plus une fois fiancés, puis attendant notre enfant. Je pensais qu’elle serait forte. Qu’elle ne laisserait rien ni personne nous atteindre, ni moi, ni elle, ni son bébé. Je pensais qu’elle se battrait bec et ongles pour ça, pour son bonheur durement mérité. Et finalement, je la retrouve là, comme un rien. Petit tas de chiffon trempé jusqu’à l’os, sous la cascade d’eau froide ; recroquevillée comme un animal blessé, et se fichant bien de la vie qu’elle porte, tant que le froid l’anesthésie. Je la retrouve dans cet état pour des pages mensongères dans des magazines détestables, le genre dont elle connaît très bien l’attraction principale, à savoir les couples qui se déchirent, le sexe, la drogue, le tragique. Quelques photos hors contextes, quelques lignes tapées sans style avec mesquinerie, des titres accrocheurs en capitales blanches sur fond jaune criard qui file la migraine. Elle sait tout ça, pourquoi les laisse-t-elle les atteindre ? Pourquoi est-ce qu’elle ne demande rien à ce sujet ? Ce n’est même pas comme si elle voulait des explications. Elle ne veut pas savoir où et quand ont été prises les photos. Surtout celles du baiser. Ce n’est pas qu’elle s’en fiche, non. Son silence à ce sujet est bien plus évocateur que cela. Quelque part, elle y croit. Elle me pense capable d’embrasser quelqu’un d’autre, de vouloir une autre femme. Elle qui m’accusait de tout remettre en question lorsque le retour de son ex-mari dans sa vie m’avait secoué, par ce simple silence, elle le fait bien plus que moi. C’est douter de mon amour pour elle, de mon souhait de l’épouser, d’avoir une famille avec elle. D’ailleurs, c’est ce qu’elle demande. Si je ne veux plus d’elle, du mariage, du bébé. Est-ce que je les veux toujours ? Bien sûr. Elle est mon monde, elle est tout pour moi, et cet enfant donne un sens réel et profond à ma vie. Ces trois points sont tout ce que je veux. Je pourrais tuer, mourir, tout abandonner pour cela. Comment est-ce que quelques photos peuvent tout ruiner à ce point ? Est-ce que je veux me débarrasser d’elle ? Toujours pas, non. Surtout pas. Qu’est-ce que je deviens, sans elle ? Que devient le bébé ? Il mourra de nouveau, comme cette relation ? Et je mourrais aussi. Si c’était moi ou elle ? Si toutes ces vies passées ensemble n’avaient aucun sens romantique, mais n’étaient qu’une bataille d’une âme contre l’autre, l’une ne pouvant atteindre le bonheur si l’autre existe et se trouve près d’elle ? Et si être ensemble finissait par nous détruire à chaque fois ; trop proches, pris de passion, tout brûle ; plus nous nous éloignons, plus le calme et l’ordre reviennent. Il est peut-être question d’apprendre à être heureux l’un sans l’autre, et non d’être enfin réunis. Le retour d’Hassan n’est peut-être pas un hasard. Je dois la renvoyer à sa vie d’avant, là où elle sera réellement épanouie. Dans un monde qui lui correspond, qui est le sien. Et moi… Eh bien, c’est elle ou moi. Joanne ne se battra pas pour moi, pour nous. Si des photos la mettent dans cet état, lui font douter de tout… Elle saura, dans le fond, que c’est pour le mieux, pour son bien. Alors elle ne se battra pas. Comme elle l’a toujours fait. Avec de la chance, elle réussira à voir que je cherche de nouveau à la protéger, la préserver. Non, elle ne le voit jamais. Tant pis. Une étrange sensation sur ma main gauche me fait sursauter. Je ne sais pas combien d’interminables minutes j’ai été perdu dans mes pensées, à me demander si je me débarrasse d’elle. Est-ce que je me débarrasse d’elle ? C’est une petite goutte d’eau sur ma main. Echappée de mes paupières lourdes, débordantes d’un tas d’autres larmes. Elle lui ressemble tellement, à Oliver. La même personnalité douce, généreuse, ouverte, donnant son cœur au monde qui le lui rend maltraité, tuméfié. Des personnalités qui semblent si fragiles, à peine assez robustes pour espérer tenir sur Terre. Avec les siècles, tout est devenu de plus en plus dur pour ce genre d’anges. Je passe une main sur ma joue, essuie le sillon humide –rapidement remplacé par un autre que j’efface aussi vite. Mon regard s’est posé sur ma bague. Finalement je la retire, me lève, la pose sur la table de chevet. Hésite, tremble, subit cette infernale migraine. « Je… » Non, je dépéris déjà. Je la récupère, la remet à mon doigt, et quitte la chambre, incapable de dire quoi que ce soit. Je retourne au rez-de-chaussée, et file à l’extérieur prendre une bouffée d’air. Ca ne suffit pas. Pas du tout. J’ai tout bonnement l’impression de devenir fou. De le redevenir. La vue du piano dans le salon est insupportable. La savoir là-haut l’est tout autant. Je dois me débarrasser d’elle. L’instant d’après, je ne sais pas comment, je suis dans le canapé, assis, la tête entre les mains, toujours au même point.
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Message(#)joamie + you can't even hear heaven is crying  EmptyMer 28 Oct 2015 - 1:41

you can't even hear heaven is crying
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive


Aucune réponse. Absolument rien. Ce long silence en disait déjà long malgré lui. Joanne sentait son coeur saigner de plus belle, se dessécher, se friper, se décomposer. Une douleur inimaginable qui émanait de sa poitrine et qui s'irradiait jusqu'à la moindre cellule qui composait son organisme. Il n'y avait plus que cela qui composait celle que l'on assimilait avec un ange. Un ange à qui on avait coupé les ailes, sans véritablement se soucier de la souffrance qu'on lui infligeait. Et toujours ce mutisme, il n'y avait rien. Elle aurait tellement préféré une réponse une directe, un oui, ou un non. Pas ça. Pas la laisser dans le doute, l'interrogation, à supposer d'elle-même la réponse. Ce silence là était d'une cruauté dans sans nom, et Jamie le prolongeait encore et encore. Ses pensées devaient fulminer à n'en pas douter. Donc, forcément, il hésitait, il se posait la question à évaluer les bénéfices et les risques. Et des larmes venaient aussi border ses yeux verts, perdu. Jusqu'à ce que l'une d'entre elle ne vienne tomber sur sa main, ce qui le sortit totalement de ses pensées. Et la jeune femme patientait toujours, sentant son coeur encore battant rendre l'âme tellement l'attente se faisait longue. Et il ne savait toujours pas. Joanne sentit comme un vertige lorsqu'elle le vit retirer sa bague, sachant très bien ce qu'elle signifiait dans leur couple. Elle, malgré tout, avait toujours gardé la sienne. Sous le poids de l'émotion, sa tête tournait et devenait lourd, l'air devenait irrespirable et elle avait le sentiment d'étouffer, son regard figé sur l'anneau déposé sur la table de chevet. Et il ne parvenait même pas à dire quoi que ce soit, rien, le néant. Tous ses membres tremblaient, n'attendant qu'une seule chose : qu'elle explose, qu'elle évacue absolument tout, parce que pour ses muscles, ce n'était plus supportable. Et ce coeur, qu'il se plaisait encore et encore à déchiqueter. Toujours pas un mot. Sans qu'elle s'y attende, et sans qu'elle ne puisse comprendre quelque chose, Jamie récupéra la bague qu'il enfila au même doigt avant de disparaître rapidement de la chambre. Cela lui rappelait étrangement le soir où il avait hésité un instant à l'enfermer dans son appartement de Londres ou non. Le même tableau. La jeune femme restait longuement immobile, tentant désespérément de comprendre ce qu'il venait de se passer, ce qu'il voulait dire par là. Peut-être qu'il voulait se défaire, mais il n'y arrivait pas. Il avait parlé de cette dépendance, de cette notion d'appartenance, de ce besoin de la savoir près de lui. Elle ne se rendait pas compte à quel point elle pouvait ressembler à Oliver, elle ne l'avait jamais connu. Elle ne le connaissait qu'à travers Jamie, la souvenir qu'il avait de lui. Bien qu'elle était totalement épuisée, la belle blonde tentait à plusieurs reprises de se lever. Cela prit de longues minutes avant qu'elle ne soit sur ses jambes, ressentant le besoin de savoir s'il était toujours là, ou s'il était parti pour de vrai. Elle laissait tomber le peignoir par terre, et fit de même pour ses vêtements, complètement trempés. Ainsi dénudée, elle avait très rapidement froid. Elle enfila alors très rapidement des vêtements secs : un pantalon, un t-shirt, un pull. Elle hésita un instant de sortir de la chambre, de descendre les escaliers. L'esprit totalement vidé, elle se lança tout de même. Arrivée au rez-de-chaussée, elle le vit assis sur le canapé, la tête dans les mains. Il n'avait pas pris sa décision. Il avait absolument toutes les cartes, c'était à lui de décider, et il n'y arrivait pas. C'était la plus insupportable des réactions. Le fait de la forcer à rester en suspend, indécise, commença à la mettre hors d'elle. Cette accumulation d'émotions, de faits, créa en elle un sentiment qu'elle ne connaissait pas, et qui ne l'a mettait pas vraiment à l'aise. Elle était à moins de deux mètres de l'escalier, et elle le regarda, jusqu'à ce que ce sentiment singulier finisse par parler pour elle, d'un ton calme, quoi que le timbre de voix commençait déjà à trembler en crescendo. "Tu n'as pas le droit." souffla-t-elle, le regardant d'un air accusateur de là où elle était. Elle s'approcha d'un pas. "Tu m'as demandée du temps pour Hassan, tu ne m'en donnes pas pour ça ?" Ca l'exaspérait. "Je... Je suis pas née dans tout ça, Jamie. Alors oui, je sais que la majorité de ce que ces crétins peuvent raconter sont des mensonges bien ficelés, qu'ils s'appuient sur des photos et... et inventent tout le reste. Ca semble tellement évident lorsqu'on fait partie de ces citoyens lambda, on ne s'en soucie pas plus que ça, on se dit que c'est uniquement pour faire couler l'encre." Elle le fixa, qu'importe s'il avait levé la tête pour la regarder ou non. "Et puis, on se dit alors que si ça nous arrive un jour, ça ne nous atteindre, que l'on sait à quoi on a affaire. Et bien non." dit-elle en terminant sa phrase sèchement. "Ce n'est pas comme ça que ça marche. Ce n'est pas à coup de baguette magique qu'on arrive à se faire à l'idée. Parce que quand ça finit par te concerner directement,..." A bout de souffle, elle en perdait ses mots, submergée par l'émotion. "...Quand tu vois ce qu'ils arrivent à sortir comme titre... Quand tu vois ces... ces foutus clichés..." Ses yeux commençaient à bercer des larmes, un doux mélange de rage, de rancoeur et de tristesse. "...Tu n'arrives plus à réfléchir. Quand tu passes tout juste de l'autre côté de la barrière, et qu'un beau jour, il y ait tout ça qui te tombe sur le nez, tu n'arrives plus à réfléchir. Tu peux avoir toute la bonne volonté du monde -et je ne fais certainement pas partie de ces personnes-, tu tombes dans le panneau, tu y crois..." Parfois, Joanne avait un peu de mal à le regarder. Ce n'était pas contre lui, elle craignait juste que son regard ne l'empêche de dire tout ce qu'elle avait sur le coeur. "Je me fiche bien de la raison de ce baiser, de ce qu'il a pu se passer à ce moment là. Parce que tu me dis tout le temps que tu m'aimes, et tu me le montres dès que tu peux, et je te crois pas..." Elle vit l'une des photographies qui traînaient encore par terre. "Mais quand j'ai vu ça, quand j'ai vu cette quantité incroyable de photos où vous êtes tous les deux, je n'ai pas cessé de penser au gala quand nous nous sommes revus. Beaucoup disait que... que vous feriez un couple harmonieux et j'en passe. Et moi, j'étais là à me dire qu'ils avaient tous raison. De la manière dont tu sympathisais avec elle, dont tu lui souriais. Je me suis sentie bien bête à avoir cru que tu voudrais encore de moi. Que vaut une si petite et si misérable conservatrice face à une femme de renom et de caractère faisant des ravages autour d'elle ?" dit-elle d'un ton nerveux, les yeux dans le vague, se rappelant parfaitement cette pensée. "Jusqu'à ce que tu me dises que tu voulais me revoir, que tu me laisses une autre chance." dit-elle beaucoup plus bas, sa colère s'estompant pendant ce court laps de temps. "Qu'importe ce qu'elle pense de tout ça, ce qu'elle pense de moi, puisque je la fais bien rire." reprit-elle au mot lorsque Joanne l'avait entendu le soir du gala, avec un ton presque dédaigneux. "J'ai été bien stupide de croire que je pouvais me lier d'amitié avec elle. Je me suis dit que ça me permettrait de mieux te cerner sur certains points, comprendre pourquoi tu l'appréciais, de mieux m'immiscer dans ce monde de dingues, de trouver un autre point d'accroche. Mais là encore, ça ne m'a strictement rien apporté. Rien." Elle avait déjà eu bien du mal à tenter de la cerner elle, et voir comment cela avait fini ne lui donnait pas réellement envie de retenter l'expérience. "Je ne dois sûrement pas avoir assez d'influence à ses yeux." Elle n'était ni actrice, ni mannequin, ni rédactrice en chef ou directrice d'une quelconque entreprise. Elle restait Joanne. "Outre les raisons qui vous ont poussé à en venir.... là. As-tu non seulement apprécié ce baiser ? As-tu eu envie qu'il soit plus long, as-tu envie que cela aille plus loin ?" Si Joanne était dans son état normal, elle n'aurait jamais osé poser ces questions. Sauf qu'elle ne l'était pas, elle était hors d'elle, et elle n'arrivait pas à se gérer. "Et par pitié, réponds-moi franchement. Ce n'est plus nécessaire de me dissimuler quoi que ce soit à ce sujet, je crois." dit-elle, le regard un peu suppliant. "Dès que j'ai pu, je t'ai dit pour le baiser avec James. Je voulais mettre les choses à plat, pour que notre relation reparte sur de bonnes bases. Je savais que ça allait te déplaire, peut-être même te dégoûter, je ne sais pas." Le fait était que Joanne attachait énormément de valeur symbolique à un baiser, ou toute sorte de contact intime que seul l'être aimé pouvait faire. C'était peut-être un peu drastique comme valeur, mais celui-ci s'était accentué lorsqu'elle avait compris que ce n'était que lui, qu'il n'y avait que lui, étoffé par ces promesses et ces sentiments d'appartenance cumulés sur leur relation. "Ne me dis pas que ce n'était qu'un baiser. Ce n'était pas qu'un baiser, Jamie." Son ton était dur, sec, ses sourcils s'étaient un peu froncés. Il n'était pas nécessaire de dire que Joanne était loin de porter Hannah dans son coeur, désormais. "Elle n'avait pas le droit. Elle n'a pas le droit de ...de .... de t'embrasser ou de te toucher comme elle l'a fait." Ses larmes coulaient enfin le long de ses joues, il était temps. "Tu me le disais toi-même, que tu étais à moi, tu me le disais tout le temps, et j'y ai cru. J'y crois tout autant que le fait que tu aies fait de moi la femme la plus heureuse, en me demandant à devenir ta femme, et à bénéficier au bonheur que c'est que d'être enceinte. Enceinte, Jamie." Il savait très bien que cela relevait en soi d'un miracle. Le ton ne changeait pas, elle restait toujours très en colère et sa voix s'élevait encore. "Et... Et quand tu as posé la bague tout à l'heure, j'ai tout de suite pensé à lui. Et je me suis dit que je ne suis vraiment pas digne d'être une mère, et que je serai la plus déplorable d'entre elles si je suis incapable de lui procurer tout ce dont il aura besoin. Et tu n'as pas le droit ! Tu n'as pas le droit de le laisser comme ça. " Dieu savait à quel point elle s'était déjà attachée à ce petit être, à quel point elle pouvait l'aimer. Joanne était épuisée de crier, de ressentir cette colère, sentiment qu'elle ne connaissait pas jusque là. "T'as pas le droit de me laisser toute seule. T'as pas le droit de m'abandonner. Nous n'avons pas traversé toutes ces misères dans nos vies pour repartir à zéro et à l'infliger ainsi à l'enfant que je porte." Son visage restait malgré tout très dur, bien qu'elle était à bout, et qu'une partie de sa rancoeur s'était atténuée depuis le début de sa tirade. Mais il y en aurait toujours un peu tant qu'elle n'aurait pas de réponses à ses questions.

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Message(#)joamie + you can't even hear heaven is crying  EmptyMer 28 Oct 2015 - 13:04

Lorsque Joanne descend les escaliers, s'approche un peu et commence à parler, mon regard se pose sur elle, lourd, las, triste, toujours trop brillant et humide à cause de la peine, de la peur, de la panique, des souvenirs qui me tirent d'un côté et de l'autre. Je la regarde à la recherche de réponses, de pistes, de n'importe quoi qui puisse m'aider à savoir si oui ou non je dois lui demander de partir pour son propre bien. Commencer par me dire que je n'ai pas le droit de faire quelque chose n'est généralement pas une bonne idée. Ce qui reste de mon côté sauvage n’apprécie pas qu'on lui impose quoi que ce soit. Je fais ce que je veux, comme je l'entends, et si j'estime que je dois la quitter pour la préserver, qu'elle ne sera jamais taillée pour une vie avec moi, je le ferais. Si j'en trouve le courage, je le ferais. J'écoute le discours de la jeune femme sans sourciller, sans l'interrompre une seule fois. Je comprends son choc par rapport aux photos, mais pas sa réaction. Elle n'est pas seulement tombée dans le panneau du magazine, elle s'est complètement laissée happée par le piège tendu. Les deux pieds dedans. Elle dit me croire quand je dis que je l'aime, et pourtant, elle a donné assez de crédit à ce ramassis de mensonges pour s'en prendre à elle-même et à notre enfant. Ces photos lui ont fait perdre toute cohérence. Mais qu'importe les raisons, le résultat est le même. Le plus paradoxal est sûrement de l'entendre parler de sa grossesse, de sa peur d'être une mauvaise mère, quelques minutes après avoir été sortie du jet d'eau froide qu'elle s'infligeait autant à elle qu'au bébé. « Ne me parle pas de ce que j'ai le droit ou non de faire malgré cet enfant. Ce n'est pas moi qui t'ai jeté sous l'eau glacée à la recherche de l'hypothermie. A quoi tu pensais, hein ? A lui peut-être ? » Sûrement pas. Elle pensait pas du tout. Ni à elle, ni à l'enfant, à rien du tout. Elle a perdu ses moyens, s'est laissée bouffer. Voilà tout. Encore une fois. « Et tu te fais subir ça, tu lui fais subir ça alors qu'il est bien assez fragile comme ça, pour des photos sans savoir concrètement de quoi il s'agit ? » Comme une punition par anticipation. D'abord se flageller, ensuite poser les questions. Je n'arrive toujours pas qu'elle ai pu faire ça, de nouveau. Elle qui veut tant être mère, une bonne mère, qui a tant de mal à tomber enceinte. Je ne comprends pas. Encore et toujours, tout me ramène à Oliver. Les douches froides me ramènent toujours à tellement de souvenirs. Lui avait une famille à ses pieds, la vie devant lui, un frère qui avait besoin de lui. Ca ne l'empêchait pas non plus de s'infliger toutes sortes de sévices. Ce monde rend tout simplement fou. Je me lève finalement -mes jambes sont l'une incroyable lourdeur, et ce sont deux barres de plomb que je traîne pour m'approcher de Joanne de quelques pas. Elle a posé des questions sur ce baiser avec Hannah que je ne m'étais pas permis de poser pour celui qu'elle avait échangé avec James. Mais là aussi, je n'ai rien le droit de dire. Elle peut se permettre d'être dure avec moi, et de me dire ce que j'ai le droit de faire ou non. Et moi, je n'ai qu'à tout me prendre sur la figure sans me plaindre. « Je n'ai pas apprécié ce baiser. C'était de la trahison, Joanne. Ca avait un goût de trahison, c'était blessant. » La seule raison pour laquelle j'aurais aimé qu'il dure, ce n'était pas pour le baiser en soi. C'était pour qu'Hannah ne m'abandonne pas. « Hannah était un repère pour moi aussi et je ne voulais pas la perdre. Quand je lui ai dit que si elle ne voulait vraiment plus de notre amitié, elle allait devoir trouver le moyen de me faire fuir, c'est ça qu'elle a trouvé. Elle m'a embrassé parce qu'elle savait que c'était le seul moyen de me faire laisser tomber. » j'explique, mon ton retrouvant un peu de douceur. Même si Joanne dit ne pas vouloir savoir comment c'est arrivé, à mes yeux, le contexte est des plus importants pour qu'elle comprenne à quel point sa réaction a été aussi disproportionnée qu'égoïste. Si elle avait attendu que je rentre pour avoir des explications, nous n'en serions pas là. J'aurais du lui en parler, aussi. Mais je n'en ai jamais eu l'occasion. « Et honnêtement, je ne me voyais pas te sortir ça au milieu du dîner. Je ne savais pas comment ni quand te dire une chose pareille sans que tu aies une réaction au moins aussi extrême à cause de la peur et de la panique. » Parce que c'est elle tout craché. Faire une montagne de peu de choses. Elle ne m'aurait peut-être même pas cru, elle se serait focalisée sur le baiser, et non sur l'histoire autour. Peut-être que c'est ce qu'elle fait à cet instant malgré mes explications. Je n'en sais rien. Ce soir, je ne comprends pas grand-chose à la tornade sous ses mèches blondes. Elle m'a seulement l'air si fragile. « Tu es tellement comme Oliver. Tu es exactement comme lui. » dis-je avec un étrange sourire nerveux et triste à la fois. Mes yeux s'étaient asséchés ; leur répit prend fin et mon regard se trouble de nouveau. Il se baisse et se pose sur ma bague. Pourquoi fallait-il que ce soit elle que j'aime, elle dont j'ai besoin ? Elle qui est si incompatible avec tout ce qui forme ma vie. « Si j'ai voulu laisser tomber tout à l'heure, c'est parce que je pense à vous deux. » Joanne et Oliver, Joanne et le bébé. Je ne sais pas moi-même. Mon esprit est aussi en désordre, comme une grande bibliothèque après un ouragan, les livres recelant la mémoire étalés sur diverses pages sur le sol. « Ce n'est qu'un baiser. Ce ne sont que des photos, du papier et énormément de mensonges qui distraient les gens. Mais ce n'est pas ça le problème. Le problème, c'est d'être plus malin et plus fort que ça. Tu ne pourras pas toujours te glacer les os à la moindre turbulence. Imagines ce que ça sera quand le bébé sera là. » Elle lui fera subir ça ? Et à moi aussi ? Elle le laissera voir maman roulée en boule sous une douche glacée, et papa la sortir une énième fois de là pour prendre soin d'elle ? « Ce n'est pas non plus une question de temps. Oliver était né là-dedans, et tu sais comment ça s'est terminé. Peut-être que tu ne seras jamais capable d'être au dessus de ça, comme lui. Je ne veux pas que ça te bouffe aussi, que ça fasse du mal à notre enfant. Je ne veux pas que l'histoire se répète et vous perdre aussi, surtout si je suis autant capable de vous protéger que je l'ai été avec mon propre frère. Mais le meilleur moyen de ne pas prendre ce risque, c'est que tu t'en ailles. » Alors je les perds quand même, mais je les mets hors de portée. Ce qui fait autant de mal à tout le monde. Ce n'est pas une solution. Il n'y a pas de solution. A partir du moment où c'est elle que j'aime, elle l'amour de ma vie, il n'y a rien à faire. « Réfléchis, maintenant que t'as subi ça de plein fouet, que tu sais exactement comment ça se passe de ce côté de la barrière. Réfléchis à ce que tu veux pour toi et ton enfant. »
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Message(#)joamie + you can't even hear heaven is crying  EmptyJeu 29 Oct 2015 - 0:43

you can't even hear heaven is crying
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Il était certainement le plus mal placé à exiger de Joanne ne pas décider ce dont il avait droit ou non. Il lui renvoyait agressivement la balle en mentionnant la douche froide. Ce qu'il ne comprenait pas, et n'avait apparemment jamais compris, c'est qu'elle ne contrôlait rien. Elle entrait dans cette sorte de phase où l'on ne maîtrisait plus aucun de ses gestes, où l'on cherchait une issue comme on le pouvait. A l'extrême, il s'agissait souvent du suicide. Ce genre de pensées n'avait jamais atteint Joanne, elle était plutôt du genre à penser qu'il ne s'agissait que de rêves, et qu'il fallait tout simplement se réveiller pour que tout soit réglé. La douche froide, était, selon, le meilleure moyen de se réveiller. Il l'accusait, lui crachait presque dessus en lui rejetant entièrement la faute. Mais qu'est-ce qui l'a incité à prendre cette douche ? Qui ? C'était lui, directement et simplement lui. Le regard de Joanne était anormalement dur, le fixant et ne voulant même pas répondre à ses attaques, cela n'arriverait à rien, et il était suffisamment têtu pour maintenir dur comme fer son discours, à faire la sourde oreille. Un peu comme elle, parfois. Jamie finit par se lever, continuant sa tirade. Lui aussi avait le visage fermé sur ses idées. Il répondit tout de même aux questions de Joanne, disant qu'il n'avait rien apprécié de ce baiser. De fil en aiguille, il finit par justifier la raison de ce baiser, sans qu'elle l'avoir demandé. Apparemment, c'était la mannequin qui était fautive, cherchant à faire éloigner Jamie d'elle, en l'embrassant. Ca devait un truc de riche, se disait Joanne, car elle ne comprenait rien au sens de ce baiser, au final. Jamie ne voulait pas balancer l'information au milieu d'une conversation quelconque. Elle avait envie de rire jaune. "Alors quoi ? Recevoir ces photos était la meilleure option ? Ou peut-être voir la une en passant devant un kiosque ?" finit-elle par demander, presque ironiquement. "Je te l'ai bien dit pour James au milieu d'un gala, et je peux t'assurer que c'était loin d'être facile, même si ce baiser n'avait aucune signification, rien." dit-elle plus sèchement qu'à son habitude. Mais elle le croyait, elle voyait la sincérité en ses paroles. Alors pourquoi tout ceci était-ce encore si douloureux ? Elle n'y comprenait rien, perdue dans son océan de pensées. Joanne restait silencieuse, alors que la voix de son fiancé devint subitement plus douce. Il disait retrouver en elle Oliver, disant qu'elle était exactement comme lui. Elle ne savait pas si elle devait bien le prendre ou non, si elle devait pleurer ou sourire. Et naître dans ce milieu ne lui avait pas permis de s'endurcir. Si elle était exactement comme lui, comment était-elle supposée s'y faire, alors ? Comment était-elle sensée continuer sans avoir un jour l'idée de mettre une corde autour de son ? (Bien qu'en soit, ça ne lui traverserait jamais l'esprit, elle subirait plus qu'autre chose, mais elle vivrait.) Et là, Jamie se lança dans un discours qu'elle peinait à entendre. Il lui tendait sur un plateau d'argent tous les arguments qui l'incitaient plus que tout à sortir de cette maison pour ne plus jamais y rentrer. Ne pas prendre de risque, c'était ce qu'il disait. Il n'avait pas idée à quel point chacun de ses mots était meurtrier. Il essayait de temporiser, disant qu'il ne voulait pas infliger ce lourd point, à elle et à leur bébé. Un tantinet égoïste lorsqu'il disait qu'il ne voulait pas les perdre. Et elle, alors ? Que perdait-elle ? Y pensait-il ? Jamie préférait lui laisser finalement le choix, et cet acte était certainement le plus cruel. Comme ça, le jour où il y aura les regrets, il pourra dire "c'est de ta faute, c'est toi qui a choisi de partir". Ca laissait un goût amer dans tous les cas. "Notre enfant." chuchota-t-elle, pour une fois que c'était elle qui le reprenait. Elle parlait surtout pour elle-même. "Cela reste notre enfant." Joanne avait quitté son regard depuis un moment, sentant le sien s'embrumer une nouvelle fois. Le futur qu'elle s'était imaginée quelques minutes plus tôt semblait se concrétiser, et c'était horrifiant. "Ca te soulage d'un poids de me faire choisir, pas vrai ?" dit-elle tout bas, toujours sans le regarder. "Ca te simplifie tout." souffla-t-elle, retenant avec peine ses larmes. Ses épaules se haussèrent, puis elle finit par relever la tête. "Mais si c'est vraiment ce que tu veux." D'un geste lent et plus que tremblant, elle retira sa bague de fiançailles. Elle prit la main de Jamie, certainement pour la dernière fois de sa vie, et y plaça le bijou en son creux. Elle referma ensuite les doigts de Jamie sur la bague, regardant ce qu'elle faisait, toute la symbolique qu'il y avait derrière ce geste. Ses yeux fixèrent ceux de l'Anglais. "Alors, Jamie Keynes ? Qu'est-ce que cela vous fait de savoir que vous venez juste de briser un coeur ?" dit-elle, les yeux bordés de larmes, d'une voix affaiblie. Elle rompit tout contact physique avec son ex-fiancé, et recula de quelques pas. "Je suppose que c'est le retour en bonne et due forme de Londres." De la fois où elle n'arrivait pas à lui rendre ce "je t'aime", qui avait engendré chez lui une colère sans nom. L'ironie du sort. Joanne passa une main dans ses cheveux, sentant perdue, désorientée. Elle se disait qu'il trouverait bien une femme qui lui correspondrait et à qui il donnerait cette bague. "Je...Je vais aller récupérer quelques affaires." Non, elle ne dormirait pas là ce soir. Ni chez Sophia, ni chez James, ni chez Gaby, ni chez qui que ce soit. Elle avait de nouveau laissé son appartement à Reever le temps qu'il trouve quelque chose qui lui convienne, mais elle n'avait pas envie de croiser son propre frère non plus. Sans dire mot, elle tourna les talons et monta à l'étage. La jeune femme avait juste envie d'être seule, s'isoler, se morfondre si elle en ressentait le besoin. Elle cherchait un petit sac, où elle n'y fourra que l'essentiel. Son portable vibrait sur sa table de chevet. James se faisait du soucis, lui proposait même de venir chez lui si elle en avait. Il était bourré de bienveillance, mais elle voulait dormir dans un endroit neutre. Un hôtel. Oui, cela lui semblait être parfait. Elle se sentait tellement vide. Vide de larmes, vide d'amour, même l'enfant qu'elle portait ne parvenait pas à tout combler. Et, paradoxalement, c'était lui qui lui permettait de maintenir le cap, d'avoir un minimum de décence dans ses faits et gestes. Elle voulait juste partir d'ici, partir loin de ces souvenirs ancrés dans chacun de ces murs. Joanne se sentit tellement stupide d'y avoir cru. Si stupide.

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Message(#)joamie + you can't even hear heaven is crying  EmptyJeu 29 Oct 2015 - 2:00

Le petit rire de Joanne met mes nerfs à rude épreuve. A vrai dire, face à ses accusations, je suis pris d’un de ces tremblements qui laisse deviner le trop plein de colère qui attends l’ouverture d’une faille pour se déverser dans chaque de mes veines et me faire perdre l’esprit. Je rêve. Je suis en plein cauchemar. Et elle qui trouve plus noble d’avoir avoué le baiser échangé avec James dans un gala. Oh bravo, une médaille de la bravoure pour la blondinette qui se confesse dans un lieu public bourré de monde, l’endroit le plus adéquat qui soit pour s’assurer de ne pas subir de scène, à moins d’avoir envie d’attirer tous les regards par des cris. Vraiment. On y pensera la prochaine fois. Il n’y a pas de cabine de douche où se planquer dans les galas. Celui de l’ambassade aurait été parfait, n’est-ce pas ? Je finis par hausser le ton. « Mais tant mieux pour toi, Joanne ! Moi je n’y arrivais pas ! Et je ne vais pas m’excuser pour ne pas avoir trouvé le bon moment pour te faire du mal ! » Je sais qu’il n’y avait pas de bon moment pour le lui dire, ni de bonne manière. Ce n’est pas le genre de choses qu’on écrit sur une carte avec des roses. Ce n’est pas non plus une annonce à faire après une soirée devant la télévision. Tout allait si bien, je ne savais pas comment en parler sans tout gâcher. Oh, mais le gala… Le gala, on note l’astuce dans un coin de notre tête. La réponse à tout. Finalement, à bout, complètement désarmé, fatigué, je laisse Joanne décider. Je lui donne l’occasion de revoir sa décision sur un plateau d’argent, si elle estime qu’elle ne supportera jamais une vie pareille. Si elle se dit finalement que tout ça n’en vaut pas le coup, pas la peine, elle peut revenir en arrière, et partir. Et à la seconde où je vois son regard dur sur son visage d’habitude si tendre, je comprends ma naïveté. Allez penser bien faire, penser au bien de l’être aimé, pour vous prendre des revers de la sorte et vous faire traiter de lâche. Je n’arrive pas à y croire. En quoi est-il plus simple pour moi de lui laisser le choix, l’opportunité de partir ? Est-ce qu’elle se rend compte que je mise ma vie sur un tour de roulette russe ? Je mets sur le plateau elle, notre avenir, notre famille, en pensant avant tout à son bonheur, en voulant la protéger, et je dois subir ce genre de regard, de ton, comme si j’étais l’homme le plus abjecte qui soit ? Comme toujours, elle n’y comprend rien. Rien de chez rien. Ce que je veux ? Joanne se pense maline en affirmant le savoir, et se trompe au plus haut point. Et quand je la vois prendre sa bague pour la tirer de son doigt, je suis pris de vertige. Me souffle se coupe complètement, autant que mon cœur cesse de battre pendant cette éternelle seconde où le bijou glisse sur ses phalanges. Puis elle la pose dans ma main –main sûrement moite et tremblante alors que la peine prend le dessus sur tout et fait rouler une larme sur mon visage. Quand mon rythme cardiaque reprend, c’est pour mieux rattraper tous les battements oublier, et me donner un nouveau vertige au moment où les mains de Joanne quittent les miennes. Sous le choc, incapable de penser ou de parler, je ne réagis pas. J’ai simplement l’impression que mes jambes de plomb s’enfoncent dans le sol qui est prêt à m’engloutir tout entier. Alors c’est tout ? C’est comme ça qu’elle abandonne, qu’elle lâche tout ? Sans plus de résistance, sans chercher à se battre plus longtemps ? Et tout ça en m’accusant d’être le fautif. J’ai toujours été fautif de vouloir son bien, lorsqu’on se refait le film de nos disputes. Toujours j’ai subi ma manière, peut-être maladroite, mais tellement inexpérimentée, de prendre soin d’elle. A prendre comme une preuve qu’elle mérite mieux que moi, sûrement. Elle vient sûrement de s’en rendre compte. Mais il est plus simple de dire que je l’ai voulu, que je l’ai cherché. Que dois-je comprendre en la voyant renoncer en quelques secondes quand je lui demande de se remettre en question ? Qu’elle a tranché avec facilité, là, dans la minute, ou qu’elle avait déjà tranché depuis longtemps ? Que j’ai si peu de valeur que ça ? Que les promesses, les engagements, ne sont que des paroles, remplacées par de nouvelles, balayées par un coup de vent ? Je ne bouge toujours pas quand elle retourne à l’étage. Chercher des affaires. Pour partir. Le vertige est plus violent cette fois, et je tombe progressivement assis sur le bord d’un canapé, puis par terre. Une main sur la bouche, cette fois, je sais que j’étouffe un de ces gémissements de chagrin qui font vibrer les muscles jusqu’à les épuiser, et faire déferler les larmes sur les joues sans plus de résistance. Contenir tout cela aggrave ma migraine. Je n’en peux plus. Je suis tellement fatigué de tout ceci. Comment peut-être décider de mettre fin à tout ça, comme ça, en claquant des doigts ? Oui, je lui ai laissé le choix. Une partie de moi savait qu’elle partirait. L’autre n’y était absolument pas préparée. J’inspire et expire longuement, plusieurs fois. Je ne sens même plus la bague dans ma main tant je la serre. Quand je trouve finalement l’énergie de monter, je la puise dans ce qui sait si bien m’animer dans des moments pareils. Je monte les escaliers deux à deux, accélère dans le couloir et arrive dans notre chambre, où Joanne termine de préparer ses affaires. « Comment tu peux être aussi hypocrite, Joanne ?! » Je hurle sûrement, je n’en sais rien –je n’ai pas l’impression d’avoir de contrôle sur mes cordes vocales, elles laissent juste tout transparaître, tout, et vibrent, tremblent, déraillent comme bon leur semble pour faire comprendre tout l’effondrement en moi-même. « Comment tu peux me mettre ta bague dans les mains en osant prétendre que c’est ce que je veux ?! » Si ce n’est pas de la cruauté, c’est de la stupidité. Comment pourrais-je vouloir qu’elle parte, et tout perdre ? « Je t’ai laissé le choix et si tu as fait ça, c’est uniquement parce que toi tu le veux ! Et tu es si peu foutue de l’assumer que tu dois jeter la faute sur moi ! » Ca aussi, c’est elle tout craché. La fuite, toujours la fuite. Tourner le dos, se terrer dans un trou que tout le monde peut piétiner à volonté, et attendre que l’orage passe. Et le bébé dans tout ça ? Je me sens presque utilisé. Voilà, elle est enceinte, elle a son gosse, et c’est tout ce qui importe maintenant. Elle peut partir, son enfant sous le bras, se fichant bien du reste. Je sais que c’est faux, que la peine pervertis absolument tout. Mais sur le moment, tout me fait mal, tout me blesse, tout me donne envie d’exploser. « Tu ne sais pas ce que je veux, sinon cette bague serait toujours à ton doigt. » Elle, notre union, notre famille. C’est tout ce que je veux, tout ce qui a de l’importance. Comment peut-être oser prétendre le contraire ? J’attrape son bras, trop brusquement, mais je me sens si dénué de toutes forces que je ne pense pas être en capacité de lui faire mal. J’ouvre une de ses mains et jette la bague dedans, et fais plusieurs pas en arrière avant qu’elle puisse me la rendre. « Tiens, gardes-la. En souvenir du jour où tu t’es encore laissée marcher dessus par le reste du monde, et tu as préféré fuir plutôt que de tenir bon. » Parce que c’est ça. Quelques photos, et hop, la voilà partie. Nous ne tenions qu’à ça, alors. Plus bancale, tu meurs. « Tu sais quoi ? Je ne suis même pas étonné. » dis-je en la regardant. Bizarrement, je soutiens très bien son regard. « Je savais que tu ne te battrais pas. »
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Message(#)joamie + you can't even hear heaven is crying  EmptyJeu 29 Oct 2015 - 11:15

you can't even hear heaven is crying
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive


Rien. Il ne regrettait absolument rien de ses actes, de ses secrets, de ses mensonges. Laisser Joanne nager dans son océan de naïveté n'était peut-être par la meilleure solution pour l'introduire dans un monde où il n'y avait pas de place pour l'innocence. Parce qu'un jour ou l'autre, ce plan, aussi bienveillant pouvait-il être, finit par tomber à l'eau. Il y a ce petit détail qui finit par s'amplifier et devenir un véritable fiasco. "Cet enveloppe a fini de le faire pour toi." répliqua-t-elle, sèchement. Contre son gré, certes. Il n'aurait certainement pas voulu que cela se passe ainsi. Joanne se demandait comment il voyait les choses, comment il prévoyait certaines annonces. Elle voulait se débarrasser du poids du baiser de James la minute où elle l'avait revue, sachant pertinemment qu'elle n'aurait pas été en mesure de lui avouer quoi que ce soit les fois suivantes où ils s'étaient revus. Un gala n'était peut-être pas le moment le plus opportun, mais la jeune femme voulait profiter du semblant de courage qu'elle avait pour une fois pour lui faire cet aveu. C'était aussi simple que ça. Retirer la bague de fiançailles était un acte tout aussi douloureux pour elle. Elle s'était vraiment attachée à ce bijou, à tout sa signification. Il s'agissait de bien plus qu'un déchirement, la fin d'un couple. Dans leur cas, cela allait beaucoup plus que ça. Elle avait senti sa main moite, elle avait vu une larme perler sur sa joue, elle avait remarqué qu'il tremblait, qu'il faiblissait. C'était insupportable, et elle savait que c'était entièrement de sa faute. Ca l'arrangeait, en quelque sorte, de devoir quitter le séjour pour aller préparer son sac. Une nouvelle fois, elle fuyait, c'était trop dur pour elle, émotionnellement. Elle tentait de se vider la tête en rangeant avec un peu trop de soin quelques affaires dans ce fameux sac. Joanne sursauta de plus belle lorsque l'Anglais dévala dans la chambre en lui hurlant dessus. Elle le regarda alors d'un air effrayé, les larmes aux bords des yeux. Dieu, que cela faisait mal. Il l'assassinait de questions. Etrangement, elle parvenait parfaitement à maintenir son regard, aussi douloureux cela pouvait-il être. "C'est toi, qui, depuis tout à l'heure, dit que c'était certainement la meilleure solution. Que je parte. Tu m'as dit que je devrais partir peut-être loin de tout ça, tu as aussi voulu retirer cette fichue bague devant mes yeux sans être capable de dire quoi que ce soit." Son ton était aussi colérique, mais certainement pas aussi sec que précédemment. Elle était plus que contrariée. "Alors non, Jamie, je ne sais pas ce que tu veux. Je ne sais plus rien." Là, par contre, c'était sec, direct. "Tu me demandes depuis toujours de te faire confiance pour ce genre d'histoires. Et là, tu me dis que le mieux serait que je parte, que je m'éloigne de tout ça. Et là, tu reviens en fanfare me dire que c'est moi qui le voulais ? Et là, elle est où l'hypocrisie Jamie, hein ?" Elle se retourna brièvement, tirant la fermeture éclair pour fermer son sac, puis le regarda à nouveau. "Alors non, je n'assume rien. Je ne me suis jamais assumée et ça n'arrivera probablement jamais, et je n'assumerai jamais mes actes. Traite-moi de lâche si ça peut te faire plaisir." dit-elle. Et c'était vrai. La jeune femme en avait pleinement conscience. Elle était d'autant plus déroutée puisque cette rupture était totalement différente de celle d'Hassan. Lui ne demandait pas qu'elle se batte pour quoi que ce soit, Jamie, oui. Il la blessait tellement. C'était tellement facile d'être détruit par la personne que l'on aime. Tout le monde le sait mais tout le monde tombait quand même dans le panneau. "Toi non plus, tu ne sais pas ce que tu veux." répliqua-t-elle sèchement. "Tu me dis que je devrais certainement partir, pour ensuite venir me hurler dessus que j'aurai du garder cette bague." Tant d'ambivalence. Soudain, il attrapa brutalement son bras, et contrairement à ce que l'on pourrait pensé, il lui faisait mal. Ce geste était incroyablement similaire au soir où il l'avait jeté de l'autre côté de la pièce. C'était aussi au moment de leur rupture. Jamie le vivait incroyablement mal. Joanne craignait ce qui allait advenir par la suite de ce geste, s'attendant presque à être violentée une nouvelle fois. Elle avait l'air d'être un chien battu. Mais Jamie ne fit qu'ouvrir sa main et y mit durement la bague qu'elle lui avait rendu plus tôt. Il devait penser qu'elle était tellement misérable. Joanne se sentait ainsi, surtout après ce qu'il venait de lui dire. Elle avait l'air d'une enfant que l'on venait de disputer. Les larmes coulaient silencieusement sur ses joues alors que l'ensemble de son corps hurlait de douleur. Elle était à deux doigs de faire un malaise, vraiment. Il n'y avait on ne sait quelle force qui parvenait à la maintenir debout sur ses jambes, à soutenir le regard de Jamie. Prise d'angoisse, elle commençait à peiner à respirer. Ce fut le clou du spectacle lorsque Jamie se plut à lui qu'il savait qu'elle ne se battrait pas, qu'elle ne montrerait pas de résistance. Il était dur avec elle. Le regarder devint alors trop difficile, Joanne baissa les yeux. Elle sentait tout son corps tremblait et faiblir. Elle était épuisée de tout cela. Elle avait l'impression de sentir ses poumons se collaber, lui coupant la respiration. Alors, Joanne se dirigea calmement vers sa table de chevet afin de récupérer sa plaquette de comprimés -elle en avait mis à divers endroit de la maison, au cas où-, pour en avaler. Ses doigts tremblaient de plus belle, si bien que le premier cachet tombait par terre et roula sous le lit lorsqu'il sortit de son conditionnement. Joanne tentait de garder au mieux son calme, de se concentrer au mieux. Deuxième essai, qui fut un succès. Elle avala le médicament sans eau, puis s'appuya contre le mur, espérant juste que ça passe. Pas l'hôpital, pas maintenant. Elle essuya du dos de sa main le cumul de larmes sur ses joues, puis sur son front, ayant eu quelques sueurs froides. "Tu me connais bien. Tu l'as dit toi-même." finit-elle par dire une fois qu'elle se sentait à peu près remise. Sa voix était éreintée, affaiblie, Joanne n'en pouvait plus. "Je suis apparemment exactement comme Oliver." Et tous les deux savaient très bien comment cela s'était terminé. Joanne passa doucement sa main où il lui avait pris le bras. Elle avait mal. Puis elle regarda la bague qu'il avait brusquement posé dans sa main. Elle se sentait être une incapable, rien de plus. Elle était malgré tout essoufflée. Le calme revenait un peu dans la maisonnée, bien que le silence était des plus pesants qui soient. "Je devrais peut-être..." Y aller. Y réfléchir. Rester. Joanne n'en savait rien. Mais sur le moment elle se sentait incapable d'enfiler à nouveau ce bijou. Il refuserait certainement le geste, à de nouveau cracher sur elle en disant qu'elle n'assumait jamais ses actes, etc.  

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Message(#)joamie + you can't even hear heaven is crying  EmptyJeu 29 Oct 2015 - 12:50

A force d'écouter Joanne, je crois réussir à mettre certaines parties du puzzle en place, et comprendre pourquoi tout part toujours de travers. Elle ne veut définitivement pas prendre de décision, faire de choix, et assumer quoi que ce soit. Elle refuse de penser à elle, car cela implique tout cela. Elle ne déterminera jamais si elle préfère emprunter un chemin plutôt qu'un autre ; elle choisira toujours en fonction des autres, de ce qu'on lui dit, comme une parfaite marionnette. Plus loin que cela, c'est la peur d'être, d'exister. Car vivre est un ensemble de choix qui sont autant de pavés pour former une route. Joanne refuse tout en bloc, et fuit, encore et toujours, à la moindre décision à prendre, pensant qu'elle pourra y échapper pour toujours et se reposer sur les choix des autres ; puis quand quelqu'un refuse, ne veut plus choisir pour elle, elle s'en va, et cherche quelqu'un d'autre sur le dos duquel poursuivre un voyage qui ne rime à rien, ne mène à rien. Elle le sait, quelque part. Mais elle ne fait rien pour le changer. Car c'est n choix, aussi, de changer. C'est un choix que j'ai fait pour elle, et qu'elle refuse de faire pour moi. Elle préfère fuir encore plutôt que de faire le moindre choix, même s'il est question de me choisir moi. Je dois être si peu de choses à ses yeux. « Je voulais que tu me fasses confiance parce que je pensais que tu serais plus forte que ça. Que fiancée, avec un bébé, tu te battrais pour nous et pour garder tout ça. Et j'avais tort. Tu préfères abandonner et nous faire du mal à tous plutôt que de bouger le petit doigt. » Et non, fuir ne compte pas comme un mouvement. Fuir, c'est admettre l'échec. « Je t'ai laissé le choix de partir pour que tu prennes une décision pour toi seule, pas pour que tu appliques ce que tu crois que je veux. Il n'est question que de toi, uniquement de toi et de la vie que tu veux, de ce qui est le mieux pour toi. » Mais tout cela n'entre pas en ligne de compte dans son esprit. Il n'y a pas d'elle qui vaille. Elle, c'est du vent qui se laisse porter ou écraser selon les courants. « Oui, je pense que le mieux pour toi, pour que tu sois heureuse, c'est que tu partes. Mais si tu pars, c'est parce qu'au fond tu le penses aussi. C'est que tu veux partir. » Si elle est capable de vouloir quoi que ce soit. D'avoir une volonté propre. « Tu ne veux pas partir ? Alors reste. C'est aussi simple que ça. » dis-je en la voyant si statique. Je lui ai rendu la bague, et depuis, plus rien. Seulement le son de sa respiration qui se fait plus courte. Encore autre chose. Je la laisse se précipiter sur ses cachets, en avaler un, se calmer. Tout ça pour des photos. Elle n'est pas comme Oliver finalement. A cet instant, elle semble à des années lumières de lui, tellement plus faible. « Non, pas exactement. Lui s'est accroché jusqu'à n'en plus pouvoir. » L'alcool, la drogue, le coma, l'overdose n'étaient que des appels à l'aide, même s'ils ont duré des années ; il restait là, il revenait toujours pour moi, il faisait le choix de continuer pour moi, parce qu'il n'y avait rien d'autre. La corde, elle, c'est la renonciation, l'épuisement. Mais elle n'était que le dernier recours. Qu'a fait Joanne pour nous, depuis des mois ? Me rejeter quand je lui ai dit que je l'aimais, puis quand j'ai avoué pour Kelya, à son retour de l'hôpital, puis quand j'ai craqué une première fois, à bout, et enfin, après le gala du mois dernier. Quand ne lui ais-je pas couru après, sortie de la douche froide, multiplié les promesses, les efforts pour nous. Et elle, quand en a-t-elle fait autant ? Le calme et le silence reviennent. Je la regarde passer une main sur son bras, et étrangement, cela ne me fait rien. Un donné pour un rendu. Et à cet instant, elle ne me donne rien. La jeune femme reste là sans savoir si ses pieds la mèneront hors de la maison ou non. « Rester. » dis-je pour terminer sa phrase à sa place. Encore une fois, prendre la décision pour elle. La dernière fois. Je fais quelques pas vers elle, m'approche jusqu'à lui faire face. Les derniers pas que je ferais vers elle. « Restes. » je demande tout bas, cherchant son regard. Mes yeux se sèchent et s'humidifient d'une seconde à l'autre, sans savoir si je dois me montrer fort ou aussi démoli et fatigué que je peux l'être. Du pouce, je caresse l'endroit que j'ai saisi tout à l'heure. Mon visage proche du sien, nos fronts se frôlent mais ne s'apposent pas l'un à l'autre. « Je t'aime. » je murmure sans trop savoir si cela a de l'importance. Puisqu'elle sait que je l'aime. Et que cela ne l'a pas empêché de faire son sac. « Je ne te pousse pas vers la sortie, je ne veux pas me débarrasser de toi. » Mais je peux renoncer à elle si c'est ce qui peut la rendre plus heureuse. Je peux laisser tomber moi aussi, si c'est ce dont elle a besoin. « Si faire ton propre choix ne t'intéresse pas, si tu ne veux que faire ce que je veux, alors je peux décider. » Car je sais ce que je veux, contrairement à ce qu'on peut penser, à ce qu'on peut dire. Tout est très simple si l'on ne s'occupe que de cela. Tout se complique quand je veux prendre soin elle, savoir ce que elle, elle veut. Penser et suivre uniquement ce que je veux, c'est fuir aussi. C'est plus facile. Aucune responsabilité, et tout sur mes épaules, comme toujours. Peut-être qu'un jour je craquerai, mes faibles fondations s'écrouleront, et nous verrons bien ce qu'il adviendra quand je ne serais plus en état de soutenir quoi que ce soit. Quand tout reposera sur elle. « Je peux être égoïste. Je suis très doué pour être égoïste. » dis-je sans sourire, malgré un ton amusé. Je prends ses mains dans les miennes, doucement cette fois. Très doucement. Je déploie ses doigts pour ouvrir sa paume, retrouver la bague. « Ce que moi je veux, c'est toi. C'est t'épouser et élever notre petit bout tous les deux. Je sais que je ne suis plus rien sans toi. Je ne sais pas qui je suis si je ne suis pas ton homme. » C'est le seul sens que j'ai trouvé à ma vie ici. Sans cela, je n'ai plus qu'à retourner à mon enfer précédent. Ce qui peut m'attendre à Londres n'est pas pire que d'être à Brisbane sans elle. « Je veux que tu te battes pour nous. Je veux que tu sois forte et fière de nous. » je poursuis, toujours doux, mais avec conviction. Nous n'arriverons à rien, nous n'irons nulle part si je suis le seul à faire front. Je dois pouvoir compter sur Joanne, non seulement pour me soutenir, couvrir mes arrières, mais aussi pour prendre les devants. Ca ne peut pas marcher dans un seul sens ; moi qui me bats contre les moulins à vent et elle qui se laisse défendre. Elle ne peut pas être la demoiselle en détresse pour toujours. Ce n'est pas un conte de fée. Je veux qu'elle puisse me regarder, voir notre bébé, et se dire fièrement et sans regrets, qu'elle aura toujours tout fait pour que nous soyons heureux tous les trois. Qu'elle se sera battu. « Et je veux que tu sois heureuse. » Point le plus important. Car tout le reste ne rime à rien si notre vie ne fait pas son bonheur, si ce n'est pas ce qu'elle veut, si c'est trop ou pas assez. Tout n'a de sens que si cela lui apporte le sourire. « Qu'est-ce qui te rendrait heureuse ? » Si c'est partir, qu'elle parte. Si c'est rester...
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Message(#)joamie + you can't even hear heaven is crying  EmptyJeu 29 Oct 2015 - 23:54

you can't even hear heaven is crying
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Avoir été benjamine n'avait pas été que bénéfique pour Joanne, loin de là. A force de vouloir la protéger, on la couvait, on choisissait pour elle. Encore heureux qu'elle ait pu choisir sa voie et exercer un métier qu'elle adorait plus que tout. Malgré toute la bienveillance de ses parents, de Reever, de Mia, tout ceci avait fini par lourdement lui porter préjudice. Si bien qu'elle était tout bonnement incapable de finir cette fichue phrase. A l'entendre, elle n'était qu'un hamas de déception à ses yeux, rien de plus. Elle restait muette, avait écouté tout ce qu'il à lui dire et pourtant. Joanne ne savait pas quoi choisir. Prendre une décision. Cela n'avait jamais été son fort. A force de vouloir trop peser le pour et le contre, voilà qu'elle préférait fuir cette responsabilité plutôt que d'y faire face et avoir un semblant de personnalité. Si le silence s'était installé plus longtemps, peut-être qu'elle aurait mené à terme sa phrase, qu'elle aurait trouvé le mot correspondant à ses pensées. Peut-être qu'elle l'aurait fait, ce choix crucial. Mais apparemment Jamie semblait vouloir la terminer à sa place, et c'est ce qu'il fit. Aussi bête cela pouvait-il être, la jeune femme ne comprenait plus grand-chose, mais l'entendre employer ce verbe la rassura un peu. Il s'approcha d'elle, repris d'une affection qu'elle trouvait étrange, presque inapproprié. Elle avait si honte de croiser son regard. Quelques mots d'amour, puis il lui dit qu'il ne voulait pas se débarrasser d'elle. Ce fut à ce moment là que ses iris bleus se levèrent, comme s'ils n'attendaient que ces mots là. Ils étaient presque écarquillés, elle qui s'était fait tant d'idées à ce sujet. Cela ne changeait en rien la colère et l'aversion qu'elle éprouvait envers Hannah. Puis Jamie disait que si elle le voulait, il pouvait décider pour elle, faire preuve d'égoïsme. Elle rebaissa les yeux, sentant bien qu'il soulignait habilement son incapacité à décider de quoi que ce soit. Il reconfirmait le fait que son monde, son bonheur ne tournait qu'autour d'elle, qu'il n'était rien s'il n'était pas le compagnon, le fiancé ou le mari. Il voulait qu'elle se rendurcisse un peu, qu'elle soit fort et fière de ce qu'ils composaient ensemble. Il la voulait heureuse, rien de plus. "Je fais une bien piètre compagne." dit-elle à voix basse, songeuse. A ce moment là, elle croyait comprendre pourquoi Hassan ne voulait plus d'elle - idée complètement fausse. "Pire que ça. Une misérable personne." dit-elle encore plus bas, prête à verser de nouvelles larmes. Jamie la sortit de ses idées noirées en lui posant une question qui la concernait directement, et qui allait très certainement décider de la suite des événements. Elle regardait la main que Jamie avait doucement déplié, laissant bien en vue la bague de fiançailles. Elle n'arrivait pas à en détacher son regard.  Elle tendait d'établir la liste des choses qui la rendrait heureuse. "Tout ce que je veux, c'est toi." dit-elle d'une voix éreintée. "C'est toi qui me rend heureuse." Elle haussa les épaules. "C'est voir le bébé grandir dans un environnement sain, qu'il ne manque de rien. Qu'il ait un jour peut-être des frères et soeurs."C'était eux, sa priorité, sa raison de vivre. Jamie et le bébé. "J'aimerais me battre, comme tu dis, être au dessus de tout ça, te protéger. Mais comment veux-tu faire alors que je n'ai pas de force, pas d'armes ? Que je me fasse berner en permanence..." Ces personnes qui avaient le don pour trouver les plus naïfs de ce monde, et à faire retourner ce trait de caractère contre eux. Joanne faisait partie de ces gens là, à qui on pouvait faire gober quoi que ce soit. Certains en abusaient, d'autres l'utilisaient, pour son bien ou non. Le pire, c'était que Joanne le savait, mais elle n'en avait jamais conscience lorsque cela leur arrivait. "J'aimerais tellement leur faire clouer le bec, qu'ils savent que nous sommes inatteignables, que..." Elle cherchait ses mots, tentant au mieux de traduire correctement le fond de ses pensées. "... que je parvienne à transformer notre bulle en acier, pour que personne ne puisse nous toucher." Oui, c'était à peu près ça, ce qu'elle voulait dire. "Je serais heureuse si tu étais fière de moi, si... je n'étais pas cette constante source de déception." Parce que c'était ainsi qu'elle se voyait. Ajoutez à cela un bon nombre d'adjectifs plus péjoratifs les uns que les autres. Sa personnalité fragile lui empêchait de voir le bon qu'il y avait en elle. "Je veux aussi ton bien-être, être celle qui guérisse tous tes maux et non celle qui te les cause. Je veux qu'ils sachent tous qu'il n'y a rien qui puisse nous séparer." Malgré les disputes écrasantes, les séparations, les retrouvailles, les vies antérieures. "Parce que c'est le cas, n'est-ce pas ?" dit-elle en levant les yeux afin de le regarder, enfin. "Que c'est toujours nous deux." Elle se rectifia rapidement. "Nous trois." Joanne haussa légèrement les épaules, ses yeux toujours bien humides, se remettant encore des pleurs précédents. "J'y crois, moi."

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Message(#)joamie + you can't even hear heaven is crying  EmptyVen 30 Oct 2015 - 1:15

Rien ne sert de mentir en prétendant que je ne suis pas déçu. Je le suis. Je me suis borné à voir en Joanne une force de caractère qui n'existe pas, tant je voulais qu'elle soit meilleure que mon frère et ne pas avoir à m'inquiéter pour elle. La désillusion, le retour sur terre, aura été particulièrement brutal. J'étais loin , très loin de penser que la jeune femme pourrait autant perdre ses moyens. Prendre le risque de faire du mal à son enfant, puis tout plaquer, me quitter, pour toute histoire qui ne vaudrait normalement rien d'autre qu'un regard désapprobateur, quelques explications, puis des rires. Mais c'est ce que font les habitués. Ils m'auraient tapé dans le dos en me disant que je fais encore plus de ravages après mes fiançailles qu'avant, avec ce ton et cette expression qui veulent dire qu'ils savent que ces clichés sont blessants, mais qu'ils ne valent rien, qu'il ne faut pas y faire attention, et oublier rapidement. Faire comme si de rien n'était. Je ne demande pas que Joanne soit capable d'agir ainsi, avec un tel détachement -je sais qu'elle en est bien incapable même si elle y mettait toute la bonne volonté du monde. Mais elle ne peut pas tout remettre en question, tout lâcher au premier obstacle, se faire du mal, me faire du mal. C'est vrai , pour quelqu'un qui a tant insisté pour faire officiellement partie de ce monde, pour passer de l'autre côté de la barrière, on s'attendrait à plus de hargne, plus de volonté. Disons, pour tempérer, que la première vraie expérience de l'envers du décor a été des plus catastrophiques et violentes. Au moins, maintenant, elle sait. Elle sait comment cela marche, le mal que cela peut faire si on se laisse bouffer. Être faible, c'est laisser une faille ouverte par laquelle tout peut disparaître, c'est risquer de tout perdre. Avec tout ceci, elle comprend peut-être les chiffres désormais, les barrières, toutes les fortifications érigées qu'on prend, au premier abord, pour des faussetés. Mais il faut se dresser au-dessus de tout. Se protéger. Oui, appelons cette soirée comme une expérience radicale, et une leçon durement apprise. Autant pour elle que pour moi. « Ne dis pas ça. Tu n'es pas misérable. » dis-je en secouant négativement la tête. Elle n'a pas été à la hauteur une fois. Si elle réagit, cela ne se reproduira pas. Enfin, Joanne répond à ma question. Heureusement, la réponse que j'attendais. Soulagé, je ferme les yeux quelques secondes pour calmer mon rythme cardiaque infernal, prendre une longue, fine inspiration qui m'apaise légèrement. Un sourire en coin laisse voir à quel point je suis heureux de l'entendre me dire ces choses. Je dépose un baiser affectueux sur son front. Ces ascenseurs émotionnels mettent mes nerfs à bout. Je suis quelque part entre la joie et l'envie de pleurer pour évacuer toute la peine et la peur qu'elle m'a causé, histoire que cela ne reste pas bloqué dans cette boule dans ma poitrine. Mais toujours, je retiens tout. La boule enfle toujours un peu plus à chaque fois. Joanne ne sait pas comment se renforcer, et attends sûrement la guidance du seul des deux qui est né dans cette infâme soupe. « Honnêtement, Joanne, je ne sais pas. C'est quelque chose que tu dois trouver en toi. » j'avoue, l'air désolé. Pour une fois, je ne sais pas. J'aimerais l'aider, lui dire comment faire, mais je lui ai déjà donné tous les conseils, dit tout ce que je sais. Je ne peux rien faire d'autre, si ce n'est la soutenir à chaque fois qu'elle en a besoin -si elle ne me rejette pas avant à chaque fois. Inatteignables, je ne sais pas si nous le sommes. Pas encore. A l'heure actuelle, nous en sommes loin. Nous parvenons toujours à nous raccrocher l'un à l'autre, mais c'est épuisant. Il manque les fortifications, l'acier. Non, pour le moment, nous devons l'avouer, nous sommes vulnérables. Les plus vulnérables qui soient. Mais quand nous aurons trouvé nos armes, tout ira mieux. « Arrête. » je la coupe alors qu'elle se qualifie de source de déception. « Tu sais que c'est faux. Je suis fier de toi pour bien des choses. » Je pose une main sur son visage, caresse tendrement sa joue. « Personne n'est parfait. » Moi le premier. « Mais tu dois comprendre que ça ne doit pas se reproduire. » j'ajoute, toujours plus mais plus sévère, mon regard planté dans le sien. La douche, toute cette scène… Cela ne doit pas recommencer. Jamais. C'est bien trop blessant, pour l'un comme pour l'autre. Et la prochaine fois, pour quelque chose de ce genre, pour bien peu de choses au final, si elle venait à relancer ce cycle infernal, je ne sais pas si mon discours ne changera pas, et si je ne me tiendrai pas à ma conviction qu'elle doit partir. Cette fois, tout est sauf. Tout semble sauf. C'est toujours elle et moi. Et notre petit bout. « Moi aussi. C'est tout ce que je demande. » Qu'elle y croit, et qu'elle s'accroche. Personne ne peut défendre son bonheur à sa place. Et le bonheur, c'est ce que nous construisons tous les deux. Les larmes remontent au bord de mes paupières sans que je ne puisse rien y faire. J'avoue que j'ai peur. Je ne veux pas me tromper de nouveau, que tout ceci recommence. C'est si dur, de voir l'histoire se répéter. Il y a aussi le soulagement. Je suis tout bonnement à bout. « Viens là. » Je l'attire dans mes bras, la serre de toutes mes forces. Le visage enfoui dans ses cheveux, là, je peux cacher mon émotion. Respirer son parfum. « Ca te réussi pas, les hormones, hein ? » dis-je, histoire de vaguement plaisanter, comme pour dire que l'incident est clos. Mais ma voix tremble un peu, et je profite de l'étreinte pour oublier quelques larmes sur son cou. Je sais que je ne berne personne. J'ai eu peur. Je la pensais partie. « Je t'aime tellement... » je murmure, le timbre cassé. « Je ne peux pas te perdre... » Je la serre un peu plus, si cela est possible. J'essaye de respirer profondément, me calmer. Tout va bien maintenant. Tout va bien, hein ? Je me redresse sans oser la regarder, le temps d'essuyer les sillons sur mes joues avec un sourire gêné. Les hormones, la sensibilité à fleur de peau, ça doit être contagieux. Je récupère la bague entre ses doigts, et garde sa main dans la mienne. « Est-ce que tu... » J'ai l'impression de devoir la redemander en mariage après cela, pour avoir le droit de remettre le bijou à son doigt. « Est-ce que tu veux toujours m'épouser ? »
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Message(#)joamie + you can't even hear heaven is crying  EmptyVen 30 Oct 2015 - 13:03

you can't even hear heaven is crying
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive


L'ambiance s'était apaisée, l'air était moins lourd. Les voix ne s'élevaient plus, tout semblait aller pour le mieux. Bien évidemment, Jamie la reprit lorsqu'elle se rabaissait. Ce sera certainement une chose qui ne s’atténuera pas avant longtemps. Quoi que quelques progrès étaient à noter depuis qu'ils se fréquentaient. Mais Joanne se sentait tout de même plus que honteuse face à tout ce qui venait de se passer. Face à absolument tout. Elle eut un vif sentiment de solitude lorsqu'il lui dit que c'était à elle, et à elle seule, de trouver ses armes, de savoir comment se fortifier et devenir inatteignable. Cela lui semblait tellement impossible, à moins de perdre une part de son humanité. Chose que Joanne se refusait catégoriquement. Elle ne voulait absolument pas devenir comme l'un d'eux, l'un de ces aristocrates, ne se jouant que du malheur et de l'argent des autres. Quelque peu démunie, elle ne dit rien, les yeux baissés, tentant déjà de se trouver quelques pistes. Jamie la coupa rapidement dans ses paroles, exigeant qu'elle cesse encore et toujours de se dévaloriser, essayant de faire remonter la barre en disant qu'il était fier d'elle. "Tu es fier de moi pour quoi, alors ?" demanda-t-elle tout en profitant de son geste de tendresse, sans pour autant oser le regarder. Son ton devenait plus ferme et plus sévère, lui donnant quasiment l'ordre qu'elle ne fasse plus jamais ce qui venait de se passer. Plus de douche froide, plus de scène comme ça. Elle acquiesça d'un signe de tête, montrant qu'elle avait bien compris, mais restait silencieuse, songeuse. Le bel homme la prit ensuite dans ses bras, la serrant fort contre lui. Elle en fit de même, se blottissant pleinement, et lui caressant tendrement les cheveux alors qu'elle sentait une larme couler le long de son cou, sauf que ce n'était pas la sienne. "Je t'aime aussi." lui dit-elle tout bas. "De tout mon coeur." Jamie disait qu'il ne pouvait pas la perdre, des mots qui la touchèrent directement. Elle sentit qu'il reserrait un peu son étreinte. Le bel homme commençait à se redresser, sans la regarder. Avant que sa main n'atteigne ses joues afin d'essuyer ces dernières larmes, Joanne le devança, regardant avec attention ce qu'elle fit. Ensuite, il récupéra la bague, faisant une sorte de seconde demande en mariage. La jeune femme lui sourit avec une grande tendresse, le regard amoureux. "Bien sûr que oui." lui répondit-elle, et il lui mit la bague au doigt. Et là, Joanne se sentit à nouveau elle-même, là où elle devait être, qui elle devait être. La femme de Jamie. Elle regarda longuement le bijou, le trouvant de plus en plus beau, jour après jour. Elle prit ensuite son visage entre ses mains, se mettant sur la pointe des pieds afin de se trouver tout près de ses lèvres. Son regard ancré dans le sien, elle lui dit tout bas. "A une condition." Elle regarda sa bouche. "Que ces lèvres là restent à moi." dit-elle en les effleurant. "Je veux être la seule qui puisse les toucher." Elle les embrassa, d'abord tendrement. "Comme tout le reste, d'ailleurs." Joanne avait toujours eu u n brin de possessvité, surtout envers Jamie, sauf qu'elle n'osait pas nécessairement l'exprimer. Savoir qu'il avait embrassé quelqu'un d'autre lui était peu supportable. C'est comme si Hannah y avait laissé sa marque, comme si ses lèvres n'étaient plus à elle. Joanne en mourrait de jalousie. Alors elle l'embrassait longuement, chérissant chaque parcelle de ses lèvres. "Tu es à moi." lui chuchota-t-elle avant de se blottir à nouveau contre lui. "Et ça, ce n'est pas qu'une question d'hormones." ajouta-t-elle, les yeux un brin malicieux. Quelques minutes de silence passèrent, annonçant l'ouverture d'une nouveau chapitre,  qu'il fallait passer à autre chose. "J'avais prévu de faire des lasagnes ce soir." finit-elle par dire. "Je peux toujours les faire, mais on ne mangera pas avant un moment." Le temps de la préparation et de la cuisson. Elle se dit qu'elle rangerait son sac plus tard. Croisant ses doigts avec les siens, elle l'entraîna avec lui afin qu'ils regagnent le rez-de-chaussée. Les photos étaient encore par terre, les magazines n'avaient pas changé de place. Joanne récupéra tout, regardant silencieusement encore un peu les photos. Sa réaction lui sembla alors excessive, elle se sentait tellement bête. Puis elle allait tout jeter à la poubelle. Et là, le séjour était tout de suite plus agréable à voir.

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